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Guerre en Ukraine : comment Vladimir Poutine s’active avant l’arrivée de Donald Trump

Sur cette photo diffusée par l'agence d'État russe Sputnik, le président russe Vladimir Poutine et des dirigeants étrangers déposent des fleurs sur la tombe du soldat inconnu près du mur du Kremlin après le défilé militaire du Jour de la Victoire dans le centre de Moscou, le 9 mai 2024.




Dans le petit village russe de Darino, à proximité de la frontière avec l’Ukraine, on ne sait plus à quel drapeau se vouer. Prise par les troupes ukrainiennes lors de leur attaque surprise dans la région de Koursk début août, la bourgade, d’une centaine d’âmes, est en passe de repasser sous contrôle russe.Vague après vague, Moscou y a intensifié ses efforts offensifs ces dernières semaines, en vue de déloger les forces de Kiev implantées dans la zone. Comme en Ukraine, où, malgré l’arrivée de l’automne et de la raspoutitsa -période durant laquelle les terrains deviennent épouvantablement boueux à cause des pluies-, l’armée russe a accéléré le tempo de ses opérations le long de la ligne de front.”Les Russes continuent de mettre la pression sur l’ensemble du théâtre d’opérations, confirme le général (2S) Jérôme Pellistrandi, rédacteur en chef de la Revue Défense nationale. Leur objectif est d’aborder en position de force les éventuelles négociations qui se tiendront après l’investiture de Donald Trump.” Le républicain, qui s’était fait fort pendant sa campagne de pouvoir mettre fin au conflit en 24 heures, prendra officiellement ses fonctions après sa cérémonie d’investiture le 20 janvier. Si aucun plan de paix n’a filtré pour l’heure, trois de ses conseillers ont évoqué début novembre dans le Wall Street Journal des premières pistes comprenant un gel de la ligne de front et la mise en place d’une zone démilitarisée aux frontières.”Le moment de tout donner”D’ici là, Moscou entend améliorer sa position stratégique. Dans un récent rapport, l’Institute for the Study of War, un groupe de réflexion basé à Washington, a estimé les gains russes depuis le 1er novembre, sur l’ensemble du front, à 574 km2. En octobre, les troupes de Moscou avaient conquis 610 km2– un record depuis 2022. Dans l’Est, après la prise d’Avdiivka en février dernier, les forces russes ont amorcé une avancée vers la ville stratégique de Pokrovsk, prenant localité sur localité dans une zone d’une trentaine de kilomètres de profondeur pour une quarantaine de large.Plus au sud, à proximité de la frontière entre les oblasts de Donetsk et de Zaporijia, elles ont avancé en direction de la ville de Velyka Novossilka, après la prise du bastion de Vouhledar, début octobre. “Le raisonnement des Russes est de gagner un maximum de terrain, en disant que tout ce qui est grignoté sera considéré comme acquis, souligne le général Pellistrandi. Pour eux, c’est le moment de tout donner.” Une analyse partagée par Pierre Haroche, maître de conférences en relations internationales et sécurité à l’Université Queen Mary de Londres. “C’est une logique classique dans une phase de pré-négociation, juge le chercheur. Plus vous avez de cartes en main, plus vous pouvez pousser l’autre à faire des concessions.”Hécatombe chez les RussesDans la région de Koursk, les Russes auraient repris près de 600 km2 sur les plus de 1300 km2 qu’avaient initialement conquis les Ukrainiens en août. “La chose la plus importante pour Vladimir Poutine est de nous repousser hors de la région d’ici au 20 janvier prochain”, a affirmé Volodymyr Zelensky le 23 novembre, en évoquant la date à laquelle Donald Trump fera son entrée à la Maison-Blanche. De fait, un peu plus de trois mois après le début de ses opérations, l’Ukraine a perdu plus de 40 % des territoires qu’elle avait initialement conquis chez son voisin, dans cette offensive spectaculaire qui constituait la première incursion d’une armée étrangère en Russie depuis la Seconde Guerre mondiale. “L’un des objectifs de l’Ukraine à travers cette conquête était de disposer d’un élément de transaction, pouvant servir de levier lors de négociations”, rappelle Pierre Haroche.Les Russes parviendront-ils à l’en priver ? “Tout dépendra de la puissance de feu qu’ils pourront accumuler contre les Ukrainiens et de la détermination de ces derniers à maintenir leurs positions malgré les pertes”, jauge le général Jérôme Pellistrandi. Sur place, la Russie aurait dépêché quelque 50 000 hommes auxquels s’ajoutent 11 000 soldats nord-coréens, dont l’entraînement serait encore en cours. En réaction au déploiement de forces de Pyongyang, les Etats-Unis, puis le Royaume-Uni et la France ont, en novembre, autorisé Kiev à procéder à des frappes à longue portée en Russie avec leurs missiles.De quoi accroître pour Moscou le coût de ses opérations, qui continue de payer ses récentes avancées au prix fort. Le 10 novembre, le chef d’état-major de la défense britannique, Sir Tony Radakin, a estimé les pertes russes (morts et blessés) en octobre à plus de 1 500 soldats par jour – soit le mois le plus meurtrier pour les forces russes depuis le début du conflit. Selon Kiev, les pertes cumulées de Moscou depuis février 2022 ont franchi début novembre la barre symbolique des 700 000 victimes.



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Author : Paul Véronique

Publish date : 2024-11-28 04:30:00

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Tags :L’Express

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