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L’Express

La santé particulièrement touchée par la désinformation : l’alerte de la Fondation Descartes

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Consommer du citron congelé permet de combattre le diabète et certaines tumeurs. Confrontés à cette affirmation, plus de la moitié des 4 000 participants à une vaste étude menée par la Fondation Descartes, ont répondu… qu’ils ne savaient pas si elle était vraie ou fausse. Largement relayée sur les réseaux sociaux, elle est bien entendu totalement farfelue. Un résultat qui souligne le manque de recul d’une partie de la population face aux informations erronées en matière de santé. “Le jour où elles tomberont malades, ces personnes risqueront d’être happées par ce genre de croyances”, avertit Laurent Cordonier, sociologue et directeur de la recherche de la Fondation Descartes.Le Covid a montré à quel point la désinformation pouvait s’avérer délétère. Durant la crise sanitaire, les polémiques sur les traitements et les vaccins avaient largement fragmenté notre société. Mais il s’agissait d’une situation exceptionnelle, dans un contexte anxiogène. Qu’en est-il aujourd’hui ? A quel point les fake news médicales continuent-elles de nous empoisonner ? “C’est une question essentielle, car les fausses informations, quelles qu’elles soient, polarisent le débat public et fragilisent nos démocraties. Quand cela touche aux questions médicales, cela entraîne aussi des risques pour la santé”, poursuit Laurent Cordonier.Pour en savoir plus, la Fondation Descartes, née en 2019 pour s’opposer aux fake news, a conduit une grande enquête, dévoilée en exclusivité par L’Express. A première vue, les résultats semblent rassurants. Pour s’informer sur la santé, les Français indiquent faire d’abord confiance aux soignants, aux scientifiques et aux organismes publics (Organisation mondiale de la santé et autorités sanitaires). Ils assurent aussi recourir en priorité aux discussions avec leur médecin et aux informations des médias généralistes, et ne seraient que 25 % à utiliser les réseaux sociaux. “Il est probable que, tous canaux confondus, les désinformations ne représentent pour une majorité de Français qu’une très faible part de l’ensemble des contenus informationnels consultés quotidiennement”, analyse Laurent Cordonier.Des croyances non conformes à la science.Les idées erronées sur les vaccins sont très répanduesPourtant, même une petite quantité de fausses informations peut se révéler toxique. Dans une étude menée au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, les participants ont été exposés à cinq infox issues des réseaux sociaux sur les vaccins anti-Covid. Dans la foulée, leur intention vaccinale s’en était trouvée amoindrie. Or le travail de la Fondation Descartes montre une forte pénétration des croyances médicales fantaisistes dans notre pays. Ainsi, les idées erronées sur les vaccins sont très répandues (30 % des personnes interrogées pensent que les effets secondaires des injections contre le Covid ont tué 25 000 personnes en Europe, par exemple), tout comme celles sur l’alimentation (50 % croient que le chocolat noir peut soigner la dépression, et 46,2 % que les régimes détox sont utiles), ou sur les causes des cancers (le stress jouerait selon 75,9 % d’entre elles, comme les événements traumatiques pour 58 %, et les ondes électromagnétiques pour 54,4 %).Plus on s’informe sur la santé sur les réseaux sociaux, moins on a un bon niveau de connaissance.Autre symptôme troublant, la popularité des croyances au paranormal ou issues de la mouvance New Age, mais aussi des thérapies alternatives, auxquelles 80 % des Français disent recourir. Au point, pour 12 % d’entre eux, d’avoir déjà renoncé à un traitement médical au profit de ces pratiques à l’efficacité non démontrée, ou, pour 21 %, d’avoir refusé un vaccin pourtant recommandé par un médecin.Le succès du New Age et du paranormal.Pourquoi certains se laissent-ils ainsi convaincre ? Plusieurs facteurs semblent jouer, selon les analyses menées par la Fondation Descartes. Ainsi, un mode de pensée intuitif, où l’on se fie à sa première impression plutôt que de prendre le temps de réfléchir, semble prédisposer à croire les fausses informations. La religiosité, le manque de confiance en la science, la sensibilité aux croyances complotistes, de mauvaises expériences médicales et une moins bonne compréhension de la méthode scientifique entrent en ligne de compte. “Nos analyses montrent aussi que plus les personnes s’informent sur les réseaux sociaux, plus leurs connaissances en santé sont mauvaises, toutes choses égales par ailleurs”, constate Laurent Cordonier, qui appelle à une meilleure régulation de ces sites.”Combattre la désinformation, c’est vider l’océan à la petite cuillère”Une question qui sera abordée lors d’un colloque ouvert au public sur la désinformation en santé organisé par la Fondation le 30 novembre dans les locaux de l’Académie nationale de médecine à Paris*. Le récent règlement européen sur les services numériques (Digital Services Act) vise certes à responsabiliser les plateformes pour lutter contre les contenus illégaux en ligne. “Mais combattre la désinformation, c’est un peu vider l’océan à la petite cuillère. Il serait aussi nécessaire de promouvoir une information de qualité, dans les médias traditionnels comme sur les réseaux”, poursuit Laurent Cordonier. Parmi les pistes de réflexion portées par la Fondation : une meilleure spécialisation des journalistes, et la possibilité de faire émerger un écosystème d’influenceurs santé vertueux en ligne.Les soins alternatifs, une pratique courante.Il s’agirait ainsi de mettre en relation les médecins et chercheurs déjà présents sur les réseaux, puis qu’eux-mêmes se rapprochent d’autres influenceurs, pour les aider à améliorer la fiabilité de leurs informations et de leurs conseils. “Comme gage de leur bonne foi, les gestionnaires des plateformes pourraient favoriser la visibilité de ces créateurs de contenus. Techniquement, cela ne leur coûterait rien. S’ils refusent de crainte de perdre en audience, ce serait la preuve que leur business model repose sur la désinformation”, insiste Laurent Cordonier. Le combat ne fait que commencer.* Programme et inscriptions : www.fondationdescartes.org



Source link : https://www.lexpress.fr/sciences-sante/la-sante-particulierement-touchee-par-la-desinformation-lalerte-de-la-fondation-descartes-GVLXKNI4WFB2XLHTNIK7D2OWGE/

Author : Stéphanie Benz

Publish date : 2023-11-22 15:45:00

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“Philisophy is sexy” : comment Marie Robert a conquis les trentenaires

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Toque en fourrure sur la tête, bien qu’il fasse chaud dans ce café versaillais, rire en grelot et pommettes saillantes, la petite-fille de chocolatiers et de bijoutiers, a d’une héroïne de Tolstoï la coiffure, le brin de mélancolie et de petits yeux couleur ciel. “Philosophy is sexy”, c’est elle, Marie Robert, 39 ans, phénoménal succès décliné en 193 000 abonnés Instagram, 100 000 à ses podcasts bimensuels, 15 000 fans de sa newsletter, cinq livres en cinq ans (40 000 exemplaires chacun, course en tête dans les classements Amazon, quinze traductions), tournées de signatures, foires, salons – un tourbillon, qui commença par un coup de mou.2009, elle a 24 ans et ça ne va pas fort, elle arrête sa thèse de doctorat (“Des Évangiles au Tractatus, histoire d’une transmission littéraire et philosophique”), elle rompt avec son amoureux, le fils de l’écrivain Dan Frank, et met un terme à son cours “Magie et religions” à l’institut de psychologie de Paris V, où elle faisait réfléchir ces apprentis psychologues “au besoin de récits dans nos vies”. Une annonce pour un poste dans une école privée hors contrat Montessori à Bailly, à laquelle elle postule le pied lourd, et là, double coup de foudre : l’un avec le fils de la directrice, Alexandre d’Esclaibes, aujourd’hui le père de son petit James, 13 mois, l’autre à enseigner le français, la philosophie, au collège puis au lycée ; conduire ses gamins aux parcours scolaire hoquetants au cœur des textes, triompher avec eux de l’aridité pour saisir leurs leçons, la transporte, elle dit ne jamais se lasser de découvrir dans leurs visages la lumière des premiers émois philosophiques.Debout à 5h45, la professeur prend l’habitude de publier sur Instagram un texte consacré à son métier – gratitude, émerveillement et méditation bienveillante, son triptyque fétiche. Et ce petit compte de rien du tout est lu, attendu. Première graine. Cinq ans plus tard frappe la révélation dans les rayons d’Ikea. 2014, une journée cauchemar, 200 euros dépensés en bougies qui sentent bon alors qu’elle cherchait des meubles pour son école, elle enrage, et voilà que, furieuse d’avoir cédé à des achats inutiles, “surgit dans mon esprit le conatus de Spinoza, le désir est l’essence de l’homme”. Ce précepte clé du désir comme pulsion de vie l’apaise, “je réalise que chaque situation de crise a sa réponse dans le grand livre de la philosophie, je me dis qu’il serait pertinent d’en faire profiter.” Seconde graine.Philosophie sentimentaleLe week-end suivant, toujours pas de bibliothèque Ikea dans le coffre, mais séance de cuisine dans la maison de campagne de son frère, Guillaume Robert, éditeur chez Flammarion – ça tombe bien –, elle lui lit son premier texte, Spinoza chez Ikea. Lui, de onze ans son aîné, vient de casser la baraque feel-good avec le Foutez-nous la paix de Fabrice Midal, un livre conçu avec l’agent littéraire, Susanna Lea. Il envoie à la grande architecte américaine de best-sellers le chapitre de Marie, songeant alors deux choses. Primo, “il fallait que ça marche, je ne pouvais pas faire perdre de l’argent à ma maison avec ma sœur”. Secundo, “je me suis rendu compte du boulevard”. Le boulevard ? Tous les livres grand public de philo sont aujourd’hui écrits par des hommes (Charles Pépin, Frédéric Lenoir etc..), dans “le développement existentiel”, comme il qualifie le filon, aucune femme. Eureka.Le premier livre, une coédition Flammarion-Versilio (la maison de Susanna Lea) est titré Kant tu ne sais plus quoi faire, en anglais, c’est pratique, ça donne : “When you Kant figure it out”, tout pensé et rédigé en version traduisible – Ikea existe partout -, et donc tout est d’emblée lucratif car vendu en quinze versions à l’étranger. Le livre se compose de douze chapitres digestes, une gentille promenade où l’on découvre qu’Aristote aide à se relever d’une gueule de bois, Nietzsche à accélérer le tempo d’un jogging, et Pascal à couper les chaînes tout info, avec pour chaque auteur un résumé de son œuvre et de ses concepts clefs. Carton en librairies, dédicaces à New-York (où Susanna prête son appartement), partant l’infatigable Marie Robert, qui carbure à la spiruline et à la course à pied dans le bois de Bailly, poursuit à haute intensité.Newsletter, podcasts, Instagram, ses pastilles acidulées caracolent. Des pensées faciles, positives, nourries par la vulgarisation d’un grand auteur. Une recette magnifique, tant il est bon de se consoler d’avoir acheté des babioles en songeant qu’on n’aura rien accompli de pire que de laisser advenir son “conatus”, idem quand on aura eu envie d’étrangler ses enfants à Disneyland en se consolant à la pensée de l’autonomie de l’enfant chère à Jean-Jacques Rousseau. Soit “de la philosophie sentimentale”, selon la deuxième définition de son frère éditeur. Son public, très majoritairement féminin, beaucoup de trentenaires et un quart de quinquagénaires, apprécie les bons vœux matinaux de “Philosophy is sexy”, ses souhaits à la poétique absconse, telle que “je vous souhaite une journée d’héroïsme au goût salé”, “je vous souhaite une journée océanique”, ou parfois carrément crypté : “je vous souhaite une journée d’aiguilles, de tournevis et de fouets électriques” ou “je vous souhaite d’ouvrir le courrier de vos cellules”, le tout avec des photos en noir et blanc. Son frère estime qu’elle n’a pas “encore assez de succès”, commercialement et fraternellement convaincu que l’autrice pourrait vendre encore bien plus. C’est que, dans nos jours chagrins, offrir à la quête de sens d’une génération qui n’aura connu de la philo que les bachotages de la terminale, des préceptes simples, anoblis par leurs références, fait florès, or les manuels de pensée positive, pétris d’injonction à l’auto-conversion, ont lassé. “Un boulevard” donc.Capsules vidéo pour la marque SézaneElle s’y prête avec allant, elle le dit elle-même, “j’ai toujours envie de réconforter”, elle ne sait pas dire d’où ça lui vient, elle n’a jamais fait de psychanalyse, elle évoque sa micro-cellule familiale, ses parents et son frère adulé, “nous nous vivons comme un refuge”. Contre quoi ? Quelle adversité ? Elle l’ignore, prolongeant ce lien “gémellaire” avec son frère avec lequel elle partage ses vacances, bientôt un week-end à Barcelone, et “Noël bien sûr”. Il leur arrive de dormir dans la même chambre, souvent pendant leurs premières tournées de dédicace afin de ne pas rogner trop les budgets de promotion.C’est lui qui le confie, il s’étonnerait presqu’on s’en étonne, il l’a “adoré” depuis sa naissance, l’a trimballée toute petite à ses premières foires aux livres. Comme à Colmar, Marie Robert a alors treize ans, Guillaume Robert, 24 ans et il la présente à Susy Morgenstern, l’auteur légendaire de l’École des Loisirs. Il y a deux ans, ils l’ont revue ensemble et l’octogénaire aux lunettes roses a enjoint à la jeune femme de faire un bébé. Un mois plus tard, Marie est enceinte de James.Pour l’heure, Madame “Philosophy is sexy” ne vit pas de son succès éditorial, mais sa popularité, et ses messages sans aspérité, séduisent les entreprises qui lui achètent ses travaux. Des petites capsules-vidéo pour la marque de vêtements Sézane, une conférence autour de la joie chez Veuve-Clicquot, la raison d’être chez Monoprix, suivront Bouygues construction, la BPCE, l’Urssaf et même la CAF, où elle anime des ateliers sur les émotions. Dans le même temps, avec son compagnon, elle a monté quatre écoles Montessori bilingues, deux à Paris, une à Clichy, et la dernière à Marseille, où elle passe la moitié de la semaine. Des écoles privées, 550 euros le mois de scolarité à Marseille, 800 euros à Clichy, et 1000 à Paris, pas de cantine dans ce tarif, les enfants apportent des lunch-box. Marie Robert écrit son prochain livre, autour du réconfort. Son agenda google est organisée par couleurs selon les activités. Ni Kant, ni Spinoza ne le lui ont enseigné, mais ça sert.



