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Les Inrocks

Hors-série des Inrocks : on écoutait quoi en 2003 ?

Hors-série des Inrocks : on écoutait quoi en 2003 ?



2003 voit naître Greta Thunberg, une canicule frappe l’Europe (un phénomène alors exceptionnel) et de grandes manifestations s’opposent, en France, à la réforme des retraites. La guerre à l’Irak est déclarée tandis que disparaissent Elliott Smith, Johnny Cash et la Yougoslavie.

Toujours cette année-là, Dominique Blanc bouleverse en Phèdre dans une mise en scène de Patrice Chéreau tout comme Julianne Moore dans Loin du Paradis de Todd Haynes. Un Elephant est palmé à Cannes, Daft Punk collabore avec le créateur d’Albator, est publié l’Expiation de Ian McEwan et Jacques-Pierre Amette obtient le Goncourt.

Benjamin Biolay et OutKast voient double

Au rayon musiques, New York révèle The Rapture et confirme les Strokes ; les White Stripes, à l’image de leur musique, explosent enfin tandis que Madonna déconstruit l’american way of life et que Radiohead brille une nouvelle fois avec Hail to the Thief.

Blur (sans Graham Coxon) et Massive Attack (sans Daddy G et Mushroom) impressionnent quand Outkast signe un double album schizo (chacun des membres du duo publiant le sien). Double aussi est l’insaisissable et fascinant Négatif de Benjamin Biolay dans une France où perce un énième pic (d’Auvergne) dans l’œuvre de Jean-Louis Murat : Lilith.

The White Stripes Seven Nation Army

Qu’écrire qui ne l’a pas encore été sur Seven Nation Army de The White Stripes ? Bien que galvaudé, transformé en beuglements de stade, le morceau garde toujours la même aura vénéneuse vingt ans après. Rock’n’roll’s not dead…

The Kills Cat Claw

Un duo mixte qui fait un bruit d’enfer et joue un blues-rock rêche et souvent sale : la paire anglo-américaine Jamie Hince/Alison Mosshart est souvent présentée comme des cousins proches des White Stripes. La preuve avec Cat Claw.

Chicks on Speed We Don’t Play Guitars

Issues de l’Académie des beaux-arts de Munich, les Chicks on Speed clament leur goût du do it yourself sur We Don’t Play Guitars pour délivrer un electroclash pop cumulant culot, joie de vivre et de jouer.

Peaches I She U

Autre éminente electroclasheuse, la Canadienne (impliquée sur le morceau précédent) aime faire turbuler les lignes et troubler les genres (ainsi a-t-elle intitulé son deuxième album Fatherfucker). Et assume pleinement son indépendance avec une seule philosophie : I Don’t Give a Fuck.

The Strokes The Way It Is

Moins unanimement acclamé que Is This It, Room on Fire contient pourtant autant de bombinettes rock, telle The Way It Is, que l’album qui avait révélé les Strokes deux ans plus tôt.

The Rapture Olio

De l’electro-rock comme on est en droit de l’attendre chez DFA Records (maison fondée par le LCD Soudsystem James Murphy) jusqu’à ce que la voix de Luke Jenner donne à Olio une autre dimension.

Cat Power Free

Après une série de reprises surprenantes et attachantes, The Covers Records (2000), Cat Power revient aux compositions originales avec You Are Free, nouvelle collection de chansons à vous briser le cœur même lorsque Chan évoquait la liberté.

Grandaddy Now It’s On

Depuis le coup d’éclat The Sophtware Slump trois ans plus tôt, Grandaddy est un des groupes les plus respectés de la sphère rock (tendance atmosphérique). Son successeur, Sumday, frappe encore les esprits, mais ne lui apporte toujours pas la notoriété que la troupe de Modesto mériterait.

Nick Cave & The Seeds Babe, I’m on Fire

Que choisir dans le Nocturama enregistré en une semaine par Nick Cave et quelques Bad Seeds ? Dans le doute, on opte pour la longue suite finale toujours aussi insondable, ce qui ne la rend pas moins addictive…

Blur Jets

En dépit des turbulences (dont la principale est le départ de Graham Coxon), Blur maintient le cap en s’enrichissant d’instruments venus d’ailleurs et de textures renouvelées comme sur l’envolée répétitive et groovy Jets.

Venus Beautiful Days

Ces Beaufiful Days du groupe belge soutiennent ce qu’ils avancent : un morceau galvanisant au refrain à reprendre en chœur dans la fosse. À savourer en version longue et baudelairienne sur la BO du Immortel, ad vitam d’Enki Bilal.

LFO Freak

À la sortie de Freak, le duo Mark Bell/Gez Varley a déjà plus de dix ans de carrière et s’est déjà employé à pervertir la jeunesse en lui tapant dessus à grands coups de basses plus ou moins infra. Ici, la note d’intention du texte d’intro sera respectée à la lettre : “This is going to make you freak.”

Ellen Allien Sehnsucht

Fondatrice du label Bpitch Control en 1999, Ellen Allien s’adjoint les services de Sascha Ring, alias Apparat, pour son deuxième album, Berlinette, hommage à sa ville tout en intelligent dance music minimale et aboutie.

Britney Spears Toxic

Écrite à l’origine pour Janet Jackson, Toxic est surtout une perfection de production due au duo suédois Bloodshy & Avant qui propulse Britney Spears dans un nouvel imaginaire. Extrait de In the Zone, Toxic va exploser les charts l’année suivante lors de sa sortie en single.

Kylie Minogue Slow

S’il n’est en apparence question que de danse, tout dans Slow et son clip langoureux exsude le sexe. Kylie Minogue, plus désirante que jamais, appelle à la lecture de son “body language” et imprime son tempo : ce sera lent, long et bon (cf. clip ci-dessous).

Madonna American Life

Madonna retrouve son producteur de Music, Mirwais, pour American Life, où elle ose les teintes folk et surtout s’offre une énième polémique en s’attaquant à l’american way of life et en s’opposant à la guerre en Irak. On en recommande ici le heavy métallique rap headcleanr rock mix.

Outkast Hey Ya!

Après l’excellent Stankonia (2000), Outkast se scinde en deux sur le faux double album Speakerboxx/The Love Below où chacun se fend de son disque solo (Speakerboxx pour Big Boi, The Love Below pour André 3000). Avec un tube indiscutable : Hey Ya!

50 Cent P.I.M.P.

Le coup de force de P.I.M.P., c’est bien sûr le son des steel drums qui en fait l’armature. Avec, en bonus, le flow saccadé de 50 Cent accompagné par celui plus à la cool de Snoop Dog dans sa version remix.

Jay-Z 99 Problems

“I got 99 problems, but a bitch ain’t one” : riff heavy et paroles outrancières (empruntées à un morceau de Ice-T de 1993) et pas à juste titre inconcevables aujourd’hui. Ainsi Jay-Z construit un de ses plus grands succès.

Beyoncé Crazy in Love

On retrouve Jay-Z aux côtés de Beyoncé sur l’énorme Crazy in Love qui, à lui seul, démontre que Beyoncé peut désormais se passer de ses ex-partenaires de Destiny’s Child. La première étape de la montée en puissance de celle qui, bientôt, sera Queen B.

Moloko Familiar Feeling

Après une intro presque soul vient la cavalcade house-funk, où la joie est dans la répétition tant dans l’interprétation de Róisín Murphy que dans la rythmique pour illustrer tout le talent de Moloko qui sait, dès la première écoute de ses morceaux, nous procurer un sentiment familier.

Keren Ann Not Going Anywhere

Keren Ann se lance dans la langue de Shakespeare avec sept chansons originales et quatre adaptations de La Disparition, épaulée par Benjamin Biolay et Barði Jóhannsson. Un changement d’idiome qui n’altère en rien ses qualités déjà établies de mélodiste et d’interprète.

Benjamin Biolay Des lendemains qui chantent

C’est paradoxalement sur le double et deuxième album Négatif qu’on entend Des lendemains qui chantent mais Biolay reste tout de même Biolay, issu de la génération désenchantée (“Des lendemains qui chantent, une cheminée crépitante ; même si la vie ne vaut pas le coup quand on n’y pense qu’après-coup.”)

Jean-Louis Murat Le Mou du chat

Qui d’autre que lui pouvait consacrer une odyssée de sept minutes au mou du chat tout en imitant “le cri du faon” ? Nul autre que Jean-Louis Murat, unique et à jamais irremplaçable.

Lhasa La Confession

Après le fascinant La Llorona chanté entièrement dans sa langue d’origine, Lhasa se fait polyglotte sur The Living Road ajoutant à l’espagnol (Abro la ventana, Pa’ llegar a tu lado) l’anglais (Small Song) et le français (La Confession, J’arrive à la ville) sans rien perdre de son intense magnétisme.

Stupeflip J’fume pu d’shit

Le stupéfiant et sautillant J’fume pu d’shit installe Stupeflip parmi les héros déviants de la scène française hurlante et toujours punk, mais intégrant des tropes hip-hop. Indissociable de sa suite stupeflippante J’refume du shit.

The Coral Pass It On

Une pop désuète et toutefois séduisante comme le meilleur des Housemartins à leur sommet. Voici ce que propose Pass It On des Liverpuldiens de The Coral depuis leur premier album publié deux ans auparavant.

Tricky Stay

D’Alison Goldfrapp à Martina Topley-Bird en passant par Björk, les voix féminines ont toujours été essentielles dans l’œuvre de Tricky. Pour son septième album, Vulnerable, le Bristolien confie ainsi l’ensemble des parties vocales à l’Italienne Costanza Francavilla.

Massive Attack Everywhen

Daddy G et Mushroom s’étant mis en retrait du groupe, c’est le seul 3D (Robert Del Naja) qui assure la succession impossible du fantabuleux Mezzanine de Massive Attack. Si 100th Window a toujours souffert de la comparaison avec son prédécesseur, il contient pourtant nombre de moments grandioses.

Radiohead Scatterbrain

Après leur génial diptyque Kid A/Amnesiac, on se demande bien dans quel état on va trouver Radiohead sur Hail to the Thief. Et les Oxfordiens nous étonnent une nouvelle fois en revenant aux guitares et à des formats moins expérimentaux faisant écho à leurs jeunes années.

Retrouvez le hors-série 2003 sur notre boutique ici



Source link : https://www.lesinrocks.com/musique/hors-serie-des-inrocks-on-ecoutait-quoi-en-2003-600546-15-11-2023/

Author : Laurent Malet

Publish date : 2023-11-15 13:15:03

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“Nuit d’octobre”, “À huis clos”, Festival du TNB… Les spectacles à voir cette semaine

“Nuit d’octobre”, “À huis clos”, Festival du TNB…  Les spectacles à voir cette semaine



Nuit d’octobre, par Louise Vignaud

Énigmatique, cette nuit d’octobre qui donne son nom dernier spectacle de Louise Vignaud (Phèdre au Français, La Dame Blanche à l’Opéra de Rennes) est celle du 17 octobre 1961 où des manifestants algériens furent passés à tabac, puis jetés dans la Seine. Une série de crimes perpétrés par la police, et couverts par le ministère de l’Intérieur. De ce massacre, du silence qui l’entoura, et de ses répercussions politiques, l’artiste en a tiré une pièce chorale, écrite avec Myriam Boudenia, retraçant le parcours d’un père confronté à la disparition de son fils, d’un colonel obsédé par l’éradication de l’ennemi, d’un archiviste décidé à faire toute la lumière, et bien d’autres. Sens du récit et intelligence de la mise en scène devraient être au rendez-vous.

