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L’Express

Mails, alertes, messageries, pop-ups : le “multitasking”, ce nouvel ennemi du cerveau

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Vous êtes au travail. Vous vous concentrez pour accomplir votre tâche. Mais toutes les cinq minutes, vous êtes interrompu. Vous vérifiez votre boîte mails, répondez à votre collègue qui vous pose une question sur la messagerie Slack ou Teams, puis vous cliquez sur la dernière notification de votre téléphone vous alertant d’un message WhatsApp, Instagram ou X (anciennement Twitter). Selon une étude réalisée en novembre par Economist Impact auprès d’un millier de salariés d’une dizaine de pays industrialisés, 42 % des personnes interrogées indiquent ne pas avoir plus d’une heure de travail productif sans interruptions. Ces dernières feraient perdre, chaque année, des centaines d’heures aux employés (180 en moyenne en France) ainsi que des dizaines, voire des centaines de milliards d’euros aux entreprises. Mais ces comportements sont-ils la faute aux outils numériques, ou s’expliquent-ils par un manque de volonté des personnes ? Et quelles sont les conséquences de ce jonglage incessant avec différentes tâches ou activités ?”Si vous essayez d’écrire un texte, mais que vous vérifiez vos mails toutes les six minutes ou que vous faites des allers-retours entre l’écriture et vos réseaux sociaux, cela va avoir un coût cognitif massif”, affirme Cal Newport, professeur associé de science à l’université de Georgetown (Etats-Unis) et auteur de plusieurs best-sellers, dont Deep Work (2017, Alisio) ou Travailler sans e-mails (2023, Diateino). “Vérifier constamment ses mails ou messages n’est pas si différent que de boire un shot d’alcool fort toutes les trente minutes : votre capacité à réfléchir clairement sera réduite, vos pensées peuvent devenir confuses et la fatigue arrive plus vite”, ajoute-t-il dans The Economist. La raison selon lui ? Le cerveau est lent à s’adapter au contexte dans lequel il évolue, ou à la tâche sur laquelle il doit se focaliser. La concentration demande du temps, et du calme. Si les analogies et explications du chercheur américain semblent simplistes, elles résument pourtant les nombreuses recherches sur le sujet.Problèmes de mémoire, de régulation de l’attention, “esprit vagabond”Selon le modèle de la cognition filaire, développé dans une étude publiée en 2008 dans la revue scientifique American psychological Association, le cerveau peut se comparer à un processeur parfaitement capable de traiter des tâches qui nécessitent des ressources compatibles les unes avec les autres. Il rencontre, en revanche, des difficultés quand il doit effectuer des opérations qui demandent les mêmes ressources. L’être humain peut donc se concentrer sur un film sans difficulté, puisqu’il utilise deux ressources non concurrentes : regarder des images et écouter les sons. En revanche, s’il consulte son téléphone en même temps, cela crée des interférences. “C’est le principe des capacités cognitives, nous avons des ressources cognitives que nous pouvons attribuer à différentes opérations, mais qui sont limitées. Et quand nous effectuons des tâches qui nécessitent les mêmes modalités d’entrée – écouter, voir, etc.-, ou qui nécessitent beaucoup d’opérations, cela entre en concurrence”, explique Séverine Erhel, maître de conférences en psychologie cognitive à l’université Rennes II. Le “multitasking” (multitâche), terme largement utilisé par les spécialistes français et qui consiste à fréquemment interrompre une tâche pour une autre, présente le même problème : soit nous utilisons la même modalité d’entrée, soit nous consommons trop de ressources. Une pratique qui s’avère délétère à de nombreux égards.”Des études montrent que les personnes qui le pratiquent intensément au quotidien sont moins bonnes dans les tâches d’écoute et de parole, poursuit Séverine Erhel. Des travaux publiés en 2016 dans NeuroImage signalent aussi que les enfants et adolescents se livrant le plus au multitasking se laissent plus facilement distraire. Ce qui peut les rendre moins efficaces lorsqu’ils doivent effectuer une seule tâche à la fois.” La chercheuse a elle-même publié une étude en 2020, dans Computers in Human Behavior, démontrant que plus ses étudiants se livrent au multitasking en cours – consultent leurs SMS et leurs réseaux sociaux -, plus ils rencontrent des difficultés d’apprentissage, en particulier pour mémoriser les instructions ou informations données à l’oral par le professeur. Ce qui confirme les résultats d’une autre étude parue en 2015 dans la même revue.Selon une méta analyse publiée en 2021 qui compile les résultats de 16 études scientifiques, la pratique du multitasking est associée à une diminution de la régulation de l’attention et une augmentation du vagabondage mental (mind wandering), ainsi qu’à des problèmes de mémoire. Les personnes qui jonglent trop souvent entre des tâches rencontrent également des difficultés à réguler leur comportement, ont plus souvent des symptômes liés à l’impulsivité et à l’hyperactivité, et sont plus attirées par la prise de risque ou la recherche de sensations fortes. Des troubles ou un déficit de l’attention plus ou moins marqués peuvent même se manifester, parfois apparentés au TDAH (trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité). Une autre méta analyse publiée en 2022 et analysant 88 études scientifiques révèle que les individus ayant le plus tendance au multitasking présentent plus souvent des fragilités attentionnelles, un ennui ou manque d’intérêt dans leur travail, une motivation réduite et un faible sentiment d’autosatisfaction. “En plus de la vulnérabilité psychologique, le manque de sommeil et la facilité à l’accès aux technologies sont également des prédicteurs du multitasking”, précise Séverine Erhel.La poule ou l’œuf ?Ces travaux ne démontrent pourtant pas de causalité : ils ne disent pas si le multitasking provoque ces troubles ou si les personnes qui en souffrent ont plus tendance à se livrer à cette pratique. “On peut poser l’hypothèse que c’est bidirectionnel”, avance Séverine Erhel. Si certains profils ont probablement des prédispositions les poussant au multitasking, le fait de jongler constamment entre différentes tâches pourrait renforcer leurs difficultés. Plus inquiétant : sur le long terme, le multitasking serait à même de dérégler le contrôle inhibiteur – le processus cognitif qui permet de résister à la tentation et de se concentrer sur la réalisation d’une tâche précise. Plus on pratiquerait le multitasking, moins on y résisterait. Se mettrait alors en place, en particulier chez les personnes prédisposées, un véritable cercle vicieux. Corentin Gonthier, professeur en psychologie du développement à l’université de Nantes, reste néanmoins prudent à ce sujet. “Personne n’a vraiment étudié les impacts cérébraux du multitasking, ni ses conséquences à long terme sur le contrôle attentionnel inhibiteur”, prévient-il.Ce spécialiste de l’intelligence tient aussi à effectuer une distinction avec ce qu’il considère être le “vrai” multitasking, soit la capacité à réaliser plusieurs opérations en même temps, comme le font les contrôleurs aériens par exemple, et dont les effets sont mieux connus. “Là, on sait que différents réseaux d’aires cérébrales, liées au traitement des tâches réalisées, sont sollicités. L’activité cérébrale est globalement plus intense, même si ces différentes aires sont moins actives que si le cerveau avait eu une seule opération à réaliser”, précise-t-il. Quelques études suggèrent aussi que les personnes réalisant régulièrement plusieurs tâches en même temps – les pilotes d’avions ou les joueurs professionnels de jeux vidéo notamment -, peuvent exprimer une activité cérébrale légèrement différente, avec moins d’activité dans les aires liées au traitement des tâches réalisées fréquemment. “Ces tâches, automatisées, demandent moins d’efforts, ce qui libère en quelque sorte des ressources pour réaliser d’autres tâches en parallèle”, détaille Corentin Gonthier.Couper ses notifications, mettre en place des stratégies métacognitivesLes études scientifiques n’apportent pas non plus de solutions idéales pour lutter contre le fait de sauter d’une activité à une autre de manière compulsive. Développer son contrôle attentionnel est un entraînement sur le long terme et requiert de la discipline. Chez les enfants, l’apprentissage peut se faire grâce à une éducation vigilante, voire l’imposition de règles, comme de ne pas avoir de téléphone lorsqu’ils travaillent. Les adultes, eux, doivent s’autoréguler. “Savoir mettre en place des stratégies métacognitives [NDLR : développer une activité mentale sur ses propres processus mentaux] est une des clés pour s’extraire de ces mauvaises pratiques, estime Séverine Erhel. Cela implique d’abord de prendre conscience de ce que l’on fait.”Des règles toutes simples peuvent aider, comme retourner systématiquement l’écran de son téléphone lorsque l’on travaille, couper toutes les notifications – des hameçons à attention – ou ne pas aller sur les réseaux sociaux en dehors de certains horaires. Une étude parue en 2021 indique ainsi que l’un des modérateurs du multitasking est la compétence en gestion du temps : les personnes qui arrivent à délimiter des moments distincts pour accomplir différentes tâches – un temps pour échanger, pour jouer, pour travailler, etc. – ont moins tendance à se livrer à cette pratique de manière effrénée.Reste, enfin, le monde du travail qui impose bien souvent, en plus d’une boîte mail, une ou plusieurs messageries professionnelles comme Teams ou Slack, voire Signal, Telegram ou WhatsApp. Là, ce sont les entreprises, et en particulier les services des ressources humaines, qui doivent prendre des mesures pour rationaliser les usages. “Nous devons imaginer de nouvelles manières de collaborer qui ne reposent pas sur le fait de s’envoyer des messages en permanence, estime ainsi Cal Newport. Tant que l’esprit de ruche hyperactif sera le moteur central de la collaboration dans les entreprises, il sera difficile, si ce n’est impossible, de ne pas consulter ses différentes messageries en permanence”. Un appel à réinventer des méthodes de communication plus courtes, moins invasives et plus efficaces. Ce qui ne sera pas une mince affaire.



Source link : https://www.lexpress.fr/sciences-sante/mails-alertes-messageries-pop-ups-les-nouveaux-ennemis-de-notre-cerveau-EVKXGQTFZZHQRLYORR6B5ELS6Y/

Author : Victor Garcia

Publish date : 2023-11-28 15:00:00

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Ultradroite à Romans-sur-Isère : cet ancien patron du renseignement qui avait tout vu

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C’était en mai 2016, c’était il y a mille ans. Patrick Calvar, le directeur de la DGSI, avait évoqué à deux reprises devant les députés le risque d’une “confrontation” entre l’ultradroite “qui n’attend que” cet affrontement, et le “monde musulman”. “Pas les islamistes, mais bien le monde musulman”, précisait le haut fonctionnaire, “inquiet”, disait-il, “de la radicalisation de la société et du mouvement de fond qui l’entraîne”. “Cette confrontation, je pense qu’elle va avoir lieu. Encore un ou deux attentats et elle adviendra”, prédisait le directeur du service secret, pessimiste. C’était avant l’attentat de Nice, avant l’assassinat de Samuel Paty, de nombreux autres. Avant Marine Le Pen au second tour d’une élection présidentielle, avant l’émergence politique d’Eric Zemmour aussi, lequel avait annoncé, dès 2018, et sans la regretter, une “guerre civile” à venir en France.Des velléités brouillonnes ont d’abord essaimé. Dans un entretien au Monde en juillet 2023, Nicolas Lerner, l’actuel patron de la DGSI, recense “dix actions terroristes” d’ultradroite déjouées depuis 2017. Parmi celles-ci, le projet du groupe Action des forces opérationnelles (AFO), qui voulait empoisonner de la nourriture halal au supermarché. Ses 15 membres ont été arrêtés en 2018 ; plusieurs d’entre eux ont expliqué s’être engagés en réplique à l’attentat du Bataclan.La “réplique” a finalement eu lieu, non pas en réponse à un attentat islamiste, mais à un fait divers, le meurtre de Thomas, 16 ans, lors d’un bal à Crépol (Drôme). Selon un témoin interrogé par Le Dauphiné Libéré, les assaillants auraient revendiqué leur volonté de “planter des Blancs”. L’homicide est présenté par l’extrême droite comme un attentat par d’autres moyens, un “djihad du quotidien” et un “francocide”, a dit Eric Zemmour. Mélange de tragique absolu et de comique, l’expédition punitive de 80 nervis d’ultradroite à Romans-sur-Isère, au domicile présumé de plusieurs agresseurs de Thomas, a fini en pantalonnade. Les gros bras n’ont pas ratonné grand-chose, ils y ont laissé un blessé grave et un téléphone. On y a découvert qu’ils obéissaient aux ordres d’un certain “gros lardon”. A l’autre bout du spectre, Jean-Luc Mélenchon tweete sur Mourad, un jardinier victime d’une agression raciste la veille du bal de Crépol, sur les ratonnades, mais pas sur Thomas. Comme s’il était désormais incongru de flatter autre chose qu’une “clientèle” électorale supposée. Et si l’on sortait de cette spirale avant la confrontation ?



