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“Un territoire contre un autre” : l’Ukraine prête à “un échange” avec la Russie

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors d'une conférence à Kiev, le 10 février 2025

Si le président américain Donald Trump parvient à amener l’Ukraine et la Russie à la table des négociations, alors “nous échangerons un territoire contre un autre”, a déclaré, mardi 11 février, Volodymyr Zelensky au quotidien britannique The Guardian. Il a toutefois précisé qu’il ne savait pas quel territoire Kiev demanderait en retour. “Je ne sais pas, nous verrons. Mais tous nos territoires sont importants, il n’y a pas de priorité”, a-t-il en effet confié.Le chef de l’État ukrainien a précisé au Guardian qu’il pourrait échanger avec le président russe Vladimir Poutine la partie de la région frontalière russe de Koursk dont l’armée ukrainienne s’est emparée il y a six mois. La Russie revendique pour sa part l’annexion en Ukraine en 2014 de la péninsule de Crimée et en 2022 de quatre régions, celles de Donetsk, de Kherson, de Lougansk et de Zaporijjia, bien qu’elle n’en ait pas le contrôle total.Le président ukrainien a par ailleurs estimé que l’Europe seule ne pourrait garantir la sécurité de son pays. “Les garanties de sécurité sans l’Amérique ne sont pas de vraies garanties de sécurité”, a-t-il affirmé. Il doit rencontrer vendredi le vice-président américain J.D. Vance à la conférence sur la sécurité de Munich, en Allemagne, où sont également annoncés l’émissaire spécial américain sur l’Ukraine, Keith Kellogg, et le secrétaire d’État Marco Rubio.Négocier “en position de force”Donald Trump s’est engagé à mettre rapidement fin au “carnage” de la guerre en Ukraine, y compris en faisant pression sur Kiev, qui a reçu des milliards de dollars d’aide militaire de Washington sous son prédécesseur démocrate Joe Biden. Volodymyr Zelensky a longtemps rejeté l’idée de négociations, affirmant vouloir battre la Russie sur le champ de bataille. Mais l’Ukraine est à la peine face à l’armée russe, qui avance dans l’est de son territoire. Dans les colonnes du Guardian, le président ukrainien se dit prêt à négocier, mais précise vouloir le faire “en position de force”.Volodymyr Zelensky assure, par ailleurs, que les États-Unis auront un accès prioritaire aux ressources minières stratégiques de son pays. Il avait expliqué qu’il avait présenté cette idée à Donald Trump en septembre, au cours de leur rencontre à New York et qu’il avait l’intention de proposer un plan plus détaillé “concernant les opportunités pour les entreprises américaines, tant dans la reconstruction de l’Ukraine d’après-guerre que dans l’extraction des ressources naturelles ukrainiennes”. L’Ukraine dispose de certaines des plus grandes réserves minérales d’Europe et il n’est “pas dans l’intérêt des États-Unis” que celles-ci tombent entre les mains de la Russie, a souligné le président ukrainien.L’Ukraine “russe un jour” ?La veille, Donald Trump avait évoqué dans une interview l’hypothèse que l’Ukraine devienne “russe un jour”, exigeant au passage une compensation financière pour l’aide américaine apportée à Kiev jusqu’à présent. “Je veux récupérer” cet argent, a dit Donald Trump, ajoutant avoir réclamé à Kiev l’équivalent de 500 milliards de dollars de minerais. Il a, par ailleurs, dit mardi espérer que la libération par la Russie d’un Américain condamné à 14 ans de prison pour possession de drogue marque le “début d’une relation” pour mettre fin à la guerre en Ukraine.Réagissant à ces déclarations, le Kremlin a salué cette reconnaissance d’une “réalité”. “Le fait qu’une part significative de l’Ukraine veuille devenir la Russie et soit déjà devenue la Russie, c’est une réalité”, a affirmé le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, en référence aux annexions de quatre régions ukrainiennes revendiquées – mais non intégralement contrôlées – par Moscou à l’automne 2022.Kiev redoute tout règlement du conflit qui ne comprendrait pas d’engagements militaires fermes – comme une adhésion à l’Otan ou le déploiement de troupes de maintien de la paix -, estimant qu’il ne ferait que permettre au Kremlin de préparer sa prochaine attaque. Le président russe Vladimir Poutine considère que des pourparlers ne pourront avoir lieu que si l’Ukraine dépose les armes, cède les territoires revendiqués par Moscou et renonce à rejoindre l’Otan. Kiev continue de rejeter ces conditions, qui constitueraient de facto une reddition.



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Publish date : 2025-02-12 06:54:11

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