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Friedrich Merz, futur chancelier en Allemagne ? Pourquoi ce n’est pas une bonne nouvelle pour la France

Le leader de l'Union chrétienne-démocrate CDU, Friedrich Merz à Nuremberg, le 4 octobre 2023




Soyons honnêtes : rares sont ceux qui, en France, regretteront la coalition d’Olaf Scholz, dont les derniers jours semblent comptés. A commencer par Emmanuel Macron, dont la relation “professionnelle” avec le Chancelier allemand n’a jamais pu masquer leurs nombreux désaccords – qu’il s’agisse de sécurité, de plan d’investissement européen ou, encore, de nucléaire.Largement favori, le conservateur Friedrich Merz (CDU) pourrait, à la suite des élections anticipées, qui auront lieu le 23 février 2025, diriger une coalition avec les sociaux-démocrates – c’est en tout cas l’un des scénarios les plus plausibles. Est-ce une bonne nouvelle pour la France ? Ce n’est pas sûr. “Même si Friedrich Merz, d’origine rhénane, est plutôt francophile, il va rapidement mettre Paris sous pression, à cause de la situation budgétaire de l’Hexagone, tempère Eric-André Martin, ancien diplomate et spécialiste de l’Allemagne. Vu de Berlin, la fragilité française fait en effet courir un risque systémique à l’Europe, surtout dans un contexte géopolitique très mouvant – par exemple une crise pétrolière, suite à une intensification de la guerre entre Israël et l’Iran.”Pressions sur ParisD’autres sujets de discorde sont à prévoir, comme l’aide à l’Ukraine. Berlin voudrait que la France participe davantage à “l’effort de guerre”, surtout si Donald Trump réduit l’aide américaine, ce qui est probable. Il y a, aussi, l’épineux sujet de la défense européenne. La France, comme l’Estonie, pousse pour lancer un grand emprunt, qui permettrait aux Vingt-Sept d’effectuer des investissements industriels et d’acheter des armes sur étagère à certains de ses membres, mais aussi aux Américains ou, par exemple, aux Sud-coréens. Cruciale pour la souveraineté européenne, cette politique d’endettement risque toutefois d’obtenir une fin de non-recevoir des Allemands, qui ne devraient – pas plus qu’avec Olaf Scholz – déroger à leur orthodoxie financière, surtout si les libéraux s’invitent dans la future coalition. En mauvaise passe économique, les Allemands n’auront en effet qu’une priorité en tête : relancer leur industrie en berne. Autrement dit, même débarrassé du marmoréen Olaf Scholz, le moteur franco-allemand risque de connaître encore quelques ratés. Avant de redémarrer ?



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Author : Charles Haquet

Publish date : 2024-11-12 17:34:40

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