Nuit d’octobre, par Louise Vignaud. Du 15 au 26 novembre 2023, au Théâtre Gérard Philippe, Saint-Denis.

À huis clos, par Kery James et Marc Lainé

Le ténor old school du rap politique est de retour sur les planches, après le carton d’À vif. On devrait y retrouver tous les ingrédients de son premier spectacle : confrontations rhétoriques, phrasés endiablés, débats d’actualité et son éternel tropisme pour la justice, son idéal, ses limites, ses paradoxes… L’artiste renfile le costume de son personnage fétiche, l’avocat Soulaymaan ; lequel prend en otage le juge qui a innocenté l’assassin de son frère. Marc Lainé (Nos Paysages mineurs) assure la mise en scène et la scénographie, Jérôme Kircher s’impose comme le contradicteur en chef. Au Théâtre du Rond-Point, l’ambiance s’annonce survoltée.

À huis clos, par Kery James et Marc Lainé. Du 15 novembre au 3 décembre 2023, au Théâtre du Rond-Point, Paris.

Ouverture du festival TNB

Amis rennais, amies rennaises : le 15 novembre débute le (toujours) très beau festival dédié au festival vivant, et ce jusqu’au 25 du même mois. L’occasion de découvrir ou redécouvrir la compagnie australienne Back to Back Theatre, le diptyque de Joséphine Serre sur la reconstitution d’une mystérieuse histoire d’amour, l’installation de la documentariste serbe Mila Turajlić, mais aussi les derniers spectacles de Marion Siéfert, Vincent Collet, Gisèle Vienne… Et tant d’autres.

Festival TNB. Du 15 au 25 novembre, au Théâtre National de Bretagne.

L’Enfant brûlé, par Noëmie Ksicova

Noëmie Ksicova adapte ce texte de l’auteur culte suédois Stig Dagerman (Notre besoin de consolation est impossible à rassasier) ; un drame familial bouillonnant, déclenché par la mort d’une mère, qui se déroule dans un huis clos brûlant. Il y sera question de tabous, de violence, et de passions ambivalentes. Après sa dernière création, Loss, Noëmie Ksicova est une artiste à surveiller de près.

L’Enfant brûlé, par Noëmie Ksicova. Du 15 au 23 novembre 2023. À la Comédie de Reims, Reims



Source link : https://www.lesinrocks.com/arts-et-scenes/nuit-doctobre-a-huis-clos-festival-du-tnb-les-spectacles-a-voir-cette-semaine-600834-15-11-2023/

Author : Igor Hansen-Løve

Publish date : 2023-11-15 13:21:04

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Vous avez moins de 48 h pour voir ce film rare de Chantal Akerman !

Vous avez moins de 48 h pour voir ce film rare de Chantal Akerman !



Pour célébrer le lancement de leur nouveau site web, Sabzian.be propose ni plus ni moins que le partage en libre accès dans le monde entier, et avec des sous-titres, d’un moyen métrage de Chantal Akerman. Réalisé en 1993, Le Déménagement est issu de la mini-série télévisée Monologues, dont les autres épisodes ont été réalisés par Claire Denis, Romain Goupil, ou encore Claire Simon.

Pendant une quarantaine de minutes, le film suit l’emménagement et le questionnement d’un homme (Sami Frey) quant à sa propre situation : pourquoi changer d’appartement ? Et puis les souvenirs remontent à la surface… Soit un parfait complément aux films récemment restaurés de la cinéastes, de son chef-d’œuvre Jeanne Dielman à son court métrage Saute ma ville, qui interrogent de manière récurrente la notion de foyer. 

Following the launch of our new website, we are delighted to be able to present Chantal Akerman’s Le déménagement (1993) for 48 hours, worldwide available and with English subtitles!
► https://t.co/L7q298BRQP pic.twitter.com/eZWYEbS6cD— Sabzian (@Sabzianbe) November 14, 2023

La mise en ligne de ce film participe à la redécouverte de l’œuvre de Chantal Akerman, et fait suite au succès de la ressortie en salle de Jeanne Dielman, et aide à patienter encore un peu avant la ressortie de l’intégrale de son œuvre et l’exposition qui lui sera dédiée au Jeu de Paume à partir du 24 septembre 2024.



Source link : https://www.lesinrocks.com/cinema/vous-avez-moins-de-48-h-pour-voir-ce-film-rare-de-chantal-akerman-600783-15-11-2023/

Author : Nicolas Moreno

Publish date : 2023-11-15 10:08:10

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Zelda, Mario, “Alan Wake 2”… : quels jeux ont été nommés aux Game Awards 2023 ?

Zelda, Mario, “Alan Wake 2”… : quels jeux ont été nommés aux Game Awards 2023 ?



La fin d’année arrive avec son lot de cérémonies de récompenses, et ce sont aujourd’hui les Game Awards, l’équivalent des Oscars pour le milieu des jeux vidéo, qui ont dévoilé la liste de leurs nominations. Pour le très convoité GOTY 2023 (Game Of The Year), concourent cette année six jeux : le récent hit Alan Wake 2, le généreux Marvel’s Spider-Man 2, le surréaliste Super Mario Bros. Wonder, l’immense The Legend of Zelda : Tears of the Kingdom, le sanglant quatrième opus de la franchise Resident Evil et Baldur’s Gate 3, phénomène de l’année.

Quelques réjouissantes surprises

Côté chiffres, ce sont Alan Wake 2 et Baldur’s Gate 3 qui sont le plus nommés (avec 8 mentions chacun, dont la meilleure réalisation), tandis que pour les éditeurs, c’est Nintendo, qui mène la danse avec pas moins de 15 nominations (Zelda, Mario, Pikmin 4, Fire Emblem…). Derrière la présence écrasante de ces grosses franchises, on peut se réjouir de voir par-ci par-là quelques jeux indé se partager des nominations. Ainsi, on retrouve le génial (et français !) Tchia et son voyage politique et mystique en Nouvelle-Calédonie, nommé dans la catégorie du Jeu le plus impactant aux côtés du chef-d’œuvre, indé lui aussi, A Space for the Unbound.

Les nommés devront attendre la cérémonie du 7 décembre prochain avant de savoir si ,oui ou non, ils repartiront auréolés d’un trophée ! Pour la liste complète des nominations, c’est juste ici :

Jeu de l’Année :

Alan Wake 2 ;

Baldur’s Gate 3 ;

Marvel’s Spider-Man 2 ;

Resident Evil 4 ;

Super Mario Bros. Wonder ;

The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom.

Meilleure réalisation :

Alan Wake 2 ;

Baldur’s Gate 3 ;

Marvel’s Spider-Man 2 ;

Super Mario Bros. Wonder ;

The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom.

Meilleure narration :

Alan Wake 2 ;

Baldur’s Gate 3 ;

Cyberpunk 2077: Phantom Pain ;

Final Fantasy XVI ;

Marvel’s Spider-Man 2.

Meilleure direction artistique :

Alan Wake 2 ;

Hi-Fi Rush ;

Lies of P ;

Super Mario Bros. Wonder ;

The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom.

Meilleure bande originale :

Alan Wake 2 ;

Baldur’s Gate 3 ;

Final Fantasy XVI ;

Hi-Fi Rush ;

The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom.

Meilleur design audio :

Alan Wake 2 ;

Dead Space ;

Hi-Fi Rush ;

Marvel’s Spider-Man 2 ;

Resident Evil 4.

Meilleure performance :

Ben Starr (Clive Rosfield dans Final Fantasy XVI) ;

Cameron Monaghan (Cal Kestis dans Star Wars Jedi: Survivor) ;

Idris Elba (Solomon Reed dans Cyberpunk 2077: Phantom Pain) ;

Melanie Liburd (Saga Anderson dans Alan Wake 2) ;

Neil Newbon (Astarion dans Baldur’s Gate 3) ;

Yuri Lowenthal (Peter Parker dans Marvel’s Spider-Man 2).

Jeu le plus impactant :

A Space for the Unbound ;

Chants of Sennaar ;

Goodbye Volcano High ;

Tchia ;

Terra Nil ;

Venba.

Meilleur jeu en constante évolution :

Apex Legends ;

Cyberpunk 2077 ;

Final Fantasy XIV ;

Fortnite ;

Genshin Impact.

Meilleur jeu indépendant :

Cocoon ;

Dave the Diver ;

Dredge ;

Sea of Stars ;

Viewfinder.

Meilleur jeu mobile :

Final Fantasy VII: Ever Crisis ;

Hello Kitty Island Adventure ;

Honkai: Star Rail ;

Monster Hunter Now ;

Terra Nil.

Meilleur support communautaire :

Baldur’s Gate 3 ;

Cyberpunk 2077 ;

Destiny 2 ;

Final Fantasy XIV ;

No Man’s Sky.

Innovation dans l’accessibilité :

Diablo IV ;

Forza Motorsport ;

Hi-Fi Rush ;

Marvel’s Spider-Man 2 ;

Mortal Kombat 1 ;

Street Fighter 6.

Meilleur jeu en VR / AR :

Gran Turismo 7 ;

Horizon Call of the Mountain ;

Humanity ;

Resident Evil Village VR Mode ;

Synapse.

Meilleur jeu d’action :

Armored Core VI ;

Dead Island 2 ;

Ghostrunner 2 ;

Hi-Fi Rush ;

Remnant 2.

Meilleur jeu d’action et d’aventure :

Alan Wake 2 ;

Marvel’s Spider-Man 2 ;

Resident Evil 4 ;

Star Wars Jedi: Survivor ;

The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom.

Meilleur jeu de rôle :

Baldur’s Gate 3 ;

Final Fantasy XVI ;

Lies of P ;

Sea of Stars ;

Starfield.

Meilleur jeu de combat :

God of Rock ;

Mortal Kombat 1 ;

Nickelodeon All-Star Brawl 2 ;

Pocket Bravery ;

Street Fighter 6.

Meilleur jeu familial :

Disney Island Illusion ;

Party Animals ;

Pikmin 4 ;

Sonic Superstars ;

Super Mario Bros. Wonder.

Meilleur jeu de simulation/stratégie :

Advanced Wars 1+2: Re-boot Camp ;

Cities: Skylines II ;

Company of Heroes 3 ;

Fire Emblem Engage ;

Pikmin 4.

Meilleur jeu de sport/course :

F1 23 ;

EA Sports FC 24 ;

Forza Motorsport ;

Hot Wheels Unleashed 2: Turbocharged ;

The Crew Motorfest.

Meilleur jeu multijoueur :

Baldur’s Gate 3 ;

Diablo IV ;

Party Animals ;

Street Fighter 6 ;

Super Mario Bros. Wonder.

