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L’Express

Complotisme, antisémitisme, incompétence… Quand le RN ne parvient pas à faire le ménage dans ses rangs

Complotisme, antisémitisme, incompétence… Quand le RN ne parvient pas à faire le ménage dans ses rangs




Pour comprendre la stratégie de normalisation du RN, la Loupe retrace toute la semaine les étapes clés de cette transformation opérée par Marine Le Pen. Dans ce deuxième épisode, Marylou Magal, journaliste au service Politique de l’Express, nous explique les liens qui persistent entre le parti à la flamme et les groupuscules d’extrême droite.RETROUVEZ TOUS LES EPISODES DE LA LOUPEEcoutez cet épisode et abonnez-vous à La Loupe sur Apple Podcasts, Spotify, Deezer, Podcast Addict et Amazon Music.Inscrivez-vous à notre newsletter.L’équipe : Charlotte Baris (présentation), Léa Bertrand (écriture) Jules Krot (montage et réalisation)Crédits : BFMTV, Europe 1, France 3, France 5, France Culture, INA, Le Parisien, TF1Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio TorrentLogo : Jérémy CambourComment écouter un podcast ? Suivez le guide.Charlotte Baris : Nous sommes le 7 juillet 2024. Il est 20 heures passées, quand une jeune militante fond en larmes au milieu d’une allée. Au Pavillon Chesnais du Roy, dans l’Est de Paris, la claque est gigantesque. Les cadres du Rassemblement national découvrent avec horreur les résultats des élections législatives : 143 sièges seulement. Une semaine plus tôt, ils rêvaient encore d’une majorité absolue et de Jordan Bardella à Matignon. Les voilà rétrogradés à la troisième place, derrière l’alliance de la gauche et celle du centre.Les militants replient leurs drapeaux bleu blanc rouge. L’état-major du parti, lui, est barricadé à l’étage depuis plusieurs heures. Cela fait des jours qu’ils ont senti le vent tourner. Les désistements se sont multipliés pour faire barrage à l’extrême droite. Le taux de participation est historique. L’électorat frontiste s’est mobilisé… Mais cela n’a pas suffi.Pour Jordan Bardella, cette défaite reste une victoire. Le RN a fait rentrer plus d’élus à l’Assemblée nationale que lors de sa percée historique de juin 2022. C’est toujours 54 sièges de plus. Dans le public, un militant serre son drapeau un peu plus fort et s’essuie le coin de l’œil. S’il veut faire mieux, notamment en vue des présidentielles 2027, le RN va devoir tirer les leçons des législatives. Car le parti reste un repoussoir pour certains.Pour aller plus loin :L’actu à La Loupe : François Bayrou, la Ve République et le désordre politique“Qu’est-ce qu’on a pu s’engueuler sur Pétain” : l’histoire de la “promo 93”, berceau des avocats de Le PenLe RN fixe son cap pour l’année à venir : “Laissons à Jean-Luc Mélenchon les outrances…”



Source link : https://www.lexpress.fr/podcasts/laloupe/complotisme-antisemitisme-incompetence-quand-le-rassemblement-national-ne-parvient-pas-a-faire-le-7IAWIHPJ5VB63MMJH22XHBNHWY/

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Publish date : 2025-01-07 05:00:00

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“Combien serions-nous aujourd’hui ?” : dix ans après Charlie, les dessins inédits de Joann Sfar

3835 Charlie 2/2




Mars 2007 : la rédaction de Charlie Hebdo me propose de suivre le procès des caricatures et d’en faire un livre, Greffier. Mon souvenir le plus marquant des audiences ne sont pas les témoignages humanistes de la défense, mais une phrase de l’avocat de la Ligue islamique mondiale. En une phrase, et avec la meilleure volonté du monde, il dit un fossé qui le sépare des traditions républicaines en matière de liberté d’expression.”Quand vous vous moquez de la religion c’est aussi grave… que si nous on se moquait de Jacques Chirac ou d’un autre président français.”Dans la salle on rit, on se regarde et on a la certitude qu’on ne réussira pas à se comprendre. Le 2 novembre 2011, les locaux de Charlie Hebdo sont entièrement détruits par un cocktail Molotov. Les réactions de soutien au journal sont timides. Pire, des personnalités publiques signent une pétition qui prétend : “Il n’y a pas lieu de s’apitoyer sur les journalistes de Charlie Hebdo !”Le 7 janvier 2015 a lieu un massacre dans les locaux de Charlie Hebdo, puis dans un supermarché Hyper Cacher. Le 11 janvier, 1,5 million de personnes sont dans les rues en soutien au journal. Voici une image de l’intérieur de l’autobus qui transporte la rédaction du journal.Sur ces événements, j’ai fait un second album Si Dieu existe pour dire le désespoir d’un monde où les censeurs triomphent. Dix ans plus tard, la victoire des fanatiques est totale. Pas une semaine ne passe sans que des dessinateurs, enseignants, médecins ne soient agressés ou menacés au nom du blasphème. Le procès des assassins de Samuel Paty s’achève dans une indifférence publique glaçante. J’avais écrit : “Si Dieu existe, il me tue pas pour un dessin”, mais Dieu n’y est pour rien. Ce qui nous saute au visage chaque jour, c’est notre lâcheté collective.Nous sommes entrés dans le monde où lorsqu’un écrivain est incarcéré en Algérie pour ses idées, la télévision publique française tend son micro à des gens qui l’accablent et sous-entendent qu’il l’a bien cherché. Le changement depuis dix ans ? Plus personne n’attend plus aucun sursaut républicain.



Source link : https://www.lexpress.fr/societe/combien-serions-nous-aujourdhui-dix-ans-apres-charlie-les-dessins-inedits-de-joann-sfar-Y7DGLFWIWVHCJB6K3CIGT3THTI/

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Publish date : 2025-01-07 04:45:00

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Ukraine : Kiev reconnaît “des problèmes” au sein de la “brigade zombie” formée en France

(Photo fournie par l'armée ukrainienne) Un soldat ukrainien aide un autre militaire blessé pendant son évacuation vers un hôpital de campagne dans la région de Donetsk (est de l'Ukraine), le 26 juin 2024




Le commandant des forces terrestres ukrainiennes Mikhaïlo Drapaty a reconnu, ce lundi 6 janvier, “des problèmes” au sein de la brigade “Anne de Kiev”, en partie formée et équipée par la France, après des révélations de presse sur des cas d’abus de pouvoir et de désertions.”Je confirme bien sûr qu’il y a eu des problèmes avec le commandement et le processus de formation”, a-t-il admis devant plusieurs médias, dont l’AFP, mais “peut-être à pas à l’échelle […] présentée”. “Dans la mesure du possible, tous ces problèmes sont en train d’être résolus”, a-t-il poursuivi, assurant que le nombre de désertions de soldats formés en France était “minime”.La brigade “Anne de Kiev” fait l’objet d’une controverse depuis son retour le mois dernier de France, où ont été formés 2 300 des 4 500 soldats qui la composent. Selon le journaliste ukrainien réputé Iouri Boutoussov, près de 1 700 soldats de la brigade ont déserté, pour la plupart avant même que leur unité ne soit déployée sur le front, et 50 durant la formation en France.Sur ce point, l’armée française a dit lundi avoir constaté “quelques dizaines” de désertions pendant la formation, un phénomène toutefois “marginal” d’après elle. “Il y a eu un certain nombre de désertions, mais qui restent très marginales au vu du volume de personnes qui ont été formées”, a soutenu un responsable de l’état-major français à l’AFP. “Ils étaient dans des casernes françaises, ils avaient le droit de sortir”, a-t-il ajouté, précisant que la formation avait été “conforme” aux souhaits des Ukrainiens, en matière “d’équipement, de temps de formation et de niveau”.Le journaliste ukrainien Iouri Boutoussov avait lui décrit “un chaos organisationnel complet” dans la formation initiale de la brigade et accusé l’état-major ukrainien d’avoir envoyé certains de ces soldats dans d’autres unités pour y “colmater les trous” en termes d’effectifs. Une enquête avait été ouverte sur des cas d’abus de pouvoir et de désertions au sein de cette brigade, avait appris l’AFP le 2 janvier. Les problèmes au sein de la brigade “Anne de Kiev” avaient déjà été dénoncés par la députée ukrainienne Mariana Bezougla, connue pour ses critiques virulentes du haut commandement militaire, qui avait évoqué début décembre une “brigade zombie” formée à des fins de “publicité”.Des problèmes “systémiques pour d’autres brigades””Il y a eu certains problèmes, et ils existent toujours, personne ne les cache”, a déclaré lundi à la presse le commandant des forces terrestres ukrainiennes Mikhaïlo Drapaty. “Nous prenons certaines mesures, notamment en matière de formation et de coordination, pour que cette unité militaire, soit réellement prête à remplir ses missions”, a-t-il ajouté.Le militaire a également reconnu, dans un rare aveu de l’état-major ukrainien, que les problèmes rencontrés par la brigade “Anne de Kiev” étaient “systémiques pour d’autres brigades” : “Ce n’est pas un secret”. Pour les résoudre, “il faut également une approche d’ensemble”, a-t-il estimé, au moment où les forces ukrainiennes sont à la peine face aux troupes russes, plus nombreuses et mieux armées.



Source link : https://www.lexpress.fr/monde/ukraine-kiev-reconnait-des-problemes-au-sein-de-la-brigade-zombie-formee-en-france-G55ZUDZIIFHKVD3ZH7IP54UKYU/

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Publish date : 2025-01-06 19:45:44

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Italie : ce contrat entre Giorgia Meloni et Elon Musk qui provoque la polémique

Giorgia Meloni et Elon Musk (montage)




