*.*.*
close

L’Express

Napoléon : légendes et vérités sur un anti-gourmet

logo




Cette chronique raconte la petite ou la grande histoire derrière nos aliments, plats ou chefs. Puissante arme de soft power, marqueur sociétal et culturel, l’alimentation est l’élément fondateur de nos civilisations. Conflits, diplomatie, traditions, la cuisine a toujours eu une dimension politique. Car, comme le disait déjà Bossuet au XVIIe siècle, “c’est à table qu’on gouverne”.Ce sont des signes qui ne trompent pas. Un chapeau, le célèbre bicorne noir avec sa cocarde bleu-blanc-rouge, adjugé le 19 novembre dernier aux enchères à près de 2 millions d’euros en France, un courrier écrit de la main de l’empereur en 1812 mis en vente aux Etats-Unis pour 55 000 dollars… La figure historique de Napoléon Bonaparte continue toujours autant de fasciner dans le monde, alors que vient de sortir en salle, mercredi 22 novembre, le film de Ridley Scott. Ce “mélo” hollywoodien à 200 millions de dollars, fait de batailles homériques et d’épisodes de sa vie sentimentale, s’annonce d’ores et déjà comme un des cartons cinéma de l’année.Génie militaire pour certains, fossoyeur de la Révolution pour d’autres, “petit tyran irritable” dixit l’acteur Joaquin Phoenix qui l’incarne à l’écran, le bouillonnant empereur de France (de 1804 à 1814 puis du 20 mars au 22 juin 1815) était aussi un piètre gourmet et gourmand.La pasta della mamma !Napoléon est né le 15 août 1769 dans une famille d’origine italienne de la noblesse d’Ajaccio en Corse, un an seulement après le traité de Versailles qui place l’île génoise sous administration française. Son enfance ne connaît ni l’opulence ni le dénuement. Une vie rurale et paysanne, faite de trocs avec les autres villageois. “On apportait le lait, les fromages de chèvre. Même la viande de boucherie ne se payait pas. On avait un compte avec le boucher et on donnait en échange de la viande de boucherie, l’équivalence en moutons, agneaux, chevreaux, ou même bœuf. L’important était de ne pas dépenser d’argent qui était fort rare”, rapporte le général Henri Gatien Bertrand dans les Cahiers de Sainte-Hélène. Les 500 derniers jours (1820-1821) qui a eu de longs entretiens avec l’empereur.Sa famille récolte des cerises et produit de l’huile d’olive et du vin. Napoléon baigne donc au milieu de ce terroir méditerranéen, où se côtoient polenta à la farine de châtaignes, timbales de macaroni au parmesan et ramequins de lasagnes montées dans les cuisines de sa mère. La pasta della mamma !Le Chambertin, son vin préféréMais ses plus hautes fonctions ne vont pas en faire pour autant un personnage rabelaisien, avide de bonne chère. Au contraire, il a gardé ses vieilles habitudes de militaire et déteste par-dessus tout être bloqué à table. Un repas aux Tuileries ou à Saint-Cloud ? Sept à huit minutes maximum et ce, même si le plus appétissant des buffets a été dressé sous ses yeux. En 1810, un déjeuner de l’empereur peut comprendre un potage, trois entrées, deux entremets, du pain, deux desserts, une tasse de café. “Il ne touche jamais à tant de plats […] Il ne suit aucun ordre, passe de l’entremets au hors-d’œuvre, pour revenir au rôti ; ne s’astreint à aucune des règles en usage pour un repas classique, mâche assez mal de grosses bouchées et a hâte d’en finir”, écrit Frédéric Masson, secrétaire perpétuel de l’Académie française entre 1919 et 1923 et spécialiste des études napoléoniennes. Dans son verre ? Une gouleyante bouteille de Chambertin, son vin bourguignon préféré qu’il emporte aussi à la guerre mais qu’il coupe sans broncher à l’eau glacée, une pratique très courante à l’époque.Napoléon aime les plats plutôt simples : les côtelettes d’agneau, les bouchées à la reine, les haricots verts, les crépinettes, le boudin “à la Richelieu” (aux pommes aromatisées de cannelle), le café et le chocolat – surtout lorsqu’il veille la nuit -, et garde de sa campagne d’Egypte un petit faible pour les dattes. Quant aux viandes, la volaille est son péché mignon. Qui n’a jamais entendu cette légende rapportant que le “poulet Marengo”, l’un des plus célèbres plats de la cuisine française, est né au soir de la fameuse bataille du 14 juin 1800 dans le Piémont italien ? Le chef cuisinier de Napoléon, François Claude Guignet, dit “Dunan”, dépourvu de victuailles, aurait été contraint à l’improvisation avec les moyens du bord : un poulet, un peu de vin blanc, des tomates et des écrevisses de la rivière voisine. Et voilà, le “poulet Marengo” est né. Or, il s’agit encore d’une des nombreuses légendes gastronomiques puisque, comme le raconte l’historien Jean Tulard, “Dunan” n’est entré au service de l’empereur qu’en 1802 ! Il n’a donc absolument pas vu le champ de bataille à cette époque, pas plus que le “poulet Marengo” qui ne naîtra que quelques années plus tard… A l’époque, l’usage veut que l’on donne des noms de batailles ou de chefs militaires à des sauces ou des plats. Naissent ainsi la “sauce Albufera” (le maréchal Louis-Gabriel Suchet, duc d’Albufera), les “tournedos Masséna” (un maréchal d’Empire sous Napoléon) ou les “côtelettes Rivoli” (une bataille de 1797).Des “gastro-diplomates” à ses côtésS’il n’a jamais développé un goût particulier pour la table, Napoléon a parfaitement conscience de son absolue nécessité dans le cadre protocolaire. Ses ministres Jean-Jacques-Régis de Cambacérès (1753-1824) et Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord (1754-1838), “gastro-diplomates” émérites, font rayonner la table impériale pour lui. L’inestimable artisanat de la manufacture de porcelaine de Sèvres retrouve une seconde jeunesse après une période révolutionnaire tourmentée. “Accueillez à vos tables toutes les personnalités françaises et étrangères de passage à Paris auxquelles nous avons à faire honneur. Ayez bonne table, dépensez plus que vos appointements, faites des dettes, je les paierai !”, aurait déclaré Napoléon.La période est faste pour les arts de la table. A cette époque, est né en 1801 le mot “gastronomie” sous la plume du poète Joseph de Berchoux. L’Almanach des gourmands, le tout premier guide gastronomique, d’Alexandre Balthazar Laurent Grimod de La Reynière est imprimé à cette époque. Paris, qui voit apparaître son premier restaurant vers 1760, commence à jouer un rôle de premier plan dans cette “diplomatie gourmande”. “La capitale de la gastronomie où se concentrent des restaurants de renommée internationale”, écrit l’historien Patrick Rambourg dans l’ouvrage collectif A la table des diplomates. Les établissements Le Rocher de Cancale, de la rue Montorgueil, Les Trois Frères provençaux, rue Helvétius (l’actuelle rue Sainte-Anne), font le bonheur des Parisiens et des étrangers. Eugène Briffault, critique gastronomique, dit ceci dans son Paris à table en 1846 : “Sous l’Empire, on vit s’élever si haut la réputation des restaurants de Paris qu’ils firent en Europe pour notre cuisine, ce que les XVIIe et XVIIIe siècles avaient fait pour notre littérature. Ils la rendirent universelle.” Si la gastronomie n’a jamais vraiment conquis l’empereur à titre personnel, le chétif Napoléon qu’il était dans sa jeunesse donnera quelques signes d’embonpoint à partir de 1810. Jusqu’à s’approcher de l’obésité lorsqu’il se retrouve en exil à Sainte-Hélène en 1815.Nos conseils :Un bon restaurant corse à Paris : Alma, 10, rue Mandar, 75002 Paris.Un bon livre sur la gastronomie corse : Du pain, du vin, des oursins, par Nicolas Stromboni, Marabout, 2016.



Source link : https://www.lexpress.fr/culture/napoleon-le-menu-dun-anti-gourmet-volailles-vin-coupe-a-leau-PENJLD5XTZAARK6PU76CK4LPY4/

Author : Charles Carrasco

Publish date : 2023-11-25 07:45:00

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

Israël – Hamas : 24 otages libérés, pause dans les combats… Le récit de la première journée de trêve

logo




C’est autour de 19h (18h, heure de Paris) qu’Israël a confirmé l’information. Les 13 otages libérés par le Hamas se trouvaient alors désormais bien “en territoire israélien”, après une journée où ils ont été transférés sans encombre vers l’Etat hébreu depuis Gaza, là où ils étaient retenus depuis le 7 octobre.Ce fut d’abord le Comité International de la Croix Rouge (CICR) qui assura leur déplacement ce vendredi après-midi dans des ambulances jusqu’au terminal de Rafah, à la frontière entre Gaza et l’Egypte. Les otages libérés par le Hamas sont enfin arrivés dans la soirée “en territoire israélien”, a annoncé l’armée israélienne, disant “saluer leur retour chez eux” dans le cadre de l’accord signé avec le mouvement islamiste palestinien ce mercredi.Dans la matinée, Ziv Agmon, conseiller chargé du dossier auprès du bureau du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, avait indiqué que les otages israéliens ne seraient réunis avec leurs familles qu’après leur arrivée dans l’un des hôpitaux du pays préparés pour les accueillir. “Ceux qui n’ont pas besoin de soins rentreront chez eux”, avait-il ajouté.39 prisonniers palestiniens relâchésUn document publié par le Bureau du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou mentionne les noms des 13 otages libérés ce vendredi. Parmi eux figurent notamment une mère de 34 ans et ses deux filles de 2 et 4 ans, une femme de 85 ans ainsi qu’une famille sur trois générations, la grand-mère, sa fille et son petit-fils. Aucun homme n’a été libéré.These are the Israelis who were released on Friday after 49 days in Hamas captivityhttps://t.co/ze5pPE13ZU pic.twitter.com/ah7HgL4G1Q— Haaretz.com (@haaretzcom) November 24, 2023Benyamin Netanyahou a réagi à cette première journée de trêve, affirmant que lui et son gouvernement étaient “déterminés à ramener tous (les) otages” entre les mains du Hamas. “C’est l’un des objectifs de la guerre et nous sommes déterminés à accomplir tous les objectifs de la guerre”, a déclaré le Premier ministre israélien dans un communiqué.En parallèle, comme prévu dans l’accord de trêve, “39 femmes et enfants détenus dans les prisons israéliennes” ont également été libérés, a annoncé le ministère qatari des Affaires étrangères. Des journalistes de l’AFP ont vu des bus sortir de la prison israélienne d’Ofer, en Cisjordanie occupée, où les prisonniers avaient été transférés en vue de leur libération. Vingt-huit d’entre eux ont été déposés en Cisjordanie, alors que onze autres étaient conduits vers Jérusalem-Est occupée, a précisé l’ONG.11 autres otages libérés par le HamasDans le même temps et en marge de l’accord principal, dix Thaïlandais et un Philippin retenus eux aussi en otage par le Hamas ont été libérés, selon le ministère des Affaires étrangères qatari, une annonce qu’une source proche du Hamas a qualifié comme “un geste” du mouvement islamiste auprès de l’AFP.Cette annonce n’est en effet pas directement liée aux négociations menées autour du Qatar pour une trêve du conflit à Gaza, et ces libérations ne font pas partie des 50 otages qui doivent être libérés par le Hamas d’ici à quatre jours. Les autorités de Bangkok auraient mené leurs propres négociations avec le Hamas, notamment grâce à l’aide de l’Iran.Une pause dans les combatsLa trêve signée entre Israël et le Hamas avait commencé à l’aube ce vendredi matin, une première accalmie dans les combats qui font désormais rage depuis plus de six semaines. Ainsi, aux premières lueurs du jour, alors que les frappes aériennes incessantes depuis près de 50 jours se sont tues, comme les tirs de roquettes vers Israël à partir de Gaza, des dizaines de milliers de Palestiniens déplacés dans le sud du territoire avaient déjà réuni leurs effets personnels pour repartir vers leurs villages.Mais alors que voitures et carrioles se mettaient en branle vers le nord de l’enclave, des tracts en arabe lancés depuis les airs par l’armée israélienne prévenaient : “La guerre n’est pas encore finie”, ou encore “Revenir dans le Nord est interdit”. L’armée considère le nord de la bande de Gaza, d’où ont fui des centaines de milliers de Palestiniens vers le sud, comme une zone de combat où siège le Hamas.Sur le front entre Israël et le Liban, où se trouve le Hezbollah, les combats semblaient également s’être arrêtés ce vendredi. Le calme a régné dans cette zone frontalière après l’entrée en vigueur de la trêve, selon l’agence officielle libanaise, des habitants ainsi qu’un photographe de l’AFP. Ce dernier a indiqué avoir entendu des échanges de tirs dix minutes avant l’entrée en vigueur de la trêve à Gaza, avant que le calme ne revienne.137 camions d’aide humanitaire déchargésCette trêve devait également permettre l’entrée d’un plus grand nombre de convois d’aide dans la bande de Gaza où, selon l’ONU, 1,7 million des 2,4 millions d’habitants ont été déplacés par la guerre.L’agence des Nations unies chargée de la coordination humanitaire (OCHA) s’est félicité que cette pause dans les combats ait permis à l’ONU d'”augmenter” la livraison d’aide humanitaire dans l’enclave, où 137 camions ont déjà été déchargés.Cette livraison constitue le “plus gros convoi humanitaire” depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas le 7 octobre, ajoute l’OCHA dans un communiqué. Elle précise que 129 000 litres de carburant ont aussi pu passer la frontière vers Gaza, et que 21 patients en situation critique ont été évacués du nord de l’enclave.



