ArchipelsPar Hélène Gaudy.Éditions de l’Olivier, 288 p., 20 €.Jean-Charles n’a ni souvenirs d’enfance, ni carte bleue, ni téléphone portable, mais, depuis 1998, un atelier, entre Bastille et gare de Lyon, composé de mille strates : ici des livres, là des objets, des bibelots, des fétiches, là encore des tableaux, des pinceaux, des sacs en plastique, des sculptures telle cette tour formée par des enclumettes en fer forgé… “Un monde à son image, écrit l’auteure, mais un monde inhabitable, une seule pièce sans toilettes, sans cuisine, réduite aux seules fonctions vitales qui semblent l’intéresser : garder et regarder.” C’est ce père, accumulateur en chef, un rien hors du temps, qui est le centre du doux et beau roman d’Hélène Gaudy partie à la recherche du passé de ce collectionneur si atypique, ex-professeur dans une école d’art et, par la même occasion, de son propre passé.Ses souvenirs affluent, les voyages au bout du monde de ses parents, le service militaire en Algérie de Jean-Charles, son éternelle affabilité, et les délires de persécution de son grand-père. Terrible portrait que celui de ce minuscule homme, ancien résistant et directeur d’école communiste, héros en son temps (il a participé à l’évasion de 407 détenus du camp de Voves), mû par une hargne permanente envers l’ensemble du monde. Et Hélène Gaudy de se demander : comment l’acrimonie de cet homme froid et obsessionnel avait-elle pu à ce point glisser sur son père ? Le secret dans lequel ce dernier, enfant, était tenu en raison des activités de résistance de la famille explique-t-il son “amnésie” ? Comme Hélène Gaudy, on chemine, d’une photographie à l’autre, d’une lettre à l’autre, dans cette famille d’enfants uniques et l’on est frappé par l’extrême délicatesse dont elle fait preuve au cours de cette quête familiale. “Avec le temps, j’ai l’impression d’en savoir davantage que mon père sur sa propre vie”, note l’auteure. C’est à ce roman-enquête plein de grâce que les jurés du prix Goncourt ont souhaité rendre hommage en le sélectionnant dans son carré final. Marianne PayotL’effondrementPar Edouard Louis.Seuil, 227 p., 20 €.Comment expliquer l’addiction que provoquent inlassablement les “romans” autofictionnels d’Edouard Louis ? Est-ce le voyeurisme qui consiste, depuis En finir avec Eddy Bellegueule, à suivre une saga familiale picarde bien plus passionnante que celle des Kardashian ? La puissance des émotions que tente de retenir une écriture blanche ? Le fait qu’au fil des livres, la complexité du réel gagne de plus en plus de place sur les déterminismes sociologiques dont est friand l’auteur ? La certitude qu’on tient là, malgré les controverses que peuvent provoquer ses prises de position politiques, un écrivain majeur de notre époque ?Au printemps, le joyeux Monique s’évade donnait des nouvelles de la mère de l’écrivain. Celle-ci y réussissait son évasion d’un nouvel homme violent dans sa vie. Mais dans L’effondrement, Edouard Louis revient sur la brève existence de son grand frère alcoolique, retrouvé mort dans son studio à l’âge de 38 ans. Le livre s’ouvre sur ces phrases terribles : “Je n’ai rien ressenti à l’annonce de la mort de mon frère : ni tristesse, ni désespoir, ni joie, ni plaisir. J’ai reçu la nouvelle comme on recevrait des informations sur le temps qu’il fait dehors, ou comme on écouterait une personne quelconque nous dérouler le récit de son après-midi au supermarché. Je ne l’avais pas vu depuis presque dix ans.” Et Edouard Louis de mener l’enquête sur cet inconnu, à la fois violent et attentionné, rêvant de grandeur et incapable de garder un emploi, rejeté par sa famille et pleuré par sa mère, homophobe et si fier de son petit frère. Au cœur du livre, une question lancinante : “A quel moment est-ce que des actes deviennent destin ? Jusqu’à quel