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L’Express

Xavier Niel : son plan pour faire d’Iliad un géant européen de l’IA

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Comme à la maison. Xavier Niel a donné rendez-vous, vendredi 17 novembre, à la station F, l’antre préféré des start-up parisiennes et dont il est le cofondateur, pour son grand événement “ai-Pulse”, consacré à l’intelligence artificielle. Parmi les invités prestigieux figurent le patron de Nvidia, Jensen Huang (en visio), roi du matériel informatique spécialisé en IA, ou encore Eric Schmidt, ancien PDG de Google, firme pionnière dans le domaine. Cela étant, c’est bien des ambitions du créateur de l’opérateur Free qu’il sera surtout question. Iliad, son navire amiral, s’engage dans l’IA à travers trois piliers : un laboratoire, un supercalculateur et un service cloud, le tout avec des partenaires industriels et académiques. Quelque 200 millions d’euros ont été annoncés pour soutenir cette stratégie, qui pourrait rendre la galaxie Niel incontournable dans ce domaine en plein essor depuis l’émergence de ChatGPT, il y a un an.D’après l’entourage de la 18ᵉ fortune française (selon le classement Forbes), cette conférence se veut l’antithèse de VivaTech, où le CAC 40 célèbre ses stratégies numériques sur fond de défilé de figures de la tech mondiale grâce à l’entregent unique de Publicis. L’événement de vendredi 17 novembre à la halle Freyssinet s’annonce business tendance geek, avec des présentations et des briefings techniques par des partenaires d’Iliad et des spécialistes de l’IA. Moins de “beautiful”, plus d’hommes et de femmes qui ont les mains dans le code et dans le hardware, l’infrastructure physique.La présentation la plus attendue est celle du laboratoire d’intelligence artificielle, doté de 100 millions d’euros. Selon Iliad, celui-ci entend jouer dans la même catégorie qu’un DeepMind. Lancé comme une start-up indépendante en 2010, avec un financement initial de 50 millions de dollars, DeepMind avait été acquis par Google en 2014 pour un demi-milliard de dollars (une affaire, quand on sait que son concurrent OpenAI, créateur de ChatGPT, est aujourd’hui valorisé à 90 milliards de dollars). DeepMind est devenu au fil des ans un laboratoire d’IA largement médiatisé pour avoir développé un algorithme capable de battre le meilleur joueur de go du monde ou, dans un genre plus aride mais d’une portée autrement importante, d’avoir décodé la structure interne des molécules avec son programme AlphaFold. Devenu un puits sans fond, DeepMind a été réintégré cette année dans le giron de Google, qui a réduit considérablement les dépenses ; autour de 700 millions par an quand même… Tel est donc le modèle de Xavier Niel pour ce laboratoire dont il va dévoiler les partenaires ainsi que l’équipe principale, une demi-douzaine de chercheurs d’envergure mondiale.A l’assaut du cloudCette structure pourra s’appuyer sur le deuxième pilier du dispositif : le supercalculateur géré par une filiale d’Iliad, créée en 1999, Scaleway. Nvidia a fourni un millier de puces H100, un seuil stratégique en termes de puissance, à ce jour relativement rare dans l’IA. Le groupe Iliad ne commente pas le prix de sa machine, baptisée “Nabu” (diminutif de Nabuchodonosor), mais cette dernière engloutit une bonne partie des 100 millions d’euros restants, confirme-t-on. Il faut dire que le prix des puces H100, au tarif catalogue de 36 000 dollars, a même augmenté de 16 % au cours du seul mois de septembre tant la demande est forte. L’investissement est justifié : Scaleway affirme que sa capacité de calcul sera la plus importante du continent européen pour ce qui est des machines dédiées à l’IA – d’autres supercalculateurs, notamment utilisés pour la physique nucléaire, sont sans commune mesure, mais sont directement financés par les Etats. Une première version “mini” de l’outil, Jeroboam, a déjà été mise en service et a participé à l’entraînement de petits modèles, affirme Scaleway. Sans en préciser les bénéficiaires.Troisième composante de l’ensemble, et non des moindres : Scaleway envisage également de devenir “le plus grand cloud public européen dans l’intelligence artificielle”, indique à L’Express son directeur général, Damien Lucas. En plus d’entraîner les modèles, la firme souhaite ainsi gérer au sein de ses infrastructures ce que l’on nomme “l’inférence”. Soit l’utilisation au quotidien des chatbots ou des générateurs d’images, par exemple. Au total, Iliad compte à ce jour sur huit data centers, répartis entre ses entités Scaleway et Free Pro. Cet été, le groupe avait discrètement chapeauté une nouvelle entité dédiée à tous les data centers d’Iliad et baptisée “OpCore”, chargée de plancher sur l’architecture de ces bâtiments très énergivores.Mais la question brûlante demeure la portée de l’investissement global de 200 millions d’euros de Xavier Niel. Une somme significative, mais qui reste lilliputienne par rapport à celles déboursées par les “hyperscalaires” que sont AWS (filiale cloud d’Amazon), Microsoft et Google, dont les dépenses en capital (capex) s’envolent à un rythme de 15 à 20 % par an. Ils devraient atteindre 116 milliards de dollars en 2024, selon une étude de Bank of America. “L’investissement que l’on a annoncé n’est que le premier”, rétorque Damien Lucas. Une “phase 2” du plan Niel, encore secret, serait dans les tuyaux. Par rapport à ces grands clouds généralistes, engagés dans une course à l’investissement pour prendre les positions de demain, Scaleway va néanmoins devoir faire preuve de beaucoup d’imagination – et d’agressivité commerciale – pour trouver les niches ultraspécialisées où il offrira mieux et moins cher que les géants.Niel et ses (nombreux) amisUn levier est actionnable assez rapidement : celui de la souveraineté, une préoccupation qui monte en puissance en France. Il s’agit pour les entreprises de se reposer, pour le stockage de leurs données, sur des clouds locaux respectueux des règles de l’Union européenne. A ce jour, bon nombre d’entre elles ont recours à des prestataires américains sous le coup du Cloud Act. En bref : ces précieuses data sont consultables par les autorités américaines dans certains cas de figure. “Sans infrastructure souveraine, on risque de limiter les entreprises qui ont d’importantes exigences réglementaires”, dans la santé ou la défense, par exemple, analyse Stéphane Roder, à la tête de l’agence AI Builders.Iliad souhaite également profiter du “momentum” politique autour de l’IA (la France a récemment posé 500 millions d’euros supplémentaires afin d’aider la filière à se développer), dans le but de négocier quelques avantages. Ces derniers pourraient notamment prendre la forme d’une ristourne sur les prix de l’énergie, car entraîner des modèles et les utiliser requiert énormément d’électricité. Rencontré par L’Express, Guillaume Avrin, coordinateur national pour l’intelligence artificielle, jugeait ce type de dispositifs possible afin de gagner en compétitivité, et potentiellement utile à d’autres acteurs français, tels qu’OVHcloud, lui aussi lancé dans le marché de l’IA. La France a par ailleurs l’avantage de bénéficier d’une énergie très largement décarbonée, un point important pour les entreprises. Si bien que l’Hexagone est pour le moment plutôt bien positionné dans la grande course de l’IA. “On a la chance d’avoir à Paris un écosystème incroyable”, estime Matthieu Rouif, cofondateur de l’application PhotoRoom. De la formation en mathématiques, parmi les meilleures du monde, aux données de qualité et jusqu’aux start-up, dont un grand nombre – ce n’est pas un hasard – sont reliées d’une manière ou d’une autre au serial investisseur Xavier Niel. C’est le dernier atout, majeur, dans la manche d’Iliad et de Scaleway.Les start-up Mistral AI, qu’un tour de table en cours pourrait valoriser à 2 milliards de dollars, mais aussi Poolside, Nabla, ou encore PhotoRoom ont toutes été financées à divers stades par Niel et ses filiales Kima Ventures ou NJJ Capital. Le circuit entre Scaleway et Kima est déjà une “boucle qui fonctionne bien”, indique Jean de la Rochebrochard, gestionnaire du fonds de l’homme d’affaires, spécialisé dans les amorçages (participations de quelques dizaines ou centaines de milliers d’euros). On peut s’attendre à ce que ces pépites “maison” soient placées en vitrine du nouveau cloud Scaleway et agissent en “aimants à talents”, pointe le patron de Kima Ventures. L’enveloppe d’Iliad contient d’ailleurs quelques millions réservés aux start-up. Rien de surprenant à cela. Niel s’est taillé une réputation dans la French Tech, avec ses différents investissements sur des paris devenus licornes, comme Alan, Deezer ou Sorare. Puis via ses écoles : 42, la plus tech, qui essaime partout dans le monde, l’Albert School, autour de la data, toute neuve (fondée en 2022), ou encore l’Eemi, l’école de métiers de l’Internet, lancée en 2011 avec les patrons de Meetic et de Vente-privée (devenue Veepee). Enfin, bien entendu, via la pépinière de start-up Station F, véritable totem dans lequel a grandi Hugging Face, ce hub de l’IA open source aujourd’hui valorisé à 4,5 milliards de dollars, et qui dynamise déjà tout l’écosystème européen. “Il y a vingt-cinq ans, la révolution s’appelait Internet, et on était là”, a déclaré Xavier Niel lors de l’annonce de son investissement de 200 millions d’euros. En se positionnant à nouveau sur les infrastructures de base, le père de la Freebox semble bien décidé à opérer le même coup dans l’intelligence artificielle.



