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L’Express

“Beaucoup de Français juifs ont peur au point de se cacher”: la Une de L’Express à La Loupe

"Beaucoup de Français juifs ont peur au point de se cacher": la Une de L’Express à La Loupe




Cette semaine, Anne Rosencher, directrice déléguée de la rédaction de L’Express et Céline Delbecque, journaliste au service Société, racontent la flambée soudaine de l’antisémitisme en France.RETROUVEZ TOUS LES EPISODES DE LA LOUPEEcoutez cet épisode et abonnez-vous à La Loupe sur Apple Podcasts, Spotify, Deezer, Google Podcasts, Podcast Addict et Amazon Music.Inscrivez-vous à notre newsletter.L’équipe : Charlotte Baris (présentation), Mathias Penguilly (écriture), Léa Bertrand (montage) et Jules Krot (réalisation).Crédits : Le ParisienMusique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio TorrentCrédits image : Iris LegendreLogo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin ChazalComment écouter un podcast ? Suivez le guide.Charlotte Baris : Tout le monde politique s’était réuni. Tous ou presque. Massé derrière une large banderole siglée “pour la République, contre l’antisémitisme”, il y avait Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, les présidents des deux chambres, à l’initiative du rassemblement. Elisabeth Borne, la Première ministre, deux anciens présidents, Nicolas Sarkozy et François Hollande. Et des représentants des différents cultes monothéistes en France.Et puis tout au fond du cortège de 100 000 personnes environ, des membres du Rassemblement national, venus en nombre. Ces derniers jours leur présence a été longuement commentée. De même que l’absence de nombreux parlementaires insoumis, et celle du président de la République, “présent par la pensée”, d’après une lettre aux Français diffusée le matin même.Mais les querelles politiques ne doivent pas éclipser le fléau à l’origine de la marche du 12 novembre : la flambée des actes antisémites en France. Depuis l’attaque du Hamas et les représailles d’Israël il y a un peu plus d’un mois, on dénombre plus de 1 500 actes antisémites dans notre pays. C’est plus que sur l’entièreté de l’année 2022.Cette semaine, à travers des reportages et des interviews, L’Express vous fait réfléchir sur cette explosion de l’antisémitisme en France.Pour aller plus loinAntisémitisme : les Français juifs contraints de changer leurs habitudesAntisémitisme : la réponse de Darmanin à l’imam Abdelali MamounActes antisémites : ce que les enquêtes révèlent du climat en France



Source link : https://www.lexpress.fr/podcasts/laloupe/beaucoup-de-francais-juifs-ont-peur-au-point-de-se-cacher-la-une-de-lexpress-a-la-loupe-LH6JKVEIN5DWPADJZGOPEQ24TU/

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Publish date : 2023-11-20 04:42:45

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Guerre en Ukraine : Donald Trump réélu, le pari de Vladimir Poutine

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Arrêter la guerre en Ukraine “est très facile”, selon Donald Trump. A l’occasion du premier anniversaire du conflit, en mars, il a expliqué sans rire qu’il y mettrait fin “en vingt-quatre heures”. Sur la chaîne NBC, le président Volodymyr Zelensky lui a répondu le 5 novembre : “S’il veut bien venir ici, j’aurais seulement besoin de… vingt-quatre minutes, pas plus, pour lui expliquer qu’il ne peut pas régler ce conflit aussi vite ; qu’il ne peut pas ramener la paix à cause de Poutine.” A un an de la présidentielle américaine, la perspective du retour de Donald Trump inquiète Kiev, affaiblie par une contre-offensive infructueuse et près de deux années de guerre.Car si “Trump le fanfaron” proclame qu’il sera l’homme capable d’éviter la troisième guerre mondiale, il n’a pas détaillé sa stratégie pour la résolution du conflit. “Je dirai certaines choses à Poutine, puis certaines choses à Zelensky, et les deux seront réconciliés”, a-t-il déclaré dans une interview en septembre. “Je ferai un deal équitable pour tout le monde.” Et ce n’est pas le seul motif d’inquiétude des Ukrainiens : déjà, en février 2022, l’ex-président avait aussi estimé que la décision du chef de Kremlin de déclarer l’indépendance de deux républiques séparatistes ukrainiennes, dans le Donbass, confinait au “génie”.Si le tropisme de Trump pour Poutine et Moscou est bien connu, l’élite ukrainienne refuse de céder au pessimisme. “On peut lui parler et il écoutera”, se rassure l’ancien ministre des Affaires étrangères ukrainien Pavlo Klimkine, en adepte de la méthode Coué. Pour convaincre le businessman Trump, Kiev pourrait user d’arguments mercantiles. “Si on lui démontre que la guerre l’Ukraine est bénéfique à l’industrie américaine de la défense, alors il pourrait changer d’avis”, espère Oleksandr Kraïev, spécialiste des relations américano-ukrainiennes au think tank Ukrainian Prism.”La peur est mauvaise conseillère”Il faudra aussi convaincre les nombreux élus républicains – et l’opinion – opposés à l’aide à l’Ukraine de changer d’avis. C’est ce que Volodymyr Zelensky a tenté de faire à Washington en septembre. Sans succès : le mois dernier, le Congrès américain a coupé 6 milliards de dollars d’aide militaire pour éviter le shutdown, poussés par des sondages de moins en moins favorable à Kiev. En juin dernier, 65 % des Américains estimaient que Washington devait fournir des armes à l’Ukraine. Aujourd’hui, la proportion est tombée à 41 %.Au-delà de l’Ukraine, les pays de l’UE sont également préoccupés. La possibilité que Washington – premier soutien militaire de Kiev, avec 42 milliards d’euros promis entre janvier 2022 et juillet 2023 – se détourne du conflit est réelle. “Voilà pourquoi les chancelleries européennes prévoient de multiplier les contacts avec les membres du parti républicain au Congrès, remarque Alexandra de Hoop Scheffer, spécialiste de la géopolitique américaine au German Marshall Fund, à Paris. Le Congrès est d’ailleurs en train de mettre en place des barrières législatives visant à empêcher Trump de prendre des décisions intempestives. Lors de son premier mandat, il avait réellement envisagé le retrait des Etats-Unis de l’Otan ; il pourrait en faire autant pour ce qui concerne l’aide à l’Ukraine.” Il est donc grand temps de trouver des sources de financement alternatives, estime l’ex-ministre Pavlo Klimkine : “On ne peut pas tout miser sur une seule personne, même si cette personne est le président des Etats-Unis.” Surtout si ce président s’appelle Donald Trump.Début novembre, lors d’une intervention en visioconférence à la 16e World Policy Conference, organisée à Abu Dhabi par l’Institut français des relations internationales, l’actuel ministre des Affaires étrangères ukrainien Dmytro Kuleba a tenté de trouver des mots rassurants : “Le prochain paquet de 3 milliards de dollars d’aide humanitaire et militaire arrivera bientôt. Ce qui m’inquiète dans l’immédiat n’est pas la présidentielle américaine mais la santé de mes enfants, de mes proches, de mes compatriotes, a déclaré Kuleba. En pleine guerre, la peur n’est pas bonne conseillère. Ce qui compte dans l’immédiat, c’est l’appui du Congrès américain pour le paquet d’aide 2024. Le scrutin américain est encore loin.” Mais il se rapproche à grands pas.



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Publish date : 2023-11-20 04:45:45

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Retraites : et si vous optiez pour le viager ?

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Démodé ? Le viager n’a certes pas l’attrait de la nouveauté, mais il constitue toujours une solution avantageuse pour préparer sa retraite. Que l’on soit acheteur ou vendeur, à chacun sa stratégie.Vendre sa maison contre des revenus à vieVendre sa résidence principale ou secondaire en viager permet de compléter sa pension, une fois à la retraite, en l’absence d’autres solutions. Avantage : le vendeur ne change rien à son mode de vie puisqu’il continue à occuper les lieux. Mais attention, il s’agit bien d’une vente du point de vue juridique : la maison ou l’appartement sort donc de son patrimoine et ne reviendra pas à ses héritiers à son décès. “Vendre en viager permet de rendre liquide l’argent immobilisé dans la pierre tout en restant chez soi”, résume Sophie Richard, la fondatrice du réseau Viagimmo.Le vendeur perçoit un capital lors de la signature, appelé le bouquet, puis une rente à vie. Celle-ci dépend de l’âge du ou des vendeurs dans le cadre d’une opération “sur deux têtes”, s’éteignant au second décès, mais aussi du montant du bouquet : plus il est élevé, plus la rente est faible. “Elle peut permettre, si nécessaire, de financer une aide à domicile ou une maison de retraite dans quelques années”, note Hélène Leraitre, gérante de France Viager. Certains profitent de l’opération pour réaliser une donation de tout ou partie du bouquet à leurs enfants.Acheter un bien à prix décotéIl s’agit cette fois de réaliser un investissement immobilier à moindre coût, dans le but, à terme, de se constituer un capital. “La valeur d’acquisition du bien tient compte d’une décote puisqu’il est vendu occupé. Cette dernière est de l’ordre de 43 % si le vendeur est un homme de 75 ans, de 49 % pour une femme du même âge car son espérance de vie est supérieure”, indique Sophie Richard. Vous réglerez une partie de cette somme immédiatement, le solde étant versé via une rente viagère.Pour réaliser ce type d’acquisition, il faut donc disposer des revenus suffisants pour financer un paiement mensuel de quelques centaines d’euros pendant des années, jusqu’au décès du vendeur. Exemple avec un appartement de 4 pièces à Lyon cédé par une femme de 79 ans : sa valeur de marché s’élève à 350 000 euros, mais il est cédé 197 750 euros, à payer avec un bouquet de 90 000 euros et une rente mensuelle de 732 euros.Une fois le vendeur décédé, la rente s’éteint. L’investisseur peut alors revendre le bien avec une plus-value substantielle, puisqu’il n’est plus occupé, et placer la somme sur un contrat d’assurance-vie dans lequel il pourra puiser au fil de ses besoins. Rien n’empêche aussi de le proposer à la location afin de compléter ses revenus. Difficile toutefois de savoir quand ce moment arrivera et de le faire parfaitement coïncider avec votre date de départ à la retraite !Investir dans un fonds spécialiséIl est aussi possible d’investir dans des sociétés civiles immobilières (SCI) spécialisées proposées sous la forme d’unités de compte dans certains contrats d’assurance-vie, comme ViaGénérations (géré par Turgot AM) ou Silver Avenir (Arkéa REIM). Ces deux supports suivent le même modèle : leurs gérants achètent des biens immobiliers en viager sans rente (pour éviter l’aléa financier), avec une décote comprise entre 30 % et 40 %.Au décès du vendeur, la SCI peut ensuite revendre le bien ou le louer pour en tirer des revenus. Ces supports vous permettent de diversifier votre investissement sur plusieurs biens et de profiter du cadre fiscal avantageux de l’assurance-vie. Les résultats ont été au rendez-vous les années passées : d’après Quantalys, la première affiche une performance de 15,6 % sur trois ans et la seconde de 26,3 %.



