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Cessez-le-feu au Liban : la première paix de Donald Trump

Le président américain Donald Trump arrive avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou (à droite), avant que le ministre des Affaires étrangères de Bahreïn Abdullatif al-Zayani et le ministre des Affaires étrangères Abdullah bin Zayed Al-Nahyan ne participent à la signature des accords d'Abraham où les pays de Bahreïn et des Émirats arabes unis reconnaissent Israël, sur la pelouse sud de la Maison Blanche à Washington, DC, le 15 septembre 2020.




Donald Trump n’a pas encore repris ses quartiers à la Maison-Blanche, mais son influence se fait déjà sentir aux confins du Proche-Orient. Le cabinet du Premier ministre Israélien Benyamin Netanyahou a validé, ce mardi 26 novembre, un accord de cessez-le-feu au Liban, après une guerre de basse intensité de plus d’un an contre le Hezbollah et une offensive de deux mois de Tsahal au Liban.Les soldats israéliens vont se retirer du territoire libanais au cours des soixante prochains jours, en échange de la liberté d’intervenir de nouveau dans le Sud-Liban si des membres du Hezbollah sont aperçus près de la frontière israélienne. L’accord reconnaît explicitement l’importance de l’armée libanaise et de l’ONU dans le maintien de la paix entre les deux pays.Un accord négocié par l’administration Biden et annoncé par le président en personne mardi soir, mais qui porte déjà le sceau de son successeur républicain. “Donald Trump se présente comme un homme de paix et peut déjà imposer un cessez-le-feu à Benyamin Netanyahou, qui se fichait éperdument de ce que lui racontait Joe Biden, perçu comme un président en sursis, expose l’ancien ambassadeur français Bertrand Besancenot. En revanche, Benyamin Netanyahou sait qu’il n’a pas le choix avec ce nouveau président américain, très favorable à Israël mais qui exige que la guerre soit arrêtée au moment de sa prise de fonction.”Pour Israël, des buts de guerre atteintsLes rumeurs d’un arrêt des combats au Liban bruissaient depuis plusieurs jours déjà. Israël estime avoir atteint ses buts de guerre : “nettoyer” la zone proche de sa frontière nord des combattants du Hezbollah et éliminer la menace de cette milice libanaise pour les prochaines années. Des sources diplomatiques évoquent des capacités militaires du Hezbollah dégradées à 80-85 %, bien davantage qu’après la guerre de 2006. A l’époque, l’organisation chiite avait mis des années à se reconstruire et d’être en capacité de mener des actions offensives contre Israël.Autre facteur favorable à cet arrêt des combats : le leadership du Hezbollah est complètement décimé. Son leader historique, Hassan Nasrallah, a été tué dans un bombardement le 27 septembre, et ses successeurs potentiels ont été éliminés un par un dans des frappes sur le sud de Beyrouth ces dernières semaines. L’opération des bipeurs du 17 septembre a blessé des milliers de membres du Hezbollah et a surtout semé la panique dans les rangs de l’organisation. Paradoxalement, ces succès de l’armée israélienne contre le commandement de la milice ont compliqué les négociations, puisque ce sont des hommes politiques chiites qui ont dû parler au nom d’un Hezbollah dépourvu de dirigeants fixes.Résultat, ce cessez-le-feu s’est aussi, et surtout, décidé à Téhéran. Le régime iranien, parrain historique du Hezbollah, s’est vu infliger une série de revers sans précédent par Israël ces derniers mois, et craignait de voir sa milice chiite complètement détruite par Tsahal. “L’Iran est très affaibli et le Hezbollah extrêmement affaibli, ils n’ont d’autre choix que de se regrouper à l’heure actuelle”, résume un diplomate de la région.Affaibli, le régime iranien cherche l’apaisementDepuis la victoire de Donald Trump, Téhéran multiplie les signes d’apaisement envers l’Occident et en particulier envers les Américains : l’ambassadeur de l’Iran aux Nations unies aurait d’ailleurs rencontré en personne Elon Musk, le premier conseiller de la future administration américaine et “premier pote” de Donald Trump, dans les jours qui ont suivi l’élection. “Aujourd’hui, l’Iran est en position de faiblesse, souligne Bertrand Besancenot. Sa situation économique est désastreuse et sur le plan intérieur la contestation s’est renforcée. Le régime se retrouve sur la défensive, avec ses jokers – le Hamas et le Hezbollah – en piteux état. Ce n’est pas un hasard si le Guide a laissé élire un président réformateur [NDLR : Masoud Pezeshkian, élu en juillet] et l’a laissé aller à New York faire des avances aux Américains…”Donald Trump, qui s’était retiré unilatéralement de l’accord sur le nucléaire iranien en 2018, avance désormais la possibilité d’un nouveau “deal” avec Téhéran pour empêcher une guerre totale au Moyen-Orient. “Les Iraniens restent des négociateurs très habiles et espèrent limiter les concessions, mais il est très possible qu’ils acceptent une forme de pause sur le dossier nucléaire, estime Bertrand Besancenot. Au Liban, le Hezbollah restera une force importante mais ne sera plus aussi dominante, ce qui peut les encourager à faire un geste pour permettre l’élection d’un président [au Liban].” La peur de Donald Trump pourrait débloquer des années d’impasse dans le pays du Cèdre. L’illustration parfaite de la “stratégie du fou” chère à Richard Nixon.



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Author : Corentin Pennarguear

Publish date : 2024-11-27 04:30:00

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Tags :L’Express

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