Source link : https://www.lexpress.fr/societe/philisophie-is-sexy-comment-marie-robert-a-conquis-les-trentenaires-5DKUQ2EZNVHGPKZNURPKQEXNQI/

Author : Emilie Lanez

Publish date : 2023-11-22 16:00:00

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Guerre en Ukraine : comment la Russie de Poutine utilise ses prisonniers sur le front

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Nikolaï Ogolobiak ne devait pas connaître la liberté avant 2030 : reconnu coupable de plusieurs crimes satanistes et cannibales, il avait été condamné en 2010 à 20 ans de colonie pénitentiaire par un tribunal russe. Selon le média local 76.ru, l’homme est pourtant rentré chez lui en toute légalité début novembre, dans la province de Iaroslav, à l’est de Moscou. La guerre en Ukraine a changé le sort des prisonniers russes, redevenus des hommes libres après un passage sur le front.Comme d’autres condamnés, Nikolaï Ogolobiak a bénéficié d’une grâce présidentielle, une rétribution pour son engagement dans les rangs de l’armée. D’autres récits se fraient parfois un chemin dans les médias, comme celui de la mère de Vera Pekhteleva, tuée en 2020 par son ex-compagnon. Condamné à 17 ans de prison, il est finalement gracié en avril 2023 après avoir combattu en Ukraine, ce que la famille de la victime apprendra deux mois plus tard. “Je ne comprends pas qui peut laisser ces gens prendre les armes”, confie la mère de Vera Pekhteleva au média indépendant Meduza en juin dernier.Interrogé mercredi 22 novembre, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, l’a pourtant réaffirmé : le gouvernement russe n’a pas l’intention d’infléchir sa position en matière de grâces présidentielles, “liées à une présence en première ligne, à une durée certaine passée en première ligne, liées à une participation à des groupes d’assaut”.100 000 détenus en moinsCette politique, ébruitée depuis l’été 2022, est confirmée officiellement par Vladimir Poutine en juin 2023. En échange de leur enrôlement dans l’armée, l’Etat promet à des détenus de leur éviter un retour en prison, et la remise d’une somme d’argent. Rien de très nouveau en Russie : depuis ses débuts en 2014 etjusqu’en février 2023, l’organisation paramilitaire Wagner avait pris l’habitude de se rendre dans les prisons pour ses campagnes de recrutement.Une méthode qui laisse des traces dans les prisons : selon le média indépendant Mediazona, quelque 23 000 détenus auraient quitté les prisons du pays entre les seuls mois de septembre et octobre 2022. Selon des informations dévoilées par le Washington Post fin octobre, la Russie aurait libéré près de 100 000 prisonniers depuis le début de la guerre en Ukraine. Les autorités ont d’ailleurs fait le choix de ne plus publier de statistiques officielles sur le nombre de détenus.Dans ce dédale de chiffres, et dans un Etat qui a fait de l’opacité son maître-mot, impossible de connaître les parcours de ces prisonniers libérés, et le nombre d’anciens détenus revenus chez eux. L’hypothèse de leur mort avant d’être graciés ne peut d’ailleurs pas être exclue.Eviter la conscription généraliséeRéagissant mercredi à la déclaration de Dmitri Peskov sur la poursuite de cette politique, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé qu'”à ce stade, l’armée russe a fait des prisonniers sa principale source de compensation des pertes sur le champ de bataille”. Malgré les investissements de Vladimir Poutine dans le secteur militaire, “l’opération spéciale [nom donné à l’invasion de l’Ukraine par la Russie] n’a pas réussi comme Vladimir Poutine l’espérait, constate auprès de L’Express le général Jérôme Pellistrandi, rédacteur en chef de la Revue défense nationale, il a donc fallu compenser les importantes pertes humaines, évaluées à près de 150 000 hommes”.Mais l’acceptabilité du conflit par la population russe est un autre défi du chef d’Etat, qui veut éviter de recourir à une conscription généralisée de la population, et connaître un nouveau départ massif de Russes à l’étranger comme cela avait été le cas à la fin de l’année 2022.Le recrutement des prisonniers fait donc partie d’une série de stratégies mises en place par le Kremlin pour “faire peser l’effort de guerre sur une partie de la population non contestataire”, explique Jérôme Pellistrandi. “Les prisonniers russes envoyés sur le front n’ont pas grand-chose à perdre”, poursuit-il. Afin de recruter dans les régions pauvres, la Russie a également augmenté le niveau de revenu des soldats, tout en indemnisant les familles des combattants blessés ou morts sur le front, jusqu’à des dizaines de milliers d’euros.Mais cette arrivée de condamnés sur le front ukrainien peut aussi avoir un impact sur le comportement des militaires au front. “Cela se traduit par une forme de violence dans le comportement des forces russes”, avance le général Jérôme Pellistrandi. Si, selon lui, le retour de ses prisonniers graciés n’aura pas d’effet conséquent sur l’acceptation de la guerre au sein de la population, leur incorporation dans l’armée pourra néanmoins se traduire à plus long terme sur le niveau de violence dans la société russe, avec un fort “impact psychiatrique sur les vétérans”.



Source link : https://www.lexpress.fr/monde/europe/guerre-en-ukraine-comment-la-russie-de-poutine-utilise-ses-prisonniers-sur-le-front-43DKUV56CFG5TC6YBW7TEW75IU/

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Publish date : 2023-11-22 16:36:08

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Joël Kotek : “L’offensive israélienne sur Gaza ne ressemble en rien au génocide des Herero”