L’idylle entre Elon Musk et Giorgia Meloni va-t-elle se retranscrire dans un accord à plus d’un milliard d’euros ? La perspective d’un contrat de cybersécurité entre Rome et la société SpaceX du milliardaire américain a suscité ce lundi 6 janvier une polémique en Italie, le gouvernement de Giorgia Meloni démentant la signature d’un contrat à ce stade.Le montant se chiffrerait à 1,5 milliard d’euros, avance le quotidien Il Corriere della Sera, qui comme les autres grands médias italiens cite l’agence Bloomberg, selon laquelle “l’Italie est en pourparlers avancés avec SpaceX d’Elon Musk en vue d’un accord visant à fournir des télécommunications sécurisées au gouvernement du pays”. Ce dernier, sur cinq ans, serait le plus important de ce type en Europe. Il viserait concrètement à fournir à l’Italie des cryptages de haut niveau pour les services téléphoniques et Internet utilisés par son exécutif, ainsi que pour l’armée italienne dans la région méditerranéenne.Dans un message publié ce lundi sur son réseau X, Elon Musk s’est dit lui-même “prêt à fournir à l’Italie les connexions les plus perfectionnées et les plus sûres”.”Le prix à payer pour son amitié”La perspective de ce contrat, qui aurait selon certains médias été discuté en marge de la visite de Giorgia Meloni à Donald Trump samedi soir dernier en Floride, a provoqué une levée de boucliers dans l’opposition. La cheffe du Parti démocrate (PD, centre gauche, principal parti d’opposition), Elly Schlein, a exigé ce lundi que “Meloni et son gouvernement rendent compte immédiatement des discussions avec Musk”. “Si 1,5 milliard d’euros de l’argent des Italiens pour utiliser les satellites du milliardaire américain dans notre pays est le prix à payer pour son amitié, nous ne sommes pas d’accord”, a-t-elle dénoncé.Dans un communiqué publié ce lundi, le gouvernement “dément que des contrats aient été signés ou que des accords aient été conclus entre le gouvernement italien et la société SpaceX pour l’utilisation du système de communications satellitaires Starlink”.”Les discussions avec SpaceX rentrent dans le cadre des approfondissements que les organes de l’Etat ont avec des sociétés, dans ce cas avec celles s’occupant de connexions protégées”, ajoute-t-il, reconnaissant donc que des négociations sont bien en cours. En revanche, les services de la Première ministre italienne démentent “catégoriquement” les informations de presse affirmant que le contrat avec SpaceX ait été “abordé durant la rencontre avec le président élu Donald Trump”.Les “excellentes relations” entre Musk et MeloniComme nombre de grands patrons et dirigeants avant elle, Giorgia Meloni a été reçue samedi dernier en Floride par Donald Trump, qui l’a qualifiée de “fantastique” selon des journalistes américains présents. Elon Musk, 53 ans, homme le plus riche de la planète, a dépensé au moins 250 millions de dollars dans la campagne en faveur de Donald Trump, qui l’a récompensé en le nommant à la tête d’une commission chargée de sabrer dans les dépenses publiques.Dans un entretien avec le supplément hebdomadaire du Il Corriere della Sera publié vendredi 3 janvier, Giorgia Meloni affirme entretenir “d’excellentes relations” avec Elon Musk, qu’elle décrit comme “un génie” et “un innovateur extraordinaire et qui a toujours le regard tourné vers l’avenir”. “Cela me fait sourire de voir ceux qui jusqu’à hier parlaient de Musk comme d’un génie et qui en revanche aujourd’hui le dépeignent comme un monstre, seulement parce qu’il a choisi le camp considéré comme ’mauvais’ sur la barricade”, a également raillé la dirigeante italienne.Un ton qui tranche fondamentalement avec celui des autres dirigeants européens, de plus en plus agacés de l’interventionnisme exacerbé d’Elon Musk ces dernières semaines sur le continent européen. Avec tout particulièrement son soutien à l’extrême droite allemande, l’AfD, et sa campagne de dénigrement du Premier ministre britannique Keir Starmer. Emmanuel Macron a ainsi dénoncé ce lundi le soutien du patron de Tesla à une “nouvelle internationale réactionnaire”, tandis que Keir Starmer a dénoncé “ceux qui propagent mensonges et désinformation”. Pour autant, difficile d’imaginer Elon Musk se fixer la moindre limite en ce début d’année 2025.



Source link : https://www.lexpress.fr/monde/italie-ce-contrat-entre-giorgia-meloni-et-elon-musk-qui-provoque-la-polemique-NOCG4U3LSVCQHKAD4HJHTGOLSI/

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Publish date : 2025-01-06 18:52:15

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Démission de Justin Trudeau : trois infographies pour comprendre la crise politique au Canada

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'adresse à la presse dans la cour de l'Elysée à Paris le 16 mai 2019




La rumeur circulait avec insistance depuis la mi-décembre. Ce lundi, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a annoncé qu’il comptait prochainement démissionner de ses fonctions de chef du gouvernement et de leader des libéraux “dès que le parti aura choisi son prochain chef”. Il devrait rester en poste d’ici là.Depuis plusieurs semaines, Justin Trudeau paraissait très affaibli. A la mi-décembre, il avait notamment reçu la démission de Chrystia Freeland, vice-Première ministre en charge des Finances – un des poids lourds de son gouvernement – à qui il avait demandé de changer de portefeuille en prenant la tête d’un ministère des Relations canado-américaines. Dans une lettre critique diffusée sur le réseau social X (ex-Twitter), la ministre regrettait de ne plus avoir “la confiance” du Premier ministre et “l’autorité qui l’accompagne”.Popularité en baisseCette démission fracassante est intervenue après plusieurs semaines compliquées pour le Parti libéral, lors desquelles plusieurs ministres du gouvernement Trudeau ont affirmé ne pas être candidats lors des prochaines élections fédérales. Elle intervient par ailleurs à un moment où la popularité du Premier ministre est à son niveau le plus bas, 10 points derrière celle de son principal opposant, le chef du Parti conservateur Pierre Poilievre.Après cette crise politique majeure, les soutiens de Justin Trudeau sont tombés les uns après les autres. Le 23 décembre, le caucus libéral des provinces de l’Atlantique (qui regroupe les députés libéraux des quatre provinces maritimes, dans l’est du pays) avait déjà retiré sa confiance au Premier ministre, suivi par le caucus de l’Ontario et celui du Québec.Défiance des députés libérauxProblème : ces deux provinces concentrent à elles seules plus de la moitié de la population canadienne et les deux plus gros contingents de députés à la Chambre des communes. Pire encore, plus de 85 % des 160 députés libéraux élus en 2021 ont été élus dans une circonscription de l’est du pays. Avec la réunion de tous les représentants de son parti mercredi 8 janvier, Justin Trudeau était au pied du mur.Changement d’èreLa démission de Justin Trudeau survient au terme de près d’une décennie du libéral à la tête du Canada. Elu pour la première fois lors des élections fédérales canadiennes d’octobre 2015 – il avait alors 42 ans – le fils de Pierre Elliott Trudeau marchait ainsi sur les pas de son père, Premier ministre entre 1968 et 1984. Depuis, son parti a été de nouveau plebiscité à deux reprises : en 2019, puis en 2021, lors d’élections fédérales anticipées qu’il avait convoquées en pleine pandémie de Covid-19. A l’époque, sa côte de popularité remontait, boostée par sa gestion de l’épidémie. Ses opposants avaient alors largement critiqué la tenue de ces élections dans ce contexte particulier, deux ans avant la date initialement prévue. Le Parti libéral avait obtenu une courte majorité et s’était allié avec les 25 élus du “Nouveau parti démocratique”, un parti de gauche.Au Canada, il revient au Premier ministre de convoquer les élections législatives dans un délai donné de quatre ans suivant les dernières élections fédérales. Quoi qu’il arrive, un nouveau scrutin aurait dû s’y tenir au Canada cette année, au plus tard avant le mois d’octobre 2025. Et pour les libéraux, les projections sont très mauvaises : le parti obtiendrait quatre fois moins de sièges qu’il y a quatre ans, d’après l’agrégateur de sondages 338Canada. Le Parti conservateur de Pierre Poilievre, lui, pourrait obtenir plus de 230 sièges. Une majorité plus que confortable.Pour le moment, la date des élections fédérales à venir n’a pas été précisée. Elles interviendront sans doute au printemps, une fois que le Parti libéral aura désigné son successeur chargé de mener la campagne face aux conservateurs. Lors de son intervention, Justin Trudeau a annoncé un prolongement exceptionnel de la session parlementaire jusqu’au 24 mars 2025.



Source link : https://www.lexpress.fr/monde/amerique/demission-de-justin-trudeau-trois-infographies-pour-comprendre-la-crise-politique-au-canada-AYYJWODNKNA4BEMFU7SUCJSOTA/

Author : Mathias Penguilly

Publish date : 2025-01-06 18:31:12

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Propagande, torture et collaboration : en Ukraine occupée, plongée dans la “terreur silencieuse”

Dans la ville de Kostiantynivka, dans l'oblast de Donetsk sous occupation russe, le 28 décembre 2024.