Source link : https://www.lexpress.fr/argent/placements/retraites-et-si-vous-optiez-pour-le-viager-CSCNCTSH4JAIPNN57VJWA232OA/

Author : Agnès Lambert

Publish date : 2023-11-20 04:52:57

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Montée du climatoscepticisme en Europe : la dégringolade de Greta Thunberg n’y est pour rien

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“Persona non Greta”, “Chute d’une icône du climat” : la presse allemande étrille l’activiste Greta Thunberg après ses propos et actions ambigus concernant la guerre entre Israël et le Hamas. Réagissant à la soupe décoloniale teintée de wokisme qu’elle servait, le 12 novembre dernier, à Amsterdam, au cours d’une manifestation sur le climat – “En tant que mouvement pour la justice climatique, nous devons écouter les voix de ceux qui sont opprimés et de ceux qui luttent pour la liberté et la justice” –, un homme est monté sur scène pour lui rappeler qu’il venait parler d’écologie et non des opinions politiques de Greta Thunberg.La dégringolade de l’icône suédoise signe-t-elle la montée du climatoscepticisme et du climatorelativisme en Europe, jusqu’alors relativement épargnée par rapport aux Etats-Unis ? Etudes et analyses se multiplient en effet pour pointer la “fatigue climatique” : entre angoisse, découragement, aquoibonisme et agacement, les opinions publiques seraient lassées de ce sujet omniprésent dans les médias. Un passionnant article du dernier numéro de la revue Green, sous la plume de Jean-Yves Dormagen, tente d’ailleurs une analyse croisée des sensibilités politico-idéologiques à l’aune de ce qu’il décrit comme un “nouveau clivage écologique”.Ce constat de fatigue climatique étonne cependant : si l’on s’en tient aux seuls Français, la préservation de l’environnement n’est-elle pas leur deuxième préoccupation, comme le montre une enquête de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) et du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc), publiée en juillet dernier ? Résultat qui n’était pas intuitif dans un contexte économique et international préoccupant.Tentons dès lors une hypothèse complémentaire : et si le problème venait non pas de ceux qui subissent les politiques climatiques – nous –, mais de ceux qui les inspirent et les mettent en œuvre ? Si, en fait de fatigue climatique, la seule et vraie fatigue était celle que suscitent les “climato-opportunistes”, qui, sous couvert de lutte pour le climat, recyclent de vieilles lunes anticapitalistes, décroissancistes et malthusiennes ? Quand la cheffe des Ecologistes-EELV, Marine Tondelier, prend position contre la construction d’une usine de fabrication de laine de roche, matériau isolant nécessaire à la rénovation énergétique, on ne comprend plus. Ou plutôt, derrière sa dénonciation d’”un projet industriel complètement anachronique” parce qu’il consomme de l’électricité et de l’eau, chacun comprend que c’est autre chose qui se joue. “L’écologie sans la lutte des classes, c’est du jardinage”, s’écrie un soutien de l’égérie suédoise sur X. Même constat sur l’opposition des écologistes et de leurs alliés d’extrême gauche à la construction du tunnel ferroviaire Lyon-Turin, qui va permettre de supprimer des tonnes d’émissions de CO₂ issues du trafic routier. La contradiction est flagrante… et lassante pour une opinion publique qui apprécierait que ceux qui s’autoproclament progressistes tombent le masque pour se montrer tels qu’en eux-mêmes : profondément conservateurs.L’économie de la subventionCaricaturales chez les écologistes, les incohérences agacent tout autant quand elles sont le fait du reste de la classe politique. La liste est longue. Dénoncer l’artificialisation des sols en matière d’habitat tout en promouvant les sources d’énergie les plus consommatrices de foncier. Promouvoir la voiture électrique, les pompes à chaleur et la réindustrialisation sans remettre en question – et même en l’augmentant ! – le coût du mégawattheure en sortie de centrale nucléaire. Stigmatiser la maison individuelle en périphérie des villes tout en menant une politique du logement qui détruit l’offre sur le marché du neuf et rend inaccessibles les centres-villes. Défendre la souveraineté alimentaire tout en poursuivant les politiques qui l’ont affaiblie, en laissant le champ libre à Bruxelles pour réduire les surfaces cultivées et la production agricole. N’en jetez plus…La méthode choisie ulcère, qui fleure bon le paternalisme : “Ne faites pas ça ! Nous allons vous protéger.” L’économie de la subvention supplante celle de l’innovation, la société de confiance devient une société de confrontation – territoriale, générationnelle, politique – et d’infantilisation. Sauf qu’à force d’être traités comme des enfants les citoyens européens commencent à réagir comme tels dans les urnes. Enfants gâtés ? Peut-être. Mais surtout terribles. “How dare they ?” doit songer Greta.



Source link : https://www.lexpress.fr/environnement/montee-du-climatoscepticisme-en-europe-la-degringolade-de-greta-thunberg-ny-est-pour-rien-AMWEHHPNLBAAJC5FLLQU7RUUHQ/

Author : Cécile Maisonneuve

Publish date : 2023-11-19 08:00:00

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Donald Trump : sa nouvelle garde rapprochée pour l’emporter en 2024

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Donald Trump continue à lancer attaques, injures et déclarations à l’emporte-pièce. Mais sa campagne, cette année, paraît moins chaotique que les précédentes. Il n’y a, jusqu’ici, pas eu de fuites constantes dans les médias, de batailles sanglantes entre les consultants, de limogeages fracassants. En 2016 et 2020, ses principaux conseillers étaient ses enfants et leurs conjoints. Cette fois, Ivanka, sa fille, et son mari Jared ont pris leurs distances. “J’aimerai et je soutiendrai toujours mon père, mais dorénavant je ferai cela en dehors de l’arène politique”, a déclaré Ivanka. Exit aussi les personnages sulfureux et incendiaires comme son avocat personnel Rudy Giuliani ou Steve Bannon, l’un de ses stratèges, qui n’avaient aucune expérience électorale et cherchaient surtout à se faire mousser.Donald Trump les a remplacés par des professionnels de la politique. L’ex-président est “plus aguerri et s’est entouré d’une équipe très intelligente, pointue, qui mène une campagne efficace et disciplinée”, estime Brian Seitchik, un consultant républicain en charge des opérations de Trump en Arizona en 2016. Il faut dire qu’il n’est guère difficile de faire mieux que les responsables précédents. En 2016, Corey Lewandowski avait été accusé d’avoir agrippé brutalement une journaliste pour l’empêcher de poser une question. En 2020, Brad Parscale a été arrêté par la police et interné en asile psychiatrique après avoir menacé de se suicider.”Le monde de Trump est dynamique, volatil, innovant”La tâche de directeur de campagne – sans le titre – a été confiée à un duo chevronné. D’abord, Susie Wiles. Cette consultante très connue de Floride a travaillé à faire élire des dizaines de candidats, dont Donald Trump en 2016 et 2020, qu’elle a aidé à remporter cet Etat-clé. Apparemment impressionné par son talent, il l’a embauché comme conseillère. Cette petite dame de 66 ans sait gérer les gros ego, sans doute grâce à l’expérience de son père, un ex-joueur de football américain devenu célèbre commentateur sportif. Elle-même fuit les projecteurs et ne parle jamais à la presse. Jusqu’ici, elle a su naviguer parmi les factions sans s’attirer trop d’ennemis. Un quasi-exploit. “Le monde de Trump est dynamique, volatil, innovant et constamment mouvant et Susie est son roc”, a déclaré sur CNN Matt Gaetz, un représentant de Floride qui la connaît bien.Son binôme, Chris LaCivita, un ex-marine, a lui aussi participé au cours de sa longue carrière à une multitude de campagnes électorales. Il s’est fait connaître par une attaque vicieuse contre John Kerry destinée à discréditer le prétendant démocrate à la présidence en 2004. Il avait alors commandé une série de spots publicitaires où d’anciens militaires accusaient Kerry d’avoir exagéré ses faits de guerre et de ne pas mériter ses nombreuses décorations. Des attaques fausses, mais qui ont nui au candidat. En 2020, Chris LaCivita a rejoint le comité de réélection de Donald Trump. Il n’est pas le seul. On compte dans l’entourage beaucoup d’anciens de la Maison-Blanche ou des campagnes précédentes comme Jason Miller, conseiller de longue date, Dan Scavino, ex-secrétaire général adjoint…Les conseillers de Trump sont sur un siège éjectableL’équipe s’est concentrée sur la mise en place d’une infrastructure de terrain dans les Etats-clés des primaires, comme l’Iowa, afin de mobiliser les électeurs. Elle a aussi courtisé en coulisses les patrons des partis locaux pour qu’ils choisissent des délégués favorables à l’ex-président lors de la Convention du parti, l’été prochain.A deux mois des primaires, Donald Trump mène une campagne allégée. Il n’a participé à aucun débat, donne peu d’interviews, passe plus de temps ces jours-ci au tribunal qu’en meetings électoraux. “Un des succès de son équipe, c’est d’avoir réussi à laminer très tôt Ron DeSantis, qui représentait une menace crédible, en utilisant une approche lente et méthodique”, poursuit Brian Seitchik. La botte secrète de l’ancien président, c’est Susie Wiles. Pour avoir orchestré la victoire de DeSantis au poste de gouverneur en Floride en 2018 – avant de se fâcher avec lui — elle connaît ses forces, mais aussi ses faiblesses.Combien de temps l’ex-président écoutera-t-il son entourage ? Mystère. Car Trump reste Trump. L’année dernière, il a suscité une grosse controverse en dînant avec Nick Fuentes, un suprémaciste blanc connu pour son antisémitisme. Ses candidats, trop extrémistes, ont eu peu de succès aux élections de mi-mandat et, récemment, il a déclaré que le Hezbollah était “très intelligent”. Quant aux conseillers, ils se savent sur un siège éjectable. En 2016 et 2020, il avait limogé son directeur de campagne durant l’été précédant les élections.



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Author : Hélène Vissière

Publish date : 2023-11-19 16:00:00

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Macron, mairie de Paris, AP-HP… Derrière le musée de Notre-Dame, d’improbables intrigues

