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Les Inrocks

The Smile annonce un nouvel album pour janvier : succombez au single “Wall of Eyes”

The Smile annonce un nouvel album pour janvier : succombez au single “Wall of Eyes”



Après la sortie du single Bending Hectic, voici venu Wall of Eyes : une sublime introspection de cinq minutes accompagnée d’un clip aux influences buñueliennes réalisé par Paul Thomas Anderson. C’est l’image d’un naufrage, celui d’un humain errant dans un univers trop grand, parmi une foule de regards et de mouvements.

Incolore bousculade

The Smile nous offre aujourd’hui une ballade subtile : un pattern à la guitare acoustique soutenu par des percussions discrètes de Tom Skinner, la voix planante de Thom Yorke élevée par les chœurs, les décomptes, qui se confondent aux claviers et harmonies de Jonny Greeenwood. Le clip, en noir et blanc, de Paul Thomas Anderson, met en scène Thom York bousculé par l’extérieur, façon de délicatement nous rappeler que l’hyperactivité du monde n’est que source d’errance : tout n’est qu’un perpétuel dialogue avec soi-même.

L’album Wall of Eyes, réalisé et mixé par Sam Petts-Davies, a été enregistré entre les mythiques studios Abbey Road et Oxford avec la participation du London Contemporary Orchestra pour les cordes. L’impatience règne avant de pouvoir découvrir les 8 titres de ce nouvel album le 26 janvier prochain. 

Wall of Eyes de The Smile. Sortie le 26 janvier 2024. Disponible en précommande ici, et les dates de tournées sont déjà annoncées.



Source link : https://www.lesinrocks.com/musique/the-smile-annonce-un-nouvel-album-pour-janvier-succombez-au-single-wall-of-eyes-600517-13-11-2023/

Author : violette gauthier

Publish date : 2023-11-13 16:03:52

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Pitchfork Festival 2023 : on a exploré l’avant-garde

Pitchfork Festival 2023 : on a exploré l’avant-garde



Ponctuer un festival par l’avant-garde, voilà qui va de soi : c’est se tourner vers la nouveauté audacieuse, la découverte d’une flopée d’artistes niché·es dans l’antre de la sous-culture. Des musicien·nes dont l’univers s’est déployé sous nos yeux, dans une poignée de salles parisiennes choisies pour l’occasion. Ainsi, nous avons pérégriné, du XIe au XIIe, parcouru (une, deux, trois fois) la place de la Bastille – centre névralgique des festivités – pour rejoindre les différents concerts, définitivement prêt·es à se laisser happer par telle ou telle proposition.

Le temps de slalomer entre les festivaliers n’ayant pas pris les précautions d’usage en retirant leurs billets à 10 minutes de là, on pénètre au Café de la Danse le temps d’une bière et d’un concert de Jonah Yano, comparse de BadBadNotGood – et ça s’entend – pour démarrer idéalement les hostilités. Mais le véritable point de départ de notre Pitchfork Festival se situe à quelques encablures de là au Supersonic Records, salle adjacente de la maison-mère, pour assister au live des chouchous du magazine américain : Water From Your Eyes. Poseur ou introverti (c’est selon), le trio récemment signé chez Matador déploie un concert tendu et bruitiste (qui laisse quelques festivaliers sur le carreau). Avec le parlé-chanté distinctif de sa chanteuse Rachel Brown perçant sur des riffs stridents, Water From Your Eyes, c’est le son de la tension de celleux qui bandent les muscles et serrent les dents avant de pogoter.

New York City en plein Paris 

Retour à l’envoyeur. Lui s’est élancé sur scène face à un Café de la Danse au début clairsemé, qu’il n’a d’ailleurs pas tardé à retourner. À peine arrivé face à nous, The Dare s’est mû tout en rugissant, encerclé de ses boîtes à rythmes : une de part et d’autre. Il n’aura pas fallu attendre plus de deux morceaux pour que le public se densifie puis s’échauffe, quatre pour que Harisson Patrick Smith de son vrai nom fasse tomber la veste, cinq à peine pour qu’il lance un “Thank you for moving !” à l’intention d’une ribambelle de fougueux conquis·es – vingt ans à tout casser.

Car c’est là son cœur de cible, lui qui entend ranimer l’électroclash, faisant vibrer les cool kids de Manhattan au gré des soirées fiévreuses de Freakquencies – sa résidence de DJ – chaque jeudi soir. Un fragment pulsatile de ce qu’on imagine être le New York branché, ramené par son instigateur en plein Paris. Ainsi se déhanchaient des mirliflores à boucles d’oreilles (français, cette fois-ci), instagrammé·es par leurs comparses à l’acmé de leurs danses. Un clin d’œil à la volée, puis The Dare a achevé sa montée en tension en brandissant une cymbale qui s’était trouvée là. Une sacrée claque. 

Encore un peu sonné·es par ce que l’on venait d’entendre, on a foulé les trottoirs bondés de Bastille et ses terrasses pléthoriques en direction du Supersonic, pour d’autres New-Yorkaises dont on attendait beaucoup : Cumgirl8. Nécessité de jouer des coudes – malgré toute l’affection portée à cette salle, elle était visiblement trop étriquée pour contenir l’aura du quatuor – on est parvenus à se hisser à une place stratégique.

Avec ses faux airs de Siouxsie Sioux, la chanteuse principale et bassiste s’est aussitôt distinguée par sa prestance grisante et hypnotique. D’une voix parfois ingénue à la Wet Leg, mêlée à un sens de la subversion sauce Kathleen Hanna, Lida Fox et sa bande – Veronica Vilim, Avishag Cohen Rodrigues et Chase Lombardo – ont fait retentir un son corrosif aux contours parfois électroniques, sonnant le glas d’un post-punk trop souvent genré au masculin. Et par leurs danses lascives et clopes au bec, piétinées la bienséance tout autant que la loi Évin.

À la croisée des influences

Mais trêves de bavardages, on fonce directement dans le froid de Paris pour rejoindre, à quelques minutes de là, le concert de Kara Jackson, nouvelle voix sidérante du blues américain. Scotché·es par l’intimité qu’elle créée à travers ses folks songs, par le simple souffle qui s’échappe des enceintes, ou par sa voix qui se répand en échos, on se dit que, définitivement, le blues – notamment sur le bien nommé Dickhead Blues – n’est jamais aussi beau que lorsqu’il accepte d’être une langue vivante et de son temps. Moderne et atemporel.

Mais, avant de rejoindre le Supersonic, place-to-be du soir, on s’octroie un énième crochet sur la scène du Café de la Danse pour se faire les témoins du concert le plus délibérément fun de la soirée avec Tkay Maidza. Autrice d’un album de pop affranchie paru récemment, l’artiste australo-zimbabwéenne égrène rap, pop, R&B et musiques de clubs à un rythme effréné devant un public bien moins taiseux qu’à l’accoutumé. Un petit triomphe qui tient presque entièrement à la versatilité et à la personnalité irradiante de Tkay.

