Là encore, Donald Trump tient ses promesses. Le locataire de la Maison-Blanche s’attaque désormais à ce qu’il qualifie d'”idéologie transgenre”, promettant de la bannir de l’armée américaine. “Pour nous assurer que nous disposons de la force combattante la plus létale au monde, nous allons débarrasser notre armée de l’idéologie transgenre”, a clamé le président des Etats-Unis devant des élus républicains réunis, lundi 27 janvier, en Floride.L’ex-magnat de l’immobilier a ainsi signé un décret affirmant que les forces armées avaient été “affectées par une idéologie de genre radicale pour apaiser les militants” et que “de nombreux problèmes de santé mentale et physique sont incompatibles avec le service actif.” Le texte stipule aussi que “l’adoption d’une identité de genre incompatible avec le sexe d’un individu contredit l’engagement d’un soldat envers un mode de vie honorable, véridique et discipliné, même dans la vie personnelle”.Ce décret, rapporté pour la première fois par le New York Post, et destiné selon un conseiller du président à éliminer “l’extrémisme de genre”, interdira l’utilisation des pronoms “inventés” dans l’armée ainsi que l’usage de salles de bains, vestiaires ou chambres du sexe opposé. Il promet aussi d’interdire l’enseignement des idéologies de genre dans les académies militaires.15 000 transgenres dans l’arméeCette décision apparaît comme un revers important pour la communauté LGBTQ, alors que l’armée américaine avait levé l’interdiction pour les transgenres de servir dans leurs rangs en 2016, pendant le second mandat du président démocrate Barack Obama. En vertu de cette politique, les soldats transgenres déjà en service étaient autorisés à le faire ouvertement, et les nouvelles recrues devaient commencer à être acceptées à partir du 1er juillet 2017. Le nombre de personnes transgenres dans l’armée américaine serait de quelque 15 000 sur environ deux millions de militaires, d’après les estimations.”Même si le décret n’exclut immédiatement personne du service militaire, il donne au Pentagone 60 jours pour mettre à jour sa politique en matière de normes médicales et 30 jours pour présenter des directives révisées sur la manière de mettre en œuvre la vision de ce décret”, précise le quotidien américain le New York Times. Lors de son discours d’adieu au début du mois, le secrétaire à la Défense sortant de Joe Biden, Lloyd Austin, avait semblé critiquer les projets de Donald Trump en déclarant : “Toute armée qui refuse des patriotes qualifiés désireux de servir ne fait que se réduire et s’affaiblir”.L’armée doit “gagner des guerres, pas être woke”Ce nouveau décret s’inscrit dans la politique transphobe de Donald Trump qui s’était déjà attaqué la semaine dernière aux programmes de diversité, d’équité et d’inclusion au sein du gouvernement fédéral, tout en limitant la reconnaissance gouvernementale du genre d’un individu à son sexe à la naissance. À noter que les questions relatives aux personnes transgenres ont agité la politique américaine ces dernières années, les Etats contrôlés par les démocrates et les républicains ayant adopté des positions opposées sur des politiques allant des traitements médicaux aux livres sur le sujet autorisés dans les bibliothèques publiques ou scolaires.Face aux élus de son parti, le chef d’Etat américain a par ailleurs martelé qu’il allait “empêcher l’endoctrinement” des militaires américains “par les idéologies d’extrême gauche comme la théorie critique de la race”. Ce concept, qui désigne au départ un courant de recherche, est utilisé de manière péjorative par les conservateurs pour dénoncer les enseignements de sensibilisation au racisme. Donald Trump a de fait pris un autre décret supprimant les politiques de recrutement qui encourageaient la diversité dans les rangs militaires. Comme le rappelle la BBC, le républicain avait déclaré lors de sa campagne en juin que le but de l’armée était de “gagner des guerres, pas d’être woke”.Les militaires non-vaccinés contre le Covid réintégrés”Nous allons proposer une réintégration complète à chaque militaire écarté des forces armées à cause de la vaccination obligatoire contre le Covid-19, dans son grade et son niveau de traitement précédents”, a également annoncé Donald Trump lundi, avant de signer un décret allant dans ce sens. Lors de son discours d’investiture, il avait déclaré que ces militaires avaient été “injustement expulsés”.Bloomberg précise qu’environ 8 000 soldats, soit moins de 1 % de l’armée, avaient été renvoyés pour avoir refusé d’être vaccinés contre le Covid pendant la période de vaccination obligatoire, d’août 2021 à janvier 2023. Auprès de la BBC, un ancien haut responsable du Pentagone juge “préoccupante” leur réintégration, qui pourrait créer un précédent permettant de refuser d’autres vaccins administrés aux militaires, tels que ceux contre la fièvre jaune ou la variole.L’annonce de ces différents décrets survient alors que le candidat de Donald Trump à la tête du Pentagone, Pete Hegseth, a prêté serment en tant que secrétaire à la Défense samedi. Sa nomination a été confirmée malgré les inquiétudes suscitées par son manque d’expérience et ses antécédents présumés en matière de consommation excessive d’alcool et de violence domestique.
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Publish date : 2025-01-28 11:37:19
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Transgenres, diversité… Comment Donald Trump veut remodeler l’armée américaine