Source link : https://www.lexpress.fr/economie/high-tech/xavier-niel-un-empire-a-lassaut-de-lia-ses-ambitions-cachees-42ZHWYKD55FITAJMBWHCMBVNHU/

Author : Frédéric Filloux, Maxime Recoquillé

Publish date : 2023-11-15 17:00:00

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Jean-Luc Mélenchon : sa stratégie pour l’emporter en 2027

Jean-Luc Mélenchon : sa stratégie pour l'emporter en 2027




L’impossibilité pour Jean-Luc Mélenchon de qualifier le Hamas de groupe “terroriste” après les massacres du 7 octobre a relancé le débat sur son clientélisme politique. La querelle sémantique a suscité quelques remous à gauche, et même au sein de La France insoumise, au point de menacer l’existence de la Nupes. Mais une question demeure sur cette stratégie électoraliste : fonctionne-t-elle vraiment ? Force est de constater que la progression dans les urnes du candidat insoumis depuis 2012 est impressionnante au sein du “vote banlieusard”. L’expression est du sondeur Jérôme Fourquet (Ifop), auteur du livre La France d’après (Seuil), et interrogé dans notre long format vidéo.Terminés, les efforts de la gauche de la gauche pour conquérir le vote ouvrier. Le pivot s’effectue depuis désormais dix ans vers les jeunes, les diplômés des grandes villes, et les minorités. La Seine-Saint-Denis en est une illustration intéressante : le vote Mélenchon à la dernière présidentielle a atteint 49 % au premier tour. Retrouvez dans cette enquête vidéo nos infographies, ainsi que les analyses d’Anne Rosencher, directrice déléguée de la rédaction de L’Express.



Source link : https://www.lexpress.fr/politique/jean-luc-melenchon-sa-strategie-pour-lemporter-en-2027-4SARYGQY25BD7KDBZAMZ6L42WQ/

Author : Renaud Toffier, Anne Rosencher

Publish date : 2023-11-15 16:50:23

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Renault : avec Ampere, l’électrique peut-il sauver le constructeur français ?

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Trois ans. Trois ans pour panser les plaies d’un Renault au bord du gouffre. Trois ans et une certitude : celle d’avoir trouvé un remède à la concurrence de Tesla et des constructeurs chinois. Fidèle à l’audace qui a fait la renommée de Renault, son directeur général Luca de Meo a choisi une voie que nul autre constructeur n’avait osé emprunter jusqu’à alors, celle de la scission. Objectif : faire émerger une entreprise dédiée corps et âme à l’électrique, Ampere.Débarrassés des lourdeurs de leur auguste maison-mère, les 11 000 salariés de cette nouvelle structure auront l’agilité d’un nouvel entrant, assure sa direction. Les compétences d’un constructeur historique en plus. C’est ainsi que le groupe au Losange espère être le premier à commercialiser des véhicules électriques au prix du thermique, le tout grâce à un temps de développement record, et en mettant l’accent sur la dimension logicielle d’une voiture pensée comme un smartphone sur roues – domaine dans lequel les Chinois excellent. Ce faisant, Renault espère couper l’herbe sous le pied de ses concurrents. Un effort qui requiert de l’argent frais. C’est en Bourse que le constructeur compte le trouver, en introduisant Ampere au premier semestre de 2024.Mais l’entreprise est risquée. Dans un contexte économique défavorable, il n’est pas garanti que la cotation d’Ampere lui permette d’atteindre le niveau de valorisation stratosphérique d’un “pure-player” comme Tesla. D’aucuns craignent qu’Ampere n’atteigne même pas celle de Renault, dont la valorisation plafonne depuis des années à environ 10 milliards d’euros.”Il n’est pas certain que le marché achète Ampere, redoute Bernard Jullien, maître de conférence à Bordeaux. Même Stellantis, qui fait pourtant tout pour séduire, reste sous-capitalisé. Par ailleurs, en termes d’animation des équipes, l’idée de dire que la virginité automobile constitue un avantage compétitif est un mauvais message adressé à des salariés qui travaillent à accumuler des compétences.” La direction de Renault se réserve le droit de repousser l’introduction en Bourse si les conditions ne sont pas réunies. Mettre en orbite Ampere, mais pas à n’importe quel prix. C’est son avenir en tant que compétiteur dans la voiture électrique que Renault joue. Et celui de la majorité de ses usines en France.



Source link : https://www.lexpress.fr/economie/entreprises/renault-avec-ampere-lelectrique-peut-il-sauver-le-constructeur-francais-UEACFP5HGVCZBHNJHWDMGK2MPU/

Author : Julie Thoin-Bousquié

Publish date : 2023-11-15 16:12:46

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Proman : la famille Gomez, des milliardaires partis de rien

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Zone industrielle de Manosque, 23 000 âmes à la ronde, au nord d’Aix-en-Provence. Coincé entre l’A51 et la Durance, un ancien entrepôt de L’Occitane, la savonnerie voisine, abrite le siège social de Proman. Grillage, bitume, bâtiment gris. Cliché connu de la France périphérique. Mais dès l’accueil franchi, surprise : dans l’atrium, une déco pétaradante semble tout droit sorte de la Silicon Valley. Baby-foot, salle de gym, cuisine ouverte, écran géant, poufs bleus et sofas orange, les couleurs de la maison. A l’étage, 150 collaborateurs, cloisons transparentes. Sur les murs, alternance d’injonction – “Work hard, Play hard” – et de bienveillance – “Pas de bla-bla entre nous” -, les slogans claquent. Comme les photos, innombrables, des fêtes organisées par l’entreprise, salariés et patrons mêlés dans un même plaisir sincère de faire partie de l’aventure.Dernière virée mémorable : Marseille-Barcelone en paquebot, pour célébrer – avec deux ans de retard, Covid oblige – le 30e anniversaire du spécialiste de l’intérim. Venus des quatre coins du monde, plus de la moitié des 4 400 salariés se sont retrouvés sur le Costa Fortuna, privatisé le temps d’un week-end d’octobre 2022. L’occasion pour le maître de cérémonie, Roland Gomez, de confier solennellement la présidence à son fils aîné et fidèle second, Roland. Même prénom, tempéraments distincts. Changement de capitaine, mais pas de cap. Un psy en ferait son miel. “Il aurait tort, balaye un proche des deux hommes : le moteur, chez eux, c’est l’action, pas l’introspection œdipienne. Même s’ils aiment se chicaner.”Le 4e acteur en Europe, derrière trois mastodontesVerbe haut et accent rocailleux, “Monsieur Gomez”, comme l’appellent les salariés, pour le distinguer de son dauphin, feint la mise au rebut. “Regardez, c’est écrit là-dessus. Je ne suis plus que le “fondateur”, tonne le patriarche, 74 ans, en brandissant sa carte de visite. Sourire affable du successeur, qui en a entendu d’autres : “Toutes les décisions stratégiques continuent d’être prises en famille.” La méthode a fait ses preuves, dans une discrétion voulue. Comme chez CMA CGM, autre dynastie sudiste, où Rodolphe Saadé, l’actuel patron, échange régulièrement avec Gomez fils.Beaucoup de Français n’ont découvert l’existence de Proman qu’à l’occasion de la Coupe du monde de rugby, dont le groupe était sponsor et recruteur officiel. Combien savent qu’il a réalisé l’an dernier 3,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires, dont la moitié à l’international ? Chaque jour, 100 000 de ses intérimaires sont mis à la disposition de 45 000 clients dans 17 pays. Et grâce à ses 1 000 agences, dont 400 en France, l’enseigne tricolore est devenue le 4e acteur du travail temporaire en Europe, derrière les Suisses d’Adecco, les Néerlandais de Randstat et les Américains de Manpower. Tous cotés en Bourse, quand la société manosquine, contrôlée à 100 % par la famille, s’enorgueillit d’être restée indépendante.Ténacité et “bon sens”, les valeurs de la maisonDans le dernier palmarès du magazine Challenges, les parents et leurs fils – Roland, 51 ans, et Romain, 38 ans – émargent au 104e rang des fortunes françaises, avec 1,2 milliard d’euros d’actifs professionnels estimés. Des milliardaires qui ne doivent rien à personne. Mais tout à leur ténacité et à leur “bon sens”, valeurs cardinales martelées d’un Roland à l’autre. “Cette réussite entrepreneuriale est un cas d’école que nous enseignons aujourd’hui à nos équipes commerciales”, révèle José Santucci, directeur général du Crédit Agricole Provence Côte d’Azur, première banque à avoir fait confiance au clan. Reconnaissant, ce dernier lui a cédé 9 % du capital en 2007. Avant de lui racheter cette participation, dès 2011. Sans rancune. “La fidélité qui nous lie a plus de valeur que le versement de dividendes”, assure le banquier, beau joueur.Un orphelin, élevé par ses grands-parents paysansA l’entrée du vaste bureau qu’il a conservé, deux brevets encadrés font la fierté du créateur : la Légion d’honneur, épinglée en 2019 par Christophe Castaner, et la médaille d’honneur du travail, échelon or, remise en 2021 par Elisabeth Borne. Des diplômes sur le tard. La faute à une jeunesse tourmentée, qui rend d’autant plus extraordinaire l’ascension de “Monsieur Gomez”. A l’âge de dix-huit mois, son père, un Catalan réfugié en France pour échapper au régime de Franco, disparaît du jour au lendemain, emmenant sa sœur Violette, de deux ans son aînée. La rumeur les dira exilés en Argentine. L’orphelin ne les reverra jamais. “Comme ma mère n’était pas très aimante, raconte-t-il avec une pudeur soudaine, j’ai été élevé par mes grands-parents, des paysans sans le sou, dans un petit village des Alpes-de-Haute-Provence, à Lardiers. Après une scolarité chaotique, je suis allé voir le surveillant général du lycée. Je voulais gagner ma vie rapidement. Il m’a répondu : “Chaudronnier soudeur, vous trouverez du boulot dès la fin de votre apprentissage, comme un énarque !”. C’est ainsi que je suis tombé dans la tuyauterie.” Marié à 18 ans à une aspirante coiffeuse, il passe alors de chantier en chantier pour le compte d’un sous-traitant de Pechiney. “Entre chaque mission, j’avais deux jours pour boucler mes valises et trouver un meublé. Ma vie avec Evelyne tenait dans notre Simca 1 100″.Fréjus, Martigues, Avignon, Commentry, Ferney-Voltaire, Pauillac, et même Cuba, où il séjournera trois ans : l’ouvrier qualifié prend du galon, devient chef d’équipe, puis directeur d’une agence de maintenance industrielle. Mais dans les raffineries où il a fait ses classes, les deux chocs pétroliers essorent peu à peu les effectifs. A l’aube de ses quarante ans, ce bourlingueur décide alors de revenir sur ses terres natales. Avec une idée en tête : offrir à ces employeurs qu’il connaît bien, et voit s’enfoncer dans la crise, la flexibilité nouvelle et salutaire du travail temporaire. La première agence Proman, pour Professionnels de Manosque, ouvre ses portes à l’automne 1990. Roland sur le terrain, Evelyne à la compta. Nouveau départ. Et début des ennuis.Cinq ans dans le dur”On a appris le métier sur le tas et commis toutes les erreurs possibles, comme celle d’accepter les entreprises que les autres ne voulaient pas”, relate Roland junior, qui rejoint ses parents dans les mois suivants, sitôt son bac en poche. Très vite, les impayés s’accumulent. Le cauchemar du secteur. “Chaque semaine, on faisait les fiches de paye des intérimaires, poursuit le père. Les clients, eux, nous réglaient à 90 jours. Le moindre retard mettait la trésorerie dans le rouge. Et l’affacturage, pour s’en protéger, mangeait notre marge. On est longtemps resté dans le dur.” La famille tout entière survit par et pour la boutique. Ouvre le samedi, jour de marché à Manosque, pour que les hommes, qui accompagnent leurs femmes sur les étals, passent une tête. Encaisse sans broncher les persiflages des concurrents – “Gomez ? Ça fleure bon le milieu marseillais et le blanchiment d’argent…”. Elle croit en son étoile, laquelle commence enfin à briller au bout de cinq ans, grâce à la reprise d’une, deux, puis dix agences dans la région.La France au père, l’international au filsEn 2004, les Gomez débauchent Laurent Robert, responsable grands comptes chez Manpower. Bonne pioche. Avec lui, le père se met à sillonner la France, pour étoffer le réseau. Deux ans plus tard, alors que le nombre d’antennes a bondi de 40 à 80, la PME plante son premier drapeau à Paris, boulevard Magenta, artère névralgique des missions temporaires, entre les gares de l’Est et du Nord. Elle élargit ensuite sa clientèle au-delà des groupes industriels, douchés par la crise de 2008, et franchit les frontières. Suisse, Royaume-Uni, Canada, Espagne, Pays-Bas… Le Maroc et la Roumanie en 2021. L’Allemagne en ligne de mire aujourd’hui. Les cibles ? Des groupes familiaux dans lesquels Proman monte à son rythme au capital, sans brusquer les propriétaires, au gré des successions. “L’expansion nationale, c’est ‘Papa Gomez’. L’international, son fils, résume Laurent Robert, devenu entre-temps DG. Le premier a eu l’intelligence de prendre progressivement du champ. Le second, de structurer la boîte sur le plan administratif et financier, sans jamais se départir d’un profond respect vis-à-vis de son père, de son œuvre. Et de son flair.”Coup de foudre professionnelCar chez les Gomez, le courant passe tout de suite. Ou trépasse aussi sec. Patron de la branche américaine depuis 2017, Gilles Tanneur a bouclé en avril dernier l’acquisition de PeopleShare – 40 agences, 250 permanents. Un quatrième rachat qui porte désormais à un demi-milliard d’euros le chiffre d’affaires réalisé outre-Atlantique. Croissance fulgurante, qui s’est jouée… sur une rencontre. “Un samedi à Chicago, je reçois un coup de fil dans ma voiture : ‘Roland Gomez voudrait vous parler’, raconte Gilles Tanneur, briscard de l’intérim passé chez Adecco et Crit, dont il avait monté la filiale aux Etats-Unis. Je connaissais la famille de nom, rien de plus. Il me propose de venir à Manosque, séance tenante. Je lui dis que ce n’est pas possible avant plusieurs semaines. Le dimanche suivant, le fils prend un avion à Marseille et débarque ici. On a discuté le lendemain matin au bar d’un hôtel. Quatre heures délicieuses. Il m’a déroulé l’histoire de Proman, avant de me poser toutes les questions clef sur ce marché US auquel il ne connaissait pas grand-chose… et de remonter dans l’avion le soir même ! Une ‘first date’, comme disent les ados.”Conquis, et ravi de l’autonomie qu’on lui laisse depuis, le dirigeant loue chez les Gomez ce “côté ‘countryside’ dont les Américains raffolent, mélange d’humilité et de travail acharné, qui vous donne envie de vous dépasser.” La génération suivante aura-t-elle le même allant ? “Mes trois garçons feront ce qu’ils voudront”, élude Roland Gomez. L’aîné, un troisième Roland, n’a pas l’air prêt à relever le gant. Mais Jean, le cadet, est déjà venu aux Etats-Unis assister à la signature de deux deals. “Il s’intéresse…”, glisse son père. Une confidence remplie d’espoir.