moment quelqu’un, mes parents par exemple, aurait pu infléchir la direction que prenait sa vie ? A partir de quand est-il trop tard ?” Il n’y a pas de second acte dans les vies américaines, disait Francis Scott Fitzgerald, un autre alcoolique. Il n’y en a même pas eu de premier dans l’existence de ce frère prolétaire qui a passé sa courte vie à entretenir des rêves bien trop grands pour lui, tout en cherchant une évasion dans cette prison qu’est l’alcool. Thomas MahlerLe Bastion des larmesPar Abdellah Taïa.Julliard, 224 p., 21 €.Le nouveau et très beau roman d’Abdellah Taïa”Abdellah Taïa, qui fit son coming out’romanesque’à la sortie de son précédent livre, Le Jour du Roi, poursuit, au côté des exclus, plume incantatrice en main, son combat contre tous les obscurantismes” : voilà ce que l’on écrivait en 2012 dans nos colonnes à l’occasion de la sortie d’Infidèles. Quelques romans plus tard, on pourrait reprendre ce même constat, non que l’écrivain marocain de 51 ans se répète, mais qu’il creuse, avec obstination et talent, un sillon qui n’est pas près de se refermer : celui des proscrits et des différents dans un pays, le Maroc, toujours bloqué dans ses carcans religieux et patriarcal. Avec Le Bastion des larmes, son 14e roman, tout juste salué par le prix de la Langue française 2024 et par le prix Décembre (et toujours en lice pour le Goncourt des lycéens et celui des détenus), Abdellah Taïa, ou plutôt Youssef, son alter ego de papier, revient dans sa ville natale, à Salé, au sein de sa famille, dantesque, composée de six sœurs.Huitième enfant de la fratrie, Youssef, qui vit en France où il est professeur, débarque à Salé pour l’enterrement de sa mère, Malika, et assiste, admiratif, au ballet de ses sœurs qui se sont autochargées de rembourser toutes les dettes maternelles en l’espace de trois jours – voici pour le début virevoltant de ce Bastion des larmes. Mais les larmes aussi sont là, en la personne de Najib, qui vient hanter les rêves de Youssef. Homosexuel comme lui, Najib s’est enfui de Salé à l’âge de 24 ans – après avoir subi moult viols et vexations- avec un colonel de l’armée, veuf, homo et surtout, riche trafiquant de drogue. Puis, à la mort de ce dernier, Najib est revenu dans sa ville natale, à visage découvert, en parrain gay. Les sœurs, Youssef, Najib… autant de formidables personnages qui disent toute la richesse humaine de ce pays, mais aussi la permanence de ses tabous. M. P.Les Oubliées de l’ArkansasPar Monica Potts, trad. de l’anglais (Etats-Unis) par Cécile DeniardGlobe, 418 P., 24 €.Le titre pourrait laisser penser à un polar, mais c’est d’un essai journalistique dont il est question, qui aurait tout aussi bien pu s’intituler “Campagnes américaines, la descente en enfer”. Son auteure est née et a grandi à Clinton, dans l’Arkansas, un territoire enclavé du sud des Etats-Unis. Les gens n’y ont jamais roulé sur l’or, mais on y trouvait encore, lors de l’enfance de Monica Potts, une usine de transformation de volaille, un centre-ville garni de commerces, un certain tissu social. Ce dernier, en quelques décennies, s’est déchiré. L’auteure utilise comme fil rouge son amitié avec Darci, camarade de lycée rigolote et un peu délurée. A la faveur d’un retour en 2015 à Clinton, Monica retrouve Darci, elle habite un mobile home délabré et présente tous les signes d’une consommation d’alcool et de narcotiques.En enquêtant sur le parcours de son amie, celle qui est devenue journaliste retrace l’histoire récente des territoires ruraux américains, dévastés par un cumul de fléaux. La disparition des emplois qualifiés, les drogues qui se déversent, les cadavres d’animaux que plus personne ne ramasse puisque la fourrière animale a fermé, la religion comme ultime vecteur de lien social, qui incite les gens à accepter leur sort