Source link : https://www.lexpress.fr/societe/ultradroite-a-romans-sur-isere-cet-ancien-patron-du-renseignement-qui-avait-tout-vu-KHIBWUJZA5EDNDL7UWVFO6UQVU/

Author : Etienne Girard

Publish date : 2023-11-28 10:58:48

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Financement de la tech : heureusement, l’Europe peut compter sur l’IA

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Il fallait s’y attendre. L’inflation, la hausse des taux d’intérêt, et un contexte géopolitique toujours très tendu ont plombé les financements dans la tech européenne en 2023. Quelque 41 milliards d’euros (45 milliards de dollars) ont été injectés dans le secteur, d’après le dernier état des lieux réalisé par le fonds d’investissement Atomico, publié ce mardi 28 novembre. C’est presque deux fois moins que l’année précédente, à 81 milliards d’euros, bien loin du cap des 100 milliards atteints en 2021, et même en deçà des estimations initiales (51 milliards de dollars, soit 46,5 milliards d’euros). Voilà pour le verre à moitié vide. D’un autre côté, moins alarmiste, ce montant représente tout de même la troisième meilleure performance de l’histoire de la tech européenne derrière ces deux années folles dopées à l’argent magique. Puis, cette correction aurait peut-être été plus importante sans l’intérêt massif porté à l’intelligence artificielle générative depuis le lancement de ChatGPT, il y a maintenant près d’un an, le 30 novembre 2022.”L’IA est le domaine majeur de financement à l’amorçage (Seed), et a progressé plus rapidement que tout autre domaine, alors que de plus en plus d’entreprises s’appuient sur les avancées en matière de LLM (grand modèle de langage)”, note ainsi Atomico. Ce qui laisse espérer, en raison des différentes étapes croissantes de financement des jeunes pousses (seed, série A, B, C…), de nouveaux investissements encore plus conséquents en 2024 ainsi qu’en 2025. Mais sans attendre, des tours de table plutôt notables ont déjà eu lieu. “Onze entreprises de l’IA ont réussi à lever 100 millions de dollars ou plus cette année, malgré la baisse globale des niveaux de financement. Cela indique que l’appétit des investisseurs pour financer le secteur reste fort en dépit d’un environnement macroéconomique mouvementé”, poursuit Atomico. Parmi elles, la start-up allemande Aleph Alpha (500 millions d’euros) ou bien la pépite française Mistral (105 millions d’euros). Au total, sur sept nouvelles sociétés atteignant une valorisation supérieure à un milliard de dollars sur le continent – les fameuses licornes – quatre traitent spécifiquement d’IA : DeepL, Helsing, Synthesia et Quantexa.Comme l’ont récemment déploré les ministres français et allemand de l’Économie, ces premières mises placées sur l’IA restent néanmoins bien maigres comparées à celles de la Chine ou des États-Unis (jusqu’à 50 milliards de dollars d’investissements privés outre-Atlantique). D’ailleurs, même au sein de la tech européenne, l’intelligence artificielle demeure assez loin en volume de la “greentech”, qui accapare 27 % de tous les capitaux investis. Verkor, en France, a notamment explosé tous les compteurs avec une levée de fonds d’environ 850 millions d’euros pour la confection de batteries électriques.Mais il y a fort à parier que les sommes devraient s’envoler dans les années à venir. Le continent s’impose en effet comme “un leader mondial en matière de talent en IA, indique Atomico, chiffres à l’appui. Au cours de la dernière décennie, l’Europe a connu une croissance de 10 fois le nombre de personnes travaillant dans des rôles liés à l’IA et revendique une population résidente plus importante (120 000) de professionnels en IA hautement qualifiés que les États-Unis (108 000)”. La France, place forte de l’investissement tech dans l’Union européenne (plus de 7 milliards d’euros) – un cheveu devant l’Allemagne -, en accueillerait déjà 18 000 sur son sol, d’après Atomico. De très bon augure, en vue d’une remontada.



Source link : https://www.lexpress.fr/economie/high-tech/financement-de-la-tech-heureusement-leurope-peut-compter-sur-lia-J2JTJTQIAFDK7BSAN6QRARJJ2A/

Author : Maxime Recoquillé

Publish date : 2023-11-28 05:00:00

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COP28 : ces réunions d’affaires du Sultan al Jaber qui interrogent

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Chaque fin d’année, le même refrain : “Une COP pour rien”, “tout ce que nous faisons, c’est parler, parler, parler”. Sans compter les désormais inévitables procès en “greenwashing”. Autrement dit, les Conférences des Nations unies sur le changement climatique (COP) ne suscitent plus l’enthousiasme d’antan. Et les révélations de nos confrères de la BBC à trois jours seulement de l’ouverture de la COP28 qui se tient à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre, risquent d’en faire bondir plus d’un.Et pour cause, d’après les informations publiées sur le site du média britannique ce lundi 27 novembre, les organisateurs de la COP28 auraient profité de l’événement pour conclure des marchés dans les énergies fossiles. Du blanchiment d’énergies polluantes en somme. De quoi donner du grain à moudre à certains défenseurs de l’environnement qui qualifient, depuis des mois, l’événement “d’arnaque climatique”.Des “points de discussion” sur des projets pétroliers”Des documents d’information divulgués révèlent des plans pour discuter d’accords sur les combustibles fossiles avec 15 pays”, nous apprennent les journalistes de la BBC qui ajoutent que “l’équipe des Emirats arabes unis n’a pas nié avoir utilisé les réunions de la COP28 pour les discussions commerciales”, en arguant que “les réunions privées sont privées”.Destinés à être remis au Sultan Al Jaber, le président de la COP28, les documents mentionnent notamment des “points de discussion” sur divers contrats, dont certains portent sur des énergies fossiles. En particulier avec Adnoc, la compagnie pétrolière d’Etat des Emirats arabes unis, dont le PDG n’est autre que… le Sultan Al Jaber, qui dirige également l’entreprise d’énergie renouvelable, Masdar.Pourtant, en octobre dernier, le directeur général de la COP28, Majid al-Suwaidi, avait déclaré lors d’une conférence de presse que l’équipe du sommet sur le climat des Emirats arabes unis était “entièrement indépendante” d’Adnoc et de Masdar. “Le fait que le Sultan Al Jaber occupe un certain nombre de postes à côté de son rôle de président désigné de la COP28 est de notoriété publique et nous avons été transparents dès le départ”, a de son côté déclaré l’équipe de la COP28 dans un communiqué envoyé à la BBC, qui appuie son enquête sur des documents recueillis par des journalistes du Centre for Climate Reporting (CCR).Un président de COP accusé de conflits d’intérêtsPourtant, les documents consultés par nos confrères britanniques mettent en lumière la prépondérance d’Adnoc et de Masdar dans les discussions précédant l’événement. A l’intérieur, on y découvre par exemple qu’Adnoc se dit “prêt à évaluer conjointement les opportunités internationales de GNL [gaz naturel liquéfié]” au Mozambique, au Canada et en Australie. Il est également question de solliciter “un ministre colombien” afin de lui préciser que le pétrolier se “tient prêt” à aider la Colombie à développer ses énergies fossiles.Des révélations qui risquent de jeter un pavé dans la mare. D’autant qu’il incombe traditionnellement au président de la COP de faire pression sur les pays afin que les objectifs pris soient le plus ambitieux possible en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES).”Tenter de conclure des transactions commerciales pendant le processus de la COP semble être une violation grave des normes de conduite attendues d’un président”, souligne la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Et de rappeler que les présidents des COP sont “censés agir sans parti pris, préjugés, favoritisme, caprice, intérêt personnel, préférence ou déférence, et être strictement basés sur un jugement sain, indépendant et équitable”.Contrats sur des livraisons de GNL, projets de combustibles fossiles…Et Adnoc ne s’arrête pas là. L’entreprise pétrolière cible 13 autres pays, dont l’Allemagne et l’Egypte. L’objectif ? Les inciter toujours plus à investir dans des projets de combustibles fossiles. “Le ministre brésilien de l’Environnement devait être sollicité pour ‘obtenir l’alignement et l’approbation’ de l’offre d’Adnoc pour la plus grande société de traitement du pétrole et du gaz d’Amérique latine, Braskem”, explique le média britannique qui revient également sur l’offre de 2,1 milliards de dollars d’Adnoc pour acheter une participation clé.En outre, l’entreprise compte réaffirmer à l’Allemagne sa capacité d’approvisionnement en GNL, et incite l’Arabie saoudite et le Venezuela à assurer “qu’aucun conflit n’existe entre le développement durable des ressources naturelles d’un pays et son engagement envers le changement climatique”.Des révélations qui ternissent l’image de la COP28Mais dans cette affaire, une part de flou demeure. Notamment sur le nombre de fois “où le Sultan Al Jaber et ses collègues ont soulevé les points de discussion lors des réunions de la COP28 avec des gouvernements étrangers”. “Nous savons qu’au moins une fois, un pays a donné suite aux discussions commerciales soulevées lors d’une réunion organisée par l’équipe de la COP28 des Emirats arabes unis”, précisent les journalistes à qui 12 pays ont confirmé qu’aucune discussion sur les activités commerciales pendant les réunions n’avait eu lieu.Les documents divulgués montrent toutefois que le président de la COP28 avait été informé de l’idée de “solliciter le soutien du gouvernement” pour doubler la taille d’un parc éolien au large des côtes de Sheringham, dans le Norfolk, dans lequel Masdar a un intérêt. Sollicité par l’AFP, un porte-parole de la COP28 assure que “les documents évoqués dans l’article de la BBC sont inexacts et n’ont pas été utilisés par la COP28 lors de réunions”. Interrogé par la BBC, le président de la COP20 au Pérou en 2014, Manuel Pulgar-Vidal, craint que ces révélations ne viennent ajouter de la défiance à la défiance, et ralentissent les progrès en matière de lutte contre le changement climatique. “Si un président de la COP essaie d’apporter un intérêt particulier, [y compris] un intérêt commercial, cela pourrait conduire à l’échec de la conférence”, a-t-il déploré.



Source link : https://www.lexpress.fr/environnement/cop28-ces-reunions-daffaires-du-sultan-al-jaber-qui-interrogent-GXMIB2O2RZHNNCIOIC6E74ELOA/

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Publish date : 2023-11-27 17:53:22

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Gaza : la trêve entre Israël et le Hamas prolongée de deux jours

