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Immigration, retrait de l’accord de Paris, TikTok… Donald Trump passe déjà à l’attaque

Le président américain Donald Trump signe des décrets dans le Bureau ovale de la Maison Blanche, le 20 janvier 2025




Etat d’urgence à la frontière avec le Mexique et “millions” d’expulsions promises, retrait de l’accord de Paris sur le climat, grâces pour des centaines d’assaillants du Capitole… A peine investi président des Etats-Unis, Donald Trump a signé une pluie de décrets lundi 20 janvier pour son retour au pouvoir. Une partie de ces mesures spectaculaires risque néanmoins d’être difficile à mettre en œuvre et promet de vives contestations devant les tribunaux. Certaines semblent même violer la constitution américaine.ImmigrationPromise, la vaste offensive anti-immigration de Donald Trump a pris forme dès son discours d’investiture à la mi-journée. “Toutes les entrées illégales seront immédiatement stoppées et nous commencerons à renvoyer des millions et des millions d’étrangers criminels là d’où ils viennent”, a martelé le président républicain. “Je vais envoyer des troupes à la frontière sud pour repousser l’invasion désastreuse de notre pays.”Dans la soirée, il a signé depuis la Maison-Blanche le décret déclarant l’état d’urgence à la frontière avec le Mexique, et a ordonné à l’armée américaine d’en assurer la surveillance. Donald Trump a signé un autre décret remettant en cause le droit du sol, qu’il a qualifié de “ridicule” face à la presse dans le Bureau Ovale. Premier effet concret dès lundi : la plateforme de demandes d’asile lancée par l’administration Biden a cessé de fonctionner. “Les rendez-vous existants ont été annulés”, indique le service sur son site internet.Retrait de l’accord de ParisLe retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris est en marche : Donald Trump l’a mis en scène en en faisant un de ses premiers décrets signés, sur un bureau installé sur la scène même de la grande salle de Washington dans laquelle quelque 20 000 de ses partisans étaient réunis. Cette mesure, venant du deuxième pollueur mondial derrière la Chine, met en péril les efforts mondiaux face au dérèglement climatique. Elle devrait être effective dans un an. Les Etats-Unis avaient déjà quitté brièvement l’accord international sous le premier mandat du milliardaire américain, avant que Joe Biden n’acte leur retour.Donald Trump, notoirement climatosceptique, a également signé un décret déclarant un “état d’urgence énergétique” pour doper la production d’hydrocarbures aux Etats-Unis. “Nous allons forer à tout-va”, a-t-il répété, une formule devenue un de ses slogans de campagne (“We will drill, baby, drill”).Retrait de l’OMSDonald Trump a signé un décret visant à retirer les Etats-Unis de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), un organisme qu’il avait par le passé vivement critiqué pour sa gestion de la pandémie de Covid-19. “L’OMS nous a escroqués”, a accusé le républicain en signant ce décret, quelques heures seulement après avoir été investi, justifiant ce retrait par l’écart des contributions financières américaines et chinoises. Dans ce texte, il exhorte les agences fédérales à “suspendre le transfert futur de tout fonds, soutien ou ressource du gouvernement des Etats-Unis à l’OMS” et les enjoint d'”identifier des partenaires américains et internationaux crédibles” capables d'”assumer les activités précédemment entreprises par l’OMS”.La guerre aux personnes transgenres”A partir d’aujourd’hui, la politique officielle du gouvernement des Etats-Unis sera qu’il n’y a que deux sexes, masculin et féminin”, a lancé Donald Trump lors de son investiture à Washington. “Ces sexes ne sont pas modifiables et sont ancrés dans une réalité fondamentale et incontestable”, a complété un décret publié par la Maison-Blanche dans la soirée, et qui devra être appliqué par toutes les agences fédérales. “Les fonds fédéraux ne doivent pas être utilisés pour promouvoir l’idéologie de genre”, affirme le même décret, qui veut “restaurer la vérité biologique”. Un autre texte ordonne la fin de tout programme de diversité et d’inclusion au sein du gouvernement fédéral.Les assaillants du Capitole graciésPlus de 1 500 participants à l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021 graciés dès le retour au pouvoir de celui qui les avait chauffés à blanc en clamant que l’élection de Joe Biden avait été “truquée”. Pour les quatorze autres personnes condamnées, leur