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Taxation de certains retraités : le gouvernement écarte l’idée “à ce stade”

La ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet à Paris, le 15 janvier 2025




Rétropédalage au sommet de l’Etat. L’idée de faire contribuer certains retraités pour financer la protection sociale, évoquée la veille par Astrid Panosyan-Bouvet, n’est “pas la position du gouvernement à ce stade”, a voulu rassurer ce mercredi 22 janvier la porte-parole de l’exécutif Sophie Primas. Sur le plateau de TF1 mardi matin, la ministre du Travail avait proposé de mettre à contribution certains retraités, du moins ceux “qui pouvaient se le permettre”. Prudemment, cette ancienne socialiste avait avancé un chiffre : “Ça peut être 40 %” des retraités “en fonction du niveau de pension”.”Qu’on arrête de voir les retraités comme un bloc homogène” : @AstridPanosyan souhaite qu’une “contribution à l’effort national du financement pour la dépendance et la branche autonomie” soit étudiée dans le débat parlementaire pour que “l’effort ne porte pas que sur les actifs”. pic.twitter.com/zpRF2rBC3F— TF1Info (@TF1Info) January 21, 2025Si Matignon s’est empressé de préciser qu’il s’agissait d”une position personnelle” de la ministre, la proposition n’en avait pas moins provoqué une levée de bouclier à droite et à gauche. “Je trouve ça scandaleux d’un point de vue démocratique”, a ainsi réagi le coordinateur de LFI Manuel Bompard sur BFMTV. Si LFI est favorable à “une réforme fiscale pour que les hautes fortunes contribuent davantage”, “essayer de faire croire que c’est une mesure de justice fiscale d’aller s’en prendre aux retraités qui gagnent 2 000 euros par mois, ça me paraît vraiment très malhonnête”, a-t-il jugé.Même position à l’autre bout de l’échiquier politique. Ce sujet est “en train de s’ériger en ligne rouge”, avait ainsi prévenu ce mercredi matin sur TF1 le vice-président du RN, Sébastien Chenu, considérant qu’une taxation serait équivalente à une “spoliation” du “fruit du travail” des retraités. Pour le député d’extrême droite, “taxer des retraités qui touchent 2 000 euros de retraite” est “totalement scandaleux”. Et d’en profiter pour agiter la menace d’une motion de censure du gouvernement : “S’il y a ça dans le budget […] je suis favorable à ce qu’on ne laisse pas passer.” La volonté de Michel Barnier de mettre en cause l’indexation générale des retraites sur l’inflation au 1er janvier avait été avancée pour le RN pour justifier la censure qui a fait tomber le gouvernement.”Inadmissible”La proposition d’Astrid Panosyan-Bouvet avait suscité également une vive opposition chez des soutiens du gouvernement. Le vice-président d’Horizons Christian Estrosi l’a jugée “inadmissible” sur RTL. “Pour tous les retraités, c’est la même règle. Parce que si on commence à toucher à un niveau de retraite, la porte est ouverte et petit à petit on va en abuser et aller vers les pensionnés les plus faibles”, a poursuivi le maire de Nice, ville prisée de nombreux seniors. “Lorsque j’étais parlementaire, j’ai déposé une proposition de loi pour dire que le jour où on prend sa retraite, on ne pourra plus jamais vous accorder une pension qui soit inférieure à la première retraite que vous allez toucher”, a-t-il ajouté.Invité des “4 Vérités” ce mercredi, Michel-Édouard Leclerc, président du comité stratégique des magasins E. Leclerc, en a également rajouté une couche : “Je ne trouve pas que ce soit une bonne solution de faire payer les retraités, qui ont déjà payé pour leurs retraites. Je ne trouve pas que ce soit une bonne solution d’inculper des catégories, même plus aisées.” Avant d’ajouter : “Et puis ça ne résout pas le problème qu’on a et qu’on va avoir d’ici 2030-2040″.”Polyphonie” plutôt que “cacophonie”Maigre lot de consolation pour Astrid Panosyan-Bouvet : la proposition a été défendue par le patron du Medef pour qui “tout le monde doit participer à l’effort de guerre” pour réduire les déficits. Patrick Martin a déclaré sur BFMTV, lundi : “Pourquoi pas, temporairement de manière ciblée et en protégeant les petites retraites.”La porte-parole du gouvernement a aussi écarté ce mercredi la piste de sept heures de travail supplémentaires par an non rémunérées pour financer la protection sociale, avancée par la ministre des Solidarités Catherine Vautrin, et qui n’est pas non plus “à ce stade la position officielle du gouvernement”. Sophie Primas s’en est remise aux “discussions parlementaires” en cours sur les budgets pour 2025, mais a refusé de considérer ces cafouillages comme l’expression d’une “cacophonie” au sein de l’équipe gouvernementale : “Au mot cacophonie, je préfère polyphonie”, a-t-elle rétorqué. “Le gouvernement est constitué de personnes qui sont des personnes d’expérience […] Chacun a donc en tête des solutions, des possibilités, des hypothèses. Et donc le Premier ministre s’appuie sur cette expérience, s’appuie sur les dispositions que les uns et les autres peuvent apporter. A la fin, c’est le Premier ministre et le Parlement qui trancheront”, a-t-elle ajouté.




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Publish date : 2025-01-22 12:24:04

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