Comme attendu, François Bayrou a dégainé lundi 3 février les premiers 49.3 de son mandat, d’abord sur le budget de l’Etat, puis sur celui de la Sécurité sociale. “Aucun pays ne peut vivre sans budget et la France moins que tout autre”, a-t-il justifié. Comme attendu également, la France insoumise a déposé dans la foulée une motion de censure, qui devrait être débattue et soumise au vote mercredi. Mais sans les voix des socialistes, cette motion n’a aucune chance d’aboutir : or, le PS a fait savoir qu’il ne la voterait pas, creusant encore davantage le fossé au sein de la gauche.Les infos à retenir⇒ Le Rassemblement national ne devrait pas voter la censure⇒ Olivier Faure défend le choix du PS de ne pas censurer⇒ LFI dénonce la “trahison” des socialistesFace au risque d’instabilité, le RN ne devrait pas voter la censureLe Rassemblement national, qui prendra sa décision mercredi matin, ne devrait pas voter la censure sur le budget pour ne pas aggraver “l’instabilité”, a affirmé ce mardi matin Jordan Bardella sur Europe1/Cnews.”Il faut éviter l’incertitude parce qu’il y a beaucoup de nos compatriotes, alors que l’année 2025 est engagée, qui sont extrêmement inquiets d’une instabilité qui pourrait s’installer dans la durée”, a justifié le patron du parti à la flamme, soulignant en outre que cette censure n’avait aucune chance d’être adoptée après le refus des socialistes de la voter.”La censure ce n’est pas un jeu (…) c’est l’arme nucléaire sur le plan institutionnel” déclare @J_Bardella #LaGrandeITW #Europe1 pic.twitter.com/MMngKpwmy6— Europe 1 (@Europe1) February 4, 2025Tout en estimant avoir “arraché des victoires” sur le budget, comme le prix de l’électricité, Jordan Bardella a maintenu que “c’est un mauvais budget qui demande des efforts toujours aux mêmes et ne fait pas les bonnes économies”. Mais “on peut parfaitement distinguer la critique politique qu’on peut faire d’un budget et le fait de renverser la table […] Il faut bien un budget”, a-t-il insisté.Olivier Faure défend le choix du PS de ne pas censurerDans un contexte de tension maximale entre le PS et La France insoumise, Olivier Faure a rappelé sur France Inter ce mardi matin que “ce n’est pas Jean-Luc Mélenchon qui dit qui est de gauche et qui est de droite”. “Et encore moins celui qui dit qui appartient au Nouveau front populaire”, a-t-il ajouté. “J’observe que nos camarades écologistes et communistes n’ont pas le même regard sur ce que nous faisons”, a souligné le patron des socialistes.Non-censure du gouvernement Bayrou : “Il n’y a aucune bienveillance vis-à-vis de ce gouvernement mais il y a un attachement à l’intérêt général”, souligne le Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure, qui veut éviter “la politique du pire” #le710inter pic.twitter.com/lwHbCVnmiR— France Inter (@franceinter) February 4, 2025Rappelant que ces derniers avaient voté contre le budget de l’État au Sénat et en commission mixte paritaire, le député de Seine-et-Marne a néanmoins estimé à propos de la censure que “le mal serait pire”. Faire tomber le gouvernement Bayrou reviendrait selon lui à “avoir un Premier ministre plus à droite qui négocie sa propre survie avec l’extrême droite” ou “une démission du chef de l’État”. Cette dernière déclencherait constitutionnellement une élection “dans 35 jours”. “Est-ce que quelqu’un pense sérieusement que la gauche pourrait l’emporter ?”, a-t-il interrogé.Répétant être “dans l’opposition”, Olivier Faure a défendu le dépôt à venir d’une motion de censure spontanée (article 49.2 de la Constitution) contre le Premier ministre qui a évoqué un sentiment chez les Français de “submersion” migratoire. “Nous avons fait le choix de donner un budget à la France” mais “nous reviendrons sur une forme de trumpisation du débat public” en France, “sous l’influence notamment de Bruno Retailleau”, le ministre LR de l’Intérieur.LFI dénonce la “trahison” du PSSur TF1 ce mardi matin, la députée LFI Clémence Guetté a appelé les socialistes à “se ressaisir”. “Nous avons encore vingt-quatre heures pour espérer que les socialistes votent en leur âme et conscience “, a-t-elle déclaré, avant de tacler : “Ils se sont laissés avoir par le fait d’aller à Matignon, à se faire appeler ‘la gauche responsable’ par rapport aux ‘insoumis’. Ils se sont fait câliner par François Bayrou.”Censurer, c’est le seul moyen de protéger les Français de ce budget catastrophique.
Les socialistes ont 24 heures pour réaliser la gravité de leur choix. Les Français nous regardent. pic.twitter.com/cvRZYyQ0o5— Clémence Guetté (@Clemence_Guette) February 4, 2025De son côté, Eric Coquerel a jugé que les socialistes n’étaient “plus dans l’opposition, mais dans un soutien sans participation au gouvernement”. “Ils sont dans la majorité”, a-t-il ajouté, parlant d'”une forme de trahison du Nouveau Front populaire”.La non-censure du PS “consomme son ralliement au gouvernement Bayrou […] Le NFP est réduit d’un parti”, avait déjà estimé lundi soir dans une note de blog Jean-Luc Mélenchon.
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Publish date : 2025-02-04 08:55:56
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