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C’est un parallèle historique qui fait polémique. L’anthropologue Didier Fassin, professeur au Collège de France, a, dans une tribune publiée par le journal en ligne AOC et intitulée “Le spectre d’un génocide à Gaza”, décelé de “préoccupantes similarités” entre la riposte israélienne à Gaza et le génocide des Herero perpétré par les colonisateurs allemands à partir de 1904 dans le Sud-Ouest africain (l’actuelle Namibie). Des historiens, philosophes et sociologues (dont Bruno Karsenti, Danny Trom ou Luc Boltanski) ont répondu à Didier Fassin sur AOC. La sociologue Eva Illouz a elle aussi critiqué cette comparaison dans la revue K. et Philosophie magazine. Didier Fassin s’est défendu sur AOC. L’Express publie aujourd’hui le point de vue de l’historien belge Joël Kotek, professeur à l’Université libre de Bruxelles et à l’IEP de Paris, spécialiste des génocides, notamment de celui des Herero.Si seulement les spécialistes de sciences sociales, lorsqu’ils interviennent dans le débat public sur des sujets d’actualité, ne s’ingéniaient qu’à intervenir dans leur champ de compétences, il y aurait assurément moins de polémiques. J’en veux pour preuve la triste comparaison de Didier Fassin entre le génocide des Herero et la guerre menée par Israël contre le (seul) Hamas, développée dans une tribune intitulée “Le spectre d’un génocide à Gaza”.Le fait est que je suis, sans doute, le seul historien francophone à avoir travaillé sur le génocide des Herero, étant spécialisé depuis près de trente ans dans l’étude des génocides. C’est bien ce savoir tout particulier qui m’oblige à recadrer Didier Fassin, dont je ne nie nullement l’intérêt qu’il porte au premier génocide du XXᵉ siècle. Qu’on la soutienne ou qu’on la condamne, l’offensive militaire israélienne sur Gaza ne ressemble en rien au génocide des Herero, et ce à plus d’un titre. Pourquoi ?Certes, le premier génocide du XXᵉ siècle débute par un massacre. Le 12 janvier 1904, les Herero, alors majoritaires dans la colonie du Deutsch-Südwestafrika (Sud-Ouest africain allemand), la future Namibie, se rebellent. Quelque 120 soldats et colons allemands sont massacrés, à 97 % de sexe masculin. Fait notable, en effet, le chef Herero Samuel Maharero avait imposé de ne pas toucher aux femmes, aux enfants, ainsi qu’aux Britanniques et aux prêtres. Mais là n’est pas l’essentiel, sauf bien entendu pour les prêtres, les Britanniques, les femmes et les enfants épargnés. L’essentiel est que le génocide qui suivit, au cours duquel périrent 80 % des membres de l’ethnie Herero, ne surgit pas subrepticement à la suite d’une quelconque séquence événementielle. Il fut programmatique.Intention et décisionCe que semble ignorer Didier Fassin, c’est la nature même du concept de génocide. Le génocide n’est pas une violence de masse comme les autres. Un génocide, ce n’est pas “beaucoup de morts”, à l’instar de la Syrie (500 000 morts), du Yémen (200 000), de la guerre civile algérienne (200 000) et de Gaza (11 000). C’est un acte criminel pensé, volontaire, prémédité, qui vise à assassiner dans sa totalité une population cible, à l’exemple des Herero, mais aussi des Arméniens, des juifs, des Tutsi ou des yézidis. Une parenthèse m’oblige à constater que Didier Fassin semble ignorer dans sa démonstration que le XXIᵉ siècle a déjà connu son premier génocide : celui des yézidis. Il est vrai qu’il s’agit d’un génocide commis par des “racisés”. Cela ne le rend pas moins significatif. Le génocide est pensé ; d’où l’importance de la notion d’”intention”, explicitée dans la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, adoptée par l’ONU en décembre 1948. L’intention est de faire disparaître tout le groupe cible, physiquement, sans échappatoire ni fuite.Evidemment, l’intention radicale de faire disparaître un peuple de trop sur terre ne suffit pas, celle-ci doit nécessairement être sanctionnée par une décision que l’on peut toujours dater avec une certaine précision. Dans tout génocide, il y a toujours un moment zéro, c’est-à-dire une décision qui conduit non pas à causer la mort de 1 % de la population cible, mais d’en éliminer rapidement la part essentielle (80 %), c’est-à-dire tous les hommes et surtout les femmes et les enfants. Le génocide des Tutsi, ce sont 10 000 morts par jour durant cent jours. La Shoah, ce sont 5 500 morts par jour pendant quatre ans et demi. On connaît les conséquences du génocide arménien. Il y avait plus de 2 millions d’Arméniens en 1914 au sein de l’Empire ottoman, il en reste tout au plus 60 000 aujourd’hui en Turquie. Dans le cas de la Shoah, la décision date de juillet 1941 pour les juifs soviétiques et d’octobre 1941 pour l’ensemble de la judaïcité européenne. On en connaît aussi les terribles effets. Un seul exemple : il y avait 3,3 millions de juifs en Pologne en 1939, seuls 300 000 survécurent, la plupart après avoir rejoint l’URSS, où ils subirent bien d’autres tourments. Il reste aujourd’hui en Pologne tout au plus 12 000 juifs.Et dans le cas des Herero ? Contrairement à ce que pense Didier Fassin, l’extermination des Herero n’est pas due à un engrenage fatal, mais à la décision mûrement réfléchie, mieux encore, proclamée, du général en chef du corps expéditionnaire allemand, Lothar von Trotha, d’en terminer une fois pour toutes avec le peuple Herero. La guerre coloniale prit, dès les premiers jours, une forme génocidaire, où l’intention proclamée était non pas de soumettre l’ennemi, mais de l’éradiquer purement et simplement. C’est dans cette logique génocidaire que von Trotha, fort de l’appui du gouvernement allemand, décida, lors de la bataille de Waterberg, le 11 août 1904, d’exterminer non seulement les quelque 5 500 combattants qui étaient venus à sa rencontre, mais aussi la majorité des civils, hommes, femmes et enfants, qui, par milliers, les accompagnaient. Le 2 octobre 1904, un ordre d’extermination (Vernichtungsbefehl) en bonne et due forme viendra compléter cette séquence génocidaire. Ce texte, rédigé en “petit nègre” est des plus clairs quant aux desseins génocidaires allemands : “Moi, le général des troupes allemandes, adresse cette lettre au peuple Herero. Les Herero ne sont plus dorénavant des sujets allemands. […] Tout Herero découvert dans les limites du territoire allemand, armé comme désarmé, avec ou sans bétail, sera abattu. Je n’accepte aucune femme ou enfant. Ils doivent partir ou mourir. Telle est ma décision pour le peuple Herero.”Israël n’est pas né du colonialismeOù trouver l’équivalent israélien de l’ordre d’extermination allemand ? Comment nier les efforts, peut-être purement tactiques, voire cyniques, du commandement militaire israélien d’épargner au maximum les femmes, les enfants et les malades palestiniens (envois de SMS, mises en place de couloirs humanitaires, etc.) Et ce, à l’instar des Herero, mais pas des soldats du corps expéditionnaire allemand ni, faut-il le marteler, des terroristes du Hamas.Car il ne fait aucun doute que les massacres du 7 octobre constituent, pour l’historien des violences extrêmes que je suis, une séquence génocidaire ; les terroristes du Hamas exterminant jusqu’aux femmes enceintes. Question à se poser : ces massacres ne trouvent-ils pas leur source dans la charte originelle du Hamas, qui appelle à la destruction d’Israël, selon la belle expression désormais consacrée “de la rivière à la mer” ? Car tout génocide s’inscrit dans un terreau idéologique qui ne laisse aucune place au doute ou à la pitié. On se souviendra des ouvrages du pasteur protestant Paul Rohrbach, qui théorisa, dans les années 1900, l’extermination des populations africaines hostiles à la colonisation. Ses écrits serviront de justification à l’anéantissement des Herero et des Nama. En 1912, huit ans après le génocide, il trouvera encore les mots pour le justifier dans son best-seller La Pensée allemande dans le monde : “Qu’il s’agisse de peuples ou d’individus, des êtres qui ne produisent rien d’important ne peuvent émettre aucune revendication au droit à l’existence. Nulle philanthropie ou théorie raciale ne peut convaincre des gens raisonnables que la préservation d’une tribu de Cafres de l’Afrique du Sud […] est plus importante pour l’avenir de l’humanité que l’expansion des grandes nations européennes et de la race blanche en général. […] C’est seulement quand l’indigène a appris à produire quelque chose de valeur au service de la race supérieure, c’est-à-dire au service du progrès de celle-ci et du sien propre, qu’il obtient un droit moral à exister.” Du génocide comme instrument colonial et impérialiste !Suggérer, enfin, un lien entre le seul Etat juif de la planète et une entreprise colonialiste est tout aussi absurde. Israël n’est pas né du colonialisme, mais, à l’instar de la Pologne, de l’Arabie saoudite de la Syrie ou du Liban, des ruines des empires centraux. Les juifs sont des natifs, des indigènes. Il suffit d’ouvrir le Nouveau Testament pour constater que des juifs vécurent, à l’instar de Jésus et des apôtres, en Galilée et en Judée, des territoires qui ne s’appelaient pas encore la Palestine. Il suffit encore d’ouvrir le Coran pour découvrir qu’il y avait des juifs au VIIᵉ siècle dans le Hedjaz. Comment comprendre autrement le surgissement de l’islam, cette foi si proche du judaïsme ? Surtout, comment oublier que la moitié des Israéliens sont originaires du bassin méditerranéen, du Maroc, de Libye, d’Egypte, de Syrie, de… Palestine. Avant 1948, les juifs étaient aussi des Palestiniens. Concluons avec Jacques Prévert : “Il ne faut pas laisser les intellectuels jouer avec les allumettes.” La même formule s’applique aux savants spécialisés, qui, mus par autre chose que le désir de comprendre, s’aventurent hors de leur champ et s’emparent de ce qu’ils peuvent pour le but qu’ils se sont donné. Suggérer la possibilité d’un génocide à Gaza, c’est en effet jouer avec le feu dans le contexte d’une rue arabe qui n’attend qu’une étincelle pour exploser. Contre les juifs.* L’historien Joël Kotek, professeur à l’Université libre de Bruxelles et à l’IEP de Paris, a notamment publié “Le génocide des Herero, symptôme d’un Sonderweg allemand ?” (Revue d’histoire de la Shoah, vol. 189, n° 2, 2008, pp. 177-197) ; “Afrique : le génocide oublié des Herero” (L’Histoire, n° 261, janvier 2002) ; “Colonialisme et racisme comme matrice de la Shoah. Le cas du génocide des Herero” (in Du génocide des Arméniens à la Shoah. Typologie des massacres du XXᵉ siècle, sous la direction de Gérard Dédéyan et Carol Iancu, Privat, Histoire, 2015, 640 p., pp. 431-439).



Source link : https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/joel-kotek-loffensive-israelienne-sur-gaza-ne-ressemble-en-rien-au-genocide-des-hereros-OJPBQQNATNDYZEJLSLR2QE2HNY/

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Publish date : 2023-11-22 16:00:00

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Féminisme : cinq romans de science-fiction incontournables

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L’HUMANITE-FEMME, de Joanna Russ (1975)Sur la planète Lointemps, il n’y a plus d’hommes. Une épidémie les a tous tués. Mais les femmes, elles, ont survécu et sont parvenues à faire des enfants toutes seules. Venue de ce futur sans hommes, l’une d’entre elles arrive aux Etats-Unis dans les années 1970 et découvre l’hétéropatriarcat comme Usbek le persan découvrait la France de Louis XIV dans les Lettres persanes.Scientifique, lesbienne, militante féministe et auteure de science-fiction (rare : six romans seulement et des nouvelles…), Joanna Russ a lancé avec L’Humanité-Femme (déjà sorti en 1975 sous le titre L’Autre moitié de l’homme) un énorme pavé dans la mare d’un genre plutôt viril. La structure complexe du livre, qui fait intervenir d’autres personnages venus d’autres univers, permet à Joanna Russ d’aller au-delà de la satire facile, même si son humour caustique y fait merveille, et d’introduire une vraie réflexion sur la place de la femme dans nos sociétés. Fondateur en son temps, ce roman retrouve toute son actualité à l’heure des débats actuels autour du genre.Fondateur en son temps, ce roman de Joanna Russ retrouve toute son actualité à l’heure des débats actuels autour du genre.Traduit de l’anglais par Henry-Luc Planchat, Mnémos, 267 p, 20,50 €.LES DIEUX VERTS, de Nathalie Henneberg (1961)C’est moins son roman, au demeurant excellente fantasy, que son histoire qui vaut à Nathalie Henneberg de se retrouver dans cette liste. Née en Georgie en 1910 et morte en 1977 à Paris, elle a été de 1937 à 1959, date du décès de son époux Charles, la femme discrète d’un auteur de science-fiction dont les “space opéras” comme La Naissance des dieux ou Le Chant des astronautes mettaient en avant des super héros dans des contextes mythologiques. A la mort de Charles, Nathalie reprend le flambeau et publie des livres signés de leurs deux noms, puis de son nom seul, donnant en 1964 son chef-d’œuvre, La Plaie. Il paraît aujourd’hui certain que tous les livres de Charles ont été écrits par elle et que leurs éditeurs ont conseillé au couple de ne garder que cette étiquette virile. La même mésaventure est arrivée à Anne Golon, créatrice de la série Angelique, contrainte pour raisons éditoriales d’accoler au sien le nom de son mari Serge.Callidor, 288 p, 21 €.LA MAIN GAUCHE DE LA NUIT, de Ursula Le Guin (1969)Un diplomate terrien, Genly Aï, se retrouve en mission sur une planète, Gethen, dont les habitants sont asexués sauf quand, une fois par mois, une “poussée hormonale” les amène à devenir soit homme soit femme. Contraint de voyager avec l’un de ses habitants, Genly va découvrir à travers cette société sans genres un autre type de rapports. On ne peut transformer l’autre que si l’on accepte d’abord d’être transformé par lui, nous dit en substance Ursula Le Guin. Loin de tout militantisme direct, à l’inverse de Russ, elle nous invite à aller voir au-delà des différences pour redécouvrir une certaine essence de l’amour. La subtilité de l’écriture, la finesse des caractères et le souffle épique qui parcourent le monde glacial de Gethen font de ce roman devenu un classique l’un des plus grands chefs-d’œuvre de son auteure.Traduit de l’anglais par Jean Bailhache, Le Livre de poche, 333 p, 8,90 €.LA SERVANTE ECARLATE, de Margaret Atwood (1985)Gilead est le pire cauchemar des femmes. Dans ce monde très religieux, elles n’ont droit qu’à servir les hommes et leur offrir des enfants, devenus très rares à cause de la pollution. L’une d’elles, Defred (nom qui marque son appartenance à son maître), raconte sa vie de servante et ses relations à son propriétaire et à l’épouse de celui-ci. Peinture glaçante d’un monde purement patriarcal, cette dystopie vendue à huit millions d’exemplaires depuis sa sortie s’est imposée comme une réponse à Aldous Huxley (Le Meilleur des mondes) et à George Orwell (1984). Rapidement, Atwood élargit son propos féministe à la dénonciation globale des systèmes de pouvoir. Un film de Volker Schlöndorff puis une série qui, passée une première saison passionnante, s’épuise à répéter les mêmes figures, ont redonné célébrité à ce roman auquel son auteure a donné une suite, Les Testaments en 2019.Peinture glaçante d’un monde purement patriarcal, cette dystopie de Margaret Atwood s’est vendue à huit millions d’exemplaires.Traduit de l’anglais par Michèle Albaret-Maatsch, Pavillons poche, 544 p, 12, 50 €.POLLEN, de Joëlle Wintrebert (2002)Sur la planète Pollen, les femmes sont plus nombreuses que les hommes. Et c’est voulu : les enfants naissant dans des cuves, on s’arrange pour qu’il y ait toujours deux femmes pour un homme. Les garçons sont ensuite exclus des instances de gouvernement, servent d’objets sexuels et ne sont représentés que par des conseillers sans réel pouvoir. Les hommes violents sont, eux, exilés sur une planète, Bouclier, où ils vivent de façon “traditionnelle” et assurent la défense de Pollen.Avec malice, Joëlle Wintrebert renverse les rapports entre sexes. Mais elle ne s’en tient pas à la satire. Car la révolte gronde et, fut-ce pour de bonnes raisons, une société ne peut vivre en marginalisant un tiers de sa population. La fable change alors de sens et, de féministe, devient universelle. Un tour de force qui renvoie dos à dos tous les sexismes, par l’une des cheffes de file de l’imaginaire français.Les poches du diable, 320 p, 9 €.