Créateur de contenu de l’année :

ironmouse ;

chrisbratt / People Make Games ;

quakity ;

spreenDMC ;

sypherpk.

Meilleur premier jeu indépendant :

Cocoon ;

Dredge ;

Pizza Tower ;

Venba ;

Viewfinder.

Meilleure adaptation :

Castlevania: Nocturne ;

Gran Turismo ;

The Last of Us ;

Super Mario Bros. Le film ;

Twisted Metal.

Jeu le plus attendu :

Final Fantasy VII Rebirth ;

Hades II ;

Like a Dragon: Infinite Wealth ;

Star Wars Outlaws ;

Tekken 8.

Meilleur jeu e-sport :

Counter-Strike 2 ;

Valorant ;

League of Legends ;

PUBG Mobile ;

Dota 2.

Meilleur joueur professionnel e-sport :

Lee « Faker » Sang-Hyeok (League of Legends) ;

Mathieu « Zewoo » Herbaut (CS:GO) ;

Max « Demon1 » Mazanov (Valorant) ;

Paco « Hydra » Rusiewiez (Call of Duty) ;

Park « Ruler » Jae-Hyuk (League of Legends) ;

Phillip « Imperialhal » Dosen (Apex Legends).

Meilleure équipe e-sport :

Evil Geniuses (Valorant) ;

Fnatic (Valorant) ;

Gaimin Gladiators (Dota 2) ;

JD Gaming (League of Legends) ;

Team Vitality (Counter-Strike).

Meilleur coach e-sport :

Christine « Potter » Chi (Evil Geniuses, Valorant) ;

Danny « Zonic » Sorensen (Team Falcon, Counter-Strike) ;

Jordan « Gumba » Graham (Florida Mayhem, Overwatch) ;

Remy « XTQZZZ » Quoniam (Team Vitality, Counter-Strike) ;

Yoon « Homme » Sung-Young (JD Gaming, League of Legends).

Meilleur évènement e-sport :

2023 League of Legends World Championship ;

Blast.TV Paris Major 2023 ;

EVO 2023 ;

The International Dota 2 Championships 2023 ;

Valorant Championships 2023.



Source link : https://www.lesinrocks.com/jeux-video/zelda-mario-alan-wake-2-quels-jeux-ont-ete-nommes-aux-game-awards-2023-600772-15-11-2023/

Author : Jolan Maffi

Publish date : 2023-11-15 11:34:39

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Séries : une fin d’année en apothéose

Séries : une fin d’année en apothéose



il nous semblait jusque-là que 2023 ne serait pas une année très forte en séries. Certes, le début d’année avait été marqué par l’événement The Last of Us. Puis les semaines qui ont suivi, par la fin de Succession ou la deuxième saison de The Bear. Mais durant ces neufs premiers mois, on a eu aussi l’impression d’une usure (de la production, de notre désir pour cette production). Un nombre significatif de séries nous paraissait dérouler des programmes narratifs en pilotage automatique. Ou au contraire ployer sous les retournements tirés par les cheveux et les coups de force scénaristiques arbitraires.

Cet automne, et particulièrement ce mois de novembre, vient opportunément inverser la tendance et relancer notre désir sériel. Il y a d’abord le surgissement de The Curse, une création de Benny Safdie et Nathan Fielder, sidérante par sa férocité et son extravagance narrative. Cela faisait longtemps qu’une série ne nous avait pas donné un tel sentiment d’inventer sa propre logique, de ne pas se conformer à des modèles répertoriés. Portée par des interprètes en surchauffe (Emma Stone, Nathan Fielder et Benny Safdie eux-mêmes), The Curse est un vrai surgissement.

Le retour de Brit Marling et Zal Batmanglij

Un meurtre au bout du monde nous permet de retrouver avec joie l’inspiration ésotérique de ses deux showrunners, Brit Marling et Zal Batmanglij. The OA, leur chef-d’œuvre, impressionnait par son arborescence narrative et la prodigalité avec laquelle la série emboîtait les niveaux de fiction et les mondes parallèles. Ce n’est pas tellement sur l’audace narrative qu’Un meurtre au bout du monde nous happe. L’intrigue est un whodunit en huis clos assez classique. Mais la mise en scène parvient toujours aussi infailliblement à rajouter de l’étrangeté aux situations en apparence banale, à injecter un frisson anxiogène à ce qui, à l’écriture, devait ressembler à une succession de temps morts.

L’univers dans lequel nous plonge Tout va bien, la première série dirigée par Camille de Castelnau (scénariste du Bureau des légendes et de Drôle) frappe moins par son étrangeté que par sa familiarité. Rarement une showrunneuse française nous aura semblé dialoguer avec le cinéma d’auteur français de son temps. Il y a du Valérie Donzelli (le sujet évoque La guerre est déclarée), du Arnaud Desplechin (il y est question d’une greffe de moelle osseuse comme dans Un conte de Noël), du Christophe Honoré (Non ma fille, tu n’iras pas danser, cité en titre d’un épisode) dans ce récit choral de la vie d’une famille. Avec une finesse d’observation très aiguë, Tout va bien parvient à transfuser dans une forme sérielle très maîtrisée tout ce qu’on a aimé dans des films d’auteur français de ces quinze dernières années.

Si l’on ajoute que dans une semaine, The Crown va amorcer sa dernière ligne droite et achever un parcours de six saisons jusque-là sans faille, c’est dire si ce mois de novembre porte haut l’art de la narration sérielle.

Édito initialement paru dans la newsletter Cinéma du 15 nov. Pour vous abonner gratuitement aux newsletters des Inrocks, c’est ici !



Source link : https://www.lesinrocks.com/series/series-une-fin-dannee-en-apotheose-600774-15-11-2023/

Author : Jean-Marc Lalanne

Publish date : 2023-11-15 10:20:54

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Nomination d’Arnaud Lagardère et de Stéphanie Ferran : quelles réactions chez Hachette Livre ?

Nomination d’Arnaud Lagardère et de Stéphanie Ferran : quelles réactions chez Hachette Livre ?



On sait désormais qui sera à l’opérationnel aux côtés d’Arnaud Lagardère, PDG de Hachette livre depuis le 9 novembre dernier : ce sera Stéphanie Ferran. Cette ancienne d’HEC et Sciences-Po, entrée dans le groupe en 2017, était jusqu’alors directrice du développement commercial. Elle est désormais directrice générale déléguée. Ces deux nominations interviennent dans un moment particulier de l’histoire d’un groupe qui va passer sous le contrôle de Vincent Bolloré. Pour obtenir l’autorisation de Bruxelles dans ce rachat, le très droitier homme d’affaires a cédé ce mardi 14 novembre sa société Editis au milliardaire Daniel Kretinsky. 

Personne ne peut dire ce que Bolloré prévoit de faire. Laisser les maisons fonctionner comme elles en ont l’habitude ? Imposer des auteur·rices ? Une ligne éditoriale ? Installer des éditeur·rices qui partagent sa vision du pays ? Virer des gens ? Casser tout simplement la machine ? Des rumeurs alarmantes courent dans Paris, comme l’arrivée chez Hachette de Lise Boëll, actuelle directrice de Plon et éditrice de Zemmour, sans que personne ne puisse dire d’où viennent ces rumeurs et si elles ont la moindre relation avec les projets de Bolloré.

“Un bras armé ?”

Dans les équipes, on se veut rassurant·e mais l’inquiétude paraît régner puisque les cadres, éditeurs et éditrices, attaché·es de presse contacté·es préfèrent faire preuve de prudence et parler en off. La promotion de Stephanie Ferran semble plutôt bien accueillie. “Elle connaît par cœur les rouages du groupe”, fait remarquer un cadre.  “Arnaud Lagardère et Stéphanie Ferran étant du sérail, nous avons toutes les raisons d’espérer que leur priorité sera de préserver la stabilité et la liberté qui ont fait le succès de ce groupe”, estime une éditrice.

Il y a huit jours, dans les maisons appartenant à Hachette, la nomination d’Arnaud Lagardère n’a pas créé la surprise : “C’était un bruit qui s’était installé depuis longtemps et qui s’est confirmé”, rappelle une salariée. “Ceux qui s’attendaient à ce que ce soit Sarkozy, je ne dis pas qu’ils sont soulagés, mais quand même”, rigole un éditeur. L’incertitude à propos de l’avenir n’est pourtant pas dissipée et Arnaud Lagardère apparaît à certain·es comme le simple “bras armé de Bolloré” : “Etant donné ce qui s’est passé au JDD cet été, on a toutes les raisons de s’inquiéter”, poursuit une éditrice, faisant allusion à la nomination d’un ex de Valeurs actuelles, Geoffroy Lejeune, à la tête du Journal du dimanche. D’autres se veulent plus rassurant·es, notant que le monde des médias n’est pas celui de l’édition, rappelant la situation chez Editis sous la gouvernance Bolloré : “Aux éditions de La Découverte, ils ont toujours fait ce qu’ils ont voulu. Il y a plein de maisons chez Editis où il n’y avait pas d’ingérence”, note une éditrice. Un éditeur remarque : “Récupérer Hachette, c’est récupérer beaucoup de droits. L’enjeu est peut-être avant tout le chiffre d’affaires à l’étranger, qui pèse pour deux tiers dans les résultats du groupe.”

Une situation anxiogène

Tous et toutes soulignent le temps interminable écoulé depuis l’annonce du rachat, ce qui a créé une situation anxiogène. “Depuis trois ans et demi on attend au jour le jour. Personne ne sait. Il faut juste continuer à travailler. Des journalistes nous annoncent des départs, mais en réalité personne ne sait. Ce qui est sûr, c’est que ce serait bizarre de bousculer des maisons qui vont bien”, confie une attachée de presse. “ Il est urgent de mettre un terme à la longue attente qui est la nôtre et de rassurer équipes et auteurs afin que tous puissent continuer à travailler en toute indépendance”, estime une éditrice. 

Et les auteur·rices dans tout ça ? “On voit que ça leur pose un problème, on risque de perdre des gens”, regrette une éditrice, qui poursuit : “Souvent, ils demandent un clause à leur contrat qui leur permette de quitter la maison si leur éditeur s’en va.”  



Source link : https://www.lesinrocks.com/livres/nomination-darnaud-lagardere-et-de-stephanie-ferran-quelles-reactions-chez-hachette-livre-600794-15-11-2023/

Author : Sylvie Tanette

Publish date : 2023-11-15 10:55:52

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Matt LeBlanc et Courteney Cox rendent hommage à Matthew Perry

Matt LeBlanc et Courteney Cox rendent hommage à Matthew Perry



La bande d’amis la plus célèbre de la télévision américaine a perdu l’un de ses membres le 28 octobre dernier. Via Instagram, Courteney Cox et Matt LeBlanc ont tenu a rendre un hommage à l’acteur avec qui ils se sont partagés l’écran pendant dix ans.