Source link : https://www.lexpress.fr/economie/entreprises/proman-la-famille-gomez-des-milliardaires-partis-de-rien-2IJ7ESZKFJBX5JEVFRZB3PAKIE/

Author : Arnaud Bouillin

Publish date : 2023-11-15 16:00:00

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Hermès, LVMH, Richemont… Quand le luxe emboîte le pas aux Gafam

Hermès, LVMH, Richemont… Quand le luxe emboîte le pas aux Gafam




Le secteur du luxe est en général plus associé à la qualité de ses artisans qu’à ses capacités à analyser les données de ses clients. Aujourd’hui, le premier ne se conçoit pourtant plus sans le second. Le luxe investit systématiquement dans la connaissance de ses cibles afin d’anticiper leurs comportements, leurs envies immédiates autant que les tendances à long terme.Un Hermès, LVMH, Richemont sait aujourd’hui avec précision qui achète quoi et aussi qui a envie de quoi. La vente en ligne a évidemment ouvert la voie à une vaste collecte de données clients avec des parcours de consommation suivis avec précision, et qui s’apparente plus à l’achat d’une Tesla où l’acheteur va évaluer la marchandise en boutique pour l’acheter ensuite sur le web. En 2025, la vente en ligne d’articles de luxe va représenter 30 % des achats avec des cycles de production raccourcis pour mieux coller aux demandes du public. Pour le luxe aussi, le “Time to market” la vitesse commercialisation, est devenu un facteur-clé. C’est d’ailleurs pour anticiper cette tendance que les groupes créent des plateformes dédiées, par exemple pour gérer le marché de la seconde main.Autre enjeu crucial pour le luxe, la traçabilité des produits. Les marques sont conscientes que le moindre dérapage dans la chaîne manufacturière – conditions de travail indécentes, emploi d’enfants ou de détenus dans certains pays – peut se traduire par une mise à mort rapide sur les réseaux sociaux. Même préoccupation pour tout ce qui a trait à l’empreinte écologique de la chaîne de production. Désormais, ce sont les trentenaires qui façonnent cette industrie, et il va falloir faire avec leurs exigences et leurs valeurs.Invité de cet épisode de Control-F, Michael Valentin, consultant au cabinet Opeo, spécialiste du secteur industriel, évoque les enjeux de la nouvelle obsession technologique des géants du luxe.Écoutez cet épisode et abonnez-vous à La Loupe sur Apple Podcasts, Spotify, Deezer, Google Podcasts, Podcast Addict et Amazon Music.Inscrivez-vous à notre newsletter.L’équipe : Frédéric Filloux (écriture et présentation) et Jules Krot (montage et réalisation).Musique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio TorrentCrédits image : Alain Jocard/AFPLogo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin ChazalComment écouter un podcast ? Suivez le guide.



Source link : https://www.lexpress.fr/podcasts/controlf/quand-le-luxe-emboite-le-pas-aux-gafam-KFIASNORSRGBLDNJ7U5QZ75CBE/

Author : Frédéric Filloux

Publish date : 2023-11-15 05:00:00

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Immobilier locatif : cinq règles à suivre pour un investissement réussi

