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Israël d’un octobre à l’autre

Israël d’un octobre à l’autre



Il en est ainsi des biographes, prompts à fouiller le moindre détail de la vie de leur sujet, tout en restant fort discrets sur la leur. Pierre Assouline, grand spécialiste de Gaston Gallimard, Serge Dassault, Simenon, Hergé, Cartier-Bresson, etc. ne déroge pas à la règle. Aussi est-on particulièrement attiré et séduit à la lecture de L’Annonce (Gallimard), qui lève un voile sur son parcours. C’était il y a un peu plus de deux ans, le juré Goncourt s’est décidé à évoquer un pan marquant de sa jeunesse, sous les traits de son narrateur, Raphaël, 20 ans en octobre 1973. Le 6 octobre, la guerre du Kippour éclate, l’étudiant en histoire de Nanterre, membre du Comité de liaison des étudiants sionistes socialistes, se porte volontaire pour aller aider les Israéliens, quitte à désoler ses parents, déjà meurtris par la mort d’un fils. Le voilà dans un village (mochav) à s’occuper des dindons d’une ferme, dont le père de famille est sur le front – une gageure pour cet urbain intellectuel, qui rêve d’aller écouter son « Dieu », Leonard Cohen, qui multiplie les concerts sauvages pour les soldats au front. Il ne rencontrera jamais Leonard, mais Esther, d’origine juive marocaine elle aussi, dont il tombe amoureux, et dont la mission, au sein de l’armée, est d’annoncer aux familles la mort d’un des leurs, annonce qui provoquait la sidération, la colère et le désordre psychique et qui rappelle à Raphaël celle, terrible, de l’accident mortel de son frère – et la lecture, foudroyante, d’Une femme fuyant l’annonce, de David Grossman.Cinquante ans plus tard, voilà longtemps que Raphaël-Pierre est rentré en France, lorsque le Hamas opère son massacre, le 7 octobre, ce qui pousse l’écrivain à ajouter un chapitre à son « roman vrai ». Il imagine Raphaël en pèlerinage sur place le jour J (lui n’ira que quelques semaines plus tard) et retrouvant, par hasard, Esther, dont la petite-fille, qui fait son service militaire, est… psychologue dans l’armée. Ce faisant, l’auteur évoque la haine des juifs ravivée, la résilience du pays, regrette l’époque de Golda Meir… Pierre Assouline redoutait de jouer les anciens combattants, qu’il ne s’inquiète pas, rien de tel dans son récit tout en franchise et justesse. M. P.



Source link : https://www.lexpress.fr/culture/livre/israel-dun-octobre-a-lautre-ANRUHAGI5ZEHJM4PEGTTKFJ55I/

Author : Marianne Payot

Publish date : 2025-02-04 15:38:14

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Tags : L’Express

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