car “c’est que Dieu le veut”. Ceux qui n’ont pas pu partir s’accrochent à ce qui leur reste, la possession d’un bout de terre et la couleur (blanche) de la peau. En creux, bien sûr, le portrait de l’Amérique trumpiste, qui subit autant qu’elle s’inflige ses tourments. Principales victimes de cette “lente régression”, les femmes pauvres non-diplômées, telle Darci. Monica Potts ne juge pas, elle montre, implacable, dans un constat édifiant, dont on voit mal comment il pourrait s’inverser. Bertrand BouardImpossibles adieuxPar Han Kang, trad. Du coréen par Kyungran Choi et Pierre Bisiou.Grasset, 336 p., 22 €.Par Han Kang, trad. du coréen par Khyngran Choi et Pierre Bisiou.Première femme asiatique à remporter le prix Nobel, Han Kang en impose. La France a eu la chance de l’accueillir deux fois l’année dernière, la première, en septembre, pour la sortie de son livre Impossibles adieux et la seconde, en novembre, à l’occasion de son prix Médicis (ex aequo avec Lidia Jorge pour Misericordia, chez Métailié). Singulière, elle l’est assurément, cette romancière sud-coréenne de 53 ans à la voix fluette et au visage juvénile encadré d’une longue chevelure noire, considérée comme la figure majeure de la nouvelle génération littéraire sud-coréenne et ce, notamment, depuis l’International Booker Prize 2016 pour Végétarienne (Le Livre de poche). Cette année, c’est le prix Nobel de littérature qu’elle vient de recevoir pour “sa prose poétique intense qui affronte les traumatismes historiques et expose la fragilité de la vie humaine”, selon l’Académie suédoise.Le premier traumatisme, elle l’a vécu à l’âge de 12 ans lorsqu’elle découvre dans un livre une série de visages tuméfiés et de corps mutilés, témoignages d’un massacre survenu à Gwangju en mai 1980 à la suite d’un soulèvement étudiant et syndical dûment réprimé par la junte militaire (relaté dans Celui qui revient). Puis en 1996, elle connaît son deuxième traumatisme lors d’un séjour dans l’île de Jeju : elle apprend que trente mille personnes, présumées “rebelles”, hommes, femmes, enfants, y furent exterminées en 1948 par le gouvernement nationaliste. C’est ce nouveau drame qu’elle raconte dans Impossibles adieux, superbe roman où passé et présent s’entremêlent, entre rêve et réalité, fantastique et réminiscences, et où les mémoires familiale et collective se répondent. Alors que les ventes s’envolent depuis l’obtention du prix, son éditeur français, Grasset, annonce déjà pour le printemps prochain la publication de l’un de ses recueils de nouvelles. La possibilité d’un retour en France ? M. P.Dickens & PrincePar Nick Hornby.Stock, 180 p., 19,90 €.Au départ, on se dit que Nick Hornby a eu une bien curieuse idée en voulant réunir Charles Dickens et Prince dans un même livre. Quel point commun entre le plus grand romancier anglais et la pop-star de Minneapolis ? Mais on peut faire confiance à Hornby, grand spécialiste de la culture populaire (Haute Fidélité, Carton jaune, A propos d’un gamin, les scénarios des merveilleux films Une éducation et Brooklyn…) pour tisser des liens entre ses deux héros personnels. L’Inimitable et le Love Symbol sont tous d’eux, après une enfance pauvre, devenus des phénomènes à l’âge de 24 ans, le premier avec Les Papiers posthumes du Pickwick Club, le second avec 1999. Un an après, ils enchainaient avec Oliver Twist et Purple Rain, deux classiques absolus. Surtout, ces ogres créatifs ont eu une production hors norme, totalement surhumaine. Loin du perfectionnisme d’un Flaubert, Dickens a pondu quatre millions de mots en romans, sans parler des articles et de son activité épistolaire. Dès 1986, le multiinstrumentiste Prince a construit son propre studio chez lui dans le Minnesota pour multiplier les enregistrements. Après avoir bataillé contre leur industrie respective, Dickens