Source link : https://www.lexpress.fr/monde/israel-hamas-24-otages-liberes-pause-dans-les-combats-le-recit-de-la-premiere-journee-de-treve-LOGC55Y5WBDWXM6EHH5IGBDZTU/

Author :

Publish date : 2023-11-24 18:52:45

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

Bras de fer entre Béchu et Le Maire autour du Black Friday : où habites-tu, macronie ?

logo




Qui diable faut-il écouter ? Qui diable faut-il croire ? Est-ce Emmanuel Macron, qui trompettait il y a un peu plus d’un an et demi, en plein entre-deux tours de l’élection présidentielle dans son discours de Marseille, que ce “quinquennat sera écologique ou ne sera pas” ? Est-ce Emmanuel Macron qui devant les maires de France a, à plusieurs reprises selon Politico, qualifié la campagne de l’Ademe pour le Black Friday de “connerie” ? Sans doute et l’un, et l’autre. En même temps. C’est en tout cas ce dont doit être persuadé le chef de l’Etat, défenseur dévoué du sens de la nuance, fervent militant de la gradation. Mais à force de s’adapter à ses auditoires, aux contingences, à ses séquences politiques thématiques – la semaine “écologie” succédant à la semaine “industrialisation”, succédant elle-même à la semaine “revitalisation de l’économie”… -, la nuance est parfois à deux petits doigts de se transformer en ambivalence. Ce n’est pas la première fois. Seulement, cela fait maintenant six ans…Récapitulons. L’Elysée, Matignon et les ministres de Bercy – dont les premiers concernés Bruno Le Maire et la ministre chargée des TPE, PME, de l’Artisanat et du Tourisme Olivia Grégoire – ont découvert, les yeux écarquillés, la nouvelle campagne de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) contre la surconsommation, lancée la veille du Black Friday. On peut y voir, notamment, un “dévendeur” conseiller à un client de ne pas acheter de nouveaux polos dans un magasin, puisque le sien est en parfait état… Bref, une ode à la sobriété. Rappelons-nous “la fin de l’abondance”, dixit Emmanuel Macron, qui marque notre nouvelle ère en plein bouleversement. Validés en amont par le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu, les quatre spots ont créé une vague de protestation chez les associations de commerçants de proximité, jusqu’à Michel-Edouard Leclerc, dont les enseignes, c’est bien connu, favorisent le textile français, le circuit court et luttent de toutes leurs forces contre la “fast fashion”.”On ne va pas faire l’écologie contre les gens”Au sein du ministère de l’Economie aussi, on s’étrangle. Sur Franceinfo, Bruno Le Maire a qualifié la campagne de “maladresse”, arguant que les mises en scène dans des magasins physiques faisaient le jeu des plateformes numériques ; le téléphone d’Olivia Grégoire, lui, sonne sans discontinuer depuis deux jours. Chacun défend sa clientèle, surtout au moment où le président de la République conclut une semaine consacrée à la vie économique et la compétitivité du pays. Un épisode de plus dans les relations tumultueuses entre le ministère de l’Ecologie et Bercy : il suffit de feuilleter le livre de la journaliste Justine Reix, La Poudre aux yeux (JC Lattès), pour se faire une idée de leurs ambitions divergentes, voire contradictoires. “Il faut prendre conscience que ces sujets angoissent les Français, on doit être responsables, on ne va pas faire l’écologie contre les gens, il faut les embarquer”, considère-t-on dans l’entourage de Bruno Le Maire, où les lubies qui s’apparentent à une forme de décroissance n’ont pas tellement bonne presse. Une preuve, aussi, de la qualité de l’huile qui fait fonctionner les rouages des différentes composantes du gouvernement… “Ça pose quand même la question du pilotage général, glisse un ministre de plein exercice qui confirme l’ire de l’Elysée et Matignon. Pourquoi tout ça n’est pas plus interministérialisé ? Ne serait-ce qu’avec Bercy, ils ont des défauts, mais tout de même…”Puisque gouverner n’est pas seulement prévoir mais aussi établir des priorités, il est judicieux de se poser la question de celles du gouvernement et d’Emmanuel Macron. La croissance et le plein-emploi ? Le virage écologique ? En raillant publiquement les spots validés par Christophe Béchu sans prendre le soin, par la suite, de faire nuancer son propos par ses équipes élyséennes, le chef de l’Etat a choisi son camp. “L’écologie pragmatique”, comme on le scande souvent en macronie ? Encore faudrait-il connaître ses contours. Son sens. À l’aune de cette nouvelle péripétie gouvernementale, et des précédentes, on peut se risquer à une définition : qui dit “pragmatique” dit “qui n’embête pas les Français”, pour paraphraser élégamment Georges Pompidou. À l’exception de la réforme totémique des retraites, l’exécutif semble avoir comme ligne directrice cette devise, reliquat, notamment, du mouvement des gilets jaunes. Tant pis s’il faut pour cela discréditer un ministre de l’Ecologie qui, une fois n’est pas coutume, avait passé le mur du son (et passé outre les consignes de Matignon de retirer les spots pro-sobriété). Tant pis si leur message principal, et capital pour toute bonne politique écologique qui se respecte, s’en trouve appauvri. Qui disait, déjà, qu’il fallait savoir “prendre son risque” ?



Source link : https://www.lexpress.fr/politique/bras-de-fer-entre-bechu-et-le-maire-autour-du-black-friday-ou-habites-tu-macronie-VS2QY5LZFRHETPBJVNDXPWEVBI/

Author : Erwan Bruckert

Publish date : 2023-11-24 19:11:12

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

Guerre Israël – Hamas : “Nous sommes déterminés à ramener tous nos otages”, déclare Netanyahou

logo




⇒ Les 13 premiers otages israéliens libérés⇒ 10 otages thaïlandais et un Philippin également libérés⇒ 39 détenus relâchés des prisons israéliennes, selon le Qatar”Nous sommes déterminés à ramener tous nos otages”, déclare NetanyahouLe Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a affirmé que lui et son gouvernement étaient “déterminés à ramener tous (les) otages” entre les mains du Hamas, après la libération vendredi de treize Israéliens dans le cadre d’un accord avec le mouvement islamiste palestinien.”Nous sommes déterminés à ramener tous nos otages. C’est l’un des objectifs de la guerre et nous sommes déterminés à accomplir tous les objectifs de la guerre”, a déclaré Benyamin Netanyahou dans un communiqué, après sept semaines de guerre dans la bande de Gaza tenue par le Hamas.39 Palestiniens libérés de prisons israéliennesTrente-neuf prisonniers palestiniens, des femmes et des enfants, ont été libérés de prison vendredi par les autorités israéliennes en échange des otages israéliens libérés par le Hamas, a rapporté à l’AFP le Club des prisonniers, une ONG qui défend les prisonniers palestiniens.Des journalistes de l’AFP ont vu des bus sortir de la prison israélienne d’Ofer, en Cisjordanie occupée, où les prisonniers avaient été transférés en vue de leur libération. Vingt-huit d’entre eux ont été déposés en Cisjordanie, alors que onze autres étaient conduits vers Jérusalem-Est occupée, a précisé l’ONG.Les otages libérés de Gaza sont “en territoire israélien”Les otages libérés par le Hamas sont arrivés ce vendredi soir “en territoire israélien”, a annoncé l’armée israélienne, disant “saluer leur retour chez eux” dans le cadre d’un accord avec le mouvement islamiste palestinien.”Les forces spéciales de l’armée et les services de renseignement israéliens sont actuellement avec les otages libérés” qui ont “subi de premiers examens médicaux en territoire israélien”, a indiqué un communiqué de l’armée.Un total de 24 otages (13 Israéliens, dix Thaïlandais et un Philippin) ont été remis au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Gaza par le Hamas, selon le ministère qatari des Affaires étrangères.Conquérir Gaza, et après ?”Après le drame du 7 octobre et la riposte israélienne, on voit bien qu’il faut une solution politique” explique Agnès Levallois, spécialiste du Moyen-Orient et vice-présidente de l’Iremmo. Mais quels en seraient justement les ingrédients ? C’est l’objet du long format vidéo de L’Express, à découvrir ici, ou sur notre chaîne YouTube.Israël a réceptionné les premiers otages libérésUne source des services de sécurité israéliens a indiqué à l’AFP qu’ils avaient bien réceptionné “13 otages israéliens”, conformément à l’accord de trêve signé entre Israël et le Hamas.Deux sources proches du Hamas avaient précédemment annoncé que ces otages, censés être des femmes et des enfants, avaient été remis au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dans la bande de Gaza avant de passer en Egypte. “Les prisonniers israéliens ont bien été remis à la partie égyptienne”, a affirmé l’une d’elles.La Croix-Rouge lance une “vaste opération”Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a indiqué avoir entamé vendredi une “vaste opération” pour réunir avec leurs familles les otages retenus dans la bande de Gaza et les Palestiniens détenus dans des prisons israéliennes.”Des équipes du CICR ont lancé vendredi une opération qui se déroulera sur plusieurs jours afin de faciliter la libération et le transfert d’otages détenus à Gaza ainsi que le transfert de prisonniers palestiniens en Cisjordanie”, a indiqué l’organisation basée à Genève, dans un communiqué.Les otages israéliens entre les mains de la Croix-RougeSelon une source officielle israélienne, citée par The Times of Israël, les 13 premiers otages israéliens libérés ce vendredi sont désormais entre les mains du personnel du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), et se trouvent dans des ambulances à destination du terminal de Rafah, vers l’Egypte, puis Israël. Le quotidien israélien affirme que les familles des otages sont en route vers des hôpitaux en Israël, où elles devraient être réunies plus tard.Deux sources proches du Hamas ont confirmé à l’AFP cette information. “Il y a une demi-heure, les prisonniers ont été confiés à la Croix-Rouge qui les amènera aux Egyptiens” via le poste-frontière de Rafah, puis aux Israéliens, a indiqué à l’AFP l’une d’elles. Une seconde source a peu après confirmé l’information.12 otages thaïlandais libérés par le HamasDouze Thaïlandais qui étaient retenus en otage par le Hamas à Gaza ont été libérés vendredi par le mouvement islamiste palestinien quelques heures après le début de la trêve conclue avec Israël, a annoncé le Premier ministre thaïlandais. “Les services de sécurité et le ministère des Affaires étrangères ont confirmé que 12 otages thaïlandais avaient déjà été libérés”, a affirmé sur X (ex-Twitter) Srettha Thavisin, chef du gouvernement thaïlandais.Cette annonce n’est pas directement liée aux négociations menées autour du Qatar pour une trêve du conflit à Gaza, et ces ressortissants thaïlandais ne font pas partie des 50 otages qui doivent être libérés par le Hamas d’ici à quatre jours. Les autorités de Bangkok auraient mené leurs propres négociations avec le Hamas, notamment grâce à l’aide de l’Iran.L’armée israélienne s’est retirée de l’hôpital al-ChifaL’armée israélienne s’est retirée vendredi de l’hôpital al-Chifa de Gaza, au premier jour d’une trêve entre Israël et le Hamas au pouvoir dans le territoire palestinien, a rapporté le ministère de la Santé du mouvement islamiste.Contactée par l’AFP, l’armée n’a pas commenté cette information dans l’immédiat.L’aide humanitaire est entrée à Gaza”Trois camions de carburant transportant 150 000 litres et quatre camions de gaz sont entrés (vendredi), soit 84 tonnes”, a expliqué à l’AFP Waël Abou Omar, directeur de la communication du point de passage de Rafah, côté palestinien. L’accord de trêve prévoit également l’entrée quotidienne, via le terminal de Rafah, de camions d’aide humanitaire et médicale, de carburant et de gaz dans la bande de Gaza, qui subit depuis le 7 octobre un “siège complet” de la part d’Israël.En outre, un total de 230 camions contenant de l’aide alimentaire devait entrer dans la journée, toujours selon Waël Abou Omar. Cette aide, remise à l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) et au Croissant Rouge, est uniquement destinée au sud de la bande de Gaza, ont précisé des responsables.Calme à la frontière avec le LibanLe calme règne dans la zone frontalière du sud du Liban ce vendredi, depuis l’entrée en vigueur de la trêve entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, selon l’agence officielle libanaise, des habitants ainsi qu’un photographe de l’AFP. Ce dernier a indiqué avoir entendu des échanges de tirs dix minutes avant l’entrée en vigueur de la trêve à Gaza, avant que le calme ne revienne.Cette accalmie intervient au lendemain d’une journée au cours de laquelle le puissant Hezbollah pro-iranien a intensifié ses attaques contre l’armée israélienne, qui de son côté avait pilonné les zones frontalières du sud du Liban.13 otages libérés ce vendredi à RafahUne course contre la montre a débuté ce vendredi à 7 heures heure locale (6h, heure française). Les parties du conflit ont désormais 4 jours pour mener dans les règles l’échange de 50 otages israéliens contre 150 prisonniers palestiniens, négocié par le médiateur qatari avec l’Egypte et les États-Unis et les associations humanitaires pour fournir un maximum d’aide à la bande de Gaza, dans une situation catastrophique. L’entrée en vigueur de cette “pause humanitaire”, initialement prévue jeudi, avait été repoussée à vendredi au 49e jour de la guerre entre le Hamas et Israël.Les premières libérations d’otages (13 femmes et enfants) sont attendues aux alentours de 16 heures heure locale (15h, heure française). Selon une source sécuritaire égyptienne, une délégation sécuritaire égyptienne sera présente à Jérusalem et Ramallah pour s’assurer du “respect de la liste” des prisonniers palestiniens libérés. Des responsables sécuritaires israéliens, accompagnés du personnel de la Croix-Rouge et d’agents égyptiens, seront déployés de leur côté au “hall égyptien” du poste-frontière de Rafah afin de recevoir les otages libérés de Gaza qui s’envoleront ensuite de l’aéroport al-Arish vers Israël, selon cette source.Des affrontements à 2 heures du cessez-le-feuLa situation est néanmoins très fragile. Deux heures avant l’entrée en vigueur de la trêve, le ministère de la Santé de l’administration de l’organisation terroriste du Hamas a déclaré à l’AFP que des soldats israéliens “menaient un raid dans l’hôpital indonésien” où 200 patients sont toujours traités. Pas de commentaire de l’armée israélienne, qui a néanmoins indiqué que les sirènes d’alarmes anti-roquettes avaient retenti dans un kibboutz à la bordure de la bande de Gaza. Le Hamas a confirmé “un arrêt complet des activités militaires” pendant quatre jours.Frappe sur JabaliyaAu moins 27 personnes ont été tuées et 93 autres blessées dans une frappe sur une école de l’ONU du nord de la ville de Gaza, a indiqué sous couvert d’anonymat un médecin de l’hôpital al-Awda de Jabaliya, attribuant la frappe à Israël. Jabaliya est le plus grand camp de réfugiés de la bande de Gaza. L’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) affirme abriter, dans 156 écoles et infrastructures, près d’un million de déplacés fuyant les bombardements israéliens incessants depuis l’attaque meurtrière du Hamas en Israël le 7 octobre.