Matt Le Blanc a d’abord partagé des images de Chandler et Joey issues de scènes cultes de Friends. À ces photos, il ajoute un petit texte, en forme de lettre adressée à Matthew Perry : “Matthew, C’est avec le cœur lourd que je te dis au revoir. Les moments que nous avons passés ensemble comptent honnêtement parmi les plus beaux de ma vie. Ce fut un honneur de partager la scène avec toi et de t’appeler mon ami. Je sourirai toujours quand je penserai à toi et je ne t’oublierai jamais. Jamais. Déploie tes ailes et vole, mon frère, tu es enfin libre. Je t’aime beaucoup. Et j’imagine que tu as gardé les 20 dollars que tu me dois.”

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“Il était drôle et gentil.”

Courteney Cox, quant à elle, a rendu hommage à son grand amour de fiction en partageant l’une des scènes marquantes de Friends, celle de la première nuit entre Monica et Chandler. Elle nous livre ainsi une anecdote de tournage émouvante : “Je suis tellement reconnaissante pour chaque moment passé avec toi, Matty, et tu me manques tous les jours. Lorsque vous travaillez avec quelqu’un d’aussi proche que je l’ai été avec Matthew, il y a des milliers de moments que j’aimerais pouvoir partager. Pour l’instant, voici l’un de mes préférés. Pour la petite histoire, Chandler et Monica étaient censés avoir une aventure d’un soir à Londres. Mais, en raison de la réaction du public, c’est devenu le début de leur histoire d’amour. Dans cette scène, avant que nous ne commencions à tourner, il m’a chuchoté une réplique amusante à dire. Il faisait souvent ce genre de choses. Il était drôle et gentil.”

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Source link : https://www.lesinrocks.com/cinema/matt-leblanc-et-courteney-cox-rendent-hommage-a-matthew-perry-600776-15-11-2023/

Author : Robin Vaz

Publish date : 2023-11-15 10:26:26

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“A Place for My Hate” de Structures : un brûlot radical venu d’Amiens

“A Place for My Hate” de Structures : un brûlot radical venu d’Amiens



Pierre Seguin (chant, guitare) et Marvin Borges-Soares (chant, basse) ont commencé à se signaler en 2018, à l’époque de leur EP Long Life. Depuis des mois, les musiciens de Structures bûchent sur un premier album, enregistré en tête-à-tête avec un ordinateur dans la baraque de leur pote photographe Théo Gosselin, en pleine forêt. À l’abri des regards pour tout remettre à zéro.

“On n’a pas fait un concept album. On veut que les gens retiennent nos chansons. Et, maintenant, on assume d’être un groupe de rock qui concentre plein de sous-genres. C’est pas du postpunk”, assènent-ils.

“L’album est imprégné de nos deux personnalités qui, à la fois, se rejoignent et s’affrontent”

Les deux gars d’Amiens filent toujours avec ce son brut, à bout de nerfs (Strange Feeling) et cette basse distordue (Cold Touch). Ils tracent comme on tente d’échapper à l’anxiété qui serre la gorge, aux angoisses qui rongent, aux cauchemars qui paralysent.

Structures chope parfois les tics de Trent Reznor en sortant la machinerie indus (Disaster), bidouille des sonorités complètement nouvelles (Sometimes, Mod3rn), revendique l’influence de Depeche Mode ou New Order, et, dans la tempête, lâche le superbe Home en duo basse/voix.

“On a fait cet album seuls. On est devenu exigeants. Il est imprégné de nos deux personnalités qui, à la fois, se rejoignent et s’affrontent”, expliquent-ils. Avant d’ajouter : “Derrière le titre de notre premier album, A Place for My Hate, il faut comprendre qu’on cherche littéralement un endroit pour se décharger émotionnellement.” Il faut que ça brûle.

A Place for My Hate (Divorce/PIAS). Sortie le 17 novembre. En concert au Nouveau Casino, Paris, le 16 novembre à Paris.



Source link : https://www.lesinrocks.com/musique/a-place-for-my-hate-de-structures-un-brulot-radical-venu-damiens-597896-15-11-2023/

Author : Juliette Poulain

Publish date : 2023-11-15 09:00:00

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“Sound of Freedom”, brûlot conspirationniste ou simple navet ?

“Sound of Freedom”, brûlot conspirationniste ou simple navet  ?



À la question “Sound of Freedom est-il conspirationniste?”, on a communément ces derniers mois ratifié une réponse admise comme la plus raisonnable, qui consisterait à distinguer que si ses auteurs, sa promo, sa star, son public le sont ouvertement, le film lui-même ne l’est pas – il est juste mauvais, ce qui est un moindre crime. 

Verdict respectueux de la chèvre et du chou mais tout de même plutôt indulgent avec un film qui, par petites touches, répliques passagères, paroles évasives, laisse savamment s’installer une représentation mentale de la clientèle de ses réseaux d’esclavage, à savoir une élite mondialisée de célébrités et de décideurs (“un club réservé aux membres, rempli de riches pervers, de jet-setters et de PDG”). Il nourrit tout aussi insidieusement le corollaire du complot, qui est donc l’inaction complice du pouvoir en place, du “système”, de la société aveuglée et de la bureaucratie passive.

Cheval de Troie

S’il ne va pas plus loin et se garde bien d’expliciter des fumisteries aussi outrancières que les cérémonies pédosatanistes ou le trafic d’adrénochrome, on ne peut pas vraiment affirmer que le film n’y adhère pas en creux. Et il faut donc bien comprendre que si tout un public acquis à ces fadaises a largement plébiscité le film, c’est a minima qu’il ne se sent aucunement contredit par lui, et plus probablement encore qu’il le reconnaît comme un allié clandestin, un cheval de Troie – un geste courageux qui ne pouvait pas aller explicitement plus loin sans s’attirer les foudres de la censure, mais qui lui adresse entre les lignes un regard lourdement entendu.

Ce qui marque devant le film, c’est à quel point il repose sur une image primitivement révoltante (l’innocence souillée, l’enfance volée), qui donne au mal absolu une forme intolérablement concrète et obscène, suscitant en nous un état de scandalisation intérieure qu’il est évidemment impossible de renier, mais qui représente aussi pour le film et pour ses spectateur·rices une forme paradoxale de jouissance inversée. C’est celle de Jim Caviezel lorsqu’il s’appesantit en détail (en interview et non dans le film) sur les “cris” des enfants torturés, qui sont “au-delà de l’imaginable”, trahissant sa sensibilité inconsciente envers une certaine volupté de l’horreur, source d’une forme d’excitation négative irrépressible. C’est exactement l’expérience, par ailleurs totalement voyeuriste, mais aussi purgatoire, et d’une hygiène morale suprême (le bien et le mal n’ont jamais été aussi hermétiques l’un à l’autre), que propose le film à son public. On en ressort lessivé et curieusement conforté.

Une supposée censure

Après avoir ces derniers mois hérité du statut purement fantasmatique de film interdit par le système politico-médiatique que son triomphe américain, boosté notamment par les réseaux d’influence chrétiens et QAnon, lui avait octroyé, Sound of Freedom reproduit en France la même mascarade promotionnelle.

Quelques mois de latence seulement (délai parfaitement classique pour qu’un succès indépendant américain trouve un distributeur français, un visa d’exploitation, cale une date de sortie, etc.) ont suffi pour que nos petits boutiquiers locaux de la mouvance conspirationniste, tel Florian Philippot, fassent fructifier la fake news de sa supposée censure et donc monter l’attente d’une niche qui espère déjà un chef-d’œuvre. Elle ne s’autorisera peut-être même pas à être déçue, acquise par avance à la promotion instrumentalisée d’un film qui à l’instar de Vaincre ou mourir, sorti en début d’année par la même société (Saje Distribution, spécialisée dans le cinéma chrétien), s’est auto-porté aux nues par des moyens strictement extérieurs, grâce à un simulacre de censure assez fort pour masquer sa nature de navet objectif – à tout le moins de produit totalement daté et ringard, mauvais ersatz de vigilantisme à la Liam Neeson sans la moindre scène quelque peu saillante, et dont le point de chute naturel aurait plutôt été une diffusion l’après-midi sur le câble. Mais ça, c’est s’il n’avait pas été censuré…

Sound of Freedom d’Alejandro Gómez Monteverde, en salle le 15 novembre.



Source link : https://www.lesinrocks.com/cinema/sound-of-freedom-brulot-conspi-ou-simple-navet-600712-14-11-2023/

Author : Théo Ribeton

Publish date : 2023-11-14 16:40:06

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L’Américaine Molly Lewis siffle son premier album en février

L’Américaine Molly Lewis siffle son premier album en février



Si vous aimez le mystère des atmosphères aphrodisiaques, Molly Lewis ne pourra que vous émouvoir. Bien qu’inspirée par l’apparition de Julie London dans The Girl Can’t Help It pour la mise en scène du clip de Lounge Lizard, réalisé par Ambar Navarro, Molly Lewis incarne une diva que l’on retrouverait volontiers autant dans l’univers de David Lynch, que celui d’Almodovar.

Comme un rendez-vous inéluctable, elle parvient à nous emporter dans un monde onirique et singulier, où chacun de nos gestes serait guidé par notre simple sensualité. D’ailleurs, Molly Lewis ajoute, à propos de son titre : “Où que vous soyez, j’aimerais que vous laissiez ce morceau être la bande son des prochaines minutes de votre vie. J’espère qu’il embellira votre environnement, et qu’il vous donnera l’impression d’avoir un saxophoniste personnel venu vous séduire depuis votre bain.” 

Molly Lewis réussit à créer par sa musique un temps suspendu, un flottement entre une époque révolue dans laquelle on aimerait pouvoir à nouveau se blottir, et un futur encore inconnu.

Un projet ambitieux avec des invités hors pair

On se délecte donc par avance des surprises que devrait détenir son album On The Lips, produit par Thomas Brenneck (fondateur de Menahan Street Band, et guitariste de l’album Back to Back d’Amy Whinehouse). Se joignent à eux une équipe de brillants musiciens venus embellir les 10 titres du disque. Parmi eux, Nick Hakim, guitariste brésilien, Leland Whitty et Chester Hansen du Badbadnotgood, le groupe Thee Sacred Souls, et le pianiste de jazz expérimental Marco Benevento, sans oublier Leon Michels d’El Michels Affair. Pour l’instant, deux indices : une reprise du standard pop des années 1960 The Crying Game de Dave Berry et du célèbre Porque Te Vas de Jeanette, sorti en 1974.

L’album On The Lips est à paraître le 16 février 2024 chez Jagjaguwar.



Source link : https://www.lesinrocks.com/musique/lamericaine-molly-lewis-siffle-son-premier-album-en-fevrier-600724-14-11-2023/

Author : violette gauthier

Publish date : 2023-11-14 17:03:25

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Le créateur de “The Office” souhaite étendre l’univers de la série

Le créateur de “The Office” souhaite étendre l’univers de la série



On doit à Greg Daniels l’adaptation américaine de la sitcom britannique créée par Ricky Gervais. Portée par Steve Carrell, The Office version US s’est étendue sur neuf saisons de 2005 à 2013 (contre les deux saisons de la version UK) et est considérée comme l’une des meilleures séries comiques des années 2000.