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Accoler un musée à Notre-Dame de Paris, un lieu où les touristes pourraient en découvrir les secrets sans en encombrer les travées ? La perspective a évidemment de l’allure. Elle est pourtant en train d’alimenter une de ces luttes feutrées dont Paris a le secret dès lors qu’il s’agit de projets architecturaux et d’urbanisme. Avec, comme acteurs principaux, l’Etat, la Ville de Paris, le diocèse, l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), mais aussi la Cour des comptes et la Société des amis de Notre-Dame. Et, comme enjeux, plusieurs millions d’euros et l’unité de la majorité municipale.Envisagée à plusieurs reprises depuis les années 1930, l’idée d’un “musée de l’œuvre de Notre-Dame de Paris” est toujours restée à l’état de projet. En avril 2019, ses défenseurs ont vu dans le spectaculaire incendie qui a ravagé la cathédrale l’occasion de réaliser enfin leur rêve. A plusieurs reprises, le général Georgelin, grand ordonnateur de la remise en état de la cathédrale, soutient publiquement l’ambition. Plus inhabituel, la Cour des comptes s’en mêle et pousse l’Etat à agir. Dans un rapport d’octobre 2022, elle note qu’avant l’incendie, les conditions d’accueil des 12 millions de touristes annuels étaient mauvaises. Qu’en sera-t-il lorsqu’ils seront 2 millions de plus comme estimé à la réouverture fin 2024 ? Le musée n’est-il pas une manière d’absorber le flux supplémentaire ? Emmanuel Macron la prend au mot. Lors d’une visite sur le chantier en avril 2023, il se dit “favorable à ce qu’une réflexion s’engage sur la création d’un musée”.Malgré l’impulsion présidentielle, des résistances subsistent. Au ministère de la Culture, elles sont surtout financières. Déjà, dans le budget 2024, il a fallu renoncer au projet de Cité du théâtre dans le XVIIe arrondissement de Paris, trop onéreux. Alors, un musée… Dans sa réponse aux observations de la Cour des comptes, la rue de Valois a fait ce qu’elle sait le mieux faire lorsqu’elle ne veut pas d’une idée encombrante : rester floue. Les magistrats n’avaient pas aimé qu’elle évoque de simples “hypothèses restant à expertiser” : “le ministère de la Culture ne paraît pas suffisamment conscient des enjeux […] et n’a pas pris d’initiatives fortes sur cette question”. La Culture n’est pas la seule à traîner des pieds, la Ville et l’AP-HP sont dans le même état d’esprit.Pour tenter d’avancer, au début du mois de juillet, une mission de préfiguration est confiée à un haut fonctionnaire du ministère. Charles Personnaz est bien connu du milieu, il dirige depuis plusieurs années l’Institut national du patrimoine qui forme les futurs conservateurs. Très investi dans la défense des chrétiens d’Orient, il bénéficie aussi de la bienveillance de l’Eglise. A charge pour lui de répondre aux multiples questions que pose un musée : faut-il en créer un ? A quel endroit ? Avec quelles collections ? Le calendrier est serré : un prérapport doit être remis à Rima Abdul Malak, la ministre de la Culture, en décembre, une version définitive en avril 2024. Une double échéance qui permet de tester des hypothèses, de mesurer les réactions, d’ajuster les objectifs.A l’occasion d’une visite du chantier de reconstruction de Notre-Dame de Paris en avril 2023, Emmanuel Macron lance la “réflexion” autour du musée.Charles Personnaz sait mieux que personne que l’emplacement du futur musée concentre l’essentiel des crispations. Parmi les options : le Palais de Justice, déserté depuis que le nouveau tribunal a ouvert au nord de Paris. Après tout, il héberge déjà la Sainte-Chapelle et la Conciergerie et n’est qu’à quelques centaines de mètres de la cathédrale. Mais il est jugé trop éloigné, comme le musée de Cluny, sur la rive gauche de la Seine. Autre piste, un local sur l’île de la Cité appartenant à la RATP, mais il mesure 1000 mètres carrés, trop petit pour les ambitions affichées. A quelques mètres, rue Chanoinesse, un joli immeuble de briques rouges n’a aucun de ces inconvénients, mais il est propriété de la préfecture de police, qui n’est pas pressée de s’en défaire. En réalité, tout le monde n’a d’yeux que pour un autre bâtiment : l’Hôtel-Dieu, idéalement situé avec son entrée principale donnant sur le parvis. Propriété de l’AP-HP, l’hôpital, vieillissant, est en cours de réaménagement. Le projet traîne depuis si longtemps qu’une partie des bâtiments est vide, certains y voient la solution idéale pour le futur musée.L’avenir de l’Hôtel-Dieu en jeuMais l’AP-HP ne l’entend pas de cette oreille. Depuis des années, elle bataille pour garder l’Hôtel-Dieu dans son giron tout en finançant sa remise aux normes, estimée entre 350 et 500 millions d’euros. Un premier projet associant acteurs privés et hôpital a été jugé “scandaleux” et écarté pour “massacre patrimonial”. En 2019, l’AP-HP conclut un nouveau partenariat, a priori moins polémique, destiné à financer les travaux. Elle conserve les deux tiers du lieu pour des activités médicales (urgences, service de psychiatrie, lieu d’accueil pour personnes précaires…) et loue les 20 000 mètres carrés restants à un aménageur, Novaxia. En contrepartie de l’installation d’un incubateur médical, mais aussi de restaurants, de commerces, de logements, ce dernier doit verser 80 millions d’euros à l’AP-HP au démarrage des travaux puis 2 millions d’euros par an pendant quatre-vingt ans.Le montage semble idéal. C’est sans compter sur les passions que suscite le patrimoine parisien. Benoît Duteurtre, puis Stéphane Bern et Cynthia Fleury publient des tribunes dans Le Figaro ou dans Le Monde pour dénoncer le projet et défendre la vocation hospitalière de l’Hôtel-Dieu. L’ambiance devient délétère. Jean-Louis Missika, premier adjoint au moment de l’adoption du projet, est alors visé par une enquête du Parquet national financier pour prise illégale d’intérêts pour ses relations trop étroites avec Novaxia. Les promoteurs du projet sont, eux, accusés de “marchandisation de l’hôpital public”.La mairie n’a pas besoin d’un front supplémentaire alors qu’elle ferraille déjà depuis des mois avec les opposants à son projet d’aménagement des abords de Notre-Dame. Dans cette bataille-là, il est question de préservation des végétaux et de maintien des grilles de séparation entre les jardins, on s’y écharpe à coups d’arbres symboliques, de lieux de recueillement transformés en pelouse à pique-nique, de reproches de conservatisme. Une pétition recueille plus de 50 000 signatures. Le macroniste Clément Beaune, tenté par la municipale de 2026, s’invite d’un tweet dénonçant la suppression des grilles. Les plus actifs des opposants ne recoupent pas toujours ceux du musée, mais l’unité de lieu échauffe les esprits. Et c’est dans ce contexte que le réaménagement de l’Hôtel-Dieu fait son retour à l’occasion de l’ultime séance du Conseil de Paris avant la trêve estivale.Riffifi au conseil de ParisPour être louée à un promoteur et accueillir des activités commerciales, la parcelle de 20 000 mètres carrés, jusque-là enregistrée comme “zone de grands services urbains”, doit, en effet, être “déclassée” dans le Plan local d’urbanisme (PLU) parisien. Mais alors que le projet Novaxia a été validé en 2019 par une commission comprenant quatre adjoints d’Anne Hidalgo dont l’écologiste Anne Souyris, voilà que la majorité municipale se déchire sous l’œil goguenard de l’opposition. Une partie des écologistes et des communistes refusent de voter la modification si le projet de l’Hôtel-Dieu y figure. Face au risque de rejet global du PLU, Emmanuel Grégoire, désormais premier adjoint, opte pour un repli en bon ordre. Les partisans du réaménagement sont dépités. “Au sein de la majorité, certains portent un discours immature, pas réaliste autour du 100 % hôpital et contradictoire avec des décisions votées, déplore Ariel Weil, le maire de Paris Centre. C’est dommage de bloquer ce projet qui permet un hôpital moderne et ramènera de la vie sur l’île de la Cité.”Pour l’AP-HP, la capitulation municipale a des allures de désastre. L’institution n’a pas les moyens de financer ses travaux si Novaxia ne lui verse pas la somme promise. Plus grave, si le contrat avec le promoteur n’est pas honoré, les conséquences juridiques et financières s’annoncent catastrophiques. L’avenir de l’Hôtel-Dieu, en suspens depuis dix ans, est une nouvelle fois incertain. Et voilà qu’opportunément, certains prétendent récupérer une partie de l’hôpital pour en faire un musée ! Non pas que la direction de l’AP-HP soit hostile à la cathédrale – en 2019, elle avait proposé de mobiliser une partie de ses espaces pour permettre la continuité de l’accueil des pèlerins et visiteurs – mais elle a des soucis d’une autre ampleur.Elle décide de tenter un coup de poker dans un donnant-donnant implicite dont la France est coutumière. Car l’AP-HP disposera, à terme, d’environ 5000 mètres carrés vides, faute d’argent pour y financer les travaux. Soit un peu plus que le Musée Carnavalet à Paris ou légèrement moins que le musée de l’Orangerie dans les Tuileries. Le musée pourrait y loger. Mais les hôpitaux de Paris posent une condition préalable : que l’Etat redonne vie à l’accord avec Novaxia en laissant le préfet de région passer outre le PLU municipal en décrétant le projet d’utilité publique comme il en a la prérogative. “Ce ne serait pas la première fois, note Emmanuel Grégoire. L’Etat l’a déjà fait pour le futur siège de la DGSE à Vincennes.”Reste à convaincre les défenseurs du musée du bien-fondé de cette solution. Car les surfaces disponibles se situent non pas vers Notre-Dame, mais du côté du marché aux Fleurs et de la Seine et n’ouvrent pas sur le parvis, ce qui réduit la visibilité du futur musée. Soucieuse de réserver à Novaxia l’emplacement promis et de ne pas laisser la polémique grandir, l’AP-HP martèle qu’il n’existe pas d’autres espaces disponibles. Et que, si elle veut bien étudier la possibilité d’un accès par le parvis, elle ne peut pas le garantir si cela doit remettre en cause son contrat avec Novaxia. Pas question de se lancer dans un dangereux jeu de domino qui risquerait de fragiliser le montage initial.Que faire du coq de la flèche de Viollet-Le-Duc ?Autre inconnue, personne ne sait si la surface peut héberger un musée dont les pièces sont nombreuses et variées, nécessitant parfois de la hauteur sous plafond ou de grandes salles. Les collections du diocèse et des musées comme Carnavalet, Cluny ou Arras sont riches. La Société des amis de Notre-Dame a également la sienne, un temps exposée à proximité de Notre-Dame et qu’elle entend montrer dans le futur musée. “Nous avons une crédibilité avec des œuvres importantes et reconnues”, insiste Jean-Michel Leniaud, son président. Il y a aussi ces chimères, le coq de la flèche de Viollet-Le-Duc et les autres éléments récupérés après l’incendie qui ne peuvent être réutilisés dans la cathédrale, mais racontent son histoire. Et les Mays, ces peintures commandées chaque année par la confrérie des orfèvres et offertes à la cathédrale au XVIIe siècle. Il faudrait aussi de la place pour les trouvailles des fouilles archéologiques préventives – des fragments de jubé ont notamment été mis au jour –, pour le récit de l’histoire architecturale, politique et religieuse de Notre-Dame et pour la présentation des métiers d’art ayant participé à la reconstruction des dernières années.Chacun imagine le futur contenu, mais personne ne parle argent. “La question n’est pas “est-ce qu’il y a la surface ?”, mais “est-ce que vous voulez la payer ?”. Il n’y a aucune raison que l’AP-HP subventionne le musée”, tranche un bon connaisseur du dossier. Il faudra notamment verser à l’AP-HP un loyer pour les espaces utilisés si l’Hôtel-Dieu est finalement retenu par l’Elysée et assumer les dépenses de fonctionnement. Or, la ville n’a pas l’intention de participer à ce qui sera un musée d’Etat, sauf par des dons en nature issus, par exemple, du musée Carnavalet. Le diocèse gère le Trésor de Notre-Dame au sein de la cathédrale et ne contribuera pas davantage. Et il n’est pas question d’utiliser l’argent des dons destinés à la restauration du lieu de culte s’il en reste, la loi ne le permet pas.Qu’une petite partie des millions de visiteurs de la cathédrale s’acquittent d’un billet suffirait sans doute à assurer la rentabilité du lieu. En 2018, les tours de Notre-Dame avaient rapporté au Centre des monuments nationaux 3 millions d’euros, avec 476 000 visiteurs. Mais les touristes feront-ils le détour si le musée n’est pas directement relié à la cathédrale ? Jusqu’à l’incendie, la durée moyenne de visite était de vingt minutes. C’est peu. Il faudra les convaincre de l’intérêt de l’offre. Et cela ne résout pas la question du financement des travaux préalables. L’Etat acceptera-t-il de mettre la main à la poche après avoir mené trois grands chantiers exceptionnels à Villers-Cotterêts, Notre-Dame et au Grand Palais ? Des mécènes accepteront-ils de réinvestir après l’immense succès de la collecte pour la cathédrale ? Charles Personnaz y croit. Mais il sait aussi que rien n’est encore assuré, pas même la création du musée. La disparition en août du général Georgelin a privé le projet d’un de ses soutiens de poids. L’Elysée peut encore décider de ne rien faire. Reste l’envie d’Emmanuel Macron de laisser durablement sa trace dans l’Histoire.