Dernière circonvolution du soir, donc, Le Supersonic, définitivement plus rempli et moite qu’auparavant. Entre le réputé poteau-obstructeur du lieu (dont les sévices sont d’ailleurs documentés, non sans humour sur les réseaux sociaux) et les dos couverts de cuir de grands gaillards, difficile de contempler le phénomène de nos yeux. On a d’abord aperçu d’abord sa chevelure bouclée, s’agitant au rythme frénétique du rock psyché qui retentissait puis, à force de quelques efforts, enfin vu Joe Love de tout son long, magnétique, affairé à sa guitare.

Sur scène, synthétiseurs et saxophone se conjuguaient à la perfection, insufflant une atmosphère définitivement brûlante – tempérée, heureusement, par des pluies de bière. Pogos obligent. Tandis que la foule sautait frénétiquement, et que des types qui ont déjà roulé leur bosse faisaient slamer des bacelles à l’énergie juvénile, s’est confirmée la proposition transgénérationnelle impulsée par les Londoniens. Lesquels disent d’ailleurs jouer “de la musique pour faire repousser [nos] cheveux”. Histoire d’inviter tout le monde, quel que soit l’état du cuir chevelu, à lâcher les chiens. Pari réussi.

Seconde soirée, entre surprises et attendus

S’il y avait bien une étape inéluctable de cette deuxième soirée d’avant-garde, c’était Bar Italia. Concert dont on a bien failli être privé·es, en atteste l’interminable queue qui se déployait (et cessait de s’allonger au gré des minutes) devant le Café de la Danse, alors que 20 h 30 se rapprochaient dangereusement. L’arrivée du trio londonien, on ne l’a pas vue de nos yeux, et les notes de leur premier morceau, c’est dans la ruelle bordant la salle qu’elles sont arrivées à nos oreilles. Une frustration vite dissipée, lorsqu’on a (enfin) pu accéder au lieu. Bondé, évidemment.

Réputés pour leur mutisme scénique, Nina Cristante, Sam Fenton et Jezmi Tarik Fehmi – accompagnés d’une bassiste et d’un batteur – étaient attendus au tournant. Côté public, il y avait là comme un parfum de défi : hurlements intempestifs entre les chansons (qui ont d’ailleurs arraché un sourire à Fehmi), sifflements et discussions à bâtons rompus à côté de nous, commentant les moindres gestes de l’un ou l’autre. Alors quand Punkt s’est achevé – morceau où Nina prononce un “I just want to lose control” prophétique – et qu’un effronté réclamait Jelsy, hélant à pleins poumons, elle a répondu : “Let’s see”. Fin d’un mythe ou récit du groupe qui tend à se réinventer ? Il y a même eu un “merci”.

Dans un autre espace-temps, on quitte l’attraction londonienne de notre soirée dominicale pour un autre chouchou de la rédaction. Ici pas besoin de se faufiler pour assister à la performance dépouillée de l’artiste originaire de Baltimore, Nourished By Time, qui ne s’est pas fait prier pour livrer l’une des prestations les plus marquantes de nos deux jours de pérégrinations. Mâchoire serrée (la Brigade des stups aurait certainement eu quelques questions), chant habité et loops minimales et désarticulées, il déploie, sur la scène de l’Atelier Basfroi, toute l’expérience mystico-DIY de son premier succès : l’album Erotic Probiotic 2. Une performance aussi chancelante, sur un fil, hantée et pourtant jamais pontifiante que ce dernier. Un miracle d’équilibre. 

Balade éternelle

En sortant de la salle, on était sans doute plus enclin·es à palabrer sur les performances auxquelles on venait d’assister, plutôt que d’enchaîner les concerts. Ceci étant, la programmation contenait un nom qui avait attisé notre curiosité : Lutalo. Direction alors Les Disquaires, scène feutrée et intimiste où l’artiste se produisait. Aux côtés d’une bassiste et d’un batteur – dont les épaules légèrement rentrées disaient la timidité –, c’est guitare électrique en mains que Lutalo s’est aventuré face à nous, balayant du regard un premier rang aussi enthousiaste qu’enivré. Allures d’indie kids avec leurs docs aux pieds et t-shirts rayés, les trois Minnésotains ont déployé un folk-rock léché, exécuté avec une pudeur propice. Et achevé de faire de la chaleur ambiante un éther lénifiant.

Mais, dans l’éventail de choix qui s’offrait à nous pour clôturer cette nouvelle édition du Pitchfork Avant-Garde, on s’en est remis au destin. Pas foncièrement attiré·es par la musique de Dumb Buoys Fishing Club, on donne sa chance au produit sur la scène du Pop Up du Label. Avec la certitude de ne jamais y revenir, on goûte pourtant l’épiphanie de ce concert aussi surprenant que réjouissant porté notamment par un sosie de Mac DeMarco aux airs de Matthew McConaughey qui se révèle à nous en chanteur R&B d’obédience nineties et visiblement fan des Neptunes et de N.E.R.D.  Un triomphe inattendu au goût de plaisir interdit dont l’euphorie nous amène sans heurts à la fin de nos pérégrinations annuelles du XIe arrondissement, les yeux encore écarquillés par l’absurdité de cette ultime bravade.



Source link : https://www.lesinrocks.com/musique/pitchfork-festival-2023-on-a-explore-lavant-garde-600391-13-11-2023/

Author : Louise Lucas

Publish date : 2023-11-13 13:57:29

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Alex Ayed, artiste, installe son atelier en pleine mer

Alex Ayed, artiste, installe son atelier en pleine mer



C’est un lieu commun un peu précieux et surtout éventé chez la plupart des artistes : “vit et travaille entre”. Comme si l’artiste, forcément, répondait à cette taxonomie d’usage, celle d’un romantisme perpétué à travers les siècles pour aujourd’hui surtout servir de cache-sexe à une précarité que personne ne veut voir.

Les cas sont rares où cette posture d’un nomadisme élu comme posture poétique, comme manifeste d’une liberté conquise aux forces asséchantes de la vie néolibérale, se confirme. Qu’elle soit tenue dans la distance, filée au travers des pièces, séries et expositions successive, et qu’elle s’incarne enfin dans une œuvre qui s’écrit et se lit dans la durée.

C’est le cas, et c’est presque un hapax, chez Alex Ayed. En 2016, l’artiste franco-tunisien diplômé des Beaux-Arts réalisait sa première exposition solo à la galerie Balice Hertling, alors sise à Belleville. Certain·es s’en souviennent peut-être : un souffle chaud, venu du désert, avait ramené une poignée de sable orange.

