La proposition a été vivement critiquée par une majorité de la classe politique. “Taxer des retraités qui ont 2 000 euros de retraite, c’est totalement scandaleux”, a déclaré Sébastien Chenu, le vice-président du Rassemblement national (RN), sur la matinale de TF1 ce mercredi 22 janvier, tandis que dans une interview accordée le même jour au quotidien Les Echos, Eric Lombard, le ministre de l’Economie, a clairement exclu l’hypothèse d’une taxation sur les retraites pour contribuer au financement de la protection sociale dans le budget 2025. “La position du gouvernement est sans ambiguïté : pas de nouveaux impôts sur les ménages !” a-t-il précisé au journal.Cette idée avait pourtant été émise par sa collègue Astrid Panosyan-Bouvet, la ministre du Travail, ce mardi. Elle estimait que cette taxation pourrait concerner les retraités qui touchent plus de 2 000, voire 2 500 euros par mois – ce qui représente entre 500 et 1 500 euros de plus que la retraite moyenne, selon les chiffres de la Drees, la direction des études du ministère de la Santé. 40 % des retraités les plus aisés auraient ainsi été concernés par cette mesure, pour un gain attendu de 500 à 800 millions d’euros, selon la ministre du Travail. Mais comment les retraités sont-ils taxés aujourd’hui ? L’Express fait le point.L’impôt sur le revenuLes retraités soumis à l’impôt sur le revenu peuvent bénéficier de la déduction forfaitaire de 10 % pour frais professionnels, qui permet de diminuer de 10 % les revenus déclarés. Une proposition visant à supprimer cette déduction forfaitaire a été soumise par le Medef, dont le président, Patrick Martin, a appuyé l’idée sur BFMTV-RMC ce jeudi en jugeant “contre-nature” le fait “qu’un retraité bénéficie d’une exonération fiscale pour des frais professionnels”. Il a par ailleurs estimé que cette suppression rapporterait 4,5 milliards d’euros d’économies pour l’Etat.Dans une interview du 6 janvier pour le quotidien Les Echos, Gilbert Cette, le président du Conseil d’orientation des retraites (COR), s’était aussi montré favorable en indiquant qu’il avait “évoqué la piste d’une suppression de l’abattement fiscal de 10 % sur les retraites”, qui “serait une mesure forte, d’un rendement annuel d’environ 4 milliards d’euros”. Les retraités bénéficient de cette déduction de 10 % sur leur impôt sur le revenu depuis 1978 alors même qu’ils ne sont plus en activité.Les prélèvements sociauxTout comme les actifs, les retraités sont soumis à trois types de prélèvements sociaux. Parmi eux : la contribution sociale généralisée (CSG) et la contribution pour le remboursement de la dette sociale (CRDS), qui s’appliquent à tous les revenus d’activité, les revenus de remplacements (pensions de retraite, allocations chômage…), les revenus de placements et du patrimoine.Concernant la CSG, il existe quatre taux, avec une possibilité d’exonération totale pour les retraites les plus modestes. Pour les pensions les plus élevées, le taux se situe entre 3,8 % et 8,3 %, avec un taux médian s’élevant à 6,6 %. Quant à la CRDS, il s’agit d’un impôt prélevé à la source sur la plupart des revenus et destiné à contribuer au financement de la dette de la sécurité sociale. Depuis sa création en 1996, son taux universel de 0,5 % n’a pas évolué.Le troisième prélèvement social qui concerne certains retraités est la contribution de solidarité pour l’autonomie (Casa), dont une partie des personnes en situation d’invalidité ou de pré-retraite doivent aussi s’acquitter. Ce prélèvement sert à financer la perte d’autonomie des personnes âgées et handicapées. Chez les retraités, le taux fixe de la Casa est de 0,3 %.Les exonérationsCertaines pensions de retraite sont exonérées d’impôt sur le revenu. Parmi elles : les allocations du minimum vieillesse, l’Allocation de solidarité aux personnages âgées et l’Allocation supplémentaire d’invalidité, la retraite du combattant, les prestations sociales logement ou encore l’Allocation personnalisée d’autonomie (Apa). Cette dernière étant une allocation destinée aux personnes âgées de 60 ans dont l’état nécessite une surveillance régulière ou qui ont besoin d’être assisté pour les actes essentiels du quotidien : se lever, s’habiller, faire leur toilette…Il en va de même pour les prélèvements sociaux. Les retraités peuvent bénéficier d’une exonération partielle ou totale des cotisations sociales de la CSG, de la Casa et de la CRDS en fonction du revenu fiscal de référence.
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Publish date : 2025-01-24 16:44:39
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