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Année la plus chaude jamais enregistrée, 2024 a dépassé 1,5°C de réchauffement

Un vignoble touché par la chaleur et la sécheresse, à Leucate, dans l'Aude, le 23 septembre 2024




C’est désormais officiel : après confirmation par l’ensemble des températures jusqu’au 31 décembre, 2024 est bel et bien l’année la plus chaude jamais mesurée sur Terre depuis 1850. Durant la seule année 2024, mais aussi sur la moyenne des deux années 2023-2024, le monde a dépassé 1,5 °C de réchauffement par rapport à l’ère pré-industrielle, témoignant d’une hausse des températures inédite dans l’histoire récente de l’humanité, a annoncé vendredi 10 janvier l’observatoire européen Copernicus.Cela ne signifie pas pour autant que la limite la plus ambitieuse de l’accord de Paris – observée sur au moins 20 ans – a été franchie, rappelle Copernicus. Mais “cela souligne le fait que les températures mondiales grimpent au-delà de ce que les humains modernes ont connu”. En effet, le réchauffement du climat actuel est inédit depuis au moins 120 000 ans, selon les scientifiques. “Chaque année de la dernière décennie est l’une des dix plus chaudes jamais enregistrée”, alerte de fait Samantha Burgess, directrice adjointe du C3S de Copernicus.Ce réchauffement “devrait tous nous alarmer” a réagi vendredi le ministre britannique chargé de la neutralité carbone, Ed Miliband. “Nous cacher la tête dans le sable serait une trahison pour les générations futures”, a-t-il affirmé sur X. Mais “nous avons les réponses pour affronter cette menace existentielle”, a-t-il ajouté, estimant que “le désespoir n’est pas une option”. “Un sérieux avertissement”C’est un “sérieux avertissement”, juge aussi Johan Rockström, directeur de l’Institut de Potsdam pour la recherche sur l’impact du climat (PIK). “Nous avons eu un avant-goût d’un monde à 1,5 °C, avec des souffrances et des coûts économiques sans précédent pour les gens et l’économie mondiale, en raison d’événements extrêmes renforcés par l’activité humaine comme les sécheresses, les inondations, les incendies et tempêtes”, dit-il à l’AFP.Derrière ces chiffres se cache déjà une série de catastrophes exacerbées par le changement climatique : 1 300 morts en juin lors de chaleurs extrêmes pendant le pèlerinage de La Mecque, inondations historiques en Afrique de l’Ouest et centrale, ouragans violents aux Etats-Unis et Caraïbes… Et aujourd’hui les incendies de Los Angeles, “les plus dévastateurs” de l’histoire de Californie, selon les mots du président Joe Biden. Sur le plan économique, les catastrophes naturelles ont causé 320 milliards de dollars de pertes dans le monde l’an dernier, selon le réassureur Munich Re.Contenir le réchauffement à 1,5 °C plutôt qu’à 2 °C – la limite haute de l’accord de Paris – permettrait de limiter significativement ses conséquences les plus catastrophiques, selon le Giec, les experts du climat mandatés par l’ONU.Océans en surchauffeLes océans, qui absorbent 90% de l’’xcès de chaleur provoqué par l’’umanité, ont aussi poursuivi leur surchauffe. La moyenne annuelle de leurs températures de surface – hors zones polaires – a atteint le niveau inédit de 220,87 °C battant le record de 2023.Outre les impacts immédiats des canicules marines sur les coraux ou les poissons, cette surchauffe durable des océans, principal régulateur du climat terrestre, affecte les courants marins et atmosphériques. Des mers plus chaudes libèrent davantage de vapeur d’eau dans l’atmosphère, fournissant de l’énergie supplémentaire aux typhons, ouragans ou tempêtes. Copernicus signale ainsi que le niveau de la vapeur d’eau dans l’atmosphère a atteint un niveau record en 2024, s’établissant environ 5% au-dessus de la moyenne 1991-2020.L’année passée a pourtant vu la fin du phénomène naturel El Niño, qui induit un réchauffement planétaire et une augmentation de certains événements extrêmes, et une transition vers des conditions neutres ou le phénomène inverse, La Niña. L’Organisation météorologique mondiale a déjà prévenu en décembre que ce dernier serait “court et de faible intensité” et insuffisant pour compenser les effets du réchauffement.”Le futur est entre nos mains – une action rapide et décisive peut toujours dévier la trajectoire de notre climat futur”, souligne le directeur du service de Copernicus sur le changement climatique, Carlo Buontempo.La COP29 de Bakou, la dernière grande conférence de l’ONU sur le climat, a difficilement accouché en novembre d’un nouvel objectif pour la finance climatique mais était restée quasi-muette sur les ambitions de baisse des gaz à effet de serre, et en particulier la sortie des énergies fossiles.



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Publish date : 2025-01-10 09:51:35

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Tags : L’Express

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