Du désert à la mer, histoires d’infinis

L’artiste, alors, avait posé le décor avec un simple sac de sport, qui avait servi à transporter le sable du désert. Non loin, un caméléon mort montait la garde sur un savon à l’huile d’olive. Comme les axiomes d’un conte oublié.

Comme les prémisses également d’une carrière à venir, passée à toujours s’en aller voguer ailleurs, en prenant soin de semer derrière soi les objets, personnages et cartes à moitié effacées de récits à inventer chacun et chacune, en l’absence de l’artiste déjà reparti dans son périple solitaire.

Au désert aura succédé la mer. Deux espaces, comme l’empreinte en négatif l’un de l’autre, que l’on tend à fabuler éternels. Deux espaces, pourtant, que l’ère contemporaine a récemment commencé à répertorier, mesurer, quantifier : topographies de l’inquiétude climatique.

À force de vouloir les contenir, ces lieux ont fini par perdre leur potentiel d’engloutissement. On ne s’y perd plus, on ne s’y sent plus submergé par l’immensité qui dépasse l’entendement et déborde l’individu. Sauf à venir consciemment réveiller et ranimer les mythes enfouis, passés, futurs, potentiels.

Des toiles et des voiles

Alex Ayed s’y attèle depuis trois ans déjà. Pour sa deuxième exposition en 2020-2021, à la galerie Balice Hertling toujours, il semait les premiers indices d’un souffle océanique. On y voyait apparaître les premières toiles réalisées à partir de voiles montées sur châssis, élimées par les vents et battues par la pluie.

Cet automne, l’artiste bénéficie de trois expositions conjointes. “Letters from Kattegat”, à la même galerie, met en lumière une série de nouvelles toiles murales, réalisées selon le même principe. Celles-ci ponctuent les deux étages de la galerie, chacune ouvrant sur une cartographie potentielle.

À partir d’elles, on imagine une navigation à vue, selon le principe de la dérive situationniste peut-être, à ceci près que chez ces derniers, il s’agissait de prendre la carte d’une ville donnée pour en arpenter une autre. Un fragment de voile, après tout, pourrait tout aussi bien servir à se repérer là où nulles rues ni routes ne prédéfinissent un cadastre. Entre elles, et comme à l’habitude d’Alex Ayed, prennent place d’autre éléments : une mouette – ou peut-être le goéland baudelairien ? –, une carte tâchée d’huile d’olive.

Pendant la semaine de la foire Paris + par Art Basel et dans le contexte de son hors-les murs, l’artiste installait un pigeonnier confectionné de bois d’olivier, argile et paille recouvert de chaux, manière par cette architecture traditionnelle d’offrir un répit en plein jardin des tuileries aux messagers volants.

“Vit et travaille en mer”

Simultanément à l’exposition à la galerie, une deuxième exposition reste visible jusqu’à début février à la Fondation Louis Vuitton. Dans l’espace réservé à la jeune création et au programme “Open Space” de la galerie 8, Alex Ayed présente la première partie de son Farewell Project [projet d’adieu].

Le jour du vernissage à la galerie, l’artiste avait en effet déjà mis les voiles. Il était parti à bord du bateau qu’il avait rénové, mettant à profit les années passées pour apprendre la navigation. Objectif : un tour du monde, au gré de ses expositions à venir. Et en attendant, à la fondation, la matière d’une œuvre évolutive.

L’artiste a en effet installé dans l’espace d’exposition une série de ready-made aux murs, mais surtout une antenne principale au centre. Celle-ci, équipée d’écrans, sera le lien entre l’artiste et les spectateur·ices : au jour le jour, il enverra des poèmes, observations d’un carnet de bord, sons et autres enregistrements.

On doit à la correspondance du psychanalyste Sigmund Freud avec l’écrivain Romain Rolland d’avoir, il y a un siècle, évoqué la notion d’un “sentiment océanique”. À savoir, le sentiment décrit comme un élan appartenant à l’humain primitif ou du moins prémoderne, souvent extra-occidental – cartésianianisme oblige – décrivant le sentiment de confusion et d’unité avec l’univers.

Une impression fusionnelle, spontanée, qui pourtant se prête ici, et par l’entremise du travail de l’artiste, également à des prolongements politiques : quelque chose comme une reconquête vernaculaire des techniques de survie, et de l’horizon malgré la pollution visuelle. D’ailleurs, certain·es l’auront peut-être remarqué : depuis, la biographie de l’artiste indique “vit et travaille en mer”.

Alex Ayed. Letters from Kattegat, jusqu’au 18 novembre à la galerie Balice Hertling et Alex Ayed : Farewell (Open Space #12) jusqu’au 19 février à la Fondation Louis Vuitton à Paris

Alex Ayed “Untitled (Sail LXV)” 2023 © Holly Fogg-Courtesy de l’artiste et Balice Hertling Paris



Source link : https://www.lesinrocks.com/arts-et-scenes/alex-ayed-artiste-installe-son-atelier-en-pleine-mer-600384-13-11-2023/

Author : Ingrid Luquet-Gad

Publish date : 2023-11-13 14:42:49

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Madonna, show grandiose et légère déception à Paris

Madonna, show grandiose et légère déception à Paris



On aurait bien aimé aimer. C’est-à-dire qu’on y allait dans de bonnes dispositions, avec l’excitation réelle de découvrir le Celebration Tour de Madonna à l’Accor Arena, soit le condensé de tous ses plus grands tubes, le résumé fiévreux de sa carrière dont on pourrait prendre pour lancement l’année 1982 et le single Everybody, même si en 1978 elle débarquait à New York pour devenir danseuse, y passait un casting pour Patrick Hernandez (Born to be Alive, pour rappel) et s’envolait en tournée européenne à ses côtés. Bref, l’idée de passer de la Danceteria du New York fin 1970 début 1980 à la période Mirwais en embrassant le bustier conique de Gaultier et l’influence du voguing, tout cela nous plaisait.

Vous nous voyez venir, l’enthousiasme fit légèrement pschiiiit. Pour commencer, il y eut près d’1h40 de retard pour des “raisons techniques”. Bon soit passons, ça peut arriver à tout le monde. Déboule enfin Bob the Drag Queen en maîtresse de cérémonie, sous les traits de Marie-Antoinette, chargée de lancer un show aux allures de gros, mais alors très, très gros gâteau à la crème pâtissière avec des fruits confits et alcoolisés. Déboule Madonna en mode madonne avec une auréole, drapée dans une longue robe noire, pour Nothing Really Matters, le début d’une sorte de vaste comédie musicale.