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Publish date : 2023-11-22 15:00:00

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Meurtre de Thomas, agression de Mourad : la dramatique indignation sélective des politiques

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Samedi soir 18 novembre, lors d’une fête de village dans la Drôme, Thomas, 16 ans, est poignardé à mort par une bande de jeunes venus perturber un bal communal. Comme trop souvent, c’est sur X (anciennement Twitter) que la polémique s’envole. Les nouveaux visages de l’extrême droite et leur armée de comptes anonymes se saisissent du corps encore chaud du garçon pour distiller leur prêt-à-penser. Éric Zemmour recycle son “francocide”, quand son jeune lieutenant, Stanislas Rigault, prend “le pari” – sans doute se croit-il au loto sportif – que les suspects “auront des noms à connotation issue de l’immigration”. La veille, le vendredi, à Villecresnes dans le Val-de-Marne, un septuagénaire attaque à la gorge Mourad, un jardinier, et l’entaille au cutter après l’avoir insulté de “sale bougnoule”. Une histoire de camionnette mal garée. Voilà Jean-Luc Mélenchon et sa cohorte récupératrice qui dénoncent une “ignoble tentative d’égorgement arabophobe”.Les charognards de salon sont de sortie. La symétrie des images est frappante. C’est Marion Maréchal qui se filme, face caméra, pour raconter que le meurtre de Thomas est un acte de “racisme anti-blanc”, le début d’une “guerre civile”. C’est Louis Boyard, député LFI, face caméra lui aussi, qui dénonce le silence des médias, la mollesse de la justice – qui n’a pas retenu le caractère raciste de l’agression – et considère ce crime comme la preuve indéniable d’une montée du racisme dans notre pays. Vite, vite… mon royaume pour un fait divers.Dramatique indignation sélective, de part et d’autre de l’échiquier. Ils jettent leur dévolu sur la tragédie de leur choix. Choisir ses combats est une chose : c’est le propre des formations politiques, et certains faits divers peuvent évidemment en être le symptôme. Sélectionner rigoureusement ses drames à des fins clientélistes, alors même qu’ils s’imposent au reste du pays, en est une autre. Telle est la différence entre le populiste et le démocrate. Le premier vit des drames, des peurs, de l’instinct primaire, quand l’autre lutte contre ces facilités pour tisser un projet de société. Chez LFI comme à l’extrême droite, les drames ne sont pas commentés et dénoncés pour ce qu’ils sont : ils sont au service d’une démonstration. Et la souffrance des familles n’est autre chose que l’engrais d’un agenda politique, d’un segment de l’électorat. Le carburant d’une bataille culturelle, identitaire.Impossible, donc, pour une grande partie de notre classe politique de condamner, dans un même souffle, l’agression raciste qu’a subi Mourad et le meurtre barbare de Thomas. Trop rare décence du moment : l’Insoumis François Ruffin a, lui, questionné cette nouvelle règle que sont “l’hémiplégie” et la “demi-cécité” en la matière. Quelles conclusions en tirer ? Que le politique qui ne dit mot de ces drames y consent ? Le constat est encore plus désolant : parfois, nos responsables politiques sont borgnes par choix, au mépris de la compassion, de la société et surtout des victimes et de leurs proches.



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Publish date : 2023-11-22 15:02:20

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Dépression : “40 % des patients ne répondent pas aux antidépresseurs”

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C’est une des figures les plus reconnues de la neurobiologie française.Mardi 21 novembre, Jocelyne Caboche, directrice de recherche au CNRS, récipiendaire de la légion d’honneur, médaillée du CNRS, a reçu le prix Marcel Dassault – Fondation fondamentale pour ses travaux prometteurs sur de nouvelles molécules permettant de lutter contre la dépression sévère, alors que les traitements actuels subissent un important taux d’échec. Entretien.L’Express : La dépression reste encore peu prise en charge dans nos sociétés. Pourtant, on va à la pharmacie dès le moindre rhume. Comment expliquez-vous ce paradoxe ?Jocelyne Caboche : C’est une maladie difficile à diagnostiquer, y compris par le patient. Quelle est la différence entre la baisse d’humeur, la déprime, la dépression ? Souvent, on considère que c’est le signe d’une faiblesse, on a donc tendance à ne pas en parler. D’autant plus qu’il y a une large méconnaissance des traitements, des modes d’actions, des délais avant efficacité. Tout ceci nuit à la prise en charge.Le médecin peut aussi avoir des difficultés à reconnaître la dépression. Les symptômes, tels qu’ils sont définis, décrits, dans le DSM, l’ouvrage de référence, sont complexes et divers : il peut s’agir d’une perte de plaisir, d’anxiété, de troubles métaboliques, d’une perte de poids, de libido. Il faut détecter au moins deux de ces symptômes, et qu’ils soient constants, tous les jours pendant une semaine, pour détecter une dépression. Difficile de s’y retrouver.A quel point ces dépressions sont-elles répandues ?Les troubles majeurs dépressifs affectent les fonctions psychologiques et diminuent la qualité de la vie. Environ 350 millions de personnes sont affectées dans le monde. Le nombre de cas a bondi de 25 % depuis la crise sanitaire. Ce sera la première cause d’invalidité socio-économique et médicale à l’horizon 2030. C’est une affection particulièrement diagnostiquée dans les pays développés, mais cela s’explique surtout par l’accès aux dépistages, qui est bien plus simple et courant dans ces zones du monde.Quels sont les traitements disponibles actuellement ?Les antidépresseurs agissent systématiquement sur les taux de mono-amine, ces substances naturelles, comme la sérotonine, la dopamine ou la noradrénaline que le cerveau envoie dans la synapse entre deux neurones pour réguler leur activité. Pour se réguler et jauger quelle quantité de ces neurotransmetteurs est nécessaire, le cerveau en recapture une partie.Les antidépresseurs de première génération empêchent ce mécanisme de recapture. Ainsi, le cerveau se met à produire plus de mono-amines. Ceux de deuxième génération suppriment les mono-amines oxydase, des enzymes chargées de faire le ménage, de dégrader la sérotonine ou la noradrénaline. Là encore le but est d’augmenter les taux. La troisième génération mélange les deux actions.Mais ces molécules ne sont pas idéales. Leurs délais d’action sont très longs. Il faut au moins quatre semaines avant que les antidépresseurs fassent effet. Environ 40 % des patients ne répondent pas à ces molécules. Et il existe des effets secondaires importants, qui entraînent des arrêts de soins prématurés. En réalité, peu de gens voient leur qualité de vie s’améliorer à la suite de ces prescriptions.De nouvelles molécules apparaissent, comme la S-Kétamine. Elle agit en une injection intranasale, et a un effet antidépresseur immédiat. Mais c’est un agent dissociatif hallucinogène. Il faut donc être sous surveillance médicale pour être pris en charge. Restent également les électrochocs, toujours utilisés pour stimuler l’activité cérébrale dans les zones atteintes par la dépression. Mais là encore, c’est un processus très contraignant car invasif : un acte chirurgical est nécessaire.Que proposez-vous ?Avec les recherches que nous menons à l’Institut de Biologie Paris Seine – Sorbonne, et avec la start-up que nous avons créée, MElkin Pharmaceuticals, nous essayons de comprendre les mécanismes intimes, cellulaires, moléculaires, qui gouvernent les maladies psychiques au sein du cerveau. Au lieu d’influer sur les taux hormonaux, nous voulons agir directement sur les neurones, à l’intérieur de la cellule. Ainsi, nous espérons que l’action sera plus ciblée, et donc plus efficace et durable.En réalisant des autopsies, nous avons découvert que les personnes dépressives produisent plus de protéines ELK-1*. Nous avons développé un peptide, PElk, capable de bloquer ces fonctions chez la souris, puis testé ces effets chez ces animaux soumis volontairement à un état dépressif, par l’intermédiaire d’un stress chronique. Après plusieurs injections, leur état s’est amélioré. Et en combinaison avec le PElk, les antidépresseurs ont un effet plus rapide.Agir sur la concentration de cette substance dans le neurone constitue donc une piste prometteuse, et réellement novatrice, qui pourrait réduire les délais d’action des traitements. D’autant plus que durant les tests, aucune toxicité n’est apparue. Nous avons déposé des brevets. Mais il reste encore beaucoup d’étapes avant un potentiel traitement. Il va falloir trouver des molécules stabilisées, au mode d’administration garantissant qu’elles ne soient pas trop dégradées par l’organisme…*Antidepressive effects of targeting ELK-1 signal transduction, Nature Medicine, 2018.



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Author : Antoine Beau

Publish date : 2023-11-22 13:44:32

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“#Metoo… sauf pour les juives” : le cri d’alarme d’une militante féministe