Son créateur, à qui l’on doit aussi Parks and Recreation, Upload et Space Force, développe une nouvelle série pour étendre l’univers de la série culte.

“Où serait l’intérêt d’un reboot ?”

Dans une interview pour The Wrap, Daniels a révélé qu’il ne s’agira pas d’un reboot : “Je n’aime pas penser quoi que ce soit comme un reboot en fait. Parce que j’ai l’impression que nous avons terminé l’histoire de The Office en beauté. Les personnages ont trouvé une conclusion satisfaisante. Je ne voudrais surtout pas refaire la même série avec un casting différent ! On avait le meilleur casting du monde à l’époque. Le meilleur de tous les temps à la télévision ! Alors non. Où serait l’intérêt d’un reboot ?”

Pour préciser son idée, Daniels prend l’exemple de la série The Mandalorian et de l’univers Star Wars : “L’idée est peut-être quelque chose dans la façon dont The Mandalorian est une nouvelle série dans l’univers de Star Wars… Vous voyez ce que je veux dire ? Quelque chose comme l’idée de cette équipe de documentaire, qui réaliserait un documentaire sur un sujet différent. Ça, ce serait intrigant et créatif. Je ne sais même pas comment on appellerait ça, s’il y aurait encore The Office dans le titre… Je ne sais pas si se serait une série sœur ou quelque chose comme ça. Je ne sais pas quel est le terme. Mais ce qui est sûr, c’est que le terme « reboot » n’est pas approprié pour ce que j’ai en tête.”



Source link : https://www.lesinrocks.com/series/le-createur-de-the-office-souhaite-etendre-lunivers-de-la-serie-600738-14-11-2023/

Author : Robin Vaz

Publish date : 2023-11-14 17:19:22

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“How to Have Sex”, “Et la fête continue !”, “Little Girl Blue”… Voici les sorties de la semaine !

“How to Have Sex”, “Et la fête continue !”, “Little Girl Blue”… Voici les sorties de la semaine !



How to Have Sex de Molly Manning Walker

Dès son titre en forme de tutoriel – alors qu’il n’en sera rien, et que le film posera plus de questions qu’il n’apportera de réponses –, How to Have Sex déjoue malicieusement les attentes d’une certaine visée pédagogique façon Sex Education. Son enjeu devient alors moins d’éduquer que de produire un nouveau regard : comment observer avec profondeur ce qui pourrait paraître d’une grande superficialité ? C’est l’autre question posée par le premier long métrage réjouissant de la cinéaste britannique Molly Manning Walker, lauréate du prix Un Certain Regard au Festival de Cannes 2023.

La critique de Ludovic Béot

Et la fête continue ! de Robert Guédiguian

Guédiguian navigue entre des intrigues amoureuses et familiales tramées de lutte sociale et des faits d’histoire récente qu’il s’attache moins à reconstituer avec fidélité qu’à dépeindre avec une noblesse de grand récit. Et la fête continue ! procède d’une volonté non pas d’enjoliver (le titre est assez trompeur) mais de réenchanter le réel, de faire fleurir l’arbre à histoires autour de cette catastrophe, l’effondrement, dont le troublant hasard a voulu qu’elle ait lieu sous le nez d’une statue d’Homère.

La critique de Théo Ribeton

Little Girl Blue de Mona Achache

Un film très original, qui bien sûr apporte des réponses sans en donner au sens supposé d’un suicide – dont Albert Camus disait qu’il est le “seul problème philosophique vraiment sérieux”. Bravo à Mona Achache, et chapeau à Marion Cotillard de s’être engagée dans un projet à la fois ambitieux, modeste économiquement et pourtant accessible à tous·tes.

La critique de Jean-Baptiste Morain

Ricardo et la peinture de Barbet Schroeder

Le cinéaste nous montre un homme bienveillant, féru de peinture, qui ne vit que pour son art et qui ne veut apparemment de mal à personne. Plus encore, il se montre à ses côtés – le film est aussi un film sur l’amitié, l’amitié simple, qui passe par le bavardage, des gestes simples du quotidien, une main sur l’épaule ou le partage d’une orange. Pas de terreur. Quoi de plus beau, émouvant de simplicité que deux vieux amis qui escaladent des rochers, au risque de s’y blesser parce qu’ils ne sont plus tout jeunes, pour aller créer, l’un avec ses pinceaux et ses couleurs, l’autre avec sa caméra et un micro ?

La critique de Jean-Baptiste Morain

Sound of Freedom d’Alejandro Gómez Monteverde

Le chouchou de la planète conspi, sur l’histoire très enjolivée d’un agent américain luttant contre des réseaux pédocriminels en Amérique du Sud, évite les faux pas les plus grossiers mais n’en reste pas moins structuré par le folklore QAnon.

La critique de Théo Ribeton

Vincent doit mourir de Stéphan Castang

Présenté à la Semaine de La Critique, le premier long métrage de Stéphan Castang commence comme une comédie noire intrigante et laisse présager toute la charge subversive et politique d’un sujet cousin du film de zombie. Mais alors qu’au cœur de son récit, le film se situe à l’embranchement de plusieurs pistes prometteuses (notamment celle d’une communauté vivant à l’écart de la société), il choisit de s’aventurer vers la plus attendue (l’histoire d’amour) de façon extrêmement consensuelle. D’une marge un temps espéré, le récit est alors reconduit, par paresse ou habitude, sur les rails dramaturgiques attendus.

La critique de Ludovic Béot

Gueules noires de Mathieu Turi

Mathieu Turi aimerait s’inscrire dans la lignée d’Alien et d’Indiana Jones, mais le design du monstre et la lecture sans difficulté de plusieurs lignes de symboles anciens prêtent plutôt à rire, tant tout le sépare de ses références d’origine. Gueules noires suit alors son programme très prévisible, et se conclut dans un final aussi gênant que paradoxal : à mesure que les derniers survivants essaient de remonter à la surface dans un long tunnel vertical, ils défient les lois de la gravité et parviennent, en s’élevant peu à peu, à toucher le fond.

La critique de Nicolas Moreno



Source link : https://www.lesinrocks.com/cinema/how-to-have-sex-et-la-fete-continue-little-girl-blue-voici-les-sorties-de-la-semaine-600701-14-11-2023/

Author : Les Inrockuptibles

Publish date : 2023-11-14 16:42:01

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Barbet Schroeder : “Tourner des films, c’est trouver des bons rôles pour des acteurs”

Barbet Schroeder : “Tourner des films, c’est trouver des bons rôles pour des acteurs”



Vous avez réalisé plusieurs documentaires sur des gens violents ou effrayants – ce que vous appelez votre “trilogie du mal” : Général Idi Amin Dada : autoportrait sur le célèbre dictateur africain, L’Avocat de la terreur sur l’avocat Jacques Vergès, Le Vénérable W. sur un moine birman responsable de massacres de Rohingyas. Dans Ricardo et la peinture, vous faites, au contraire, le portrait d’un homme bienveillant…

Barbet Schroeder – J’ai eu la même approche pourtant : j’essaye de comprendre les personnes, je m’attache à comprendre comment ils fonctionnent. Ils me fascinent tous. Je suis prêt à leur consacrer deux ans de ma vie – ce qui est en moyenne le temps qu’il me faut pour réaliser un documentaire. J’ai découvert qu’avec le documentaire, si l’on y consacre du temps, on arrive à faire de vrais films – ce qui pour moi signifie qu’on y trouve une vraie fin, de vrais personnages, avec du suspense, de l’émotion, etc. J’ai rencontré Ricardo il y a quarante ans, et très rapidement, je me suis dit qu’on ferait un jour un film ensemble.

Qu’est-ce qui vous a fait dire ça ?
Après avoir visité beaucoup de musées avec lui, et on continue à le faire, sa manière de parler de la peinture me fascine. Un artiste qui fait découvrir son art aux autres, c’est ça le secret. Les grands écrivains doivent faire découvrir les grands écrivains, ils sont meilleurs que les critiques… Je ne sais pas si c’est le cas pour le cinéma (rires) ! Scorsese sait bien faire découvrir le cinéma, mais je n’en compte pas dix qui sachent le faire. Ricardo est une personne extraordinaire. Je n’ai pas l’impression qu’on puisse rencontrer plus de cinq personnes aussi exceptionnelles que lui. Parallèlement à ces visites que nous faisions ensemble, j’ai découvert tout son œuvre et j’ai assisté à son évolution, ce qui m’a rapproché de lui. J’allais le voir régulièrement en Bretagne, et petit à petit, ses peintures sont devenues de plus en plus grandes. On a tourné avec trois, voire quatre caméras. Je n’avais pas peur qu’on voie parfois la perche dans le champ. C’était même un choix que de donner l’atmosphère du tournage, ça faisait partie du film. L’idée de me mettre dans le film n’est pas du tout venue de moi. Je n’aime pas du tout les metteurs en scène qui le font. C’est venu de Victoria Clay, ma cheffe opératrice, qui a commencé à m’inclure dans l’image. J’ai d’abord protesté puis rapidement, j’ai réfléchi, et je me suis dit que c’était peut-être une bonne idée de montrer notre amitié, que ça donnait un angle supplémentaire au film.

Vous dites que c’est un peu la même chose, parce que vous essayez de donner à comprendre un être dans sa complexité. Mais en même temps, ce n’est quand même pas tout à fait la même chose : il y a quelque chose de très simple parce que vous avez envie de nous le faire aimer, Ricardo, vous l’aimez… Il n’y a pas de zone d’ambiguïté, alors que c’est forcément différent quand vous filmez Amin Dada, Jacques Vergès… Est-ce que le fait de tourner un film, et donc de passer beaucoup de temps avec des gens, cela crée, malgré tout, une forme d’attachement. Contre laquelle vous vous bagarreriez, d’ailleurs ?
Bien sûr ! Là, l’attachement avait lieu avant le film, mais les autres, ce n’était pas vraiment de l’attachement… Avec Amin Dada, presque tout de suite, je l’ai trouvé sympa. Ce qui était amusant, c’est que le chef opérateur, Nestor Almendros, qui avait fui Cuba, me disait : “C’est comme Castro : tout le monde le trouve très sympathique.”

Il avait envie de vous séduire ?
Oui, ou il le faisait naturellement, ce que je crois.

Vous résistiez ou pas ?
Pour obtenir ce que je voulais, j’étais tout à fait d’accord. J’ai toujours voulu être plus ou moins fair-play.

Est-ce que dans votre tête, il y a une dimension de “piège”, dans l’idée d’attendre que la personne exprime des choses qui se retournent contre elle, par exemple ?
Le piège… Il est là depuis le début, puisque je n’approuve pas à 100 % ce qu’ils font. Je ne peux pas l’approuver. Mais j’aimerais bien comprendre comment ça marche, pour eux.

C’est le jeu du chat et de la souris : on ne sait jamais qui est le piégé. Est-ce vous ou le personnage principal du film ?
Exactement. J’aime me mettre en danger, pour en savoir plus.