Lioubov* se souvient parfaitement de la première fois qu’elle a vu les occupants. De jeunes soldats sur des chars flanqués d’un Z filaient dans les rues de sa ville* du sud de l’Ukraine, à la fin du mois de février 2022. La quadragénaire ne savait pas ce que signifiait ce symbole de “l’opération spéciale” de Vladimir Poutine. Et pourtant, l’occupation allait progressivement empoisonner son existence, comme celle de millions d’Ukrainiens. Les mauvaises nouvelles se succèdent : l’usine où elle est employée est réquisitionnée. Quelques semaines plus tard, son fils qui tente de fuir est enlevé à un check-point par les soldats russes. Après un an sous occupation, Lioubov décide à son tour d’essayer de rejoindre l’Ukraine libre. L’Express l’a rencontrée à Zaporijia, d’où elle se démène faire libérer son fils emprisonné dans une colonie construite à l’ère soviétique. Entre-temps, son mari, resté en zone occupée, est décédé d’une maladie : elle n’a pas pu assister à son enterrement. Et à l’été 2023, le jour de son anniversaire, Lioubov a reçu un coup de fil d’une amie : “Les soldats russes se sont installés chez toi.”Un an et demi plus tard, alors que les soldats occupants sont toujours présents sur plus de 18 % du territoire ukrainien, ses “locataires” sont encore là. Dans les zones conquises depuis 2022, “le Kremlin met en place en accéléré le processus ‘d’intégration’, de contrôle et de répression instauré depuis dix ans en Crimée et dans le Donbass”, résume la sociologue Anna Colin Lebedev. Pendant plusieurs mois, L’Express a enquêté, interrogé des chercheurs, des défenseurs des droits de l’homme, mais aussi une quarantaine d’habitants des territoires occupés, dont une grande partie en exil, mais gardant des proches sur place. Tous décrivent un système ultra répressif – documenté par un rapport de l’ONU – n’ayant rien à envier à celui de l’URSS : “Une prison à ciel ouvert”, “une terreur silencieuse digne du temps de Staline”. “L’occupation, ce n’est pas juste un changement de drapeau, insiste Anna Mourlykina, une journaliste de Marioupol. Cela change tous les aspects de la vie quotidienne. C’est l’imposition du monde russe et la suppression par la force de toute tentative de résistance.” De nombreux cas mis au jour dans cet article pourraient être apparentés à des crimes de guerre, voire des crimes contre l’humanité, selon plusieurs juristes interrogés.Rouble, changement d’heure et maires “autoproclamés””Dans l’espace public, ils veulent effacer toute indication que cette terre a été un jour ukrainienne”, relate Myroslava*, coordinatrice d’un centre d’accueil d’exilés, venue de Melitopol. Dans des dizaines de localités, dès 2022, les statues de Lénine ont repris leur place sur les piédestaux. Les rues Lénine ou Karl Marx ont remplacé celles des héros ukrainiens. Les enseignes russes ont évincé les supermarchés et magasins ukrainiens, et depuis le 1er janvier 2023, seul le rouble est accepté. Même l’horloge a été avancée d’une heure – celle de Moscou.Si les territoires occupés semblent “vides”, c’est qu’ils connaissent un exode de masse. Près de 6,3 millions de personnes y vivaient en janvier 2022. Au moins trois millions ont fui depuis, selon diverses sources onusiennes. Déjà, après 2014, près de 2 millions d’habitants avaient quitté le Donbass occupé et la Crimée annexée. Une bonne partie de la population est désormais constituée de “nouveaux venus”, rapportent nos sources, une expression pour désigner les Russes qui se sont installés sur place, militaires ou employés des autorités d’occupation. Kiev estime qu’ils sont des centaines de milliers, mais le phénomène est difficile à quantifier. “Certains étaient même là avant”, rapporte un habitant de Melitopol. “Mon ami avait un voisin étrange qui avait emménagé à l’hiver 2021 sur son palier. Le 24 février 2022, il l’a vu sortir de chez lui en uniforme russe.”Déjà après 2014, quelque 800 000 Russes auraient déménagé en Crimée – ils représentent à présent de 25 à 50 % de la population totale. Une technique s’inscrivant dans la droite ligne des politiques soviétiques. “Difficile d’évaluer le ratio entre ces nouveaux venus et les anciens habitants”, estime Anna Mourlykina. Trois catégories se dégagent, selon elle, parmi ceux qui sont restés : “Ceux qui soutiennent l’Ukraine mais qui, par manque d’argent ou à cause de circonstances familiales, se cachent ; ceux qui se fichent du drapeau sous lequel ils vivent, qui veulent par-dessus tout demeurer chez eux. Et puis les traîtres, par idéologie ou intérêt.”Ici à Kiev, le 27 novembre 2024, en face d’un mémorial improvisé aux morts de la guerre sur la place Maidan.Moscou divise le territoire occupé en cinq régions, toutes faisant partie de la Fédération de Russie, après les référendums contestés de 2014 et de septembre 2022 : les Républiques populaires de Donetsk et de Louhansk, la Crimée annexée et les oblasts de Zaporijia et Kherson. Pour y imposer son pouvoir, le Kremlin s’appuie sur un réseau de commandements militaires dans chaque ville et villages. Mais aussi sur des gouverneurs et des maires “autoproclamés” par les Russes, que la population appelle Gauleiter, en référence aux chefs nazis d’occupation. Ces responsables politiques, souvent marginaux sous l’Ukraine, sont quasiment tous des anciens des partis prorusses. Ils sont régulièrement visés par des attentats commis par des partisans ukrainiens – certains de ces “collabos” y ont laissé la vie.Eradication de l’identité ukrainienneMinistères, caisses de retraite, service forestier : les nouvelles institutions russes locales se multiplient et ont besoin de main-d’œuvre, comme en témoignent les nombreuses offres d’emploi sur leurs sites. “Mettre en place des services publics est un marqueur de l’implantation de l’Etat. Il y a un enjeu de visibilité, mais aussi une dimension coercitive”, analyse Anna Colin Lebedev. Pour faire tourner l’économie, les Russes tentent de convaincre les Ukrainiens de continuer à travailler comme fonctionnaires ou bien dans des entreprises privées saisies. Chacun fait face à un choix : accepter ou attendre la libération. Ceux qui refusent les compromissions vivotent de petits commerces ou grâce à leur jardin. D’autres, profitant des opportunités offertes, se sont élevés socialement grâce à la collaboration. Dans un village près de Melitopol, la femme de ménage d’une école maternelle en est devenue la directrice après la démission de tout le personnel, selon une ancienne collègue. “‘L’intégration’ des territoires occupés dans la Fédération de Russie doit apparaître comme une success story, car Poutine n’a pas réussi à atteindre les objectifs militaires qu’il s’était fixés au début de l’invasion à grande échelle”, analyse le politologue russe Nikolaï Petrov.Sous l’occupation, des gens disparaissent sans raisonOutre l’argent, le principal outil d’assimilation forcée des occupants est le passeport russe. Aujourd’hui, impossible de travailler officiellement, de toucher une retraite, de l’aide humanitaire ou de se faire soigner à l’hôpital sans présenter ce document rouge. “Mon mari l’a demandé à contrecœur, après que l’ambulance a refusé par trois fois d’intervenir auprès de sa mère de 82 ans”, raconte Marina*, une habitante de Melitopol. Les Ukrainiens sans passeport russe seront d’ailleurs considérés comme des étrangers, potentiellement expulsables à partir de janvier 2025, selon un décret signé par Poutine.La Russie occupe plus de 18 % de l’UkraineCette stratégie d’éradication de l’identité ukrainienne passe aussi par les confiscations de propriété. Dans les zones proches de la ligne de front, les soldats s’installent chez les résidents passés en Ukraine libre, comme chez Lioubov. A l’arrière, les autorités russes ont déployé une vaste campagne de “nationalisation” des biens des habitants absents. Conséquence, “des appartements sont attribués gratuitement à des gens venus de régions pauvres de Russie, qui s’installent avec leur famille dans les ‘nouveaux territoires’ pour travailler”, explique Natalia Kaploun, de l’organisation Skhid SOS, qui précise que “les biens situés près de la mer et les plus belles propriétés sont confisqués en premier”. Sur les sites des mairies ou des régions d’occupation, les Russes publient par centaines les adresses des appartements, maisons et même entreprises qui vont être nationalisés si les propriétaires ne se présentent pas dans le mois. Ces décisions sont également affichées sur les portes des biens concernés. “C’est un moyen d’influencer la démographie de la région, car les habitants d’origine perdent la possibilité de retourner vivre chez eux”, ajoute Natalia, originaire de Louhansk.Kidnappings et tortureLes Russes n’hésitent pas non plus à recourir à la violence pour imposer leur domination. “Sous l’occupation, des gens disparaissent sans raison”, insistent divers habitants. L’Express a rencontré plusieurs Ukrainiens arrêtés et torturés dans un réseau de 182 lieux de détention en Russie, en Biélorussie et dans les territoires occupés : des anciens postes de police, des garages, des caves, un ancien magasin de bricolage, une chambre froide et même de simples fosses creusées en extérieur. “Les premières arrestations ont eu lieu après les manifestations contre l’occupation, en mars 2022, quand les habitants, encore habitués à la démocratie, étaient descendus dans la rue à visage découvert”, rapporte Anastasia Pantelieïeva, analyste de l’ONG Media Initiative for Human Rights. “Ont ensuite été concernés ceux qui avaient participé à la guerre du Donbass, les forces de l’ordre, les fonctionnaires, les médecins, les travailleurs des infrastructures essentielles (ports, chemins de fer, centrale nucléaire de Zaporijia) : tous ceux qui ne voulaient pas collaborer. Et enfin les journalistes, activistes, artistes ou figures religieuses qui pouvaient attiser la résistance.” Son ONG a recensé près de 1 932 kidnappings, mais le chiffre serait bien plus élevé, car plus de 16 000 civils sont portés disparus et les Russes retiennent les prisonniers incommunicado.Face aux occupants, Maksym Ivanov n’hésitait pas à mettre de la musique patriotique à plein volume dans sa voiture, un drapeau ukrainien accroché sur le pare-brise, quand il passait à côté de soldats. En août 2022, alors qu’avec sa petite amie, il colle des affiches dans sa ville de Melitopol, le couple est arrêté par les Russes. Commence alors le calvaire des tortures, tellement répandues que les occupants leur ont donné des noms de code. Le “four” pour sa compagne, enfermée neuf jours dans un conteneur en plein soleil avec seulement quelques bouteilles d’eau sale pour survivre. “L’appel à Poutine” : des décharges électriques sur les parties génitales envoyées par un téléphone bricolé. “La boîte à musique” : des chants patriotiques en permanence pendant des jours et des nuits… Les gardes l’obligent aussi à chanter l’hymne russe, le frappant jusqu’à ce qu’il s’évanouisse quand il fait une erreur. Réfugié à Zaporijia, Maksym raconte avec précision son martyre : pendant deux mois, quasiment sans nourriture et sans soins, il est battu, torturé, victime de simulacres d’exécution et menacé de viol. Le 18 octobre 2022, les Russes le relâchent sur la ligne de front, mais il parvient à fuir à l’Ouest. “J’ai parcouru vingt kilomètres à pied, blessé et sous les tirs d’artillerie pour rejoindre l’Ukraine libre. Avant de partir, mon bourreau m’avait glissé son numéro. Il pensait m’avoir brisé, il imaginait que j’allais collaborer avec eux”, se souvient le trentenaire. C’était mal le connaître.Il vit désormais en exil à Zaporijia où il est photographié, ici le 4 juillet 2024.Originaire de Kamianka-Dniprovska, Olena Yahoupova a, elle, été accusé – à tort – de donner des informations à l’armée ukrainienne, car elle communiquait avec son mari, soldat depuis 2018. Arrêtée fin 2022, elle a été victime de tortures pendant cinq mois, violée par ses bourreaux à plusieurs reprises. Puis en janvier 2023, les Russes l’ont emmenée deux mois creuser des tranchées. En plein hiver, les prisonniers arrêtés en été devaient travailler dans les vêtements légers qu’ils portaient au moment de leur arrestation. “Quand je voyais les drones ukrainiens passer au-dessus de ma tête, j’essayais de faire des signes pour appeler à l’aide, de montrer mon visage pour qu’on sache que j’étais là”, raconte-t-elle, les larmes aux yeux. Avant de poursuivre : “Je suis persuadée que l’on trouvera des corps quand on libérera la zone, car des civils qui étaient avec moi m’ont raconté qu’ils avaient dû creuser des fosses communes pour les prisonniers fusillés.” Un des amis de Lioubov, qui s’était porté volontaire à la défense territoriale, a été amené par deux fois au centre russe de commandement. “Il a dit à sa mère qu’il ne survivrait pas à la torture la prochaine fois, souffle notre témoin. La troisième fois, il s’est pendu.”L’école constitue un autre moyen efficace de coercition. “Ils appliquent le programme russe avec interdiction de parler ukrainien. Dans leurs devoirs, les enfants doivent par exemple écrire : “merci aux soldats russes de m’avoir sauvé”. S’ils ne le font pas, ils ont une mauvaise note et les parents sont convoqués”, raconte Inna*, la mère d’une fillette de 8 ans, rencontrée au poste frontière de Domanove, entre la Biélorussie et l’Ukraine. “Il n’y a pas de futur là-bas, c’est pour ça que nous partons”, glisse-t-elle. D’autant que les Russes ont placé leurs soldats et des défenses antiaériennes dans l’école de sa fille : une méthode pour utiliser des enfants et des adolescents comme boucliers humains que rapportent plusieurs témoins. Et que le lavage de cerveau fonctionne. “Le fils de nos voisins, 16 ans, était pro-ukrainien en 2022 : après deux ans à l’école russe, il croit à la propagande”, ajoute Inna.C’est devenu l’unique couloir humanitaire pour les Ukrainiens fuyant les territoires occupés. Des hérissons anti-chars ont été installés pour éviter une attaque, ici en octobre 2024.”Un mensonge répété 100 fois cesse d’être un mensonge pour celui qui l’entend”, alerte Anna, la journaliste de Marioupol, à qui ses sources évitent désormais de parler. “Je ne vous répondrai plus, car pour ça, ici, on te jette à la cave”, lui a récemment écrit l’une d’elles. Un euphémisme pour évoquer les chambres de torture. Dans une volonté de contrôle total de l’information, les médias indépendants ont été fermés en 2022, des dizaines de journalistes arrêtés. Les Russes les ont remplacés par des organes de propagande – avec parfois des adolescents à leur tête. A Melitopol, ils ont même fondé une école de journalisme qui forme les futurs propagandistes. Impossible d’avoir accès aux médias ukrainiens en ligne. A moins de s’être doté d’un VPN. Mais être repéré avec ce type d’application sur son téléphone après une fouille dans la rue ou à un check-point peut conduire au poste. La plupart des habitants ont donc un téléphone “propre” pour sortir et un autre chez eux, où ils lisent les sites indépendants, en espérant ne pas subir de perquisition. Par ailleurs, les cartes SIM ukrainiennes ne fonctionnent plus, et il faut posséder un passeport russe pour obtenir une puce.Dans cette société de surveillance, les habitants vivent dans un climat de peur permanent : ils ne peuvent faire confiance à personne sur place et font attention à tout ce qu’ils disent au téléphone avec leurs proches en Ukraine libre. “Je ne peux que parler de la météo avec eux”, se désole Marina, une activiste en exil à Zaporijia, mon propre mari, resté sur place, ne sait pas où je me trouve.” Un autre témoin raconte comment il a remplacé le mot “guerre” par “construction” pour échanger avec ses parents en Crimée. Et plutôt que de parler des “Russes”, on emploie l’expression ironique de “grands frères”. La paranoïa règne, même en Ukraine libre, chez les exilés : certaines sources qui avaient d’abord accepté de parler se sont rétractées ; d’autres suppriment immédiatement les traces de nos conversations. Beaucoup prennent des antidépresseurs. Certains présentent des signes évidents de stress post-traumatiques.Dans cet état de fragilité psychologique, les débats sur un possible compromis territorial en cas de négociation avec Moscou désespèrent tous les habitants des territoires envahis que nous avons rencontrés. Sur son site, Anna a posé la question anonymement à ses lecteurs sous occupation. “La plupart d’entre eux espèrent toujours le retour de l’Ukraine, constate la journaliste. Pour eux, céder ces territoires, c’est détruire tout espoir de revenir à une vie normale.”*Les prénoms ont été modifiés. Certains noms de villes sont omis pour conserver l’anonymat des sources.