Source link : https://www.lexpress.fr/monde/proche-moyen-orient/guerre-israel-hamas-la-treve-a-officiellement-commence-a-gaza-SC3DANYFMNHMHHMV5V6GQEUC2E/

Author :

Publish date : 2023-11-24 17:08:53

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

SNCF : y a-t-il vraiment un risque de grève à Noël ?

logo




Un énième Noël menacé par les grèves à la SNCF ? Un mouvement social d’ampleur était redouté il y a encore quelques jours, rappelant le mauvais souvenir des perturbations de 2022 qui avaient impacté plus de 200 000 voyageurs. Heureusement pour les usagers, s’il n’est pas complètement écarté, le risque de grève semble s’éloigner à un mois des fêtes de fin d’année. Les syndicats de cheminots se divisent lors des négociations salariales avec la direction : l’intersyndicale nationale a annoncé, jeudi 23 novembre, sa mise en sommeil, alors qu’elle avait permis l’unité du mouvement contre la réforme des retraites.Dans le ferroviaire, la CGT, Sud Rail, la CFDT-Cheminots et l’Unsa Ferroviaire avaient jusqu’à mercredi soir, minuit, pour signer ensemble l’accord proposé par la SNCF sur la revalorisation des salaires. La proposition de l’entreprise prévoit une hausse de 4,6 % en 2024, dont 1,8 % d’augmentation générale. La SNCF s’engage aussi à augmenter les salaires les plus bas, ainsi qu’à verser une prime de partage de valeur de 400 euros aux 140 000 cheminots du groupe.Un accord signé par la moitié des syndicats seulementSeules la CFDT-Cheminots et l’Unsa-Ferroviaire ont approuvé l’accord proposé par la SNCF, qui n’a donc pas été signé par les autres syndicats. Désormais, seul Sud Rail continue de faire planer le doute, et appelle sur X (ex-Twitter) à “rouvrir les négociations pour éviter la grève”. Pour lui, l’accord proposé manque cruellement de “mesures de rattrapage de l’inflation subie en 2023, qui acte donc d’une nouvelle baisse du pouvoir d’achat des cheminots”. Le syndicat demande toujours une augmentation brute de 400 euros sur le salaire de tous les cheminots, expliquait son délégué Fabien Villedieu, sur Europe 1 la semaine dernière.‼️ A une très nette majorité, les adhérent·es #SUDRail ont rejeté l’accord salarial de la direction #SNCF
💵 De l’argent il y en a grâce au travail des cheminot·es ; il faut le répartir mieux en augmentant les salaires !
🚨 Rouvrir des négociations pour éviter la grève !#NAO pic.twitter.com/Dg8jry918U— SUD-Rail Fédération ⏚ (@Fede_SUD_Rail) November 22, 2023Le scénario de perturbations à Noël n’est néanmoins pas complètement écarté. Comme Sud Rail, la CGT-Cheminots désire poursuivre les négociations, qualifiant les propositions de la direction d'”indécentes et méprisantes au regard du contentieux salarial accumulé”. À elles deux, les deux organisations pèsent 57 % des voix syndicales. Et rien n’assure par ailleurs que l’accord ne soit appliqué par la SNCF dans son intégralité, s’il n’est pas signé par l’entièreté des organisations. Début décembre, une grève des aiguilleurs pourrait également venir perturber le bon fonctionnement des trains.



Source link : https://www.lexpress.fr/economie/emploi/sncf-y-a-t-il-vraiment-un-risque-de-greve-a-noel-KJFK5Y4J3RF7ROTQJPGZAMH7OM/

Author :

Publish date : 2023-11-24 12:54:23

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

Flambée de maladies respiratoires en Chine : faut-il craindre un nouveau Covid-19 ?

logo




Comme un air de Retour vers le futur en Chine. Le temps de quelques heures, le pays semble être revenu quatre ans plus tôt, fin 2019, lorsque des cas de pneumonie d’origine inconnue surgissent subitement dans les hôpitaux de Wuhan. Quelques semaines plus tard, le monde apprendra l’émergence d’un nouveau virus baptisé Sars-CoV-2, avant que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) considère cette maladie, le Covid-19, comme une pandémie. Le monde, lui, se confine et les morts se comptent aujourd’hui par millions. Echaudée et critiquée pour son manque de réactivité en 2019, l’organisation sanitaire onusienne a donc décidé de réagir vite et fort quand elle a appris une hausse des cas de maladies respiratoires en Chine ces dernières semaines. De quoi raviver de mauvais souvenirs. Mais que sait-on réellement ?Tout d’abord, la première alerte ne date pas d’hier, mais du 12 octobre dernier. Ce jour-là, des pédiatres chinois évoquent dans le Global Times (un journal affilié au Parti communiste chinois) une augmentation des cas d’infections à Mycoplasma pneumoniae, une bactérie présente partout dans le monde et responsable de cas de pneumonie chez l’enfant et le jeune adulte. L’information passe relativement inaperçue, et les semaines passent. Le 13 novembre devant la presse, les autorités chinoises reviennent sur cette hausse des maladies respiratoires, qu’ils attribuent à l’abandon cette année des restrictions sanitaires anti-Covid et à la circulation d’agents pathogènes connus. Nouvel élément, mardi 21 novembre. Des médias officiels chinois et le système de surveillance mondial des maladies ProMED rapportent des cas de pneumonies chez des enfants dans le nord du pays. C’est à ce moment-là que le monde prend réellement connaissance de cette information. Dès le lendemain, le mercredi 22 novembre, l’OMS demande aux autorités chinoises des informations plus détaillées “sur une augmentation des maladies respiratoires et des foyers de pneumonie signalés chez les enfants”.Jusqu’ici relativement silencieuse, la Chine répond dans les 24 heures, conformément à la règle en vigueur. Jeudi soir 23 novembre, l’OMS indique que Pékin n’avait détecté aucun pathogène nouveau. “Les autorités chinoises ont indiqué qu’aucun pathogène nouveau ou inhabituel n’avait été détecté, pas plus que des signes cliniques inhabituels, y compris à Pékin et Liaoning, mais seulement la hausse générale du nombre de cas de maladies respiratoires dues à des pathogènes connus”, a déclaré l’organisation dans un communiqué. Elle recommande à la population de respecter “des mesures visant à réduire le risque de maladie respiratoire”. Déjà préconisées durant la pandémie de Covid-19 et durant les épidémies en général, celles-ci comprennent la vaccination, la distanciation avec les malades, l’isolement en cas de symptômes, des tests et soins en cas de nécessité ainsi que le port du masque.Services pédiatriques sous pressionLes épidémiologistes du pays l’assurent : à l’approche du premier hiver depuis la levée des restrictions zéro Covid, les niveaux naturels d’immunité contre plusieurs pathogènes (grippe, virus de la bronchiolite, Covid-19 et Mycoplasma pneumoniae) pourraient être inférieurs à la normale, entraînant une augmentation des infections. Une information confirmée il y a dix jours par Wang Quanyi, le directeur adjoint du centre de prévention épidémique de la ville de Pékin au Global Times : “Une recrudescence de Mycoplasma pneumoniae a été détectée depuis trois mois, mais la circulation de cette bactérie est en phase déclinante”. Une argumentation confirmée par la vague de froid qui frappe actuellement le nord de la Chine, et notamment Pékin, avec des températures négatives. La ville “entre dans une saison à forte incidence de maladies respiratoires infectieuses”, a rappelé mercredi à la presse Wang Quanyi. Si aucun chiffre n’a été officiellement divulgué sur le nombre de patients concernés, le média officiel Global Times fait état d’une augmentation “de 30 à 50 %” de la fréquentation du service pédiatrique de l’hôpital de l’Aviation, à Pékin, par rapport à la même période les années précédentes. D’autres villes, comme Tianjin ou Shenyang, respectivement éloignées de 150 et 700 kilomètres de Pékin, auraient des services pédiatriques “sous haute pression”.Contacté par L’Express, Hervé Fleury, professeur émérite au CNRS et à l’université de Bordeaux et auteur de Virus émergents et ré-émergents (Elsevier Masson), estime qu’il n’y a “rien d’inquiétant” à ce stade, et rappelle qu’il “s’agit du premier hiver après la fin du confinement Sars-CoV-2 en Chine, cela pourrait favoriser la circulation des virus hivernaux dans la population générale”. Rappelons que plusieurs pays occidentaux, dont la France, ont connu d’importantes vagues d’infections virales respiratoires au cours du premier hiver après la levée des restrictions liées au Covid. Pour les jeunes enfants en particulier, les confinements ont retardé l’âge auquel ils ont été exposés pour la première fois aux microbes ou virus habituels. Le virologue français se veut donc rassurant : “Il ne s’agirait pas d’une nouvelle virose émergente comme le Sars-CoV-2 fin 2019”. Et de nuancer : “Ces réponses semblent pertinentes et rassurantes mais il faudra surveiller les données de laboratoire sur l’identification des virus et bactéries impliquées”. Car le goût des autorités de Pékin pour le secret appelle nécessairement à la prudence. L’OMS avait en effet reproché aux autorités chinoises leur manque de transparence lors de l’enquête sur les origines du Covid-19. Cette enquête n’a toujours pas abouti à une conclusion définitive.Enfin, la bactérie Mycoplasma pneumoniae est bien connue, elle sévit de manière périodique tous les 3 à 7 ans, selon les périodes et les régions. Après avoir disparu des radars avec la pandémie de Covid en raison des restrictions sanitaires, elle a fait son retour dans de nombreux pays depuis le début de l’année. Et les chercheurs constatent une “accélération”. En France, plusieurs cas ont été signalés récemment, notamment en Île-de-France et dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, chez des enfants âgés de 5 à 10 ans.



