*.*.*
close

L’Express

Bronchiolite, le retour d’une épidémie : arrivera-t-on à protéger les bébés l’hiver prochain ?

logo




Vivons-nous le “début de la fin” de la bronchiolite ? Ainsi s’interrogeait la prestigieuse revue scientifique New England Journal of Medicine, en avril dernier. Dans l’allégresse, après la découverte de nombreux traitements préventifs, l’auteur, Ruth Karron, pédiatre à Johns Hopkins, une des meilleures universités du monde, ne s’autorisait rien de moins que de rayer l’épidémie de la carte, du moins dans les pays ayant les moyens de s’offrir ces remèdes aux folles promesses.Six mois plus tard, les espoirs de vaincre dès cette année cette infection respiratoire ont perdu de leur superbe, abîmés par les chiffres épidémiques français, dont les derniers ont été publiés ce mercredi 8 novembre par Santé publique France. Le début de l’hiver n’est pas aussi noir que celui de 2022 – année record – mais l’épidémie saisonnière s’annonce très intense malgré la révolution médicale annoncée par les spécialistes des Etats-Unis et du monde entier. Quelque 3 870 enfants de moins de deux ans ont été admis aux urgences à cause de la bronchiolite ces sept derniers jours, dont 25 en réanimation. Treize régions sont désormais en phase “épidémique”. Un bilan similaire à l’automne 2021 et bien supérieur à ceux des années 2015 à 2019 à la même période, des années où pourtant aucun vaccin efficace contre cette maladie n’avait encore été découvert, ni distribué.L’épidémie de bronchiolite progresseSuspension, absence de remboursement…Autorisé en Europe depuis octobre 2022, le Beyfortus (nirsevimab) de Sanofi et AstraZeneca fait partie des médicaments qui devaient changer la donne. Lancée en septembre en prévision de l’hiver, la distribution de cet anticorps monoclonal dans les pharmacies françaises a été suspendue quelques semaines plus tard. Seuls les nouveau-nés et les nourrissons hospitalisés de moins d’un mois peuvent pour l’instant en bénéficier, faute de stocks disponibles cette année.L’État français avait pourtant commandé 200 000 doses de Beyfortus au début de 2023. Les pouvoirs publics voulaient ainsi s’assurer de la disponibilité du produit dès cette année, en dehors du cadre normal d’accès au marché. Les délais habituels d’examen par la Haute autorité de Santé puis de négociation des tarifs par le Comité économique des produits de santé n’auraient en effet, sinon, pas permis de distribution massive dès cette année.La commande du gouvernement devait répondre à la demande de 30 % des parents éligibles, selon les déclarations du ministre de la Santé Aurélien Rousseau. D’ordinaire, l’adhésion ne s’élève qu’à 10 % pour ce type de nouveau produit. Sauf que, dès les premières semaines de la campagne, plus de 60 % des jeunes parents en ont voulu. Un engouement “jamais vu”, de mémoire de pharmaciens et d’industriels, et donc impossible à prévoir, s’accordent à dire le ministère de la Santé et Sanofi. Jusqu’à présent, les injections pour les tout-petits avaient tendance à faire peur, en raison de nombreuses campagnes de désinformation à ce sujet.Rendez-vous à la prochaine flambée épidémiqueDe fait, les discussions avec Sanofi sur le prix sont toujours en cours et ne devraient pas se conclure avec le printemps. Interrogé sur la disponibilité du Beyfortus à l’avenir, notamment pour l’hiver prochain, Sanofi s’en remet ainsi aux institutions françaises : “Le nombre de doses que Sanofi vendra à la France dépendra de la façon dont l’État voudra procéder, des circuits de distribution choisis, qui peuvent passer par le classique duo grossistes – pharmaciens, ou par des stocks d’État, ce qui permet par exemple un suivi plus fin et donc des données plus précises”.Ces mêmes institutions françaises doivent également régler la question du vaccin Abrysvo du laboratoire Pfizer. Autorisé depuis le 25 août par l’Agence européenne du médicament, à destination des femmes enceintes directement (qui transmettent leurs anticorps à leur bébé), il n’est toujours pas disponible dans l’Hexagone. Les recommandations de la Haute autorité de santé (HAS), nécessaires pour obtenir un remboursement et ainsi espérer toucher le plus grand nombre, ne seront disponibles qu’en mai 2024 – l’épidémie de bronchiolite aura déjà reflué.Chez Pfizer, ces délais étonnent : “Au-delà d’entraîner une des premières causes d’hospitalisation des nourrissons, l’épidémie participe à l’engorgement des services hospitaliers, ce qui nous semble être un critère d’urgence de santé publique”, indique David Lepoittevin directeur de l’activité vaccins. Les autorités américaines, anglaises ou encore australiennes ont déjà rendu leur avis, souligne l’entreprise, qui a partagé ses données à la HAS en mai dernier. S’il devrait néanmoins se trouver disponible pour protéger les bébés l’hiver prochain, il n’en ira pas de même pour les personnes âgées, également concernées par le VRS, contre lequel Abrysvo immunise : la Haute autorité de Santé examinera le dossier pour cette indication seulement à partir d’octobre 2024. En attendant, ces produits ne sont pas disponibles.Accélérer les délais d’étude ?Pfizer n’est pas le seul laboratoire à devoir patienter. Dans la même situation, GSK a ainsi décidé de commercialiser son vaccin à destination des séniors Arexvy sans attendre. Sans avis de la HAS, le produit, qui bénéficie d’une autorisation de l’Agence européenne du médicament depuis juin, ne peut pas être pris en charge. Il est donc vendu 230 € par dose, que les patients doivent pour l’instant débourser de leur poche s’ils souhaitent se protéger. Trop lente, la HAS ? L’institution rappelle que les dossiers de l’industriel ne lui ont été remis qu’en juillet 2023. C’est également à cette date que Moderna a remis les siens. Son produit, un vaccin, aussi pour les séniors, a pourtant bénéficié d’une procédure accélérée aux Etats-Unis, car jugé potentiellement “révolutionnaire” par les autorités américaines.Face à la pression des patients et des médecins, le président de la HAS a dû rappeler en octobre dernier le temps nécessaire à l’étude la plus minutieuse des produits pharmaceutiques : “Élaborer des recommandations vaccinales nécessite une méthodologie très stricte, qui conduit, quels que soient les pays voulant la respecter, à des délais de l’ordre de 9 à 12 mois”. Tout en laissant également entendre que l’institution indépendante ne bénéficiait pas toujours des fonds nécessaires à son fonctionnement le plus prompt.Pourquoi alors ne pas faire comme durant le Covid-19, où tout était transmis et étudié quasiment en direct ? Il s’agissait là d’une crise majeure, répond l’institution. La bronchiolite donne des formes graves et participe à inonder les services de soin chaque hiver mais ne fait que très peu de morts. Et les révolutions annoncées n’ont pas toujours lieu. Il n’est pas rare que la Haute autorité de Santé retoque certains produits ayant obtenu une autorisation de mise sur le marché par l’Agence européenne du médicament. En juin dernier, l’institution a par exemple déconseillé le Bimervax, un vaccin espagnol contre le coronavirus. Une péricardite s’était déclenchée durant les essais cliniques. Autant utiliser les alternatives vaccinales disponibles.