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Publish date : 2025-01-06 17:15:00

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Attaque du Capitole : la “méthode Trump” pour réécrire l’histoire

Heurts entre la police et les partisans du président américain Donald Trump devant le Capitole, le 6 janvier 2021




Le 6 janvier 2021, il y a quatre ans jour pour jour, les Etats-Unis vivaient l’une plus importantes crises de leur histoire moderne. Alors que Donald Trump refuse d’admettre le résultat de l’élection présidentielle américaine, plusieurs centaines d’individus, chauffés à blanc par le milliardaire, se lancent à l’assaut du Capitole pour empêcher la validation du scrutin. Une scène de chaos total débute alors au sein du siège du pouvoir législatif américain, entre affrontements mortels entre manifestants et forces de l’ordre et destructions matérielles particulièrement violentes.Mais cette tentative de coup d’Etat, dont beaucoup prédisaient que Donald Trump ne se relèverait jamais, s’est finalement transformée au fil des mois en un véritable moteur de son récit politique. Jusqu’à devenir une carte maîtresse dans sa campagne présidentielle, remportée haut la main en novembre dernier. Une réécriture de l’histoire en plusieurs actes, et qui témoigne de la “méthode Trump” pour toujours tourner les faits à son avantage.Acte I : se dédouaner de toute responsabilitéLe 6 janvier 2021, la situation est plus que tendue pour Donald Trump, que tous les faits semblent incriminer pour avoir largement contribué à ce tel déchaînement de violence sur le Capitole. En cause, on retrouve notamment son discours plus qu’ambivalent le jour même, où il a incité ses supporters à marcher “pacifiquement et patriotiquement” vers le Capitole, tout en leur rappelant de se “battre comme des diables”.Une fois revenu à la Maison-Blanche, celui qui était encore président avait alors refusé d’appeler la foule à se retirer alors que les violences ne faisaient que s’accentuer. Il publie finalement une vidéo, dans laquelle il persiste sur le trucage de l’élection présidentielle, mais déclare : “Nous devons avoir la paix. Alors rentrez chez vous. Nous vous aimons. Vous êtes très spéciaux”. Avant d’ajouter encore un message sur Twitter : “Souvenez-vous de ce jour pour toujours !”, comme le rappelle le New York Times.Ces messages plus que contradictoires, mais ne condamnant en aucun cas fermement ce qui était en train de se dérouler à Washington, avaient valu à Donald Trump des vives critiques jusqu’à son propre camp. Un front ferme levé contre lui, qui amène finalement le président sortant à qualifier cette émeute d'”attaque odieuse contre le Capitole des Etats-Unis”, ainsi que d’une “calamité” dont les responsables “paieront”. Ce fut la seule et unique fois qu’il dénonça aussi fermement l’attaque du 6 janvier. Car la réécriture de l’histoire à la méthode trumpiste commençait déjà.Acte II : dénoncer un coup monté de ses opposantsTrès vite, une autre version de l’histoire a commencé à monter dans le camp républicain pour dédouaner le président Trump, visé par une procédure de destitution dès le 13 janvier 2021 pour “incitation à l’insurrection”. C’est alors le début d’une deuxième phase : la dénonciation d’un complot mis en scène par ses opposants. Et avec un responsable très clair et identifié. Avant même que le Capitole ne soit définitivement sécurisé, le représentant républicain Paul Gozar affirme ainsi que les événements du 6 janvier ont “toutes les caractéristiques d’une provocation des antifas”.Ce récit s’est très vite propagé dans la sphère trumpiste, de l’éditorialiste de Fox News Laura Ingraham affirmant que “selon certaines informations, des sympathisants antifas auraient été disséminés dans la foule” au représentant de Floride Matt Gaetz affirmant que certains émeutiers “se faisaient passer pour des partisans de Trump et étaient en fait des membres du groupe terroriste violent antifa”. Le M.I.T Technology Review, cité par le New York Times, affirme que cette invention a été répétée en ligne plus de 400 000 fois dans les 24 heures qui ont suivi l’attaque du Capitole, amplifiée par un groupe d’influenceurs MAGA, de responsables républicains et de membres de la famille de Donald Trump.Cette réécriture est devenue peu à peu le récit quasi officiel propagé par le camp trumpiste. Même ceux dans le camp républicain l’ayant ouvertement accusé quelques jours après l’assaut du Capitole, à l’image du chef des sénateurs Mitch McConnell, revenaient sur leur parole et rejetaient la faute sur tout le monde.Mais l’ultragauche ne fut pas la seule mise en cause par le camp Trump. A la mi-juin 2021, une autre théorie émerge, venant plus particulièrement de l’animateur vedette de Fox News Tucker Carlson : l’assaut du 6 janvier aurait en réalité été une opération orchestrée par nul autre que le FBI. Une théorie qui fut très vite reprise par l’écosystème trumpiste, nourrissant allègrement la théorie d’un “Etat profond” qui agirait dans l’ombre pour faire tomber le milliardaire. Et Donald Trump lui-même a très vite donné des gages à cette théorie. Lors d’un rassemblement en Floride en juillet 2021, il s’était indigné de la mort d’une des manifestantes, Ashley Babbitt, qui avait été tuée par un policier du Capitole alors que celle-ci cherchait à pénétrer dans l’enceinte de la Chambre des représentants. “Tir, boum. Il n’y avait aucune raison à cela. Qui a tiré sur Ashli Babbitt ?”, s’étonnait-il faussement, avant de déclarer un mois plus tard que le policier l’ayant tuée était “un meurtrier”.Acte III : se réapproprier les faitsMais c’est à partir de 2022 que le narratif a commencé à profondément évoluer, devenant au fil du temps celui qui fut exploité par Donald Trump jusqu’à sa victoire en novembre dernier. Débute alors une troisième phase : la réappropriation de cet événement comme la preuve de l’acharnement du système judiciaire, politique, médiatique contre lui et son camp. Dès 2021, le milliardaire avait commencé à nourrir cette lecture des faits, qualifiant cette journée d’un “jour d’amour”.Ainsi, les personnes emprisonnées ou tuées lors du 6 janvier sont peu à peu devenues des martyrs, décédées ou mises derrière les barreaux car se battant pour sauver la démocratie. Cette glorification a notamment trouvé son apogée dans un centre de détention à Washington, où une dizaine d’hommes s’est renommée “l’aile des Patriotes” et se retrouvait chaque soir pour chanter l’hymne américain. Leur premier soutien s’est révélé être Donald Trump lui-même, les qualifiant de “prisonniers politiques persécutés”, et promettant que s’il était réélu à la Maison-Blanche, il leur accorderait des grâces présidentielles “parce qu’ils sont traités de manière très injuste”. Il est même allé jusqu’à réaliser en mars 2023 une chanson avec cette prétendue chorale patriotique, diffusée dans tous ses meetings et devenue le symbole de la résistance et son narratif d’élection truquée.Quitte à paraître parfois très confus, accusant autant le “deep state” d’être à l’origine des débordements du 6 janvier 2021 que glorifiant les patriotes ayant défendu la démocratie américaine ce jour-ci face à une prétendue élection truquée. “À bien des égards, le 6 janvier est devenu un élément de sa marque, une marque dans laquelle une attaque contre le symbole de la démocratie américaine est devenue une défense de cette même démocratie. Une partie de la marque qui, en novembre, a aidé Donald Trump à être élu 47e président des Etats-Unis”, résume finalement le New York Times.Acte IV : joindre les actes à la paroleMais la réécriture du 6 janvier 2021 par Donald Trump ne peut pas s’arrêter à sa simple réélection à la Maison-Blanche. Si sa version des faits semble donc avoir convaincu une majorité d’Américains, il reste à joindre les actes aux paroles. Ainsi, la quatrième phase débutera à partir du 20 janvier prochain, et de son investiture sur les mêmes marches où ses supporters déchaînés étaient prêts à renverser la démocratie américaine.Il y a bien évidemment la promesse de gracier tous ceux qui ont participé et ont été condamnés à la suite de l’assaut du Capitole, parfois à des peines d’emprisonnement très lourdes. Un acte qui viendrait définitivement effacer toute participation au 6 janvier comme une tentative de coup d’Etat, et entérinerait définitivement le récit d’une persécution politique de la part de l’administration démocrate.Mais il y a aussi la vengeance contre tous ceux qui ont eu l’outrecuidance de vouloir condamner Donald Trump et ses partisans à la suite des événements du 6 janvier. Jack Smith, le procureur spécial ayant mené l’investigation fédérale contre Donald Trump, abandonnée après la réélection de ce dernier à la Maison-Blanche ? “Il doit être expulsé du pays”. Liz Cheney, élue républicaine qui a participé activement à l’enquête parlementaire sur l’enquête du 6 janvier ? “Elle doit aller en prison”.Entre ce que Donald Trump et ses soutiens promettent et ce qu’ils pourront réellement faire, l’écart risque d’être important. Si Joe Biden a appelé ce dimanche 5 janvier à ne pas “oublier” ou “réécrire” les événements du 6 janvier, qualifiant devant la presse l’attitude de Donald Trump à l’époque de “véritable menace pour la démocratie”, le président sortant démocrate semble avoir déjà perdu la bataille rhétorique : le milliardaire aura bel et bien réussi à réécrire l’histoire du 6 janvier 2021



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Publish date : 2025-01-06 17:34:58

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Aux origines du Covid-19, les coulisses d’une impitoyable guerre des récits entre scientifiques

Un agent de santé chinois prélève des échantillons dans un parc à thème, à Wuhan en décembre 2021.