Source link : https://www.lexpress.fr/sciences-sante/flambee-de-maladies-respiratoires-en-chine-faut-il-craindre-un-nouveau-covid-19-YTRUVFDRNZDWXPV2FY2FD3TJGQ/

Author : Yohan Blavignat

Publish date : 2023-11-24 08:55:03

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

Compétitivité : la question ne doit pas être laissée aux économistes, par Nicolas Bouzou

logo




Dans notre démocratie du court terme, le règlement de l’urgence préside aux analyses et aux décisions. Le gouvernement éteint les incendies avec sa lance à argent public. L’Etat consacre la plus grande partie de ses ressources à étouffer les départs de feu qui pourraient mener à un embrasement social. Les entreprises ont du mal à se projeter. Cette focalisation sur l’immédiat laisse se développer un risque gigantesque : ne pas voir les mouvements de fond, plus lents, mais susceptibles de causer à notre nation des dommages difficilement réparables. Ainsi en est-il de la question de la productivité, laissée aux économistes, alors qu’elle constitue le sujet n° 1 pour l’avenir de notre prospérité.Cette productivité mesure ce que chacun d’entre nous génère comme richesse pour le pays, en un temps donné – une heure ou une journée. D’après le Conseil national de la productivité (CNP), dirigé avec rigueur par Natacha Valla, la productivité de notre travail est en berne depuis la survenue du Covid. Elle est inférieure de 6,5 % à son niveau prépandémique. La productivité de la France est basse, et elle ne remonte pas. Concrètement, ce blocage, s’il perdure, signifie que nos revenus sont condamnés à stagner.Les trois raisons du déclinLe CNP, dans son rapport publié en octobre dernier, voit à cette contre-performance trois raisons. La première, c’est le télétravail. Les chefs d’entreprise n’ont pas encore réussi à bien “régler” le fonctionnement à distance. Entre les salariés qui ne travaillent pas assez à la maison, ceux qui travaillent mal, ou les métiers, dans la créativité ou l’innovation, qui s’en accommodent difficilement, le management peine à faire du télétravail un levier d’efficacité. C’est même plutôt l’inverse pour le moment.La deuxième raison est liée au 1,2 million d’emplois créés depuis la pandémie. C’est évidemment une fantastique nouvelle sur le plan social. Simplement, la plus grande partie de ces créations d’emplois concerne des jeunes en apprentissage et des personnes peu formées, ce qui tire la productivité vers le bas.La troisième raison, moins connue, est d’ordre statistique. La France a souffert pendant longtemps d’une fiscalité sur les entreprises particulièrement lourde – les choses se sont arrangées depuis six ans – qui a entraîné des transferts de sièges sociaux à l’étranger. Ces délocalisations se traduisent par l’enregistrement de profits et la réalisation d’investissements intangibles, en logiciels par exemple, en dehors de France, même si la géographie industrielle de ces entreprises ne bouge pas. Autrement dit, on produit toujours en France, mais les profits et une partie des investissements sont localisés à l’étranger. Ces délocalisations “virtuelles” se traduisent par des chiffres de productivité plus bas que si les sièges sociaux étaient restés dans l’Hexagone. Cette distorsion est statistique, mais elle vaut la peine d’être notée si l’on veut comprendre nos mauvais chiffres.Les espoirs de l’IALe constat du CNP est donc globalement négatif. On pressent toutefois, de manière évidente, les voies du redressement. Les entreprises doivent former et accompagner leurs managers, et peut-être réduire un peu la part du temps télétravaillé, pour augmenter la motivation et la production des salariés. Les jeunes apprentis et les nouveaux embauchés peu diplômés vont acquérir progressivement de l’expérience. Les délocalisations sont moins fortes aujourd’hui que par le passé, la fiscalité des sièges sociaux s’étant normalisée : il ne faut surtout pas y toucher.Surtout, l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) générative, à la mode ChatGPT, doit nous permettre de faire exploser les gains de productivité. Aujourd’hui, les quelques entreprises qui utilisent l’IA exploitent 10 % de ses potentialités. Quant aux services publics, n’en parlons pas. Quel hôpital utilise l’IA pour les prises de rendez-vous des patients ou la planification des interventions ? Aucun. La prospérité est possible. Mais intéressons-nous collectivement aux lames de fond qui dessinent le futur, et pas seulement aux vaguelettes.*Nicolas Bouzou est économiste et essayiste



Source link : https://www.lexpress.fr/economie/politique-economique/competitivite-la-question-ne-doit-pas-etre-laissee-aux-economistes-par-nicolas-bouzou-MMMYEKTFWNFRVMUXNU6CVC7FME/

Author : Arnaud Bouillin

Publish date : 2023-11-24 04:52:28

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

“Guerre froide” avec la Chine : les Etats-Unis sont désormais du mauvais côté, par Niall Ferguson