Source link : https://www.lexpress.fr/politique/macron-mairie-de-paris-ap-hp-derriere-le-musee-de-notre-dame-dimprobables-intrigues-PMJQIWSF6NHDHNYD24Z2MDYCZQ/

Author : Agnès Laurent

Publish date : 2023-11-19 16:30:00

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Publicité en mer : ce que vont changer les règles fixées par l’exécutif

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L’exécutif met fin à un long vide juridique. Le gouvernement a fixé dans un décret publié ce dimanche 19 novembre au Journal officiel les mesures s’appliquant à la publicité en mer. Résultat : il interdit la publicité lumineuse, mais autorise celles non lumineuses allant jusqu’à 4 mètres carrés. Qu’est-ce que cela change ? A première vue beaucoup de choses, puisque jusque-là ce secteur n’avait pas encore été réglementé.L’élément déclencheur ? La présence d’un écran numérique de grande dimension diffusant des messages publicitaires le long de certaines plages très fréquentées du littoral méditerranéen. C’est à ce moment-là que l’Etat avait été alerté, selon la page Internet rendant compte de la consultation publique sur le décret. “Plusieurs maires des communes du département des Alpes-Maritimes ont également demandé que des dispositions soient adoptées pour éviter que ne se développe ce type d’activité”, y est-il ajouté.Durant l’été 2021, habitants et touristes s’étaient indignés de voir passer une embarcation qui naviguait le long de la Côte d’Azur et qui diffusait des publicités. Au large de Cannes, un navire paradait avec, sur son pont, un écran de 32 m2. De quoi perturber les vacanciers.Après les publicités tractées par des avions – interdites par la loi Climat et résilience d’août 2021 – les associations avaient donc les publicités en mer dans leur viseur. Opposée à ces pratiques, Greenpeace Nice avait notamment lancé une pétition à destination du ministère et de la préfecture, qui a réuni plus de 11 000 signatures. Elle dénonçait “un harcèlement publicitaire, une pollution visuelle réelle et agressive imposée à tous”. À noter qu’en Chine et aux Etats-Unis, ces pratiques hantent les lieux de villégiatures de masse depuis longtemps.De nombreuses exceptionsLe gouvernement a ainsi décidé d’interdire toute publicité lumineuse sur des navires voguant en mer territoriale et sur les eaux intérieures maritimes françaises. La publicité non lumineuse est pour sa part autorisée sur des supports allant jusqu’à 4 mètres carrés, à condition que les bateaux “ne soient ni équipés, ni exploités à des fins essentiellement publicitaires”, précise le décret qui entrera en vigueur en mars 2024.Des exceptions sont prévues, notamment pour les “marquages apposés sur la coque, les éléments de structure, la voile ou les marchandises des navires mentionnant leur marque, leur constructeur, leur exploitant ou leur parraineur”. La publicité “faite au profit des sponsors d’évènements nautiques à l’occasion de ces évènements” est aussi autorisée. Des dérogations peuvent également être accordées “à l’occasion de manifestations particulières”.Et du côté des associations écologiques ? Pour l’association Agir pour l’environnement, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, prend, avec ce décret, “la responsabilité de transformer les vacanciers en cibles publicitaires”. “Aucune limite n’étant fixée en termes de nombre de bateaux, il y a fort à parier que cette décision du ministre de l’Ecologie va se traduire par une véritable armada publicitaire de dizaines de petits bateaux obstruant la vue sur la mer ou sur l’océan”, craint l’association. En plus de polluer la mer avec des bateaux qui fonctionnent à l’essence, ces publicités provoquent aussi une pollution visuelle pour les vacanciers, qui préféreraient se délecter du paysage.Tiens, Christophe Béchu ne s’est pas abstenu aujourd’hui… Il vient d’autoriser les publicités en mer ! https://t.co/678Pduov6h @antipub @_LoboTom_— Agir pour l’Environnement (@APEnvironnement) November 19, 2023Le décret est plus restrictif que le projet initial, qui autorisait notamment les publicités jusqu’à 8 mètres carrés. Selon une note de synthèse de la consultation publique, “une grande hostilité à l’encontre de la publicité en mer et une volonté quasi unanime de l’interdire totalement” a été constatée. Toutefois, souligne la note, une interdiction totale de la publicité non lumineuse aurait été “susceptible de porter une atteinte disproportionnée à la liberté d’expression constitutionnellement reconnue eu égard à la définition très large de la publicité” dans le code de l’environnement.



Source link : https://www.lexpress.fr/societe/publicite-en-mer-ce-que-vont-changer-les-regles-fixees-par-lexecutif-S2LACXN6KZH7JCUDLO6WE6GA3I/

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Publish date : 2023-11-19 16:09:00

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François Reynaert : “Pour Poutine, les frontières de la Russie ne s’arrêtent nulle part”

