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Traitements antirhume : comment le gendarme du médicament envisage de faire le ménage

Depuis ce lundi, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) “déconseille” de prendre de la pseudoéphédrine, en cas de rhume.




Ils sont encore une fois mis en cause. Les médicaments antirhume, prisés avec l’arrivée de l’hiver, sont considérés de longue date comme dangereux par les autorités sanitaires. Pourtant, ils sont toujours actuellement en vente libre dans les rayons des pharmacies. Et les produits disponibles sur le marché sont encore nombreux : Actifed Rhume, Dolirhume, Humex Rhume, Nurofen Rhume, Rhinadvil Rhume… Mais cela pourrait bientôt changer. Après deux alertes en 2021 puis en 2023, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) dit envisager le “listage” de ces traitements. Autrement dit : elle pourrait décider de placer sur la liste des traitements uniquement disponibles sur prescription médicale les produits antirhume.Des mises en garde répétées”La délivrance de ces médicaments sans prescription médicale n’apparaît aujourd’hui plus adaptée”, a justifié le gendarme du médicament, jeudi 21 novembre, dans un mail transmis à l’Agence France Presse. Concrètement, ce “listage” constituerait une mesure à l’effet immédiat et aboutirait dès sa mise en place à interdire la vente libre des médicaments antirhume en pharmacie. “En France, les médicaments sont classés sur différentes listes en fonction de leurs conditions de prescription et de délivrance”, rappelle l’ANSM sur son site web. La liste 1 compile tous les produits ne pouvant être délivrés que pour un temps donné par une ordonnance, tandis que ceux placés sur la liste 2 peuvent être obtenus plusieurs fois pendant un an à partir de la même ordonnance, “sauf indication contraire du prescripteur”.Pour le moment toujours disponibles sans ordonnance sous forme de comprimés, ces traitements – aussi vendus par spray nasal sur prescription – visent à décongestionner et désencombrer le nez. Il s’agit des principaux médicaments utilisés contre le rhume. Mais ils sont pointés du doigt pour leurs risques d’effets secondaires, comme des AVC et des infarctus. L’an dernier, elle avait explicitement demandé à ne pas utiliser ces produits, faisant un temps diminué le nombre de ventes du produit. Mais, depuis quelques semaines, le retour de l’hiver et de ses virus, les achats de tels médicaments rebondissent.Conflit entre les agences française et européenneL’interdiction à la vente de ces médicaments n’aurait-elle déjà pas pu être prononcée à l’heure actuelle ? L’ANSM explique que la règlementation européenne l’en empêche pour le moment. L’Agence européenne du médicament (EMA) doit en effet valider le retrait d’un médicament décidé par l’instance française. Or, la structure de l’UE a estimé l’an dernier que les traitements anti-rhume concernés ne présentaient pas de risques suffisants pour les prohiber définitivement, bien qu’elle ait imposé de nouvelles contre-indications sur leur utilisation. La justification de cette décision ? Les cas d’effets secondaires, même s’ils peuvent être très graves lorsqu’ils surviennent, restent extrêmement rares.L’ANSM, elle, n’en démord pas : les personnes qui se traitent contre une maladie bénigne, le rhume, ne devraient pas courir un risque aussi grave. “Un trop grand nombre de patients reste ainsi exposé à des risques graves au regard des bénéfices modestes de ces médicaments”, appuie ainsi l’agence de santé publique. Les principales sociétés savantes françaises, comme celles des ORL ou des médecins généralistes, s’opposent elles aussi à l’usage de ces médicaments.



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Publish date : 2024-11-22 16:21:58

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