logo




Et si nous vivions une nouvelle guerre froide – et que nous étions les Soviétiques ? C’est la question que je me suis posée lors du récent sommet de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique, dont le point d’orgue a été la rencontre entre le président chinois Xi Jinping et le président américain Joe Biden, au sud de San Francisco.Ma question va à l’encontre de la sagesse conventionnelle qui accorde peu de crédit au vieux slogan de Xi selon lequel les Etats-Unis sont en déclin et la Chine en plein essor (“dong sheng, xi jiang”, l’Est s’élève, l’Ouest tombe). Compte tenu de la vigueur surprenante de l’économie américaine et de la reprise hésitante de l’économie chinoise après les restrictions du “zéro Covid”, certains commentateurs ont suggéré qu’au contraire, c’était l’Occident (ou du moins les Etats-Unis) qui s’élevait économiquement, tandis que la Chine s’effondrait.On sait qu’il s’agit d’un sommet de guerre froide lorsque la surenchère automobile est à l’œuvre. Le président chinois s’est présenté dans une limousine électrique de luxe fabriquée par Hongqi (“Drapeau rouge”). Pas peu impressionné, Joe Biden l’a comparée à sa Cadillac blindée, qu’il appelle “la Bête”. Il y a cinquante ans, Richard Nixon avait remis à Leonid Brejnev les clés d’une Lincoln Continental bleu foncé lors de la visite du dirigeant soviétique aux Etats-Unis – dans ses Mémoires, Nixon se souvient que Brejnev, à Camp David, lui a fait faire un tour terrifiant dans ce véhicule. Il conduisait comme il buvait : vite.De même, on sait que les Chinois sont gentils lorsqu’ils offrent des pandas au zoo local. Les pandas jouent depuis longtemps un rôle dans les relations sino-américaines, depuis que Mme Tchang Kaï-chek en a offert deux aux Etats-Unis en 1941. Mao Zedong en a envoyé un couple au zoo national de Washington peu après la visite de Nixon à Pékin en 1972. Rien ne montre que la Chine vous aime autant que les pandas.Le précédent de 1973Les sommets des superpuissances de la guerre froide sont tellement chorégraphiés qu’ils ressemblent aux tournois de l’Europe médiévale. Cela donne souvent lieu à une comédie involontaire. Tout le monde considérait Brejnev comme un péquenaud lorsqu’il est venu aux Etats-Unis en 1973. Il portait deux montres, à l’heure de Moscou et à celle de Washington, pour gérer le décalage horaire. Mais, comme le rappelle Henry Kissinger dans ses Mémoires, le dirigeant soviétique “oubliait sans cesse si Moscou était en avance ou en retard sur Washington”. En dépit de l’aide de ses montres, Brejnev ne cessa de perturber les horaires méticuleusement planifiés par l’équipe de la Maison-Blanche.Pourtant, son chronométrage erratique s’est avéré une distraction bienvenue pour une administration qui était à la peine. A l’époque, c’étaient les Etats-Unis qui semblaient perdre la guerre froide : leur président était déjà entraîné dans la via dolorosa du Watergate, leur politique indochinoise s’effilochait, et leur renseignement était inconscient de la guerre que l’Egypte et la Syrie allaient lancer contre Israël quatre mois plus tard.On pouvait espérer, comme le faisait Kissinger, que le système soviétique s’effondrerait en premier. “La grande question à long terme, écrivait-il à Nixon avant l’arrivée de Brejnev, est de savoir si les Soviétiques peuvent maintenir leur propre bloc en attendant que l’Occident succombe à une longue période de détente… Il est certain que nos chances sont aussi bonnes que celles de Brejnev.” Mais en 1973, c’était un espoir quelque peu déçu.Dans ce contexte, la détente consistait à gagner du temps, les Etats-Unis cherchant à se remettre du désastre du Vietnam. Néanmoins, le temps ne pouvait pas être acheté pour rien. Malgré ses touches comiques, le sommet de juin 1973 eut au moins une certaine substance. Les deux présidents signèrent un accord sur la prévention de la guerre nucléaire. Nixon écouta poliment Brejnev invectiver les Chinois. Lorsque la troupe se rendit à San Clemente, en Californie, une proposition soviétique impromptue fit son apparition en fin de soirée, celle d’un plan de paix secret au Moyen-Orient. Il fut également question de réductions mutuelles des troupes en Europe.Une légère détenteDes conversations assez similaires viennent d’avoir lieu à San Francisco mais, selon les critères des années 1970, elles ont porté sur des questions périphériques. D’après le communiqué officiel de la Maison-Blanche, les Etats-Unis et la Chine ont progressé dans cinq domaines. Premièrement, ils reprendront les communications militaires de haut niveau, suspendues après la visite de l’ancienne présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi à Taïwan en août 2022. Deuxièmement, ils mettront en place un groupe de travail bilatéral sur la lutte contre les stupéfiants afin d’endiguer l’exportation illicite de fentanyl vers les Etats-Unis. Troisièmement, ils se pencheront sur les risques liés aux progrès de l’intelligence artificielle. Quatrièmement, ils augmenteront le nombre de vols commerciaux entre la Chine et les Etats-Unis et développeront les échanges entre les peuples et les entreprises. Enfin, ils coopéreront plus étroitement dans la lutte contre le changement climatique.Toutes ces propositions sont très intéressantes. Ce qui frappe, cependant, c’est la minceur de ce programme par rapport à celui de la détente de 1973. Les dirigeants des superpuissances d’aujourd’hui auraient pu discuter de façon productive du contrôle des armes nucléaires ou de la paix au Moyen-Orient, comme l’ont fait leurs prédécesseurs il y a un demi-siècle. Cela aurait été un bien meilleur usage de leur temps. Mais non.Dans la version chinoise, contrairement à la version américaine, Xi a appelé les Etats-Unis à montrer “par des actions concrètes” qu’ils ne soutenaient pas l’indépendance de Taïwan, à cesser d’envoyer des armes à Taïwan et à accepter la’réunification pacifique” de l’île avec la Chine comme “inévitable”. Les Etats-Unis n’ont fait aucun commentaire. La déclaration chinoise condamne également les Etats-Unis pour leur recours au contrôle des exportations, à l’examen des investissements et aux sanctions unilatérales à l’encontre de la Chine. Là encore, aucun commentaire.En bref, ce qui est vraiment important dans la rencontre Xi-Biden, c’est ce qui n’a pas été discuté et non ce qui l’a été. Le sommet a donc laissé la deuxième guerre froide à peu près là où il l’avait trouvée : une légère détente, en somme.Faiblesses chinoisesSi la détente consiste principalement à gagner du temps, ce temps avantage-t-il un camp en particulier dans cette deuxième guerre froide ? Après plus d’une décennie où la réponse conventionnelle était “la Chine”, les experts tendent désormais à penser le contraire. En Chine, la croissance des revenus et de la consommation est peut-être revenue à la normale mais le pays a pris du retard sur les Etats-Unis. En 2021, le PIB de la Chine représentait 76 % de celui des Etats-Unis en dollars courants. Il est tombé à 64 % au troisième trimestre, soit à peu près au même niveau qu’il y a six ans. Selon le FMI, la croissance chinoise ne sera que de 3,9 % en moyenne au cours des cinq prochaines années.Les principaux freins chinois sont un taux de fécondité toujours bas (1,1 naissance par femme) et l’effondrement du secteur immobilier, qui a plongé les finances des collectivités locales dans un profond marasme. Dans l’ensemble, le modèle de croissance chinois repose trop sur l’investissement en actifs fixes et, avec l’accumulation de la dette, les rendements diminuent et les investisseurs étrangers se retirent. Le capital-investissement chinois est en plein marasme.Le yuan chinois reste une monnaie de réserve de second ordre. Et, compte tenu de l’état de faiblesse de nombreuses banques, une crise financière en Chine représente désormais un risque sérieux. En outre, l’empire du Milieu ne dispose pas de la marge de manœuvre budgétaire nécessaire pour résoudre ces problèmes. En conséquence, les mesures du gouvernement pour soutenir l’économie sont minimales et la valeur de la monnaie en baisse.Les causes de cette crise font l’objet d’un débat, même si les économistes occidentaux s’accordent généralement à dire que ces dernières années, les autorités chinoises n’ont pas assez agi pour augmenter la part de la consommation dans le PIB. Les politiques américaines de découplage et d’”interdépendance armée” visent à accentuer la pression extérieure sur le pays.Atelier du mondeMais d’un autre côté, la Chine est désormais sans conteste l’atelier du monde. Comme l’a souligné Keith Bradsher dans le New York Times au début du mois : “La Chine a déjà construit suffisamment d’usines de panneaux solaires pour répondre aux besoins du monde entier. Elle a construit suffisamment d’usines automobiles pour fabriquer toutes les voitures vendues en Chine, en Europe et aux Etats-Unis. Et d’ici à la fin de 2024, la Chine aura construit en cinq ans autant d’usines pétrochimiques que toutes celles qui fonctionnent actuellement en Europe, au Japon et en Corée du Sud.”Voilà des chiffres étonnants. Et ce n’est pas tout. La Chine construit 46 % des navires du monde. D’ici à 2026, elle produira 42 % des semi-conducteurs les moins avancés, indispensables aux appareils modernes. La plupart des batteries de voitures électriques sont fabriquées en Chine.C’est pourquoi il n’est pas réaliste de parler de découplage des économies. Depuis 2017, la part des importations américaines en provenance de Chine n’a diminué que de 5 %. Apple y produit toujours la grande majorité de ses iPhone. C’est également la raison pour laquelle il est presque certain que le discours selon lequel la Chine aurait déjà atteint son pic est erroné. Comme l’a souligné Martin Wolf du Financial Times, en 2022, le PIB par habitant de la Chine (calculé en parité de pouvoir d’achat) représentait 28 % du PIB par habitant des Etats-Unis, et environ la moitié du PIB par habitant de la Pologne. Ceux qui affirment que la Chine est tombée dans le piège du revenu moyen sous-entendent que les Chinois ne pourront pas atteindre le niveau des Polonais dans les années 2040.Gérontocratie américainePendant ce temps, les Etats-Unis eux-mêmes ressemblent de plus en plus, à y regarder de plus près, à une “Amérique soviétique tardive”, expression inventée par Harold James, de Princeton, en 2020. Le gouvernement fédéral américain émet 776 milliards de dollars de dette négociable par trimestre pour financer un déficit qui s’élève à environ 7 % du PIB – un chiffre choquant dans une période de quasi-plein-emploi. Selon Bloomberg, les paiements d’intérêts annualisés sur la dette fédérale ont dépassé 1 000 milliards de dollars à la fin du mois dernier, un chiffre qui a doublé au cours des dix-neuf derniers mois. Ce trimestre, pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale (à la seule exception du premier trimestre 1998), les paiements d’intérêts dépasseront les dépenses de défense.A l’instar de la défunte Union soviétique, les Etats-Unis sont une gérontocratie. Le président vient d’avoir 81 ans. Son principal rival pour la présidence, Donald Trump, a fêté son 77e anniversaire en juin. L’âge moyen des sénateurs est de 64 ans.Et, comme dans la défunte Union soviétique, les citoyens sont désillusionnés. Comme l’a souligné Greg Ip du Wall Street Journal, il existe un énorme décalage entre les performances objectives de l’économie américaine et le mécontentement de la population. Le marché du travail est solide. L’inflation globale des prix à la consommation est tombée à 3,2 %. En termes réels, la richesse du ménage médian après inflation a augmenté de 37 % depuis 2019. Et pourtant, seuls 37 % des électeurs approuvent la gestion de l’économie par Joe Biden.Un récent sondage du New York Times sur les “swing States” a dû faire s’étouffer les stratèges démocrates mangeant leur toast à l’avocat : les électeurs de moins de 30 ans déclarent qu’ils font davantage confiance à Donald Trump sur l’économie, avec une marge extraordinaire de 28 points. Moins de 1 % des sondés de moins de 30 ans ont jugé l’économie actuelle excellente, et on tombe même à 0 % pour ce groupe d’âge dans trois Etats : Arizona, Nevada et Wisconsin. Il est presque aussi étonnant de constater que 22 % des électeurs noirs soutiendraient Trump dans un match retour contre Biden.L’effondrement de l’Union soviétique a bouleversé la géopolitique, créant dans l’esprit des Américains l’illusion que le monde était “unipolaire”, un mot qui n’a pas de sens. La réélection de Donald Trump mettrait effectivement fin à la “pax Americana”, à un niveau dont les Européens et Asiatiques prennent aujourd’hui lentement conscience. Trump considère depuis longtemps les alliés des Etats-Unis comme des parasites et des profiteurs. Ces pays devraient se préparer, dès maintenant, au scénario dans lequel Trump coupera l’aide à l’Ukraine et, pour obtenir la paix, insistera pour que l’Ukraine cède des territoires à la Russie. Les ennemis de l’Amérique, eux, le font en tout cas.Blocus plutôt qu’invasion de TaïwanD’autre part, personne plus que Trump n’a fait passer la politique américaine sur la Chine de l’accommodement à la confrontation. Xi doit donc peser soigneusement ses décisions pour les douze prochains mois, qui pourraient être la phase finale de la présidence de Biden, parce qu’il ne peut pas être sûr de la façon dont l’imprévisible Trump réagira à l’initiative que lui, Xi envisage clairement.Cette initiative n’est pas une invasion de Taïwan, comme certains experts américains le pensent, mais simplement un blocus. Il s’agit d’une opération que l’armée et la marine chinoises répètent régulièrement. Rien qu’en septembre, Pékin a envoyé 336 avions à la limite de l’espace aérien taïwanais. Selon le Washington Post, “le 17 septembre, un nombre record de 103 avions de guerre chinois se sont approchés de l’espace aérien taïwanais en 24 heures […] La Chine a envoyé un drone faire le tour de Taïwan pour la première fois en avril, et c’est rapidement devenu une manœuvre régulière […] Les porte-avions chinois se sentent chez eux de l’autre côté de l’île, dans l’océan Pacifique […] Là, ils lancent des avions sur la côte est de Taïwan et s’entraînent à repousser les Etats-Unis s’ils venaient un jour à défendre l’île.”Depuis quelques mois, je craignais que, malgré les paroles rassurantes de mes sources chinoises, un plan soit en cours d’élaboration à Pékin pour imposer un tel blocus en janvier, en utilisant comme prétexte les élections taïwanaises. Mais le fait que les deux partis d’opposition unissent leurs forces pour contester le candidat du gouvernement actuel, le vice-président Lai Ching-te du Parti démocrate progressiste, pourrait réduire le risque d’un tel scénario. Lai est la bête noire de Pékin en raison de son soutien passé à l’indépendance de Taïwan. Si Lai perdait face à un candidat plus conciliant envers la Chine continentale, Xi pourrait conclure qu’il n’est pas nécessaire de prendre le risque d’une épreuve de force.Mais il y a une autre variable politique, à savoir ce qui se passe à Pékin même. Des rumeurs circulent dans la capitale chinoise. L’une d’entre elles affirme que Qin Gang – l’ancien ambassadeur aux Etats-Unis et ministre des Affaires étrangères, qui a disparu cet été sur fond de rumeurs d’une liaison avec une présentatrice de télévision – est mort. D’autre part, l’ancien ministre de la Défense Li Shangfu, limogé le mois dernier, a été reconnu coupable de “trahison” à la suite des fuites de renseignements sur les missiles (la direction de la Force des fusées, qui supervise l’arsenal nucléaire de la Chine, a également été purgée en août). Enfin, des rumeurs circulent sur la mort surprenante de l’ancien premier ministre Li Keqiang, à l’âge de 68 ans, et sur le mauvais état de santé de Xi lui-même.Peut-être ne faut-il pas établir de liens entre ces éléments. Ou peut-être Qin Gang et Li Shangfu ont-ils commis l’erreur de s’opposer à une action à haut risque contre Taïwan ? Notons qu’en juin, ce dernier a déclaré qu'”un conflit ou une confrontation grave entre la Chine et les Etats-Unis serait un désastre insupportable pour le monde”. Peut-être Xi est-il plus pressé de régler la question de Taïwan qu’on ne le pense généralement. Et peut-être que lui et Poutine ont discuté, lors de leur rencontre à Pékin le mois dernier, du caractère propice de la situation actuelle, les Etats-Unis étant préoccupés par une guerre en Europe de l’Est et une autre au Moyen-Orient.Inversion des rôlesDans une guerre froide, il y a deux façons de perdre. L’une est l’effondrement interne. L’autre est de finir par ressembler à son ennemi. Cette “convergence” était un sujet de préoccupation dans les années 1970, lorsqu’il semblait que les impératifs de l’espionnage et de la course aux armements poussaient les Etats-Unis à développer un Etat sécuritaire similaire à celui du Kremlin.Un phénomène équivalent aujourd’hui, comme le souligne N. S. Lyons dans une brillante analyse, est que “la Chine et l’Occident, à leur manière et à leur rythme, mais pour les mêmes raisons, convergent à partir de directions différentes vers […] le même système de gouvernance techno-administrative totalisante, qui n’est pas encore totalement réalisé”.Ce qui rend un sommet de superpuissances à la fois sinistre et comique, c’est ce sentiment étrange que les deux superpuissances ne sont pas tout à fait les deux pôles opposés qu’elles prétendent être. Rappelez-vous : si la crise des missiles de Cuba se répète à propos de Taïwan, le camp qui imposera le blocus ne sera pas, comme en 1962, les Etats-Unis. Ce sera la Chine. Dans la crise des semi-conducteurs de Taïwan de 2024, nous serons à la place des Soviétiques.Voilà un bien étrange rôle à jouer.* L’historien Niall Ferguson est chercheur à la Hoover Institution à l’université Stanford (Californie). Son livre le plus récent est Apocalypses. De l’Antiquité à nos jours (éd. Saint-Simon).



Source link : https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/guerre-froide-avec-la-chine-les-etats-unis-sont-desormais-du-mauvais-cote-par-niall-ferguson-JOVZSJG4VVAY7D5N3NF2E7PYTI/

Author :

Publish date : 2023-11-24 04:30:00

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

Françoise Coste : “Si Ronald Reagan revenait dans l’Amérique de Trump, il ne reconnaîtrait rien”