C’est ce que vous aviez répondu à l’enquête de Libération sur “Pourquoi filmez-vous ?” : “Pour en savoir plus”, non ?
Oui. J’avais prévenu Serge Daney qu’il serait surpris, mais il était sidéré et me disait : “Tu veux en savoir plus sur le cinéma ?” et je lui avais répondu : “Non, je veux en savoir plus.” (Rire)

Koko, le gorille qui parle (1978), ce film sur une étudiante en psychologie américaine, Penny Patterson, qui parvient à apprendre la langue des sourds à un gorille, est peut-être votre documentaire le plus émouvant.
Koko, c’est la découverte, pour moi, de la dimension exceptionnelle de la pensée des animaux, du fait qu’ils peuvent éprouver de la douleur, des émotions, tout ce qui est apparu dans la philosophie dans ces années-là. Je sentais qu’il y avait une chose importante qui était en train de sortir dans la conscience humaine.

Il y a beaucoup de gens jeunes, par forcément cinéphiles, mais qui sont antispécistes et qui adorent ce film, qu’ils jugent important.
Pour moi, c’est devenu tellement important que j’ai travaillé trois ans au lieu de deux sur ce film. Parce que j’ai suivi à travers le monde toutes les réunions de spécialistes qui travaillaient sur ce sujet. J’ai suivi l’évolution de cette conscience. Ça m’a passionné.

Vos centres d’intérêt sont si divers, qu’on se demande si vous passez à autre chose et si vous abandonnez votre sujet quand le film est terminé.
Je ne peux pas l’abandonner. Il fait partie de mon apprentissage. On peut dire que Ricardo et la peinture est mon premier film sur le bien, mais j’ai peur de le dire parce que les films sur le bien, je ne les aime pas trop. (rires) Ce qui me passionne, c’est l’acharnement de Ricardo à faire ce qu’il doit faire. Uniquement. À ne pas perdre du temps dans des vernissages, etc. Il ne fait rien d’inutile pour son art. Et il ne se sacrifie pas non plus. Il le fait dans la joie, très naturellement. Comme Rohmer, par exemple, il ne prendrait jamais un taxi, ou il n’irait pas au restaurant. Perte de temps et/ou d’argent.

C’est un rapport à la consommation ?
Un rapport à l’économie : l’économie, c’est pour continuer son art. Pour Rohmer, c’était pour continuer à faire des films pas cher. Il n’y a que les choses essentielles qui sont payées. Ils ont une attitude qui est assez admirable, parce que naturelle, une volonté qui s’est fabriquée d’elle-même.

Vous fonctionnez comme ça, vous, de cette manière “monacale” ? Ou il vous arrive de faire des choses inutiles ?
Oui, oui, bien sûr. Je ne refuse pas les plaisirs de la vie. (rires)

Vous voyagez toujours autant ? Vous m’aviez dit que vous ne restiez jamais plus de quinze jours quelque part ?
Oui, “Quinze jours ailleurs”, une formule que j’ai volée au titre d’un film de Vincente Minnelli (tourné en 1962) que j’aime beaucoup. Je voyage encore pas mal, oui. Bon, quand on fait un film, on reste plus de quinze jours, bien sûr. Ça fait deux ans que je suis sur Ricardo et la peinture. Je vis à Lausanne maintenant, mais je suis à Paris pour le film. Et je suis très impatient, dès que le film sera sorti, de repartir à New York, où je ne suis pas allé depuis quatre ans.

Mais vous avez passé plus de temps à Los Angeles qu’à New York, non, puisque vous avez tourné plusieurs films à Hollywood ?
Non, parce que j’ai toujours fait attention à vivre à New York, même si je travaillais à L.A. Parce que, même quand je tournais en Californie, je me débrouillais souvent pour faire le montage à New York, comme sur Barfly ou Le Mystère von Bülow. Parce que je voulais être loin d’Hollywood. Là-bas, ils viennent frapper à votre porte, on ne peut pas refuser de leur ouvrir la porte et ils commencent à faire des demandes. Au téléphone, c’est plus facile… (rire).

Il y a des courants très distincts entre vos films américains, les films français, les films tournés dans d’autres pays, comme La Vierge des tueurs en Colombie, vos documentaires et vos fictions…
Pour moi, c’est pareil. Dans le cinéma américain, il y a des genres intéressants à explorer, et je l’ai fait. L’unité, pour moi, c’est que je suis passionné par les gens, les personnages, qui se révèlent dans des conflits. En gros pour moi, tourner des films, c’est trouver des bons rôles pour des acteurs. Avec en plus une volonté de réalité documentaire.

Vous vous sentez plus en danger quand vous tournez en Colombie dans un ghetto de la drogue, à Hollywood, ou en Ouganda face à un dictateur ?
(Rire) Je pense que le dictateur et la Colombie sont plus dangereux. À Hollywood, on risque d’être viré, c’est tout. D’ailleurs, je me sers de cette arme contre eux. Quand on m’a demandé, quand je tournais JF partagerait appartement, de ne pas changer la couleur des cheveux d’une des deux actrices principales… C’était pour moi une clef du film, ce changement de couleur. Et ils sont venus me dire que ce n’était pas possible… Alors je leur ai dit : “Dans ce cas-là, il faut que vous trouviez un autre metteur en scène…” Ça, c’est la phrase qui tue, à Hollywood. Normalement, on ne peut pas dire ça. J’ai dû la dire une ou deux fois. J’étais toujours prêt à la sortir, j’avais toujours par contrat le final cut, et j’étais toujours associé à quelqu’un qui me pilotait : “Tu peux faire ça, mais pas ça, etc.”, c’était mon associée, Suzan Hoffmann, qui retravaillait tous mes scénarios, et on affinait ensemble les scripts. C’est un partenariat qui a duré pas mal de temps et qui était passionnant.

Vous avez aussi tourné un épisode de la série Mad Men…
Je voulais voir comment ça se passait. Je ne voulais pas du tout mettre ma marque. Je me suis mis au service de l’entreprise. Je ne voulais pas que ça déteigne avec le reste de la série. Je sentais que souvent le problème, dans les films, c’est de tourner très vite parce qu’on n’a pas d’argent. Et je me suis dit que j’allais aller à la source pour comprendre comment ils faisaient. Parce qu’un épisode d’une heure se tourne en cinq jours ! Et en plus, avec des extérieurs, 200 figurants… cinq jours de superproduction.

Votre plus grande force, c’est une capacité extraordinaire d’adaptation, dans des milieux très différents les uns des autres. Est-ce qu’avoir grandi dans différents pays (Iran, Colombie, Espagne) vous aide à trouver une aisance partout ?
Ce n’est pas à moi de le dire, mais c’est très possible que je sois très curieux, aussi. Je veux toujours en savoir plus, sur les pays, les gens, les problèmes. Et puis je parle couramment l’anglais, l’espagnol, le français.

Est-ce que vous avez le sentiment d’appartenance à quelque chose ? Est-ce que vous avez l’impression d’être parisien, d’appartenir au cinéma français ?
Bien sûr. J’ai découvert le cinéma en France, à la Cinémathèque française. Mais en même temps, j’ai découvert le cinéma à partir des films d’Hollywood, aussi. C’est une sorte de double appartenance. Et puis, j’ai beaucoup aimé les films de Kiarostami, qui m’a fait découvrir des tas de choses. Donc, on ne peut pas tellement m’assigner.

Comment les avez-vous rencontrés, les cofondateurs des Films du Losange avec vous, Éric Rohmer et Pierre Cottrell ?
Pierre Cottrell était au lycée Henri IV avec moi, nous étions pensionnaires. On partageait tout et nous étions très amis. Quand j’ai commencé à vouloir travailler dans la production, il m’a suivi. Éric Rohmer, c’est simple : j’étais cinéphile, dans les années 1960, avec Bertrand Tavernier, Patrick Brion, etc. La génération post-Nouvelle Vague. On discutait cinéma tous les soirs après les séances, je ratais le dernier métro, je rentrais à pied, etc.

Et Rohmer ?
Mon idole, c’était Rohmer, et je voulais le rencontrer. Je lisais tous ses articles passionnément. Alors, je suis allé aux Cahiers du Cinéma, 116 avenue des Champs-Élysées, au-dessus du cinéma George V, à l’époque. Sous prétexte de trouver un vieux numéro, et en réalité pour le rencontrer. Il était là, on a commencé à parler, et nous avons sympathisé. Je suis revenu, on s’est revu, j’ai commencé à bricoler, à l’aider, et un jour, il m’a expliqué sa situation. Il avait tourné Le Signe du lion, que j’avais vu plusieurs fois. Mais le film avait été un échec, et il ne savait pas trop comment continuer à faire des films. Il m’a dit : “Je vais chercher le moyen de faire des films sans argent, et comme ça, je pourrai faire mes films.” Le premier fut La Boulangère de Monceau, 26 minutes, où j’ai joué gratuitement.

Tous les films étaient tournés en 16mm, qui était un format semi-professionnel, pas en 35mm, en noir et blanc, jusqu’à La Collectionneuse, où j’ai dit qu’il fallait qu’on passe à la couleur, parce que ça devenait presque aussi cher de tourner en 16mm noir et blanc et de gonfler ensuite le film en 35mm que de tourner directement en 35mm couleurs. Mais on tournait peu. Comme chez John Ford, tous les plans étaient très planifiés à l’avance et on faisait le minimum de prises. On ne “se couvrait pas”, comme on dit, en tournant des plans inutiles et des kilomètres de pellicule. Et on réussissait aussi à tourner un plus que ce qui était indiqué sur les boîtes de pellicule. Pour La Carrière de Suzanne, par exemple, qui fait 52 minutes, nous n’avions utilisé que 53 minutes de pellicule ! Nous n’avions pas d’argent pour le développer. Je ne sais plus comment nous avons fait, mais nous avons récupéré le négatif, peut-être en payant. Peut-être (rires). Ou alors nous nous sommes endettés, je ne sais plus. C’était le seul frais, le développement du négatif. La caméra nous avait été prêtée, on n’allait jamais au restaurant, on ne prenait jamais de taxi, le son n’était pas direct. Les acteurs qui venaient gentiment faire de la figuration n’étaient pas payés, et nous n’avions même pas de quoi leur offrir un café… On peut dire que tourner un film “sans argent”, c’est ça. Il a fallu attendre Ma Nuit chez Maud pour que nous puissions tourner en son direct, ce qui était très important pour Rohmer, évidemment.