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J’ai été violée à 27 ans. J’ai vécu 10 ans de violences conjugales. J’ai avorté 2 fois, et fait plusieurs fausses couches avant de connaître la maternité à presque 40 ans. J’ai découvert les problématiques féministes par le corps. Depuis, toute attaque délibérée ciblant le féminin m’atteint d’abord par la chair. Lorsque j’ai découvert le sort réservé aux femmes et leurs petits le 7 octobre en Israël, avant même de pouvoir réfléchir, je me suis physiquement effondrée.Il y a 4 ans, je me suis enfuie en pleine nuit avec mon bébé. Hébergée chez mes parents, j’ai lu les féministes de renom, fréquenté les associations pour bénéficier de sororité, nécessaire dans mon chaos. Je suis écrivaine. Ce chamboulement, j’en ai finalement fait un livre, 125 et des milliers pour savoir qui étaient ces femmes qui mouraient de la violence des hommes et pourquoi. Sa publication a bouleversé mon existence. Les enjeux sociétaux derrière les chiffres m’ont obligée à jamais. Depuis, j’ai créé 125 et après, où nous aidons chaque jour des femmes et leurs enfants.Depuis le 7 octobre, pourtant, mes actions et mon identité cohabitent difficilement.Parce que voilà, je m’appelle Sarah Barukh. Je suis juive. Et depuis 5 semaines, je vis un déchirement auquel je ne m’attendais pas.Le silence du milieu féministeDans le milieu féministe, après le 7 octobre, c’est le silence. Je suis sidérée. Puis vient l’électrochoc. Le 26 octobre, Nous Toutes, la principale association de soutien aux femmes, poste sur son compte Instagram un appel au cesser le feu en écrivant ceci :Nous condamnerons toujours la colonisation et ses effets post-coloniaux : l’acculturation, dominations, humiliations, ingérences, nettoyage ethnique.Nous condamnerons toujours les tueries, le terrorisme (qu’il soit étatique ou non), les génocides et crimes de guerre.(…)Nous prendrons toujours position du côté des victimes, des peuples minorisés et opprimé, puis apparaissent des chiffres sur la situation des femmes à Gaza avec un drapeau de soutien à la Palestine et enfin une page générale sur les viols en temps de guerre.J’ai remonté le fil jusqu’au 7 octobre, rien sur ce qu’avaient subi les femmes en Israël.Le 31 octobre, sur son compte Instagram, La Fondation des femmes poste un portrait en hommage à Mona Chollet, une écrivaine de référence venant pourtant de publier plusieurs tribunes ouvertement antisionistes. La Fondation maintient ce post même après le tweet de l’écrivaine appelant à ne pas se rendre à la manifestation contre l’antisémitisme.Rien sur les femmes victimes en Israël.Depuis un mois, la plupart des médias et influenceuses féministes nouvelle génération adoptent la même grille de lecture : les femmes déplacées à Gaza, vivant sous les bombes, parfois enceintes et voyant leur bébé mourir.Rien sur les femmes victimes en Israël.Finalement, le silence parlaitAlors avec d’autres, nous nous interrogeons sur cette partialité. Il faut bien sûr parler des femmes à Gaza, mais pourquoi ne pas avoir parlé des femmes de l’autre côté de la frontière ? Constater la souffrance des unes, qui découle d’une barbarie inédite, n’est pas la négation de la souffrance des autres. En revanche, sélectionner la souffrance, nourrir la comparaison, voire la confrontation, c’est un choix politique. Face à nos courriers, pas ou peu de retours, réactions justifiées par la peur des conséquences ou pire, le soi-disant manque de preuves côté israélien. Finalement, le silence parlait. Durant tout ce temps, il était une réponse. Ces féministes-là préfèrent ne donner qu’un seul point de vue : ce qu’elles désignent être la voix des minorités opprimées et dites racisées.Lorsque sur les réseaux, je commente leurs posts en appelant à des voix de paix, à plus de nuance et de complexité pour tenter de comprendre ce qui se passe et surtout, ne pas attiser de haine envers les juifs ici, je me fais insulter et traiter de “white feminist”, de colonialiste bourgeoise. Moi, la fille d’exilés tunisiens, russes et polonais, rescapés de la shoah, née dans une cité !Il m’apparait clair en fait que l’intersectionnalité, la convergence des luttes, n’incluent pas la minorité juive, du moins les juives qui ne partagent pas cette vision du monde. C’est nous toutes, ou presque*. #metoounlessyouareajew.Entendons-nous bien. Je suis dévastée d’assister impuissante à ce qui se déroule sous nos yeux. La guerre me désespère. Toutes les guerres.Je suis happée chaque matin par un chagrin dévastateur face aux images de Gaza. Il n’y a pas à mes yeux de morts plus graves parmi les enfants.Je pourrais développer mon écœurement sur des lignes mais là n’est pas le propos de mon indignation qui se résume en un constat : trop de féministes ont refusé de dénoncer et de pleurer le féminicide de masse, perpétré par le Hamas en Israël le 7/10/23.Quel est l’objectif ? Une envie de revanche ? Après celle des femmes contre les hommes, c’est désormais les femmes dites racisées contre les “white feminist”, en particulier les “sionistes” ?Atteindre la maternité de la nationIl est aujourd’hui prouvé que les centaines de femmes attaquées ont écopé d’une double peine le 7 octobre. Des bourreaux faits prisonniers ont avoué les formations qu’ils avaient reçues pour torturer femmes et enfants, et les violer vivants puis morts. L’objectif était d’atteindre la maternité de la nation, souiller, traumatiser pour empêcher toute fécondité personnelle et symbolique.Les autorités israéliennes, en présence de journalistes du monde entier ont décrit et montré les atteintes à cette féminité avec des viols en série (jusqu’à 30 fois pour certaines), une femme a été retrouvée écartelée, une autre a été tellement abusée que son pelvis était fracturé, une femme enceinte a été éventrée et son bébé encore relié tué alors qu’elle était vivante, des petites filles ont été violées et vidées de leur sang après mutilation de membres, des femmes ont été abattues en plein viol, leurs bourreaux ont ensuite découpé leur sein pour jouer avec.Et tout cela filmé en direct et posté sur Internet, parfois même en appelant les familles pour qu’elles assistent aux viols et assassinat de leurs enfants.Et tout cela clamé haut et fort dans une jouissance insoutenable des agresseurs et de leurs sympathisants civils de retour chez eux.Je ne comprends pas où peut se situer l’hésitation. Ou plutôt si, malheureusement, Sarah la juive comprend très bien.Pour autant, il me semble que nous, féministes humanistes, avons l’obligation de dénoncer ce terrorisme qui est certes religieux mais tout autant masculiniste. Il suffit de lire le sort réservé aux femmes dans l’islam radical et d’observer ce qui se passe en Iran, en Afghanistan et partout ailleurs où le fanatisme a gagné.La cohérence de nos engagements nous oblige à reconnaître que le Hamas a violé les femmes parce qu’elles étaient femmes, les a humiliées, les a particulièrement faites souffrir pour atteindre les hommes et la Nation, a détruit leurs enfants, a joui de ces tortures, en a ri, a atteint leur intégrité physique par des mutilations effroyables, a filmé ces tortures, les a publiées sur internet et envoyées directement aux familles pour qu’elles assistent, impuissantes à ces atrocités. Au-delà de la mort il y a l’obscénité, le crime d’objectisation, de soumission et le sadisme parce qu’elles étaient femmes et qu’ils étaient leurs enfants, tous utilisés comme arme de guerre.Je me souviens, l’an passé, de nombreuses célébrités se sont élevées pour dénoncer le sort réservé aux femmes en Iran sous la dictature des ayatollahs et ses répressions mortelles. Dans une vidéo aux centaines de milliers de vues, des célébrités se coupaient une mèche de cheveux en soutien à celles qui n’ont pas le droit de montrer les leurs. Les femmes iraniennes sont les 1ères à défendre Israël depuis le 7/10. Elles ont identifié sans hésitation la similitude de menace. Pourquoi est-ce si difficile pour tant de féministes en France ?Pour moi le féminisme n’a qu’une ligne directrice : les femmes pour la paix et la paix pour les femmes.* 125 étant le nombre officiel moyen de féminicides en France. **L’association Mémoire Traumatique et Victimologie. ***nom de # trouvé par Annabelle Show



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Publish date : 2023-11-22 14:00:14

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Energies fossiles : les détails de la feuille de route de la France pour “sortir de sa dépendance”

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Développer massivement l’énergie solaire, l’éolien en mer, le nucléaire, mais aussi “maîtriser la consommation” : le gouvernement présente son projet de stratégie énergétique, destinée à “sortir la France de sa dépendance aux énergies fossiles”. Cette “Stratégie française pour l’énergie et le climat” (SFEC), un document de 102 pages, qui doit être mis en ligne, ce mercredi 22 novembre, pour consultation publique, jusqu’au 15 décembre. Elle sera intégrée dans une loi sur la Production d’énergie attendue début 2024. Ses grands traits étaient connus depuis le discours sur l’énergie prononcé en février 2022 à Belfort par Emmanuel Macron. Deux lois de début 2023 sur “l’accélération” du nucléaire et des énergies renouvelables ont en outre planté le décor.Objectif : “sortir la France de sa dépendance aux énergies fossiles”, explique le gouvernement, la consommation d’énergie finale du pays restant aujourd’hui composée à 37 % de pétrole et 21 % de gaz. Pour le climat et la souveraineté du pays, il faut viser “une économie plus sobre, plus efficace et approvisionnée de manière quasi-intégrale en énergies bas-carbone produites et maîtrisées sur notre sol”.Cette dépendance aux énergies fossiles, “c’est ce qui pèse sur la facture des Français, c’est ce qui l’année dernière a conduit les prix à s’envoler parce que les énergies fossiles sont produites en Russie, au Moyen-Orient, et on n’a pas la maîtrise des prix”, a expliqué la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher sur LCI mercredi. “En produisant de l’énergie chez nous, on crée des emplois, on peut installer des sites industriels et on maîtrise notre facture”, a-t-elle ajouté.Quelles énergies en 2035 ?Demain sera largement électrique. Sur le front nucléaire, “tous les réacteurs seront maintenus en exploitation tant que les exigences de sûreté seront strictement respectées et en recherchant des gains de puissance là où cela est possible”, avec en parallèle le lancement d’un nouveau programme de réacteurs nucléaires (six puis huit EPR2), prône le document.Il faudra aussi “massifier la production de toutes les énergies renouvelables”. A commencer par l’éolien en mer, à hauteur de 18 gigawatts de capacité (GW) en 2035 (soit une trentaine de parcs comme celui au large de Saint-Nazaire, le seul en service aujourd’hui en France).L’énergie solaire photovoltaïque devra doubler son rythme annuel de déploiement, pour atteindre plus de 75 GW en 2035 dans le scénario central (avec possibilité d’ambitions renforcées), ajoute le projet, transmis également à Bruxelles.L’éolien terrestre, que le président souhaitait ralentir, garderait finalement son rythme actuel, et verrait ses capacités doubler, à 40 GW en 2035. Le gouvernement appelle cependant à “une répartition équilibrée” et à investir dans le “repowering”, c’est-à-dire le remplacement d’anciennes éoliennes par de nouvelles plus puissantes.L’électricité seule ne suffira pas, notamment pour les industries ou le chauffage. Les capacités en biogaz (issues des déchets alimentaires, agricoles, etc.) seraient multipliées par 5 d’ici 2030, à 50 TWh. En 2050, il n’y aurait plus que du “gaz bas carbone”. L’Etat veut aussi quadrupler le rythme de déploiement de la géothermie d’ici 2035.Réduire la consommationMais pour parvenir à s’approvisionner avec des énergies locales et bas-carbone, la France devra réduire de 40 à 50 % sa consommation d’énergie en 2050 par rapport à 2021 (-30 % en 2030 par rapport à 2012).La “sobriété va devenir un mantra des 30 années qui viennent”, dit la ministre. Cela passera notamment par la rénovation de l’habitat et le véhicule électrique. “Ce chiffre peut paraître colossal mais la plupart des modes de consommation bas carbone sont intrinsèquement très ‘efficaces'”, insiste-t-on au ministère : une pompe à chaleur bien plus qu’une chaudière au fioul, idem pour une voiture électrique.Une transition pour tous ?”Le sujet est de faire en sorte que l’écologie ne soit plus un produit de luxe”, dit la ministre, évoquant les aides (prime à la casse, bonus) et l’économie en carburant des voitures électriques.Avec le temps, “la transition, ce sera de nouvelles filières industrielles, avec des prix qui vont progressivement converger vers le prix des solutions carbonées”. Cette stratégie sera intégrée à une loi. Elle fera en outre l’objet d’un décret prochain, décrivant ces grandes orientations par énergie par périodes quinquennales. Le ministère se dit “très à l’écoute des acteurs, élus, associations de consommateurs…”, “ouvert” à d’éventuels “ajustements” à l’issue de la consultation, indique le cabinet.



Source link : https://www.lexpress.fr/environnement/energies-fossiles-les-details-de-la-feuille-de-route-de-la-france-pour-sortir-de-sa-dependance-WNXI7DOXOZEDRM2BOLDSYFTKAQ/

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Publish date : 2023-11-22 13:05:48

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“Le système craque de partout” : en Gironde, la protection de l’enfance à bout de souffle

