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Droits de douane : pourquoi Donald Trump cible l’acier et l’aluminium

Le président américain Donald Trump à bord d'Air Force One, en direction de la Nouvelle-Orléans le 9 février 2025

Depuis l’investiture de Donald Trump, c’est devenu une habitude. À chaque nouvelle journée de mandat, son annonce fracassante. À chaque nouvelle journée de mandat aussi, ses sanctions commerciales imposées. Ce lundi 10 février, c’était au tour de l’acier et de l’aluminium d’être pris pour cible par le président américain. “Aujourd’hui je simplifie nos droits de douane sur l’acier et l’aluminium afin que tout le monde comprenne ce que cela signifie”, a déclaré Donald Trump à la Maison-Blanche après avoir signé des décrets imposant des droits de douane de 25 % sur ces métaux importés aux Etats-Unis.À compter du 12 mars, date à laquelle ces droits de douane seront effectifs, seule l’Australie sera épargnée. “Le président américain a accepté qu’une exemption soit envisagée dans l’intérêt de nos deux pays”, a déclaré le Premier ministre Anthony Albanese à la presse. Après l’entrée en vigueur des droits de douane à l’encontre de la Chine (déjà sanctionnés par Pékin), cette décision marque une nouvelle escalade de la politique commerciale de Donald Trump.Résorber le déficit des Etats-UnisPourquoi l’acier et l’aluminium sont-ils dans la ligne de mire du président américain ? Tout d’abord parce que la production d’acier aux Etats-Unis est fortement politisée. Certains politiques soutiennent que le pays doit être capable de produire suffisamment d’acier de haute qualité pour approvisionner son armée en cas d’urgence nationale, sans avoir à compter sur les importations. Donald Trump, lui, perçoit ces droits de douane comme une façon de résorber le déficit commercial des Etats-Unis, d’obtenir des concessions des pays visés sur des questions comme l’immigration, ou encore de protéger les emplois. “Pour moi, droits de douane sont de très jolis mots. Ce sont des mots qui vont rendre notre pays à nouveau riche”, avait-il assuré durant la campagne électorale.Parmi les pays affectés par ces droits de douane, se trouvent incontestablement les principaux fournisseurs d’acier des Etats-Unis, à savoir le Canada, le Brésil, le Mexique, ou encore la Corée du Sud. Si la Chine est le plus grand producteur et exportateur d’acier au monde, elle ne figure pas pour autant dans le haut du classement des importations des Etats-Unis. L’année dernière, Pékin a envoyé près de 500 000 tonnes d’acier outre-Atlantique, soit moins de 2 % des importations américaines d’acier.En 2024, environ un quart de l’ensemble de l’acier utilisé aux Etats-Unis était importé. Une proportion bien inférieure à celle des importations d’aluminium. L’année dernière encore, près de la moitié de l’ensemble de l’aluminium utilisé aux Etats-Unis venait de l’étranger. À la première place des pays exportateurs outre-Atlantique, figure, sans la moindre concurrence, le Canada. En 2024, près de 3,1 millions de tonnes d’aluminium canadien ont été importées aux Etats-Unis. Un nombre deux fois plus élevé que le total des exportations des neuf pays suivants réunis.Depuis le 20 janvier, la politique commerciale offensive de Donald Trump secoue les marchés mondiaux des devises et fait craindre une nouvelle explosion de l’inflation américaine. Pour le moment, les conséquences de cette nouvelle annonce sont moindres : le dollar a augmenté de 0,1 % ce lundi et l’aluminium, négocié à la Bourse des métaux de Londres, a chuté de 0,4 %.Des sanctions internationales attenduesLa dernière annonce de Donald Trump n’a toutefois pas manqué de faire réagir. En France, par exemple, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a assuré ce lundi que l’Union européenne “répliquerait” aux nouveaux droits de douane annoncés par Donald Trump. “Il n’y a aucune hésitation quand il s’agit de défendre nos intérêts”, a-t-il déclaré sur TF1, précisant que la Commission européenne avait un mandat pour agir en ce sens.Une déclaration confirmée par la présidente de l’institution, Ursula von der Leyen. “Les droits de douane injustifiés imposés à l’Union Européenne ne resteront pas sans réponse : ils donneront lieu à des contre-mesures fermes et proportionnées”, a-t-elle assuré ce mardi dans un communiqué. Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Guo Jiakun, s’est montré, lui, légèrement plus incisif en rétorquant “qu’il n’y a pas d’issue par le protectionnisme et pas de gagnant dans une guerre commerciale ou douanière”.Entre Donald Trump et les droits de douane sur l’acier et l’aluminium, c’est une histoire de longue date. Durant son premier mandat, en 2018, le président américain avait déjà taxé les importations en provenance du Canada, du Mexique et de l’Union européenne. L’acier, à hauteur de 25 % et l’aluminium de 10 %. Sa justification de l’époque : protéger l’industrie américaine, confrontée selon lui à une concurrence déloyale en provenance des pays asiatiques et européens. Le Canada et le Mexique avaient finalement réussi, un an plus tard, à conclure un accord avec le principal intéressé. Les taxes à l’importation de l’Union européenne, elles, sont restées inchangées jusqu’en 2021.La liste des sanctions commerciales devrait s’allonger ces prochains jours. Donald Trump a affirmé dimanche qu’il annoncerait “mardi ou mercredi” des “droits de douane réciproques” afin d’aligner la taxation des produits entrants aux Etats-Unis sur celle des produits américains export”s à l’étranger. “S’ils nous taxent à 130 % et que nous ne les taxons pas, cela ne restera pas comme ça”, a-t-il lancé. Il n’y aura donc pas à patienter bien longtemps avant de connaître le nom de ses prochaines cibles.



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Author : Aurore Maubian

Publish date : 2025-02-11 10:22:47

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Tags : L’Express

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