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Acquérir un appartement et le mettre en location est l’une des solutions les plus prisées pour obtenir un complément de revenus une fois à la retraite. A juste titre, car il s’agit d’un placement relativement sûr, sous réserve d’investir pour au moins dix ans. Avec une telle durée, vous ne pâtirez pas du retournement de conjoncture du marché immobilier, palpable depuis le début de l’année. Pour mettre toutes les chances de votre côté, suivez nos conseils.1. Privilégiez l’ancien et l’adaptabilitéMême si le neuf permet d’investir “clé en main”, la hausse du prix du foncier et des matériaux a considérablement renchéri les coûts de construction. Dans la plupart des grandes villes, le prix du neuf frôle, voire dépasse, le plafond de 5 500 euros par mètre carré au-delà duquel la réduction Pinel, dispositif fiscal dédié à l’investissement dans le neuf ne s’applique plus. Un logement ancien offre donc souvent des perspectives de rentabilité bien plus élevées. Il permet aussi d’investir dans un quartier central, prisé des locataires, alors que le neuf est la plupart du temps situé dans les secteurs excentrés.Adoptez la stratégie la plus sécuritaire possible et privilégiez un appartement apte à séduire le maximum de locataires. Evitez les derniers étages sans ascenseur ou les copropriétés avec des charges de fonctionnement trop lourdes. Pour assurer la pérennité de votre investissement sur le long terme, évitez aussi les biens exigus. “Pour se louer facilement, un studio doit faire au moins 20 mètres carrés, avec une salle de douche et une kitchenette”, affirme Henry Buzy-Cazaux, président de l’Institut du management des services immobiliers (Imsi). Si vous avez davantage de capitaux, privilégiez l’achat d’un deux-pièces de 30 à 40 m², qui pourra tout autant intéresser un étudiant engagé dans de longues études, un jeune actif, un couple sans enfant ou un senior.2. Etudiez le marchéRéalisez préalablement une enquête de terrain pour connaître l’état du marché locatif et la nature de la demande de la ville où vous comptez investir. Vous éviterez ainsi d’y acheter un studio si les petites surfaces sont déjà nombreuses ou un appartement familial dans un quartier festif.Vérifiez aussi le niveau réel de loyer de l’emplacement ciblé car, d’un quartier à l’autre, une même surface se loue parfois entre 50 et 100 euros de moins par mois. Examinez également les charges de copropriété : plus elles sont importantes, plus le loyer net qui vous reviendra sera faible. Enfin, prenez en compte le montant de la taxe foncière, car cet impôt a flambé partout en France ces trois dernières années et va continuer à augmenter. Soyez vigilant, car suivant le type de copropriété (construction pré ou post-1970), la typologie de biens (maison ou appartement) et la localisation, elle peut varier pour une même surface du simple au… quintuple !Quatre dispositifs3. Visez les biens avec travauxC’est parce qu’il est compliqué de lancer un chantier de rénovation que la plupart des logements à rénover, notamment sur le plan énergétique, commencent à engorger les sites d’annonces immobilières. “Depuis début 2023, le ralentissement du marché est beaucoup plus marqué pour les biens avec travaux”, note Anne Monard Bretin, directrice de Guy Hoquet L’Immobilière du Plateau, à Lyon. Si vous jetez votre dévolu sur un logement de ce type, votre marge de négociation sera donc plus forte, surtout s’il affiche un diagnostic de performance énergétique (DPE) classé G, le pire du barème. Car beaucoup de propriétaires de ces passoires thermiques sont pressés de les céder avant le 1er janvier 2025, date à laquelle il sera interdit de les louer en l’état.Autre avantage : après remise au goût du jour, votre logement attirera les meilleurs dossiers et vous minorerez ainsi votre risque. Soignez particulièrement la salle de bains et la cuisine, qui sont souvent les points noirs des biens en location. “Les locataires attachent beaucoup d’importance à ces deux pièces, qui sont souvent datées et vieillottes”, prévient Nathalie Naccache, directrice de Keller Williams Fortis Immo à Paris. Enfin, d’un point de vue fiscal, ces travaux vous feront profiter du mécanisme de déficit foncier. Il permet de déduire toutes les charges de vos revenus fonciers, et donc de minorer votre imposition. Si vos revenus fonciers sont insuffisants, le reliquat de déficit est imputable sur vos autres revenus (salaires, pensions…) dans la limite de 10 700 euros la première année, puis reportable sur les revenus fonciers pendant dix ans. Ce plafond monte à 21 400 euros si certains travaux énergétiques éligibles sont réalisés avant le 31 décembre 2025.4. N’hésitez pas à négocierLe volume de transactions a nettement dégringolé depuis janvier dans toutes les métropoles, où les tarifs sont orientés à la baisse. Désormais, “seuls les logements les mieux placés et en très bon état se vendent encore dans la fourchette haute de prix”, souligne Clément Chaillet, directeur d’agences Guy Hoquet à Bordeaux. Or, même s’il n’est pas “premium”, un appartement en bon état se louera sans problème dans une ville où la demande locative est forte. Aussi, intéressez-vous aux biens un peu moins recherchés par les acquéreurs de résidences principales et négociez une décote. Attention, exiger de payer moitié prix ne fonctionne pas ! Votre proposition doit s’appuyer sur des arguments tangibles.Quelle rentabilité espérerPour cela, examinez les ventes récentes dans le secteur, listées sur le site Patrim, ainsi que sur celui de Meilleursagents. Ce dernier propose en outre une estimation réévaluée des transactions passées en fonction des prix actuels de marché. Ensuite, majorez ou minorez cette dernière selon les caractéristiques du bien car un premier étage bruyant vaut moins cher qu’un dernier étage lumineux. Enfin, chiffrez toutes les dépenses nécessaires pour le louer (travaux de copropriété à prévoir et rénovation intérieure). Une fois ces calculs réalisés, confrontez cette estimation au loyer de marché pour vérifier que la rentabilité brute sera au moins de 3,5 % en hypercentre et de 5 % en périphérie. Attention, ce ne sera pas toujours le cas dans les villes où s’applique le plafonnement des loyers (Bordeaux, Lille, Lyon, Montpellier, Paris et une partie de la première couronne, une large partie du Pays basque…).5. Optimisez votre fiscalitéL’immobilier reste l’actif le plus taxé, puisque les recettes locatives sont imposées avec les revenus classiques et soumis, de surcroît, aux prélèvements sociaux de 17,2 %. Si la valeur nette totale de votre patrimoine immobilier dépasse 1,3 million d’euros, vous serez en outre redevable de l’impôt sur la fortune immobilière (IFI).Pour minorer l’impôt, vous pouvez opter pour un dispositif défiscalisant. Il en existe de nombreux, chacun imposant des conditions particulières pour être mis en place. Attention : “Pour le Pinel et le Denormandie, la réduction d’impôt entre dans le plafonnement global des niches fiscales de 10 000 euros par an, il faut donc être vigilant pour ne dépasser ce seuil”, conseille Christophe Chaillet, directeur de l’ingénierie patrimoniale chez HSBC Continental Europe. Calculez la fraction de plafond des niches fiscales que vous utilisez déjà si vous employez un salarié à domicile, si vous faites garder vos enfants ou si vous avez investi dans d’autres placements défiscalisants. Vérifiez ensuite qu’un nouvel investissement immobilier sera fiscalement optimisable. A défaut, vous pourrez toujours opter pour le Loc’Avantages, qui offre de belles réductions d’impôts à condition de consentir une décote sur votre loyer. Il s’agit aussi du seul dispositif accessible pour un bien que vous détenez déjà.



Source link : https://www.lexpress.fr/argent/placements/immobilier-locatif-cinq-regles-a-suivre-pour-un-investissement-reussi-I3I4JHJAERBPJGHBHN4EMU7SYA/

Author : Marie Pellefigue

Publish date : 2023-11-15 07:00:00

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Alstom : le plan de désendettement du géant du ferroviaire pour sortir de la crise

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L’objectif est clair : rassurer les investisseurs avant que l’entreprise ne s’écroule en bourse. Deuxième constructeur ferroviaire mondial, le groupe français Alstom vient d’annoncer ce mercredi 15 novembre un plan de réduction des coûts.Plombée par des difficultés commerciales et financières, l’entreprise de construction de trains et tramways va notamment tenter de remonter la valeur de son action en bourse, en chute libre depuis l’annonce de mauvais résultats économiques début octobre. Une opération de désendettement comprenant notamment la suppression de 1 500 emplois.Renflouer les caisses coûte que coûteLe plan présenté par Alstom pour se remettre en ordre de marche vise notamment à réduire plus de la moitié de sa dette actuelle : réunir plus de 2 milliards d’euros d’ici mars 2025, face à une dette de 3,4 milliards d’euros. Pour y parvenir, une des annonces les plus marquantes concerne la baisse de ses effectifs : le plan prévoit la suppression de 1 500 emplois. Ce rabotage concernerait uniquement les fonctions commerciales et administratives, ce qui représenterait 10 % des effectifs de celles-ci.Alstom prévoit également de se séparer de certains de ses actifs, c’est-à-dire de vendre une partie de ses biens (bâtiments, terrains, brevets ou autres) pour renflouer les caisses. Cette opération devrait permettre de réunir entre 500 millions et 1 milliard d’euros. L’entreprise évoque par ailleurs une possible augmentation de son capital pour lever des fonds, “en fonction des conditions du marché”, indique son PDG Henri Poupart-Lafarge.Des changements de stratégie et de directionAu-delà de réduire la voilure, le groupe souhaite changer de stratégie. Alstom annonce aussi à l’avenir vouloir se positionner sur des prises de commande de qualité, où la marge potentielle est plus importante. La multinationale prévoit donc de se concentrer sur des appels d’offres plus rémunérateurs, notamment dans le domaine des services. Le constructeur espère également améliorer la performance de ses opérations, en visant une réduction des délais de livraison.Enfin, la restructuration touche aussi le sommet du groupe. Le plan de désendettement prévoit ainsi de dissocier les fonctions de président du conseil d’administration de celui de directeur général à partir de juillet 2024. Le PDG Henri Poupart-Lafarge restera directeur général, mais cédera cette présidence à l’ancien directeur général de Safran, Philippe Petitcolin.Une crise qui s’accélère depuis début octobreUne annonce qui fait écho aux critiques sur la mauvaise gestion de l’entreprise, après l’annonce de mauvais résultats au début du mois. Le 4 octobre, Alstom révélait à ses investisseurs une consommation excessive de trésorerie. Son flux de trésorerie libre, c’est-à-dire l’argent que l’entreprise génère ou consomme et qui est réellement disponible, a plongé dans le rouge lors du premier semestre 2023-2024 de son exercice décalé. Avec un montant négatif, estimé à -1,1 milliard d’euros.Un indicateur de performance économique scruté de près par les investisseurs. Le lendemain, l’action plongeait de plus de 37 %. Une tendance accélérée par une dégradation de sa note par l’agence Moody’s, le 12 octobre, rapprochant encore l’entreprise de la catégorie spéculative. Alstom n’a pas remonté la pente depuis : ce mercredi midi, l’action de l’entreprise avait chuté de près de 19 % à la Bourse de Paris. Elle avait déjà été divisée par deux depuis le début de l’année, notamment suite à une baisse de 16 % de ses commandes au premier semestre par rapport à l’année précédente.Pour le PDG du groupe Henri Poupart-Lafarge, ce problème de trésorerie “constitue un appel clair au changement”, indique-t-il dans le communiqué de résultats. En attendant, Alstom a d’ores et déjà annoncé son intention de ne verser aucun dividende l’été prochain.