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Rares sont les professions que l’on exerce sept jours sur sept, de jour comme de nuit. “D’ailleurs, la ‘famille d’accueil’ porte bien son nom, puisque je ne pourrais pas accueillir des enfants placés chez moi sans l’adhésion de mon mari et de mes deux propres enfants. Beaucoup de professionnels jettent l’éponge, car leur mission, de plus en plus difficile, atteint trop leurs proches”, explique Isabelle Philippe, qui exerce la fonction d’assistante familiale depuis sept ans, dans sa maison d’Ambarès-et-Lagrave, à 20 kilomètres de Bordeaux. “Une vraie vocation !” lance la jeune femme, qui accueille en ce moment trois enfants âgés de 6 mois à 7 ans. “Aujourd’hui, ceux qui débutent dans le métier sont beaucoup plus livrés à eux-mêmes en raison d’un manque criant d’effectifs”, soupire-t-elle. “Dans le même temps, nos tâches sont de plus en plus difficiles : les violences intrafamiliales ont explosé, le nombre d’enfants placés est en nette augmentation et beaucoup ont besoin d’un suivi médical important”, poursuit son mari, Emmanuel, qui vient de mettre fin à sa carrière de fonctionnaire de police au centre d’appels du 17 du commissariat de Bordeaux, afin de s’engager à son tour comme assistant familial.”Se sentir utile”, voilà le moteur de ce couple au plus près du terrain. Une mission toujours complexe, à entendre la plupart des professionnels et spécialistes du secteur. Presque tous dressent un état des lieux alarmant de la protection de l’enfance, chargée de 370 000 mineurs sur tout le territoire. Les annonces de la Première ministre, Elisabeth Borne, lundi 20 novembre, dans le cadre du plan de lutte contre les violences faites aux mineurs étaient particulièrement attendues. Certaines mesures concernent spécifiquement la protection de l’enfance : un dispositif “scolarité protégée”, “véritable feuille de route entre les acteurs de l’école et ceux de la protection de l’enfance”, qui inclut notamment la nomination de référents et la systématisation d’entretiens pédagogiques à 15 et 17 ans pour les enfants concernés ; la nomination de 10 délégués départementaux à la protection de l’enfance, placés auprès des préfets, déploiement visant à être généralisé ; ou encore un “coup de pouce financier” de 1 500 euros pour les jeunes sortant de l’aide sociale à l’enfance (ASE), automatiquement perçu à la majorité… Autant de pistes jugées décevantes par la plupart des acteurs du secteur. “Je ne suis pas déçu, je suis en colère ! Ces annonces ne répondent absolument pas à la réalité des besoins des enfants concernés”, tance Jean-Luc Gleyze, président (PS) du département de la Gironde, qui bataille sur ce dossier depuis plusieurs années.Car, sur ce territoire, comme ailleurs en France, les services sont saturés. Dans la Gironde, 12 000 enfants bénéficiaient de mesures de protection en 2015, ils sont 15 000 aujourd’hui. Il y a huit ans, 3 500 d’entre eux étaient en situation de placement, ils sont désormais 5 800. La situation est tellement tendue que 200 enfants, dont le placement a pourtant été ordonné par la justice, ne peuvent être extraits du domicile familial malgré les risques de maltraitance encourus. “Le budget que nous consacrons à la protection de l’enfance a augmenté de 65 % en huit ans. Il représente le poste le plus important de la collectivité, soit 310 millions d’euros”, insiste Jean-Luc Gleyze, tout en expliquant être aujourd’hui arrivé à un “point de rupture” et en appeler à la responsabilité de l’Etat, qu’il qualifie de “plus mauvais parent de France”. “Les départements, chargés de l’aide sociale à l’enfance, ne peuvent exercer correctement leurs missions que si les tâches dévolues à l’Etat en parallèle sont réellement assurées, notamment dans le secteur de la santé. Or ce n’est pas le cas”, dénonce-t-il.De plus en plus de jeunes enfants et de bébésSi le département de la Gironde compte 1 193 places en instituts médico-éducatifs, 852 enfants censés y entrer se trouvent aujourd’hui sur liste d’attente. En attendant de rejoindre un établissement adapté à leurs besoins, ces derniers sont confiés à la protection de l’enfance. Idem pour ceux qui devraient mais ne peuvent être pris en charge par les services de la protection judiciaire de la jeunesse. A cela s’ajoute la pénurie de professionnels de la santé, notamment dans le domaine de la pédopsychiatrie, qui fait que les délais de demande de suivi des enfants victimes de maltraitance, parfois atteints de polytraumatismes, s’allongent. “Les enfants dont on parle sont à la croisée de plusieurs services publics : celui de la protection de l’enfance, bien sûr, mais aussi ceux de l’éducation, de la santé et de la justice. Ce sont les premières victimes d’un système qui, hélas, craque de partout”, résume Thierry Herrant, de l’Ufnafaam, une fédération qui regroupe des associations de familles d’accueil.A tous ces facteurs de tensions s’ajoute la question de la prise en charge des mineurs non accompagnés (MNA). Fin septembre, le département du Territoire de Belfort avait pris la décision inédite de suspendre l’accueil de ces enfants étrangers isolés, faute de capacités d’accueil suffisantes. “Ce qui est illégal et va à l’encontre de la Convention internationale des droits de l’enfant, selon laquelle tout mineur en situation difficile doit bénéficier d’une mesure de protection quels que soient sa situation, son parcours ou son origine”, s’insurge Jean-Luc Gleyze, alors que, dans son département, les MNA représentent 10 % des effectifs pris en charge par l’ASE.Autre phénomène souligné par tous les professionnels : foyers et familles d’accueil voient arriver de plus en plus de jeunes enfants et de bébés. Preuve pour certains que la campagne de communication autour du 119, numéro national dédié à la prévention et à la protection des enfants en danger, porte ses fruits. Tout comme le plan gouvernemental consacré aux 1 000 premiers jours de l’enfant. Pour d’autres, c’est surtout le signe d’une précarisation et de difficultés sociales croissantes. Franck Bottin, directeur du Centre départemental de l’enfance et de la famille (CDEF) de la Gironde, affirme que ses services d’hébergement sont aujourd’hui à plus de 120 % de taux d’occupation. “La pouponnière, qui compte 35 places, accueille entre 45 et 49 bébés depuis le mois de février”, confirme le responsable.En 2019, un documentaire de l’émission Pièces à conviction, sur France 3, avait mis au grand jour des faits de violence au sein du foyer d’Eysines, géré par le CDEF, pointant notamment le manque de moyens et de compétences nécessaires pour gérer des jeunes souffrant de troubles psychiatriques. Quelles mesures ont été mises en place depuis ? “Nous avons poursuivi le travail qui avait été entamé avant même la diffusion du documentaire et qui consistait à réduire le nombre d’enfants hébergés par le seul foyer d’Eysines. Plusieurs maisons ont notamment été achetées par le département de façon à mieux les répartir et à diminuer les effectifs dans chaque unité”, répond Franck Bottin, pour qui le problème de “suractivité” persiste et reste problématique.”Un système à bout de souffle”Le 1ᵉʳ septembre dernier, dans une lettre ouverte adressée à Charlotte Caubel, secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance, 24 présidents de département appelaient à la mise en place d’états généraux de la protection de l’enfance et dénonçaient “un système à bout de souffle”. “Je ne crois pas à des états généraux qui réinterrogent tout le monde sur des difficultés qui sont déjà connues, a avancé cette dernière dans une interview accordée au Figaro, le 11 octobre dernier. Mais nous sommes dans un moment politique qui pose la question de l’alliance entre l’Etat et les départements pour permettre d’établir des priorités afin de sortir de cette période de tension.”Au détour de l’entretien, la secrétaire d’Etat s’est dite prête à “envisager” de recentraliser la protection de l’enfance, se disant “attachée à ce que l’ensemble des mineurs soient traités de manière équivalente”. Une très mauvaise idée pour Jean-Luc Gleyze, pour qui “le jacobinisme n’est pas un facteur d’égalité républicaine”. “Et puis tous les départements s’accordent à dire que l’ASE doit rester décentralisée, car c’est de cette manière que nous sommes au plus près des besoins des familles et des enfants”, ajoute-t-il.En 2015, le département de la Gironde comptait 800 familles d’accueil, elles ne sont plus que 620 aujourd’hui. Même situation de pénurie du côté des éducateurs spécialisés : l’année dernière, l’institut régional du travail social, qui forme les futurs professionnels de la Nouvelle-Aquitaine, enregistrait une baisse des inscriptions de 25 à 30 %. Et de plus en plus d’élèves abandonnent leurs études en cours de cursus. “Lorsque j’ai passé le concours, il y a treize ans, la sélection était rude, on devait travailler dur pour rejoindre cette formation. Mais, depuis, le mode d’admission a changé. Tout passe par Parcoursup, et beaucoup de jeunes s’engagent dans cette voie sans vraiment se rendre compte de la réalité du métier”, explique Barbara Trainaud, éducatrice spécialisée, aujourd’hui coordinatrice au CDEF de la Gironde. Comme dans bien d’autres secteurs, la crise du Covid a également entraîné une prise de conscience. “Beaucoup de travailleurs sociaux se sont rendu compte qu’ils ne voulaient plus travailler en horaires décalés et en étant si peu rémunérés. Ils préfèrent changer de secteur professionnel”, constate la jeune femme. Selon elle, impossible d’attirer de nouvelles recrues sans une revalorisation salariale de tous ces travailleurs sociaux indispensables sur le terrain. Et Franck Bottin de renchérir : “On aura beau créer de nouvelles places d’accueil, si personne n’est là pour encadrer les enfants, la situation restera bloquée.”



Source link : https://www.lexpress.fr/societe/education/je-suis-en-colere-dans-la-gironde-les-services-de-protection-de-lenfance-a-bout-de-souffle-USCLK6YGABFZZO7YHWEZI24EL4/

Author : Amandine Hirou

Publish date : 2023-11-22 11:00:00

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Israël – Hamas : otages, prisonniers palestiniens… Qui pourrait être libéré ?

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C’est un accord qui annonce une trêve dans les combats qui durent désormais depuis un mois et demi dans la bande de Gaza. Mercredi 22 novembre, le gouvernement israélien “a approuvé les grandes lignes de la première étape d’un accord selon lequel au moins 50 personnes enlevées – des femmes et des enfants – seront libérées pendant quatre jours au cours desquels il y aura une accalmie dans les combats”, selon un communiqué officiel.L’accord stipule également “qu’il existe une possibilité de libérer 30 otages supplémentaires détenus à Gaza si la trêve venait à se prolonger jusqu’à quatre jours supplémentaires”, selon les informations du Jerusalem Post. Des membres de la Croix-Rouge pourront également rendre visite au reste des otages en captivité, afin de leur fournir une aide médicale.Qui sont les otages concernés par l’accord ?Depuis les attaques du 7 octobre, Israël estime que près de 240 personnes ont été kidnappées par les mouvements terroristes du Hamas et du Jihad islamique, et sont retenues dans la bande de Gaza. Parmi eux, “on s’attend à ce que la première libération comprenne 30 enfants, huit mères et 12 autres femmes, y compris des personnes âgées dont la vie est en danger”, détaille le Jerusalem Post.En effet, “une quarantaine d’enfants et 13 mères sont retenus en otages, mais tous ne feront pas partie du groupe initial dont la libération est prévue”, le Hamas affirmant ne pas connaître l’emplacement de tous les otages, certains étant entre les mains du Jihad islamique. Des citoyens américains font également partie des otages et pourraient être concernés par l’accord, “qui pourrait rentrer en vigueur jeudi”, selon la même source.La Maison-Blanche a indiqué que trois ressortissantes américaines doivent être libérées, deux femmes et un enfant en bas âge, dont les parents sont morts lors des attaques du 7 octobre, indique Reuters. Les responsables étasuniens ont assuré “continuer leurs efforts pour la libération de tous les otages”. Le président américain Joe Biden s’est quant à lui déclaré “extraordinairement satisfait” des négociations.”Le Hamas pourrait libérer unilatéralement les otages qui possèdent la citoyenneté thaïlandaise”, indique encore le Jerusalem Post.La principale association israélienne de familles d’otages dans la bande de Gaza s’est dit mercredi “très heureuse qu’une libération partielle soit en cours”, a-t-elle déclaré dans un communiqué. “Pour l’instant, nous ne savons pas exactement qui sera libéré et quand”, a-t-elle ajouté.Qu’en est-il des otages français ?Il se pourrait que d’autres gouvernements cherchent à négocier la libération de leurs citoyens détenus à Gaza. Huit Français sont notamment portés disparus et pour l’heure la France n’a la certitude que seule une partie d’entre eux a été prise en otage. Il y a au moins une jeune fille dont une preuve de vie avait été fournie via une vidéo ainsi qu’un adolescent.La ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna a indiqué mercredi 22 novembre sur France Inter espérer “qu’il y a des Français” parmi la liste des otages figurant dans l’accord. “Il y aura un ou deux Français”, a assuré quant à lui mercredi matin sur Radio J le député Meyer Habib, dont la circonscription des Français de l’étranger recouvre Israël.Interrogée sur les raisons pour lesquelles elle ne précise pas si des Français vont être libérés, la ministre a répondu : “Par prudence il faut que chacune des parties tienne sa part du contrat, il faut que rien ne vienne entraver le processus”.Des otages difficilement identifiablesAu-delà des tractations en cours, il est difficile de savoir à l’heure actuelle qui est actuellement retenu ou non dans la bande de Gaza. Les preuves de vie étant rares, les données sont mouvantes. La frontière entre otages et disparus est fine et il arrive que des victimes, initialement considérées comme otages, soient finalement identifiées comme décédées dans l’attaque du 7 octobre.Par ailleurs, il n’est pas certain que tous les otages soient encore vivants. Le Hamas a annoncé à plusieurs reprises que certains avaient été tués dans des raids israéliens, sans que ces affirmations ne puissent être vérifiées de manière indépendante. A ce jour, l’armée israélienne a retrouvé les dépouilles de deux otages.Parmi les otages identifiés par les journalistes français de l’AFP figurent au moins 35 mineurs, dont l’une, l’Américaine Natalie Raanan, a été libérée avec sa mère le 20 octobre. Selon les données officielles, hormis Israël, des ressortissants de 26 pays figurent parmi les otages, notamment 26 Thaïlandais, 21 Argentins, 18 Allemands, dix Américains, et sept Russes. Beaucoup sont binationaux.150 prisonniers palestiniens échangésEn contrepartie de leur libération, Israël devra procéder à l’échange de 150 prisonniers palestiniens, des femmes et mineurs détenus dans ses prisons pour “des infractions liées à la sécurité” selon le journal israélien Ha’aretz. “Le ministère de la Justice israélien a publié mercredi la liste des prisonniers palestiniens dont la libération est concernée par les négociations”, indique le quotidien.Elle contient en tout 300 noms, soit deux fois plus que ce qui est requis par l’accord, dans l’objectif “que le Hamas parvienne à localiser un plus grand nombre d’otages et soit disposé à les échanger contre d’autres prisonniers”. Le Jerusalem Post précise encore que parmi les noms publiés figurent “123 mineurs de moins de 18 ans. Cinq d’entre eux ont 14 ans, emprisonnés pour des délits allant du lancement de bombes incendiaires à l’incendie criminel.”Matériel humanitaireLes négociations ont également porté sur l’entrée de camions d’aide humanitaire et de carburant via le terminal égyptien de Rafah, conditionnée au feu vert d’Israël, Gaza étant assiégée, ainsi que dans le reste de la bande y compris le nord. “Le début de cette pause sera annoncé dans les prochaines 24 heures et durera quatre jours, avec possibilité de prolongation”, s’est félicité le ministère des Affaires étrangères de l’émirat du Golfe sur le réseau social X, médiateur dans les négociations aux côtés de l’Egypte et des Etats-Unis.Cette trêve était très attendue du côté des civils et des organisations humanitaires, alors que l’Unicef alertait mardi 21 novembre sur le risque d’une “tragédie” sanitaire à Gaza, où l’eau “manque cruellement” et la pénurie de carburant risque de provoquer “l’effondrement des services d’assainissement” et la prolifération de maladies. Dans le territoire palestinien, plus de 14 000 personnes ont été tuées dans les bombardements israéliens au cours des dernières semaines, dont plus de 5 800 enfants, selon le gouvernement du Hamas, un bilan qu’aucune source indépendante n’est en mesure de vérifier.Le ministre de la sécurité opposé à l’accordMais l’accord n’a pas fait l’unanimité auprès de l’ensemble du gouvernement israélien. Si une grande partie s’est montrée favorable à cette décision, le parti Otzma Yehudit du ministre de la Sécurité intérieure Itamar Ben Gvir, figure de l’extrême droite israélienne, a quant à lui voté contre. Les opposants “ont averti que cela nuirait à la capacité d’Israël à obtenir la libération de tous les otages et compliquerait la campagne militaire israélienne visant à chasser le Hamas de Gaza”, explique le Jerusalem Post.Mais pour le ministre de la Défense Yoav Gallant, cet accord de trêve ne signifie pas la fin de la guerre dans la bande de Gaza, avait-il prévenu mardi soir, disant souhaiter une reprise à “pleine force” des opérations après la trêve afin de “défaire” le Hamas et de “créer les conditions nécessaires pour ramener à la maison d’autres otages”.