À partir de quand avez-vous pris un peu de distance avec la production pour devenir réalisateur ?
J’ai tourné exactement mon premier film, More, au moment où Rohmer allait tourner Ma Nuit chez Maud, qui s’appelait à l’époque La Fille à bicyclette. Pour le produire, j’étais allé à la télévision (l’ORTF) pour essayer d’obtenir un cofinancement. Le type qui m’a reçu a jeté le scénario La Fille à bicyclette par terre en me disant : “Je vais être franc avec vous : c’est du théâtre filmé. Nous, on n’en veut pas.” (Rires) Sous-entendu :“à la télévision, on fait du vrai cinéma” (rires). Et j’ai dû ramasser le scénario et je suis reparti. Nous n’avons pas pu tourner Ma Nuit chez Maud cet hiver-là, mais le suivant. Nous étions effondrés. Je suis presque sûr que nous avions déjà l’accord de Trintignant. Donc ce type a refusé de nous aider à cause du scénario et de sa détestation de ce qu’il appelait le ”théâtre filmé”, évidemment pas à cause de Trintignant, qui était déjà un acteur très connu. L’ironie, c’est que cet homme-là est peu après devenu patron chez UGC, et que la distribution de Ma Nuit chez Maud avait été dealé avec UGC avant son arrivée, grâce au fait que Trintignant jouait dedans. Et donc, cet homme est arrivé chez UGC avec un grand succès public, Ma Nuit chez Maud, ce film qu’il n’avait pas voulu aider. (Rires) Il en était très fier. J’ai oublié son nom, je ne le fais pas exprès… Mais je suis content de l’avoir oublié ! (rires)

À partir de quand avez-vous pu travailler avec une certaine aisance, au Losange ?
Ma Nuit chez Maud ! Qui fut un immense succès. Le monde nous appartenait du jour au lendemain. Et j’avais tourné mon premier film, More.

Les films de Rivette, vous étiez impliqué dans leur production ?
Ah oui, beaucoup ! À l’époque, au début des années 1960, je passais tous les après-midis aux Cahiers du cinéma, dont Rohmer était le rédacteur en chef, pour le voir. Rohmer rentrait chez lui en fin de journée, et j’allais souvent dîner avec Jacques Rivette ou André S. Labarthe dans le bistrot d’en-bas. J’étais très intéressé par tout ce qu’il disait, par ses projets de films. Mais, quand il y a eu le coup d’état aux Cahiers [en 1963, Jacques Rivette prend la place de Rohmer, qui est viré – ndr], c’est un drame. Rohmer n’avait pas d’argent. Il avait un salaire de misère aux Cahiers. Il avait une femme et deux enfants, mais il y arrivait. Mais, en même temps, les Cahiers n’arrivaient pas à trouver l’argent pour le virer… ça s’est éternisé, à un moment où je ne pouvais plus être proche de Rivette. Et ça a dû durer six mois. Je disais à Rohmer : “Comment va-t-on faire ?”. Et Rohmer me répondait : « Oh, mais c’est très simple : on va fonder une autre revue – un peu plus à droite…” (Rires) Je n’étais pas d’accord : “C’est aberrant, on a déjà fait plusieurs films ensemble, on peut continuer à en faire. Les films s’appellent ‘Les six contes moraux’, et nous n’en avons tourné que quatre ! Il faut continuer. Je ne suis pas d’accord. Je vais fonder une société de production. Nous quittons les Cahiers et nous faisons des films. Pour vous, pour moi, peut-être pour Jean Douchet aussi.”

Quand les Films du Losange ont commencé à produire les films de Rivette, ce n’était pas un problème, pour Rohmer ?
C’est ça qui est passionnant : justement, quand on a commencé à produire Rivette, ce qui était toujours risqué financièrement. J’hésitais. Rohmer me disait : “Il faut absolument produire Rivette, il est le cœur du cinéma moderne, il est le cinéma moderne. Il faut que nous soyons derrière ce cinéma.” J’étais drôlement étonné. Parce que quand même, Rivette avait quand même mis à la rue Rohmer et Douchet.

Mais l’admiration de Rohmer pour Rivette faisait qu’il n’était pas rancunier ?
Voilà. Rohmer ne me forçait pas, mais il était véhément, décidé. Je lui disais que c’était risqué, d’un point de vue financier, mais il s’en moquait. Alors que lui ne prenait jamais aucun risque sur ses propres films, il me poussait à prendre des risques pour Rivette (rires). C’est quand même extraordinaire : j’étais très impressionné.

Parlez-nous de votre amitié avec Charles Bukowski…
Avec plaisir. J’étais en train de faire le montage de Koko le gorille qui parle, à San Francisco, où j’avais tourné le film, et un ami ma conseillé de lire Bukowski, en me disant : “C’est un écrivain de Los Angeles, pas de San Francisco ! ». Ce qui signifiait : pas un un écrivain beatnik, contestataire, mais un écrivain qui fait partie du monde ouvrier. Donc ça m’a fasciné d’emblée. Et j’ai lu toute son oeuvre, avec une vraie passion. Je me suis dit qu’il fallait que je le rencontre et lui demander s’il voulait faire un film. Je ne trouvais pas son numéro. Personne ne voulait me le donner, même les gens qui l’avaient. Alors, j’ai pris un détective, un autre personnage extraordinaire sur lequel j’ai failli faire un film. Il a trouvé son adresse et son numéro de téléphone. Je l’ai appelé : “Bonjour, je suis cinéaste, vous ne me connaissez pas, mais je veux faire un film avec vous, je suis prêt à vous payer, c’est très sérieux.” Il me dit : “No, forget it” et il raccroche (rires). Je réfléchis, et cinq minutes après, je le rappelle. “Excusez-moi, c’est encore moi. Mais vous êtes né à Hollywood donc j’imagine que lorsqu’on vous parle de cinéma, vous avez quelque chose de négatif sur le cinéma. Mais je vous dis que le cinéma est un art important. Pas aussi important que la littérature, mais quand même. Je veux faire une œuvre de respect pour vous, je ne veux pas vous exploiter.” Il me répond : “Venez ce soir.” Je suis venu, et ensuite, on ne s’est plus quittés pendant des années. On a mis sept ans à financer Barfly. Personne n’en voulait. PERSONNE. Il me faudrait des heures pour vous en parler.

Barfly a été un succès, finalement ?
En Amérique, non, mais un succès d’estime. Moi, je m’attendais à des prix, quand on est allés à Cannes présenter le film, avec Faye Dunaway et Mickey Rourke. Ensuite, j’ai rencontré des gens qui font du théâtre d’avant-garde en Russie et qui me disaient : “Pour nous, Bukowski est notre bible.” À Medelin, j’ai rencontré un type qui sortait de prison et qui me disait que tout le monde lisait Bukowski en prison ! Il y a un culte de Bukowski.

Mickey Rourke et Faye Dunaway étaient là dès le début du projet ?
Non, il y a eu beaucoup de castings, de tentatives, en sept ans (rires). Le moment le plus décevant, c’est que même avec ces deux acteurs là, j’avais du mal à trouver de l’argent. Alors que Rourke, à l’époque, sortait de Neuf semaines et demie : il était une star !

Quel est le film de vous dont on vous parle le plus, aujourd’hui ?
La Vierge des tueurs, Barfly, L’Affaire von Bülow reviennent souvent dans les discussions. More aussi.

J’adore un de vos films, Before and After, qui n’a pas eu beaucoup de succès d’ailleurs. Est-ce que vous avez un attachement particulier à ce film ?
Ah oui ! Pour moi, c’était un film touchant. Et je trouvais assez dément de le produire pour un studio, parce que c’était vraiment un film d’auteur étranger… Ça analysait la culpabilité, etc. C’était très subtil. Le film s’est fait parce que certains grands acteurs ont accepté de le faire, comme Meryl Streep et Liam Neeson.

Edward Furlong était extraordinaire dans le film.
Je peux le dire aujourd’hui : j’ai fait à l’époque un choix surprenant. J’ai choisi Furlong, plutôt que Leonardo Di Caprio, qui était déjà plus connu que Furlong.

Ah bon ?!
Oui. J’ai imposé Furlong, qui était moins connu, plus bizarre, plus crédible dans le rôle d’un criminel. Before and After, c’est intéressant. On avait lu ce roman, avec Suzan, et on décide d’en faire un film. La Columbia, je crois, dit d’accord, on va acheter les droits et faire écrire le scénario par tel scénariste. Et ça devait se passer en hiver, mais, comme pour Ma Nuit chez Maud, il n’y avait pas de neige. J’avais Liam Neeson et Meryl Streep, mais pas de neige, alors on attendait, ce qui est toujours très dangereux. Du coup, on a changé de studio et on est allé tourner ailleurs. Donc ça n’a été qu’un film à problème, parce que c’est un film d’art européen, et qu’aller se balader ce genre de film avec des grandes stars, ce ne sont pas les grandes stars qui aident. L’Enjeu, c’était plus simple à faire. Mais pas facile non plus, parce qu’ils trouvaient qu’il y avait trop de scènes d’hôpital. L’Enjeu, c’est le film sur lequel j’ai eu le plus de problèmes. Mon montage final n’a pas été accepté. Ils sont venus prendre le négatif et ils ont fait leur montage qu’ils m’ont envoyé. Ma réponse a été très simple : “Si vous acceptez, je suis d’accord de mettre mon montage dans une salle et le vôtre dans une salle à côté avec un public identique. Si votre montage plaît plus au public que le mien dans les tests et les sondages à la sortie de la salle, je me plierai à votre volonté.” Ils ont accepté et j’ai gagné. (Rires)

Bravo !



Source link : https://www.lesinrocks.com/cinema/barbet-schroeder-entretien-avec-un-createur-eclectique-600536-14-11-2023/

Author : Jean-Marc Lalanne et Jean Baptiste Morain

Publish date : 2023-11-14 16:20:03

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Hyper Weekend Festival : la soirée Qui Va Piano Va Sano dévoile sa programmation

Hyper Weekend Festival : la soirée Qui Va Piano Va Sano dévoile sa programmation



Le rendez-vous est pris à 20h à l’Auditorium de Radio France. Vendredi 26 janvier 2024 aura lieu la soirée Qui Va Piano Va Sano qui ouvrira l’immanquable Hyper Weekend Festival et sa programmation éclectique élaborée par Didier Varrod avec le label Microqlima.

Fidèle à son cadre d’exception, Qui Va Piano Va Sano invite des artistes à interpréter une sélection de leurs titres piano-voix. Autant de générations, que d’horizons musicaux se rencontreront ainsi le vendredi 26 janvier afin d’assurer une nouvelle fois une délicieuse émulation créatrice. On se réjouit de retrouver Ibeyi, les figures incontournables du rap Meryl et Luidji. Focus sur une nouvelle scène pop française avec Claude et Piche. La brillante Alice Taglioni et l’étonnant Yamê seront également de la partie, sans oublier Camélia Jordana et Sheila. À vos agendas, la soirée promet d’être belle !

Soirée Qui Va Piano Va Sano, vendredi 26 janvier 2024, 20h à l’Auditorium de Radio France. Prenez vos billets ici !



Source link : https://www.lesinrocks.com/musique/hyper-weekend-festival-la-soiree-qui-va-piano-va-sano-devoile-sa-programmation-600631-14-11-2023/

Author : violette gauthier

Publish date : 2023-11-14 14:49:07

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Il et elle ont créé l’inoubliable “The OA” : rencontre avec Brit Marling et Zal Batmanglij

Il et elle ont créé l’inoubliable “The OA” : rencontre avec Brit Marling et Zal Batmanglij



Comment aimer, penser, désirer, à l’heure de l’intelligence artificielle ? Comment continuer à ressentir dans un monde qui exige parfois de négliger les affects ? Comment, tout simplement, continuer à faire de bonnes séries ? Le duo créatif haut perché a accepté d’évoquer les thèmes majeurs de la série. Chacun·e se répond, rebondit sur les idées de l’autre, un peu comme sur les plateaux de tournage, où les compères échangent constamment les rôles et se partagent la réalisation des épisodes.