Queen of pop

Tout n’est pas à jeter, loin de là. Il y a de beaux passages dans ce Celebration Tour grandiose aux multiples écrans et catwalks dans le public. Il y a, notamment, la capacité de Madonna à asseoir la dimension méta de ce type de rétrospective nostalgique. Comme elle jouait des codes de genres – amenant Camille Paglia à la défendre dans les colonnes du New York Times début 1990 contre un autre pan féministe lui reprochant son auto-réification –, Madonna joue désormais avec sa propre mythologie. Elle donne ainsi vie à des doubles qui l’accompagnent tout au long du show : la Madonna qui déboulait à New York, puis celle de Like a Virgin, puis celle qui mimait la masturbation lors du Blonde Ambition Tour. Madonna a démultiplié les personnages, le raconte et réaffirme ainsi son statut de Queen of Pop que personne ne pourra plus lui enlever.

Loin d’une vision essentialiste de l’artiste féminine qui devrait placer le naturel – souvent confondu avec “la vérité” – au cœur de son projet artistique, Madonna enfonce le clou du travestissement, du fake, du changement, de la fluidité… bref de l’auto-détermination, l’auto-création, l’auto-célébration. Dans un grand moment du spectacle, la voici qui diffuse sur les multiples écrans un résumé accéléré de sa carrière à coups de photos, d’extraits d’interviews et de clips, de commentaires sur sa personne (par Beyoncé, notamment), d’extraits d’articles de presse, de reportages… Voilà, ce fut ça Madonna, la reine du scandale, qui clôt cette séquence en expliquant que son plus grand outrage est certainement celui d’être restée là, en place, de ne pas s’être éclipsée l’âge aidant.

Prise de parole

L’autre grand moment la voit naviguer dans les airs dans une nacelle de verre, chantant Live to Tell, alors que des panneaux diffusent des photos d’artistes morts du Sida : Keith Haring, Robert Mapplethorpe…- avant de laisser place à des photos d’anonymes. Des téléphones s’allument, Bercy se fait silencieux.

Que retenir d’autre ? Bien sûr, il y eut les retentissants La Isla Bonita, Ray of Light, Don’t Tell Me… Mais tout est bouffé par une dévotion aux “tableaux” scéniques. Des moines, une bande de faux punks cherchant à rentrer en boîte – et Basquiat se faisant recaler –, des boxeurs sur des rings, un combat entre des hommes enturbannés façon Dune et Madonna en reine orientale voilée… On ne comprend pas tout, et le manque de fluidité dans l’enchaînement des tableaux et des morceaux est flagrant. Le résultat est très poussif. Même la séquence de voguing où Madonna recrée un catwalk et attribue des 10 à celles qui enchaînent les mouvements – sa fille Estere comprise – fait un flop. Alors oui, elle cherche le contact, vraiment. Notamment en empoignant sa guitare pour reprendre I Will Survive… trop brièvement.

Elle prendra la parole à plusieurs reprises, et longuement. Une première fois pour raconter ses débuts à New York, combien elle repense à celle qu’elle fut à cette époqu, combien elle n’en revient pas du chemin parcouru. Une deuxième fois pour raconter avoir frôlé la mort et passé des jours sous oxygène à l’hôpital, mais avoir été sauvée par l’amour de ses enfants – qui l’accompagnent sur scène, l’une au piano, une autre au voguing, un troisième au solo de guitare électrique. “Je me sens comme Wonder Woman, je peux tout surmonter”, s’exclame-t-elle.

On la sent tout de même fragile, icône ayant vu la mort en face, ayant peut-être perçu que le grand divertissement ne pouvait sauver la chair, mais tout au plus assurer un semblant d’immortalité, les IA créant désormais la vie post-mortem. Plus le show avance, plus le rythme cahote, comme si elle jouait la montre, cherchant à en dire le plus possible en deux heures, nous entraînant soudainement dans un mash-up étrange de Billie Jean et Like a Virgin avec la silhouette de Michael Jackson et la sienne dansant en ombres chinoises, cherchant à nous éblouir à coups de chorégraphies, de déguisements, de performances, quitte à en oublier ce pour quoi nous étions aussi et surtout venu·es : ses chansons. Reste une forme d’auto-immortalisation fascinante, l’histoire d’une artiste qui n’aura eu de cesse de se bousculer.



Source link : https://www.lesinrocks.com/musique/madonna-show-grandiose-et-legere-deception-a-paris-600419-13-11-2023/

Author : caroleboinet

Publish date : 2023-11-13 11:26:31

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Timothée Chalamet célèbre la fin de la grève au Saturday Night Live

Timothée Chalamet célèbre la fin de la grève au Saturday Night Live



Émission iconique depuis près de cinquante ans aux États-Unis, le Saturday Night Live (SNL pour les intimes) accueille souvent les célébrités du monde de la culture pour faire la promotion de leurs œuvres à venir. La grève ayant interdit aux acteur·rices de parler de leurs films durant plusieurs mois, la fin de cette protestation a ainsi permis à Timothée Chalamet de se prêter à l’exercice du SNL.

Et l’acteur franco-américain a de nombreux projets à présenter : Wonka qui sortira le 13 décembre au cinéma, dans lequel il joue le célèbre chocolatier, mais aussi Dune Partie 2, prévu pour le 13 mars 2024 suite à un premier report… mais aussi une pub pour Chanel tournée par Martin Scorsese, dont on ne sait la date de sortie pour le moment.

L’IA, Kylie et Troye Sivan

La promotion du film Wonka a été entrecoupée de nombreuses interventions et gags, comme le veut la tradition de l’émission : en reprenant la chanson Pure Imagination (du film Charlie et la chocolaterie datant de 1971), Chalamet a changé les paroles pour fêter la fin de la grève, et inviter l’audience dans “un monde d’auto-promotion éhontée”…

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Parmi les autres moments forts : une parodie de Troye Sivan, une blague sur le danger de l’IA dans le cinéma (l’un des points les plus sensibles parmi les négociations entre acteur·rices et studios). Parmi les personnalités présentes à l’after-party officiel du SNL, la présence de Kylie Jenner s’est faite remarquer, et continue d’alimenter la presse people pour la relation qu’elle entretient avec Timothée Chalamet.

L’acteur, ravi de pouvoir désormais parler d’autre chose que de sa pub pour le parfum Chanel, tournera bientôt dans un nouveau biopic sur Bob Dylan, dans lequel il interprétera le rôle principal.



Source link : https://www.lesinrocks.com/cinema/timothee-chalamet-a-celebre-la-fin-de-la-greve-dans-son-saturday-night-live-600485-13-11-2023/

Author : Nicolas Moreno

Publish date : 2023-11-13 14:10:43

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L’autrice palestinienne Ahed Tamimi arrêtée par les autorités israéliennes

L’autrice palestinienne Ahed Tamimi arrêtée par les autorités israéliennes



L’icône de la cause palestinienne et coautrice du roman Ils m’ont appelée Lionne : le combat d’une fille palestinienne pour la liberté, Ahed Tamimi, a été arrêtée ce lundi 6 novembre en Cisjordanie par les forces israéliennes. D’après la BBC, les autorités l’accusent d’inciter à la violence et aux actes terroristes sur ses réseaux sociaux. L’autrice aurait écrit sur Instagram “boire le sang” et “manger le crâne” des colons.