et Prince ont anticipé que la scène serait plus rémunératrice que les droits d’auteurs, le premier donnant des très lucratives lectures publiques qui étaient de véritables performances théâtrales, le second se faisant une spécialité de concerts sans fin et d’aftershows au milieu de la nuit. En refermant cette ode à deux génies flamboyants, on n’a qu’une seule envie : relire David Copperfield sur fond de Sign o’ the Times. T.M.11 quai BranlyPar Mazarine Pingeot.Flammarion, 176 p., 19,50 €.Lorsque Amélie Cordonnier et Stéphanie Kalfon lui ont suggéré d’inaugurer leur collection “Retour chez soi”, qui consiste à proposer à des auteurs de les ramener dans le lieu oublié de l’enfance, Mazarine a eu l’idée saugrenue (à ses propres yeux) d’évoquer l’appartement du 11 quai Branly où elle vécut avec sa mère et son père, François Mitterrand (lui par intermittence) de ses neuf à seize ans. Non pas un foyer cocon comme l’était celui, biscornu, de la rue Jacob, où son père les rejoignait, le soir, jusqu’en 1981, mais un grand logement de fonction, éphémère, un “tombeau”. “L’Alma est le lieu de la disparition”, écrit l’auteure de Bouche cousue (2005) et de Bon petit soldat (2012) mais il est aussi le lieu du trio formé avec ses parents…A l’aube de ses 50 ans voilà de nouveau l’agrégée de philosophie, durant un petit 24 heures, et cette fois sans gardes du corps, “dans le trou noir, l’antre du vide”. Les souvenirs remontent : le secret, la solitude, la peur, l’invisibilité, la double identité (la fille du collège, la fille de la maison), le premier amoureux, à qui, un jour il faut, crampes au ventre, présenter le père ; et plus tard, en novembre 1994 – elle a alors 19 ans – la révélation de son existence par Paris Match, “qui l’a écrasée”, et dès lors, l’appropriation par la vox populi de son passé. Maîtrisé de bout en bout, aussi sensible qu’intelligent, 11 quai Branly fait mouche. M. P.18 Barnfield RoadPar Robert Goddard, trad. de l’anglais par Claude et Jean DemanuelliSonatine, 410 P., 23 €.Le dernier polar de Robert GoddardPetite taille, cheveux courts, l’air timide, Umiko Wada est une femme discrète, du genre que personne ne se souvient avoir croisée. Très seule, également, depuis le décès de son mari lors de l’attentat du métro à Tokyo au gaz sarin, en 1995. Umiko officie comme secrétaire pour un détective privé tokyoïte, qui la sollicite pour une enquête peu commune : Mme Takenaga veut retrouver la trace de son mari, un homme d’affaires disparu en 1977 au cours d’un séjour à Londres. Un mafieux japonais notoire pourrait être impliqué. Son interprète avait lui aussi disparu à l’époque, un certain Peter Evans, mais Mme Takenaga vient de recevoir une information selon laquelle il ne serait pas mort, mais vivrait depuis sous une nouvelle identité. Umiko s’embarque pour Londres et apprend, à peine arrivée, que son employeur vient d’être assassiné.Le prolifique auteur anglais Robert Goddard reste fidèle à sa marque de fabrique : imbriquer le passé et le présent et dessiner une machination qui gagne en complexité à mesure des pages. Son histoire prend cette fois sa source dans une communauté pacifiste londonienne, de jeunes Anglais qui militent pour l’écologie et décident un jour d’en savoir plus sur les expériences de l’armée avec les gaz de combat. Parmi eux, Peter Evans. Le style est très factuel et n’a rien d’inoubliable mais les rebondissements sont habilement menés, qui s’achèveront en Islande sur fond de trafic de terres en prévision du réchauffement climatique. Une intrigue redoutable, et le portrait saisissant d’un idéaliste devenu parangon de cynisme. B. B.L’Amour ouf. Journal intime d’un filmPar Eric Libiot.Editions J. C. Lattès, 236 p., 20 €.Bien sûr, il y a le film de Gilles Lellouche, qui, quinze jours après sa sortie a