Source link : https://www.lexpress.fr/sciences-sante/sante/bronchiolite-le-retour-dune-epidemie-arrivera-t-on-a-proteger-les-bebes-lhiver-prochain-M26WLR2QKZDJHEL5V2D2HJPWRQ/

Author : Antoine Beau

Publish date : 2023-11-10 05:03:15

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

Taylor Swift et ses droits d’auteur : les dessous d’un coup de maître historique

logo




Taylor Swift est bien plus qu’une artiste pop aux mélodies sucrées et aux chorégraphies léchées. C’est une redoutable guerrière. Alors que ses concerts sont pris d’assaut et que le long métrage consacré à sa tournée sorti dans des milliers de salles obscures aux Etats-Unis a fait plus d’entrées que le dernier Scorsese avec Brad Pitt et Robert De Niro, la chanteuse la plus populaire au monde est en train de mettre KO le fonds d’investissement Shamrock Capital. Comment ? Tout simplement en dévalorisant une partie du trésor de guerre que ces as de la finance avaient amassé en achetant à prix d’or les six premiers albums de la star. Un coup de maître inédit dans le business très lucratif de la musique où la bataille des droits de propriété fait et défait les fortunes.L’affaire remonte à 2019 lorsque Scooter Braun, le manager de Justin Bieber, associé au très puissant fonds Carlyle met la main sur le label Big Machine qui détient les droits d’une grande partie de son catalogue. Moins d’un an après, le manager peu scrupuleux, que la trentenaire a par ailleurs accusé de harcèlement, revend pour 300 millions de dollars les juteux droits à Shamrock Capital, une société d’investissement basée à Los Angeles. Mais Taylor Swift, conseillée par une armée d’avocats de haut vol, détecte une faille : le fonds ne détient les droits que sur les Masters des albums, c’est-à-dire les enregistrements initiaux.”L’artiste avait alors légalement la possibilité de re-enregistrer tous ses albums et d’en encaisser, seule, les fruits de la vente. Un tour de passe-passe juridique qu’elle a doublé d’une opération de communication rondement menée”, décortique Pierre Perot, avocat sénior et spécialiste des droits de propriété intellectuelle au cabinet August Debouzy. Un pari osé qui vise à dévaloriser les anciens enregistrements.En l’espace de deux ans, la trentenaire a réenregistré quatre de ses six derniers albums. Tous ont cartonné. L’album Fairless ressorti cette année s’est écoulé à 627 000 unités, soit trois fois plus que l’album initial. Mais le vrai carton est la réplique de l’album 1989 ressorti tout début novembre. En l’espace d’une semaine, les ventes se sont hissées à près de 1,7 million d’exemplaires aux Etats-Unis. C’est le meilleur lancement d’un album tout artiste confondu depuis 2015, d’après le Financial Times. Et comme il faut toujours retenir les leçons de ses erreurs, l’artiste américaine, aujourd’hui hébergée chez Universal Music, a signé un contrat où il est écrit noir sur blanc qu’elle conserve très précieusement les droits sur tous les Masters de ses futurs nouveaux enregistrements.