peine est commuée en période de prison déjà purgée. “Nous espérons qu’ils sortiront cette nuit”, a martelé Donald Trump, réaffirmant qu’ils avaient été traités “très injustement” : “Les juges ont été absolument impitoyables. Les procureurs aussi”, a-t-il insisté. Les poursuites encore en cours contre quelques centaines de personnes sont également annulées. Une “insulte au système judiciaire” américain”, s’est insurgée l’ex-présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi.TikTok : l’application de la loi d’interdiction reportée de 75 joursDonald Trump a également signé un décret ordonnant à son gouvernement de suspendre pour 75 jours l’application de la loi interdisant le réseau social TikTok aux Etats-Unis. Cette loi, votée par le Congrès en 2024 et entrée en vigueur dimanche, impose à la maison mère de la plateforme de la vendre sous peine d’interdiction sur le territoire américain.Elle a entraîné l’inaccessibilité au réseau social durant quelques heures ce week-end. La loi prévoit de très lourdes amendes pour les fournisseurs d’internet et les boutiques d’application, jusqu’à 5 000 dollars par utilisateur pour ces dernières. Ces sanctions seraient infligées par le ministère de la Justice, à qui Donald Trump a enjoint de ne pas intervenir durant deux mois et demi, le temps de “consulter (ses) conseillers”, selon le texte du décret.Levée des sanctions à l’égard de colons israéliens de CisjordanieLe président Donald Trump a révoqué lundi un décret de son prédécesseur Joe Biden qui avait permis de sanctionner des colons israéliens accusés de violences contre des Palestiniens en Cisjordanie occupée, a annoncé lundi la Maison-Blanche. A peine investi, le président républicain a annulé le texte pris en février 2024, et qui avait été le préalable à des sanctions financières visant plusieurs colons, y compris un individu accusé d’avoir fomenté une émeute dans la ville palestinienne de Huwara, au sud de Naplouse, ayant entraîné la mort d’un civil palestinien. A l’époque, Joe Biden avait dénoncé les violences “intolérables” de colons israéliens, une “menace grave pour la paix, la sécurité et la stabilité” de la région selon lui.Cuba de nouveau sur la liste noire de pays soutenant le terrorismeQuelques heures après sa prestation de serment, Donald Trump est revenu lundi sur le retrait de Cuba de la liste des Etats soutenant le terrorisme, annoncé il y a quelques jours par la précédente administration Biden dans le cadre d’un accord pour la libération de prisonniers politiques, a indiqué la Maison-Blanche. Cuba a aussitôt réagi en qualifiant cette décision “d’acte d’arrogance et de mépris de la vérité”. “Cela n’a rien de surprenant. Son objectif est de renforcer encore la guerre économique cruelle contre Cuba à des fins de domination”, a réagi sur X le président cubain Miguel Diaz-Canel. Le nouveau chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, confirmé à ce poste lundi soir après un vote à l’unanimité du Sénat américain, avait estimé la semaine dernière que Cuba avait toute sa place sur cette liste noire de Washington, préfigurant la décision du président Trump.Fin du télétravail pour les fonctionnaires fédérauxDonald Trump a aussi signé lundi, devant la foule de ses partisans à Washington, un décret pour mettre fin au télétravail des fonctionnaires fédéraux. Ce décret “impose aux fonctionnaires fédéraux de revenir travailler au bureau à plein temps avec effet immédiat”, a déclaré un responsable au micro, pendant que Donald Trump brandissait un document signé de sa main dans une grande salle de la capitale accueillant des milliers de ses partisans célébrant son retour au pouvoir.”Les chefs de tous les départements et agences […] doivent, dès que possible, prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre fin aux dispositions organisant le télétravail et demander aux employés de retourner aux postes qui leur sont assignés à temps plein”, précise la Maison-Blanche sur son site internet. Le multimilliardaire Elon Musk, à qui Donald Trump a confié une mission consultative au gouvernement, avait suggéré de revenir sur le principe du télétravail, ce qui “entraînerait une vague bienvenue de départs volontaires” au sein d’une administration jugée trop lourde et dispendieuse.



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Publish date : 2025-01-21 06:12:58

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Tags : L’Express

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