Votre première et magnifique série, The OA, a été annulée par Netflix après deux saisons. Certain·e·s ne s’en sont toujours pas remis·es, dont moi. Et vous ?

Zal – Nous avons des sentiments forts concernant le fait que The OA se soit terminée, même si l’expérience globale a été excitante, car nous avons pu saisir la vague à une époque où Netflix prenait beaucoup de risques. C’était exaltant de pouvoir façonner quelque chose d’original et différent et de le voir diffusé partout. L’opportunité était dingue. Mais pour nous, The OA n’est pas morte. C’est comme une fleur qui a besoin de plus d’eau et de soleil.

Brit – J’ai aussi envie de penser à The OA comme une entité dormante. On dit que certaines graines peuvent attendre dans le désert durant plusieurs décennies. Quand le taux d’humidité dans l’air change, la graine germe à nouveau. On ne sait jamais quelles conditions pourraient changer.

Comment en êtes-vous arrivé·e·s à proposer Un meurtre au bout du monde ?

Brit – Pendant la deuxième saison de The OA, une amie a été invitée à une retraite tech organisée par un milliardaire reclus et son récit nous a fasciné. Tout cela semblait connecté à notre travail en cours, mais nous n’avions pas trouvé comment l’inclure. La petite graine est restée plantée dans notre jardin intérieur. Quand The OA a été annulée, cette graine avait déjà grandi. Au moment où nous étions prêt·e à passer vraiment à autre chose, elle était carrément devenue une fleur. Le personnage de Darby Hart est apparu comme cette fleur déjà robuste, prête à être coupée et placée dans un vase.

La série mélange plusieurs récits dans des temporalités différentes : la retraite organisée par le milliardaire, mais aussi la relation entre Darby et Bill, deux jeunes détectives obsédés par le fait d’élucider des crimes non résolus. Comment avez-vous tout connecté ?

Zal – Dans la retraite en Islande, les personnages amènent des expériences de vie sauvagement différentes. Darby a grandi dans le Midwest avec peu de confort matériel, elle n’est probablement jamais sortie des États-Unis. Avec Bill, il et elle se sont rencontré·e·s dans des circonstances macabres, mais se retrouvent à des milliers de kilomètres. Il y a ce contraste très fort entre leurs vies d’avant et celles d’aujourd’hui. À cause d’Internet, je pense que l’on vit de manière scindée, comme si nous avions des existences multiples et simultanées.

Dans votre esprit, le passé et le présent se répondent sans s’opposer ?

Zal – Brit est arrivée à une session d’écriture en affirmant que nous devions concevoir le temps de façon elliptique plutôt que linéaire dans Meurtre au bout du monde. C’est vrai que l’histoire de Darby et Bill n’est pas conçue à travers des flashbacks classiques. Pour nous, les deux récits, leur rencontre et la retraite, existent simultanément. Nous avons l’habitude que le passé éclaire le présent, mais nous voulions que le présent, ici, informe le passé.

Les transitions entre époques sont belles : les images se parlent, se métamorphosent l’une l’autre, l’idée de causalité entre passé et présent est dépassée.

Brit – La série entière est conçue sur cette idée. Nous avons imaginé l’hôtel de façon circulaire pour qu’il représente la roue du temps. Darby en a la maîtrise, presque malgré elle : elle voyage en arrière et en avant. Beaucoup des transitions dont vous parlez figuraient déjà dans le scénario. Le son du vent devait agir comme un courant, presque un personnage qui nous mènerait de l’espace glacé d’Islande au désert de l’Ouest américain. Une vitre derrière le personnage se met à branler subitement, alors que dans le passé, Bill va ouvrir une fenêtre… Parfois, les transitions ont été pensées durant le tournage, comme celle que Zal a improvisée alors que je n’étais pas sur le plateau : Darby ouvre une porte et fume un joint, qui la ramène psychiquement à un autre moment où elle était défoncée dans le passé. Zal a imaginé un point de montage, où les visages de Darby et de Bill se répondent que j’ai trouvé magnifique. C’est une question intime pour moi. Je ne crois pas que le passé meure vraiment, on ne fait qu’y insuffler de la vie.

Vous parlez du vent et de courants. Devant votre série, j’ai le sentiment d’être sur une plage devant les vagues du récit. Il y a de longues scènes, une narration enveloppante, avec du ressac… Parfois, deux personnages s’échappent, comme s’il fallait inventer un rythme alternatif à l’intérieur de la narration.

Zal – Je ne sais pas si la notion de vagues était celle qui nous occupait consciemment, mais elle reste la plus correcte pour décrire le récit, qui possède des qualités liquides. Nous étions en recherche constante de fluidité.

Brit – Quand vous dites vagues ou fluidité, je pense à ce qu’on appelle les “espaces liminaires”, ces lieux sans connexion apparente avec le reste du monde où tout est possible, que ce soit un couloir vide, un paysage étrange… Ils permettent à de nombreuses sensations de se greffer entre elles. Ici, un moment où Darby frôle la mort peut la connecter au souvenir d’un orgasme. Nous avons essayé de trouver ces zones où emmener nos personnages : parfois, ils se défoncent et voient le monde différemment, parfois, nous les filmons au moment du coucher du soleil ou quand le jour se lève…

Un meurtre au bout du monde est portée notamment par deux acteur·ice·s splendies, Emma Corrin (Darby) et Harris Dickinson (Bill). Pourquoi elle et lui ?

Zal – Quand on se lance dans une nouvelle histoire, on cultive une analogie avec les conditions météo. On entretient notre jardin, on ressent une pluie fine, du brouillard, un orage… Nous avons cru à un moment que l’orage était trop fort. Nous avons présenté une première mouture du projet une semaine avant le premier confinement. Tout s’est passé en distanciel, sans interactions physiques avec les patrons de la chaîne FX. Ensuite, le tournage a eu lieu en Islande, censée être préservée de l’épidémie. Mais quand nous sommes arrivé·e·s, tous les gestes barrière ont été levés ! Enfin, au moment où nous avons bouclé la série, l’intelligence artificielle est devenue un sujet d’actualité, une nouvelle façon d’envisager nos vies, alors que nous en avions fait un sujet central de la narration. Énormément d’éléments extérieurs sont venus nous percuter, et cela devait se voir à l’image. Je souligne tout cela pour dire Emma et Harris ont eu le talent de refléter le monde dans lequel il et elle vivent, comme une incarnation du contemporain. Être jeunes à cette époque, sur ce plateau où chacun·e était masqué·e, ils l’ont vécu et nous l’ont transmis. Quand nous avons tourné les scènes du passé en Utah, tout le monde a pu enlever les masques, car nous étions en extérieur et cela a été une libération. Emma et Harris ont saisi intuitivement notre joie et se sont mis à hurler du Annie Lennox dans la voiture. Ils ont réussi à capturer un moment.

Brit – Dès les essais, quand j’ai vu Emma avec les cheveux teints en rose, Darby est apparue. Harris s’est emparé de Bill de la même manière. Le choix semblait évident. Il et elle sont resté·e longtemps dans la peau de cette jeune femme et ce jeune homme. C’est l’un des plaisirs de la série : plutôt que d’habiter un personnage pendant trente jours, on reste avec elle ou lui pendant des mois. Un échange métaphysique peut survenir. On devient cette personne, on prend des décisions dans sa propre vie avec les caractéristiques et les qualités qui lui sont propres (rires).

Quel est votre rapport à l’Intelligence Artificielle dont il est beaucoup question dans Meurtre au bout du monde ? Votre série n’est pas un plaidoyer contre la tech, mais une réflexion sur un monde nouveau.

Brit – Dès le départ, nous imaginions une méditation sur la technologie et la manière dont elle nous apporte beaucoup et nous enlève à la fois. Quand on a commencé la fac, le logiciel de montage Final Cut Pro est devenu accessible sur un ordinateur portable, les caméras ont changé, on pouvait tourner un film plus facilement. Nous sommes devenu·e·s des artistes visuel·le·s grâce aux avancées de la tech. Mais, il existe aussi des dangers que nous pointons. Nous avions déjà frôlé ce sujet dans la deuxième partie de The OA, mais cette fois, nous nous sommes lancé·e·s en voulant mettre en scène un milliardaire de la tech. Pas grand monde ne nous disait que c’était une bonne idée ! Au départ, quand on rendait un scénario avec l’expression “deep fake”, il fallait expliquer de quoi on parlait. Maintenant, ce n’est plus la peine. Au moment du montage, nous avons utilisé cette technologie pour reproduire des voix. Chat GPT 3 venait tout juste de sortir. Il y a eu une collusion entre la réalité et la science-fiction du futur que nous imaginions. Meurtre au bout du monde est devenu la science-fiction du présent.

Vous avez façonné Meurtre au bout du monde avec John Landgraf et la chaîne FX. N’est-ce pas un des derniers espaces créatifs à Hollywood qui refuse la religion des algorithmes ?

Zal – John Landgraf et Gina Balian (respectivement directeur général et présidente de FX, NDLR) ont été très excellent·e·s pour nous accompagner dans l’écriture. C’était un peu comme écrire un roman et avoir un très bon éditeur new-yorkais !

Brit – Je pense que John Landgraf est rare et incroyable. Lors de notre première rencontre via zoom, il a commenté notre idée de façon si profonde, que le projet en a été immédiatement meilleur. Il a relevé ce qui n’était pas formulé, juste inconscient. Il a placé la barre très haut avec beaucoup de compassion. Cet engagement à Hollywood me semble très rare. Le but, pour beaucoup, consiste à plaire au plus grand nombre de façon globale, pour créer un modèle narratif réplicable, rapide, pas cher. Certain·e·s, heureusement, se battent pour que l’art du récit conserve sa fonction, qui est de faire circuler et de créer des idées, tout en gardant une envie de divertissement. Parfois, le monde est tellement compliqué qu’on aimerait juste se brancher en intraveineuse sur un contenu facile. Mais il s’agit de façonner la culture de nos sociétés, plutôt que de servir à tuer le temps.

Zal – Les streamers pensent à l’échelle du monde. Dans ce contexte, il n’a jamais été aussi important d’avoir des gardien·ne·s du temple, capables d’envisager les histoires de notre temps avec une certaine sagesse. Les avancées technologiques en cours nécessitent l’existence de personnes comme John Landgraf ou Gina Balian. On peut voir à quel point le court-terme guide les désirs de nombreuses entités, qui cherchent des formules. C’est un peu triste car sur le long terme, cette approche ne peut pas fonctionner et pourrait détruire l’écosystème qui permet aux récits contemporains de vivre.

Un meurtre au bout du monde est disponible sur Disney +.



Source link : https://www.lesinrocks.com/series/il-et-elle-ont-cree-linoubliable-the-oa-rencontre-avec-brit-marling-et-zal-batmanglij-600695-14-11-2023/

Author : Olivier Joyard

Publish date : 2023-11-14 14:59:06

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