Symbole de la résistance palestinienne

Sa mère dénonce quant à elle des piratages et des faux comptes : “Elle n’a pas écrit ça, ce profil Instagram ne lui appartient pas. Il existe des dizaines de comptes à son nom sur les réseaux sociaux, créés par des gens que nous ne connaissons pas” déclare-t-elle au Monde. Le compte où auraient été postés ces propos n’est plus accessible et le lieu dans lequel elle est actuellement détenue reste inconnu. Des associations de défense des écrivains, dont PEN International appellent Israël a révéler la localisation de la détenue et à la libérer “immédiatement et sans condition, tout en mettant fin à la pratique de détentions arbitraires des Palestiniens”.

En 2018, l’autrice avait déjà été condamnée à huit mois d’emprisonnement après avoir frappé deux soldats israéliens. Elle était alors devenue l’un des visages de la résistance palestinienne. Le cinéaste israélien Nadav Lapid lui avait même dédié un film en 2021, Le Genou d’Ahed, prix du Jury à Cannes cette même année.



Source link : https://www.lesinrocks.com/actu/lautrice-palestinienne-ahed-tamimi-arretee-par-les-autorites-israeliennes-600429-13-11-2023/

Author : Jolan Maffi

Publish date : 2023-11-13 11:33:12

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Grammy Awards 2024 : voici les nominés 

Grammy Awards 2024 : voici les nominés 



Cap sur 2024, quand se tiendra, comme chaque année, la cérémonie des Grammys. La soirée se déroulera le 4 février à la Crypto.com Arena de Los Angeles, et durant laquelle une poignée d’artistes se verront récompensé·es pour leur chanson, album ou performance. Avec trois nouvelles catégories ajoutées pour cette 66e édition – meilleur album de jazz alternatif, meilleur enregistrement de dance-pop, meilleure performance musicale africaine – ce sont pas moins de quatre-vingt-quatorze prix qui seront remis. 

Côté rock & musique alternative

Pour le prix du meilleur album rock, sont en lice : Foo Fighters avec But Here We Are, Starcatcher de Greta Van Fleet, les 72 Seasons de Metallica, mais aussi This Is Why de Paramore et enfin le brûlant In Times New Roman… de Queens of the Stone Age. Quant à la meilleure chanson, concourent : Boygenius avec Not Strong Enough, Foo Fighters et leur Rescued, Ballad of a Homeschooled Girl d’Olivia Rodrigo, Emotion Sickness de Queens of the Stone Age et enfin, Angry des Rolling Stones.

Un album de musique alternative sera aussi récompensé, parmi The Car d’Arctic Monkeys, The Record de Boygenius, Cracker Island de Gorillaz, Did You Know That There’s a Tunnel Under Ocean Blvd de Lana Del Rey et I Inside the Old Year Dying de PJ Harvey. 

Album et chanson de l’année

Le meilleur album de l’année sera l’un des suivants : The Record de Boygenius, The Age of Pleasure de Janelle Monáe, World Music Radio de Jon Batiste, Did You Know That There’s a Tunnel Under Ocean Blvd de Lana Del Rey, Endless Summer Vacation de Miley Cyrus, Guts d’Olivia Rodrigo, le SOS de SZA et Midnights de Taylor Swift.

Pour ce qui est de la meilleure chanson, se disputent What Was I Made For ? de Billie Eilish  – titre composé pour le film Barbie  –, Dance the Night de Dua Lipa, Butterfly de Jon Batiste,  A&W de Lana Del Rey, Flowers de Miley Cyrus, Vampire d’Olivia Rodrigo, Taylor Swift et son Anti-Hero et enfin : Kill Bill de SZA. Laquelle, avec ses sept nominations au compteur, semble se distinguer pour cette édition.



Source link : https://www.lesinrocks.com/musique/grammy-awards-2024-voici-les-nomines-600431-13-11-2023/

Author : Louise Lucas

Publish date : 2023-11-13 11:52:42

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Atteint de démence, Hou Hsiao-hsien se retire du cinéma

Atteint de démence, Hou Hsiao-hsien se retire du cinéma



Cette triste nouvelle a d’abord été annoncée par l’écrivain et critique Tony Rayns lors de la projection d’Un temps pour vivre, un temps pour mourir au Garden Cinema de Londres, ce 23 octobre. Atteint de démence, Hou Hsiao-hsien est contraint de se retirer du cinéma et ne pourra pas réaliser son dernier projet, Shulan River, sur lequel il travaillait depuis longtemps.

IndieWire a par la suite confirmé l’information auprès d’une source proche du cinéaste et du conservateur du Garden Cinema, George Crosthwait, qui a déclaré que le réalisateur taïwanais, âgé de 76 ans, “ne travaillera certainement plus jamais”. Bien que Hou Hsiao-hsien et sa famille n’ont fait aucune déclaration publique, le média américain rapporte que le bureau du cinéaste à Taipei était fermé depuis quelques temps et que son personnel avait été licencié, dont son bras droit, Chang Chuti.

The Assassin, qui avait remporté le prix de la mise en scène au Festival de Cannes de 2015, sera donc le dernier film du cinéaste. Il sera également crédité en tant que producteur sur Be with Me, le premier film de sa directrice artistique, Huang Wen-ying, avec qui il collabore depuis Good Men, Good Women (1995). Hou Hsiao-hsien, que la critique surnommait HHH, est l’auteur d’une oeuvre immense.

Une figure de proue de la Nouvelle Vague taïwanaise

Figure de proue de la Nouvelle Vague taïwanaise aux côtés d’Edward Yang dans les années 1980, il entre dans le monde du cinéma en réalisant des films commerciaux assez impersonnels, comme les comédies légères Cute Girl ou L’Herbe verte de chez nous.

Mais sa filmographie débute surtout avec le très beau Les Garçons de Fengkuei sorti en 1983. Débute alors une série de films largement autobiographiques parmi lesquels Poussières dans le vent en 1986 et surtout son premier chef-d’oeuvre, Un temps pour vivre, un temps pour mourir, en 1985. HHH se démarque déjà par sa manière de sculpter le temps en de longs plans-séquences, qui débordent largement de leurs fonctions narratives pour saisir au plus près les tiraillements et la mélancolie de la jeunesse taïwanaise.

Avec La Cité des douleurs en 1989, HHH s’éloigne de l’autobiographie pour peindre des fresques historiques plus amples. Le film compose avec Le Maître des Marionnettes et Good Men, Good Women une trilogie historique à travers laquelle se reflètent les bouleversements politiques qui touchent Taïwan au XXème siècle. HHH devient alors une figure importante du cinéma mondial ; en France, les Cahiers du Cinéma participent activement à sa reconnaissance, et notamment Olivier Assayas qui lui consacre un documentaire en 1997.

