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A quand une classe politique à la hauteur ? Par Eric Chol

Le Premier ministre François Bayrou assiste à une réunion avec des responsables locaux pour présenter son plan au conseil départemental de Mamoudzou, le 30 décembre 2024




On entend souvent : “On a les politiques que l’on mérite” (1). C’est dire à quel point les Français méritent peu, vu le spectacle affligeant qu’offrent nos élus nationaux. Hasard de calendrier, deux événements vont se télescoper dans les prochains jours. Le 14 janvier, le premier Premier ministre de l’année, François Bayrou, prononcera devant les députés son discours de politique générale. Exercice oratoire attendu. La suite, on la connaît déjà : hurlements de l’opposition, sourires crispés de la Macronie, démagogie à tous les étages, et sans doute à la clef une motion de censure, ravivant le souvenir de l’éphémère gouvernement Barnier.Moins d’une semaine plus tard, à 7 700 kilomètres du Palais-Bourbon, ce sera au tour de Donald Trump de jurer sur la Bible à l’occasion de la cérémonie d’investiture du 47e président américain. Le même, qui, il y a quatre ans, encourageait ses militants à prendre d’assaut le Capitole. Trump le retour, et en fanfare. Avec des conséquences incalculables sur le reste du monde, de l’Ukraine au Moyen-Orient, en passant par l’Europe, menacée d’une nouvelle guerre des “tarifs” commerciaux…Or qui parle de ces sujets chez nous ? Laurent Wauquiez ? Olivier Faure ? Gabriel Attal ? Marine Le Pen ? Jean-Luc Mélenchon ? Tendez l’oreille : personne. Nos politiciens sont trop préoccupés par l’horloge branchée sur la présidentielle de 2027. Le gonflement de la charge de la dette publique ? Le niveau record du déficit ? La dégringolade de la productivité ? Encore des gros mots, sans doute réservés à une élite coupée des réalités françaises… A écouter une grande majorité de nos élus, il faudrait donc continuer à dépenser, pour les hôpitaux, pour la justice, pour l’école… Et gare à celui ou celle qui affirme le contraire, à l’instar de Christelle Morançais, la courageuse patronne de la région des Pays de la Loire, qui a osé sortir son sécateur budgétaire… Que n’a-t-elle pas fait ! Brocardée, clouée au pilori dans la minute. Et tant pis si la France, championne toutes catégories en matière de dépenses publiques (56 % du PIB) ou de prélèvements obligatoires (45,5 %), vit (très) largement au-dessus de ses moyens : nos politiques s’en contrefichent ! En témoigne au passage le nouvel objectif de déficit, incapable de redescendre sous la barre des 5 % du PIB…Le président de la République a appelé la classe politique à un ressaisissement lors de ses vœux. Mais peut-on lui faire confiance, lui qui a laissé pendant si longtemps les comptes publics déraper dans le rouge cramoisi sans réagir ?Et pourtant il a raison. Face aux dérèglements du monde, face à nos propres errements financiers, n’est-il pas temps que nos parlementaires se résolvent à voter un budget sinon réaliste du moins raisonnable ? Histoire de montrer que l’irresponsabilité en matière politique n’est pas une fatalité. On aimerait y croire. Mais “l’humeur révolutionnaire” (2), qui souffle sur la France, n’est guère rassurante.(1) On a les Politiques qu’on mérite, par Chloé Morin (Fayard, 2022).(2) L’Humeur révolutionnaire. Paris, 1748-1789, par Robert Darnton (Gallimard, 2024).



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Author : Eric Chol

Publish date : 2025-01-07 12:00:00

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Tags : L’Express

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