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Faits essentiels⇒ Les familles des otages israéliens qui seront libérés lundi ont été informées⇒ Des experts de l’ONU veulent une enquête sur des crimes de guerre⇒ La France espère la libération de “tous les otages”La trêve entre Israël et le Hamas à Gaza prolongée de 48 heuresUne trêve de quatre jours dans les combats entre Israël et le Hamas, conclue dans le cadre d’un accord entré en vigueur vendredi, sera prolongée de deux jours, a déclaré ce lundi le Qatar, pays médiateur de cet accord.Alors que la trêve en vigueur est sur le point d’expirer ce mardi à 7h (6h, heure de Paris), “l’Etat du Qatar annonce que, dans le cadre de la médiation en cours, un accord a été conclu pour prolonger la trêve humanitaire de deux jours dans la bande de Gaza”, a déclaré le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, Majed Al-Ansari, sur X, anciennement Twitter.Le Hamas a confirmé l’extension pour deux jours de la trêve à Gaza, après avoir déclaré “travailler à une nouvelle liste d’otages” à libérer. Le mouvement islamiste palestinien a annoncé dans un communiqué “un accord avec les frères qataris et égyptiens pour une prolongation de la trêve humanitaire temporaire qui sera de deux jours supplémentaires avec les mêmes conditions que la trêve précédente”. Soit chaque jour 13 otages israéliens libérés par le Hamas, tous des femmes et des enfants, tandis qu’Israël relâche également 39 prisonniers palestiniens, aussi des femmes et des jeunes de moins de 19 ans.La Maison-Blanche “salue” la prolongation de la trêve à Gaza et appelle à l’étendre encoreLa Maison-Blanche “salue” l’extension de la trêve à Gaza, a déclaré lundi l’un de ses porte-parole, John Kirby. Washington “souhaiterait bien sûr que la pause soit prolongée davantage, et cela dépendra de libérations d’otages supplémentaires par le Hamas”, a-t-il dit.Le président américain Joe Biden a été “très impliqué” dans les négociations sur la trêve et son extension, et a été informé des dernières évolutions lundi matin, a encore indiqué le porte-parole. Il a indiqué que les Etats-Unis “espéraient” assister lundi à la libération de deux autres ressortissantes.Le secrétaire général de l’ONU veut voir une “lueur d’espoir et d’humanité”La prolongation de deux jours de la trêve à Gaza “est une lueur d’espoir et d’humanité” même si ce ne sera pas suffisant pour apporter l’aide nécessaire aux habitants de Gaza qui en ont besoin, a déclaré lundi le secrétaire général de l’ONU.”C’est une lueur d’espoir et d’humanité au milieu des ténèbres de la guerre et j’espère que cela nous permettra d’accroître encore plus l’aide humanitaire aux habitants de Gaza qui souffrent tant, en sachant que même avec ce temps supplémentaire il sera impossible de satisfaire tous les besoins immenses de la population”, a déclaré Antonio Guterres à la presse.Les familles des otages israéliens qui seront libérés lundi ont été informéesLes familles d’otages israéliens enlevés par le Hamas le 7 octobre et qui doivent être libérés ce lundi soir en ont été informées, a indiqué le Bureau du Premier ministre dans un communiqué, au terme d’une journée d’intenses négociations.Ce groupe d’otages est le dernier d’une série de quatre groupes dont la libération était prévue par un accord de trêve entre Israël et le mouvement islamiste palestinien. Cet accord doit s’achever mardi matin mais des discussions sont en cours pour le prolonger. Le Hamas assure d’ailleurs préparer une nouvelle liste d’otages pour “prolonger la trêve”Israël dit avoir donné au Hamas la possibilité de prolonger la trêveIsraël a proposé au mouvement islamiste palestinien Hamas une “option” pour prolonger la trêve entamée vendredi et qui doit s’achever mardi à 7h (6h, heure de Paris), a déclaré lundi un porte-parole du gouvernement israélien, Eylon Levi.Israël souhaite pouvoir “accueillir 50 otages supplémentaires après ce soir, afin de ramener tout le monde à la maison”, a poursuivi Eylon Levi. “Dès que ce cadre aura expiré, Israël poursuivra son action avec toute la force nécessaire”, a ajouté le porte-parole, ajoutant que 392 soldats israéliens étaient “tombés au combat” jusqu’à présent.Selon une source de sécurité égyptienne, les deux parties travaillent sur les détails d’une prolongation. “Israël insiste pour renouveler la trêve jour après jour”, alors que les médiateurs étrangers – Qatar, Etats-Unis et Egypte – proposent une pause dans les combats de “plusieurs jours”, a-t-elle déclaré à l’AFP.Des experts de l’ONU veulent une enquête sur des crimes de guerreDes experts de l’ONU en droits humains ont demandé lundi l’ouverture d’enquêtes indépendantes sur les “allégations de crimes de guerre et crimes contre l’humanité” par toutes les parties depuis l’attaque du 7 octobre lancée par le Hamas en Israël.Dans un communiqué, Morris Tidball-Binz, Rapporteur spécial des Nations Unies sur les exécutions extrajudiciaires, et Alice Jill Edwards, rapporteure spéciale sur la torture, soulignent la nécessité que ces enquêtes soient “rapides, transparentes et indépendantes”. Ces experts sont mandatés par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU mais ne s’expriment pas au nom de l’organisation.Le chef de l’Otan appelle à une extension de la trêveLe secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg a réclamé lundi une extension de la trêve entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, qui doit s’achever ce mardi.”J’appelle à une extension de la trêve qui permettra de fournir davantage d’aide aux populations qui en ont grand besoin et d’obtenir la libération d’autres otages”, a déclaré Jens Stoltenberg lors d’une conférence de presse à Bruxelles.L’Iran appelle à pérenniser la trêve pour “stopper” les “crimes” d’IsraëlL’Iran, soutien du Hamas, a appelé lundi à pérenniser la trêve dans la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien. “En tant que République islamique d’Iran, nous voulons et espérons, comme de nombreux pays” que la trêve “entre dans un processus durable” et que “les crimes du régime sioniste stoppent complètement”, a déclaré Nasser Kanani, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, au cours d’une conférence de presse à Téhéran.Des discussions étaient en cours lundi pour étendre cette trêve de quatre jours, en vigueur depuis vendredi, dans le cadre d’un accord entre Israël et le Hamas, obtenu grâce à la médiation du Qatar, de l’Egypte et des Etats-Unis. Pour l’Iran, il faut que “la cruelle agression du régime sioniste contre Gaza ne se répète pas”, selon Nasser Kanani.Le chef de la diplomatie de l’UE appelle à une trêve “durable”Le chef de la diplomatie de l’Union européenne Josep Borrell a appelé lundi à une prolongation de la trêve dans la bande de Gaza, qui doit s’achever mardi, en vue de travailler sur une “solution politique” au conflit.Cette trêve, qui est un “premier pas important”, “doit être prolongée” et “devenir durable pour permettre d’œuvrer à une solution politique”, a-t-il dit au début d’une réunion du forum de l’Union pour la Méditerranée à Barcelone.Netanyahou veut poursuivre l’offensiveLe Premier ministre israélien s’est rendu dimanche auprès des troupes dans la bande de Gaza, et a affirmé que l’offensive israélienne s’y poursuivrait “jusqu’à la victoire”. C’était le premier déplacement d’un gouvernement d’Israël à Gaza depuis son retrait unilatéral de ce territoire palestinien en 2005. “Nous faisons tout notre possible pour récupérer les personnes enlevées, et nous finirons par les récupérer toutes”, a-t-il promis. Il doit demander lundi 27 novembre au gouvernement un budget “de guerre” de 30 milliards de shekels (7,3 milliards d’euros).La vie d’une otage menacéeLe soulagement aura été de courte durée pour la famille d’Elma Avraham. La femme israélienne de 84 ans, enlevée le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien Hamas avant d’être libérée dimanche 26 novembre dans le processus d’échange d’otages contre des prisonniers palestiniens, a été hospitalisée en soins intensifs dimanche soir. Sa vie est menacée, selon l’hôpital du sud d’Israël qui l’accueille “en raison d’une grave absence de soins durant sa détention ces dernières semaines aux mains du Hamas”. Elle avait été libérée dimanche auprès de 14 autres otages, neuf enfants, quatre femmes et un Russo-Israélien.En tout, 63 otages (sur près de 240) ont été libérés en trois jours. Parmi eux, 39 Israéliens et 117 Palestiniens ont été relâchés dans le cadre de l’accord entre Israël et le Hamas, les autres libérations étant issues d’accords extérieurs.248 camions humanitairesDepuis vendredi, 248 camions chargés d’aide ont pu entrer dans la bande de Gaza. Mais si la trêve a offert un répit aux Gazaouis, la situation humanitaire sur place reste “dangereuse” et les besoins “sans précédent”, estime l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa). “Nous devrions envoyer 200 camions par jour pendant au moins deux mois pour répondre aux besoins”, a déclaré à l’AFP son porte-parole, précisant qu’il n’y avait “ni eau potable, ni nourriture” dans certains secteurs.Des milliers d’habitants de Gaza déplacés ont profité de la trêve pour tenter de rentrer chez eux dans le Nord, malgré les avertissements de l’armée israélienne qui considère le tiers nord de la bande de Gaza comme une zone de guerre. Plus de la moitié des logements du territoire ont été endommagés ou détruits par la guerre, selon l’ONU, et 1,7 million de personnes ont été déplacées, sur 2,4 millions d’habitants.



Source link : https://www.lexpress.fr/monde/proche-moyen-orient/guerre-israel-hamas-netanyahou-veut-poursuivre-loffensive-jusqua-la-victoire-IZKRY76HGRENXCPUSXH4BWZJMM/

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Publish date : 2023-11-27 18:15:12

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Assurance chômage : le gouvernement bloque l’accord conclu entre les partenaires sociaux

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L’exécutif adresse une fin de non-recevoir aux partenaires sociaux : il ne signera pas, en l’état, la nouvelle convention d’assurance chômage, du jamais vu depuis des années. “La convention chômage ne sera pas agréée” et il y aura un “décret de jonction jusqu’à juin”, ont indiqué ce lundi 27 novembre plusieurs sources syndicales.Ce, alors même que la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon avait affirmé à plusieurs reprises ces derniers jours voir en l’agrément de l’accord des partenaires sociaux, un “choix politique” qui vaudrait “confiance du gouvernement dans le dialogue social”.Indemnisation des seniors, principal point de blocageSelon le négociateur de Force ouvrière Michel Beaugas, le gouvernement attend la négociation sur les seniors “pour être sûr qu’il y aura bien un accord qui reprend les économies annoncées”. Et pour cause, l’exécutif estime ne pas disposer de garanties suffisantes concernant l’indemnisation et l’emploi des travailleurs de plus de 55 ans.Issu de l’accord conclu entre les partenaires sociaux le 10 novembre dernier, le texte dont il est question prévoit un décret permettant de prolonger les règles actuelles jusqu’en juin 2024. Au premier rang desquelles, celles directement liées aux dispositions de la réforme des retraites sur l’indemnisation des seniors, qui prévoit le recul des bornes d’âge pour une durée de droits allongée. Ce, tout en prévoyant par avance le volume d’économies à réaliser sur les trois prochaines années : 440 millions d’euros sur la période 2024-2027.



Source link : https://www.lexpress.fr/economie/assurance-chomage-le-gouvernement-bloque-laccord-conclu-entre-les-partenaires-sociaux-SOKSHLSGVFDWLKRHY3GT4PVYIE/

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Publish date : 2023-11-27 14:44:14

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Israël-Hamas : Abigail, 4 ans, l’otage libérée que “tout un pays serre dans ses bras”

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Elle a 4 ans, et a passé son anniversaire sous la captivité d’une organisation terroriste. Avigail Idan (Abigail selon l’orthographe occidentale) fait partie des 240 citoyens israéliens kidnappés par le Hamas le 7 octobre, à avoir été relâchée le 26 novembre grâce à l’accord de trêve. Dotée d’une double nationalité, elle est la seule israélo-américaine à avoir été libérée depuis le début de la guerre.Elle fera l’objet, dans les jours qui viennent, d’une attention toute particulière de la part d’Israël et des Etats-Unis. Car au contraire des 39 autres otages, la fillette n’a plus de famille proche. Selon un haut responsable américain, Abigail a perdu ses deux parents durant l’assaut du 7 octobre. Roy Idan, 43 ans, et Smadar Idan, 38 ans, ont été mortellement abattus au kibboutz de Kfar Aza lors de l’attaque, leur maison étant située à trois kilomètres de la frontière avec Gaza, rapporte le Washington Post. Sa mère, d’abord assassinée sous ses yeux et ceux de ses deux frères et soeurs, sortis indemnes de l’attaque, puis son père, mort en essayant de la protéger. Abigail s’est ensuite enfuie chez des voisins – “couverte du sang de son père, raconte la tante d’Abigail au quotidien New York Times – où elle a été prise en otage avec eux.”Tout un pays la serre dans ses bras””Dieu merci, elle est à la maison”, a réagi dimanche Joe Biden face aux journalistes à la sortie d’une messe à Nantucket, Massachusetts. “J’aurais aimé être là pour la tenir”, a-t-il poursuivi, ajoutant que la petite fille “a subi un traumatisme terrible”. Saluant la libération d’Abigail, il a aussi assuré qu’elle recevait de l’amour, des soins et “les services de soutien dont elle a besoin”. Selon le média américain CNN, la fillette, dont on ne connaît pas l’état, a été emmenée au centre médical pour enfants Schneider, où les autres enfants otages ont été transférés.La question du pays de prise en charge de la fillette n’a pas été précisée. Mais suite à sa libération, la Maison-Blanche fait savoir que “le président Biden s’est entretenu par téléphone avec des membres de la famille d’Abigail aux Etats-Unis et en Israël”. Côté Israël, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a déclaré suite à un entretien avec Joe Biden : “Elle n’a plus de parents, mais elle a tout un pays qui la serre dans ses bras. Nous allons prendre bien soin d’elle”.Deux Américaines libérées ce lundi ?Plusieurs membres plus ou moins proches de sa famille ont exprimé leur immense soulagement, interrogés par les médias internationaux. Dans un communiqué, la grand-tante et la cousine d’Abigail ont remercié Joe Biden, le gouvernement qatari et les autres “acteurs informels” impliqués dans la libération des otages détenus par le Hamas dans une déclaration commune dimanche. “Nous espérions et avons prié pour qu’aujourd’hui vienne. Il n’y a pas de mots pour exprimer notre soulagement et notre gratitude qu’Abigail soit en sécurité et rentre à la maison”.La libération de l’enfant, otage particulièrement précieuse au Hamas de par sa double nationalité, a selon CNN été négociée durement par l’armée américaine pour être la plus rapide possible. Dix Américains avaient été faits captifs en tout, dont deux autres femmes américaines, qui n’ont pas été libérées malgré la pression des Etats-Unis. Elles pourraient néanmoins faire partie du groupe d’otages libérés lors de cette dernière journée de la trêve initialement prévue sur 4 jours – durant laquelle encore 11 femmes et enfants israéliens doivent encore être libérées pour respecter l’accord – qui pourrait être prolongé.