À la fin des années 1990, le cinéaste radicalise ses parti-pris formels et s’éloigne encore un peu plus de la narration traditionnelle avec des films comme Goodbye South, Goodbye, son vénéneux Les Fleurs de Shanghai ou encore son diamant Millennium Mambo en 2001, l’un des premiers chef-d’oeuvres du XXIème siècle.



Source link : https://www.lesinrocks.com/cinema/atteint-de-demence-hou-hsiao-hsien-se-retire-du-cinema-599029-25-10-2023/

Author : Robin Vaz

Publish date : 2023-10-25 09:44:56

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Jacques en plein syndrome de Stendhal au Louvre dans le clip d’“Absolve”

Jacques en plein syndrome de Stendhal au Louvre dans le clip d’“Absolve”



Plus d’un an an après son premier album L’importance du vide et toujours paré de sa tonsure signature, Jacques dévoile son premier morceau et clip de l’année avec Absolve, titre progressif à l’harmonie dense dont il a le secret. Pour l’occasion, l’artiste a eu l’opportunité de réaliser le clip au musée du Louvre pour un résultat hallucinant, où il s’embarque dans un voyage émotionnel puissant et résolument mystique à travers quelques unes des plus belles œuvres de la collection. Pour être tout à fait exact, Jacques est victime d’une expérience du syndrome de Stendhal à la beauté plastique folle.

Trop d’émotion !

Une expérience hors du commun qu’il décrit ainsi sur Instagram : “En 2015, dans mes interviews, je prétendais faire de la ‘musique transversale’ sans vraiment savoir de quoi il s’agissait, d’ailleurs c’est pour ça que j’ai arrêté d’en parler. Mercredi, c’est la sortie du clip d’Absolve, que j’ai fait en collaboration avec Paul Trillo au musée du Louvre. Croyez-le ou non, c’est en faisant ce projet que j’ai enfin capté ce que j’entendais par musique transversale.” Croyez-le ou non, c’est aussi en découvrant ce visuel que l’on comprend pleinement la démarche de Jacques de faire de la musique transversale.



Source link : https://www.lesinrocks.com/musique/jacques-en-plein-syndrome-de-stendhal-au-louvre-dans-le-clip-dabsolve-599033-25-10-2023/

Author : simondasilva

Publish date : 2023-10-25 09:48:15

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Neige Sinno toujours en lice pour le prix Femina

Neige Sinno toujours en lice pour le prix Femina



Neige Sinno, à qui nous venons de décerner le prix Les Inrockuptibles, reste parmi les favoris du prix Femina pour Triste tigre (POL). Les trois autres finalistes sont Pierric Bailly pour La Foudre (POL), Guy Boley pour À ma sœur et unique (Grasset), Agnès Mathieu-Daudé avec Marchande de sable (Flammarion). Nous saurons aujourd’hui à 13 heures, avec la publication de leur shortlist, si Neige Sinno restera parmi les finalistes du prix Goncourt, qui sera lui remis le lendemain du Femina, le 7 novembre 2023.

La sélection finale des romans français pour le prix Femina 2023 :

Jean-Baptiste Andrea, Veiller sur elle – L’Iconoclaste

Pierric Bailly, La Foudre – P.O.L

Guy Boley, À ma sœur et unique – Grasset

Agnès Mathieu-Daudé, Marchands de sable – Flammarion

Neige Sinno, Triste tigre – P.O.L

La sélection finale des romans étrangers pour le prix Femina 2023 :

Louise Erdrich, La Sentence – Albin Michel (traduit de l’américain par Sarah Gurcel)

Lidia Jorge, Misericordia – Métailié (traduit du portugais par Elisabeth Monteiro Rodrigues)

Han Kang, Impossibles adieux – Grasset (traduit du coréen par Kyungran Choi et Pierre Bisiou)

Maggie O’Farrell, Le Portrait de mariage – Belfond (traduit de l’irlandais par Sarah Tardy)

Robert Seethaler, Le Café sans nom – Sabine Wespieser (traduit de l’autrichien par Elisabeth Landes et Herbert Wolf)

La sélection finale des essais pour le prix Femina 2023 :

Négar Djavadi, La Dernière Place – Stock

Hugo Micheron, La Colère et l’Oubli – Gallimard

Nathalie Piegay, 3 Nanas. Saint Phalle, Bourgeois, Messager – Seuil

Perrine Simon-Nahum, Sagesse du politique – L’Observatoire

Marion Van Renterghem, Le Piège Nord Stream – Les Arènes

Joëlle Zask, Se tenir quelque part sur la Terre – Premier parallèle



Source link : https://www.lesinrocks.com/livres/neige-sinno-toujours-en-lice-pour-le-prix-femina-599072-25-10-2023/

Author : Nelly Kaprièlian

Publish date : 2023-10-25 09:55:37

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“Lovesongs” du Belge Loverman : un grand disque hivernal pour âmes sensibles

“Lovesongs” du Belge Loverman : un grand disque hivernal pour âmes sensibles



Loverman est le projet solo de James de Graef, ancien membre du groupe synthrock Shht. Pour ce premier album, le Bruxellois se met à nu en toute simplicité : une guitare, des arrangements de cordes impeccables et une voix grave, profonde. Une voix qui ne demandait qu’à être entendue par le plus grand nombre : à 8 ans déjà, le jeune James de Graef prêtait sa voix à Nemo, le célèbre poisson-clown dans la version flamande du classique de Disney, avant ce changement total d’univers pour son entrée dans l’âge d’homme.
D’une beauté crépusculaire, le dénuement poétique de ces onze titres (soutenus par quelques chœurs tristes) évoque Nick Drake, Leonard Cohen, mais aussi évidemment Nick Cave, auquel il emprunte son nom de scène inspiré d’un titre de l’album Let Love In. Ce superbe premier disque fait la part belle aux mélodies intimistes, le genre de morceaux qui nous entraînent à travers la nuit vers la première enseigne au néon d’un bar pour y épancher notre trop-plein d’émotions.
“Le chagrin d’amour est le point de départ de l’album”
Porté par une voix caverneuse et envoûtante, dans la lignée de celles de Leonard Cohen ou de Stuart A. Staples (Tindersticks), ce disque explore les tréfonds du cœur de son auteur, ses cicatrices et ses espérances. L’artiste confie d’ailleurs : “Le chagrin d’amour est le point de départ de l’album, mais ce dernier capture tout autant la joie et l’énergie que l’on ressent en communiant avec ses proches et ses amis dans un environnement extatique. Cette tendresse crée des moments d’une réelle beauté.”
Les quelques chanceux·ses ayant pu voir le chanteur sur scène sont déjà au courant des talents de performeur que nous réserve Loverman. Une chose est sûre, les prochains concerts ont des chances de marquer fortement les esprits.
Produit par Pieterjan Maertens et Jo Francken (connus pour leur travail avec Tamino), Lovesongs est le grand disque hivernal pour les âmes sensibles. Sans impudeur, son romantisme meurtri et son sens de la mélodie en font un premier essai plus que maîtrisé. L’acte de naissance d’un nouveau songwriter.
Lovesongs (PIAS). Sortie le 27 octobre. En concert à L’Aéronef, Lille, le 31 octobre.



