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Gaza : pourquoi la trêve entre le Hamas et Israël est menacée

Des manifestants israéliens brandissent pancartes et banderoles devant le bureau du Premier ministre à Jérusalem, appelant à continuer de mettre en application l'accord de trêve à Gaza afin de ramener tous les otages encore captifs, le 11 février 2025

“On annule tout et on déchaîne un enfer” sur Gaza, a promis le président des Etats Unis Donald Trump lundi 10 février, si le Hamas ne libérait pas “d’ici samedi” tous les otages israéliens encore détenus. Ces menaces “ne feront que compliquer les choses”, a rapidement réagi ce mardi Sami Abou Zouhri, un chef du mouvement islamiste palestinien. “Donald Trump doit se rappeler qu’il y a un accord qui doit être respecté par les deux parties et que c’est le seul moyen de faire revenir les prisonniers”, a-t-il souligné.Depuis plusieurs jours, la trêve fragile entre le Hamas et Israël, entrée en vigueur le 19 janvier et dont la première phase est censée se terminer le 1er mars, est rudement mise à l’épreuve. Négocié par le Qatar avec l’aide des Etats-Unis et de l’Egypte, ce cessez-le-feu devait offrir une pause après 15 mois d’affrontements sanglants et meurtriers à Gaza. Il a déjà permis la libération de 16 otages israéliens, enlevés le 7 octobre 2023 lors de l’attaque du Hamas ayant déclenché les hostilités – en échange de quelque 700 Palestiniens détenus par Israël. Au total, 33 otages israéliens sont censés être libérés pendant la première phase de la trêve, dont huit annoncés comme morts.Mais lundi, le Hamas a annoncé qu’il reportait sine die le prochain échange d’otages devant avoir lieu samedi. La raison de ce blocage : Israël multiplie, selon le groupe palestinien, les violations de la trêve depuis le premier jour. Mais ça n’est pas tout. Les conditions dans lesquelles se déroulent ces opérations attisent les tensions, avec en toile de fond les déclarations chocs de Donald Trump sur l’avenir du territoire gazaoui.Des échanges d’otage tendus sur le terrainLe dernier échange d’otages, samedi 8 janvier, s’est fait dans des conditions particulièrement tendues, a alerté le Comité International de la Croix Rouge. Les trois Israéliens rendus à leur territoire ont d’abord été présentés, le visage émacié et l’air épuisé, devant une foule d’environ 200 personnes et derrière un cordon de combattants en arme du Hamas, avant d’être contraints de s’exprimer en Hébreu. Un spectacle condamné comme “cruel” par Israël. Après les derniers échanges, le Hamas a de son côté dénoncé le “meurtre à petit feu” des détenus palestiniens dans les prisons israéliennes, alors que sept d’entre eux ont dû être hospitalisés à la suite de leur libération.Le Club des prisonniers palestiniens, une ONG, accuse aussi Israël d’avoir agressé chez elles, dans la nuit de vendredi à samedi, des familles attendant le retour de leurs proches détenus. Interrogée par l’AFP, l’armée israélienne a depuis rétorqué que “des patrouilles d’avertissement avaient été menées [en Cisjordanie occupée] pour enlever des drapeaux du Hamas et empêcher des préparatifs dans la zone”. Les célébrations, à Gaza comme en Cisjordanie occupée, ont d’ailleurs été interdites pour le retour des prisonniers palestiniens.Provocations de Donald Trump et retard dans les négociationsLes déclarations de Donald Trump ont quant à elles achevé de jeter un froid sur le processus de cessez-le-feu. En proposant une prise de contrôle américaine de Gaza pour en faire “la Côte d’Azur du Moyen-Orient” et un déplacement de sa population vers l’Égypte ou la Jordanie, le président américain a suscité de violentes réactions, de la communauté arabe comme de la communauté internationale. Bassem Naïm, cadre du Hamas, a immédiatement dénoncé un projet de “nettoyage ethnique” et mis en garde contre un “effondrement” de l’accord de trêve. Tandis que Benyamin Netanyahou a salué l’idée, affirmant sur Fox News qu’Israël allait “faire le travail” pour la mettre en œuvre.Dans l’immédiat, la décision du Hamas de stopper les échanges d’otages a été qualifiée de “violation totale” par Israël, qui annonce que son armée se tient prête “à tous les scénarios”. Le Hamas assure de son côté que la porte reste “ouverte” pour que la libération d’otages israéliens contre des prisonniers palestiniens “se déroule selon le plan prévu”, samedi prochain, “une fois qu’Israël se sera acquitté de ses obligations”.Face à cette discorde grandissante, les négociations sur la deuxième phase du cessez-le-feu, qui devaient débuter le 27 janvier à Doha au Qatar, prennent du retard. Le Premier ministre israélien a finalement “ordonné”, samedi, “l’envoi d’une délégation au Qatar”.L’Égypte quant à elle convoquera le 27 février un sommet arabe pour discuter des “développements graves” de la situation palestinienne face aux déclarations de Donald Trump. Le soutien du gouvernement israélien au plan du président américain “affaiblit et détruit les négociations sur un accord de cessez-le-feu et incite à une reprise des combats”, a mis en garde Le Caire. Le secrétaire d’État américain Marco Rubio devrait se rendre au Moyen-Orient dans les prochains jours.



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Author : Enola Richet

Publish date : 2025-02-11 11:16:07

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Tags : L’Express

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