Source link : https://www.lexpress.fr/economie/entreprises/alstom-le-plan-de-desendettement-du-geant-du-ferroviaire-pour-sortir-de-la-crise-E5YPTPWHQZHJZCKKIMC2UZLL7Q/

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Publish date : 2023-11-15 14:42:58

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Titres-restaurant : comment le gouvernement a fait marche arrière

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Le sujet est politiquement sensible en période d’inflation et de pouvoir d’achat amoindri. Plusieurs parlementaires et nombre d’usagers se sont inquiétés ces derniers jours des restrictions à l’usage des titres-restaurant qui devaient intervenir à compter du 1er janvier 2024.Depuis août 2022, l’utilisation des titres-restaurants a été étendue à tous les produits alimentaires, même s’ils ne sont pas directement consommables sans cuisson ou préparation (farine, pâtes, riz, œufs, poisson, viande, etc.). Mais cette dérogation devait initialement prendre fin le 1er janvier 2024.La montée de la polémique a contraint le gouvernement à réagir. Mardi après-midi, devant la commission des Affaires économiques du Sénat, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, s’est dit “favorable” à une prolongation au-delà de 2023 de la possibilité d’utiliser les titres-restaurant pour acheter tous les produits alimentaires.”Une mesure de bon sens””Est-ce que c’est simple à faire ?”, s’est interrogé Bruno Le Maire au sujet d’une éventuelle prolongation de la dérogation. “Non, car il faut une disposition législative”, a-t-il relevé. “Nous sommes en train d’étudier les possibilités législatives qui permettraient d’étendre au-delà du 31 décembre 2023 cette faculté d’utilisation”, a-t-il enchaîné. “Au moment où je vous parle, je n’ai pas la solution législative. Je vous le dis très simplement, mais je suis favorable à cette extension”, a insisté le numéro deux du gouvernement.Quelques heures plus tard, sur M6, une autre membre du gouvernement, Olivia Grégoire, a quant à elle levé les doutes sans ambages : les 5 millions de salariés bénéficiaires des titres-restaurant pourront toujours acheter des produits non directement consommables comme le riz ou les pâtes jusqu’au 31 décembre 2024.Les 5 millions de salariés bénéficiaires des titres-restaurant pourront toujours acheter des produits non directement consommables comme le riz ou les pâtes jusqu’au 31 décembre 2024.

C’est une mesure de bon sens, utile aux Français. pic.twitter.com/GeVuugmjgy— Olivia Gregoire (@oliviagregoire) November 14, 2023″Les bonnes idées il faut les considérer et les prolonger […] Rien ne changera pour les Français”, a déclaré la ministre déléguée chargée des PME, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme. “C’est une mesure de bon sens, utile aux Français”, a-t-elle ajouté sur Twitter.Bruno Le Maire veut une “réflexion plus globale”Interrogé ce mercredi sur Europe 1 et CNEWS, Bruno Le Maire a confirmé l’annonce de la prolongation pour un an de cette utilisation dérogatoire. “Nous avons proposé, avec Olivia Grégoire, de prolonger l’utilisation des tickets-restaurant pour l’achat de produits alimentaires dans les magasins donc nous allons le faire et nous le ferons par la loi parce que ça demande une disposition législative”, a-t-il déclaré.Le gouvernement n’a pas changé de position, a-t-il assuré. “Nous avons toujours été favorables à cette prolongation, tout simplement parce qu’elle facilite la vie des Français. Je n’aime pas les revirements, il n’y a pas de volte-face”, a-t-il souligné, indiquant qu’il s’agissait d’une “décision du Sénat de l’arrêter au 31 décembre 2023 et c’est une décision du gouvernement de le prolonger pendant un an”.Le ministre a également indiqué envisager la pérennisation des achats alimentaires par titres-restaurant, au-delà de 2024. “Je pense qu’il faut qu’on ouvre une réflexion plus globale : est-ce qu’il ne faut pas utiliser les tickets-resto de manière plus globale pour l’achat des produits alimentaires ?” s’est-il interrogé. “Est-ce qu’il ne faut pas changer même d’ailleurs la dénomination ‘tickets-resto’ qui induit un peu en erreur ?” a-t-il poursuivi. “Je suis prêt à ce qu’on ouvre la discussion sur l’utilisation plus généralement de ces tickets pour acheter de la nourriture”, a indiqué Bruno Le Maire, ajoutant que le gouvernement est “prêt à engager une réforme de profondeur” sur le sujet.Jusqu’à la dérogation, les titres-restaurants servaient à régler uniquement des repas, plats cuisinés, salades préparées, sandwichs (servis sur place ou à emporter) ainsi que les fruits et légumes ou produits laitiers.



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Publish date : 2023-11-15 09:02:45

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Pierre Heilbronn : “La reconstruction de l’Ukraine ne doit pas être faite à l’identique”