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Depuis L’Orient mystérieux et autres fadaises paru il y a dix ans, François Reynaert a entamé un périple dans l’histoire mondiale. Au vu de l’actualité ukrainienne, il n’est guère surprenant que le journaliste de L’Obs, formidable vulgarisateur, se penche aujourd’hui sur une Grande histoire de la Russie (Flammarion). Une lecture indispensable pour qui souhaite comprendre de façon claire et divertissante les causes profondes de l’actuel régime de Vladimir Poutine. Mais l’originalité de l’ouvrage, c’est qu’il aborde également l’histoire des pays voisins – souvent vassaux ou proies – du géant russe, de la Pologne à l’Asie centrale en passant par la Lituanie, la Suède, le Caucase et bien sûr l’Ukraine.Expansionnisme, messianisme, autoritarisme, balancier entre Ouest et Est, antisémitisme… Dans un entretien, François Reynaert analyse les racines historiques des névroses russes.L’Express : L’histoire de la Russie sur un millénaire, c’est d’abord celle du passage d’un petit réseau de principautés, situé dans l’actuelle Ukraine, à un vaste empire qui couvre aujourd’hui 17 millions de kilomètres carrés, après avoir culminé à 22 millions de kilomètres carrés au XXe siècle…François Reynaert Pour comprendre l’expansionnisme russe, il faut d’abord regarder une carte. N’importe quel petit Russe grandit en ayant en tête cette géographie, à la fois objet de fierté et d’angoisse. Ce pays est le plus grand du monde et cette immensité est indéfendable. C’est pour ça que l’histoire russe, depuis le premier conquérant, Ivan le Terrible, est marquée par ce qu’on appelle parfois “l’expansionnisme défensif”. Comme les Russes n’ont pas une montagne, une mer ou un grand fleuve qui les protègent, ils se sont sentis obligés de conquérir toujours plus de territoires, pour protéger les précédents.Une célèbre blague de Poutine, faite à la société russe de géographie en 2016, résume cet état d’esprit. Alors qu’il remet des prix à des enfants, il pose une question à un écolier de 9 ans : “Quelles sont les frontières de la Russie ?”. Et le gamin de répondre ce qu’on lui a appris en cours de géographie, à savoir que celles-ci, côté nord-est, s’arrêtent au détroit de Behring. Mais Poutine le coupe : “Non, non les frontières de la Russie ne s’arrêtent nulle part !”. Il précise ensuite que c’est une blague. En réalité, c’est une constante dans l’histoire russe.L’autre constante, dites-vous, c’est le messianisme. Quelles en sont les racines historiques ?Pour le comprendre, il faut expliquer le mythe puissant de la troisième Rome. Bercés par leur propre ethnocentrisme, la plupart des Occidentaux ne le connaissent pas. Bercés par des représentations de l’histoire issue du catholicisme, ils pensent qu’il n’existe qu’une Rome, celle où vit le pape, le seul successeur de Saint Pierre et donc le seul pivot d’une tradition qui remonte au Christ. Pour les orthodoxes, le centre de la religion a d’abord été Jérusalem, puis Constantinople. Une fois que celle-ci, au XVe siècle, tombe aux mains des Turcs ottomans, c’est Moscou, pour eux, qui est devenue la troisième capitale. Le raisonnement s’appuie même sur un moment et des symboles précis : le mariage, juste après la chute de Byzance, de la nièce du dernier empereur byzantin avec le grand prince de Moscou, à qui, selon la tradition, elle transmet les insignes impériaux. Après Rome, après Constantinople (autrement appelée Byzance), Moscou devient la capitale de l’empire et de la foi. C’est la raison pour laquelle ses grands princes, un siècle plus tard, commenceront à se nommer “tsar”, c’est-à-dire “César”, et que leur capitale est la “troisième Rome”. Au début du XVIe siècle, un moine ajoute à cela une dimension apocalyptique : la troisième Rome sera la dernière. Si elle s’effondre, le monde finit. La vocation de Moscou et de ses tsars, ce n’est donc rien moins que sauver le monde.Au XXe siècle, à ce messianisme religieux se substitue cet autre que l’on connaît bien : le communisme qui, lui aussi, prétend sauver le monde. Cette conviction d’avoir un rôle particulier dans l’histoire universelle, associé à un expansionnisme permanent, a conduit une partie des Russes à penser que, non seulement ils ont le droit de conquérir les pays voisins, mais qu’en plus, ils le font pour le bien de l’humanité.D’autant que, contrairement à l’Europe occidentale catholique et protestante, il n’y a pas eu de séparation entre pouvoir spirituel et temporel…Revenons aux débuts du christianisme. Quand l’empereur Constantin autorise cette religion dans le monde romain et commence à l’organiser, la place de chacun est évidente : le patriarche est soumis à l’empereur, auprès de qui il réside. Le pouvoir religieux obéit au pouvoir politique. Notre monde latin se distancie de cette tradition à cause d’une conjoncture historique. Au VIIe siècle, le patriarche de Rome, qu’on appelle déjà le pape, ne s’estimant plus protégé par l’empereur de Byzance, cherche un appui ailleurs. Il s’allie aux Francs, jusqu’à reformer avec eux un “Empire d’Occident”, fondé par le sacre impérial de Charlemagne, à Rome, en 800. Seulement après la cérémonie, le pape reste à Rome, Charlemagne repart dans son monde germanique (sa capitale sera bientôt Aix-la-Chapelle) et chacun peut estimer de son côté que le pouvoir de régner sur l’empire lui appartient.Pendant tout le Moyen Age, l’histoire de l’Europe occidentale sera marquée par des conflits entre papes et empereurs. On peut y voir clairement l’origine de la séparation entre pouvoir spirituel et pouvoir religieux, d’où a découlé bien plus tard notre idée moderne de laïcité. En Russie, cette séparation n’a jamais eu lieu. Il a pu y avoir des batailles entre les patriarches de Moscou et les tsars, comme au XVIIe siècle, pour savoir qui avait la prééminence sur l’autre, mais la bataille a été gagnée par les tsars. C’est le pouvoir politique qui commande. Le pouvoir religieux obéit. Quand Poutine déclare la guerre à l’Ukraine et que le patriarche Kirill va bénir des canons, cela ne choque nullement les Russes, c’est l’ordre des choses.Le drame de l’histoire russe est qu’elle est quasiment toujours tragiqueL’opposition entre occidentalistes et slavophiles est également un clivage ancien. A quand remonte-t-il ?Pour comprendre ce clivage, il faut revenir loin en arrière, à la grande rupture induite au XIIIe siècle par les invasions mongoles. L’Europe occidentale y a échappé et une partie de l’Europe orientale a été dévastée par les conquérants, mais ils sont repartis. Le monde de la Russie a été soumis aux guerriers formant ce que l’on nomme la Horde d’or pendant deux siècles et demi. C’est ce que la tradition russe appelle le” joug tatar”. A cette époque, seule la ville de Novgorod commerce encore avec l’Occident. Les autres principautés sont sous la coupe de maîtres asiatiques et ne connaissent aucune des grandes évolutions de notre Moyen Age. Par exemple, l’apport de saint Thomas d’Aquin qui fait entrer la pensée d’Aristote dans la pensée chrétienne et réconcilie ainsi, comme dit la tradition, “Athènes et Jérusalem”. Ou encore les grandes évolutions technologique ou économique, ou la naissance de la Renaissance, en Italie. De mœurs, de traditions, même après s’être affranchie des maîtres mongols (à la fin du XVe siècle), la Russie reste très marquée par l’influence asiatique.Tout change à la fin du XVIIe siècle avec Pierre le Grand. Jeune prince sans éducation, élevé dans un petit village pour échapper aux querelles intestines qui déchirent les cercles de pouvoir à Moscou, il passe sa jeunesse avec des compagnons de débauche écossais (Patrick Gordon) ou genevois (François Le Fort). Ils lui ont donné le goût de l’Europe. Alors qu’il est déjà tsar, il décide d’aller voir sur place à quoi ressemble ce monde occidental dont on lui a parlé. C’est ce qu’on appelle la “Grande Ambassade”, à laquelle il participe incognito. Il en revient avec la conviction qu’il faut européaniser la Russie et lui faire abandonner des mœurs qu’il juge lui-même barbares et arriérées. D’où le passage au costume à l’européenne, la réforme de l’armée, la fin de la barbe, ou évidemment la construction de sa nouvelle capitale de Saint-Pétersbourg (sa “fenêtre sur l’Europe”, dira un écrivain). Mais Pierre le Grand fait passer ses réformes avec une brutalité inouïe. Il est d’ailleurs lui-même d’une cruauté sans limite : quand il soupçonne sa femme d’avoir un amant, il fait couper la tête du malheureux et l’expose devant elle, et va jusqu’à tuer – peut-être de ses mains – son propre fils. Ses réformes n’ont jamais été acceptées par une partie de la noblesse russe, qui pense que l’empereur a détourné le pays de ses racines pour lui imposer des pratiques étrangères.La querelle, latente pendant longtemps, rebondit au XIXe et oppose le camp des “occidentalistes” et celui des “slavophiles”. Les premiers – dont un des grands noms est Tourgueniev – estiment que le pays doit se tourner résolument vers l’Europe, adopter les valeurs libérales, faire progresser le régime dans le sens de la liberté et du progrès social, etc. Les autres – Dostoïevski est un des plus connus de cette tendance – estiment au contraire que les valeurs occidentales sont celles de la décadence et que la Sainte Russie, slave et orthodoxe, est un pays à part qui doit avoir son propre destin et rejeter une voie qui est celle de la décadence. On retrouve l’héritage de ce courant dans les discours de Poutine, qui exalte une identité russe spécifique et tape sur une Europe pervertie par l’homosexualité ou l’idéologie du genre.N’y a-t-il jamais eu d’opportunité pour le libéralisme politique de s’imposer en Russie ? Vous rappelez que si Pierre le Grand était obsédé par de nombreuses innovations européennes, il n’a nullement cherché à importer le parlementarisme naissant ou les libertés grandissantes…Rappelons le poids sur l’histoire russe de la tradition inverse, celle de l’autocratie. Ivan le Terrible en a été l’incarnation. Il est plus qu’un de nos monarques absolus, il est Dieu sur terre. Il est capable d’exercer sur le pays une violence et une cruauté inimaginable. Sa milice a le droit de s’amuser à ravager des villages. La révolte de la malheureuse Novgorod est écrasée dans des rivières de sang. Ivan le Terrible devrait logiquement être le dirigeant le plus honni du peuple. Le problème est qu’après lui débute une période que les Russes appellent le temps des troubles, marqué par des guerres de succession terribles, des calamités diverses et, in fine, l’invasion du pays par les Polonais, dont les Russes n’arrivent à se débarrasser que dans un sursaut miraculeux. Dans l’esprit russe demeure cette idée qu’un autocrate peut être atroce, mais que ce qui vient après lui est pire. De la même façon, pour une partie des Russes aujourd’hui, l’Union soviétique a représenté une période dure, austère, mais celle qui a suivi a encore été plus pénible. D’où une nostalgie croissante pour la période communiste, que l’on retrouve par exemple dans La Fin de l’homme rouge, le livre passionnant de Svetlana Aleksievitch. L’expérience démocratique des années 1990 a en quelque sorte représenté un nouveau temps des troubles, avec les luttes sanglantes pour le pouvoir, la généralisation de la corruption, la souffrance maximale du peuple. D’où l’acceptation, par la majorité, d’un nouvel autocrate, dont on attend qu’il ramène la paix intérieure et la sécurité économique.Le drame de l’histoire russe est qu’elle est quasiment toujours tragique. En Europe, nous vivons dans le culte de petits âges d’or, d’ailleurs largement fantasmés, la Belle Epoque, les Années folles, les Trente Glorieuses. Les Russes n’ont jamais eu ce genre de périodes supposées bénies. La révolution de 1905 a essayé d’en finir avec l’autocratie et d’établir dans le pays une monarchie constitutionnelle, appuyée sur une chambre parlementaire, la Douma. Elle a rapidement été muselée par le tsar, qui l’a dissoute et a modifié le système électoral pour être sûr de l’avoir à sa main. La révolution de février, en 1917, a porté au pouvoir des gens comme Alexandre Kerenski, un avocat socialiste, admirateur sincère des grands principes de liberté de 1789, mais il a dû gouverner dans un contexte de guerre et de pénurie, et il a été balayé par la révolution bolchevique d’octobre (ou novembre, dans le calendrier occidental) qui, malgré sa promesse d’élections libres, a établi une dictature totale en quelques mois.Vous soulignez aussi que les clichés sur “l’âme russe” se sont développés en France à partir de la fin du XIXe siècle, dans un contexte de rapprochement avec la Russie. Pourquoi ?En effet, l’évolution de l’image de la Russie et des Russes en Occident, et plus particulièrement en France, est très intéressante. Quand Napoléon a mené sa campagne de 1812 contre le tsar Alexandre Ier, il fallait présenter les Russes comme des barbares à qui les vrais fils des Lumières apportaient la civilisation. Quand, après la victoire de la coalition anti-napoléonienne, Alexandre Ier est arrivé à Paris, les Parisiens étaient d’ailleurs terrifiés, pensant que leur capitale allait finir en flamme, comme Moscou. Ils ont été enchantés et surpris de découvrir la clémence du tsar, qui avait ordonné à ses cosaques d’épargner Paris et les Français. Cela étant, quand, en 1831, les Russes écrasent dans la plus grande brutalité l’insurrection des Polonais de Varsovie qui cherchaient à libérer leurs pays de l’occupation, toute l’opinion publique libérale française, viscéralement pro-polonaise, est férocement anti-russe. Cela a été ainsi pendant des décennies.Mais après la guerre perdue de 1870, le péril vient de l’Allemagne, c’est contre elle qu’il faut préparer “la revanche” d’où la recherche de l’alliance de revers avec la Russie, effective dans les années 1880. Sur le plan moral, le curieux attelage du pays de la Révolution avec celui de l’autocratie et des pogroms aurait dû faire tousser. Comme souvent en pareil cas, la propagande a trouvé le moyen de faire passer la pilule. On s’est rappelé que le pays avait produit d’immenses écrivains, Pouchkine, Dostoïevski, etc. (ce qui est tout à fait exact). On a insisté aussi sur le fait qu’on ne s’alliait pas avec des barbares, mais avec d’admirables Slaves certes sanguins, mais si chaleureux. D’où les premiers livres en France qui ont célébré “l’âme russe”, ce trait censée dater de toute éternité, qui est une invention de l’époque.Quand le peuple est mécontent du pouvoir, on détourne sa colère sur les malheureux juifs“Pogrom” est un mot russe signifiant “destruction”, aujourd’hui hélas à nouveau dans l’actualité. Comment expliquer que l’Europe de l’Est et la Russie aient été si marquées par des massacres antisémites, mais aussi, en réaction, par la naissance du sionisme ?Il faut d’abord rappeler que beaucoup de juifs se sont installés durant le Moyen Age en Pologne (qui occupait aussi l’Ukraine actuelle), car ce royaume était le seul à les accueillir. Pendant des siècles, au moment où l’antijudaïsme des prêtres et des rois avait chassé les juifs des grands pays occidentaux, la Pologne a incarné un paradis juif. Au XVIe siècle, fait inédit ailleurs, les communautés juives sont même représentées par une sorte de petit parlement, qui défend leurs intérêts. Hélas, au XVIIe siècle, une insurrection menée par les cosaques d’Ukraine – des soldats libres que les souverains et tsars installaient dans les “marches” pour protéger les frontières – change la donne. Le chef du soulèvement est Bodgan Khmeltnitski, toujours considéré comme un héros national ukrainien car il est le premier à avoir tenté d’établir une sorte de proto Etat indépendant. Ces cosaques et les paysans orthodoxes ukrainiens se sont révoltés contre la noblesse polonaise, qui les exploitait, et, emportés par leur haine et leurs préjugés religieux, se sont mis à massacrer aussi les juifs, fort nombreux dans la région. Ces massacres de centaines de milliers de malheureux, assortis de viols, de tortures, d’incendies de villes et villages, sont d’une violence inimaginable. Comme je le raconte dans un chapitre, cet immense traumatisme a des répercussions sur l’évolution du judaïsme lui-même.Entre le XVIIe et la fin du XVIIIe siècle, époque du règne de Catherine II, ces territoires, anciennement polono-lituaniens, sont conquis par la Russie. Jusqu’alors, il n’y avait pratiquement pas de juifs dans l’empire. Que faire de cette population ? Censée être une femme des Lumières, Catherine II n’opte pas pour une solution très “éclairée”. Elle décide de créer une “zone de résidence”, un territoire dont les juifs ne peuvent sortir. Sauf que ces terres sont aussi celles où se développent au XIXe siècle, les nationalismes polonais et ukrainiens, reformés sur des bases religieuses et ethniques. Alors qu’ils vivent sur ces terres depuis des siècles, les juifs sont considérés comme des étrangers par les populations. Les préjugés religieux ajoutent du carburant à cette haine. Elle va être manipulée de manière machiavélique par les tsars. Quand le peuple est mécontent du pouvoir, on détourne sa colère sur les malheureux juifs, boucs émissaires absolus, d’où les sinistres “pogroms”, déchaînés dans les années 1880. Pour asseoir cette haine encore plus largement, la police secrète du tsar fabrique même de toutes pièces le célèbre pamphlet Les Protocoles des Sages de Sion, publié en 1903, qui assure qu’une poignée de grands israélites, alliés avec les francs-maçons, ont un plan pour contrôler le monde entier.Face à cette constance de la persécution, deux grandes idées se développent chez les juifs de l’empire russe. Dans les années 1880, des groupes, de plus en plus influents, pensent que le salut ne peut venir que du retour à Sion, en Palestine. Apparaît ainsi le premier sionisme, que Théodore Herzl, journaliste et écrivain viennois, reprendra à la toute fin du siècle pour lui donner sa forme politique moderne. D’autres, bien plus nombreux, estimant que le malheur vient du nationalisme, mettent leurs espérances dans l’internationalisme qui fera taire les haines et unira tous les hommes dans la fraternité. D’où la création, à Vilnius, ville appartenant alors à l’empire russe, du Bund, le parti socialiste juif.A l’instar des empires occidentaux, l’empire russe a considérablement étendu son territoire au XIXe siècle, au Caucase, en Asie centrale ou en Extrême-Orient, en y implantant à l’occasion des populations. Pourtant, il est rarement question de “décoloniser” la Fédération de Russie…C’est juste ! Poutine, quand il essaie de séduire les pays du Sud, affirme que la Russie n’a jamais été, elle, une puissance coloniale comme l’ont été les pays occidentaux. Demandez à un Polonais ou à un Ouzbek ce qu’il en pense… Au XIXe siècle, la Russie a développé un véritable empire colonial en particulier en Asie centrale, après avoir défait des émirats sur le déclin (également convoités par les Anglais), centré sur des villes aux noms mythiques comme Boukhara ou Samarcande. Sitôt ces immenses territoires conquis, les tsars y ont fait venir des colons pour les mettre en valeur. Ça n’est pas si loin de ce qu’a pratiqué la France en Afrique.Quand Lénine arrive au pouvoir, il prétend en finir avec un empire qui était, selon ses termes, “la prison des peuples”. D’où la “politique des nationalités”, le caractère fédéral de l’URSS, censée être une union de peuples libres et égaux. Il est bien évident que, dans les faits, les républiques fédérées n’avaient aucune autonomie et que le respect supposé des identités de chacun était très relatif. Commissaire aux nationalités, chargé de dessiner les frontières, Staline a d’ailleurs fait exprès de les tracer en créant partout des poches de minorités dans le but de “diviser pour régner”, stratégie classique des puissances coloniales. On en voit encore les conséquences aujourd’hui, dans l’interminable guerre entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan qui se sont déchirés autour de l’enclave du Haut-Karabakh, située en Azerbaïdjan mais peuplée (jusqu’à il y a peu) d’Arméniens, ou avec les tensions autour des minorités entre le Tadjikistan, l’Ouzbékistan ou le Kirghizistan.L’originalité de votre livre, c’est que vous vous intéressez aussi aux voisins de la Russie. Vous rappelez notamment l’importance de l’histoire polonaise, souvent méconnue et minorée en France…Je suis heureux que vous me posiez cette question. L’histoire polonaise est fascinante et j’essaie, dans ce livre, de lui rendre sa juste place. Jusqu’au XVIIe siècle, la Pologne unie à la Lituanie pour former la République des Deux Nations est un des Etats les plus puissants d’Europe. Ce pays gigantesque et multiethnique englobait les actuelles Pologne, Lituanie, Biélorussie ou Ukraine et s’étendait de la Baltique à la mer Noire. Son système politique était incroyable : la noblesse – assez vaste – disposait de toutes les libertés, celle d’élire le roi et celle de refuser n’importe quelle loi qui pouvait n’être adoptée qu’à l’unanimité. Le bon côté de ce régime est qu’il a évité à la Pologne les guerres de religion qui ont déchiré l’Europe aux XVIe et XVIIe siècles. Son drame est qu’il a rendu le royaume ingouvernable et en a fait un terrain de chasse pour toutes les puissances européennes, qui chacune essayait de placer ses candidats pour obtenir le trône, ou soudoyait la noblesse pour défendre ses intérêts.Finalement, dans le dernier tiers du XVIIIe siècle, lors de trois “partages” successifs, la Pologne-Lituanie a été littéralement mangée par ses trois voisins, l’Autriche, la Prusse et la Russie. En 1795, après une dernière et magnifique insurrection, conduite par le héros Kosciusko et écrasée dans le sang, l’une des plus anciennes et des plus grandes puissances européennes est rayée de la carte. Les Français n’ont pas en tête ce traumatisme absolu. L’équivalent serait une France entièrement dépecée par les vainqueurs de Napoléon en 1815 et occupée par les Anglais, les Russes, les Autrichiens ou les Espagnols pour plus d’un siècle. Cette disparition a représenté pour les Polonais une blessure dont ils ne sont toujours pas vraiment remis.Le pays a été ressuscité en 1918. Hélas en 1939, il est à nouveau dévoré par deux bourreaux, Hitler et Staline, qui s’y conduisent avec une brutalité dont nous autres Occidentaux n’avons que peu conscience. Puis en 1945, il doit subir le joug soviétique, avec le sentiment qu’une fois de plus, les puissances de l’Ouest, qui sont pourtant entrées en guerre pour la défendre, l’ont laissé tomber. Avec celle de la Pologne, j’essaie d’aborder d’autres histoires elles aussi trop méconnues, évidemment celle de l’Ukraine, mais aussi celle de la Suède, dont on a oublié qu’elle a été la grande puissance militaire du XVIIe siècle, ou encore de la République tchèque ou de la Roumanie. Tous ces pays sont nos alliés et nos partenaires, il est grand temps de sortir de notre nombrilisme national et de s’intéresser à eux…”La grande histoire de la Russie et de son empire et de ses ennemis”, par François Reynaert. Flammarion, 419 p., 23 €.