Source link : https://www.lexpress.fr/monde/proche-moyen-orient/israel-hamas-abigail-4-ans-lotage-liberee-que-tout-un-pays-serre-dans-ses-bras-EX2IASC53FHFTMGEOONQLPF5DA/

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Publish date : 2023-11-27 10:03:33

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“Ceci est un juif, viens le tuer” : une guerre antisémite s’installe, par Omar Youssef Souleimane

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“Mort aux juifs”. Dans une vidéo diffusée par la milice chiite yéménite des Houthis le 20 novembre, après avoir enlevé un navire israélien de commerce dans la mer Rouge, on voit un soldat lever le poing en criant en arabe ces mots. Ils font penser à ceux d’Abou Obeida, porte-parole de la branche militaire du Hamas et figure – masquée – du djihad sunnite, devenu une icône pour beaucoup de jeunes au Proche-Orient. En 2014, durant guerre entre le mouvement terroriste et Israël, celui-ci s’était adressé à Moshe Yaalon, alors ministre de la Défense israélien, le qualifiant de “fils de juive” : “Gaza vous attend, portant une mort terrible […]. Le monde verra les crânes de vos soldats piétinés pieds nus par les enfants de Gaza.”Ces mots, comme d’autres discours d’Abou Obeida, tournent à nouveau en boucle sur Instagram, X, et TikTok ces dernières semaines. Tous finissent par cette phrase : “C’est un djihad, une victoire ou un martyre.” On voit des vidéos d’enfants répétant cette citation avec les photos du porte-parole des brigades Ezzedine al-Qassam. Il ne cesse de rappeler qu’il s’agit d’une guerre religieuse, sacrée. A la suite de la trêve annoncée entre Israël et le Hamas, l’organisation terroriste a fait savoir : “Nos mains resteront sur la gâchette.” Pour eux, le projet n’est pas d’établir un Etat palestinien à côté d’Israël, mais appliquer la charia dans un Etat islamique, après avoir débarrassé des juifs la mosquée al-Aqsa à Jérusalem. Cette guerre, nous l’avons étudiée, petits, à la mosquée. Elle fait partie de la mémoire collective des habitants du Proche-Orient. Elle est non seulement antisémite, mais propage l’idée que les juifs sont à l’origine du mal dans le monde entier.Sourates et hadithsPour les musulmans fanatiques, Israël, en tant qu’Etat, ne doit pas exister. Ce mot n’est qu’un autre nom de Yakoub (Jacob), prophète cité dans le Coran et petit-fils d’Abraham. Dans le texte coranique, les descendants d’Israël, les juifs, sont nommés 43 fois. Ils sont souvent traités comme des mauvaises personnes, n’ont jamais suivi les instructions des messagers, surtout Moïse. Dans la sourate la plus longue et la plus importante du Coran, “La Vache”, qui s’adresse aux juifs, on peut lire : “(Et rappelez-vous) lorsque Moïse dit à son peuple : “Certes Allah vous ordonne d’immoler une vache”. Ils dirent : “Nous prends-tu en moquerie ?” “Qu’Allah me garde d’être du nombre des ignorants”, dit-il. Ils dirent : “Demande pour nous à ton Seigneur qu’Il nous précise ce qu’elle doit être”. Il dit : “Certes Allah dit que c’est bien une vache, ni vieille ni vierge, d’un âge moyen, entre les deux. Faites donc ce qu’on vous commande.”” Dans la mythologie islamique, Dieu ordonne aux juifs de sacrifier une vache, n’importe laquelle, mais les juifs posent des questions sans intérêt. Ils compliquent les choses et se moquent de Dieu. C’est la raison pour laquelle il complique, à son tour, la description de cette vache afin de les punir.D’autres sourates racontent des anecdotes sur les “fils d’Israël”. Celle du Sabbat est la plus récitée et la plus dure. C’est l’histoire d’un village juif en Egypte, au bord de la Méditerranée. Ses habitants pratiquent la pêche. Dieu leur interdit de travailler le samedi. Pour tester leur croyance, il envoie des grands poissons, ce jour-là vers la plage. Les juifs trouvent une idée pour ne pas être accusés de travailler : ils fabriquent des pièges pour ces poissons et, le lendemain, ils les ramassent. Dieu les punit : “Puis, lorsqu’ils refusèrent (par orgueil) d’abandonner ce qui leur avait été interdit, nous leur dîmes : soyez des singes abjects.” C’est le verset qui inspire des imams quand ils qualifient les juifs d’aujourd’hui d’enfants de singes à chaque fois qu’ils évoquent la Palestine.Le texte islamique le plus violent, à partir duquel les fanatiques envisagent la guerre actuelle comme un conflit religieux, est un hadith de Mahomet : “Les musulmans combattront les juifs et gagneront contre eux, ces derniers se cachent derrière les pierres et les arbres qui disent : O musulman, ceci est un juif, viens le tuer.” Enfant, en étudiant ce hadith, j’imaginais que ce combat était un jeu vidéo. Pendant l’Intifada de 2000, ce texte a été répété partout au Proche-Orient comme un signe de la victoire du Hamas contre les soldats israélien. Sur la chaîne Al-Jazeera, Youssef al-Qaradawi, théologien de référence des Frères musulmans, expliquait que ce hadith représente “une preuve que tous les êtres et même les objets seront du côté des musulmans”. Pendant les affrontements de 2014 et de 2021 entre Israël et le Hamas, ce hadith est revenu en vedette sur les réseaux sociaux. Cela se répète aujourd’hui, mais avec des moyens plus modernes. De nombreuses vidéos montrent ainsi la parole de Mahomet à côté d’un combattant du Hamas ciblant un blindé israélien à Gaza, pour confirmer qu’il s’agit de la guerre sacrée attendue.Vague de haineLa violence insupportable du conflit actuel, la propagande des Frères musulmans et celle de l’Iran dépeignant Israël comme le monstre absolu, sans oublier le désespoir imposé par les dictatures arabes poussent les populations au Proche-Orient à se rapprocher de plus en plus de ces croyances fanatiques. Les voix qui tentent de dissocier les juifs de la politique du gouvernement israélien, afin d’éviter l’amalgame, ne trouvent plus d’échos face à une rancœur nourrie par la misère. Certains adhèrent à des théories du complot sur Israël, présenté comme l’Etat soutenu par les personnes les plus riches du monde. En dépit de la pauvreté régnant à Gaza, le Hamas gagne en popularité. Des influenceurs se réfèrent aux paroles de Mahomet comme s’il s’agissait de prédictions. Dans plusieurs hadiths, il est dit que les meilleurs musulmans vont diriger cette guerre contre les juifs avant le jour du jugement dernier. En Algérie, deux semaines après le 7 octobre, des centaines de manifestants ont répété : “Khaybar, juifs, l’armée de Mahomet est de retour.” Ce slogan, présent dans les rassemblements islamistes contre Israël surtout dans les années 1990, est de retour. Il évoque une bataille au VIIe siècle entre Mahomet et des juifs à Khaybar, oasis située dans le Hedjaz, en Arabie saoudite. Après avoir gagné, Mahomet les a expulsés de leurs terres et a gardé tous leurs biens.Ces versets et ces anecdotes religieuses sont de plus en plus brandis sur les réseaux sociaux, où explose une vague de haine contre les juifs. Il est difficile de les remettre dans leur contexte historique et de les traiter comme des mythes. Afin que le sang arrête de couler, il faudra pourtant que les Arabes se mettent à la place des juifs, et inversement. Nous n’avons devant nous qu’une seule issue : nous concentrer sur l’avenir, loin d’une radicalité héritée d’un passé qui ne conduit qu’à plus de destruction.* Ecrivain et poète né à Damas, Omar Youssef Souleimane a participé aux manifestations contre le régime de Bachar el-Assad, mais, traqué par les services secrets, a dû fuir la Syrie en 2012. Réfugié en France, il a publié chez Flammarion Le Petit Terroriste, Le Dernier Syrien, Une chambre en exil, et récemment Etre Français.



Source link : https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/ceci-est-un-juif-viens-le-tuer-une-guerre-antisemite-sinstalle-par-omar-youssef-souleimane-XTTKODG4IBBXPFGTKWS2LL62EY/

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Publish date : 2023-11-27 04:32:36

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Niall Ferguson : “Le danger d’une Troisième Guerre mondiale me semble réel”