Rapport contre rapport ? Cinq ans après le début de la pandémie de Covid, la fin de l’année 2024 a été marquée par de nouveaux rebondissements autour des investigations sur les origines du Sars-CoV-2. Il y a d’abord eu, début décembre, la parution de la vaste enquête du Congrès américain. Des centaines d’heures d’auditions, des milliers de documents analysés et une publication de plus de 500 pages. Les républicains, auteurs principaux du document, concluent en faveur d’une fuite de laboratoire, tandis que les démocrates admettent désormais que cette hypothèse “ne peut plus être qualifiée de théorie du complot”.Quelques semaines plus tard, c’étaient les travaux du groupe Sago (Scientific Advisory Group for the Origins of Novel Pathogens), un comité d’experts internationaux mandatés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui étaient très attendus. Selon les informations de L’Express, ces spécialistes penchent, eux, en faveur d’une zoonose du fait du “faisceau d’indices disponibles”, tout en se refusant à exclure la fuite de laboratoire. Mais alors que les membres du groupe visaient une publication avant la fin de l’année, c’est finalement à un nouveau bras de fer entre l’OMS et la Chine que le monde a assisté dans les dernières heures de 2024, l’institution internationale déplorant encore et toujours le manque de transparence du pays où tout a démarré…En l’absence de données indiscutables, bien malin qui pourrait vraiment prétendre savoir pourquoi, en ces jours glacés de décembre 2019, les cas de pneumopathie ont commencé à se multiplier dans la capitale du Hubei. Les enjeux sont immenses, pour tant d’acteurs. Les dirigeants chinois ne peuvent souffrir le déshonneur de se voir imputer l’origine de la crise, qu’elle soit née sur les étals de ces marchés aux animaux vivants qui auraient dû disparaître après le premier Sars, ou pire encore, d’une fuite d’un laboratoire – “aucune hypothèse ne leur convient”, soupire un expert du comité Sago. Aux Etats-Unis, pour mieux dédouaner Donald Trump de sa gestion calamiteuse de la crise, les républicains aimeraient incriminer leur bête noire, le Pr Anthony Fauci, dont l’institut qu’il dirigeait a indirectement financé des recherches sur les coronavirus au sein de l’Institut de virologie de Wuhan (WIV en anglais). Les scientifiques eux-mêmes se divisent en deux camps irréconciliables, sur fond de conflits d’intérêts, d’ego mal placés, et d’antagonismes autour des “gains de fonction”, ces manipulations risquées menées pour étudier les virus, que certains voudraient interdire.Deux articles qui closent le débat ?Récit contre récit. Tout au long de l’Histoire, les épisodes ne manquent pas où les épidémies et leurs origines ont été instrumentalisées, voire manipulées. A défaut de certitudes appuyées par la science, les cinq dernières années ont été riches de révélations illustrant comment les uns et les autres ont œuvré pour défendre “leur” hypothèse et l’imposer dans l’esprit du public. Les jeux d’acteurs de différents protagonistes ont été mis au jour à travers les milliers de pages d’e-mails et de documents révélés par des journalistes et des investigateurs indépendants (le groupe informel Drastic ou l’ONG U.S. Right to Know), ou dans le cadre des auditions du Congrès américain. “S’ils ne permettent en rien de conclure sur l’origine du virus, ces éléments factuels aident à mieux comprendre comment les récits autour de cette pandémie se sont peu à peu mis en place”, résume le Pr Renaud Piarroux, spécialiste des épidémies et chef de service à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP).Coïncidence contre coïncidence. Au tout début de 2020, alors que les hôpitaux de Wuhan se remplissent de malades, c’est l’hypothèse d’une zoonose qui est d’abord évoquée. Beaucoup de cas semblent liés au marché Huanan, on se souvient du Sras, apparu lui aussi sur des marchés aux animaux vivants en Chine en 2002-2003. Rapidement, sur les réseaux sociaux notamment, une autre hypothèse commence toutefois à tourner : celle d’une fuite de laboratoire – après tout, la ville n’est-elle pas l’épicentre de la recherche chinoise sur les coronavirus ? Mais dès le mois de février, des scientifiques aussi renommés qu’influents vont clore le débat. A travers deux analyses, d’abord déposées en préprint avant d’être publiées dans des revues majeures, ils imposent l’idée que l’origine du Sars-CoV-2 est selon toute vraisemblance “naturelle”. Pendant un peu plus d’un an, l’hypothèse d’une fuite de laboratoire va être reléguée au rang de théorie du complot.Le premier de ces articles s’intitule “The proximal origin of Sars-CoV-2”. Ses auteurs, cinq spécialistes de la virologie et des maladies infectieuses, concluent “qu’ils ne croient pas qu’un quelconque scénario en lien avec le laboratoire soit plausible”. Pourtant, leurs e-mails, puis leurs messages sur Slack, révélés à partir de juin 2021, dévoilent une autre histoire. Elle commence le 31 janvier 2020. Le virologue Kristian Andersen* alerte Anthony Fauci, puis Jeremy Farrar, alors président du Wellcom Trust britannique (un acteur clé du financement de la recherche médicale) : “Après des discussions plus tôt aujourd’hui, Eddie, Bob, Mike [NDLR : Eddie Holmes, Robert Garry, futurs cosignataires de l’article, et un autre virologue, Michael Farzan] et moi-même trouvons tous que le génome est incompatible avec les attentes de la théorie de l’évolution. Mais il faut regarder cela de beaucoup plus près […] donc ces opinions pourraient encore changer.” D’emblée, ces experts songent à une fuite de laboratoire.Avec l’assentiment du Pr Fauci, Jeremy Farrar réunit quelques grands virologues internationaux pour une conférence téléphonique le 1er février. Le Britannique précise vouloir “encadrer le débat […] avant qu’il ne devienne incontrôlable et qu’il n’ait des ramifications potentiellement très préjudiciables”. La réunion semble houleuse, à en croire un e-mail de Francis Collins (le patron du NIH, les instituts de santé américains) à Farrar et Fauci : “Bien que les arguments de Ron Fouchier et de Christian Drosten soient présentés avec plus de force que nécessaire, je me rallie à l’idée qu’une origine naturelle est plus probable.” Il faut rappeler ici qui est Ron Fouchier. En 2012, ce virologue néerlandais avait rendu un virus grippal aviaire H5N1 très contagieux pour les mammifères. Ces manipulations de “gains de fonction” avaient déclenché une vague d’indignation, aboutissant à un moratoire aux Etats-Unis sur ce type d’expérience, de 2014 à 2017.Le rôle trouble de Peter DaszakPeter Daszak lors de l’enquête de l’OMS en Chine, en février 2021. (Photo by Hector RETAMAL / AFP)A l’occasion de cette réunion téléphonique, Ron Fouchier a donc défendu “avec force” l’origine naturelle du virus. Un autre e-mail, de Jeremy Farrar le 2 février, montre que le Néerlandais veut éviter à tout prix le débat sur une éventuelle fuite de laboratoire qui, selon lui, “nuirait inutilement à la science en général et à la science en Chine en particulier”. Il avance dix arguments pour justifier sa position. Il ne semble toutefois pas avoir totalement convaincu ses collègues, dont certains le jugent “soumis à des conflits d’intérêts” (“conflicted”). Mis en ligne le 17 février, “Proximal origin” reprendra toutefois largement ses arguments, sans qu’il ne cosigne l’article. Dans les semaines suivant la parution de l’article, les messages sur Slack d’Anderson et de Garry montreront pourtant que, contrairement à ce qu’ils ont écrit, ils continuent de s’interroger sur le rôle du WIV. Mais par la suite, dans leurs interventions publiques, dans leurs publications scientifiques, et jusque durant leurs auditions devant le Congrès, ils défendront la piste de la zoonose, arguant qu’ils avaient “changé d’avis au vu des données disponibles”.Le 19 février, deux jours à peine après la parution de “Proximal origin”, la prestigieuse revue médicale The Lancet publie sur son site la version préliminaire d’une lettre signée par 27 scientifiques renommés, dont Jeremy Farrar. Elle présente l’hypothèse d’une fuite de laboratoire comme une théorie du complot et suggère l’existence d’un consensus scientifique en faveur d’une origine naturelle. Au milieu des signataires, un nom interpelle : Peter Daszak. Ce zoologue britannique préside l’ONG EcoHealth Alliance, qui collabore depuis des années avec le WIV pour des recherches sur les coronavirus. Il a décroché des financements du NIH pour ces travaux, qui ont notamment abouti en 2014 à la création de deux coronavirus de synthèse similaires au Sars-1.Ses e-mails révèlent que ce scientifique fut à la fois le chef d’orchestre et le principal rédacteur de la publication du Lancet. A la chercheuse Rita Colwell, il explique par exemple que ce projet ne doit pas être perçu comme une pétition, mais comme une “lettre de scientifiques de premier plan soutenant d’autres scientifiques [NDLR : du WIV] qui subissent de graves pressions”. A Ralph Baric, ponte des recherches sur les coronavirus et les gains de fonction, collaborateur régulier du WIV et d’EcoHealth, il écrit que cette lettre sera “présentée d’une manière qui ne soit pas liée à notre collaboration afin de maximiser une voix indépendante”. De fait, la lettre fera forte impression. Il faudra attendre le 26 juin 2021 pour qu’un long addendum dans le Lancet révèle les conflits d’intérêts de Peter Daszak.En mai 2024, à la suite d’une audition houleuse au Congrès, l’administration Biden décidera d’interdire le financement d’EcoHealth Alliance. Les soutiens de Peter Daszak pointent que tout cela ne dit rien de son implication, ni de celle du WIV, dans l’émergence du Covid. Mais le fait est qu’entre-temps, le scientifique se retrouve de toutes les investigations sur les origines du Covid-19. Il dirige le groupe de travail dédié au sein de la commission sur la pandémie montée en 2020 par The Lancet, sous la houlette de Jeffrey Sachs. L’économiste finira par l’en évincer, avant de saborder la totalité du groupe, “5 des 12 membres […] ayant des conflits d’intérêts potentiels en raison de leurs liens directs et indirects avec un laboratoire de Wuhan”. Plus étonnant encore, Peter Daszak fera aussi partie des experts envoyés en janvier 2021 par l’OMS à Wuhan. Le 30 mars 2021, leur rapport concluera que l’origine zoonotique est “très probable”.L’intrigant “projet Defuse”Dès le lendemain, le directeur général de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus relancera pourtant le débat en déclarant que “toutes les hypothèses restent sur la table”. A partir de là, l’année 2021 voit revenir en force l’hypothèse de la fuite de laboratoire. Mi-mai, lettre ouverte dans le magazine Science de chercheurs, dont le fameux Ralph Baric, appelant à “garder toutes les pistes ouvertes”. Juin, révélation des e-mails d’Anthony Fauci. Mi-août, Peter Ben Embarek, chef de la mission OMS à Wuhan, déclare à la télé danoise que “la fuite de laboratoire doit être envisagée”. Et le coup de tonnerre, à l’automne : le groupe Drastic déterre le projet Defuse, porté par EcoHealth Alliance en partenariat avec le WIV et le laboratoire de Ralph Baric à Chapel Hill, en Caroline du Nord (Etats-Unis).”Quand on le lit, on trouve cela curieux”, euphémise le virologue Etienne Decroly (CNRS/Marseille université). Les auteurs de ce document daté de mars 2018 prévoyaient de capturer des chauves-souris pour étudier leurs virus et… les modifier pour évaluer leur potentiel infectieux. En particulier, les chercheurs envisageaient “d’insérer un site de clivage par la furine” dans des virus apparentés au Sars-1 (le virus du Sars de 2002-2003). Derrière ce vocabulaire technique, les partisans de la thèse de la fuite de laboratoire ne lisent rien moins que… la recette du Sars-CoV-2. La découverte de nouveaux e-mails en 2024 ajoutera au trouble : alors qu’il était écrit dans le projet que les manipulations se tiendraient à Chapel Hill, ces courriels montrent que Peter Daszak envisageait “qu’un grand nombre de ces analyses [soient] effectuées à Wuhan” une fois les fonds obtenus. Le fait est que le projet ne sera pas financé.Hypothèses contre hypothèses. Arguments contre arguments. Suppositions contre suppositions. Les mois passent et les deux camps s’enterrent dans leurs tranchées. Les principaux signataires de “Proximal origin”, Robert Garry, Kristian Andersen, et Edward Holmes, rejoints par une poignée d’autres spécialistes, continuent de publier des études sur les origines du Covid dans de grandes revues. Ces articles apportent selon eux des éléments en faveur d’une zoonose, sans toutefois la démontrer formellement. En 2022, Edward Holmes écrira pourtant sur le site The Conversation que “la théorie du labo est morte”. Mais entre-temps, les doutes des scientifiques au début de la pandémie et les expériences de type “gain de fonction” menées à Wuhan ont été dévoilés, et la parole de ces chercheurs n’imprime plus : un sondage montre que, pour le grand public, le Covid vient d’un laboratoire.Dans ce contexte, arrive un nouvel épisode marquant, qui mérite d’être raconté. Il aboutira à la publication d’un article dans la revue Cell en septembre 2024. Ecrit sous la houlette de la Française Florence Débarre, directrice de recherche au CNRS, il compte encore parmi ses signataires le même petit groupe de scientifiques (Kristian Andersen, Edward Holmes…). L’histoire démarre le 17 février 2022 quand George Gao, alors directeur du CCDC, le centre chinois de contrôle et de prévention des maladies, dépose auprès de la revue Nature un préprint dans lequel il présente l’analyse d’échantillons collectés au marché de Wuhan dans les premiers jours de 2020. Echantillons jamais mis à la disposition de la communauté internationale. Le scientifique indique que ses données ne permettent pas de conclure en faveur d’une hypothèse ou d’une autre.Un nouveau jeu de donnéesL’équipe d’intervention d’urgence en matière d’hygiène de Wuhan effectue des perquisitions sur le marché de gros de fruits de mer de Huanan, fermé, le 11 janvier 2020Début mars 2023, Florence Débarre tombe par hasard sur les séquences de ces échantillons, déposées sur une base de données internationale. Normalement réservées aux équipes chinoises, elles se trouvent en accès libre. Plusieurs scientifiques étrangers en profitent pour les télécharger. “C’était une nouvelle importante car ces données démontraient qu’il y avait des chiens viverrins au marché, ce que l’équipe de George Gao n’avait pas relevé. Or jusque-là, la présence de ces animaux à la fin de l’année 2019 n’avait pas été confirmée, alors qu’ils auraient pu jouer le rôle d’hôte intermédiaire”, rappelle Florence Débarre.Fureur de Gao et de son équipe, réunions de crise à l’OMS. “Nous n’étions d’accord sur rien, ni sur l’accès aux données, ni sur les conclusions à en tirer”, se rappelle un des participants américains, qui tient à rester anonyme. Dès le 16 mars, le magazine The Atlantic publie un article titré “La preuve la plus solide qu’un animal a déclenché la pandémie”. L’information fera la Une de la presse mondiale. Le 18, l’OMS finit par publier un communiqué sibyllin : “Bien que ces éléments n’apportent pas de preuves irréfutables quant à l’hôte intermédiaire ou aux origines du virus, les données fournissent des preuves supplémentaires de la présence sur le marché d’animaux sensibles pouvant avoir été à l’origine d’infections humaines.”En réalité, ce jeu de données ne prouve pas que les animaux aient été infectés et encore moins qu’ils aient contaminé les humains. D’ailleurs, la journaliste de The Atlantic rétropédalera deux mois plus tard. Entre-temps, le 5 avril 2023, l’article de Gao est publié en ligne par Nature, sans que sa conclusion ne change. En mars 2023, l’article de Florence Débarre est déposé sur un site de partage de données, avant de paraître dans la revue Cell un an et demi plus tard. “Notre étude ne peut pas prouver que les animaux aient été infectés mais le faisceau d’indices penche clairement en faveur de la zoonose”, insiste-t-elle.Coups de théâtreFin de l’histoire ? Même pas. Le 5 décembre, Gao publie une étude concluant que le chien viverrin est peu sensible au Sars-CoV-2. La polémique repart de plus belle. “Il a déjà été montré que ces animaux pouvaient contracter le virus”, se désole Florence Débarre. Les dernières péripéties nous conduisent au Japon. Début décembre toujours, lors d’une conférence consacrée aux pandémies, le virologue Spyros Lytras affirme que de nouvelles analyses des données du marché démontrent “une infection des animaux”. Peut-être un nouveau point pour la théorie zoonotique, même si ces informations n’ont pas encore fait l’objet d’une publication. Lors du même événement, l’ex-directrice de virologie du WIV, Shi Zhengli, soutient, séquences ADN à l’appui, “qu’aucun des virus stockés dans [ses] congélateurs n’était l’ancêtre le plus récent du virus Sars-CoV-2”. L’information sera reprise telle quelle par un journaliste de la revue Nature, sans même que l’article ne précise que ces affirmations sont, en l’état, invérifiables. Ni qu’elles arrivent quelques jours après la publication du rapport du Congrès américain, et alors que le groupe Sago de l’OMS finalise son propre document…Autant de coups de théâtre qui n’aident en rien à la manifestation de la vérité. Une odeur nauséabonde plane sur cette enquête, qui a depuis longtemps quitté le seul champ de la science. Quand certains sont traités de “complotistes” et invités au silence dans un camp, d’autres subissent menaces et pressions dans le camp d’en face. Comment sortir de l’impasse ? “Il manque la preuve définitive. Elle attend peut-être quelque part, que quelqu’un tombe dessus. Après tout, on a bien attendu plus de six siècles pour découvrir l’origine de la Grande Peste”, conclut Jean-Claude Manuguerra, coprésident du comité Sago. Les millions de victimes du Covid et leurs proches espèrent ne pas avoir à patienter si longtemps.* Kristian Andersen, Robert Garry, Edward Holmes, Peter Daszak, Ron Fouchier et Jeremy Farrar n’ont pas donné suite aux sollicitations de L’Express.