Source link : https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/francois-reynaert-pour-poutine-les-frontieres-de-la-russie-ne-sarretent-nulle-part-6PIHIK7TA5BKNA77JU3QWMQ6YE/

Author : Thomas Mahler

Publish date : 2023-11-19 15:30:00

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Roquettes, drones, “force d’élite”… L’arsenal militaire très diversifié du Hezbollah

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Il n’y a pas qu’à Gaza que l’armée israélienne est particulièrement impliquée ces dernières semaines. Sur le front nord de l’Etat hébreu, à sa frontière avec le Liban, les combats s’intensifient également contre le Hezbollah, soutien du Hamas, et qui adopte pour l’instant une posture assez floue quant à son implication dans le conflit. Le mouvement chiite, considéré comme terroriste par les Etats-Unis, le Royaume-Uni ou encore l’Union européenne, est sans aucun doute l’un des groupes armés non étatiques les mieux équipés au monde. Grâce notamment, selon les Etats-Unis, à l’Iran : Washington estime le financement venant de la République islamiste iranienne à plusieurs centaines de millions de dollars par an.Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait affirmé en 2021 que son parti comptait près de 100 000 combattants. Un chiffre “susceptible d’être gonflé” juge auprès de l’Agence France Presse Dina Arakji, analyste au cabinet de consultants Control Risks. L’International Institute for Strategic Studies, institut de recherche britannique en relations internationales, estimait que le Hezbollah pouvait compter “jusqu’à 20 000 membres actifs” en 2022.Le Hezbollah peut néanmoins compter sur une “force d’élite” appelée l’unité al-Radwan, poursuit Dina Arakji, encadrée directement par l’armée iranienne, et dont l’effectif approche les 2 500 combattants. Le groupe dispose également de tunnels et tranchées creusés par le mouvement dans la région et par lesquels circulent ses membres. Enfin, nombre de ses soldats sont des combattants aguerris, ayant notamment combattu en Syrie auprès du régime de Bachar al-Assad.Un nombre de roquettes “multiplié par dix”Au niveau de l’armement, le Hezbollah n’a fait que se renforcer depuis le dernier conflit direct qu’il a mené contre Israël en 2006. A l’époque, le parti possédait “environ 15 000 roquettes”, mais ce nombre a été “multiplié par près de dix au cours des deux dernières années selon les estimations”, ajoute Dina Arakji. Soit au total, près de 150 000 munitions, un nombre autour duquel s’accorde une majorité d’experts. Cela, notamment grâce au soutien militaire direct de l’Iran.Le groupe armé chiite dispose ainsi d’un arsenal de missiles très diversifié. Il revendique notamment le fait de disposer de missiles de haute précision depuis 2018, dont Hassan Nasrallah assurait le 14 août dernier qu’il suffirait de quelques-uns d’entre eux pour détruire “les aéroports […], les centrales électriques, les centres de communications et la centrale (nucléaire) de Dimona (sud)”, en Israël. Le parti dispose également de missiles guidés qu’il emploie dans ses attaques contre Israël depuis le début de la guerre le 7 octobre.Parmi le reste des missiles, le Hezbollah a annoncé en août posséder une arme antiblindés composée de deux plateformes de lancement et conçue pour tirer des missiles antichars russes Kornet, appelée “Thar Allah” (la vengeance d’Allah). Le Hezbollah dispose de missiles sol-mer, dont il s’était déjà servi lors de la guerre en 2006, mais aussi de missiles antiaériens, notamment utilisés contre les drones israéliens.Des drones de reconnaissance et d’attaqueEnfin, le parti pro-iranien possède différents types de drones, qu’il utilise pour la reconnaissance ou l’attaque. Le 11 novembre dernier, Hassan Nasrallah avait révélé que son groupe avait commencé à utiliser “pour la première fois” des drones suicides pour frapper des objectifs israéliens. Il a ajouté que le Hezbollah envoyait désormais “quotidiennement des drones de reconnaissance” en profondeur au-dessus d’Israël, “dont certains parviennent à Haïfa, Acre et Safed” dans le Nord.Lors de sa première déclaration début novembre, Hassan Nasrallah n’avait pas entraîné le Hezbollah dans le conflit entre Israël et le Hamas. Mais le leader du parti chiite envoie plus récemment des signaux vers une intensification des conflits à la frontière libanaise. Nul doute alors qu’Israël devra faire face à un ennemi qui, s’il n’a pas la force d’un Etat, est plus qu’en capacité de se défendre.



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Publish date : 2023-11-19 14:58:58

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Grand âge : ce qu’il faut retenir des projets présentés par le gouvernement

Grand âge : ce qu’il faut retenir des projets présentés par le gouvernement




La fin d’une longue attente ? Ce lundi 20 novembre, l’Assemblée nationale poursuit l’examen de la proposition de loi pour le “bien vieillir”, sept mois après l’avoir arrêté par manque de temps disponible dans l’hémicycle. Ce texte concerne plus particulièrement le volet social. Il va permettre de créer notamment un dispositif permettant de mieux signaler les cas de maltraitance, ou encore une carte professionnelle pour les aides à domicile, censée “faciliter leur travail au quotidien”.Il sera également l’occasion d’inscrire dans la loi le droit de visite dans les Ehpad, comme le préconisait un rapport remis au gouvernement. L’impossibilité de rendre visite à ses proches, voire de leur dire adieu, pendant la crise du Covid-19 avait créé un traumatisme chez de nombreuses familles.Avant que les députés ne se penchent de nouveau sur la question, le gouvernement a présenté, vendredi 17 novembre, ses projets pour adapter la société au vieillissement de la population. La ministre des Solidarités Aurore Bergé a promis qu’une loi de programmation sur le grand âge verrait bientôt le jour, un projet réclamé de longue date par les professionnels du secteur et des parlementaires. “J’ai entendu” leur demande, a-t-elle déclaré lors d’un discours au ministère des Solidarités. L’exécutif prend aussi en considération le constat suivant : en 2030, 20 millions de Français auront plus de 60 ans. Pour la première fois, les plus de 65 ans seront plus nombreux que les moins de 15 ans. Un bouleversement démographique qui appelle à une autre vision d’ensemble.”Tracer un vrai cap”Cette future loi “fixera un cadre, des objectifs à atteindre d’ici à 2030 et des modalités de financement” pour que la France puisse affronter la hausse du nombre de personnes âgées en perte d’autonomie, a précisé la ministre dans un entretien paru dans La Croix vendredi. “D’une espérance et d’une chance, le vieillissement est en train de devenir une charge et une angoisse”, a-t-elle déploré dans les colonnes du quotidien. La loi grand âge, promise par le président de la République Emmanuel Macron au début de son premier quinquennat, a été maintes fois reportée avant d’être finalement abandonnée. Aurore Bergé s’est engagée à la faire aboutir et assure que le gouvernement est en train “de tracer un vrai cap”. À noter que cette loi de programmation sur le grand âge bénéficie d’un (rare) consensus entre majorité et opposition.”La promesse d’une loi de programmation” ne permettra “pas d’améliorer la qualité de vie de nos aînés”, a cependant déploré l’association des directeurs d’Ehpad et services à domicile (AD-PA), qui réclame “des moyens supplémentaires”.La ministre des Solidarités a également présenté la stratégie interministérielle du gouvernement sur le “bien vieillir”, une vision à long terme pour adapter la société à une population plus âgée. Cette stratégie, qui rassemble de nombreuses mesures déjà annoncées, vise notamment à “prendre en compte de nouveaux besoins”, précise le ministère. Le gouvernement veut permettre aux seniors d’adapter leur logement pour y rester le plus longtemps possible, grâce à une prime, dite “prime adapt”, accessible aux plus de 70 ans dès 2024. Il propose également de refondre le système de services d’aides à domicile et de sortir “de la logique de la tarification à l’heure”.”Un catalogue imprécis”Hugues Vidor, directeur général d’Adedom, fédération qui représente les services d’aide à domicile, a salué sur X (ex-Twitter) “une volonté affirmée de faire bouger les lignes”. Il s’agira également de faciliter la possibilité de déplacements des seniors. Le gouvernement prévoit notamment de financer la mise en accessibilité des petits commerces via un fonds et de renforcer l’accessibilité des gares.J’ai représenté adedom à la présentation de la feuille de route stratégie bien vieillir d’Aurore Berge ministre de la solidarité : une volonté affirmée de faire bouger les lignes tarification, financement, programmation, approche interministérielle ! @cnsa ⁦@auroreberge⁩ pic.twitter.com/AMVeTsf3ls— Hugues Vidor (@HuguesVidor) November 17, 2023Jean-Christophe Amarantinis, président du Synerpa, qui rassemble les Ehpad privés, s’est réjoui dans un communiqué “des annonces prometteuses”. La Fédération Hospitalière de France (FHF), qui représente les Ehpad publics, a aussi salué des annonces “fortes”, notamment le projet de création d’un protocole pour accompagner les établissements dans la création de 50 000 emplois d’ici 2030. Plus partagés, les Ehpads associatifs regroupés au sein de l’Uniopss saluent “quelques avancées” mais regrettent “trop d’inconnues”.Côté politique, le député socialiste Jérôme Guedj a déploré sur X un “catalogue imprécis de mesures existantes pour la plupart, sans financement nouveau”. De même, Yann Lasnier, délégué général de l’association des Petits frères des pauvres, a regretté qu’il n’y ait “rien de concret” parmi les mesures présentées.