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Passer une heure en sa compagnie, c’est la garantie de frémir face aux menaces qui guettent l’Occident, de s’amuser de ses formules provocantes, mais surtout de bénéficier d’une vision puissante qui s’ancre dans l’histoire tout en se projetant loin. Chercheur à la Hoover Institution à l’université Stanford, l’historien britannique Niall Ferguson livre, en exclusivité pour L’Express, ses analyses, toujours iconoclastes, de l’enchaînement de crises géopolitiques : Moyen-Orient, guerre froide entre les Etats-Unis et la Chine, Taïwan, situation militaire préoccupante en Ukraine ou un retour possible de Donald Trump à la Maison-Blanche.L’Express : Alors que Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale américain, avait assuré que “la région du Moyen-Orient est plus calme aujourd’hui qu’elle ne l’a été depuis deux décennies”, une semaine seulement avant l’attaque du Hamas, vous avertissiez depuis janvier que le Moyen-Orient pouvait être la prochaine crise dans une cascade de conflits. Pourquoi ?Niall Ferguson : Je ne prétends pas être expert du Moyen-Orient mais je m’informe auprès des bons. Et ceux-ci n’ont cessé de me dire que la situation y était instable pour plusieurs raisons. Israël était profondément distrait par ses clivages politiques intérieurs. L’administration Biden avait relâché la pression sur l’Iran. Et le rapprochement entre Israël et l’Arabie saoudite était clairement perçu comme un danger du point de vue iranien. Voilà pourquoi mes sources, toute cette année, n’ont cessé de me prévenir que tout pouvait exploser.De surcroît, l’historien que je suis s’est rendu compte d’un schéma récurrent, que j’ai évoqué dans Apocalypses (2021) : dans le sillage d’une crise majeure telle une pandémie, une cascade de conflits tendent à se produire. Après le Covid-19 et la guerre en Ukraine, je m’attendais ainsi à une autre crise, en particulier parce que Jake Sullivan et l’équipe de Joe Biden ne se préoccupaient plus du Moyen-Orient.Selon vous, nous vivons, depuis cinq ans, une nouvelle guerre froide. Existe-t-il aujourd’hui un risque sérieux d’escalade vers une Troisième Guerre mondiale ?Dans toute guerre froide sommeille implicitement la possibilité d’une guerre mondiale parce qu’une guerre froide n’est rien d’autre qu’”une paix qui n’en est pas une”, selon les termes de George Orwell. Jusqu’au mois d’août 1914, le Royaume-Uni et l’Allemagne étaient en réalité en situation de guerre froide, avant que celle-ci ne bascule en Première Guerre mondiale. Et si l’opposition entre les Etats-Unis et l’URSS n’était pas directe, elle a produit de nombreux conflits régionaux dans la deuxième partie du XXe siècle.La question essentielle, dans le contexte actuel, est donc savoir si la guerre froide entre les Etats-Unis et la Chine peut dégénérer en conflit chaud. Le danger d’une Troisième Guerre mondiale me semble réel à cause de la nature de la relation entre ces deux superpuissances, sans parler de la poudrière de Taïwan.Vous semblez penser que la dissuasion américaine, avec l’envoi de deux porte-avions, ne suffira pas contre l’Iran et ses alliés (Hezbollah, Houthis…)…La dissuasion ne consiste pas seulement à posséder de la puissance de feu, il faut menacer de s’en servir de façon crédible. Depuis l’attaque du 7 octobre, Joe Biden a fait envoyer ces deux porte-avions tout en employant une rhétorique si douce qu’il n’est pas clair du tout que les Etats-Unis soient disposés à en faire usage contre l’Iran. Les Américains ont fait savoir que l’Iran n’était pas responsable de l’attaque du Hamas ou qu’il fallait qu’Israël fasse une pause dans sa riposte. Ces messages sont bien peu convaincants. Le problème de cette administration, c’est qu’elle est mauvaise en matière de dissuasion. Elle n’a pas su empêcher les Talibans de réimposer leur domination – l’Afghanistan est devenue une jungle. Elle n’a pas su empêcher Poutine d’envahir l’Ukraine, une erreur plus grande encore. Et elle n’a pas su faire preuve de dissuasion face à l’Iran.Mais pour l’instant, l’Iran et ses alliés ne semblent pas vouloir d’une escalade dans la région…Nous ne savons pas, en réalité, ce que pense Téhéran. Peut-être que la dissuasion américaine a effectivement fonctionné. Mais l’autre possibilité, c’est que l’Iran estime que tout se passe de façon satisfaisante, sans que le Hezbollah n’ait à attaquer, parce qu’Israël se trouve complètement isolé et sous pression pour faire une pause afin de récupérer ses otages.Cela ne m’empêche pas de penser que la dissuasion américaine est médiocre, et c’est d’autant plus inquiétant que d’autres crises se dressent à l’horizon, comme celle de Taïwan. Je respecte Jake Sullivan et espère qu’il va réussir, mais son article de Foreign Affairs, paru juste avant le 7 octobre qui sera cité pendant des décennies, illustre très bien le problème : les Américains avaient vraiment délaissé le Moyen-Orient et, curieusement, ont délégué le travail de renseignement à Israël. Or si Israël a commis une erreur de renseignement sur le Hamas, les Etats-Unis en ont fait une aussi. Il est très étonnant de déléguer autant de responsabilités à une autre puissance. Dans tous les cas, même si la situation n’est aujourd’hui pas désastreuse, on ne peut pas savoir si l’Iran a réellement été dissuadé ou non de passer à l’action.Mais une intervention américaine dans la région est-elle réellement une bonne chose ? Le bilan passé en Afghanistan ou en Irak n’est pas vraiment glorieux…Après le 11-Septembre, les Etats-Unis ont pris des mesures drastiques en Afghanistan et en Irak, et les choses ne se sont pas bien passées. A l’époque, dans mon livre Colossus, j’avais défendu l’idée qu’elles ne se passeraient probablement pas bien, parce que les États-Unis ne possédaient pas les forces structurelles adéquates permettant d’en faire un succès.A l’inverse, sous Obama, la non-intervention a été tentée en Syrie, et il me semble que la Syrie est aujourd’hui un désastre supérieur à l’Irak. La stratégie de non-intervention a produit des résultats encore pires. De même, la non-intervention en Ukraine, en 2014, fut une erreur. On a si peu fait pour punir Poutine qu’il s’est senti libre de conquérir encore plus de territoire.D’ici la fin de l’année prochaine, Israël et les pays du Golfe recommenceront à discuterSoyons donc prudents sur ce sujet. Ce n’est pas un choix manichéen entre “intervenir” ou “ne pas intervenir”. La bonne question est plutôt de savoir si le pouvoir américain, qui est réel, peut être utilisé pour dissuader nos adversaires de passer à l’action, tout en empêchant certains pays de sombrer dans le trou noir de la déliquescence étatique.Sur ces cinquante dernières années, les Etats-Unis ont vécu des périodes plus glorieuses qu’aujourd’hui en matière de politique étrangère. La meilleure décennie est celle des années 1980, lorsque Ronald Reagan et surtout George Bush ont utilisé le pouvoir américain avec succès, à tel point que l’effondrement de l’URSS ne s’est pas fait dans le sang. Avant cela, Dwight D. Eisenhower a été un bon président, en contenant l’expansion soviétique sans provoquer de conflits importants. Kennedy et Johnson ont été moins performants. L’histoire récente nous offre ainsi une palette de cas, d’une intervention désastreuse du Vietnam à une non-intervention désastreuse en Syrie. Entre ces extrêmes, il y a un juste milieu, qui est le moins coûteux : une politique de dissuasion effective. J’aimerais que le Etats-Unis y parviennent à nouveau.Alors que certains pays arabes sunnites s’étaient rapprochés d’Israël ces dernières années, les Etats-Unis ne courent-ils pas le risque d’unir les opinions publiques arabes contre l’Occident s’ils permettent à Israël de pousser plus loin son offensive à Gaza ? Ne faut-il pas craindre un “choc des civilisations” ?Je connaissais bien Samuel Huntington et je n’ai jamais été d’accord avec lui à ce sujet. S’il était encore en vie, j’aurais adoré lui demander : “Eh Sam, en quoi la guerre en Ukraine est-elle un choc des civilisations ?” Car du point de vue civilisationnel, il est très difficile de distinguer Russes et Ukrainiens. En réalité, la plupart des guerres qui ont éclaté depuis la fin de la guerre froide ont eu lieu à l’intérieur des civilisations, et non entre elles. Les récents événements au Moyen-Orient l’illustrent bien : l’Iran et ses nombreux affiliés ciblent avant tout d’autres Etats musulmans, y compris l’Arabie saoudite par l’intermédiaire des Houthis au Yémen. Mettons donc de côté la théorie de Huntington.Depuis le 7 octobre, les Saoudiens, les Emiratis et les Qataris se sont montrés réticents à suivre la stratégie iranienne, qui vise à détruire Israël. Bien sûr, ils doivent publiquement respecter un certain script concernant la “cruauté du gouvernement israélien” et la “situation désespérée des Palestiniens”, mais en privé, tous les gouvernements du Golfe méprisent les Palestiniens, détestent les organisations terroristes et regardent Israël comme un partenaire potentiel dans la mesure où ils tentent de moderniser leur économie et de ne plus être seulement que des stations-service. Je pense que d’ici la fin de l’année prochaine, Israël et les pays du Golfe recommenceront à discuter. Si Trump est réélu, cela ira encore plus vite car il sera, du point de vue israélien et arabe, un président acceptable, et une mauvaise nouvelle pour l’Iran. Dans une telle période, il ne faut pas se fier à ce que les gens disent mais à ce qu’ils taisent. Si vous écoutez les Saoudiens, le prince Turki al-Faisal par exemple, vous comprenez qu’ils ne ferment pas la porte à cette discussion. Je suis donc plutôt optimiste quant à la survie et la poursuite des accords d’Abraham. Dans un an, vous verrez que le tableau sera complètement différent.La contre-offensive ukrainienne a échoué et Poutine semble bien plus confiant qu’il y a quelques mois. Selon vous, l’Ukraine ne devrait pas risquer une longue guerre. Pourquoi ?D’abord parce que c’est un pays plus petit que son agresseur, ce qui est important du point de vue des ressources naturelles. Ensuite, les Ukrainiens dépendent du soutien occidental, et celui-ci va forcément fléchir avec le temps en raison d’une capacité d’attention de l’électorat qui se réduit par nature. Je n’ai jamais pensé que l’Ukraine devait s’engager dans une guerre longue. Il aurait d’ailleurs été préférable d’y mettre un terme après que les Russes ont échoué à prendre Kiev. C’est une opportunité manquée que nous comprendrons sans doute mieux avec du recul. La contre-offensive a été coûteuse en vies humaines des deux côtés, mais l’Ukraine ne dispose pas de réserves infinies de troupes capables de mener ce genre d’assaut frontal. Et je ne partage nullement la théorie ukrainienne selon laquelle une victoire ne pourra que passer par la prise de la Crimée. Ce n’est absolument pas réaliste, d’autant plus que l’Ukraine n’est pas soutenue internationalement sur ce point.Il y a une grande réticence à envisager les scénarios qui seraient négatifs pour l’Ukraine : par exemple, que la Russie emploie l’aviation et détruise le réseau électrique de l’Ukraine, ou que l’Ukraine soit économiquement trop affaiblie par un état de guerre permanent. Une longue guerre d’attrition n’est pas idéale. Je suis personnellement très favorable à l’Ukraine, où j’ai passé beaucoup de temps depuis une dizaine d’années. Je lui souhaite le meilleur avenir possible, et non pas une défaite causée par une situation militaire intenable. En ce sens, il serait sans doute préférable qu’elle réussisse à réduire l’intensité des conflits avec les troupes russes et qu’elle stabilise la situation dans le Sud et l’Est. Ce faisant, elle pourrait se préoccuper de son rétablissement économique. C’est ce que la Corée du Sud, par exemple, a réussi à faire malgré la présence d’un voisin malveillant. L’avenir de l’Ukraine dépend davantage de sa capacité à devenir une démocratie solide dotée d’une économie de marché plutôt qu’à être un pouvoir militaire. Si tout son effort va vers la guerre, elle ne sera pas capable de s’imposer comme une économie viable, ce qui mènera, dans la douleur, à sa défaite finale.Des négociations ne seraient-elles pas une victoire majeure pour Poutine, en entérinant ses conquêtes ?Comme dans le cas de la guerre de Corée, la fin des hostilités peut se terminer par un match nul. Depuis les années 1950, la Corée du Nord a survécu et établi ce régime ubuesque, héréditaire et totalitaire, mais la Corée du Sud est devenue l’une des économies les plus performantes du monde, ainsi qu’une démocratie florissante. Qui a gagné sur le long terme ? De toute évidence la Corée du Sud.De la même façon, Poutine perdra si l’Ukraine réussit à montrer qu’elle peut être une démocratie viable avec une économie viable. Et de nombreux jeunes Ukrainiens le souhaitent. La guerre a eu un effet transformateur sur le pays, et il arrive souvent que les nations se forgent par un conflit, qu’une nouvelle génération qui s’est sacrifiée se dise qu’elle n’a pas fait tout cela pour revenir à la corruption et l’oligarchie. Je suis optimiste concernant les réalisations possibles des Ukrainiens dans les prochaines années. Alors oui, laissons à Poutine le Donbass, la Crimée et une partie du sud de l’Ukraine, de toute façon ce sera le bazar. Qu’en fera-t-il, si ce n’est une démonstration de la nature malveillante de son régime ? Et n’oublions pas la Grande faucheuse : Poutine va finir par mourir, ce qui changera la donne.Le système d’alliances chinois est catastrophique !Une victoire morale de l’Ukraine ne passe donc pas par la récupération de l’ensemble de son territoire au prix de centaines de milliers de vies mais par la stabilisation de son front et son rebond économique. Elle prouvera ainsi la supériorité du modèle occidentale. Comme l’Allemagne de l’Ouest était meilleure que celle de l’Est, comme la Corée du Sud est meilleure que celle du Nord, “l’Ukraine de l’Ouest” sera meilleure que celle de l’Est. L’Ukraine a déjà surpassé toutes les attentes en termes de gouvernance et de capacités militaires. Elle bénéficie de nombreux talents, notamment dans le numérique. Une ville comme Lviv peut devenir un hub économique dynamique. Mais il