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Un “shutdown” aux Etats-Unis ? Cinq questions sur la paralysie budgétaire qui menace le pays

Le Capitole des Etats-Unis à Washington, le 10 novembre 2024




Les États-Unis se trouvent au bord de la paralysie budgétaire, ce vendredi 20 décembre, après les échecs successifs de plusieurs textes au Congrès, et alors qu’aucune issue à la crise ne se dessine pour le moment. À minuit heure locale (06h00 heure française, samedi), l’État fédéral se retrouvera en situation effective de “shutdown”, avec des conséquences sur le fonctionnement de certains services publics.Pourquoi ce risque de paralysie ?Le Congrès était pourtant bien parti mardi pour éviter cette situation quand le président républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, avait annoncé être parvenu à un accord avec les démocrates. Mais le texte avait été torpillé le lendemain même par Donald Trump et Elon Musk. Le président élu avait dénoncé un texte “ridicule et extraordinairement onéreux”. Son allié, l’homme le plus riche du monde, avait, lui, lancé une virulente salve de posts sur son réseau social X pour exprimer son opposition, exhortant les élus à “tuer le texte”.Une sortie de l’impasse a été entraperçue jeudi, quand Donald Trump a apporté sa bénédiction à un nouveau texte, qui comprenait un report de l’échéance sur le plafond de la dette des États-Unis à janvier 2027. Mais alors que les deux tiers des voix étaient nécessaires à une adoption, le nouveau texte n’a même pas atteint la majorité simple, avec 38 républicains se joignant au “non” des démocrates.Les Etats-Unis ont la particularité de buter régulièrement sur une contrainte juridique concernant leur capacité de crédit : ce plafond de la dette, soit leur montant maximal d’endettement, doit être formellement relevé ou suspendu par le Congrès. Une suspension décidée en 2023 arrive à terme début janvier et les Etats-Unis devraient atteindre le plafond en juin.Qui sera concerné ?Si aucun accord n’est conclu d’ici ce vendredi minuit, de nombreux fonctionnaires se retrouveront au chômage technique, soit “875 000 travailleurs” selon Shai Akabas, expert au Bipartisan Policy Center de Washington. “1,4 million” de personnes “continueraient de travailler, car ils sont considérés comme assurant des services essentiels”, tels que le contrôle du trafic aérien et le maintien de l’ordre. @lexpress 🇺🇸 Donald Trump réélu président des Etats-Unis pourra-t-il briguer un troisième mandat en 2028 ? Que dit la Constitution américaine à ce propos ? Notre journaliste Hugo Crabos vous explique ⤵️ #trump #etatsunis #presidentielle #elections #apprendresurtiktok #tiktokacademie #Sinformersurtiktok #newsattiktok ♬ son original – L’Express Les fonctionnaires ne recevront leur salaire qu’à l’issue du “shutdown”, selon Bernard Yaros, d’Oxford Economics. Une paralysie budgétaire “obligerait des centaines de milliers d’employés fédéraux, […] à travailler pendant la période des fêtes sans toucher de salaire”, a prévenu le syndicat des employés du gouvernement fédéral (AFGE) dans un communiqué publié jeudi.”Cela peut entraîner des perturbations financières majeures pour les ménages”, a avancé Shai Akabas. Lors des paralysies de 2013 et début 2018, “environ 850 000 des 2,1 millions d’employés fédéraux (hors service postal) ont été mis au chômage technique”, rappelle de son côté le Comité pour un budget fédéral responsable (CFRB), une organisation bipartisane.Quelles conséquences ?Chaque ministère ou agence établit son propre plan en cas de “shutdown” mais les services essentiels – comme la protection des frontières, les soins médicaux hospitaliers, le maintien de l’ordre ou encore la maintenance du réseau électrique – continuent de fonctionner.Les fois précédentes, les dépenses liées aux retraites ainsi qu’à la santé des personnes à bas revenus et âgées (programmes Medicare et Medicaid) avaient également été maintenues, mais les demandes d’inscriptions avaient été repoussées, souligne le CFRB.Pour combien de temps ?La durée d’un éventuel “shutdown” reste pour le moment méconnue, mais Bernard Yaros estime qu’il pourrait s’étendre jusqu’à deux semaines, soit une période de paie habituelle aux États-Unis. “La pression en faveur de la reprise des activités du gouvernement s’accentuerait rapidement, les employés fédéraux perdant leur salaire et s’inquiétant de ne pas pouvoir en recevoir un autre”, a-t-il ajouté.Le “shutdown” le plus long de l’histoire des États-Unis a duré 34 jours, en décembre 2018 et janvier 2019, sous la présidence de Donald Trump.Quel impact économique ?”Il a été démontré que les “shutdown” ont un impact sur l’économie américaine, réduisant la croissance d’environ 0,2 point de pourcentage une fois que les effets sur le secteur privé sont pris en compte, a expliqué Thibault Denamiel, chercheur au groupe de réflexion américain Center for strategic and international studies (CSIS).”Le simple fait de devoir se préparer à un ‘shutdown’ entraîne des coûts”, notamment pour “le contribuable”, a souligné Shai Akabas. Les marchés ne sont généralement pas durement touchés par cette paralysie, mais les analystes pourraient se demander s’il s’agit d’un signal avant-coureur de la nouvelle administration, a ajouté David Wessel, de Brookings Institution.La marche à suivre est désormais incertaine pour le président républicain de la chambre des représentants. Mike Johnson est pressé d’un côté par les démocrates de revenir à l’accord négocié, et de l’autre par certains élus conservateurs qui refusent en bloc tout texte qui ne comprendrait pas de coupe budgétaire pour compenser les nouvelles aides. Il avait promis jeudi soir que les élus allaient “se rassembler et trouver une autre solution”.



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Publish date : 2024-12-20 08:51:45

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