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Publish date : 2023-11-19 14:31:44

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“J’y pense chaque instant” : en Israël, le cauchemar des otages devient une obsession nationale

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A peine le pied posé en Israël, la première image coupe le souffle. Dans l’aéroport international Ben Gourion, déserté de ses 80 000 voyageurs quotidiens, une haie d’honneur attend les quelques visiteurs internationaux : sur une allée de 600 mètres, des rangées de photos des 239 otages capturés par le Hamas le 7 octobre, avec leur nom, leur ville d’origine et un seul message : “Ramenez-les à la maison”. Une petite fille blonde dodeline entre les visages d’Agam Goldstein, adolescente de 17 ans kidnappée chez elle avec ses deux petits frères, ou de Maya Goren, 56 ans, dont le mari a été tué lors de l’attaque. Seul un mot de son père empêche la petite fille d’embrasser les affiches, qu’elle caresse une à une.”Ces otages, c’est le nuage qui restera pour très longtemps au-dessus de nos têtes”, réfléchit à haute voix Michael, à la terrasse d’un café de Jérusalem. Le cinquantenaire, kippa blanche sur les cheveux, repense à Gilad Shalit, ce soldat israélien retenu pendant cinq ans par le Hamas, de 2006 à 2011. “A l’époque, tout le pays a souffert au quotidien avec lui, retrace Michael. Pour un seul otage, c’était un calvaire national, les télévisions en parlaient tous les jours. Alors aujourd’hui, plus de 200 personnes… Je ne connais pas un Israélien qui ne pense pas chaque jour à leur souffrance, à leur peur.”Netanyahou au centre des critiquesD’après les proches des otages, un homme en Israël n’aurait pas suffisamment ces victimes en tête depuis le 7 octobre : le Premier ministre, Benyamin Netanyahou. Alors, ils ont investi le quartier du pouvoir à Jérusalem, installant leurs stands à mi-chemin entre la Knesset, la Cour suprême et la résidence du Premier ministre. Ici, tous les murs sont tapissés de photos des otages et d’autocollants affichant le visage de Netanyahou recouvert d’une trace de main en sang.Armée d’un énorme rouleau de scotch dans une main et d’un drapeau israélien plus grand qu’elle dans l’autre, Ofra Rozman, 73 ans, recolle une à une les affiches abîmées par 42 jours d’attente. “Je déteste les voir dégradées, ce sont nos enfants !”, se motive cette grand-mère, dont les trois petites-filles sont engagées dans l’armée. Pour chaque otage dont elle répare l’affiche, Ofra a une petite histoire. “Celui-ci est un travailleur philippin, vous imaginez venir travailler aussi loin de chez vous et finir dans cet enfer ?”Elle s’arrête devant le portrait de Noa Marciano, une soldate israélienne capturée le 7 octobre et dont le corps a été retrouvé près de l’hôpital al-Chifa à Gaza, en début de semaine. Elle avait 19 ans. “Quelle tristesse pour Israël, souffle Ofra, en touchant la photo de la jeune militaire. Et le pire, c’est qu’il n’y a personne avec qui négocier. En face, il n’y a que des terroristes, aucun espoir.” A ses côtés, son mari, Izac, renchérit : “Je ne sais pas si notre gouvernement peut faire quoi que ce soit pour les otages, mais le résultat est là : après 42 jours, ils n’ont rien obtenu. Ils ont bombardé, ils ont tué, mais la situation n’a pas changé.”Les deux septuagénaires ne connaissent pas directement d’otages à Gaza, mais ils sont venus de Kfar-Saba, au nord de Tel-Aviv, pour soutenir les familles sans nouvelles de leurs proches. “Quand plus de 200 personnes sont enlevées dans un pays de neuf millions d’habitants, c’est inconcevable, explique Ofra. On connaît tous quelqu’un dont un proche est retenu à Gaza. Israël est comme une grande famille.”La marche des familles des otages vers JérusalemCe samedi 18 novembre, plusieurs milliers de personnes se pressent à Jérusalem, vers le bureau de Benyamin Netanyahou. Il y a cinq jours, les familles des otages ont lancé une grande marche depuis Tel-Aviv pour rallier la capitale et faire pression sur le gouvernement, afin que le retour de leurs proches devienne la priorité des autorités. Marchant le long des routes, dormant dans des tentes, leur pèlerinage a été suivi par l’ensemble du pays.Avec son sac à dos et une deuxième paire de baskets sur les épaules, Noy Sharf doit s’asseoir sur un rocher en arrivant devant la Knesset, à Jérusalem. La jeune femme de 25 ans, étudiante en psychologie, a profité de la fermeture de son université, dans le nord d’Israël, pour rejoindre la marche des familles des otages. Elle tient dans la main une pancarte avec le visage de l’une de ses meilleures amies, Romi Gonen, dont le sourire sur la photo contraste avec la mine sombre de Noy. “C’est une fille intensément heureuse, toujours à rigoler et à faire la fête, décrit la marcheuse. Le Hamas l’a capturée pendant la rave party du Negev et nous n’avons absolument aucune nouvelle depuis. J’y pense chaque jour, chaque minute, chaque instant.”Noy Sharf (à gauche) a participé à la marche pour la libération des otages, entre Tel-Aviv et Jérusalem, le 18 novembre 2023.Derrière elle, la foule s’est massée autour d’un podium. A la tribune, des proches des otages racontent leur calvaire, celui de leur famille, et réclament des explications au gouvernement. Les discours sont entrecoupés par les milliers de manifestants qui scandent “achshav” – “maintenant” en hébreux. Tous racontent que, depuis le 7 octobre, les autorités ne leur ont rien communiqué, pas même du soutien. “En 42 jours, le Premier ministre n’a pas trouvé le temps de parler aux proches des otages, de les rencontrer, tempête Yael Vardi, petite brune venue de Tel-Aviv, dont une amie de 77 ans se retrouve prisonnière dans la bande de Gaza. Netanyahou dit que notre première mission est de détruire le Hamas, puis de ramener les otages. Mais ça devrait être l’inverse ! Les otages avant tout ! Et après, on peut continuer la guerre…”Dans la foule de marcheurs, la colère contre Netanyahou et ses ministres se veut unanime. Seule une poignée de “pro-Bibi” est venue contester les critiques visant le Premier ministre, faisant monter la tension dans l’assemblée. Devant cette scène, Ran Metzger secoue la tête. “Quand il y a la guerre en Israël, tout le monde s’attend à une union sans faille et que l’on se taise, pose ce consultant en logistique. Mais au contraire, c’est le moment de crier, c’est le moment d’avoir des dirigeants dans lesquels nous pouvons avoir confiance.” Lui réclame le départ immédiat de Netanyahou et a installé son lit dans la rue, devant le bureau du Premier ministre depuis trois jours, avec son frère Gug. “Nous rentrerons chez nous quand Netanyahou rentrera chez lui”, ajoute ce dernier. Les parents des deux frères ont été enlevés par le Hamas le 7 octobre.Gug et Ran Metzger, dont les deux parents sont otages du Hamas à Gaza, lors d’un rassemblement devant la Knesset, à Jérusalem, le 18 novembre 2023.A respectivement 80 et 78 ans, Tamar et Yoram vivaient depuis 1974 dans le kibboutz de Nir Oz, en bordure de la bande de Gaza, quand celui-ci a été attaqué. Lui, ancien vice-président d’une grande compagnie de peinture, continuait de cuisiner pour les familles du village. Elle, enseignante à la retraite, est malade et peut à peine marcher, selon ses deux fils. Depuis le 7 octobre, Ran et Gug n’ont reçu qu’une fois des nouvelles de leurs parents, par l’une des otages libérée par le Hamas. “Elle a vécu pendant deux semaines avec eux, dans des cellules souterraines, raconte Ran Metzger. Tout ce que l’on sait, c’est qu’ils sont arrivés à Gaza en un seul morceau, qu’ils sont nourris et ont pu voir un médecin. Par contre, ils n’ont aucune lumière extérieure depuis 42 jours. Chaque jour qu’ils passent en captivité augmente la probabilité de ne jamais les revoir.” Seulement quatre otages ont été relâchés par le Hamas, dont deux Américaines, et une autre a été libérée par l’armée israélienne. Plusieurs ont été retrouvés morts.Samedi soir, après la dispersion de la grande marche des familles, Benyamin Netanyahou s’est adressé à elles, mais seulement durant une conférence de presse. Son message : “Nous marchons avec vous […] et quand il y aura quelque chose à dire, nous vous le dirons.”



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Author : Corentin Pennarguear

Publish date : 2023-11-19 09:10:41

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Nicolas Sarkozy, Maria Pourchet… Changer de maison d’édition, une stratégie payante ?

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Il y a toujours de bonnes (ou de mauvaises) raisons de souhaiter changer de maison : suivre son éditeur qui part chez un concurrent, se sentir délaissé, refuser de publier sous les auspices d’un nouveau propriétaire, succomber à l’appât d’un chèque, d’un pourcentage auteur en hausse ou bien d’un avaloir conséquent, bénéficier d’une promotion et d’un marketing d’envergure ou encore espérer un prix. Et puis, on le sait bien, l’herbe est toujours plus verte ailleurs… Quant au nouvel l’éditeur, le transfert lui permet de démontrer son attractivité, de jouer de l’effet d’entraînement auprès d’autres auteurs et, surtout, de tabler sur de belles ventes.Las ! Tout ne se déroule pas toujours dans le meilleur des mondes. Ainsi de cette rentrée, il est vrai, compromise par l’inflation et par le début de la guerre Israël-Hamas le 7 octobre : une dizaine d’auteurs “transfuges” publiaient leur premier livre chez leur nouvel éditeur, qui avait, forcément, à cœur de le “booster”. Et bien ? Pas un n’a transformé l’essai, tous ont moins vendu que précédemment (selon Edistat, au 12 novembre). Et cela, quelle que soit la maison.Serge Joncour, ex-Flammarion, accueilli chez Albin Michel : 25 000 exemplaires écoulés de Chaleur humaine, versus 135 000 de Nature humaine, certes prix Femina 2020, mais aussi 60 000 de Chien loup (2018). Chez Albin toujours, Pascal Quignard, ex-Gallimard : 9 500 exemplaires des Heures heureuses, contre 19 000 pour L’Amour la mer (2022). Carole Fives, ex-Gallimard, séduite par Lattès : un peu plus de 4 000 exemplaires du Jour et l’heure, versus 8 000 de Quelque chose à te dire (2022). Maria Pourchet, transfuge de Fayard vers Stock : 23 000 exemplaires de Western, 50 000 en 2021 pour Feu. On pourrait aussi citer Claire Berest, David Le Bailly, Wilfried N’Sondé, Marion Messina… le pompon revenant à Nicolas Sarkozy, parti des éditions de L’Observatoire pour Fayard, dont les ventes du Temps des combats (un peu plus de 70 000 exemplaires) font bien pâle figure auprès des 220 000 écoulés du Temps des tempêtes (2020).Moralité ? Il n’y a ni recette magique ni miracle. A un moment T, un auteur trouve, ou pas, son public, et cela quelle que soit la qualité du livre. A bon entendeur, en ces temps d’ébullition du paysage éditorial… Evidemment, tout ceci ne signifie pas qu’il faille forcément privilégier le statu quo. Rien ne saurait retenir un auteur qui ne souhaite plus publier dans une maison. Difficile aussi d’imaginer regretter à vie une sollicitation que l’on n’aurait pas saisie. Il faut juste prendre conscience de la nature, souvent irrationnelle, de l’accueil d’un livre. Et de l’époque, encore plus erratique, à laquelle on le publie.



