Mission impossible ? Le président Trump a confié au lieutenant-général à la retraite Keith Kellogg la tâche de mettre fin à la guerre en Ukraine en 100 jours, a révélé le Wall Street Journal mardi 22 janvier. Alors qu’il assurait encore, le 6 novembre dernier, pouvoir “régler le conflit en 24h”, le milliardaire admet désormais qu’il a besoin d’un peu plus de temps. Cependant, le nouvel homme fort des Etats-Unis est toujours bien décidé à s’impliquer sur ce volet géopolitique.Depuis son investiture lundi 20 janvier, le républicain de 78 ans fait monter la pression sur son homologue russe. Quelques heures après avoir prêté serment, il avait déclaré que le président ukrainien Volodymyr Zelensky “voulait passer un accord” et jugé qu’en s’y refusant, Vladimir Poutine était “en train de détruire la Russie”. N’hésitant pas à menacer, en début de semaine, l’économie russe de nouvelles sanctions. Si Moscou ne conclut pas d’accord avec l’Ukraine “maintenant”, Donald Trump a martelé, mercredi, qu’il n’aurait “pas d’autre choix que d’imposer de hauts niveaux de taxes, de droits de douane et de sanctions sur tout ce que la Russie vend aux Etats-Unis”.”Il est temps de trouver un accord”, a écrit le président américain sur son réseau Truth Social, en répétant : “Je ne cherche pas à faire du mal à la Russie. J’aime le peuple russe et j’ai toujours eu une très bonne relation avec Vladimir Poutine”. “Si nous ne parvenons pas à un accord, rapidement, je n’aurai pas d’autre choix que d’augmenter les taxes, droits de douane et sanctions contre tout ce qui peut être vendu par la Russie aux Etats-Unis, ainsi que dans les différents pays qui s’y associeront”, a insisté le républicain. Sans donner de date, il a également prévu de rencontrer son homologue du Kremlin, ce qui serait une grande première depuis l’invasion russe du 24 février 2022.Un accord “bien plus difficile”Donald Trump pourrait faire de l’Ukraine un dossier personnel, au risque d’écraser Keith Kellogg. “Il ne donne jamais son opinion à moins que je ne la lui demande”, aurait un jour déclaré le président à propos de son émissaire, selon des propos de John Bolton, ex-conseiller à la sécurité nationale à la Maison-Blanche en 2018 et 2019, rapportés par le Wall Street Journal. S’il a acquis une expérience militaire lors de la guerre du Vietnam, Keith Kellogg n’a jamais exercé en tant que diplomate et ne devrait participer à aucune véritable négociation avec la Russie, selon d’anciens collègues.Ces derniers affirment, toujours dans le Wall Street Journal, qu’il a été nommé envoyé spécial pour l’Ukraine à la suite d’un projet de plan de paix co-écrit l’année dernière et qui critiquait profondément l’administration Biden. “Dans le cadre d’une concession à la Russie, le plan conseillait à l’OTAN de ne pas accepter l’Ukraine dans son alliance et d’offrir à Moscou un certain allègement des sanctions en échange de la signature d’un accord de paix”, complètent nos confrères, précisant que cette feuille de route avait été raillée par le camp russe.De son côté, la Russie, quant à elle, n’a pas montré grand intérêt pour la nomination de ce lieutenant général à la retraite. Si le Kremlin a suggéré que l’entente entre Trump et Poutine pourrait conduire à de meilleures relations avec les États-Unis, le 47e président américain ne devrait pas se montrer trop sûr de lui, car le chemin s’annonce semé d’embûches, prévient le journal américain : “Conclure un accord avec le président russe Vladimir Poutine sera bien plus difficile que ce que Donald Trump avait promis pendant la campagne électorale”. John Bolton, selon qui le dirigeant russe “sait comment jouer avec Trump”, craint ainsi que le président américain, lors des négociations à venir, ne force Kiev à des concessions coûteuses envers Moscou.Un contexte favorable pour la RussieD’autant que le Kremlin se trouve dans une position favorable, conservant son avantage sur le plan militaire, sans cesser de gagner du terrain. Mercredi, les troupes russes ont revendiqué la prise du village de Zapadné, dans la région de Kharkiv (nord-est) et se retrouvent désormais à quelques kilomètres seulement de Koupiansk, une ville qui comptait environ 25 000 habitants avant la guerre et qui constitue la principale place forte ukrainienne dans cette zone. “L’intérêt pour Vladimir Poutine, qui a réussi à trouver des parades économiques face aux sanctions occidentales, de négocier ne semble donc pas évident”, commentent nos confrères du Figaro.Vladimir Poutine ouvre tout de même une porte aux négociations. Dans son message de félicitations au nouveau président américain, il a en effet fait savoir qu’il restait “ouvert au dialogue” dans le but de chercher “une paix durable” plutôt qu’une “brève trêve”. Un mince espoir dans la région.
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Author : Audrey Parmentier
Publish date : 2025-01-23 10:05:42
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