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Affamés, battus… Le calvaire vécu par les otages israéliens du Hamas

Des combattants du Hamas escortent l'otage israélien Ohad Ben Ami sur un podium avant de le remettre à une équipe de la Croix-Rouge à Deir el-Balah, dans le centre de Gaza, le 8 février 2025

Après le soulagement, l’inquiétude domine à la vue des visages amaigris des otages israéliens. Sur un écran géant ce samedi 8 février, Ohad Ben-Ami, Eli Sharabi et Or Levy marchent encadrés par des hommes de la branche armée du Hamas vers une estrade. Après 500 jours de captivité, les silhouettes sont décharnées et les traits tirés. Pour la première fois depuis la trêve négociée, les otages relâchés arrivent marqués physiquement, leurs regards traversés par la douleur ou une sorte d’absence. Dans la presse israélienne, des photos d’eux “avant/après” tournent depuis en boucle, comme pour rappeler l’urgence de libérer celles et ceux encore prisonniers des geôles du mouvement islamiste palestinien.Un peu plus tard, on apprendra qu’Ohad Ben Ami, un Israélo-Allemand de 56 ans, est en état de “détresse nutritionnelle”, d’après l’hôpital Ichilov de Tel-Aviv. “Ohad a perdu beaucoup de masse corporelle” mais “son esprit a du ressort et il est source d’inspiration”, a voulu rassurer le Pr. Gil Fire, directeur adjoint de l’hôpital.L’état de santé des deux autres hommes libérés ce week-end est “mauvais”, ont aussi indiqué les autorités. Selon la chaîne d’information israélienne N12, Or Levy, âgé de 34 ans, a passé l’essentiel de sa captivité à Gaza dans les tunnels du groupe terroriste. “Il ne prenait une douche que tous les deux mois et il est resté pieds nus pendant 491 jours, portant des chaussures pour la toute première fois ce matin”, rapporte le Time of Israël, dont le live est alimenté par les témoignages douloureux d’ex-otages. Or Levy, considéré par ses geôliers comme un soldat réserviste, a été “soumis à des interrogatoires visant à obtenir des informations sur Tsahal”, complète le média I24. Aux mains du Hamas, le trentenaire a perdu une vingtaine de kilos – même si les otages ont reçu de plus grandes quantités de nourriture, ces derniers jours, pour que leur état physique s’améliore avant leur libération. Comme l’a précisé la chaîne N12, les captifs ne mangeaient parfois qu’”un quart de pita par jour.”Des éclats d’obus toujours dans le corpsDans un long article du Wall Street Journal, d’autres médecins ont décrit ces derniers jours les lourdes séquelles de ces quinze mois de captivité. Par exemple, certaines des femmes israéliennes libérées par le Hamas au cours des deux dernières semaines avaient toujours dans le corps des éclats d’obus provenant de blessures non soignées, subies lors de l’attaque du 7 octobre 2023. “Sept femmes ont reçu des soins médicaux médiocres pendant leur captivité et sont désormais confrontées à des problèmes de santé mentale complexes”, a dévoilé au quotidien américain le colonel Avi Benov, chef adjoint du corps médical militaire israélien, qui a ajouté que certaines d’entre elles avaient passé huit mois dans des tunnels. Parmi les conséquences de leur captivité, on retrouve également la malnutrition et des problèmes métaboliques.Si le colonel Avi Benov n’a pas souhaité fournir d’informations indiquant si des otages avaient subi des abus ou de la torture en captivité, le Wall Street Journal rapporte que certains d’entre eux ont été victimes de menaces et de violences sexuelles à des degrés divers. En décembre 2024, un rapport du ministère israélien de la Santé faisait déjà état de mauvais traitements infligés aux otages, évoquant des mineurs marqués au fer rouge ou des hommes battus et affamés.”Les terroristes les ont battus, enfermés dans des cages et maltraités”Libérés samedi 1er février dans la bande de Gaza, Yarden Bibas et Ofer Kalderon ont également raconté leur calvaire. “Durant les premières semaines, les terroristes les ont battus, enfermés dans des cages et maltraités, tant physiquement que mentalement”, raconte la chaîne publique israélienne Kan, reprise par nos confrères de Courrier International. La même chaîne relate aussi leur déplacement perpétuel “d’un endroit à l’autre, sous terre et dans des bâtiments”.Un autre otage, Luis Har, 71 ans, a affirmé que le traitement réservé aux captifs par leurs ravisseurs variait. “Il y a eu quelques moments d’humanité, mais pas la majorité. La plupart d’entre eux étaient soit drogués, soit complètement inhumains”, a-t-il dit dans une interview accordée à Maariv, reprise dans le Jerusalem Post. Celui qui a bénéficié d’un sauvetage par les forces israéliennes, le 12 février 2024, a décrit les défis liés à la diminution des ressources. “Je cuisinais. Au début, c’était facile : il y avait de tout, des conserves, des légumes, du fromage et ils apportaient des pitas tous les jours. Mais avec le temps, la nourriture s’est épuisée. Finalement, Fernando [un membre de sa famille] et moi partagions un pita par jour, le divisant en morceaux pour ne pas tout finir d’un coup.”Les familles des ex-otages racontent également le calvaire de leurs proches. Mercredi 5 février, Meirav Leshem-Gonen, une des figures de proue de la lutte pour la libération des otages israéliens à Gaza, s’est exprimée sur l’enfer vécu par sa fille. Romi Gonen, 24 ans, a été l’une des trois premières Israéliennes libérées le 19 janvier par le mouvement islamiste Hamas, au premier jour de l’accord de trêve avec Israël. “Elle n’a quasiment jamais vu le soleil, elle était en danger de mort”, assure sa mère dans un entretien à l’AFP, décrivant en même temps son émotion et ses craintes à l’heure des retrouvailles. Affamée par ses ravisseurs “qui l’ont privée de nourriture même quand il y en avait”, Romi a perdu dix kilos en captivité, selon sa mère. Ce samedi, le président Isaac Herzog a souligné que l’état des trois otages décharnés libérés représentait “ce à quoi ressemble un crime contre l’humanité”.



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Author : Audrey Parmentier

Publish date : 2025-02-09 14:10:57

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Tags : L’Express

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