Source link : https://www.lesinrocks.com/musique/lovesongs-du-belge-loverman-un-grand-disque-hivernal-pour-ames-sensibles-597828-25-10-2023/

Author : Arnaud Ducome

Publish date : 2023-10-25 10:00:00

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JO 2024 : Daft Punk ne participera pas à la cérémonie d’ouverture

JO 2024 : Daft Punk ne participera pas à la cérémonie d’ouverture



Après les déclarations ambigües de Thomas Jolly quant à la possible présence des Daft Punk pour la cérémonie d’ouverture des JO 2024, Internet s’est enflammé à l’idée du retour de ce duo mythique de l’électro français. Aujourd’hui, sur son compte Twitter, le metteur en scène a décidé de faire définitivement taire les rumeurs : “Mes propos ont été confus et ont généré beaucoup d’attentes. Je me dois de clarifier : après avoir échangé sur une possible présence à la cérémonie, la décision du groupe est de ne pas y participer. Je respecte cette décision et m’excuse de l’ambiguïté de mes propos.”

Au micro de Léa Salamé, le metteur en scène en charge des cérémonies d’ouverture et de clôture des JO 2024 avait déclaré que ce serait “très heureux qu’ils soient dans cette cérémonie”. Alors que la journaliste lui demande si des négociations ont eu lieu, il rétorque : “On ne peut pas ne pas penser aux Daft Punk quand on pense à une exposition internationale de la France.” Quelques minutes plus tard, il assumait avec malice avoir menti au sujet des Daft Punk, sans ajouter plus de précisions. De quoi ouvrir les portes à toutes les spéculations de fans, désireux de retrouver, même brièvement, le duo légendaire officiellement séparé depuis février 2021 après 28 ans d’existence.

Le Parisien a révélé hier soir que les Daft Punk avaient bien été contactés par le comité olympique. “On discute. Ils n’ont pas dit non, mais ils sont durs en affaire”, affirmait alors une source au quotidien.



Source link : https://www.lesinrocks.com/actu/jo-2024-daft-punk-ne-participera-pas-a-la-ceremonie-douverture-599048-25-10-2023/

Author : Jolan Maffi

Publish date : 2023-10-25 10:25:10

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Histoires de famille et modèles noirs : Henry Taylor enfin à Paris

Histoires de famille et modèles noirs : Henry Taylor enfin à Paris



Les premiers pas que vous ferez pour franchir le seuil de la galerie seront peut-être hésitants. Il y a de quoi : l’arpenteur·se, même confirmé·e, de lieux d’arts ne s’aventure que rarement du côté des Champs-Élysées. Certes, depuis une poignée d’années, un épicentre s’y forme. Aux alentours de Matignon, des galeries posent leur premier pied en France (Marianne Ibrahim, en 2021), d’autres démultiplient leurs espaces déjà présents à Paris en lorgnant vers l’Ouest (Perrotin, Almine Rech).

Reste que lorsque Hauser & Wirth s’installe dans le pays, ce n’est pas pour rejoindre un quelconque quartier d’autres galeries. Non, c’est pour avoir pignon sur rue : jouxtée par les enseignes de luxe, dans un écrin sur mesure de quelque 800 m2 et quelques étages, dont deux dévolus aux expositions.

La méga-galerie ouvre son 17e espace, dans un Paris redevenu attractif pour l’art, tout en prolongeant une certaine stratégie qui lui est propre : nombre de ses galeries récentes sont implantées dans des lieux de villégiature et de loisirs, archipel espagnol (Minorque), cimes suisses (Gstaad), bosquets anglais (Somerset), la suite logique, luxe haussmannien. Comme ce fut le cas, lors de l’arrivée à Paris des autres acteur·ices d’un circuit placé en orbite mondiale, celui des es galeries (Gagosian en 2010, Zwirner en 2019), le constat est en double-teinte : on se réjouit de voir enfin à Paris certain·es artistes peu ou pas montré·es, en même temps que l’on se désole du manque de moyens du secteur public.

Une première en France, pour un artiste précédé d’une aura de grand frère

Ici, c’est pleinement le cas. L’exposition inaugurale est consacrée à l’artiste angeleno Henry Taylor, 65 ans, peintre avant tout, sculpteur également, féru de jeux de mots quasi-oulipiens toujours. Quelques semaines avant son vernissage parisien, il ouvrait le volet new-yorkais de sa grande consécration en institution, “Henry Taylor : B Side” au Whitney Museum, présentée l’an passé musée d’Art contemporain de Los Angeles.

En France cependant, “FROM SUGAR TO SHIT” [du sucre à la merde] est sa première exposition solo, bien que l’artiste, généreux et expansif, aimant s’entourer d’une communauté d’artistes, aura prêté ici et là des œuvres pour des group-show – on se souvient par exemple de “Désolé” à la galerie Édouard Manet à Gennevilliers, curatée par l’artiste Mohamed Bourouissa, et qui fut une rampe de lancement pour nombre de plus jeunes noms aujourd’hui reconnu.

L’actuelle proposition rassemble trentaine d’œuvres, des peintures mais aussi des sculptures, de sorte à décliner un paysage total. Elle occupe les deux étages, avec en contrepoint, un film qui documente son processus de création. Toutes sont récentes, la majorité d’entre elles ayant été réalisées durant les deux dernières années, et une partie lors des deux mois que l’artiste a passé cet été en résidence à Paris.

Peinture, sculpture, langage et bidons de lessive

Retour donc, à ce hall d’entrée évoqué en introduction : deux œuvres y ont été placées comme en avant-propos. Ce ne sont pas les tableaux à l’acrylique pour lesquels l’artiste est connu, ces portraits exécutés d’une touche enlevée, habile voire frénétique, d’une dextérité que seule permet l’acrylique, son médium de prédilection. Rien non plus de la galerie de caractères afro-américain·es que représente l’artiste, sa famille, ses proches, des icônes de l’histoire ou des anonymes croisé·es au creux de la nuit.

Non, c’est une sculpture jouxtant un tableau d’interjections et qui pourtant se chargent tout autant de signifier l’ensemble du système Henry Taylor, qu’auraient pu le faire ses tableaux plus facilement reconnaissables. La première a été réalisée en accrochant un ensemble de bidons vides de lessive rouges au bout d’un tronc d’arbre, qui, dès lors, en pendent comme une grappe de fruits urbains, industriels, précaires, et néanmoins étrangement attrayants. Le second comporte, en lettres noires, d’une rondeur facétieuse, la mention : “Ça y est !”.