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Depuis sa nomination en mars par le président de la République au poste d’envoyé spécial de la France pour l’aide et la reconstruction de l’Ukraine, Pierre Heilbronn s’est rendu quatre fois dans ce pays. Ce haut fonctionnaire, qui fut conseiller Europe du Premier ministre, directeur adjoint de cabinet du ministre des Finances puis vice-président de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, consacre 100 % de son temps à ce sujet, sous l’autorité de la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères Catherine Colonna.Après plus de vingt mois de guerre, sa mission consiste à définir une stratégie d’aide de la France à l’Ukraine à court terme, mais également à plus long terme, en coopération avec les autorités ukrainiennes, l’Union européenne, les partenaires étrangers et les organisations internationales. Il s’agit de bien positionner les entreprises françaises sur ce marché, mais aussi d’organiser l’aide bilatérale (humanitaire et budgétaire) et de maintenir le soutien de l’ensemble de notre société pour ce pays démocratique victime de l’agression russe. Car “aider l’Ukraine, c’est aussi aider la France” en lui apportant des marchés et des emplois, résume-t-il. Entretien.L’Express : Dans quel esprit envisagez-vous la reconstruction de l’Ukraine ?Pierre Heilbronn Les besoins portent à la fois sur de la reconstruction et de la modernisation. Les Ukrainiens doivent utiliser cette fenêtre pour transformer en profondeur leurs infrastructures afin de les mettre dès à présent en conformité avec les normes européennes plutôt que de reconstruire à l’identique. Et cela comporte plusieurs défis. Il y a d’abord un enjeu de coordination pour que les Ukrainiens et nous-mêmes puissions construire une vision partagée des besoins. Il est ensuite important d’organiser l’aide internationale pour qu’elle ait un impact maximal en évitant doublons et inefficacités. Dans le domaine scolaire par exemple, Il faut reconstruire des écoles là où cela fait sens, en intégrant cela à un maillage territorial cohérent et aux meilleurs standards environnementaux. Pour cela, un effort de coordination de toutes les parties (gouvernement ukrainien, maires, bailleurs internationaux et bilatéraux) est primordial.La France est 30e du dernier classement de l’institut Kiel, avec seulement 0,06 % de son PIB consacré à l’aide à l’Ukraine. L’engagement français semble faible par rapport à celui de ses partenaires. Pourquoi ne fait-elle pas plus ?Je ne souscris pas à cette évaluation. L’analyse de notre engagement doit tenir compte des différents canaux d’aide qu’apporte la France à l’Ukraine. Il faut en effet rappeler que la France contribue à hauteur de 14,5 milliards d’euros à l’aide par l’Union européenne, ce qui fait de nous le deuxième contributeur européen. La France pourvoie également de l’aide à travers les banques multilatérales : nous avons ainsi octroyé des garanties à la BERD [Banque européenne pour la reconstruction et le développement] à hauteur de 100 millions d’euros l’année dernière pour des prêts à des entreprises ferroviaires et gazières. Nous contribuons également aux agences internationales du système des Nations unies, fortement engagées auprès de l’Ukraine.L’action bilatérale de la France, avec des instruments humanitaires et budgétaires, s’est, elle, élevée à plus d’un demi-milliard d’euros l’an dernier.Concernant la fourniture de matériel, au-delà de la quantité, nous pouvons nous féliciter de la qualité et de la robustesse des équipements fournis. Nous veillons en effet à ce que notre aide soit la plus à même de répondre à des besoins ukrainiens de long terme sur le terrain. Il est également impératif de fournir à l’Ukraine les éléments dont elle a besoin pour sa contre-offensive et pour sa défense. Comme le ministre des Armées l’a rappelé récemment, nous passons d’une logique de cession d’équipements à une logique de production, qui implique la mise en place de tout un processus industriel et engage l’avenir des entreprises françaises de l’armement. Il nous faut donc mener une réflexion à moyen et long terme. Quel sera le format de l’armée ukrainienne ? Quels sont les effets induits sur les autres pays de la région, et comment la France peut-elle participer à cette reconfiguration ? L’enjeu est de définir une stratégie industrielle nationale et européenne qui intègre les besoins de l’Ukraine, dont l’armée sera sans doute la plus importante en Europe. Cela crée un enjeu de coopération entre des pays d’Europe centrale et orientale qui se tournaient exclusivement vers les Américains jusqu’à présent.Ce marché intéresse-t-il les entreprises françaises ?Les chefs d’entreprises françaises sont éloquents sur le potentiel de l’Ukraine, avec les immenses ressources naturelles dont le pays dispose et le dynamisme de sa main-d’œuvre. Les entreprises qui étaient déjà présentes avant la guerre, dans différents secteurs comme la banque, la distribution, mais aussi les transports, l’agriculture, l’industrie et la tech, ont conscience que le marché ukrainien est vaste, et qu’il sera très disputé à l’avenir. Ces entreprises sont engagées aux côtés de l’Ukraine et elles sont le premier employeur étranger dans ce pays. Elles sont restées sur place, ont accompagné leurs salariés et ont participé très directement à la résilience du pays. Elles entendent développer leur activité, afin d’être dans une position plus favorable à l’avenir.D’autres, qui ne sont pas installées en Ukraine, regardent de près ce marché. Certaines PME sont très engagées dans leurs efforts de prospection et notre rôle consiste à les accompagner. Un bon exemple est l’entreprise Matière, basée près d’Aurillac, qui produit des ponts mobiles. Avec un financement octroyé par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, elle a posé trois ponts, dans la région de Tchernihiv, au nord du Kiev. Nous misons aussi sur les hôpitaux modulaires clés en main de l’entreprise Ellipse.De grands groupes scrutent par ailleurs avec attention les opportunités qu’offre la reconstruction. Certains, comme EDF ou Orano, dans l’énergie, possèdent une expérience préalable sur ce marché. Mais la construction de petits réacteurs nucléaires implique des cycles longs, d’un minimum de dix ans, et l’idée est de pouvoir structurer leur engagement.Le cœur de ma mission, c’est d’aider les entreprises françaises à répondre aux besoins immédiats des Ukrainiens, mais également à se positionner pour être présentes sur ce marché lorsque les conditions le leur permettront. Des centaines d’entreprises allemandes, américaines, chinoises, japonaises, sud-coréennes, turques, se positionnent déjà. Dans le monde entier, le secteur privé a compris que ce chantier sera le plus important depuis la Seconde Guerre mondiale. Je ne voudrais pas que nous nous plaignions plus tard que ces marchés ont été emportés par d’autres.Comment les PME françaises peuvent-elles contribuer à la reconstruction de l’Ukraine ?Il y a bien sûr la reconstruction d’urgence, les bâtiments, les réseaux électriques, les infrastructures routières et ferroviaires. Les Ukrainiens y travaillent tous les jours. Ce sont des secteurs dans lesquels la France est présente et dispose de savoir-faire reconnus. Nous sommes par exemple sur le point de livrer 150 kilomètres de voies ferrées fabriqués par l’entreprise Saarstahl Rail. Ce projet, soutenu par l’Etat français, permet de créer plusieurs dizaines d’emplois sur le site de Hayange, dans le département de la Moselle (Grand Est). Aider l’Ukraine, c’est aussi créer de l’emploi en France.Dans le secteur de la production et de la distribution d’électricité, la France a fourni un grand nombre de générateurs et de transformateurs. Elle a également décidé d’octroyer 7 millions d’euros de pièces de remplacement, afin que les centrales nucléaires ukrainiennes puissent continuer à produire dans des conditions de sécurité réglementaires.Enfin, dans le domaine de la santé, nous sommes en discussion très avancées pour la fourniture de mammographes, fabriqués dans une usine française de General Electric Healthcare, et pour l’accompagnement académique et médical de l’opérateur French Healthcare. Face à l’urgence de soigner les blessés de guerre, la capacité à diagnostiquer les cancers est insuffisante, ce qui entraîne d’importants risques de santé publique. Neuf accords de coopération médicale ont par ailleurs été signés entre des hôpitaux français et ukrainiens. Les Ukrainiens sont notamment en demande de formation dans les différents domaines de réparation maxillo-faciale.Des sauveteurs ukrainiens dans les décombres d’un immeuble résidentiel détruit par des missiles russes, à Zaporizhzhia, dans le sud-est de l’Ukraine, le 18 octobre 2023Comment prémunir ces entreprises contre les risques liés à la guerre ?D’abord en mettant en place des dispositifs d’assurance et de financement adaptés. Comme annoncé par la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Catherine Colonna, à la conférence de Londres en juin dernier, nous avons lancé un dispositif, garanti par l’Etat, qui permet d’assurer les entreprises françaises contre le risque de destruction de leurs investissements en Ukraine à hauteur de 95 %. Notre dispositif, porté par la Banque publique d’investissement, a déjà conduit plusieurs entreprises à formuler une première demande. L’industrie française qui veut investir en Ukraine pourra désormais être garantie aux meilleures conditions mondiales. Ce n’est pas en soi le seul élément déclencheur d’un investissement, mais cela reste essentiel.Il faut savoir que le marché des assurances a complètement disparu le 24 février 2022 [jour de l’invasion russe]. Les marchandises des entreprises ne sont plus assurées quand elles traversent la frontière entre la Pologne et l’Ukraine, leurs investissements non plus. Nous essayons donc de compléter le mécanisme annoncé pour les entreprises françaises avec d’autres dispositifs européens ou internationaux.La reconstruction économique du pays se dessine maintenant. C’est pour cela que la question des assurances est fondamentale et demeure une priorité : il faut, par exemple, traiter les conditions dans lesquelles les techniciens, les ingénieurs pourront aller étudier un réseau de chaleur dans une ville en Ukraine. Il faut que nous abordions ce sujet entre Européens et que les assureurs se mettent rapidement autour de la table.Un autre enjeu de taille est la lutte contre la corruption…Nous menons un travail déterminé au niveau européen avec le gouvernement et la société civile ukrainienne pour accompagner les réformes qui conditionnent l’ouverture des négociations pour l’adhésion à l’Union européenne. Nos chefs d’Etat ou de gouvernement se prononceront en décembre sur cette ouverture, à la suite des recommandations émises par la Commission européenne le 8 novembre. Nous échangeons régulièrement avec les Ukrainiens à ce sujet, comme sur le fait que les candidatures des juges seront passées au tamis pour s’assurer qu’ils ne sont pas soumis à des conflits d’intérêts – 2 000 postes de juges sont à pourvoir dans le système judiciaire dans les mois qui viennent. Un énorme défi, mais également une opportunité de taille ! C’est un élément extrêmement important pour changer les perceptions et rassurer les entreprises, qu’elles soient potentiellement exportatrices ou investisseuses.De vrais progrès ont été faits ces derniers mois dans ces domaines. Plusieurs personnes ont été poursuivies, y compris à la Cour suprême ou aux plus hauts niveaux de l’administration ukrainienne. L’infrastructure anti-corruption a été consolidée au cours des six derniers mois, après plusieurs années pendant lesquelles la communauté internationale et la société civile ukrainienne poussaient avec peu de succès pour nommer dans ce domaine des responsables ayant des profils adaptés, selon des procédures transparentes.Ces dernières semaines illustrent bien la conviction qu’ont de nombreuses entreprises, y compris américaines ou japonaises, qui considèrent que le chemin de l’accession à l’UE constitue la meilleure garantie pour que l’Ukraine s’engage à fournir les réformes nécessaires. De nombreux Ukrainiens le pensent aussi, et la société civile est d’ailleurs l’un des plus grands atouts du pays.La Commission a engagé la discussion concernant l’ébauche d’un programme de réformes qui représente la contrepartie de l’enveloppe d’aide de 50 milliards d’euros pour les quatre prochaines années – qui combine prêts, dons, et assistance technique. Son contenu est en discussion à Bruxelles, à Kiev et bientôt dans les Etats membres. L’intention est d’aboutir d’ici à la fin de l’année à un document engageant le gouvernement ukrainien sur les réformes qu’il mènera et qui sera la condition de déboursement de l’aide européenne.Selon vous, il est crucial de fournir à l’Ukraine de l’expertise technique…L’accompagnement de la communauté internationale est essentiel pour soutenir ces réformes. Nous avons par exemple appuyé la décentralisation au cours des dix dernières années en Ukraine. Un cap que l’Ukraine devra garder. Les collectivités locales françaises ont, en la matière, un rôle fondamental à jouer. Outre les points communs entre la France et l’Ukraine dans le poids de l’énergie et de l’agriculture, notre structure institutionnelle est assez proche. C’est un pays où il y a beaucoup de communes et qui est très demandeur de coopération décentralisée.Des policiers et secouristes sur les lieux d’un bombardement russe à Kostiantynivka, dans la région de Donetsk, le 6 septembre 2023 en UkraineIl faut lancer une coopération stratégique entre collectivités sur des sujets précis, comme la politique mémorielle. Il existe par exemple des projets dans ce domaine entre Oradour-sur-Glane, Boutcha et Dunkerque.Un autre enjeu fondamental est la capacité d’absorption par l’Ukraine de l’aide financière. On constatait déjà ce problème en Roumanie ou en Bulgarie après leur intégration dans l’Union européenne, lorsque ces pays n’étaient pas en mesure de consommer les fonds structurels européens. Ce sujet se pose également pour l’Ukraine de manière démultipliée. Il faut pouvoir organiser des marchés publics, intégrer des dispositions anti-blanchiment, mettre en œuvre les indispensables processus de contrôle et d’audit. Ceci suppose une fonction publique compétente et formée, tant au niveau régional que local.Le renforcement des capacités administratives est l’un des tout premiers défis, sachant que beaucoup de collectivités locales et de gouvernements régionaux sont vidés de leurs personnels, et quelquefois dirigés par des militaires de manière temporaire sous la loi martiale. Même si on accorde une aide financière massive, sans cette capacité administrative cette aide ne pourra se traduire par des projets contribuant au développement du pays.Comment la France se positionne-t-elle sur le volet de l’aide psychologique ?Des établissements en France qui traitent ces sujets-là, notamment à Nancy, ont signé des accords de coopération avec des hôpitaux ukrainiens. Nous possédons une expertise psychologique liée au fait que la France a des soldats présents sur des zones où nous sommes engagés militairement.En Ukraine, nous savons que le besoin est énorme, et dépasse largement le sujet militaire. C’est la raison pour laquelle, comme l’a annoncé le président de la République, la France va soutenir la création de 100 centres d’assistance aux traumas psychiques en Ukraine. Nous favoriserons l’émergence de cette coopération entre praticiens, mais il y a aussi des enjeux de construction de centres. De grands acteurs multilatéraux dont nous sommes actionnaires, comme la Banque de développement du Conseil de l’Europe, ont vocation à prendre le relais.L’Ukraine cherche à élaborer un plan dans ce secteur qui était avant la guerre – et cela remonte à l’ère soviétique – délaissé. C’est un sujet essentiel à traiter pour permettre aux gens de revenir au travail et de pouvoir avoir une vie normale, après les drames qu’ils ont vécus.Sentez-vous une lassitude de l’opinion française par rapport à la guerre en Ukraine ?L’opinion française, dans toutes ses composantes politiques, mais également sociales, a fait preuve depuis le 24 février 2022 d’une très grande unité dans son soutien à l’Ukraine. Consolider ce soutien dans la durée est un enjeu majeur. Il est très important que les entreprises, les collectivités locales, les ONG et la société civile demeurent engagées. L’Ukraine tient grâce au courage des Ukrainiens et il nous faut continuer à les soutenir, aussi longtemps que nécessaire.Il faut montrer qu’aider l’Ukraine est dans notre intérêt sécuritaire, géopolitique, mais aussi économique. Le soutien à l’Ukraine doit être placé au cœur du débat public dans la perspective des élections européennes de l’année prochaine, à l’heure d’une affirmation de l’Europe géopolitique.