Source link : https://www.lexpress.fr/monde/proche-moyen-orient/israel-hamas-otages-prisonniers-palestiniens-qui-pourrait-etre-libere-KPMNXSBE6ZCSPAMU23HH6ZCROQ/

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Publish date : 2023-11-22 12:17:33

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Crypto : Binance en zone de fortes turbulences après le départ de son PDG

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Binance parviendra-t-elle à tourner la page de ses déboires judiciaires ? La plus importante plateforme d’échanges de cryptomonnaies au monde a signé, mardi 21 novembre, un accord avec la justice américaine, alors que celle-ci enquêtait sur la société depuis 2018. Malgré cette signature, la reconnaissance de culpabilité de Binance pour plusieurs infractions et le paiement de deux amendes de 3,4 milliards et 968 millions de dollars, l’équilibre de la société en ressort largement fragilisé.Le PDG et fondateur de Binance, le sino-canadien Changpeng Zhao, a en effet remis sa démission mardi, condition du deal signé avec le Trésor américain. “J’ai fait des erreurs, et je dois en prendre la responsabilité”, a expliqué le surnommé “CZ” sur X (anciennement Twitter), avant d’annoncer la nomination de Richard Teng, ancien directeur des marchés de la société, au poste de PDG. Changpeng Zhao, qui a lui-même plaidé coupable lors de la signature de l’accord, a versé une amende de 50 millions de dollars, selon le New York Times. Il pourrait également être condamné à une peine d’emprisonnement.Blanchiment d’argentLes “erreurs” de CZ et de sa société étaient au cœur des enquêtes de plusieurs agences du Trésor américain, chargées notamment du contrôle des marchés financiers : les services reprochaient ainsi à Binance d’avoir enfreint plusieurs réglementations bancaires américaines, d’avoir failli à son devoir d’enregistrement en tant que société bancaire, et à Changpeng Zhao de n’avoir pas respecté ses obligations en matière de lutte contre le blanchiment d’argent.La plateforme n’aurait pas suffisamment contrôlé l’identité des inscrits, permettant à des organisations criminelles de recourir à ses services et d’effectuer des transactions en ligne. “Binance a fermé les yeux sur ses obligations légales dans le but de faire du profit, déclaré la secrétaire au Trésor Janet Yellen. Ses manquements délibérés ont permis à des terroristes, des cybercriminels et des pédocriminels de faire circuler de l’argent sur sa plateforme”.65 millions de dollars d’échangesBinance, qui affiche 65 millions de dollars d’échanges moyens chaque jour, est un poids lourd dans le milieu des cryptomonnaies. Mais ses mésaventures lui ont déjà porté préjudice : les parts de marché de la société ont diminué depuis début 2023, alors que les accusations contre elle étaient déjà connues, et plus d’une quinzaine de hauts responsables ont démissionné. Cela pourrait aussi fragiliser tout le secteur, d’autant que Binance n’est pas le premier opérateur de cryptomonnaies à avoir maille à partir avec la justice.”Dans les derniers mois, le ministère de la Justice a réussi à poursuivre les dirigeants de deux des plus grandes plateformes d’échange de cryptomonnaies, dans deux procédures distinctes”, s’est félicité le procureur général Merrick B. Garland. Début novembre, l’ancien patron de la plateforme FTX Sam Bankman-Fried, a été condamné reconnu coupable de sept chefs d’accusation, dont fraude et blanchiment, après la faillite de sa société en 2022.



Source link : https://www.lexpress.fr/economie/high-tech/crypto-binance-en-zone-de-fortes-turbulences-apres-le-depart-de-son-pdg-ITJKL6OKBRHTDN4B2MISFT3D7I/

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Publish date : 2023-11-22 11:45:27

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“Je suis en colère” : dans la Gironde, les services de protection de l’enfance à bout de souffle

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Rares sont les professions que l’on exerce sept jours sur sept, de jour comme de nuit. “D’ailleurs, la ‘famille d’accueil’ porte bien son nom, puisque je ne pourrais pas accueillir des enfants placés chez moi sans l’adhésion de mon mari et de mes deux propres enfants. Beaucoup de professionnels jettent l’éponge, car leur mission, de plus en plus difficile, atteint trop leurs proches”, explique Isabelle Philippe, qui exerce la fonction d’assistante familiale depuis sept ans, dans sa maison d’Ambarès-et-Lagrave, à 20 kilomètres de Bordeaux. “Une vraie vocation !” lance la jeune femme, qui accueille en ce moment trois enfants âgés de 6 mois à 7 ans. “Aujourd’hui, ceux qui débutent dans le métier sont beaucoup plus livrés à eux-mêmes en raison d’un manque criant d’effectifs”, soupire-t-elle. “Dans le même temps, nos tâches sont de plus en plus difficiles : les violences intrafamiliales ont explosé, le nombre d’enfants placés est en nette augmentation et beaucoup ont besoin d’un suivi médical important”, poursuit son mari, Emmanuel, qui vient de mettre fin à sa carrière de fonctionnaire de police au centre d’appels du 17 du commissariat de Bordeaux, afin de s’engager à son tour comme assistant familial.”Se sentir utile”, voilà le moteur de ce couple au plus près du terrain. Une mission toujours complexe, à entendre la plupart des professionnels et spécialistes du secteur. Presque tous dressent un état des lieux alarmant de la protection de l’enfance, chargée de 370 000 mineurs sur tout le territoire. Les annonces de la Première ministre, Elisabeth Borne, lundi 20 novembre, dans le cadre du plan de lutte contre les violences faites aux mineurs étaient particulièrement attendues. Certaines mesures concernent spécifiquement la protection de l’enfance : un dispositif “scolarité protégée”, “véritable feuille de route entre les acteurs de l’école et ceux de la protection de l’enfance”, qui inclut notamment la nomination de référents et la systématisation d’entretiens pédagogiques à 15 et 17 ans pour les enfants concernés ; la nomination de 10 délégués départementaux à la protection de l’enfance, placés auprès des préfets, déploiement visant à être généralisé ; ou encore un “coup de pouce financier” de 1 500 euros pour les jeunes sortant de l’aide sociale à l’enfance (ASE), automatiquement perçu à la majorité… Autant de pistes jugées décevantes par la plupart des acteurs du secteur. “Je ne suis pas déçu, je suis en colère ! Ces annonces ne répondent absolument pas à la réalité des besoins des enfants concernés”, tance Jean-Luc Gleyze, président (PS) du département de la Gironde, qui bataille sur ce dossier depuis plusieurs années.Car, sur ce territoire, comme ailleurs en France, les services sont saturés. Dans la Gironde, 12 000 enfants bénéficiaient de mesures de protection en 2015, ils sont 15 000 aujourd’hui. Il y a huit ans, 3 500 d’entre eux étaient en situation de placement, ils sont désormais 5 800. La situation est tellement tendue que 200 enfants, dont le placement a pourtant été ordonné par la justice, ne peuvent être extraits du domicile familial malgré les risques de maltraitance encourus. “Le budget que nous consacrons à la protection de l’enfance a augmenté de 65 % en huit ans. Il représente le poste le plus important de la collectivité, soit 310 millions d’euros”, insiste Jean-Luc Gleyze, tout en expliquant être aujourd’hui arrivé à un “point de rupture” et en appeler à la responsabilité de l’Etat, qu’il qualifie de “plus mauvais parent de France”. “Les départements, chargés de l’aide sociale à l’enfance, ne peuvent exercer correctement leurs missions que si les tâches dévolues à l’Etat en parallèle sont réellement assurées, notamment dans le secteur de la santé. Or ce n’est pas le cas”, dénonce-t-il.De plus en plus de jeunes enfants et de bébésSi le département de la Gironde compte 1 193 places en instituts médico-éducatifs, 852 enfants censés y entrer se trouvent aujourd’hui sur liste d’attente. En attendant de rejoindre un établissement adapté à leurs besoins, ces derniers sont confiés à la protection de l’enfance. Idem pour ceux qui devraient mais ne peuvent être pris en charge par les services de la protection judiciaire de la jeunesse. A cela s’ajoute la pénurie de professionnels de la santé, notamment dans le domaine de la pédopsychiatrie, qui fait que les délais de demande de suivi des enfants victimes de maltraitance, parfois atteints de polytraumatismes, s’allongent. “Les enfants dont on parle sont à la croisée de plusieurs services publics : celui de la protection de l’enfance, bien sûr, mais aussi ceux de l’éducation, de la santé et de la justice. Ce sont les premières victimes d’un système qui, hélas, craque de partout”, résume Thierry Herrant, de l’Ufnafaam, une fédération qui regroupe des associations de familles d’accueil.A tous ces facteurs de tensions s’ajoute la question de la prise en charge des mineurs non accompagnés (MNA). Fin septembre, le département du Territoire de Belfort avait pris la décision inédite de suspendre l’accueil de ces enfants étrangers isolés, faute de capacités d’accueil suffisantes. “Ce qui est illégal et va à l’encontre de la Convention internationale des droits de l’enfant, selon laquelle tout mineur en situation difficile doit bénéficier d’une mesure de protection quels que soient sa situation, son parcours ou son origine”, s’insurge Jean-Luc Gleyze, alors que, dans son département, les MNA représentent 10 % des effectifs pris en charge par l’ASE.Autre phénomène souligné par tous les professionnels : foyers et familles d’accueil voient arriver de plus en plus de jeunes enfants et de bébés. Preuve pour certains que la campagne de communication autour du 119, numéro national dédié à la prévention et à la protection des enfants en danger, porte ses fruits. Tout comme le plan gouvernemental consacré aux 1 000 premiers jours de l’enfant. Pour d’autres, c’est surtout le signe d’une précarisation et de difficultés sociales croissantes. Franck Bottin, directeur du Centre départemental de l’enfance et de la famille (CDEF) de la Gironde, affirme que ses services d’hébergement sont aujourd’hui à plus de 120 % de taux d’occupation. “La pouponnière, qui compte 35 places, accueille entre 45 et 49 bébés depuis le mois de février”, confirme le responsable.En 2019, un documentaire de l’émission Pièces à conviction, sur France 3, avait mis au grand jour des faits de violence au sein du foyer d’Eysines, géré par le CDEF, pointant notamment le manque de moyens et de compétences nécessaires pour gérer des jeunes souffrant de troubles psychiatriques. Quelles mesures ont été mises en place depuis ? “Nous avons poursuivi le travail qui avait été entamé avant même la diffusion du documentaire et qui consistait à réduire le nombre d’enfants hébergés par le seul foyer d’Eysines. Plusieurs maisons ont notamment été achetées par le département de façon à mieux les répartir et à diminuer les effectifs dans chaque unité”, répond Franck Bottin, pour qui le problème de “suractivité” persiste et reste problématique.”Un système à bout de souffle”Le 1ᵉʳ septembre dernier, dans une lettre ouverte adressée à Charlotte Caubel, secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance, 24 présidents de département appelaient à la mise en place d’états généraux de la protection de l’enfance et dénonçaient “un système à bout de souffle”. “Je ne crois pas à des états généraux qui réinterrogent tout le monde sur des difficultés qui sont déjà connues, a avancé cette dernière dans une interview accordée au Figaro, le 11 octobre dernier. Mais nous sommes dans un moment politique qui pose la question de l’alliance entre l’Etat et les départements pour permettre d’établir des priorités afin de sortir de cette période de tension.”Au détour de l’entretien, la secrétaire d’Etat s’est dite prête à “envisager” de recentraliser la protection de l’enfance, se disant “attachée à ce que l’ensemble des mineurs soient traités de manière équivalente”. Une très mauvaise idée pour Jean-Luc Gleyze, pour qui “le jacobinisme n’est pas un facteur d’égalité républicaine”. “Et puis tous les départements s’accordent à dire que l’ASE doit rester décentralisée, car c’est de cette manière que nous sommes au plus près des besoins des familles et des enfants”, ajoute-t-il.En 2015, le département de la Gironde comptait 800 familles d’accueil, elles ne sont plus que 620 aujourd’hui. Même situation de pénurie du côté des éducateurs spécialisés : l’année dernière, l’institut régional du travail social, qui forme les futurs professionnels de la Nouvelle-Aquitaine, enregistrait une baisse des inscriptions de 25 à 30 %. Et de plus en plus d’élèves abandonnent leurs études en cours de cursus. “Lorsque j’ai passé le concours, il y a treize ans, la sélection était rude, on devait travailler dur pour rejoindre cette formation. Mais, depuis, le mode d’admission a changé. Tout passe par Parcoursup, et beaucoup de jeunes s’engagent dans cette voie sans vraiment se rendre compte de la réalité du métier”, explique Barbara Trainaud, éducatrice spécialisée, aujourd’hui coordinatrice au CDEF de la Gironde. Comme dans bien d’autres secteurs, la crise du Covid a également entraîné une prise de conscience. “Beaucoup de travailleurs sociaux se sont rendu compte qu’ils ne voulaient plus travailler en horaires décalés et en étant si peu rémunérés. Ils préfèrent changer de secteur professionnel”, constate la jeune femme. Selon elle, impossible d’attirer de nouvelles recrues sans une revalorisation salariale de tous ces travailleurs sociaux indispensables sur le terrain. Et Franck Bottin de renchérir : “On aura beau créer de nouvelles places d’accueil, si personne n’est là pour encadrer les enfants, la situation restera bloquée.”