De l’un et l’autre type d’œuvres, on retrouvera d’autres itérations, venant scander le parcours, comme autant de respirations, d’accents ou d’accidents entre les tableaux de portraits. Car ceux-ci, évidemment, ne manquent pas à l’appel. Mais tout comme les différents modes d’expression, en volume ou en texte, viennent augmenter le langage de la peinture, la galerie de protagonistes de l’artiste s’étend pour inclure le regard qu’il porte sur une certaine culture française.

Henry Taylor : du rire au rictus et aller-retour

On remarque ainsi, dans la première salle, un tableau qui reprend la composition du Déjeuner sur l’herbe d’Édouard Manet, que l’artiste aura pu apercevoir lors de ses déambulations au musée du Louvre, tout en remplaçant les personnages par des modèles noir·es d’aujourd’hui, ballon de foot et voiture passant au loin inclus (Forest Fever Ain’t Nothing Like, “Jungle Fever”, 2023). C’est aussi l’artiste, à Paris, se morfondant seul devant son gâteau d’anniversaire, un portrait de sa fille épinglé au mur.

Mais c’est encore, mêlant les registres comme d’autres font leur gamme, cette figure d’une femme noire, nue, agenouillée, le Louvre et en enfilade, le British Museum. Dans Got, Get, Gone, but Don’t You Think You Should Give It Back ? [avoir eu, recevoir, disparu, mais ne penses-tu pas devoir le rendre ? ] (2023) la figure se réfère à Joséphine Baker, et le contexte, à la reconnaissance complexe d’une militante, de son héritage, de sa réception par la culture officielle, la même qui conserve, au prétexte de les célébrer, les artefacts appartenant à d’anciens pays colonisés.

Quelque part entre le premier et le second étage, on le comprend. Henry Taylor pratique en équilibriste l’art de l’assemblage, arpente comme un acrobate les registres, passe du coq à l’âne, du trivial au symbolique, de la jovialité à la complexité. L’humour persiste, mais comme une prise de recul, une manière de faire comprendre que tout peut subitement devenir autre chose, sans changer d’état, par la seule opération d’une gymnastique de l’esprit, du regard, de la mise en lumière et du recadrage conceptuel. L’artiste nous y invite, et c’est en soi un anti-essentialisme.

Henry Taylor. FROM SUGAR TO SHIT du 14 octobre 2023 au 7 janvier 2024 à Hauser & Wirth Paris



Source link : https://www.lesinrocks.com/arts-et-scenes/histoires-de-famille-et-modeles-noirs-henry-taylor-enfin-a-paris-598972-25-10-2023/

Author : Ingrid Luquet-Gad

Publish date : 2023-10-25 10:45:59

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Neige Sinno et Éric Reinhardt toujours en lice pour le Goncourt

Neige Sinno et Éric Reinhardt toujours en lice pour le Goncourt



Les quatre auteur·ices à rester présent·es sur la dernière sélection du prix Goncourt, sont : Éric Reinhardt avec Sarah, Susanne et l’écrivain (Gallimard), Neige Sinno pour Triste Tigre (POL) – qui vient de recevoir notre prix littéraire, et est toujours sur les sélections des prix Femina, Médicis et Décembre -, Jean-Baptiste Andréa avec Veiller sur elle (L’Iconoclaste) et Gaspard Koenig pour Humus (L’Observatoire). Rendez-vous le 7 novembre pour savoir qui l’emportera.



Source link : https://www.lesinrocks.com/livres/neige-sinno-et-eric-reinhardt-toujours-en-lice-pour-le-goncourt-599113-25-10-2023/

Author : Nelly Kaprièlian

Publish date : 2023-10-25 11:22:18

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“La Nuit imaginaire”, le second roman sensuel de Hugo Lindenberg

“La Nuit imaginaire”, le second roman sensuel de Hugo Lindenberg



La Nuit imaginaire est rédigée comme un rapport de police. “Elle a marché jusqu’à l’horloge de la gare de Lyon, la nuit du changement d’heure. Là, elle a avalé des barbituriques et s’est couchée sur la voie.” Elle, c’est la mère du narrateur, étudiant parisien d’une vingtaine d’années, engourdi dans ses chimères jusqu’à ce que sa tante lui révèle la singularité de ce suicide à double détente. Quinze années ont passé, il avait six ans au moment des faits. Il décide d’en comprendre les raisons et les déraisons. Un fardeau qui à la fois l’enlise dans une nouvelle biographie et lui donne des ailes, le met en mouvement autant qu’il le glace.

Il enquête, craignant ce qu’il va découvrir. Un secret ? Un trou noir qui pourrait l’engloutir ? D’abord rien. Les vieilles amies de sa mère parlent plus d’elles ou de lui que la défunte. Des informations inédites s’allument alors dont il s’approche en espérant que leur brûlure le consumera, et dont il s’éloigne parce leur lumière est froide. Dans le labyrinthe de cette quête se dessinent d’autres pistes qui n’ont apparemment rien à voir avec le chemin tracé. Les pistes de la nuit. Qu’il arpente avec son amie Mona au hasard de fêtes stupéfiantes ou qu’il parcourt en solitaire dans les recoins d’une boîte gay où tous les coups, bons ou mauvais, sont permis. “Muet parmi mes frères. La nuit est une berceuse sans fin, je lui prête mon corps avide d’être désiré. Heureux de ne plus porter mon nom.”

Plonger dans le grand bain de la vie

Roman de désapprentissage, le deuxième livre de Hugo Lindenberg après Un jour ce sera vide (Prix du livre Inter en 2021) est une cartographie prodigieuse de toutes les frontières entremêlées : celle qui sépare l’enfance de la maturité, celles plus secrètes, voire invisibles, qui balisent les rues de Paris. Autant de lignes d’ombre telles que décrites par Joseph Conrad, à la fois crépuscule et aurore : “On referme derrière soi la petite porte de la simple enfance — et l’on pénètre dans un jardin enchanté. Ses ombres mêmes brillent de promesses. Chaque détour du sentier a son attrait.”

Sortir la tête de l’eau, selon l’expression consacrée, c’est aussi plonger dans le grand bain de la vie, quoiqu’on en dise. À l’heure où, tous azimuts, la maladie de l’épanchement narcissique se propage, ce roman sensuel criblé d’échappées poétiques discrètement rimbaldiennes témoigne au contraire d’une grande santé qui pulvérise le petit commerce du sentimentalisme.

La Nuit imaginaire, de Hugo Lindenberg, (Flammarion), 240pp., 21€. En librairie.



Source link : https://www.lesinrocks.com/livres/la-nuit-imaginaire-le-second-roman-sensuel-de-hugo-lindenberg-599032-25-10-2023/

Author : Gérard Lefort

Publish date : 2023-10-25 12:43:03

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