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Author : Stéphanie Benz, Yohan Blavignat

Publish date : 2025-01-06 16:00:00

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Canada : Justin Trudeau annonce qu’il va quitter le pouvoir

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau, le 14 octobre 2024 à Ottawa




Sous pression depuis des semaines, Justin Trudeau jette l’éponge. Le Premier ministre canadien a annoncé, ce lundi 6 janvier, qu’il avait décidé de quitter ses fonctions comme chef de parti, et par conséquent céder son poste à la tête du gouvernement.A 53 ans, le dirigeant va quitter la tête du parti libéral mais rester Premier ministre pour laisser le temps à sa formation de lui trouver un remplaçant, qui prendra automatiquement sa place comme chef du gouvernement.Minoritaire au ParlementLe Premier ministre, qui avait annoncé son intention de se représenter, accuse un retard de plus de 20 points dans les sondages derrière son rival conservateur, Pierre Poilievre. Minoritaire au Parlement, il est fragilisé par le retrait de son allié de gauche et le mécontentement croissant au sein de son propre parti.La popularité de Justin Trudeau s’est affaiblie ces derniers mois et son gouvernement a survécu de justesse à une série de motions de censure au Parlement. De plus, le chaos règne dans la capitale Ottawa depuis la démission surprise de la vice-Première ministre, Chrystia Freeland, qui était en désaccord avec Justin Trudeau sur la façon de gérer la guerre économique qui se profile avec les Etats-Unis.Les déclarations de Donald Trump ces dernières semaines ont aggravé la crise politique canadienne et provoqué une onde de choc. Le pays cherche une parade aux menaces du président élu, qui a promis d’imposer des droits de douane de 25 % au Canada et au Mexique dès son retour au pouvoir en janvier.



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Publish date : 2025-01-06 16:06:21

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Réforme des retraites : céder ou être censuré, le dilemme de François Bayrou

François Bayrou sur le plateau de France 2 jeudi 19 décembre.




Changement de méthode du côté de Bercy. Cette semaine, le nouveau ministre de l’Economie, Eric Lombard, a lancé une série de rencontres avec les chefs des groupes politiques à l’Assemblée nationale. Au menu : discuter des orientations du futur budget. Ce même texte qui avait fait tomber Michel Barnier et son équipe début décembre…La course contre la montre est lancée, le projet de loi de finances pour 2025 devant être présenté au plus tard mi-février. Encore d’âpres débats en perspective. En attendant de parvenir à un très hypothétique consensus, c’est la loi spéciale qui s’applique. L’Etat français ne pourra cependant pas vivre indéfiniment sur les crédits alloués en 2024. Il y a donc urgence à trouver un terrain d’entente.François Bayrou sur une ligne de crêtePour autant, c’est un autre sujet qui sera la clé de la stabilité politique des prochains mois : la réforme des retraites. François Bayrou a déjà ouvert la porte à des ajustements, tout en excluant la piste d’une abrogation, réclamée conjointement par le Rassemblement national et le Nouveau Front populaire. Une ligne de crête pour le nouveau locataire de Matignon. Car il lui faudra à la fois brosser la gauche et l’extrême droite dans le sens du poil, sous peine de voir sa période d’essai subitement écourtée, tout en conservant les bases de la réforme – entendez par là, l’âge de départ à 64 ans – au risque d’aggraver encore la situation de nos finances publiques.Dans son dernier rapport, en juin dernier, le Conseil d’orientation des retraites (COR) avait calculé que le déficit du système de retraites pourrait atteindre 14 milliards d’euros en 2030. Et ce, même en prenant en compte les effets de la réforme adoptée en 2023 qui promettait pourtant de le résorber. Une dégradation que la France ne peut en aucun cas se permettre. Car en 2029, notre déficit public devra être repassé sous la barre des 3 %, comme l’a réaffirmé ce lundi 6 janvier Eric Lombard. Un objectif qui paraît totalement incompatible avec un retour en arrière sur le front des retraites.



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Author : Thibault Marotte

Publish date : 2025-01-06 15:15:00

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Cette énigme qu’Emmanuel Macron n’a jamais réussi à résoudre, par Gérald Bronner

Le président de la République Emmanuel Macron lors de ses vœux pour l'année 2025, mardi 31 décembre 2024 à Paris.




Il faut du temps à un homme pour reconnaître ses torts. De ce point de vue, l’attitude du président de la République à l’égard de la dissolution de l’Assemblée nationale constitue une introduction idéale à un manuel de psychologie de l’erreur. On le sait par de nombreuses sources croisées, Emmanuel Macron, alors même que le sol politique s’effondrait sous ses pieds et donc sous les nôtres aussi, continuait à se réjouir de l’opération, se félicitant même, selon Le Monde, d’avoir “balancé une grenade dégoupillée”.Ensuite, alors qu’il paraissait évident que le pays devenait ingouvernable, même pour les soutiens les plus zélés du coup de poker présidentiel, les conseillers de l’Elysée voulaient rassurer : “Attendez avant de juger : c’est une décision qui s’appréciera à hauteur de vue de l’Histoire.” Comme ça risquait de faire un peu long, Emmanuel Macron a finalement repris la parole à ce sujet en décembre : “J’ai conscience que cette décision a été mal comprise.” Ce faisant, il donnait l’impression d’être moins dans le déni… mais son analyse paraissait encore un peu indigente. Mal compris ? Au contraire, je crois que tout le monde a parfaitement compris les intentions derrière cette décision, de même que le coup de billard à cinq bandes politique gagnant auquel elle devait aboutir. Tout le monde a parfaitement saisi que ladite décision était inconséquente.Nous voici arrivés à l’allocution des vœux du 31 décembre. Inaugurée par un clip rappelant que de belles choses se faisaient en France – ce qui n’est pas inutile – le président n’apparaît qu’après deux minutes trente. Grave, il reconnaît avec “humilité”, que la dissolution a apporté plus de mal que de bien. Alors ça y est ? Il admet enfin s’être trompé ? Pas vraiment. D’une part, il s’empresse d’ajouter un “pour le moment” qui donne à son mea culpa les allures d’une concession provisoire. D’autre part, il n’évoque que les conséquences négatives de l’affaire et non les intentions qui y ont présidé. Bref, pas de quoi lui en vouloir réellement puisque ses intentions étaient bonnes. C’est là la clé de sa lecture des événements.Un “sophisme de composition”Il utilise ce faisant un argument d’intimidation morale : on ne peut me reprocher d’avoir redonné la parole au peuple. Il me semble que cette déclaration révèle l’énigme de la proxémique politique qu’Emmanuel Macron n’aura jamais réussi à résoudre. Cette sorte d’argumentum ad populum est, en effet, emblématique du fantôme qui aura hanté ses deux mandats. Sans tomber dans les affres du ridicule intellectuel de ceux qui cherchent à le psychiatriser, tous ceux qui l’ont approché savent son pouvoir de séduction. C’est un homme intelligent et charmant et, pourtant, la magie n’opère pas vraiment en dehors des rapports interpersonnels. L’une des bévues d’Emmanuel Macron aura été de croire qu’il pouvait séduire les Français comme il a pu séduire sur le terrain en “face à face”. Il y a là une erreur d’échelle que l’on pourrait comparer à ce que John Stuart Mill nommait un “sophisme de composition” qui consiste à considérer un terme sous sa forme distributive dans les prémisses et collective dans sa conclusion.Sa volonté de trouver sans cesse des dispositifs ad hoc pour nouer un lien direct avec le “peuple de France” s’est manifestée tant par le grand débat national, les comités de citoyens qu’on mettait plus d’empressement à réunir qu’à écouter, que par le nombre de ses prises de parole à la télévision – inégalé dans la Ve République… Le président a cherché à séduire sans relâche la France comme s’il s’agissait d’un seul corps cohérent. Il n’est pas le seul à commettre l’erreur d’hypostasier la nation. Il suffit d’écouter les commentateurs de soirées électorales chercher à comprendre “ce qu’ont voulu dire les Français”. On se trompe lorsque l’on veut des preuves d’amour d’un corps qui n’a pas d’esprit unifié. Et tout le monde a compris qu’Emmanuel Macron n’était pas sorti de ce tropisme lorsqu’il a ponctué le terme de son allocution d’une hypothèse référendaire. C’est l’une des seules marges de manœuvre qui lui reste. Encore faut-il que l’article 11 de la Constitution lui permette de retenter de parler au peuple encore une fois.* Gérald Bronner est sociologue et professeur à La Sorbonne Université.