faut lancer ce processus, et cela sera forcément difficile en cas de conflit dur et permanent. Une trêve est préférable. Bien sûr, l’Ukraine ne devra pas se résigner à la perte de ses territoires ni accepter la légitimité de l’invasion décidée par Poutine, mais elle doit aujourd’hui faire cesser le combat aérien et ses incessants tirs d’obus, afin de se consacrer à son rétablissement économique.Craignez-vous que Xi Jinping puisse profiter de la prochaine élection présidentielle à Taïwan pour faire un blocus de l’île, voire l’envahir ?Je ne crains pas une invasion, car je ne crois pas les Chinois capables d’une telle opération, même en 2027. Ce qui m’inquiétait, c’était la victoire potentielle de William Lai, candidat du Parti démocrate progressiste, car les Chinois, estimant qu’il était favorable à l’indépendance, aurait pu organiser un blocus de l’île. Mais il a aujourd’hui moins de chances de gagner, et cela fera sans doute plaisir aux Chinois d’avoir en face d’eux une figure plus conciliante, éventuellement issue du Kuomintang (depuis, les deux principaux partis de l’opposition, dont le Kuomintang, plus favorables à un apaisement avec la Chine, ont renoncé à leur alliance NDLR).J’ai été pessimiste, parce que je pensais que Xi allait profiter de l’opportunité offerte par la guerre en Ukraine, et aujourd’hui par celle en Israël, ainsi que d’un président américain faible comme Biden. A l’heure actuelle, je n’exclus pas complètement un blocus l’année prochaine, mais je pense que la probabilité a baissé, je la situe à 20 % environ. Je suis cependant minoritaire avec cette position.La récente rencontre entre Joe Biden et Xi Jinping n’est-elle pas la preuve que les deux superpuissances veulent calmer le jeu ?Biden et Xi n’ont pas parlé des sujets qui comptent vraiment, ce qui me fait douter de l’importance de ce sommet. Xi Jinping estime que les Etats-Unis mènent aujourd’hui une politique d’endiguement technologique, ce qui est d’ailleurs le cas. Rien de ce qui a été dit à San Francisco ne changera cela. Les Etats-Unis continueront à pousser leur avantage en matière de semi-conducteurs, sans abaisser les droits de douane commerciaux. Les Chinois eux poursuivront leur politique d’armement. Si Biden et Xi avaient parlé d’un contrôle des armes ou des semi-conducteurs, j’aurais été plus convaincu. Mais ils ont échangé à propos du fentanyl, pour l’amour de Dieu ! Et on ne sait même pas ce qu’ils se sont dit à propos de Taïwan, puisque seuls les Chinois ont communiqué là-dessus. Ces sommets entre superpuissances ont souvent aussi un côté comique, car tout le monde est trop préparé, prévoyant à l’avance ce que les dirigeants mangeront ou diront. Cela finit ainsi par ressembler à du théâtre de l’absurde. Je n’attendais donc pas grand-chose de ce sommet, et rien de ce qui s’est passé ne me fait aujourd’hui changer d’avis.Les adversaires de l’Occident – Chine, Russie, Iran… – ne sont-ils pas plus faibles qu’on ne le considère souvent ? Même la Chine fait aujourd’hui face à de sérieux défis économiques…Imaginez que nous soyons en 1938, et que nous ayons ce même débat. Vous me diriez que l’Allemagne ou l’Italie font face à des problèmes économiques. Mais c’est justement pour cela que ces pays s’apprêtent à entrer en guerre ! De la même façon, Xi Jinping fait effectivement face à un chômage important des jeunes, à un secteur immobilier en crise et une croissance en net ralentissement. Mais cela ne signifie pas que nous pouvons nous détendre et nous concentrer sur les aventures de Sam Altman. Non ! Quand un régime comme celui de Xi Jinping connaît des revers en matière de croissance et que le chômage des jeunes dépasse les 20 %, c’est justement là qu’il faut être inquiet, car un tel régime autoritaire va chercher d’autres moyens de légitimité. Xi Jinping est d’ailleurs très cohérent dans ses discours. Il dit, dans une rhétorique marxiste-léniniste, qu’il faut se préparer à des conflits inévitables. Même Henry Kissinger, l’architecte du rapprochement entre la Chine et les Etats-Unis il y a cinquante ans, s’inquiète. Pourquoi Poutine a-t-il envahi l’Ukraine ? Parce que l’économie russe se portait à merveille ? Non ! Il a utilisé cette guerre pour créer une atmosphère fasciste en Russie qui renforce sa position sur le plan intérieur. Je ne suis donc pas prêt à me détendre au sujet de la Chine.Des trois, l’Iran est le pays le plus faible. La chose ennuyeuse, c’est que l’administration Trump avait largement affaibli l’économie iranienne. Mais, tout d’un coup, l’équipe Biden a décidé de relancer les négociations sur le nucléaire, relâchant ainsi la pression. L’Iran vend aujourd’hui son pétrole à la Chine. Le régime de Téhéran est en bien meilleure position sur le plan économique qu’il y a trois ans.Je m’inquiète en particulier du degré de coordination entre la Chine, la Russie, l’Iran, sans oublier la Corée du Nord. Je m’inquiète du fait que ces pays se concertent bien plus qu’avant. Et ne crois pas que Xi Jinping, en regardant l’évolution du conflit en Ukraine, se dise “ça alors, je ferais mieux d’éviter une guerre !”. Soyons donc très prudents en ne tirant pas de mauvaises conclusions de leurs faiblesses économiques.Dans cette nouvelle guerre froide, l’Occident ne se retrouve-t-il pas de plus en plus isolé ? Ce que certains nomment “le Sud global” ne penche-t-il pas de plus en plus du côté de la Chine ?Cessons d’utiliser ce terme de “Sud global”, un de ces affreux slogans gauchistes qui ne décrit en rien la réalité. Une grande partie de ces pays sont d’ailleurs situés dans l’hémisphère nord. En revanche, il est vrai que dans cette deuxième guerre froide, le mouvement non-aligné est plus important sur le plan économique. Je préfère parler des “Brics”, qui au départ était un concept marketing de Goldman Sachs pour mettre en avant les marchés émergents, avant d’être récupéré par la propagande chinoise. Mais le Brésil, l’Afrique du Sud, la Chine, l’Inde et la Russie représentent la plus improbable des alliances que l’on puisse imaginer. L’Inde veut être à la fois membre des Brics et faire partie du système d’alliances des Etats-Unis. Certains de ces pays sont ainsi non-alignés, tandis que d’autres sont alignés avec tout le monde. Comme Narendra Modi, qui est l’ami de tout le monde (rires).L’Occident existe toujours, mais si vous regardez les pays qui ont soutenu de manière significative l’Ukraine, il faut y inclure plusieurs pays asiatiques. Quand on parle d’Occident, on entend ainsi avant tout les alliés des Etats-Unis. Cette alliance occidentale a ses points faibles, à commencer par l’Allemagne, un pays dans lequel, selon des sondages, le soutien à la Chine est plus conséquent que le soutien aux Etats-Unis, ce qui pose question quand on sait à quel point l’Allemagne dépend de l’Amérique en matière de sécurité.Un second mandat de Trump n’aurait rien à voir avec le premierTout cela fait que la géographie de cette nouvelle guerre froide est un peu différente de la première. L’Occident s’avère un peu plus faible que par le passé, le mouvement des non-alignés est plus important. Mais le système d’alliances chinois est, lui, catastrophique ! Le pacte de Varsovie semble reluisant en comparaison. Qui sont aujourd’hui les alliés de la Chine ? Poutine, l’homme-fusée de Pyongyang et le Venezuela (il fait la moue). La Chine n’a pas une bonne équipe. Les Etats-Unis ont un avantage conséquent en la matière. Le problème est que si Trump est réélu, il pourrait démolir tout le système d’alliances américain. Les risques d’une Troisième Guerre mondiale sont ainsi bien moins importants avec lui à la Maison-Blanche. Tout ce qui l’intéresse, ce sont les guerres commerciales. Ce n’est pas lui qui a géré les débuts de la deuxième guerre froide face à la Chine, c’étaient bien plus Mike Pence, Mike Pompeo ou Matthew Pottinger, qui ont transformé les barrières douanières de Trump en une question géopolitique et idéologique face à la Chine communiste.Vous aviez appelé Joe Biden à se présenter à la présidentielle de 2016. Mais aujourd’hui, vous le suppliez de ne pas se représenter en 2024, à l’âge de 81 ans, face sans doute à un Donald Trump qui aura lui 78 ans. Comment expliquer que les Etats-Unis soient devenus une telle gérontocratie ?Harold James, historien à Princeton, a parlé d’”Amérique soviétique tardive”. J’adore cette expression, car Joe Biden, Chuck Schumer ou Nancy Pelosi, vu leur âge, devraient être en Floride à jouer occasionnellement au golf, et non tenter de diriger le pays le plus puissant du monde. Il y a plusieurs explications à cette gérontocratie. D’abord, le système de santé américain est une catastrophe pour la majorité des personnes, surtout les pauvres, mais il très bon pour maintenir l’élite en bonne santé. Si vous êtes parmi les “1 %”, vous pouvez être à des postes de responsabilité jusqu’à vos 80 ans. L’autre raison, c’est que le système du parti démocrate n’est pas favorable aux nouveaux venus. Il est très difficile d’y gravir les échelons. C’est un peu plus aisé du côté des républicains. Si vous regardez ainsi les structures d’âge, les élus démocrates sont bien plus âgés que les républicains au Congrès.Joe Biden aurait été un très bon candidat en 2016 et il aurait probablement battu Trump. En 2020, il était déjà trop vieux. Ceux qui comme moi le connaissent ont tous observé un déclin évident dans sa lucidité depuis 2020, et cela ne fait qu’empirer. Un second mandat m’a toujours semblé être une idée folle. Deux tiers des démocrates sont du même avis que moi, et les autres ne doivent sans doute pas avoir la télévision chez eux (rires). Il faut vraiment être rempli d’illusions pour croire que Biden est encore dans un état suffisant pour se représenter. Pour l’instant, nous sommes coincés avec lui, et c’est un grand risque, car il perdra sans doute face à Trump.En quoi un second mandat de Donald Trump serait-il un changement majeur ?Un second mandat de Trump n’aurait rien à voir avec le premier. Il risque de n’avoir plus aucun des garde-fous qu’on pouvait retrouver entre 2016 et 2020, comme l’establishment républicain, les généraux, Wall Street… L’administration sera bourrée de fidèles trumpistes de l’America First Policy Institute. Sur le plan intérieur, ils purgeront la bureaucratie fédérale, à commencer par le département de la Justice et les personnes qu’ils considèrent être leurs ennemis. Pour la politique étrangère, Trump sera libre d’imposer des taxes commerciales et il voudra affaiblir les alliances, en abandonnant l’Ukraine, et même en quittant l’Otan comme il avait déjà menacé de le faire. A ses yeux, les alliés asiatiques des Etats-Unis ne sont que des profiteurs.Les gens ne veulent pas voir à quel point ce second mandat, s’il avait lieu, serait différent du premier. Une victoire de Trump en 2024 sera un choc bien plus important qu’en 2016 car il n’aura plus aucune restriction. Qui s’opposera à lui quand il expliquera par exemple que l’Otan ne sert à rien ? Michael Flynn (ancien général et conseiller à la sécurité nationale qui avait dû démissionner en 2017 du fait de ses liens avec la Russie NDLR) ? Trump ne s’entourera que de fidèles qui l’ont soutenu dans l’idée que l’élection de 2020 a été truquée. Et cela implique Flynn, qui de mon point de vue, est un fou.Selon vous, il y a aujourd’hui deux “cinquième colonne” au sein de l’Occident. Qui sont elles ?D’un côté, on trouve des gens, à droite, qui ont cette habitude étrange de justifier les actions de Poutine. Elles croient, ou disent croire, à sa propagande sur la défense des valeurs chrétiennes face à un Occident décadent. Ce sont les idiots utiles du régime russe. Mais un autre groupe de personnes, plus important, à gauche, hait les Etats-Unis du fait de leur “suprématie blanche” ou de leur “impérialisme”. Ceux-ci sont prêts à défendre toute position anti-américaine, à commencer par l’islamisme. Ce sont ces gens qui ont récemment manifesté sur les campus universitaires et déchiré des photos des otages israéliens.Aucun de ces deux groupes n’est particulièrement nombreux. Mais ils sont très bons en matière d’influence sur les réseaux sociaux. On a encore eu une preuve récemment avec ces jeunes de la génération Z qui, sur TikTok, ont massivement mis en avant la “Lettre à l’Amérique” d’Oussama ben Laden. On peut réellement se demander si tout ça n’est pas une opération psychologique menée par la Chine avec des acteurs. Mais non ! Ce sont de vrais gens. En même temps, plus rien ne me surprend car j’ai observé ce genre de comportements parmi les étudiants de premier cycle à Stanford. Les jeunes Américains actuellement à l’université ont des opinions étranges mais ce n’est que le fruit de leur éducation. Depuis leur plus jeune âge, on leur a appris que l’histoire américaine se résume à l’esclavage, et l’histoire occidentale au colonialisme. Si telle est l’histoire que l’on vous enseigne à l’école, il ne faut pas s’étonner des réactions auxquelles on a assisté après le 7 octobre.Pour conclure, on peut donc dire que les perspectives géopolitiques sont pour le moins inquiétantes, si l’on vous suit…Je suis en réalité optimiste. J’ai participé au lancement d’une nouvelle université à Austin (NDLR : souvent présentée comme “l’université anti woke”) avec des figures comme Bari Weiss et Joe Lonsdale. Je pense que les problèmes des Etats-Unis sont facilement réparables. Et je crois aussi qu’à la fin, ce sont les sociétés libres qui remportent les guerres froides, car elles sont plus innovantes. La démocratie et le capitalisme américains ont des forces incroyables. La plus d’importante d’entre toutes, c’est que toutes les personnes les plus talentueuses dans le monde veulent s’installer aux Etats-Unis. Et quand elles le font, elles réussissent bien mieux que si elles restaient dans leur pays natal. Ni la Chine ni la Russie ne peuvent compter sur cet atout, de nombreuses personnes veulent au contraire fuir ces pays.Nous sommes les seuls architectes du déclin de l’Occident. Ni Xi Jinping, ni Vladimir Poutine n’en sont responsables, nous nous infligeons ça nous-mêmes. Et nous pouvons y remédier, en réformant notamment notre système éducatif ou nos politiques migratoires. C’est largement réparable en quelques années à peine !