Source link : https://www.lexpress.fr/culture/livre/nicolas-sarkozy-maria-pourchet-changer-de-maison-dedition-une-strategie-payante-S52UZGJSGRCLPMG2KWWLSZCK4M/

Author : Marianne Payot

Publish date : 2023-11-19 09:30:00

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Présidentielle en Argentine : ces chiffres révélateurs d’une crise économique durable

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C’est le genre d’affrontement que l’on commence désormais à bien connaître. Ce dimanche 19 novembre, les Argentins sont appelés aux urnes pour le second tour de l’élection présidentielle avec, face à face, deux candidats que tout semble opposer. D’un côté, le ministre de l’économie de centre gauche du gouvernement sortant, Sergio Massa, héritier du “péronisme”, le courant politique qui a largement conduit la politique du pays toutes les dernières décennies. Face à lui, le populiste d’extrême droite Javier Milei, ultralibéral et novice en politique, se revendiquant évidemment “antisystème”, et dont le profil et les sorties polémiques et agressives rappellent sans trop de doute les profils de Donald Trump ou de Jair Bolsonaro.Mais plus que tout, c’est surtout le contexte économique extrêmement difficile qui semble dicter le ton de ce scrutin. L’Argentine est en effet plongée dans une crise économique terrible : près de 40 % de la population vit désormais sous le seuil de pauvreté. L’inflation, notamment, ne semble pas près de ralentir. Celle-ci a atteint près de 143 % en un an, et la banque J.P Morgan a estimé qu’elle pourrait même atteindre les 210 % d’ici la fin de l’année 2023.L’Argentine paye également toujours les conséquences de la faillite totale du pays en 2001, avec un prêt de 44 milliards de dollars contracté auprès du Fonds Monétaire International (FMI) en 2018, dont les échéances annuelles sont un casse-tête presque insoluble. Et pour couronner la situation, la grande sécheresse qui a frappé l’Argentine cette année a fait des dégâts colossaux à l’agriculture du pays, le principal secteur d’activité du pays, avec des pertes qui dépassent les 10 milliards de dollars.Vers une “dollarisation” de l’économie ?Comment Sergio Massa, ministre de l’économie d’un gouvernement n’ayant pas su trouver les réponses pour endiguer cette crise, peut-il alors convaincre les électeurs qu’il est l’homme de la situation ? Dans sa campagne, celui-ci a fait le choix de se distancer autant qu’il pouvait de ses prédécesseurs, et notamment de Cristina Kirchner, présidente de 2007 à 2015 et figure honnie du péronisme. Massa propose désormais un “gouvernement d’unité nationale”, et plaide pour maintenir le modèle social existant, nécessaire pour de nombreux Argentins pour vivre. Ces derniers mois au pouvoir, il a tenté l’équilibrisme d’une dévaluation (20 %) que réclamait le FMI, tout en accumulant de nombreuses largesses en faveur des argentins : exemptions d’impôts, primes et subventions, pour amortir le choc de l’inflation.De son côté, l’ultralibéral Javier Milei propose des solutions bien plus radicales. La proposition phare de l’économiste de formation, qui s’est fait connaître sur les plateaux de télévision pour son ton agressif et souvent insultant, consiste tout simplement à abandonner le peso argentin, dont la valeur s’effondre de jour en jour. Il souhaite ainsi que le pays adopte le dollar américain comme monnaie nationale, à l’image de ce que l’Equateur et le Salvador ont déjà choisi de faire sur le continent sud-américain.Javier Milei, député argentin et candidat à la présidence pour l’Alliance La Libertad Avanza, brandit un faux billet de 100 USD à son effigie lors de la clôture de sa campagne électorale à Cordoba, en Argentine, le 16 novembre 2023.Ce projet qui ferait perdre à l’Argentine toute indépendance monétaire inquiète de nombreux économistes, qui estiment que les conditions ne sont pas réunies pour ce changement drastique. Celui qui qualifie la justice sociale “d’aberration” et se définit comme “anarcho-capitaliste” souhaite également quitter le Mercosur, le bloc économique regroupant certains pays d’Amérique du Sud – l’Argentine, le Brésil, le Paraguay, l’Uruguay et le Venezuela.Un scrutin encore très incertainMalgré tout, au premier tour, alors que Milei était annoncé comme le grand favori, c’est bien Sergio Massa qui est arrivé en tête, avec 36,7 % des voix, contre 29,9 % des suffrages pour son rival d’extrême droite. Mais les 23,8 % des voix au premier tour obtenues par la troisième candidate de droite, Patricia Bullrich, pourraient bien déterminer l’issue de ce second tour à l’issue très incertaine. Sergio Milei l’a très bien compris. Dès les résultats du premier tour annoncés, il a commencé son opération de séduction envers les électeurs de droite souhaitant mettre un terme au péronisme. Avec succès : Patricia Bullrich a accordé elle-même son soutien au trublion populiste, divisant au sein même de son propre camp.Mais avec près de 10 % d’Argentins qui s’annonçaient encore indécis à l’aube de ce scrutin qui pourrait bien marquer un changement drastique dans l’avenir du pays, difficile d’estimer de quel côté la balance électorale finira par pencher. Avec toutefois la promesse d’un pays qui restera profondément fracturé.



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Publish date : 2023-11-19 11:28:43

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Rennes : la métamorphose d’une ville où il fait bon marcher

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Spectaculaire ! Début octobre, la métropole de Rennes a fini de réaménager le rond-point des Gayeulles, porte d’entrée au nord-est de la capitale administrative de la Bretagne, fréquenté par plus de 13 000 véhicules par jour. Un agencement “à la hollandaise” destiné à favoriser la sécurité des usagers : réduction de l’anneau routier, création de voies cyclables bidirectionnelles séparées de la chaussée par de la végétation, aménagement de plateaux piétonniers surélevés… Un investissement de plus d’un demi-million d’euros afin de “remettre la voiture à sa juste place et redonner de l’espace aux mobilités douces”, résume l’écologiste Valérie Faucheux, adjointe déléguée aux mobilités et aux déplacements.Une stratégie gagnante : Rennes vient de décrocher la première place du classement des villes marchables de plus de 200 000 habitants, devant Strasbourg et Nantes. Ce baromètre, organisé pour la deuxième année par le collectif “Place aux piétons”, évalue l’expérience de déplacement à pied de 70 000 répondants au sein de leur commune respective. Un résultat qui ne surprend guère Françoise Rossignol, présidente du Club des villes et territoires cyclables et marchables, alors que la préfecture d’Ille-et-Vilaine figurait déjà dans le top 3 des villes cyclables : “A chaque aménagement de voirie, on sent ici une réflexion globale pour faire une place aux piétons, aux vélos, aux transports en commun et à la voiture individuelle, dans cet ordre.””La mobilité est une affaire de complémentarité. Si les piétons ne se sentent pas en sécurité, ils ne prendront pas les transports en commun et privilégieront la voiture”, confirme Valérie Faucheux. Un enjeu clé. Depuis l’ouverture, l’an passé, de la deuxième ligne de métro, trois quarts des Rennais et Rennaises vivent désormais à moins de 600 mètres d’une station. Reste à les convaincre de s’y rendre à pied. Aux abords de certaines d’entre elles, des zones de rencontres ont ainsi été installées. Avec leur signalisation et leur marquage au sol spécifiques, elles sont accessibles à tous les usagers de la route. Les piétons y ont la priorité sur l’ensemble des autres véhicules, qui ne peuvent y circuler à plus de 20 km/h.Objectif : une “ville apaisée”La vitesse est l’un des facteurs essentiels du concept de “ville apaisée”, très à la mode chez les élus. Depuis le 4 septembre, 95 % des 600 kilomètres de voies de circulation de Rennes sont limités à 30 km/h. “A cette allure, un véhicule peut s’arrêter devant un piéton inattentif ou un cycle qui se déporte brusquement”, assure Valérie Faucheux. La cohabitation entre tous ces usagers de la route reste malgré tout un défi, surtout avec l’essor du vélo, dont l’usage à Rennes a augmenté de 50 % depuis la pandémie. Exit ainsi les pistes cyclables sur les trottoirs, qui généraient de plus en plus de conflits.Selon une étude menée en 2018, 43,3 % des déplacements ont lieu désormais à pied dans la capitale de la Bretagne. Un chiffre qui s’est encore accru depuis, d’autant que la ville ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Depuis février 2023, la municipalité expérimente une zone de trafic limité au sein de son centre historique. L’accès motorisé n’y est autorisé qu’aux ayants droit : habitants, commerçants, artisans, livreurs, services d’urgence… Ce n’est pas tout. En octobre dernier, le dispositif “Rues aux écoles” a été étendu à quatre établissements scolaires. En clair : pendant trente minutes le matin et le midi, des barrières sont installées pour rendre leurs abords entièrement piétons afin de sécuriser les déplacements des jeunes enfants. De quoi redonner le goût de la marche aux enfants comme à leurs parents.Un article du dossier spécial de L’Express “Villes”, publié dans l’hebdo du 16 novembre



Source link : https://www.lexpress.fr/societe/region/rennes-la-metamorphose-dune-ville-ou-il-fait-bon-marcher-FQWAZTWPHVH7FCPFMNFLSYXSQM/

Author : Kevin Deniau

Publish date : 2023-11-19 11:30:00

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Agressions, injures… Les violences contre les maires continuent d’augmenter en 2023

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Proches des citoyens, ils ont souvent été ciblés lors des différentes crises qui ont secoué le pays cette année. Les agressions à l’encontre des maires devraient augmenter de 15 % en 2023, selon une enquête du Cevipof publiée ce dimanche 19 novembre. En ligne de mire lors des émeutes cet été, les édiles avaient déjà connu une explosion des violences en 2022 (+ 32 %), avec 2 265 plaintes et signalements.Dans le détail, 69 % des 8 000 maires interrogés disent avoir été victimes d’incivilités, contre 53 % en 2020. 39 % d’entre eux ont subi des injures et des insultes, contre 29 % en 2020. Autre point inquiétant de l’étude : une augmentation substantielle des attaques en ligne, 27 % des édiles ayant été violemment interpellés sur les réseaux sociaux cette année, contre 20 % il y a trois ans.Résultat : le rythme des démissions a augmenté de 30 % par rapport au précédent mandat, un élément révélateur de ce que l’enquête qualifie de “fatigue républicaine”. Entre autres facteurs d’explications, l’étude note un “sentiment d’impuissance”, mais aussi des missions de plus en plus complexes et chronophages.Interrogés sur les changements à apporter afin de remédier à cette situation, 50 % des maires proposent de revoir à la hausse leurs rémunérations. “S’ils ne s’engagent pas pour gagner de l’argent, ils ne sont pas prêts à en perdre non plus”, remarque l’auteur de l’étude.Avec près d’un million de candidats aux municipales, l’engagement local n’est “pas encore menacé” et “les maires résistent à l’accumulation de crises”, fait toutefois valoir l’auteur dans une note d’optimisme.



Source link : https://www.lexpress.fr/societe/agressions-injures-les-violences-contre-les-maires-continuent-daugmenter-en-2023-4CGSZQQSVZHSJLGPETH4RHNIN4/

Author : Mehdi Bouzouina

Publish date : 2023-11-19 12:07:31

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