Alors que les rebelles du M23 et les troupes rwandaises continuent leur offensive dans l’est de la République démocratique du Congo, l’ONU s’inquiète d’exactions commises dans la région. Réuni en session extraordinaire, le Conseil des droits de l’ONU doit décider vendredi 7 février s’il lance une mission internationale chargée d’examiner ces faits de violence.”Si rien n’est fait, le pire est peut-être encore à venir pour les habitants de l’est, mais aussi au-delà de la RDC”, a alerté le chef des droits de l’homme de l’ONU, Volker Türk, devant le Conseil, affirmant que le risque d’escalade de la violence dans la région “n’a jamais été aussi élevé”. Kinshasa a demandé cette réunion extraordinaire, avec le soutien de près de 30 des 47 pays membres du Conseil, dont la Belgique et la France, pour examiner la crise dans l’est du pays, où le M23 (“Mouvement du 23 mars”), soutenu par le Rwanda, a pris la semaine dernière le contrôle de la ville de Goma et poursuit son offensive vers la capitale du Sud-Kivu, Bukavu.Progression des rebelles à l’Est”Aujourd’hui la communauté internationale regrette de ne pas être intervenue en 1994 pour stopper le génocide [NDLR : rwandais]. La RDC voudrait interpeller cette communauté internationale pour dire, attention, le même président Kagame, dont le peuple a été victime d’un génocide, est en train de faire la même chose”, a affirmé Julien Paluku, ancien gouverneur du Nord-Kivu et actuel ministre du Commerce extérieur, lors d’un point avec la presse à Genève jeudi.Après s’être emparés, au terme d’une offensive éclair, de la capitale de la province du Nord-Kivu, le groupe armé et les troupes rwandaises ont fait reculer les forces congolaises après des affrontements à une quarantaine de kilomètres de la localité de Kavumu, qui abrite l’aéroport de Bukavu, selon des sources sécuritaires et humanitaires. Le M23 avait décrété unilatéralement un cessez-le-feu humanitaire à partir de mardi et assuré ne pas vouloir “prendre le contrôle” de Bukavu “ou d’autres localités”. Mais dès mercredi, le groupe armé antigouvernemental et ses alliés rwandais ont lancé une nouvelle offensive dans la province voisine du Sud-Kivu.3 000 tués depuis le 26 janvier”Depuis le 26 janvier, près de 3 000 personnes ont été tuées et 2 880 blessées. Les chiffres réels sont probablement beaucoup plus élevés”, a indiqué Volker Türk. “Mon équipe est en train de vérifier de multiples allégations de viol, de viol collectif, et d’esclavage sexuel à travers les zones de combat”, a-t-il expliqué, se disant “très préoccupé par la prolifération d’armes et le risque élevé de recrutement et de conscription forcé d’enfants”.En outre, trois collaborateurs locaux de l’ONG suisse Entraide protestante suisse ont été tués, mercredi 5 février, dans une attaque dans l’Est. Les trois collaborateurs “ont été attaqués et mortellement blessés lors d’une mission humanitaire dans le territoire de Rutshuru, dans le Nord-Kivu”, a annoncé l’ONG, précisant qu’elle suspendait toutes ses activités dans le Nord-Kivu “jusqu’à nouvel ordre”.En plus de trois ans de conflit, l’armée congolaise, réputée mal formée et minée par la corruption, n’a cessé de reculer dans l’est du pays. Plus de 500 000 personnes ont été déplacées depuis début janvier. “Faites taire les armes, arrêtez l’escalade”, a exhorté jeudi le Secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.
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Publish date : 2025-02-07 11:41:49
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Exactions en RDC : “le pire est peut-être encore à venir”, s’inquiètent les Nations unies
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