Source link : https://www.lexpress.fr/monde/europe/pierre-heilbronn-la-reconstruction-de-lukraine-ne-doit-pas-etre-faite-a-lidentique-NEEYNZPZYFACXLF7DMCVULX7NI/

Author : Cyrille Pluyette

Publish date : 2023-11-15 09:06:08

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PER : comment choisir le contrat idéal

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Avec 7,4 millions de Français détenteurs d’un plan d’épargne retraite (PER), le gouvernement peut s’enorgueillir d’avoir dépassé les objectifs fixés lors de la création de ce dispositif, il y a quatre ans. Dotée d’un avantage fiscal à l’entrée et offrant la possibilité de sortir son épargne à l’échéance sous la forme d’un capital, au lieu d’une rente viagère, cette nouvelle enveloppe affiche une combinaison gagnante. Ce n’est pourtant pas un produit pour tous. “Le PER est un placement tunnel, c’est-à-dire que les fonds y sont bloqués jusqu’à la retraite, rappelle Gilles Belloir, directeur général du courtier Placement-direct.fr. En contrepartie, vous obtenez un avantage fiscal qui est proportionnel à votre tranche marginale d’imposition.” En deçà de 30 %, passez votre chemin !Une offre pléthoriqueCette contrainte d’immobilisation n’a pas empêché le développement d’une offre pléthorique, avec une bonne centaine de PER individuels disponibles aujourd’hui. Chaque année voit son lot de nouveautés, même s’il devient de plus en plus difficile de se démarquer. Quelques acteurs se sont lancés sur le créneau cet automne, à l’image de Corum, plus connu pour ses fonds immobiliers. Très novateur, le Corum PERLife se distingue par une absence de frais de gestion sur les unités de compte, la liste étant toutefois restreinte aux produits maison : des sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) et des fonds obligataires.Autre nouveau venu : la fintech Goodvest. Orientée sur l’épargne responsable, elle propose un PER “vert”, intégrant une gestion sous mandat alignée avec les objectifs de l’accord de Paris, qui vise à limiter le réchauffement de la planète. Sur ce créneau, il est en concurrence avec un autre contrat fraîchement mis sur le marché par le courtier Placement-direct.fr, le PER Placement-direct Retraite ISR. Outre une offre financière très engagée, ce plan présente une grille tarifaire attractive.Enfin, d’autres sociétés étoffent leur gamme. Yomoni propose ainsi un PER intégrant non seulement des ETF – ou exchange-traded funds, ou encore fonds indiciels cotés –, sa marque de fabrique, mais aussi un fonds en euros, de l’immobilier et du private equity. Même approche diversifiée chez Gay-Lussac Gestion ou encore DNCA Finance.Gare aux frais de gestion du contratDevant tant de produits, il y a de quoi se trouver démuni. Pourtant, deux critères sont essentiels pour faire le tri, à commencer par les frais. “Il faut éviter les PER fortement chargés, conseille Gilles Belloir. En particulier, il est important d’étudier les frais de gestion du contrat car au-delà d’une quinzaine d’années, c’est ce qui pèse le plus lourd.” Ce poste évolue de 0,50 % à plus de 1 % par an, selon les contrats et les réseaux de distribution. Attention, si vous voulez déléguer la gestion de votre épargne à un professionnel, vous devrez tabler sur un supplément. Sachant qu’à cette facture s’ajoutent les frais propres aux fonds, l’addition peut être salée.Autre critère clé : l’offre financière. “Beaucoup de PER disposent d’un choix de supports trop réduit, estime Yves Conan, directeur général du courtier en ligne Linxea. Or, il faut être en mesure de répondre à différents contextes de marché. Par exemple, les petites valeurs sont actuellement massacrées en Bourse et la période peut offrir un point d’entrée intéressant. Encore faut-il avoir cette catégorie de fonds dans son plan…”La variété permet aussi de comparer les performances. “Actuellement, les SCPI traversent une crise mais certaines d’entre elles vont tirer leur épingle du jeu, observe Yves Conan. Or, certains contrats ne proposent qu’un seul fonds immobilier, ce qui ne permet pas d’adapter son portefeuille.” La diversité, enfin, doit se retrouver chez les fournisseurs de solutions financières. “Il existe quelques gérants spécialisés sur les valeurs bancaires, d’autres sur les mines d’or… Aucune société de gestion n’est performante sur toutes les catégories d’actifs”, souligne Yves Gambart de Lignières, conseiller en gestion de patrimoine à Vannes. Ces deux points étudiés, si votre PER n’est pas à la hauteur, pas d’inquiétude ! Il est possible de transférer vos capitaux sur un autre contrat. C’est même gratuit après cinq ans de détention.



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Publish date : 2023-11-15 13:00:00

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Congés payés en arrêts maladie : ce nouveau casse-tête pour les patrons… et l’Etat

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Les organisations patronales espèrent bien, avec l’appui de l’Etat, refermer la boîte de Pandore ouverte par la Cour de cassation. Le 13 septembre, les hauts magistrats ont reconnu le droit des salariés à cumuler des congés payés même lorsqu’ils sont en arrêt maladie non professionnelle. Une jurisprudence qui s’aligne sur celle de l’Union européenne, mais va à l’encontre du Code du travail français. Du côté des syndicats, la CGT se frotte les mains et imagine déjà faire un sort au barème “Macron” des indemnités de licenciement. La CFDT se félicite aussi, tout en appelant les représentants du personnel à engager le dialogue social dans l’entreprise en vue de “faire face à cette situation”. “Des congés payés obtenus sans même travailler : du grand n’importe quoi !” a immédiatement réagi la Confédération des PME, arguant que “cette décision qui risque de coûter plusieurs milliards d’euros chaque année aux entreprises, grandes ou petites, est inacceptable”. Le chiffrage varie selon la rétroactivité retenue mais la facture s’annonce salée pour celles qui, en plus de devoir remplacer le collaborateur absent, devront provisionner ses congés…La pétition lancée par le lobby patronal pour demander “au gouvernement d’agir” a recueilli, en quelques jours, la signature de 20 000 petits patrons au bord de la crise de nerfs. Eux qui doivent déjà composer avec l’inflation des prix sur l’énergie, le financement de la transition verte et… l’absentéisme. Mais il n’y a pas que les employeurs du privé qui s’arrachent les cheveux. L’oreille de l’exécutif est d’autant plus attentive à leurs inquiétudes que la fonction publique s’enorgueillit de 5,7 millions d’agents. “Les services de l’Etat analysent la décision de la Cour de cassation pour en évaluer la portée, plusieurs pistes sont envisagées”, confie-t-on au ministère du Travail. Reste à savoir sur quoi pourront déboucher les réflexions de cette alliance objective inhabituelle.



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Author : Muriel Breiman

Publish date : 2023-11-15 10:30:00

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Climat : moustiques, chaleur… Une étude prédit cinq fois plus de morts d’ici 25 ans

