“La nouvelle année en France commence exactement comme l’ancienne s’est terminée : avec un vote de censure à l’égard du gouvernement”, écrit dès l’entame de son article un journaliste de l’hebdomadaire allemand Die Zeit. “Quatre premiers ministres différents ont gouverné à Paris l’année dernière, 2024”, poursuit-il. Hier, mardi 14 janvier, François Bayrou, Premier ministre nommé fin décembre après la censure du gouvernement de Michel Barnier, a prononcé sa déclaration de politique générale devant les députés, censée donner le cap de son action à venir. “Mais le nouveau gouvernement de François Bayrou se trouve également dans une situation précaire, et pourrait tomber à tout moment”, souligne The New York Times.Dans la foulée, une partie de la gauche, 58 députés (majoritairement de La France Insoumise, des communistes et écologistes) ont déposé une motion de censure de son gouvernement, que le parti socialiste, encore prêt à négocier, hésite pour l’heure à voter. Parmi les points les plus importants et scrutés du discours de François Bayrou : la réforme des retraites, dont la gauche attendait la suspension, voire l’abrogation. “Le nouveau Premier ministre a contourné l’obstacle en renvoyant la balle aux partenaires sociaux qui pourront détricoter le texte législatif, voire le remplacer, mais à une condition : tomber d’accord sur un mode de financement qui permette des économies identiques”, rapporte le journal suisse Blick. “Cette approche semble être un effort pour gagner du temps”, commente The New York Times.“Politique insipide”Même constat du côté du quotidien espagnol El País. “En réalité, il s’agit d’une suspension qui ne dit pas son nom, car l’augmentation de l’âge de la retraite que proposait la réforme n’entre pas en vigueur avant 2026, indique le journal. De sorte que François Bayrou, sans trop violenter l’équilibre parlementaire, a donné au Parti socialiste ce qu’il demandait pour ne pas voter une motion de censure. Une façon, somme toute, de gagner du temps.”François Bayrou, comme son éphémère prédécesseur Michel Barnier, a comparé la dette à une “épée de Damoclès” suspendue au-dessus de la France, note Politico, alors que la France ne dispose toujours pas de budget pour 2025. “La seule loi sérieuse votée ces derniers mois était une mise à jour du budget actuel”, indique Die Zeit, faisant référence à la situation de blocage de la chambre du parlement, sans majorité claire, depuis les élections législatives anticipées de cet été. “La décision d’Emmanuel Macron de convoquer des élections législatives anticipées en juin a plongé l’Assemblée nationale dans la tourmente après que les centristes ont perdu le scrutin, renforçant l’extrême droite et une alliance de gauche, rappelle The Daily Telegraph. “Au total, Emmanuel Macron a déjà épuisé cinq chefs de gouvernement en sept ans et demi à la présidence, François Bayrou est le sixième. Plus les mandats sont courts, plus la politique devient insipide”, conclut le journal allemand.
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Author : Célia Cuordifede
Publish date : 2025-01-15 12:36:35
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Vu de l’étranger, François Bayrou cherche “à gagner du temps”
