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Tensions France – Algérie : ce dossier radioactif qui refait surface

Entre 1960 et 1996, 210 essais nucléaires ont été menés par la France au Sahara et en Polynésie, impliquant quelque 150 000 personnes. Ici un essai nucléaire sur l'atoll de Mururoa en 1971.




La brouille diplomatique entre l’Algérie et la France se poursuit. Après une expulsion rejetée, l’incarcération de l’écrivain Boualem Sansal, des menaces sur les visas…, c’est la question des essais nucléaires français menés en Algérie dans les années 60 qui a refait surface la semaine dernière, à l’occasion de l’adoption par le Conseil de la nation (l’équivalent du Sénat) d’un texte de loi relatif à la gestion, au contrôle et à l’élimination des déchets, le jeudi 23 janvier.La ministre de l’Environnement et de la Qualité de la vie, Nadjiba Djilali, a affirmé après son adoption que la France devait “assumer pleinement ses responsabilités historiques, morales et juridiques dans l’élimination de ces déchets radioactifs et reconnaître l’énorme préjudice qu’il a causé à notre pays et aux populations d’Adrar, de Reggane, d’In Ekker et d’autres régions”. Et qu’il faudra “inclure ces revendications de manière claire et explicite dans la législation environnementale nationale afin de garantir les droits des générations actuelles et futures à un environnement sain et durable”.”Il faut venir nettoyer”Dans ces régions, la France a procédé à dix-sept essais nucléaires entre 1960 et 1966, dont les radiations ont eu des impacts sur la santé des habitants de ces régions et l’environnement. L’Algérie réclame depuis longtemps que la France reconnaisse sa responsabilité dans ces déchets et qu’elle dévoile les cartes précises des emplacements des déchets nucléaires. L’association internationale antinucléaire ICAN notait l’an dernier que, “après plus de 64 ans depuis ces essais, la France continue de traiter ces questions avec une grande confidentialité, en invoquant des secrets de défense nationale et de sécurité. Elle refuse toujours de divulguer les cartes précises qui révéleraient les emplacements des déchets nucléaires et qui permettraient d’identifier précisément les sites d’enfouissement de ces déchets.” Lors d’un discours sur l’état de la nation prononcé le 29 décembre devant le Parlement algérien, le président, Abdelmadjid Tebboune, avait déclaré que “la France est devenue une puissance nucléaire, et a laissé des maladies en Algérie”. “Il faut venir nettoyer, je ne veux pas de votre argent, je n’ai rien à faire avec votre argent”, avait-il ajouté.Le jeudi 23 janvier, après l’adoption par le Conseil de la nation du texte de loi relatif à la gestion, au contrôle et à l’élimination des déchets, la ministre de l’Environnement et de la Qualité de la vie, Nadjiba Djilali, a donc enfoncé le clou en précisant que cette nouvelle loi “porte des messages forts liés à la justice historique et environnementale”, évoquant “les effets délétères des explosions nucléaires réalisées par le colonisateur dans le sud du pays”.Si la loi Morin permet, depuis 2010, l’indemnisation des victimes des essais nucléaires français, selon l’ICAN France, “la loi française impose au demandeur de l’indemnisation de satisfaire à des critères très difficiles à remplir, pour faire reconnaître son statut de victime”. Ainsi en 2022, un seul ressortissant algérien avait été indemnisé en dix ans.



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Publish date : 2025-01-28 17:31:05

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