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Author : Amandine Hirou

Publish date : 2023-11-22 11:00:00

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Satellite espion nord-coréen : tout comprendre à la bataille qui se joue dans l’espace

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C’est le début d’une course à l’espace dans la péninsule coréenne. La Corée du Nord a affirmé, mercredi 22 novembre, avoir mis en orbite un satellite espion, tandis que sa voisine du Sud devrait lancer le sien fin novembre.La Chine a appelé mercredi au “calme” et “à la retenue” après le lancement par la Corée du Nord de ce qu’elle présente comme un satellite militaire, un tir condamné par l’ONU, la Corée du Sud, les Etats-Unis et le Japon. L’Express vous explique tout sur cette bataille.Pourquoi Pyongyang veut ce satellite ?Pyongyang cherche à surveiller des zones stratégiques, dont la Corée du Sud et l’île de Guam dans le Pacifique abritant des bases militaires américaines, selon des experts. La Corée du Nord a tenté pour la première fois de lancer un satellite en 1998, sans succès. En 2021, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a fait du développement d’un satellite espion l’une des priorités du régime. Surveiller en temps réel ces zones permettrait à Pyongyang d’améliorer ses “capacités de frappe préventive”, souligne Lim Eul-chul, professeur associé à l’Institut d’études de l’Extrême-Orient de l’université Kyungnam.Washington et Séoul soupçonnent pour leur part Pyongyang de développer un nouveau missile balistique intercontinental, qui comporte des technologies similaires à celle d’un lanceur de satellites.Le lancement a-t-il fonctionné ?Le satellite nord-coréen semble être entré en orbite, comme l’ont annoncé les médias d’Etat nord-coréens, a indiqué mercredi l’armée sud-coréenne, tout en précisant qu’il était trop tôt pour dire s’il fonctionne réellement. La mise en orbite ne signifie pas forcément que l’engin sera en mesure de “remplir ses fonctions de reconnaissance”, selon Leif-Eric Easley, professeur à l’université Ewha de Séoul.Ce lancement intervient alors que le président russe Vladimir Poutine a suggéré en septembre, après une rencontre avec Kim Jong-un, que son pays pourrait aider Pyongyang à construire des satellites. Depuis sa première tentative de lancement d’un satellite militaire espion, fin mai, qui s’était soldée par un échec, Pyongyang s’est nettement amélioré, estime pour sa part Cha Du-hyeogn, analyste à l’Asan Institute for Policy Studies. Des progrès qui peuvent se traduire par des gains militaires, donnant la capacité au Nord de “charger des têtes nucléaires”, ajoute-t-il.La Russie a-t-elle aidé ?La Corée du Sud a prévenu que Pyongyang fournissait des armes à Moscou en échange de technologies spatiales russes visant à mettre en orbite un satellite d’espionnage militaire. Etant donné le peu temps écoulé entre la rencontre Kim-Poutine et le lancement de mercredi, les analystes estiment que Moscou n’a pu aider Pyongyang qu’au niveau du “logiciel”.”S’il y avait eu une erreur grave à corriger, comme un changement de matériel ou de conception, un lancement au mois de novembre aurait été physiquement impossible”, juge Chang Young-keun, professeur à l’université aérospatiale de Corée.Où en est la Corée du Sud ?Séoul compte pour l’instant sur Washington pour l’aider à surveiller les activités de la Corée du Nord. Mais la Corée du Sud a récemment dévoilé son projet de mettre également en orbite son propre satellite espion, dont le lancement est prévu le 30 novembre, à bord d’une fusée Falcon 9 de SpaceX.Si le satellite est placé en orbite, “Séoul sera en mesure d’obtenir de manière indépendante des renseignements militaires sur la Corée du Nord, obtenus auparavant des États-Unis et du Japon”, explique à l’AFP Ahn Chan-il, un transfuge devenu chercheur, qui dirige désormais l’Institut mondial d’études sur la Corée du Nord.Deux puissances spatiales ?En 2022, la Corée du Sud a lancé sa première sonde lunaire, Danuri, à bord d’une fusée Falcon 9 de SpaceX. La même année, elle est également devenue le septième pays du monde à avoir lancé avec succès une charge utile d’une tonne sur ses propres fusées.Le lancement du premier satellite militaire sud-coréen, le 30 novembre, fait partie de l’ambitieux “Projet 425” de Séoul, doté d’un budget d’un milliard de dollars, qui vise à déployer en orbite cinq satellites militaires à haute résolution d’ici à 2025.Dans cette course aux capacités militaires spatiales, Pyongyang s’est également engagé à lancer d’autres satellites “dans un court laps de temps” afin d’intensifier sa surveillance de la Corée du Sud, ont rapporté des médias d’Etat.



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Publish date : 2023-11-22 10:36:33

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Réindustrialisation : Emmanuel Macron et le syndrome de l’effet waouh

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En marketing, on appelle cela “l’effet waouh”, ce moment magique où l’annonce d’une campagne de pub ou la sortie d’un nouveau produit provoque ce petit frémissement, ce sentiment enivrant proche de la sidération. En politique aussi, l’effet waouh est recherché. Depuis plusieurs jours, l’Elysée fait monter la pression, distillant au compte-goutte les informations. Ce jeudi 23 novembre, à Chartres, lors d’un déplacement sur le thème de la réindustrialisation, Emmanuel Macron devrait annoncer le plus gros investissement industriel dans le secteur de la santé de ces cinq dernières années, celui du laboratoire danois Novo Nordisk. Un chiffre à plusieurs centaines de millions d’euros et qui pourrait même tutoyer le milliard… Waouh donc ! Déjà, en janvier dernier, ce spécialiste des traitements contre le diabète avait investi 130 millions d’euros dans son usine historique d’Eure-et-Loir pour tripler sa capacité de fabrication de stylos injecteurs d’insuline. Aujourd’hui, il s’agirait de créer de nouvelles lignes de production dédiées à de nouvelles aires thérapeutiques, et pourquoi pas au fameux Wegovy, un coupe-faim dérivé d’un médicament contre le diabète, qui connaît un succès mondial fulgurant.Alors que la France a fait de la santé, aux côtés des batteries électriques, des semi-conducteurs ou de l’hydrogène, l’un des secteurs clés du renouveau de sa politique industrielle, cette annonce claque. Avec les giga-usines de ProLogium à Dunkerque (5,2 milliards d’euros d’investissement), de STMicroelectronics à Crolles (7,5 milliards d’euros), celles d’Eastman ou encore de Verkor, c’est l’image d’une France attractive et conquérante qui se dessine. Une France qui se réconcilie enfin avec ses usines.Voilà pour la belle histoire. La vérité est – un peu – plus aride.D’abord parce que la compétition européenne pour attirer ces projets gigantesques est redoutable. C’est finalement en Allemagne qu’un autre laboratoire pharmaceutique, l’américain Lilly, concurrent de Novo Nordisk, a annoncé, il y a quelques jours, un investissement de 2,3 milliards d’euros. Et c’est la Hongrie qui devrait accueillir la méga-usine de voitures électriques du constructeur chinois BYD, un projet sur lequel salivait le gouvernement français et qui promet d’être aussi important que celui de Tesla à Berlin.La course aux subventionsDans cette bataille européenne, le montant des subventions publiques fait souvent la différence. Pour attirer le taïwanais ProLogium, l’Etat français et les collectivités locales auront promis quelque 1,5 milliard de subventions. Et lorsque Berlin a décroché en juin le projet d’Intel à 30 milliards d’euros dans les semi-conducteurs, le gouvernement allemand a mis sur la table près de 10 milliards de cadeaux…Ensuite, parce que derrière les annonces très médiatisées de ces méga-usines, la réalité de la réindustrialisation de la France est aussi plus contrastée. Selon les dernières données du cabinet Trendeo, les ouvertures d’usines sont certes plus importantes que les fermetures depuis deux ans, mais le solde reste lilliputien. Pire, les recours très nombreux de riverains ou d’associations écologistes poussent encore certains patrons à jeter l’éponge. Ainsi, le groupe Le Duff a renoncé au printemps dernier à implanter en Bretagne sa nouvelle usine Bridor : les croissants de ce géant français de l’agroalimentaire seront cuits au Portugal. Récemment, dans l’Aisne, le projet du danois Rockwool de construire une usine de fabrication de laine de roche a déclenché la colère des habitants. Et tant pis si ce matériau est très utile pour isoler les bâtiments… Comme quoi, la réindustrialisation doit encore se frayer un chemin dans les esprits.



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Author : Béatrice Mathieu

Publish date : 2023-11-22 10:00:00

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