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Author : Thomas Mahler, Laetitia Strauch-Bonart

Publish date : 2023-11-26 16:15:00

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Covid-19 : le virus circule de plus en plus à l’approche de l’hiver

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Le Covid-19 redevient une préoccupation à l’approche de l’hiver. Mercredi 22 novembre, l’agence nationale Santé publique France (SPF) a publié son dernier bulletin d’informations concernant les infections respiratoires aiguës. Parmi les pathologies suivies, l’organisme rattaché au ministère de la Santé s’attarde notamment sur l’évolution du Covid-19 au cours de la semaine dernière. Le bulletin note ainsi une “tendance à la hausse […] en médecine de ville” des prises en charge liées au Covid, et “une augmentation” générale de la circulation du SARS-CoV-2 qui provoque la maladie.Santé publique France s’appuie plus précisément sur la semaine du 13 au 19 novembre 2023. Du côté des prises en charges médicales au niveau national pour des cas liés à la maladie du Covid-19, les chiffres restent pour le moment assez faibles : cela représente environ 3 % des actes médicaux de SOS Médecins et 2 % des hospitalisations, contre 15 % et 9 % la même semaine pour la grippe.La moitié est de la France reste un peu plus touchée par une hausse du taux de passage aux urgences, tandis que l’Ile-de-France est pour l’instant la région métropolitaine la moins impactée. La tendance est malgré tout à nouveau à la hausse après une baisse ces dernières semaines, en particulier dans les villes, où “les 15-64 ans et les 65 ans et plus” sont surtout concernés, précise le bulletin.En revanche, Santé publique France constate une hausse notable des indicateurs liés à la circulation du virus SARS-CoV-2, qui provoque la maladie du Covid-19. Le bulletin rapporte 18 976 nouveaux cas détectés après des tests en laboratoires pour la semaine du 13 au 19 novembre, avec un taux de positivité de 22,7 %. SPF précise aussi que “le taux de positivité des tests réalisés [par des cabinets de médecins] et à l’hôpital était en augmentation” au cours de cette période : 25,4 % (+8,7 %) de cas positifs pour la médecine de ville, et 15,3 % (+1,8 %) pour les hôpitaux. Une tendance qui concerne cette fois “la plupart des classes d’âge”, et surtout la région Grand Est lorsque le nombre de tests est rapporté au nombre d’habitants de chaque région.Une triple épidémie pendant l’hiver ?Ce phénomène est surtout lié à la saison. Avec l’arrivée de l’hiver, la baisse des températures favorise la propagation du Covid-19. Problème : c’est aussi le cas pour d’autres maladies respiratoires comme la bronchiolite et la grippe. D’ailleurs, Santé Publique France note dans le même bulletin du 22 novembre une augmentation des cas de ces deux maladies.Elle remarque une poursuite de l’épidémie de bronchiolite presque partout en France, avec une “nouvelle augmentation de l’activité chez les enfants de moins de deux ans en ville et à l’hôpital”, malgré une diminution liée aux vacances. S’il n’y a pas encore d’alerte nationale pour la grippe, SPF note quand même une épidémie à Mayotte et une phase de fin d’épidémie à La Réunion.Globalement, la situation du Covid-19 en France n’est donc pas encore critique. Mais si on la compare aux autres années, la fin du mois de novembre correspond surtout à un creux dans la vague, avant une remontée plus importante d’ici la fin de l’année. Raison pour laquelle Santé publique France appelle à la prudence. “Dans ce contexte épidémiologique, il est nécessaire d’être particulièrement vigilant et d’appliquer les mesures barrières”, précise le bulletin. L’agence demande surtout aux personnes âgées de se vacciner pour éviter des clusters dans les établissements médico-sociaux.



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Publish date : 2023-11-26 17:13:55

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Gaza : le Hamas dit avoir libéré un otage russe, un troisième échange attendu

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Faits essentiels⇒ Un troisième échange d’otages israéliens contre des prisonniers palestiniens est attendu ce dimanche⇒ 248 camions d’aide humanitaire sont arrivés à Gaza depuis l’entrée en vigueur de la trêve⇒ Tsahal attaquera de nouveau l’enclave dès la fin de la trêveLe Hamas dit avoir libéré un otage russeLe Hamas a annoncé ce dimanche dans un communiqué avoir libéré un otage russe enlevé le 7 octobre en Israël, “en réponse aux efforts” du président russe Vladimir Poutine et à son “soutien à la cause palestinienne”. Deux groupes d’otages, dont des étrangers, ont déjà été libérés et un troisième groupe était attendu dans la soirée dimanche, selon un accord de trêve entre le mouvement islamiste et Israël entré en vigueur vendredi. Le Kremlin a régulièrement appelé à un cessez-le-feu, répétant qu’une paix durable au Proche-Orient passait par la création d’un Etat palestinien.Le Hamas confirme la mort d’un important chef militaireLa branche armée du mouvement palestinien Hamas a annoncé ce dimanche la mort du commandant militaire de la Brigade du nord de Gaza et de trois autres cadres, au cours de l’offensive israélienne sur le territoire palestinien. Ahmed al-Ghandour était aussi membre du Conseil militaire du Hamas et était considéré comme un “terroriste” par les autorités américaines. Parmi les trois autres cadres nommés dans le communiqué figure Ayman Siam, présenté comme le chef des unités de tirs de roquettes.248 camions d’aide humanitaire sont arrivés à GazaL’ONU a annoncé samedi que 248 camions d’aide humanitaire sont arrivés dans la bande de Gaza depuis l’entrée en vigueur de la trêve, vendredi. Et sur ce nombre, 61 véhicules ont acheminé du matériel médical, de la nourriture et de l’eau dans le Nord de l’enclave.Onze ambulances, trois autocars et un véhicule à plateau ont été livrés à l’hôpital al-Chifa, le plus grand de la bande de Gaza, “pour aider aux évacuations”, précise dans un communiqué l’agence des Nations Unies chargée de la coordination humanitaire (OCHA). L’établissement est, selon les autorités israéliennes, le principal centre de commandement des opérations du Hamas dans la bande de Gaza, ce que le mouvement islamiste palestinien dément.”Plus la trêve durera, plus les organisations humanitaires seront en mesure d’envoyer de l’aide à l’intérieur et à l’extérieur de la bande de Gaza”, a ajouté l’OCHA, remerciant le Croissant-Rouge palestinien et le Croissant-Rouge égyptien. L’agence de l’ONU s’est aussi félicitée de “la libération d’autres otages aujourd’hui” et a renouvelé son appel à la “libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages”, espérant “que la libération d’autres détenus palestiniens soulagera leurs familles et leurs proches”.17 otages israéliens échangés contre 39 prisonniers palestiniensDix-sept otages retenus dans la bande de Gaza depuis des semaines ont été libérés samedi soir au terme d’une longue attente, au deuxième jour d’une trêve entre le Hamas et Israël. Ces derniers ont, en échange, relâché 39 prisonniers palestiniens, a annoncé dans la nuit de samedi à dimanche l’Autorité pénitentiaire israélienne.Parmi les otages rentrés en Israël figure Maya Regev, 21 ans, enlevée avec son frère de 18 ans alors qu’ils tentaient de fuir le festival de musique Tribe of Nova attaqué par les combattants du Hamas le 7 octobre à l’aube. Une vidéo publiée sur les réseaux sociaux avait montré la jeune femme et son frère ligotés à l’arrière d’un pick-up. Maya Regev est la première participante enlevée lors de ce festival à être libérée.Une Israélo-Irlandaise de 9 ans, Emily, fait également partie du groupe des 17 personnes libérées, a annoncé le Premier ministre irlandais Leo Varadkar. De même que quatre Germano-Israéliens, a indiqué la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock. Quatre Thaïlandais, non concernés par l’accord, ont également été libérés. Ils s’ajoutent aux dix Thaïlandais et au Philippin relâchés vendredi.Les 17 personnes libérées “se sont soumises à une évaluation médicale initiale”, a indiqué l’armée israélienne dans un communiqué. Une d’entre elles a été hospitalisée, et les autres devaient retrouver leurs familles, a-t-elle précisé. L’accord de trêve est censé durer quatre jours et permettre la libération de 50 otages du Hamas et de 150 prisonniers palestiniens. Il a été conclu sous l’égide du Qatar et offre du répit aux habitants du territoire assiégé, après sept semaines d’une guerre déclenchée par l’attaque sanglante du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre.Cisjordanie : huit Palestiniens tuésHuit Palestiniens ont été tués par l’armée israélienne en 24 heures en Cisjordanie, dont cinq à Jénine, bastion des groupes armés palestiniens dans le nord du territoire occupé depuis 56 ans par Israël, rapporte ce dimanche 26 novembre le ministère palestinien de la Santé. Cinq personnes ont été tuées, selon le ministère, par des tirs de l’armée israélienne à Jénine, lors d’une incursion de nombreux blindés dans la ville.Des sources médicales ont affirmé de leur côté à l’AFP que 15 personnes avaient été blessées, tandis que des témoins rapportaient qu’un drone israélien avait mené une frappe aérienne sur le camp de réfugiés de la ville. Selon d’autres témoins, l’armée israélienne encerclait l’hôpital public de Jénine ainsi que la clinique Ibn Sina. Des soldats fouillaient des ambulances. Ils ont également fait état de violents combats à l’arme automatique.L’armée israélienne a assuré de son côté avoir mené “des activités de contre-terrorisme dans le camp de réfugiés de Jénine” dans la nuit de samedi à dimanche. Elle a indiqué avoir arrêté un homme qu’elle présente comme l’auteur d’une attaque ayant tué deux Israéliens en août. Par ailleurs, un médecin de 25 ans a été tué samedi matin devant chez lui à Qabatiya, près de Jénine. Un autre Palestinien a été tué à el-Bireh, près de Ramallah, le siège de l’Autorité palestinienne. Samedi soir, un autre homme a été tué dans un raid de l’armée israélienne sur un village au sud de Naplouse, toujours selon le ministère.Tsahal attaquera de nouveau Gaza dès la fin de la trêveLe chef d’état-major de l’armée israélienne, le général Herzi Halevi, a prévenu que la guerre n’était pas finie. “Nous recommencerons à attaquer Gaza dès que la trêve sera terminée […] pour démanteler le Hamas et créer une énorme pression afin de ramener aussi vite que possible autant d’otages que possible, jusqu’au dernier d’entre eux”, a-t-il indiqué.Des Gazaouis en route vers le nordSelon l’agence des Nations unies chargée de la coordination humanitaire (Ocha), plusieurs milliers de Gazaouis ont tenté depuis le début de la trêve de retourner vers le nord de la bande de Gaza, malgré les mises en garde de l’armée israélienne, qui avait ordonné au début de l’offensive terrestre à tous les civils de quitter ce secteur, considéré comme une zone de combat.L’armée israélienne avait ouvert le feu et tiré des grenades lacrymogènes vendredi contre certains de ces déplacés, selon l’Ocha, qui fait état d’un mort et de dizaines de blessés. Selon le ministère de la Santé dirigé par le Hamas, sept de ces déplacés ont été blessés samedi par l’armée israélienne. Le mouvement islamiste a réclamé l’arrêt des tirs de l’armée israélienne sur les déplacés.



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Publish date : 2023-11-26 15:28:22

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Placements : nos conseils pour investir dans les énergies renouvelables

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Limiter l’empreinte carbone de son épargne n’a jamais rapporté autant… Depuis une dizaine d’années, certaines plateformes de financement participatif, ou crowdfunding, telles Enerfip, Lendosphere, Lumo ou encore Lendopolis, proposent aux particuliers d’investir sur des projets liés à la transition énergétique. Principal secteur visé : les énergies renouvelables – solaire, photovoltaïque, éolien… Sont concernées aussi, bien que plus marginalement, des opérations de rénovation énergétique des bâtiments, voire d’efficacité énergétique dans l’industrie. Soutenus par des politiques publiques nationale et européenne ambitieuses, ces domaines d’activité connaissent une forte dynamique.L’épargnant finance ces projets, triés sur le volet par les plateformes, sous la forme d’un prêt de quelques années et se voit offrir en échange une rémunération attrayante. Chez Lendosphere, par exemple, l’investissement court sur deux à six ans et le taux moyen des prêts réalisés depuis le début de l’année se monte à 7,16 %. “Nous avons répercuté la hausse des taux depuis septembre dernier, ce qui nous a permis d’augmenter de deux points le rendement offert aux souscripteurs”, explique Laure Verhaeghe, cofondatrice et présidente de Lendosphere.Une collecte en plein essorL’an dernier, ce segment bien spécifique du crowdfunding a collecté 324 millions d’euros, selon le baromètre réalisé par l’association professionnelle Financement participatif France et GreenUnivers. Un chiffre qui a bondi de 75 % en un an. Et la tendance n’est pas près de s’essouffler. La plateforme Enerfip revendique ainsi une collecte record de 100 millions d’euros sur les neuf premiers mois de l’année. “Nous pourrions faire deux ou trois fois plus, sans difficulté pour investir derrière étant donné le volume de projets existant”, souligne Julien Hostache, président et cofondateur d’Enerfip.La sélectivité reste essentielle pour éviter les difficultés de remboursement. Mais les taux de défaut affichés par ces acteurs sont proches de zéro jusqu’à présent. “Les entreprises que nous finançons sont peu affectées par la hausse des coûts liés à l’inflation puisque l’énergie est au cœur de cette dernière et qu’elles peuvent donc relever leurs prix”, pointe Laure Verhaeghe.Pour autant, mieux vaut adopter une approche prudente en diversifiant ses investissements sur plusieurs projets et plateformes. Un principe de précaution favorisé par un ticket d’entrée minime : de 10 à 100 euros, selon l’intermédiaire sélectionné.