atteint la barre des 2 millions d’entrées, mais il y a aussi le livre du journaliste Eric Libiot, sorte de carnet de bord du tournage de ce long-métrage à gros budget (33 millions d’euros). Un document hautement recommandable pour tous les cinéphiles et les autres, curieux de se glisser dans les coulisses du 7e art. Lorsque l’ancien journaliste culturel de L’Express a demandé au réalisateur du Grand Bain s’il pouvait suivre l’aventure de son nouveau film de A à Z, de l’écriture du scénario au montage, celui-ci lui a donné son accord immédiatement. “Pas de réticences, pas de mise en garde, pas de discussions”, écrit Libiot, presque étonné.Alors, comme lui, on participe à toutes les phases du film, et c’est prenant. Bouclage de la version 7.2 du scénario en avril 2023, repérages dans le Nord, de Dunkerque à Béthune et Zuydcoote, casting des deux ados (Mallory Wanecque et Malik Frikah) et choix des autres acteurs (François Civil, Adèle Exarchopoulos, Benoît Poelvoorde, l’ami du réalisateur) et c’est parti pour trois mois et demi de tournage jusqu’au clap de fin du 8 septembre d’un film de trois heures adapté (avec de nombreuses variantes) du roman L’Amour ouf (10/18) de l’Irlandais Neville Thompson. Le thème ? Une grande histoire d’amour sur vingt ans à partir du milieu des années 1990, violente et musicale, ou bien, d’après Gilles Lellouche, “l’histoire d’une adolescence qui se termine et d’un âge adulte qui peine à éclore”. En témoin attentif, Eric Libiot nous explique les différents métiers – chef op, premier assistant, script, chef déco…-, s’attarde sur certaines scènes, interviewe tout le monde… Le film a fait partie la sélection officielle du Festival de Cannes de 2024. Ne reste plus qu’à aller le voir, avant ou après la lecture de ce livre, c’est entendu. M. P.La ConfessionPar Romane Lafore.Éditions Flammarion, 256 p., 20 €.Un titre, La Confession, et dès les premières pages, un mystère : qu’est-ce que la narratrice, Agnès, aînée de six filles, “poupée de cire en col Claudine” et aux fins escarpins, a-t-elle à se reprocher ? Quels péchés cette catholique très bon teint a-t-elle bien pu commettre ? Licenciée en lettres modernes ayant fait ses études à la Légion d’honneur, elle a trouvé, nous raconte-t-elle, son Prince charmant lors du bal du Triomphe en la personne d’Hugues. Une fois mariée avec ce militaire, parachutiste, elle part à Bayonne, où, à 23 ans, elle s’apprête à être une bonne épouse, en d’autres termes à lui concocter des plats lors de ses retours de champs d’opérations et à accomplir son devoir conjugal en espérant le divin enfant. En attendant, pour remplir ses journées, elle adhère à une association, Ecoute-Avortement. Son ventre restant désespérément vide, elle se met à regarder son mari, “son profil rigide, ses paupières baissées, son menton obscène avec sa fossette exagérément creusée”… l’amour fou, on vous dit.”Contre la peur, Dieu peut tout”, c’est avec cette litanie paternelle qu’Agnès tente de détourner les aspirantes à l’avortement lors de ses tchats, jusqu’au délit d’entrave. Agnès fait peur, l’infécondité la tenaille et la rend peu… chrétienne, elle parle cru aussi, n’hésitant pas à parler d’orgasme à tout va, ce qui fait le sel de ce roman. D’autant que les failles apparaissent : lors de leur séjour au Sénégal, où Hugues a été affecté, elle tombe amoureuse d’un ingénieur en mission pour une ONG catholique, puis, elle se venge de toutes ces femmes enceintes. Comment a-t-elle dévié du juste chemin ? Pour le savoir, il vous faut écouter cette Confession, joli tour de force dans l’univers clos des catholiques fondamentalistes. M. P.
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Author : Marianne Payot, Thomas Mahler
Publish date : 2024-11-03 08:45:00
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