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Author : Gérald Bronner

Publish date : 2025-01-06 14:57:39

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Colère des agriculteurs : la Coordination rurale maintient la pression

Des agriculteurs, manifestants de la Coordination rurale, devant le Parlement européen de Strasbourg le 19 décembre (ARCHIVES)




En tracteur ou en voiture, des agriculteurs de la Coordination rurale (CR) tentaient lundi 6 janvier de gagner Paris, retenus ou ralentis par les forces de l’ordre, alors que la ministre de l’Agriculture a prévenu que la capitale ne devait pas être bloquée “un jour de rentrée scolaire”. A la veille du coup d’envoi de la campagne électorale pour les chambres d’agriculture, les bonnets jaunes du deuxième syndicat agricole veulent faire entendre leur voix : contre les accords de libre-échange, contre la concurrence déloyale, y compris intra-européenne, et contre les contrôles dans les fermes.Lundi matin, une dizaine de tracteurs et une quinzaine de voitures qui stationnaient au niveau de la zone industrielle d’Ablis Nord (Yvelines) ont forcé le passage et se sont engagés sur la route nationale N10, avant d’être bloqués au niveau des Essarts-le-Roi, a-t-on appris de source policière. Un autre convoi était bloqué à Orveau, dans l’Essonne. En revanche, de petits convois progressaient de nouveau en Seine-et-Marne (sur la RN4 en direction de Paris) et dans le Rhône, où une trentaine de tracteurs se déplaçait sur le route départementale 342 en direction de Vourles, vers l’autoroute A7.”Pas là pour camper à Paris”Tout en disant comprendre “l’inquiétude” des exploitants, la ministre de l’Agriculture Annie Genevard a prévenu qu’il n’était pas question de laisser la capitale être paralysée, alors que plusieurs représentants de la CR ont affirmé ces derniers jours qu’ils souhaitaient bloquer Paris ou le marché international de Rungis. “Non, on ne bloque pas, en plus un jour de rentrée scolaire, un jour de rentrée pour les Français. Pas de blocages qui compromettent finalement l’image des agriculteurs auprès des Français. Et pas de violence”, a-t-elle prévenu, interrogée sur TF1.La ministre a évoqué une mobilisation de 200 agriculteurs et d’une cinquantaine de tracteurs sur l’ensemble du territoire. Rappelant que le Premier ministre François Bayrou recevrait les syndicats agricoles lundi prochain, elle a estimé que “l’urgence qu’ils mettent en avant pour être reçus maintenant, ici tout de suite”, ne se justifiait pas vraiment.Colère des agriculteurs : François Bayrou “va les recevoir (…) L’urgence qu’ils mettent en avant pour être reçus maintenant, ici, tout de suite ne se justifie pas vraiment”, @AnnieGenevard dans #BonjourLaMatinaleTF1 pic.twitter.com/FnFEuRYM1X— TF1Info (@TF1Info) January 6, 2025Sur le terrain, les manifestants déploraient d’être bloqués du seul fait de “porter un bonnet jaune” et se disaient déterminés à avancer. “Nous allons forcer les barrages”, a déclaré lundi matin Sébastien Héraud, membre du comité directeur de la CR sur France Info.Le secrétaire général du syndicat, Christian Convers, dit avoir envoyé un message au ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau et au chef de cabinet du Premier ministre pour demander “un point de chute dans Paris”. Les autorités peuvent faire “l’encadrement qu’il faut mais nous, on assure qu’il n’y aura aucun problème de débordement”, a-t-il ajouté. “Que les parlementaires puissent venir discuter un moment avec nous, et on repartira. On n’est pas là pour camper à Paris, on n’est pas là pour embêter les Parisiens”, a-t-il dit sur RMC. Pour l’heure, aucun convoi n’est entré dans la capitale, où la circulation était habituelle ce lundi matin.🚜 Christian Convers, secrétaire national de la Coordination rurale, dévoile qu’il a demandé à Bruno Retailleau et au chef du cabinet du Premier ministre un “point de chute dans Paris” pour que les agriculteurs puissent venir manifester. #CharlesMatin pic.twitter.com/GIR2XXgp10— RMC (@RMCInfo) January 6, 2025Christian Convers avait été brièvement interpellé par la police dimanche en fin d’après-midi à Paris, au moment où il arrivait – en voiture – pour participer à un regroupement symbolique place du Brésil, en protestation contre le récent accord commercial entre l’UE et des pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay). Cet accord est accusé par les agriculteurs français de favoriser l’importation de produits à bas coûts et aux normes environnementales moins élevées que celles qui leur sont imposées.Opération escargot à LyonLa préfecture de police de Paris a interdit les rassemblements non déclarés de dimanche 18h00 à lundi 12h00 dans un large périmètre du centre de Paris, incluant notamment Matignon et le ministère de l’Agriculture, “considérant les appels à manifester le 5 janvier 2025 lancés par un syndicat agricole en vue de ‘bloquer la capitale'”. La préfecture du Val-de-Marne en a fait de même autour du marché de Rungis et sur l’autoroute A6.Ailleurs en France, un convoi d’agriculteurs a ralenti fortement la circulation au sud de Lyon lundi matin avec une opération escargot. Une vingtaine de tracteurs, partis vers 5h00 de Saint-Didier-sous-Riverie (Rhône), sont arrivés au niveau d’Oullins-Pierre-Bénite vers 8h00, après avoir remonté à faible vitesse l’A450, files de véhicules ralentis à l’arrière, a constaté une journaliste de l’AFP. “On n’est pas là pour embêter les gens non plus”, a souligné auprès de l’AFP Serge Genevay, membre de la Coordination rurale (CR) et président du CR69. “Nous sommes sans réponse depuis un an de toutes les promesses qui ont été faites”, a-t-il regretté. “Tous les paysans en ont marre”.Cette mobilisation intervient avant les élections professionnelles, organisées du 15 au 31 janvier, qui détermineront les nouveaux rapports de force entre syndicats agricoles : la CR, qui a gagné en visibilité à la faveur d’actions coups de poing depuis l’hiver dernier, espère ravir une quinzaine de chambres à l’hégémonique alliance FNSEA-Jeunes Agriculteurs.



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Publish date : 2025-01-06 10:56:10

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Soupçons de financement libyen : 5 questions pour tout comprendre au procès de Nicolas Sarkozy

Nicolas Sarkozy le 6 mars 2024, à Paris




Nicolas Sarkozy est de retour au tribunal ce lundi 6 janvier pour un procès exceptionnel. L’ex-chef de l’Etat de 69 ans est arrivé au tribunal de Paris vers 13h30. Son entourage le dit “combatif” et “déterminé” à prouver son innocence face à ce qu’il a toujours qualifié de “fable”. Pendant quatre mois, il devra répondre d’accusations de financement illégal de sa campagne de 2007 par la Libye de Mouammar Kadhafi.C’est le cinquième procès en cinq ans de Nicolas Sarkozy, condamné en première instance et en appel dans le dossier Bygmalion (sur le financement de sa campagne de 2012, affaire dans laquelle il a formé un pourvoi en cassation), et dans le dossier Bismuth. Après dix ans d’enquêtes, judiciaires et journalistiques, un certain nombre d’éléments étayent un supposé “pacte de corruption” entre la Libye de Kadhafi et le clan sarkozyste dans une affaire complexe où s’entremêlent des intérêts politiques, économiques et diplomatiques.Quelles sont les accusations ?L’ancien président est accusé d’avoir passé fin 2005, notamment avec l’aide de ses très proches Brice Hortefeux et Claude Guéant, un “pacte de corruption” avec le richissime dictateur libyen tombé en 2011, pour qu’il “soutienne” financièrement son accession à l’Elysée. Plus précisément, il comparaît pour “corruption passive, association de malfaiteurs, financement illégal de campagne électorale et recel de détournement de fonds publics libyens”. L’accusation, portée par le Parquet national financier (PNF), estime que le “pacte de corruption” s’est noué à l’automne 2005 à Tripoli, sous la tente de Mouammar Kadhafi, connu pour être très généreux avec ses visiteurs étrangers. Ministre de l’Intérieur ambitieux et médiatique, pensant déjà à la présidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy était alors officiellement en visite consacrée à l’immigration clandestine. Officieusement, c’est à cette occasion qu’il aurait demandé au dictateur libyen un soutien financier pour sa future campagne présidentielle, selon plusieurs témoignages. L’accusation n’a pas pu établir un montant total exact du financement présumé. Mais après 10 ans d’enquête, un “faisceau d’indices” a convaincu les juges d’instruction de l’existence de ce soutien financier.Les contreparties supposées ? D’abord une réhabilitation internationale : Kadhafi sera accueilli en grande pompe par Nicolas Sarkozy fraîchement élu président lors d’une visite controversée à Paris, une première depuis trois décennies. Mais aussi la signature de gros contrats et un coup de main judiciaire à Abdallah Senoussi, directeur des renseignements libyens condamné à perpétuité en son absence en France pour son rôle dans l’attentat du DC-10 d’UTA en 1989, qui a coûté la vie à 170 personnes dont 54 Français. Une vingtaine de proches sont parties civiles au procès.Qui sont les autres prévenus ?Outre Nicolas Sarkozy, douze prévenus sont mis en cause, dont trois de ses anciens ministres : Brice Hortefeux, Claude Guéant et Eric Woerth. Ils sont soupçonnés d’avoir joué les intermédiaires pour obtenir l’argent libyen. Éric Woerth, lui, est jugé en tant que trésorier de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, dans laquelle du cash d’origine inconnue a circulé selon les enquêteurs. Il lui est ainsi reproché d’avoir utilisé de l’argent liquide “pour régler des notes de frais non reportées dans le compte de campagne, mais également des salaires de chauffeurs, et plus généralement des rémunérations non déclarées”. Les trois anciens ministres contestent les accusations.En outre, deux hommes d’affaires soupçonnés d’avoir servi d’intermédiaires, seront également jugés : Ziad Takieddine et Alexandre Djouhri. Le premier, actuellement en fuite au Liban, est un homme d’affaires franco-libanais proche des réseaux balladuriens et chiraquiens, et l’accusateur principal dans ce dossier, aux versions évolutives. Introduit de longue date en Libye, il a longtemps joué le rôle d’intermédiaire commercial pour le compte du régime. Il a affirmé avoir remis entre fin 2006 et début 2007 cinq millions d’euros à Claude Guéant, alors directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, avant de temporairement retirer son témoignage fin 2020, ce qui fait toujours l’objet d’une enquête distincte. Le second, un homme d’affaires franco-algérien, était un proche de Bechir Saleh, le chef de cabinet et grand argentier de Kadhafi, et a peu à peu noué des liens avec le clan de l’ancien président français.Quelle est la défense de Nicolas Sarkozy ?Nicolas Sarkozy a toujours nié avoir reçu de l’argent du colonel Kadhafi pour sa campagne présidentielle de 2007. Dès les premières révélations médiatiques, émanant principalement de Mediapart, Nicolas Sarkozy dénonce une “infamie”, portée par une “officine au service de la gauche” et accuse le journal d’avoir produit un faux document. Lors d’un débat télévisé en 2016, il s’était offusqué de la question d’un journaliste sur l’affaire : “Quelle indignité ! C’est une honte !””Il va combattre la construction artificielle imaginée par l’accusation. Il n’y a aucun financement libyen de la campagne”, a déclaré son avocat, Me Christophe Ingrain. Ses avocats eux assurent qu’il n’y a aucune trace de financement illégal dans les comptes de la campagne, aucune preuve et suggèrent un mensonge du clan Kadhafi pour se venger de l’intervention de la France en Libye. Pour appuyer cette affirmation, l’équipe menée par Me Christophe Ingrain compte s’appuyer sur une précédente procédure judiciaire menée contre son client. Celle de l’affaire Bettencourt, dans laquelle un non-lieu a été ordonné pour ces accusations identiques.Combien de temps doit durer le procès ?Après dix ans d’enquêtes, 54 perquisitions, 22 recours et 73 tomes de procédure, le procès de l’affaire des financements libyens de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007 doit durer quatre mois, jusqu’au 10 avril. Il se tient devant le tribunal correctionnel de Paris.Le procès débutera avec l’appel des 12 prévenus, des parties civiles et des témoins, avant les questions de procédures, qui devraient occuper le tribunal toute la première semaine. Les audiences auront lieu les lundis, mercredi et jeudi après-midi, jusqu’au 10 avril. Nicolas Sarkozy sera selon son entourage présent à chaque audience pendant le premier mois, consacré aux soupçons de financement. Des volets annexes seront abordés les semaines suivantes.Quelles sont les peines encourues ?Jugé pour corruption, recel de détournement de fonds publics, financement illégal de campagne et association de malfaiteurs, Nicolas Sarkozy encourt 10 ans de prison et 375 000 euros d’amende, ainsi qu’une privation des droits civiques (donc une inéligibilité) allant jusqu’à 5 ans. Nicolas Sarkozy va comparaître pour la première fois avec un casier judiciaire, ce qui pourrait peser contre lui lors de cette affaire.L’ancien ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, risque lui dix ans d’emprisonnement et 750 000 euros d’amende jusqu’à la moitié de la valeur des biens ou des fonds sur lesquels ont porté les opérations de blanchiment. Brice Hortefeux, dix ans d’emprisonnement et 150 000 euros d’amende. Et Eric Worth, un an d’emprisonnement et 3 750 euros d’amende.