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Publish date : 2023-11-26 11:00:00

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Vendre son logement au rabais ou attendre ? Le dilemme des propriétaires

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Se loger. Un besoin primaire qui peine à être satisfait en France, en 2023. Et la situation n’est pas près de s’améliorer. Le secteur fait face depuis plusieurs années à des contraintes croissantes : normes environnementales, prix élevé du foncier, encadrement des loyers… La remontée des taux a changé la donne, pour les acheteurs, les vendeurs et les locataires. Nos explications et les pistes pour sortir de l’impasse dans ce dossier spécial en six volets.Attendre que la tempête passe, en ajournant son propre déménagement ? Ou signer la mort dans l’âme, avec le sentiment de brader son bien ? Il fut un temps, pas si lointain, où les vendeurs n’avaient pas ce genre de dilemme : dans un marché immobilier où la demande surpassait l’offre, ils faisaient la pluie et le beau temps. Cette période faste est bel et bien révolue. Les acheteurs ne se bousculent plus. Et les plus sérieux d’entre eux, auréolés d’un accord de prêt obtenu de haute lutte, ne sont plus disposés à toper sans négocier ferme.Problème : “Les baisses de prix sont trop timides pour le moment”, assure Me Edouard Grimond, porte-parole du Conseil supérieur du notariat. D’ici à la fin de l’année, les professionnels ne tablent que sur une décrue moyenne de 1 %. “C’est trop peu pour compenser la perte de pouvoir d’achat des Français et l’augmentation des taux d’intérêt”, estime Stéphane Fritz, président de Guy Hoquet, qui dispose de 550 agences sur tout le territoire.La prise de conscience des propriétaires n’a pas encore eu lieu. Beaucoup s’obstinent à maintenir coûte que coûte le prix de leur appartement ou de leur maison. Un réflexe humain, trop humain. “Tout le monde a en tête l’idée qu’on ne peut pas faire de mauvaises affaires dans la pierre. Il faut absolument que les agents immobiliers donnent des comparatifs. C’est l’un des intérêts de cette profession”, souligne Philippe de Ligniville, directeur général adjoint de Bien’ici. Sur cette plateforme, l’entêtement des cédants saute aux yeux : les annonces restent en moyenne soixante-quatorze jours en ligne, contre cinquante il y a encore dix-huit mois. “Cela donne une idée de la viscosité du marché”, ajoute le professionnel.Seules les ventes contraintes subsistentLe profil des vendeurs a, lui, largement évolué. “Il y a d’abord les contraints qui n’ont pas d’autre choix que d’accéder au prix demandé par les acheteurs”, développe Charles Marinakis, président de Century 21 France. Des couples en instance de divorce ou dont la situation professionnelle évolue à cause d’une mutation ou d’un changement de poste. Chez d’autres, ce sont les enfants qui quittent le domicile familial, le logement devenant alors trop grand. “A l’opposé, vous avez les opportunistes, qui espèrent encore tomber sur le “bon client”. Ceux-là sont désormais hors course. Et au milieu, vous avez le gros de la troupe : les vendeurs incertains”, poursuit Charles Marinakis.Depuis plusieurs mois, les agents immobiliers font assaut de pédagogie pour tenter, à leur échelle, de déverrouiller les choses. “Il est évident que les vendeurs doivent revoir leurs prétentions, les actualiser par rapport au marché. Les propriétaires ont bénéficié de plus-values conséquentes au fil des dernières années. Il est temps pour eux d’accepter que le prix de l’immobilier n’est plus le même”, juge Yann Jéhanno, président du réseau d’agences Laforêt.Printemps, été, voire automne 2024 ? Difficile de dire quand des baisses significatives interviendront. “Le marché est bloqué parce que tout le monde attend. C’est une année de transition, après quinze années d’euphorie”, veut croire Ingrid Nappi, économiste et spécialiste des questions immobilières. “Ce réajustement est sain, mais il est extrêmement violent parce que rapide. Il devrait encore se poursuivre l’an prochain, les prix restant trop élevés et aucune révision des taux n’étant à l’ordre du jour”, complète Thomas Lefebvre, directeur scientifique chez Meilleurs Agents. Le spécialiste de l’estimation en ligne anticipe un total de 890 000 ventes cette année, en baisse de 20 % par rapport à 2022. Une dégringolade dont personne ne se risque encore à prédire la fin.



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Author : Thibault Marotte

Publish date : 2023-11-26 06:30:00

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Décès de Gérard Collomb, ancien ministre de l’Intérieur et maire de Lyon

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L’ancien maire de Lyon Gérard Collomb, ex-ministre de l’Intérieur du premier gouvernement Macron (2017-2018), s’est “éteint paisiblement auprès des siens” ce 25 novembre au soir à l’âge de 76 ans, a annoncé son épouse Caroline Collomb à l’AFP.Atteint d’un cancer à l’estomac, “il a souhaité lorsqu’il est devenu évident que sa maladie ne pourrait être améliorée par un quelconque traitement anticancéreux, bénéficier d’une sédation profonde qui lui a permis de s’éteindre paisiblement auprès des siens” vers 21 heures, a-t-elle dit dans un bref message. Son état de santé s’était considérablement dégradé ces derniers jours et il avait été pris en charge par le service d’oncologie de l’hôpital de Lyon Sud. Son décès est intervenu “au cours d’une courte période de coma”, selon son épouse.”Un maire transformateur et humaniste”Gérard Collomb avait été élu à la mairie de Lyon en 2001. Il avait quitté son poste pour rejoindre la place Beauvau en 2017, puis avait échoué à conserver son poste aux municipales de 2020. Il avait disparu de la scène politique locale depuis qu’il avait lui même annoncé son cancer de l’estomac sur son compte X (ex-Twitter).Dans un entretien publié en septembre 2018, Gérard Collomb, alors ministre de l’Intérieur, répondait avec une étonnante franchise aux questions de L’Express et annonçait sa candidature à la mairie de Lyon, comme à la métropole de Lyon : Né le 20 juin 1947 à Chalon-sur-Saône d’une mère femme de ménage et d’un père ouvrier métallurgiste, cet agrégé de lettres classiques, fan d’Eddy Mitchell, a impulsé la transformation de Lyon en métropole moderne pendant ses mandats successifs. Son décès, annoncé par le site LyonMag dans la soirée, a suscité une pluie de réactions et d’hommages.”Il fut le digne successeur d’Edouard Herriot. Les Lyonnais sont orphelins et je partage leur chagrin”, a déclaré le président de la République Emmanuel Macron sur son compte X (ex-Twitter). Le maire écologiste de Lyon Grégory Doucet a salué ce “maire transformateur et humaniste qui aura marqué à jamais l’histoire de Lyon”.



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Publish date : 2023-11-25 21:47:45

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Nouvelle-Calédonie : les pistes du gouvernement pour sauver l’industrie du nickel

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Le gouvernement va tenter de sauver les mines en Nouvelle-Calédonie. C’est sur cet archipel de 270 000 habitants situé au nord-est de l’Australie que les ministres de l’Économie Bruno Le Maire et de l’Intérieur Gérald Darmanin sont en visite, depuis ce samedi 25 et jusqu’à lundi.Le locataire de Bercy vient notamment au chevet d’une des principales sources économiques de ce territoire autonome : l’exploitation du nickel, un minerai quasiment incontournable pour la fabrication de batteries électriques.Bien que la Nouvelle-Calédonie soit le quatrième plus gros territoire producteur de cet or gris, la combinaison de mauvais rendements, d’une énergie coûteuse et d’une forte concurrence étrangère ont fait plonger dans le rouge les trois usines métallurgiques traitant le nickel extrait sur l’archipel. Une situation qui pousse le gouvernement à formuler des pistes de réflexion.Moins de règles et une énergie plus verteEn amont de la visite, le cabinet du ministre de l’Économie et des Finances a ainsi exposé à l’AFP ses trois objectifs pour améliorer la situation. D’abord, la volonté du gouvernement de libéraliser les règles du marché du nickel sur l’archipel. Selon la source de l’AFP, le premier problème vient “des difficultés de permis” pour l’approvisionnement minéral, et “d’autre part parce que les usines ont des difficultés techniques qui les empêchent d’atteindre leur pleine capacité”. Une formulation qui reste floue et ne précise pas les méthodes pour y remédier.Ensuite, cette même source de Bercy fustige le “système énergétique extrêmement coûteux” des usines calédoniennes de transformation du nickel, jugeant que “les autres usines dans la région” payent leur électricité beaucoup moins chère. Sur ce point, Bruno Le Maire a donné une piste d’amélioration : il a confirmé ce samedi les promesses d’aides financières à la transition écologique annoncées par Emmanuel Macron lors de sa visite en juillet dernier, rapporte le média local Nouvelle-Calédonie La 1ère.En clair, plusieurs milliards d’euros d’aides pour rendre la production de nickel calédonienne moins coûteuse en énergie et “beaucoup plus décarbonée”, cite encore NC La 1ère. Une volonté de rendre le nickel calédonien plus compétitif sur ce secteur, puisque la filière locale ne fait pas le poids face aux faibles coûts de production et de main-d’œuvre de ses concurrents chinois ou indonésien.Rendre la filière plus compétitive à l’étrangerLa position de la Nouvelle-Calédonie face aux autres producteurs de nickel asiatiques fait d’ailleurs l’objet du dernier point du ministère de l’Économie et des Finances : le cabinet juge que les importantes “capacités de production de nickel dans les pays de la région” rendent la concurrence trop forte pour la filière calédonienne. Bruno Le Maire mise ainsi sur le développement d’un double marché à l’avenir. Sur le plateau de NC La 1ère, le ministre de l’Économie a prophétisé que “la révolution des véhicules électriques” va permettre de créer autant une demande en nickel “asiatique d’un côté, [européenne] de l’autre”, et que l’État pourra se faire porte-parole du nickel de Nouvelle-Calédonie sur les marchés européens.De même, le gouvernement compte s’appuyer sur une partie de la filière nickel qui est bénéficiaire : l’extraction minière. Pour le cabinet du ministre, puisque “l’activité minière est rentable” à la différence des usines qui traite le nickel, une solution serait de lever l’interdiction des exportations de minerai brut vers des usines hors de Nouvelle-Calédonie, inscrite dans le code minier depuis 2015. Une piste également évoquée par Emmanuel Macron en juillet dernier. C’est un enjeu tout aussi économique que politique, puisque cette règle du zéro export a été édictée par les indépendantistes afin de transformer l’or gris calédonien sur place et créer de l’activité économique au niveau local, rappelle le quotidien Le Figaro.Un secteur endetté malgré son potentielMalgré ces pistes, le défi est toutefois important à relever, étant donné que les trois usines métallurgiques de l’île sont dans le rouge. L’industriel historique, la Société-Le Nickel (SLN), est fortement endetté à hauteur de 493 millions d’euros de dette financière. Et son actionnaire majoritaire a confirmé fin octobre qu’il n’injecterait pas plus d’argent dans sa filiale. Prony Resources, dans le sud du territoire, est placée sous mandat ad hoc avec un endettement qui atteignait 149 millions d’euros fin 2022. Quant à l’usine de production de ferronickel Koniambo Nickel SAS, elle affiche également une dette record de 13,7 milliards d’euros.Une situation d’autant plus dommageable que le nickel est devenu l’un des métaux les plus recherchés à l’échelle mondiale, notamment pour fabriquer les batteries des voitures électriques. Selon un rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) publié début août, la filière calédonienne pourrait “théoriquement représenter” jusqu’à 85 % des besoins des giga-usines françaises de batteries en 2030, ou “14 % des besoins de l’UE en 2035”.Mais l’Inspection générale des finances a sérieusement envisagé la fermeture prochaine de ces usines, à défaut d’une “nouvelle intervention des acteurs privés et des pouvoirs publics”. Selon son rapport, la “défaillance simultanée” des trois entreprises “conduirait à une augmentation du chômage sur le territoire d’environ 50 %”, en plus de coûts environnementaux importants.



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Publish date : 2023-11-25 18:44:38

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