C’est dans un contexte économique délicat que Donald Trump reprend ses marques à la Maison-Blanche. La première puissance économique mondiale dépasse à nouveau le plafond de sa dette publique. Pour éviter le défaut de paiement, des mesures d’urgence doivent entrer au vigueur dès ce mardi, au lendemain de l’investiture du 47e président américain.Janet Yellen, la secrétaire au Trésor sortante au Département du Trésor des Etats-Unis (l’équivalent en France du ministère de l’Economie et des Finances) a annoncé vendredi 17 janvier que le plafond de la dette, situé à 36 100 milliards de dollars, n’autorisait pas “de nouvelles dépenses”. Dans sa lettre adressée aux responsables du Congrès, elle précise les mesures exceptionnelles mises en place pour permettre aux Etats-Unis de continuer à assurer leurs échéances de paiement : arrêts de certains versements de retraite, de santé ou encore d’invalidité des agents publics. Janet Yellen assure toutefois “que les retraités et les employés de la fonction publique ne seront pas affectés par ces actions”.La secrétaire au Trésor sortante appelle le Congrès “à agir rapidement pour préserver la pleine confiance” des créanciers des Etats-Unis. Ces actions restent temporaires et n’offrent donc qu’un court répit au pays ; le temps pour le Congrès de décider de relever le plafond de la dette ou encore de le suspendre, ce qu’il a toujours fait jusqu’à maintenant.La dette américaine préoccupe les marchés depuis plusieurs années déjà : en août 2023, l’agence de notation Fitch avait notamment dégradé la note de crédit des Etats-Unis en les rétrogradant de AAA à AA +. Dans son rapport, l’agence pointait du doigt les “impasses répétées sur la limite de la dette et les résolutions de dernières minutes”.Le sujet est régulièrement revenu sur la table ces derniers mois, manquant de provoquer, fin 2024, une paralysie budgétaire du pays. Le Congrès était finalement parvenu à voter un budget le 21 décembre, valable jusqu’en mars. Il avait ainsi évité de justesse le shutdown, autrement dit l’incapacité pour l’Etat de payer son administration lorsque le Congrès n’arrive pas à voter un budget. Les sénateurs avaient toutefois ignoré la réclamation du président Trump : relever le plafond de la dette, voire l’abolir.Cette limite d’endettement spécifique aux Etats-Unis fixe la capacité d’emprunt maximum du pays. S’ils dépassent ce plafond, les Etats-Unis se risqueraient à un défaut de paiement qui entraînerait de graves conséquences pour leur économie. Le Congrès a toujours fini par relever le plafond jusqu’à maintenant, au total plus de 78 fois depuis 1960.Hausse vertigineuse de l’endettementPour remédier au problème de la dette, l’administration Trump a déjà prévu plusieurs actions. Lors de son investiture le 20 janvier, Donald Trump a confirmé l’augmentation de taxes douanières de 25 % sur les produits en provenance du Mexique et du Canada à partir du 1er février. Scott Bessent, le successeur de Janet Yellen au Trésor, avait affirmé lors de son audition devant le Sénat le 16 janvier que les Etats-Unis ne feraient pas défaut sur leur dette s’il était confirmé, réitérant que le gouvernement fédéral avait selon lui “un gros problème de dépenses”.Pour sabrer dans celles-ci, Donald Trump a justement créé un nouveau ministère de l'”Efficacité gouvernementale” qui compte à sa tête Elon Musk. Le patron de Tesla a notamment réitéré l’objectif de couper 2 000 milliards de dollars, soit près d’un tiers du budget fédéral, dans un livestream diffusé sur sa plateforme X.Mais couper dans le budget fédéral et surtaxer ses partenaires commerciaux sera-t-il suffisant pour régler le problème d’endettement des Etats-Unis ? Si le plafond a pu être relevé jusqu’à maintenant, aujourd’hui, la dette américaine augmente plus vite que son économie, ce qui la rend “insoutenable” sur le long terme, selon Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), interviewé sur CBS News. Dans un rapport du 17 janvier 2025, l’Office budgétaire du Congrès pour le budget prévoit que la dette publique des Etats-Unis, actuellement de 100 % du PIB, atteigne 118 % du PIB en 2035. Un pourcentage qui pulvérise le record de 1946 lorsque, après-guerre, la dette réprésentait 106 % du PIB.
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Publish date : 2025-01-21 17:38:34
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