logo




Spécialiste du Parti républicain, l’historienne Françoise Coste est l’auteure de Reagan (Perrin), une biographie consacrée à l’ex-locataire de la Maison-Blanche (1981-1988). Aujourd’hui considéré comme un “grand président”, celui-ci fut l’inventeur de la formule “Let’s make America great again”, reprise par Donald Trump. Tout juste rentrée d’un voyage d’étude dans le sud des Etats-Unis, Françoise Coste redoute la tournure que prendrait un éventuel second mandat de Trump.L’Express : Donald Trump réussira-t-il son come-back ?Françoise Coste : Avec 40 points d’avance sur ses concurrents républicains, je ne vois pas comment il pourrait perdre les primaires qui démarrent dans deux mois. Son ex-vice-président Mike Pence s’est retiré de la course en octobre. D’autres devraient jeter l’éponge prochainement. En janvier, les précandidats ne seront qu’une poignée. Même pour Nikki Haley, dont la percée est réelle mais limitée, rattraper Trump semble mission impossible.D’après moi, cette ancienne ambassadrice à l’ONU (2017-2018) se positionne pour le poste de vice-présidente. Afin d’être légitime aux yeux de Trump, elle doit rester dans la course le plus longtemps possible, au moins jusqu’au New Hampshire, courant janvier.Pourquoi le petit New Hampshire (1,3 million d’âmes) compte-t-il pour elle ?Parce qu’elle est d’origine indienne et que c’est un Etat peuplé à 97 % de Blancs, à l’image de l’électorat républicain. Si elle y est performante, Trump y verra un signal positif. Nikki Haley a déjà fait ses preuves en Caroline du Sud, où elle a été élue gouverneure en 2010 et 2014 (les Blancs y représentent 67 % de la population), mais il faut vérifier si elle est “bankable” hors de son Etat natal.Trump ou Biden : votre pronostic ?Le bilan économique (plein emploi, inflation jugulée, croissance) de Biden est très bon. Parmi les pays riches, les Etats-Unis sont celui qui a le mieux rebondi après le Covid. En raison des procédures judiciaires contre Trump, le président sortant devrait faire la course en tête, largement. Mais nous ne sommes plus dans un monde logique. En 2016, tout le monde se gaussait de Trump et pensait que la victoire d’Hillary Clinton ne serait qu’une formalité. Rien de tel aujourd’hui.Les événements au Moyen-Orient favorisent-ils Trump ?Les sondages révèlent l’inquiétude des juifs américains vis-à-vis des manifestations propalestiniennes sur les campus. Ils sont très reconnaissants à Biden pour son soutien à Israël. A l’inverse, les moins de 30 ans lui reprochent ce positionnement. Une fracture se creuse entre générations, côté démocrate. Certains jeunes s’abstiendront ou voteront pour le candidat indépendant (et hors système) Robert F. Kennedy Jr – qui a pourtant flirté avec l’antisémitisme en suggérant que le Covid épargnait les juifs – plutôt que donner leur voix à Biden. Ce sera un vote protestataire, comparable à celui pour Jean Lassalle en France en 2022.A quoi ressemblerait Trump 2 ?Ce serait Trump 1 mais en pire parce qu’il sera plus aguerri et que, désormais, il connaît les institutions. Lors du premier mandat, il s’était entouré de membres de l’establishment républicain pour compenser son inexpérience. Il y avait aussi les généraux Jim Mattis (secrétaire à la Défense) et H.R. McMaster (conseiller à la sécurité nationale) pour le guider sur les questions internationales, sans oublier l’austère et méthodique général John Kelly (chef de cabinet). Ces garde-fous ne sont plus là.Sa présidence serait-elle “illibérale” ?Trump rejette les institutions. Il a déjà annoncé qu’il poursuivra en justice Biden et ses conseillers. On ignore dans quel but ; ce serait une simple vendetta. A la Chambre des représentants, le nouveau speaker [NDLR : président de l’assemblée], l’ultraconservateur Mike Johnson élu le 25 octobre, présiderait, s’il est reconduit, une majorité qui partage avec Trump la conviction erronée que Biden a été élu frauduleusement en 2020. Il n’est pas seul : le 6 janvier 2021, pas moins de 150 élus de l’actuelle Chambre des représentants et une dizaine de sénateurs ont refusé de valider l’élection de Biden…Par ailleurs, Trump renouera avec ses attaques contre la presse, alors que le “quatrième pouvoir” a longtemps été un pilier fondamental de la démocratie américaine. Des tensions sont aussi à prévoir avec l’état-major de l’armée, qu’il déteste parce que le haut commandement l’a bloqué sur plusieurs sujets. Trump voulait quitter l’Otan ? Le Pentagone l’en a dissuadé. Trump voulait attaquer l’Iran ? Les généraux l’ont tempéré. Trump voulait organiser une parade militaire à Washington sur le modèle du défilé du 14-Juillet ? Les généraux ont freiné des quatre fers parce que ce n’est pas dans la tradition américaine. Aux Etats-Unis, l’armée est en effet très légaliste. Par tradition, elle respecte la primauté des civils sur les militaires. Ce n’est pas un hasard si elle est restée du côté de la Constitution lors de l’insurrection du Capitole. Trump, lui, a affirmé récemment n’avoir jamais rencontré des personnes plus idiotes que les généraux américains, notamment le chef d’état-major Mark Milley [NDLR : parti en retraite le 29 septembre] qui, selon lui, aurait mérité… la peine de mort !Les procédures judiciaires peuvent-elles arrêter Trump ?Le cas de la Géorgie est le plus intéressant, car c’est un procès au niveau de l’Etat. Cela signifie qu’en cas de condamnation, Trump ne pourrait pas s’autogracier ainsi qu’il veut le faire pour les procès devant les tribunaux fédéraux. Surtout, il ne pourrait pas davantage faire pression sur le gouverneur pour qu’il l’amnistie. La Géorgie est l’un des deux seuls Etats sur 50 où le gouverneur ne dispose pas du droit de grâce.Que penserait Ronald Reagan de Donald Trump ?Si Reagan [NDLR : 1911-2004] revenait aujourd’hui, il ne reconnaîtrait rien : ni le Parti républicain de Trump, ni le débat politique, ni son pays. Contrairement à son lointain successeur, il avait foi en l’Otan. Se détourner de l’Europe pour laisser le champ libre aux Russes lui paraîtrait abject. Quoi qu’on pense de lui, Reagan respectait les institutions et chérissait l’idéal démocratique. S’il n’avait pas été réélu en 1984, jamais il n’aurait fomenté une insurrection devant le Capitole pour rester au pouvoir.Françoise Coste, historienne et biographe de Ronald Reagan.



Source link : https://www.lexpress.fr/monde/amerique/francoise-coste-si-ronald-reagan-revenait-dans-lamerique-de-trump-il-ne-reconnaitrait-rien-FRUQ6IQO5ZG23B5V4GWWBJ2TMU/

Author : Axel Gyldén

Publish date : 2023-11-23 04:30:00

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

Chine : l’inquiétude de l’OMS face à la hausse des maladies respiratoires

logo




L’OMS prend les devants. L’Organisation mondiale de la santé s’est inquiétée, mercredi 22 novembre, d’une hausse des maladies respiratoires en Chine et a demandé à la population “de prendre des mesures” de protection.Ces préoccupations interviennent près de quatre ans après l’apparition en Chine d’une mystérieuse “pneumonie virale”, qui allait être à l’origine de la pandémie de Covid-19, et pour laquelle l’OMS avait été critiquée pour son manque supposé de réactivité à donner l’alerte.Des foyers de pneumonie”L’OMS a adressé une demande officielle à la #Chine pour obtenir des informations détaillées sur une augmentation des maladies respiratoires et des foyers de pneumonie signalés chez les enfants”, écrit l’organisation sur X (ex-Twitter) dans un communiqué dont l’authenticité a été confirmée à l’AFP par une porte-parole de l’OMS. L’organisation recommande de suivre “des mesures visant à réduire le risque de maladie respiratoire.”Déjà préconisées durant la pandémie de Covid-19, celles-ci comprennent vaccination, distanciation avec les malades, isolement en cas de symptômes, tests et soins en cas de nécessité ainsi que le port du masque si approprié.Le 13 novembre devant la presse, les autorités chinoises ont attribué cette augmentation des maladies respiratoires à la levée des restrictions liées au Covid-19 et à la circulation d’agents pathogènes connus. Elles avaient alors souligné la nécessité d’améliorer la surveillance des maladies dans les établissements de santé et en milieu communautaire, ainsi que de renforcer la capacité du système de santé à prendre en charge les patients, rappelle l’OMS.Des informations parcellairesDes médias officiels et le système de surveillance mondial des maladies ProMED ont pour leur part chacun rapporté mardi des cas de pneumonie non confirmée chez des enfants dans le nord de la Chine. L’OMS a indiqué chercher à éclaircir d’où ProMED tient ces informations.L’organisation basée à Genève a demandé mercredi à la Chine “des informations épidémiologiques et cliniques supplémentaires, ainsi que des résultats de laboratoire sur ces foyers signalés chez les enfants, par l’intermédiaire du mécanisme du Règlement sanitaire international”.L’OMS “a également demandé des informations complémentaires sur les tendances récentes de la circulation d’agents pathogènes connus, notamment la grippe, le SARS-CoV-2 (le virus qui donne le Covid-19), le VRS qui touche les nourrissons et Mycoplasma pneumoniae (une bactérie causant une infection pulmonaire, ndlr), ainsi que sur le degré d’engorgement du système de santé”, précise encore le communiqué. L’OMS est en contact avec des cliniciens et des scientifiques par le biais de ses partenariats et réseaux techniques existants en Chine.Un manque de transparenceL’Organisation n’a donné aucune indication sur l’accueil fait par la Chine à la demande d’informations. L’OMS avait reproché à de nombreuses reprises aux autorités chinoises leur manque de transparence et de coopération lors de la pandémie de Covid-19, dont les premiers cas étaient apparus en Chine fin 2019.Ce manque de coopération a aussi été dénoncé par l’OMS et de nombreux autres pays dans l’enquête menée pour déterminer les origines de la pandémie et qui n’a toujours pas abouti à une conclusion définitive.



Source link : https://www.lexpress.fr/sciences-sante/sante/chine-linquietude-de-loms-face-a-la-hausse-des-maladies-respiratoires-BPEBBIPMTBH7JMQZ7HJP2K32VU/

Author :

Publish date : 2023-11-23 06:29:43

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

Ukraine : la Russie renforce sa sécurité dans une région frontalière avec la Finlande

logo




Faits essentiels⇒ Scholz exhorte Poutine à mettre fin au conflit⇒ La Russie renforce sa sécurité à sa frontière avec la Finlande⇒ Milei propose un sommet avec l’Amérique latineScholz exhorte Poutine à mettre fin au conflitLe chancelier allemand Olaf Scholz a dit mercredi avoir exhorté Vladimir Poutine à cesser l’agression de l’Ukraine, lors du premier G20 en ligne auquel participait le président russe depuis le début de la guerre. “Je l’ai appelé à retirer ses troupes du territoire de l’Ukraine afin que cette guerre se termine enfin”, a déclaré le dirigeant allemand, lors d’une conférence de presse à Berlin avec la Première ministre italienne Giorgia Meloni.La participation de Vladimir Poutine à ce G20 était “une bonne occasion” de dire clairement comment rétablir la paix en Ukraine : “C’est la Russie qui a agressé l’Ukraine et pour rétablir facilement la paix, il suffit que la Russie retire ses troupes”, a-t-il dit.La Russie renforce sa sécuritéLa crise entre la Finlande et la Russie a franchi un cap supplémentaire mercredi avec la décision d’Helsinki de ne garder qu’un seul poste-frontière ouvert avec son voisin qu’elle accuse d’orchestrer une crise migratoire. Depuis début août, environ 700 demandeurs d’asile sont entrés en Finlande sans visa par la frontière avec la Russie, longue de plus de 1.300 kilomètres, selon les autorités finlandaises.”Le gouvernement a décidé aujourd’hui de fermer de nouveaux postes-frontières. Seul le poste de Raja-Jooseppi va rester ouvert”, a déclaré Petteri Orpo lors d’une conférence de presse.Les autorités russes ont annoncé jeudi avoir renforcé les mesures de sécurité dans la région de Mourmansk (Nord-Ouest). “Il a été décidé de mettre en place dans la région de Mourmansk le régime d’alerte élevée et un nombre de mesures supplémentaires visant à assurer la sécurité de nos habitants”, a déclaré le gouverneur régional, Andreï Tchibis, sur Telegram.Milei propose un sommet avec l’Amérique latineLe président élu argentin Javier Milei a proposé mercredi au président Volodymyr Zelensky d’organiser en Argentine un sommet entre l’Ukraine et les pays d’Amérique latine, dans le cadre de l’un de ses entretiens avec les dirigeants mondiaux suivant son élection dimanche.Décès d’un journaliste russeUn journaliste russe blessé, selon Moscou, dans une frappe ukrainienne dans la région de Zaporijjia, partiellement occupée dans le sud de l’Ukraine, est décédé de ses blessures, a indiqué jeudi son employeur, la chaîne de télévision publique Rossia 24.



