La chute de Bachar el-Assad et de son clan a rebattu les cartes en Syrie. La semaine dernière, les rebelles islamistes du groupe HTC, qui ont mené la coalition ayant chassé le dictateur, ont choisi le nouveau Premier ministre du pays, Mohammed al-Bachir. Il dirigera “un gouvernement chargé d’expédier les affaires courantes” jusqu’au “lancement du processus constitutionnel”. Mais il faudra évidemment compter sur Abou Mouhammad al-Jolani, le chef de HTC, ex-membre d’al-Qaïda en Irak, qui aspire à devenir fréquentable sur la scène internationale, même si son groupe reste classé “terroriste” par plusieurs capitales occidentales, dont Washington.Il a d’ailleurs rencontré dimanche 15 décembre l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Geir Pedersen, a annoncé la coalition sur sa chaîne Telegram. “Nous devons veiller à ce que la Syrie reçoive une aide humanitaire immédiate accrue pour la population et pour tous les réfugiés qui souhaitent rentrer”, a déclaré Geir Pedersen, dont la visite est la première d’un haut responsable de l’ONU depuis la fuite de Bachar el-Assad en Russie.Plusieurs pays et organisations avaient salué la chute d’Assad, mais disaient attendre de voir comment les nouvelles autorités, musulmanes sunnites, allaient traiter les minorités du pays multiethnique et multiconfessionnel. Entretemps, plusieurs ont annoncé avoir établi un contact avec elles. Après Washington samedi, le Royaume-Uni, par la voix de son chef de la diplomatie, David Lammy, a annoncé dimanche avoir établi des “contacts diplomatiques” avec HTS.”Premiers contacts”La France, de son côté, a annoncé l’envoi d’une mission diplomatique mardi à Damas – la première depuis 12 ans – pour “établir de premiers contacts” avec les nouvelles autorités. Doha a aussi annoncé la réouverture mardi de son ambassade en Syrie, après l’arrivée dimanche d’une délégation qatarie dans le pays où elle a rencontré les nouvelles autorités.La Turquie, acteur majeur dans le conflit en Syrie et soutien des nouvelles autorités, avait déjà rouvert samedi son ambassade à Damas après plus de 12 ans de fermeture. Le pays s’est dit “prêt” à fournir de l’aide militaire si le nouveau gouvernement syrien le lui demande, selon son ministre de la Défense, Yasar Güler. Il a en outre affirmé que les nouvelles autorités s’étaient engagées à “respecter toutes les institutions gouvernementales, l’ONU et les autres organisations internationales”, et promis de signaler toute trace d’arme chimique à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques.Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a pour sa part annoncé vouloir fournir à titre humanitaire à la Syrie des céréales et d’autres produits agricoles. Après 50 ans de règne sans partage du clan Assad et d’une répression implacable, les nouvelles autorités s’emploient à rassurer la communauté internationale.
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Publish date : 2024-12-16 06:51:24
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