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Au Venezuela, la tension monte avant l’investiture de Nicolas Maduro

Le président vénézuélien Nicolas Maduro, pendant une cérémonie de prestation de serment pour les forces de sécurité le 7 janvier 2025 à Caracas




La tension monte dans la capitale vénézuélienne. Face à un appel à manifestation de l’opposition, Nicolas Maduro, qui s’apprête à débuter un troisième mandat consécutif, a déployé l’armée, la police, les milices, ainsi que des agents des services renseignement, et autres colectivos (paramilitaires). Ils circulent en ville parfois cagoulés, et la télévision publique diffuse en boucle des images des forces de l’ordre.Accusé de fraude par l’opposition, Nicolas Maduro a déclaré : “Je suis ici par la volonté de Dieu tout-puissant, par la volonté de notre peuple”. Le Parlement, où le pouvoir dispose d’une majorité absolue, l’opposition ayant boycotté les législatives 2020, a invité Nicolas Maduro à midi vendredi (17h00 heure française) pour la cérémonie d’investiture devant les députés. Mais l’opposition, qui revendique la victoire aux élections du 28 juillet, a appelé à des manifestations nationales jeudi en faveur du “président élu” Edmundo Gonzalez Urrutia pour tenter de faire dérailler le processus de prestation de serment. Le pouvoir a répondu à cet appel en convoquant lui aussi ses partisans, tout en déployant massivement des troupes dans Caracas.Plan militaro-policier nationalLe président Maduro a activé un plan militaro-policier national, alors que les autorités ont déjà réalisé un déploiement massif de forces de sécurité dans la capitale. Ce plan comprend “toutes les forces armées, la milice et toutes les forces de police”. Le ministre de l’Intérieur Diosdado Cabello promet la fermeté : “Fascistes ! Terroristes ! Si vous osez, vous le regretterez toute votre vie parce que nous défendrons le Palais, mais ensuite nous passerons à la contre-attaque”.De son côté, l’opposant Edmundo Gonzalez Urrutia effectue une tournée internationale pour s’assurer de soutiens. Il est passé par l’Argentine, l’Uruguay et les Etats-Unis, où il a rencontré le président Joe Biden, des représentants du Congrès et des membres de l’équipe du président élu Donald Trump. “La stratégie d’Edmundo Gonzalez Urrutia est de donner de l’élan à la cause de l’opposition et de jouer un rôle de premier plan pour tenter d’augmenter la pression internationale”, estime auprès de l’AFP Mariano de Alba, spécialiste en relations internationales. Quant à l’éventualité de voir se réaliser sa promesse de prêter lui-même serment le 10 janvier à Caracas, où sa tête est mise à prix pour 100 000 dollars, “je la considère comme improbable”, dit-il.Le président socialiste a été proclamé vainqueur du scrutin de juillet avec 52 % des voix par le Conseil national électoral (CNE) qui n’a cependant pas rendu publics les procès-verbaux des bureaux de vote, disant avoir été victime d’’n piratage informatique. Ce dernier est jugé peu crédible par de nombreux observateurs. L’opposition, qui crie à la fraude, a publié les procès-verbaux fournis par ses scrutateurs et assure qu’Edmundo Gonzalez Urrutia a obtenu plus de 67 % des voix.Répression mortelleLa répression des manifestations post-électorales a fait 28 morts, 200 blessés et vu l’arrestation de 2 400 personnes accusées de terrorisme (1 500 environ ont été libérés sur parole). Trois personnes sont mortes en détention. Dans ce contexte, de nombreux observateurs se demandent si l’opposition est capable de mobiliser ses partisans jeudi et de “surmonter la peur”, selon l’expression de sa cheffe, Maria Corina Machado. La dirigeante, qui vit dans la clandestinité depuis cinq mois, a promis de sortir pour ne pas “manquer ce jour historique”. Elle estime que “les jours” de Maduro et de la “tyrannie” sont “comptés”.Comme à plusieurs reprises ces dernières semaines, Edmundo Gonzalez Urrutia, 75 ans, a appelé en vain l’armée, pilier du pouvoir, à se rallier à lui. Le haut commandement lui a opposé une fin de non-recevoir, qualifiant la demande de “clownesque”. Après Washington, Edmundo Gonzalez Urrutia se rapproche de son pays avec des arrêts prévus à Panama ce mercredi et en République dominicaine jeudi. Il a envisagé de prendre un avion pour Caracas avec un groupe d’anciens présidents qui le soutiennent dans le but de prendre le pouvoir. “Cet avion, ces membres d’équipage, l’équipage et les passagers, doivent être traités comme une force étrangère qui tente une invasion”, a averti le président du Parlement, Jorge Rodriguez.Coïncidence ? Pression ? Gonzalez Urrutia a fait état de l’enlèvement mardi à Caracas de son gendre par des “hommes cagoulés”. “Mon gendre Rafael Tudares a été enlevé […] des hommes cagoulés et vêtus de noir l’ont fait monter dans une camionnette de couleur dorée […] et l’ont emmené. Il est aujourd’hui porté disparu”, a écrit Edmundo Gonzalez Urrutia mardi sur X. L’opposition utilise régulièrement le mot “enlèvement” pour les arrestations, estimant que les forces de sécurité ne respectent pas la loi. Il n’a pas été possible d’obtenir de réaction officielle.



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Publish date : 2025-01-08 12:32:02

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Tags : L’Express

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