Source link : https://www.lexpress.fr/monde/europe/ukraine-la-russie-renforce-sa-securite-dans-une-region-frontaliere-avec-la-finlande-N6RJPB6TGRH4LJD4TXAQ2QDNEQ/

Author :

Publish date : 2023-11-23 09:45:55

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

Israël-Hamas : otages libérés, trêve… 4 questions sur l’accord qui doit entrer en vigueur ce vendredi

logo




Après de longues et âpres négociations menées sous l’égide du Qatar, qui s’est imposé comme médiateur entre Israël et le Hamas, l’accord pour une trêve de quatre jours et la libération d’otages va finalement entrer en vigueur ce vendredi 14 novembre, à partir de 7h (6h, heure de Paris). L’Express répond à quatre questions sur cet accord.Combien d’otages israéliens seront libérés ?Durant cette trêve de quatre jours, ce sont au total 50 otages israéliens qui seront libérés par le Hamas. Ce vendredi, “un premier groupe de civils otages sera libéré aux alentours de 16h (15h, heure de Paris)”, a annoncé le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, Majed Al-Ansari. Cela correspond à 13 femmes et enfants, membres des mêmes familles.Le Bureau du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a déclaré disposer d’une “première liste de noms” d’otages et être en lien avec leurs familles. Selon l’ancien général israélien Gal Hirsch, chargé des relations avec les familles des otages, des messages ont été envoyés “à toutes les familles dont les proches figurent sur la liste, ainsi qu’à toutes les familles de personnes enlevées”.Le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères avait déjà précisé que l’accord n’inclut pas la libération de militaires israéliens.Quelles sont les modalités de leur libération ?Comment remettre à Israël les otages détenus à Gaza ? C’est l’un des points saillants qui a fait repousser l’entrée en vigueur de l’accord au vendredi, alors qu’il était initialement prévu dès jeudi.Les otages devraient être “remis via la Croix-Rouge pour les emmener en Egypte”, frontalière de la bande de Gaza, avant d’être confiés “à la partie israélienne”, a expliqué à l’AFP une source proche des négociations.Ce responsable a également ajouté qu’il a été “proposé qu’ait d’abord lieu une visite médicale de cadres de la Croix-Rouge pour s’assurer de l’état de santé des otages” puis une visite de celle-ci aux autres otages civils “pour qu’ils s’assurent de leur état de santé”.Selon Radio France, les familles des otages ne seront au courant de la libération de leurs proches qu’une fois ces derniers arrivés sur le sol israélien, et pas avant.Qui sont les 150 prisonniers palestiniens relâchés en échange ?La condition posée par le Hamas dans l’accord avec Israël était d’obtenir, en contrepartie de la libération de chaque otage israélien, le relâchement de “trois prisonniers palestiniens, femmes et enfants”, a indiqué la branche armée du Hamas, les brigades Ezzedine al-Qassam.Israël va donc libérer 150 femmes et jeunes de moins de 19 ans durant la trêve. L’Etat hébreu a diffusé une première liste de 300 prisonniers susceptibles d’être relâchés par phase : 33 femmes, 123 adolescents de moins de 18 ans et 144 jeunes d’environ 18 ans.Parmi ces détenus, toujours selon Israël, on retrouve 49 membres du Hamas, 28 du Djihad islamique, 60 du mouvement Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas et 17 du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP, nationaliste marxiste).”Nous avons posé comme condition que […] les prisonniers femmes et enfants palestiniens” détenus dans les prisons israéliennes soient libérés “par ordre d’ancienneté”, a déclaré Bassem Naïm, un des hauts cadres du Hamas. Ainsi, ceux qui sont en prison depuis le plus longtemps sortiront les premiers, selon lui.Comment va s’organiser la trêve ?En plus de la libération des otages, l’accord signé entre Israël et le Hamas prévoit aussi une “pause humanitaire” de “quatre jours, avec possibilité de prolongation”, avait annoncé le Qatar. Tout au long de la trêve, Israël doit assurer la liberté de circulation des personnes, a réclamé le Hamas.Cette trêve comprend également “un arrêt complet des activités militaires”, a annoncé ce jeudi la branche armée du Hamas. L’accord prévoit enfin que l’aviation israélienne arrête de survoler le sud de la bande de Gaza pendant les quatre jours, et le nord pendant six heures chaque jour, et qu’un nombre croissant de convois humanitaires et de livraisons de carburant pénètrent dans le territoire assiégé.Le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, Majed Al-Ansari, a espéré que l’arrêt temporaire des combats permette de “collecter des informations” sur les autres otages “pour envisager la possibilité de nouvelles libérations et prolonger ainsi la pause”.



Source link : https://www.lexpress.fr/monde/israel-hamas-otages-liberes-treve-4-questions-sur-laccord-qui-doit-entrer-en-vigueur-ce-vendredi-C76MSKFKZFDYNK3TGRSBMGZLP4/

Author :

Publish date : 2023-11-23 18:18:26

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

Incidents lors de l’hommage à Dominique Bernard : 85 élèves exclus définitivement de leur établissement

logo




Un total de 605 sanctions, dont 85 exclusions définitives de l’établissement scolaire, ont été prononcées lors de conseils de discipline après les incidents qui ont émaillé les hommages aux professeurs Dominique Bernard tué à Arras et à Samuel Paty mi-octobre, a annoncé ce jeudi 23 novembre le ministre de l’Education Gabriel Attal.Il y a eu 454 exclusions au total : 85 exclusions définitives de l’établissement, 322 temporaires et 47 définitives avec sursis, a ajouté le ministère de l’Education dans une communication transmise à l’AFP.Pour les actes de contestation ou perturbation les plus graves, des mesures d’éloignement de l’établissement à titre conservatoire avaient été décidées dès le 16 octobre, date de l’hommage. Les conseils de discipline qui ont suivi ont décidé des sanctions allant d’un avertissement ou un blâme (huit élèves) à l’exclusion définitive de l’établissement.”Ne rien laisser passer””Ces sanctions, c’est d’abord un engagement tenu. Celui que j’avais pris devant les Français de ne rien laisser passer, au nom de la mémoire de Dominique Bernard et de Samuel Paty, et de l’indispensable respect de l’autorité à l’école”, a déclaré Gabriel Attal, cité dans le communiqué. “Par ailleurs, ces résultats sans précédent par le passé sont la preuve que nous tournons bel et bien la page du ‘Pas de vague'”, a-t-il ajouté.Le ministre de l’Education avait déjà fait état le 19 octobre d'”un peu plus de 500″ incidents notifiés par les chefs d’établissement pendant la minute de silence observée dans les collèges et lycées lors de l’hommage à Dominique Bernard, tué dans une attaque djihadiste à Arras (Pas-de-Calais) le 13 octobre, et Samuel Paty, assassiné le 16 octobre 2020 à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) par un jeune radicalisé.



Source link : https://www.lexpress.fr/societe/education/incidents-lors-de-lhommage-a-dominique-bernard-85-eleves-exclus-definitivement-de-leur-etablissement-CFDVJQDWE5E2BOEWFLBVKFEPHQ/

Author :

Publish date : 2023-11-23 18:36:49

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

Arrêts de travail : la mise en garde de médecins

logo




Dans le cadre du Projet de Loi de Financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2024, le sujet des arrêts de travail fait l’objet de toutes les attentions. Alors que ce regain d’intérêt devrait être l’occasion de mieux accompagner les salariés, il n’est encore une fois question que de contrôles et de sanctions. Nous, médecins de tous horizons qui sommes confrontés quotidiennement à cette réalité complexe dans nos cabinets, déplorons à nouveau cette tendance répressive qui relève d’une véritable méconnaissance et ne résoudra rien.Nous recommandons plutôt de donner les moyens aux services de santé au travail de pouvoir effectuer les visites indispensables à la sécurité des travailleurs, de développer de réels dispositifs d’aide à la réinsertion professionnelle des patients en arrêt de longue durée, de faire prendre conscience aux entreprises de l’impact des conditions de travail sur la santé et les accompagner dans ce sens… Il est urgent de construire des solutions adaptées, prenant en compte la santé des travailleurs de manière globale.Le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2024 témoigne d’une volonté de réduire les dépenses en lien avec les indemnités journalières. Une supposée “explosion” de ces dépenses serait la principale menace sur la pérennité de notre modèle de protection sociale. Il faut noter que la croissance des indemnités journalières (+ 3,8 % par an en moyenne entre 2010 et 2022, à pondérer avec l’augmentation massive de 2020 liée à la crise sanitaire) est largement expliquée par des facteurs démographiques comme l’augmentation de la population active et le recul de l’âge de départ à la retraite, ainsi que par l’augmentation du montant des indemnités journalières correspondant à l’augmentation de certains salaires. L’augmentation du taux de recours aux indemnités journalières n’explique quant à lui que 14 % de cette croissance.A propos des motifs d’arrêts, notons que 17,4 % des motifs rapportés en 2022 avaient un lien avec la santé mentale, soit une progression de 125 423 arrêts supplémentaires pour syndrome dépressif entre 2021 et 2022. Cela n’est pas surprenant dans un contexte d’augmentation de la fréquence des pathologies psychiques à la suite de la crise sanitaire (13,3 % d’épisodes dépressifs en France en 2021 contre 9,8 % en 2017). Si on peut saluer l’augmentation des recours aux temps partiels thérapeutiques depuis l’année passée, dispositif visant à faciliter la réintégration professionnelle, on constate que le système français a une politique de réintégration professionnelle beaucoup moins développée que certains voisins européens.”Faire primer l’avis du médecin contrôleur mandaté par l’employeur nous semble préjudiciable pour le patient”On pourrait donc imaginer que le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2024 comporte des mesures visant à améliorer les conditions de travail et la réinsertion professionnelle. Il n’en est rien… Au contraire, le PLFSS 2024 ne propose que des mesures de lutte contre la fraude, dont la mise en œuvre sera très certainement préjudiciable tant pour les patients que pour notre système de santé. En effet, l’article 27 introduit la possibilité que les indemnités journalières soient suspendues automatiquement après décision d’un médecin contrôleur mandaté par l’employeur, si l’arrêt ne lui semble pas justifié. La mesure va jusqu’à introduire une possibilité de réclamation au patient de remboursement des indemnités journalières considérées comme indues !Jusqu’ici, en cas d’arrêt de travail considéré comme non justifié par le médecin contrôleur, le service médical de l’Assurance Maladie devait systématiquement rendre une décision pour que les indemnités journalières soient éventuellement suspendues. Cette modification de la procédure, qui consiste à faire primer l’avis du médecin contrôleur mandaté par l’employeur sur celui du médecin prescripteur sans arbitrage de l’Assurance Maladie, nous semble préjudiciable pour le patient. Si un recours est toujours possible, celui-ci prendra forcément du temps. Durant cette période, la personne se verra privée de ressources, induisant un risque important de précarisation malgré l’incapacité de reprendre le travail. De plus, il est difficile de savoir de quelle légitimité ces médecins contrôleurs bénéficient pour outrepasser l’avis du médecin prescripteur. Comment ne pas craindre de conflits d’intérêts ainsi que le risque de privatisation de ces contrôles comme le soulignent les représentants des usagers ?Considérer l’augmentation des dépenses d’indemnités journalières seulement par le prisme de la fraude, c’est méconnaître les problématiques liées aux conditions de travail et la pénibilité. Vouloir sanctionner par un renforcement abusif des contrôles ne solutionnera ni les problèmes liés à la dégradation des conditions de travail, ni ceux liés à l’augmentation de la moyenne d’âge des travailleurs. La DARES (direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques, organisme du ministère du Travail) signalait en 2021 une diminution des visites de santé au travail : en 2019 39 % des salariés du privé signalaient une visite des services de santé au travail dans les 12 derniers mois contre 70 % en 2005. Il est urgent de donner les moyens aux services de santé au travail pour effectuer les visites médicales et les visites sur sites indispensables pour garantir la sécurité des travailleurs.Les ravages du présentéismeIl est également indispensable de développer de réels dispositifs d’aide à la réinsertion professionnelle pour accompagner les patients en arrêt de longue durée. Les médecins généralistes se retrouvent trop souvent seuls et démunis pour orienter les patients dans ces situations. Pour diminuer le recours aux arrêts de travail, les entreprises doivent prendre conscience de l’impact des conditions de ce travail sur la santé. Contrôles réguliers de l’état de santé physique et psychologique, mise en place et évaluations systématiques des mesures de sécurité par les acteurs de terrain, formations régulières, adaptation des méthodes de management à la prise en compte du bien-être au travail sont autant d’éléments essentiels pour garantir la santé des travailleurs.Des études s’intéressent également à la prévalence du présentéisme et ses effets sur la santé. Il s’agit du fait de se rendre au travail en étant malade. Cela peut par exemple s’appliquer à des maladies infectieuses avec le risque de contamination des collègues, ou à des pathologies psychiques comme un syndrome anxio-dépressif débutant, pour lequel un arrêt de travail ponctuel peut faire partie de l’arsenal thérapeutique. Les causes du présentéisme sont multiples : peur de perte de rémunération, souhait de ne pas laisser ses collègues en difficulté ou d’avoir une charge de travail trop importante au retour (notamment si impossibilité d’être remplacé), peur d’être stigmatisé ou mis à l’écart. En 2019 le baromètre Malakoff Humanis évaluait à 28 % le nombre d’arrêts de travail non pris (9 points de plus qu’en 2016). Il nous semble qu’une attitude répressive est de nature à encourager ce présentéisme et donc de majorer les risques pour la santé des travailleurs.Nous nous accordons sans difficulté sur le fait que les arrêts de travail devraient toujours être les plus courts possibles. Mais plutôt que de recourir au contrôle et à la répression, nous plaidons pour une prise en compte globale de la santé des travailleurs et travailleuses, avec une attention particulière portée sur la préservation de celle-ci, par un suivi adapté, l’amélioration des conditions de travail, l’aide à toute forme de réinsertion socio-professionnelle quand c’est nécessaire. Construisons ensemble des solutions adaptées aux réalités complexes que nous rencontrons chaque jour dans nos cabinets.* Signataires :Dr Sophie BAUER, présidente du Syndicat des médecins libéraux (SML)Dr Raphaël DACHICOURT, président de Regroupement Autonome des Généralistes Jeunes Installés et Remplaçants (ReAGJIR)Dr Franck DEVULDER, président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF)Pr Paul FRAPPE, président du Collège de la Médecine GénéraleDr Agnès GIANNOTTI, présidente du syndicat MG FranceDr Patricia LEFEBURE, présidente de la Fédération des Médecins de France (FMD)Dr Jérôme MARTY, président de l’Union Française pour une Médecine Libre (UFML)