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Publish date : 2025-01-06 12:36:54

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Le taux du livret A en baisse début 2025, une première en cinq ans

Le Livret A continue de capter l'épargne des Français: il s'est étoffé de près de 20 milliards d'euros au premier trimestre, un record depuis 2009, à la faveur d'un taux de rémunération à 3%




C’est une première depuis 2020 : le taux du livret A va baisser dès le 1er février 2025. Fixé à 3 % depuis le début de 2023, il devrait passer à 2,5 % selon le ministre de l’Economie Eric Lombard, en raison du recul de l’inflation. “Le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau fera une proposition au ministre des Finances, très certainement de baisse”, et c’est “autour de 2,5 % […] que la décision sera prise”, a dit Eric Lombard sur France Inter.La formule de calcul du taux du Livret A, aussi valable pour le Livret de développement durable et solidaire (LDDS), est basée pour moitié sur l’évolution des prix des six derniers mois et pour une autre moitié sur un taux d’échange entre les banques. Mi-janvier, dès que les chiffres définitifs de l’inflation pour décembre seront connus, le gouverneur de la Banque de France proposera à Bercy un nouveau taux, en se calant sur le résultat de la formule de calcul ou en y dérogeant.Le Livret A, ce rendement net de toute forme de taxe et d’impôts, est très attractif par rapport aux autres produits d’épargne proposés par les banquiers et les assureurs. Révisé théoriquement tous les six mois, le taux a été figé à 3 % jusqu’à fin janvier 2025 par l’ancien ministre de l’Economie Bruno Le Maire. Un niveau aujourd’hui supérieur à l’inflation mais inférieur à ce qu’auraient pu avoir les épargnants si la formule théorique de calcul avait été strictement appliquée.”Épargne protégée””Le taux du Livret A va baisser, mais l’inflation a fortement baissé puisqu’elle est autour de 1 %”, a rappelé le ministre. Même avec un Livret A moins rémunérateur, “l’épargne est non seulement protégée mais elle permet au patrimoine réel d’augmenter”, a-t-il justifié. Autre conséquence de la baisse de l’inflation, le taux du Livret d’épargne populaire, réservé aux individus modestes, devrait aussi tomber, “de 4 % à 3 % si on applique la formule”, expliquait à l’AFP Philippe Crevel, directeur du groupe de réflexion Cercle de l’Epargne.Selon Philippe Crevel, cette baisse de taux probable servirait un double objectif gouvernemental. D’un côté, relancer la consommation pour stimuler la croissance et les recettes fiscales, notamment via la TVA. De l’autre, soutenir un secteur du bâtiment en crise : “Les ressources du Livret A servent de base aux prêts qui sont faits aux bailleurs sociaux. Plus le taux du livret A est élevé, plus le taux des prêts est élevé”, explique Philippe Crevel. Le taux d’épargne des ménages était à 18,2 % du revenu disponible brut au troisième trimestre 2024, d’après les derniers chiffres disponibles, soit trois points au-dessus de la moyenne d’avant-Covid. “Donc l’objectif d’Eric Lombard, comme celui de ses prédécesseurs, c’est qu’il y ait un peu plus de consommation et un peu moins d’épargne”, conclut le spécialiste.



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Publish date : 2025-01-06 13:35:23

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Ukraine, Mercosur, Elon Musk… Ce qu’a dit Emmanuel Macron face aux ambassadeurs

Le président français Emmanuel Macron prononce son discours devant les ambassadeurs de France en poste dans le monde, le 6 janvier 2025, à l'Elysée, à Paris.




C’est un discours toujours attendu. Le président Emmanuel Macron a exposé ce lundi 6 janvier à Paris aux ambassadeurs français ses priorités de politique étrangère en 2025. Du changement de régime en Syrie à la guerre en Ukraine en passant par la “nouvelle internationale réactionnaire” d’Elon Musk, retour sur les principales déclarations du chef de l’Etat dans un contexte de crises internationales multiples.Les Ukrainiens devront “mener des discussions réalistes sur les questions territoriales”Emmanuel Macron a affirmé que les Ukrainiens devraient “mener des discussions réalistes sur les questions territoriales” pour trouver un règlement au conflit provoqué par l’invasion russe en 2022, dans un contexte défavorable à Kiev sur le terrain.Les Européens devront néanmoins “construire des garanties de sécurité” pour l’Ukraine, a estimé le président français. “Les Etats-Unis d’Amérique ont à nous aider pour changer la nature de la situation et convaincre la Russie de venir à la table des négociations”, a-t-il également souligné, ajoutant qu’il n’y aura “pas de solution rapide et facile” pour régler le conflit qui entrera dans sa quatrième année en février prochain.Elon Musk et la “nouvelle internationale réactionnaire”Le président français a accusé sans le citer nommément le patron de X, le milliardaire Elon Musk, de soutenir “une nouvelle internationale réactionnaire” et d’ingérence dans les élections, notamment en Allemagne.”Voilà dix ans, si on nous avait dit que le propriétaire d’un des plus grands réseaux sociaux du monde soutiendrait une nouvelle internationale réactionnaire et interviendrait directement dans les élections, y compris en Allemagne ? Qui l’aurait imaginé ?”, a lancé le président Macron, en référence au soutien continu du milliardaire américain au parti d’extrême droite allemand, l’AfD.Donald Trump “sait qu’il a en France un allié solide”Donald Trump “sait qu’il a en France un allié solide, un allié qu’il ne mésestime pas”, “qui croit dans l’Europe” et porte une “ambition lucide” pour la relation transatlantique, a déclaré Emmanuel Macron à deux semaines de son arrivée à la Maison-Blanche.”De 2016 à 2020, la France a su travailler avec le président Trump”, a souligné le chef de l’Etat français avant le retour du tribun populiste. “Si on décide d’être faible et défaitiste, il y a peu de chances d’être respecté par les États-Unis d’Amérique du président Trump”, “à nous de savoir coopérer avec le choix qui a été fait par le peuple américain”, a-t-il ajouté.En Syrie, “regarder sans naïveté” le nouveau régimeEmmanuel Macron a appelé à “regarder sans naïveté le changement de régime en Syrie”, et promis de ne pas abandonner les combattants kurdes alliés des Occidentaux dans la lutte contre le terrorisme.La France accompagnera “dans la durée” la transition en faveur “d’une Syrie souveraine, libre et respectueuse de sa pluralité ethnique, politique et confessionnelle”, a-t-il affirmé, s’engageant à rester “fidèle” aux “combattants de la liberté, comme les Kurdes” qui combattent le terrorisme et notamment l’organisation jihadiste Etat islamique.Sur le Mercosur, “la messe n’est pas dite”Le président français a assuré que la “messe n’est pas dite” concernant la conclusion de l’accord commercial controversé entre l’Union européenne et les pays sud-américains du Mercosur. “On continuera de défendre avec force la cohérence de nos engagements”, a-t-il complété.”Aller beaucoup plus vite et beaucoup plus fort” sur la défense européenneLes Européens doivent aller “beaucoup plus vite et beaucoup plus fort” pour renforcer leur industrie de défense face à la montée des menaces, a estimé Emmanuel Macron. “La question est de savoir si les Européens veulent, pour les 20 ans qui viennent, produire ce qui sera nécessaire à leur sécurité ou pas”, car “si nous dépendons de la base industrielle et technologique de défense américaine, alors nous aurons de cruels dilemmes et des dépendances stratégiques coupables”, a-t-il insisté.”On a oublié de nous dire merci” en Afrique face au terrorismeLa France a eu “raison” d’intervenir militairement en Afrique “contre le terrorisme depuis 2013”, mais les dirigeants africains ont “oublié de nous dire merci”, a déclaré Emmanuel Macron, estimant qu'”aucun d’entre eux ne serait aujourd’hui avec un pays souverain si l’armée française ne s’était pas déployée”. “C’est pas grave, ça viendra avec le temps”, a ironisé le président français. “Non, la France n’est pas en recul en Afrique, elle est simplement lucide, elle se réorganise”, a-t-il plaidé.Un “risque très important” de “régression” de l’agenda sur le climatEmmanuel Macron a mis en garde contre un “risque très important” de “régression” dans l’effort collectif pour la protection de l’environnement et la lutte contre le réchauffement climatique avec le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche.”A la fois le président Trump menace d’une sortie de ces accords (environnementaux, ndlr) et reprend de manière décomplexée une production massive d’énergies fossiles”, a-t-il relevé. “Et donc il y a un risque très important d’une régression de notre agenda dans les mois qui viennent”, a-t-il averti.



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Publish date : 2025-01-06 13:20:36

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