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IA : choisissons nos combats, par Jacques Pommeraud (Inetum)

Le sommet mondial sur l'intelligence artificielle organisé à Paris s'ouvre jeudi avec deux journées où des experts échangeront sur cette technologie qui, en moins de deux ans, a bouleversé de nombreux secteurs

À l’heure où le monde entier se réunit à Paris pour échanger sur les enjeux stratégiques, géopolitiques et financiers de l’IA, remettons un instant celle-ci à sa place : celle d’un outil. Et comme pour tout autre outil qui a révolutionné notre façon de produire, voire de vivre, le véritable gagnant n’est pas celui qui l’a inventé, mais celui qui l’a utilisé efficacement le premier.L’intelligence artificielle est un outil puissant pour transformer les défis économiques et humains des entreprises et administrations en opportunités. Pourtant, en France, l’appropriation de l’IA reste encore timide, et largement l’apanage des grandes entreprises. Nos PME et ETI, qui constituent l’essentiel de notre tissu économique, tardent à se l’approprier : selon Bpifrance, environ 30 à 40 % des entreprises françaises utilisent des IA, contre près de 60 % aux États-Unis. Et alors que les collectivités locales sont prises en tenaille entre pression budgétaire et nécessité de maintenir des services publics de qualité, les débats sont encore trop souvent concentrés sur les risques ou l’usage de technologies “souveraines” alors que le champ de bataille est mondial.Bien loin de l’affrontement géostratégique entre la Chine et les États-Unis, l’IA offre déjà des solutions très concrètes pour optimiser les dépenses publiques. Montpellier Métropole utilise par exemple une IA générative pour répondre plus rapidement aux questions simples des administrés, libérant ainsi du temps aux employés pour des tâches plus complexes. Voilà concrètement comment l’IA peut réduire les coûts tout en améliorant les services dans les territoires.Et le potentiel de l’IA pour accompagner la modernisation de nos administrations est immense. Selon le Medef, l’État français pourrait économiser jusqu’à 12 milliards d’euros grâce à ces technologies, et cette estimation est probablement conservatrice. En outre, avec des systèmes plus modernes, les collectivités pourraient réduire leurs dépenses informatiques de 20 %, tout en augmentant leur productivité et la satisfaction des usagers.Peur de l’échecSoyons donc pragmatiques : la question n’est pas tant celle de la nationalité des modèles d’IA mais bien celle de l’adoption massive de ces technologies et du bénéfice obtenu par notre tissu économique et social. Malheureusement, nos habitudes culturelles européennes ont la peau dure. Le principe de précaution, s’il est fondamental, freine trop fortement l’adoption de l’innovation en Europe. À cela s’ajoute une peur de l’échec, qui reste stigmatisé, et une réglementation dissuasive. L’AI Act européen, bien qu’animé par des intentions louables, place des obstacles supplémentaires à l’adoption pour les PME et les ETI, en multipliant les exigences administratives et les coûts.Cessons de voir l’IA uniquement comme une menace pour l’emploi et la vie privée : saisissons-la comme une opportunité d’améliorer notre qualité de vie et la compétitivité de nos entreprises. Lorsque l’agriculture s’est mécanisée c’est tout un corps de métier qui a dû se réinventer avec ce que cela implique de transformation de compétences et d’outils. L’IA n’est pas une fin en soi, mais un moyen. Un moyen de rendre nos services publics plus efficaces, plus accessibles et moins coûteux. Un moyen pour nos entreprises de gagner en productivité, d’innover et de réinventer leurs modèles.Pour cela, il est indispensable de lever les freins à l’adoption de l’IA. Le Sommet pour l’Action sur l’IA doit être l’occasion de nous recentrer sur les véritables combats : simplifier la réglementation, encourager la formation, libérer l’investissement. Les élus, agents publics, chefs d’entreprise et citoyens doivent mesurer que l’IA est une chance pour la France et pour l’Europe, et qu’il est urgent de la saisir. L’enjeu est de taille : il s’agit de notre compétitivité et de la pérennité de nos services publics. Dès lors, n’attendons plus, adoptons l’IA dès aujourd’hui, pour que nos territoires et nos entreprises ne soient pas les laissés-pour-compte de cette révolution technologique.* Jacques Pommeraud est PDG d’Inetum



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Publish date : 2025-02-08 08:15:00

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Tags : L’Express

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