Source link : https://www.lexpress.fr/sciences-sante/sante/arrets-de-travail-la-mise-en-garde-de-medecins-TL6AAM5KSBEIJMGXNYYY4W2ZIE/

Author : Collectif

Publish date : 2023-11-23 18:25:09

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

Macron et les diplomates : un départ précipité d’Egypte… et toujours pas de remplaçant

logo




“J’ai quitté définitivement Le Caire le 15 novembre.” Lorsqu’on contacte par e-mail l’ambassadeur de France en Egypte, Marc Baréty, cette réponse sommaire est envoyée automatiquement. Le départ du diplomate n’a fait l’objet d’aucune communication publique, ni sur le site de l’ambassade, ni sur les réseaux sociaux, ni au Journal officiel. Aucun diplomate n’ayant pour l’heure été nommé pour lui succéder, malgré la tenue d’un Conseil des ministres le 22 novembre, les affaires courantes sont gérées par le premier conseiller de la délégation française. Une vacance potentiellement gênante, la coordination diplomatique avec les plus hautes autorités de l’Egypte, seul pays frontalier de la bande de Gaza, hormis Israël, étant actuellement constante et incontournable. L’aide humanitaire française passe par Le Caire. Ainsi, le porte-hélicoptères amphibie Dixmude, équipé de 40 lits médicalisés, a quitté Toulon lundi 20 novembre pour rejoindre l’Egypte. Emmanuel Macron s’est rendu dans la capitale égyptienne le 25 octobre, après Catherine Colonna, la ministre des Affaires étrangères, le 16 octobre, et avant Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, les 14 et 15 novembre.”Marc Baréty est parti à la retraite”, réagit le Quai d’Orsay. Le départ de l’ambassadeur était, il est vrai, programmé au Journal officiel pour le lendemain de ses 67 ans, le 13 janvier 2024. Le diplomate, expert des pays arabes pour avoir passé pas moins de vingt-six ans de sa carrière dans huit capitales de la zone, aurait simplement pris deux mois d’avance sur le calendrier. “C’est sa décision”, insiste un de ses confrères et amis. Le 12 novembre, l’ambassadeur a d’ailleurs organisé un pot de départ à la résidence diplomatique. “Il nous a dit que son départ était normalement prévu pour janvier, mais qu’il avait des jours de congé à prendre”, relate Hervé Majidier, conseiller consulaire français pour l’Egypte.Reste que ce départ très discret a été peu anticipé, contrairement aux meilleures habitudes, qui veulent que le nouvel ambassadeur soit nommé et opérationnel dès le congé de son prédécesseur. Lorsque François Gouyette, ambassadeur en Algérie, a quitté son poste, en juillet 2023, atteint par la limite d’âge – une information partagée très en amont par le compte de l’ambassade sur le réseau social X et par la presse algérienne –, son successeur, Stéphane Romatet, était déjà nommé depuis deux semaines. Au sein de la communauté française en Egypte et dans les milieux diplomatiques locaux, la retraite sans remplacement immédiat de Marc Baréty ne laisse d’interroger. “Personne ne comprend. Dans les jardins de l’ambassade, avec des élus, des diplomates, même d’autres pays, on se demande : ‘Qui ? Pourquoi ?’ D’habitude, le successeur est connu bien à l’avance, a fortiori dans un pays aussi important que l’Egypte, central dans des dossiers comme ceux des réfugiés, de l’aide humanitaire, de la Libye”, avance Hervé Majidier.Le départ de Mac Baréty, ancien directeur adjoint de la direction de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient (ANMO) du Quai d’Orsay, où elle est souvent surnommée la “rue arabe”, s’inscrit en outre dans un contexte tendu. Selon nos informations, le diplomate fait partie de la quinzaine d’ambassadeurs qui ont signé une note adressée au ministère des Affaires étrangères et à l’Elysée, début novembre. Ce document, révélé le 13 novembre par Le Figaro, critique la position de la France sur le conflit Israël-Hamas, qualifiée de trop favorable à l’Etat hébreu et préjudiciable à l’image de la France dans les Etats arabes. Il n’y a rien d’inhabituel à ce qu’un diplomate envoie une note dissonante à sa hiérarchie. Que les rédacteurs se coordonnent entre eux à l’avance, voilà qui est à l’inverse totalement “inédit”, selon Charles-Henri d’Aragon, ancien ambassadeur en Syrie et en Arabie saoudite.Tous signataires sauf troisTous les ambassadeurs de la région Afrique du Nord – Moyen-Orient auraient signé le texte, sauf trois : Nicolas Roche, ambassadeur en Iran, ancien directeur de cabinet de Jean-Yves Le Drian au Quai d’Orsay ; Nicolas Niemtchinow, en poste aux Emirats arabes unis, ex-directeur adjoint du cabinet d’Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères, pendant la guerre en Libye, et directeur de la stratégie de la DGSE entre 2017 et 2022 ; enfin, le conseiller historique de Bernard Kouchner, Eric Chevallier, ambassadeur en Irak. Ce dernier est d’ailleurs fortement pressenti pour prendre la suite de Marc Baréty en Egypte.”La diplomatie n’est pas affaire d’opinions individuelles […]. Le devoir de réserve et l’obligation de loyauté s’appliquent aux diplomates comme à tous les fonctionnaires”, a fait dire Emmanuel Macron aux intéressés, selon Le Canard enchaîné. Une mise en garde claire : toute expression publique sera sanctionnée. En même temps, l’exécutif s’est gardé, à ce stade, de réprimer plus sévèrement les auteurs de la note. “Certains collègues en activité et d’autres déjà à la retraite s’y opposeraient publiquement”, pointe un diplomate, toujours dans Le Canard enchaîné. A l’inverse, un conseiller de l’exécutif affirme que le récent voyage présidentiel au Moyen-Orient a servi à expliquer la position française aux chefs d’Etat étrangers, mais aussi à “nos ambassades”.Marly contre RostandLe débat est au fond la résurgence d’une vieille querelle. En février puis en juin 2011, un groupe de diplomates nommé “Marly”, du nom du café parisien où ses membres se réunissaient, s’était insurgé dans Le Monde contre la politique diplomatique de Nicolas Sarkozy, considérée comme en rupture avec les années de Gaulle-Mitterrand-Chirac. “La politique suivie à l’égard de la Tunisie ou de l’Egypte a été définie à la présidence de la République sans tenir compte des analyses de nos ambassades. […] Notre suivisme à l’égard des Etats-Unis déroute beaucoup de nos partenaires”, tançaient les hauts fonctionnaires. En 2014, plusieurs des membres de ce groupe informel et anonyme ont ensuite fondé le Club des vingt, un collectif de diplomates et d’intellectuels “gaullo-mitterrandiens” attachés à l’image de la France dans les pays du Sud, avance Christian Lequesne, professeur à Sciences po. Il était présidé à l’origine par Francis Gutmann, ex-ambassadeur à Madrid et neveu par alliance du général de Gaulle.Ce cercle “se donne comme mission de défendre la carte mentale de l’indépendance et du rang contre la carte mentale occidentaliste”, précise Christian Lequesne dans son ouvrage Ethnographie du Quai d’Orsay (2017). Trois anciens ministres des Affaires étrangères en font partie à l’origine : Roland Dumas et Hubert Védrine (ce dernier quitte le club rapidement), proches historiques de François Mitterrand, et Hervé de Charette, ex-ministre des Affaires étrangères sous Jacques Chirac. Le Club des vingt compte également dans ses rangs Maurice Gourdault-Montagne, ancien sherpa de Chirac, ainsi que Régis Debray, encore un collaborateur historique de Mitterrand. Tous s’inscrivent en faux par rapport à la politique diplomatique de Sarkozy, de Hollande et aussi… d’Emmanuel Macron.”Gardiens du temple lézardé”Le président actuel, après avoir souvent consulté Hubert Védrine et Dominique de Villepin dans ses premières années à l’Elysée, et paru donner des gages aux “gaullo-mitterrandiens”, en qualifiant notamment les “occidentalistes” du Quai d’Orsay d’”Etat profond”, a déçu ces diplomates. “Les tensions que l’on peut constater entre les pays occidentaux et le reste du monde, que la crise ukrainienne a ravivées, ne doivent pas déboucher sur de nouveaux affrontements : la France se doit de continuer de s’opposer à la logique des blocs et développer son dialogue à l’égard de pays qui se veulent de plus en plus non alignés”, écrit le Club des vingt, en juin 2022, sur son site Internet. Un conseil pas assez suivi à son goût par le chef de l’Etat.A rebours des “Marly” et du Club des vingt, une mouvance parfaitement opposée s’est peu à peu structurée. Dès février 2011, d’autres diplomates anonymes, sous le nom de “groupe Rostand”, avaient contredit les “Marly” dans Le Figaro, les qualifiant de “gardiens du temple lézardé”. “Il faudrait revenir à un passé mythifié où la France ne pouvait exister qu’en s’opposant à l’Amérique, en se tenant à mi-chemin de tout le monde, c’est-à-dire nulle part, quand diaboliser l’Otan tenait lieu de réflexion. Meilleur moyen, sans doute, pour garantir notre audience auprès de nos alliés”, grinçaient les “Rostand”.Dans La Face cachée du Quai d’Orsay, publié en 2016, le journaliste Vincent Jauvert raconte les affinités entretenues sur le même thème par un groupe de diplomates surnommé “la secte”. Parmi eux, plusieurs futurs directeurs de cabinet de ministres sous Emmanuel Macron, comme Nicolas Roche, Luis Vassy, son successeur auprès de Catherine Colonna, ou encore Martin Briens, qui occupa le même poste au ministère des Armées. Une amicale “jugée exagérément atlantiste, pro-israélienne et anti-iranienne” par ses contempteurs, écrit Vincent Jauvert. On pourrait aussi décrire ces diplomates comme tenants de la thèse du retournement profondément anti-occidental de certains pays arabes, à commencer par l’Iran.Tradition pro-arabeDans cette “carte mentale”, résumée en creux par les Rostand, il convient d’assurer la sécurité du monde occidental avant de donner des gages à des pays profondément hostiles, ce qui reviendrait à nier l’évolution des équilibres depuis le 11 Septembre. Cette vision du monde a semblé rejaillir dans la proposition avortée d’Emmanuel Macron d’organiser une “coalition régionale et internationale” contre le Hamas. Les diplomates non signataires de la “note critique” sont par ailleurs tous les trois associés soit au bilan d’Emmanuel Macron soit à celui de Nicolas Sarkozy, symbolisé par la guerre en Libye, en 2011.A l’inverse, parmi les signataires, aucun n’a appartenu à un cabinet ministériel dit gaullo-mitterrandien. “La filière Afrique du Nord – Moyen-Orient, que l’on croyait anéantie par les ‘néocons’, bouge encore !” savoure un ancien ministre, sollicité sur la “note critique”. Tout se passe comme si “l’Etat profond” de la filière arabe du Quai d’Orsay s’était soudainement rebellé contre sa tutelle. La continuation d’une vieille tradition, note l’historien Maurice Vaïsse, qui fait remarquer que “les diplomates de la direction ANMO ont toujours tenu des positions plus favorables aux pays arabes de façon générale”. Une ligne pas forcément représentative des équilibres globaux au Quai d’Orsay – la direction des affaires stratégiques, par exemple, tient souvent des analyses divergentes. Et des inquiétudes pas nécessairement justifiées, tentent de démontrer l’Elysée et le Quai d’Orsay. Depuis une semaine, l’exécutif tente de sortir de l’ancestrale querelle des “occidentalistes” et des “gaullo-mitterrandiens” pour défendre une synthèse toute macronienne. Les appels au cessez-le-feu et les annonces sur l’aide humanitaire à Gaza en portent la marque. Les prémisses d’une future filière diplomatique ?



Source link : https://www.lexpress.fr/societe/macron-et-les-diplomates-en-egypte-un-depart-precipite-et-toujours-pas-de-remplacant-KTR7T2X63RAADBYRGIMYOGCFAQ/

Author : Etienne Girard

Publish date : 2023-11-23 16:00:00

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more
Page 235 of 264

..........................%%%...*...........................................$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$--------------------.....