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C’est un véritable “compte à rebours sur la santé et le changement climatique”, comme le titre The Lancet. La revue scientifique britannique a publié, ce mercredi 15 novembre, la huitième version de son rapport de référence sur les conséquences du réchauffement climatique.En accès libre, cette étude mise à jour tous les ans combine le travail de 114 chercheurs issus des quatre coins du monde. Un document de référence sur le réchauffement climatique, qui présage à nouveau que “la santé de l’humanité est en grave danger” : cinq fois plus de personnes risquent de mourir sous l’effet de la chaleur extrême, si les températures augmentent de 2 °C d’ici 2050. Un scénario encore optimiste, alors que les émissions de gaz à effet de serre ont atteint des records l’année dernière, a alerté l’ONU ce mercredi qui appelle à réduire d’urgence la consommation de combustibles fossiles.Niveaux records de gaz à effet de serre en 2022Explosion du nombre de décès liés à la chaleur depuis 30 ansAu-delà de faire des projections dramatiques sur notre futur, cette huitième version du “compte à rebours” de The Lancet fait d’abord écho à notre présent. En effet, le rapport fait cette projection en se basant sur la multiplication récente des vagues de chaleurs dangereuses pour la santé. En 2022, les habitants du monde entier ont ainsi été exposés à une moyenne de 86 jours de températures potentiellement mortelles.Face à des étés toujours plus chaud, la mortalité chez les populations à risque a donc explosé depuis 30 ans. Comme le révèle ce rapport, le nombre de personnes de plus de 65 ans décédées à cause de la chaleur a bondi de 85 % entre 1991-2000 et 2013-2022. Ainsi, “les personnes âgées et les nourrissons sont désormais exposés à deux fois plus de jours de canicule par an qu’entre 1986 et 2005″, rapporte le quotidien américain New York Times dans un article dédié à l’étude. Un phénomène qui s’est encore observé en 2023, qui s’annonce comme l’année la plus chaude de l’histoire de l’humanité, selon l’Observatoire européen du climat.Graphique montrant le nombre de jours par an avec une température dangereuse pour la santé de 1997 à 2022 selon le rapport 2023 de The Lancet Countdown on health and climate change”Les effets observés actuellement pourraient n’être qu’un symptôme précoce d’un avenir très dangereux”, estime la directrice exécutive du rapport Marina Romanello. L’étude prévoit qu’un réchauffement de 2 °C d’ici 2100 provoquerait une surmortalité inévitable : le nombre de décès en lien avec la chaleur devrait augmenter de 370 % d’ici 2050, soit une multiplication par 4,7. Un scénario qui pourrait malgré tout s’aggraver, alors que les températures moyennes terrestres sont actuellement en voie d’atteindre 2,7 °C d’ici 2100.Un effet papillon dévastateur dans les pays pauvresD’autant plus que la chaleur fatale n’est qu’une des multiples menaces pour la santé humaine résultant de notre usage croissant des combustibles fossiles, selon cette étude. Le rapport présente en effet 47 indicateurs d’augmentation de la mortalité liés à la hausse globale des températures. La chaleur excessive provoque d’abord des sécheresses plus fréquentes, exposant des millions de personnes au risque de mourir de faim. Selon les projections du “compte à rebours” de The Lancet, environ 520 millions de personnes supplémentaires se retrouveraient en insécurité alimentaire modérée ou grave d’ici 2050.Autre conséquence importante : la prolifération de moustiques. Avec la chaleur, ceux-ci voyagent de plus en plus loin et transportent des maladies infectieuses dans de nouvelles zones. C’est notamment le cas en Jamaïque : le pays traverse une épidémie de dengue inédite, rappelle la chercheuse jamaïcaine et coautrice du rapport Georgiana Gordon-Strachan. La transmission de cette maladie pourrait d’ailleurs bondir de 36 % d’ici la moitié du siècle, toujours selon l’étude.Ces multiples impacts du changement climatique pèsent alors de plus en plus sur les systèmes de santé, qui peinant à y faire face. Plus d’un quart des villes étudiées par les chercheurs ont exprimé leur crainte de voir leurs établissements de santé débordés d’ici quelques années. Une double peine qui touche plus durement “les habitants des pays les plus pauvres”, précise Georgiana Gordon-Strachan : “souvent moins responsables des émissions de gaz à effet de serre”, ils ont pourtant “moins de capacités financières et techniques de s’adapter” aux conséquences du réchauffement climatique.Un “coût humain énorme” lié à l’inaction climatique”L’humanité est confrontée à un futur insupportable”, a jugé le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres en réponse à la publication du rapport de The Lancet. Les projections sinistres de cette étude annuelle ne semblent pourtant pas suffisantes pour convaincre les États, déplorent les auteurs du rapport.Le chercheur britannique et spécialiste des risques climatiques Dann Mitchell regrettait ainsi auprès de la fondation Science Media Center que les précédents avertissements sanitaires “catastrophiques” n’aient “pas réussi à convaincre les gouvernements de réduire suffisamment les émissions de carbone pour respecter le premier objectif de l’accord de Paris, soit +1,5 °C”. L’étude critique également les entreprises et banques qui subventionnent et investissent encore massivement dans les combustibles fossiles, alimentant le réchauffement planétaire. Malgré des appels toujours plus pressants à une action mondiale, les émissions de carbone liées à l’énergie ont atteint de nouveaux sommets l’an passé.À quelques semaines de la conférence internationale sur le climat (COP28) de Dubaï, les conclusions du rapport pourraient donc influencer les discussions internationales sur les mesures à adopter pour réduire les conséquences de la chaleur sur les vies humaines. Pour la première fois, une journée sera dédiée à la santé, le 3 décembre. Mais une partie des “années très précieuses” perdues ne pourront jamais être rattrapées, nuance la chercheuse Marina Romanello au New York Times : “Les pertes en vies humaines, les conséquences que subissent les gens, sont irréversibles”.



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Publish date : 2023-11-15 11:43:52

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Zone euro : Bruxelles abaisse ses prévisions de croissance pour 2023 et 2024

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La Commission européenne a abaissé, ce mercredi 15 novembre, ses prévisions de croissance à 0,6 % en 2023 (-0,2 point) et 1,2 % en 2024 (-0,1 point) dans la zone euro. Bruxelles invoque l’inflation élevée et le resserrement de la politique monétaire qui ont eu “un impact plus fort que prévu”.Bien qu’au plus bas depuis deux ans, la hausse des prix à la consommation reste problématique. Bruxelles la voit reculer moins qu’espéré l’an prochain à 3,2 %, contre 2,9 % prévu jusqu’ici, après 5,6 % en 2023 (prévision inchangée). En septembre dernier, l’exécutif européen avait pourtant déjà nettement revu à la baisse ses prévisions de croissance, tout en relevant celle concernant l’inflation pour l’an prochain.L’Office européen des statistiques Eurostat a confirmé mardi un recul de 0,1 point du Produit intérieur brut des 20 pays partageant la monnaie unique de juillet à septembre, en glissement trimestriel, après une stagnation sur les trois premiers mois de l’année et une progression de 0,2 % au deuxième trimestre.”Une activité économique modérée au quatrième trimestre””Les derniers indicateurs de conjoncture et les données d’enquête pour le mois d’octobre indiquent une activité économique également modérée au quatrième trimestre”, souligne mercredi la Commission européenne.”Nous approchons de la fin d’une année difficile pour l’économie de l’UE. Les fortes pressions sur les prix et le resserrement monétaire nécessaire pour les contenir, ainsi que la faiblesse de la demande mondiale, ont pesé sur les ménages et les entreprises”, a souligné le commissaire à l’Economie, Paolo Gentiloni.A l’horizon 2024, “nous prévoyons une légère reprise de la croissance, à mesure que l’inflation se ralentira, avec un marché du travail qui restera solide”, a-t-il ajouté, tout en soulignant la fragilité de toute prévision dans le contexte de tensions géopolitiques mondiales. “Le conflit en cours au Proche-Orient a eu jusqu’à présent un impact économique limité en dehors de la région, mais les tensions géopolitiques accrues ont encore augmenté le risque de perspectives encore assombries”, a reconnu le commissaire italien.Un rebond de la croissance à 1,6 % en 2025 ?Bruxelles table toutefois sur un rebond de la croissance à 1,6 % en 2025 dans la zone euro. L’affaiblissement de la croissance en Europe est étroitement lié au combat contre l’inflation mené par la Banque centrale européenne (BCE) avec un resserrement inédit des conditions de crédit et son principal taux d’intérêt porté au niveau historiquement élevé de 4 %.Or, l’institution basée à Francfort a prévenu que les risques inflationnistes étaient encore trop élevés pour envisager la moindre baisse. Les taux élevés réduisent la demande de crédit, et pèsent du même coup sur la consommation et les investissements des ménages et des entreprises. Avec la chute des prix de l’énergie, ils ont contribué à ramener l’inflation à 2,9 % sur un an en octobre, selon Eurostat, contre 10,6 % il y a un an.”À mesure que le resserrement monétaire fait sentir ses effets sur l’économie, l’inflation devrait continuer à diminuer, bien qu’à un rythme plus modéré”, estime la Commission européenne qui table sur “un allègement des pressions inflationnistes dans l’alimentation, les produits manufacturés et les services”. Bruxelles voit ainsi l’inflation reculer à 2,2 % en 2025.Dans ce contexte, le marché du travail européen devrait rester solide. La Commission table sur un taux de chômage “globalement stable” à 6,5 % cette année et l’an prochain, proche de son plus bas historique de 6,4 %.Sur le front budgétaire, Bruxelles prévoit la poursuite de la réduction graduelle des déficits publics dans la zone euro, à 3,2 % du PIB en 2023 et 2,8 % en 2024, après 3,6 % en 2022, grâce à la suppression des mesures temporaires de soutien aux ménages et aux entreprises mises en œuvre dans le contexte de la pandémie puis de crise des prix de l’énergie. La réduction des déficits se traduirait par une baisse de taux d’endettement qui passerait de 92,5 % du PIB de la zone euro en 2022, à 90,4 % en 2023 et 89,7 %.



Source link : https://www.lexpress.fr/monde/europe/zone-euro-bruxelles-abaisse-ses-previsions-de-croissance-pour-2023-et-2024-LEQKEJAVWJC5FBZACHEEPXHOPI/

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Publish date : 2023-11-15 10:39:06

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Famille, emploi, 5G… Trouvez la ville qui vous convient

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Epidémie, réchauffement climatique, télétravail : la société bouge… et les Français aussi. Lorsque l’on entame des études supérieures ; lorsque l’on cherche du travail ; lorsqu’un enfant agrandit la famille ; lorsque la retraite se profile, on change de localité, parfois de région, à la recherche d’une meilleure qualité de vie. Année après année, les recensements de l’Insee dessinent une France d’après-Covid, confirmant les départs des grandes agglomérations, au détriment notamment de la région parisienne. Ce qui pourrait permettre, in fine, de mieux rééquilibrer le territoire national.Pour mieux comprendre ces phénomènes, L’Express met l’accent dans un dossier spécial sur les multiples initiatives lancées pour mieux préparer nos villes aux enjeux du XXIe siècle. En nous appuyant sur les données de notre partenaire SixFoisSept, nous publions également une enquête exceptionnelle comparant les atouts et les faiblesses des 118 agglomérations de plus de 100 000 habitants de métropole. Voici les résultats.Bordeaux pour l’économie, Paris pour le numérique >> Si vous n’arrivez pas à visualiser correctement l’infographie cliquez ici.Paris pour la culture, Carcassonne pour l’écologieCT3776 Villes Infog 2>> Si vous n’arrivez pas à visualiser correctement l’infographie cliquez ici.Tarbes-Lourdes pour la famille, Brignoles pour le cadre de vie >> Si vous n’arrivez pas à visualiser correctement l’infographie cliquez ici.



Source link : https://www.lexpress.fr/societe/famille-emploi-5g-trouvez-la-ville-qui-vous-convient-QJ64F2RSKBFJBJWPCSJ7R2JKOE/

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Publish date : 2023-11-15 10:40:52

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