Source link : https://www.lexpress.fr/economie/entreprises/taylor-swift-et-ses-droits-dauteur-les-dessous-dun-coup-de-maitre-historique-GYY4JML2O5BBVBB7Y632AHAWFI/

Author : Béatrice Mathieu

Publish date : 2023-11-10 05:05:02

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

Biodiversité : un accord “historique” trouvé par l’UE

logo




C’est un texte qui achoppait notamment sur la question de l’agriculture. Le Parlement européen et les Etats membres de l’Union européenne (UE) sont parvenus, jeudi 9 novembre, à un accord sur un projet législatif clé sur la restauration de la nature et la biodiversité. Le texte imposera aux pays membres de mettre en œuvre des mesures pour restaurer la nature sur au moins 20% des terres et des espaces marins de l’Union d’ici 2030, selon un communiqué du Conseil européen, qui représente les 27 Etats membres.”La première en son genre”Des législateurs européens ont salué l’accord trouvé avant minuit au terme de plusieurs heures de discussions débutées jeudi après-midi, mais des critiques ont pointé du doigt les éléments ayant été édulcorés.”Nous pouvons être fiers de ce résultat historique qui définit des règles ambitieuses et praticables par tous”, a déclaré Pascal Canfin, à la tête de la commission sur l’environnement au Parlement, sur X (ex-Twitter).Nous avons trouvé à l’instant avec le Conseil un accord sur la première loi visant à restaurer la Nature en Europe Nous pouvons être fiers de ce résultat historique qui définit des règles ambitieuses et praticables par tous.— Pascal Canfin (@pcanfin) November 9, 2023La ministre espagnole pour la Transition écologique, Teresa Ribera Rodriguez, s’est, elle, dit “fière” de la loi, “la première en son genre”. “Elle nous aidera à reconstruire des niveaux sains de biodiversité et préserver la nature pour les générations futures, tout en combattant le changement climatique”, s’est-elle exprimée.La Commission européenne avait proposé le texte en 2022. La plus importante formation au Parlement européen, le Parti populaire européen (PPE, droite) avait tenté de le faire abandonner, plus tôt en 2023.80% des habitats dégradésEn lien avec l’accord international Kunming-Montréal (COP15 Biodiversité), la législation imposera aux Vingt-Sept de restaurer d’ici 2030 au moins 30% des habitats abîmés, puis 60% d’ici 2040 et 90% d’ici 2050.Pollution, urbanisation, exploitation intensive : selon Bruxelles, 80% des habitats naturels dans l’UE sont dans un état de conservation “mauvais ou médiocre” (tourbières, dunes, prairies particulièrement), et jusqu’à 70% des sols sont en mauvaise santé.Pour Tatiana Nuno, haute responsable de la politique marine pour l’association environnementale Seas At Risk, l’accord “est loin de ce qui est nécessaire pour faire face à la crise de la biodiversité, mais en ce qui concerne l’océan c’est une étape cruciale vers la restauration de la précieuse vie marine qu’il abrite”.”Bien que considérablement affaiblies par le Conseil, les dispositions relatives à la pêche dans la loi constituent une tentative de mise en cohérence des politiques de l’environnement et de la pêche qui aurait dû être faite il y a bien longtemps”, s’est exprimée Vera Coelho, vice-présidente adjointe de l’organisation Oceana in Europe.Le PPE a, lui, souligné jeudi avec fierté les “améliorations notables” au texte “fortement révisé”, comme la suppression de “l’obligation de renaturer 10% des terres agricoles”.Avant les négociations entre les Etats membres et le Parlement, la formation avait notamment argué que le texte allait mettre à mal la sécurité alimentaire en Europe. Des élus de gauche et du centre avaient alors accusé le PPE, qui mise sur le vote agricole, de se servir du projet législatif dans l’optique des élections européennes de 2024.



Source link : https://www.lexpress.fr/environnement/biodiversite-que-contient-laccord-trouve-par-lue-4WRUXQUWOBCWTOWFMT77XZE7OY/

Author :

Publish date : 2023-11-10 06:27:41

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

De Sartre à Barbusse : ces penseurs de gauche qui font l’apologie de la violence, par Rainer Zitelmann

logo




Hélas, il existe une sinistre tradition d’intellectuels de gauche qui justifient ou même célèbrent la violence “révolutionnaire” ou “anti-impérialiste”. Le 5 septembre 1972, l’organisation terroriste palestinienne “Septembre noir” a pris en otage des athlètes qui participaient aux Jeux olympiques de Munich pour Israël; les onze ont été tués. Jean-Paul Sartre, dramaturge, philosophe et principal représentant de l’existentialisme, est considéré comme la figure de proue des intellectuels français du XXe siècle. Dans un article intitulé “À propos de Munich”, publié quelques semaines après l’attaque terroriste, il écrit : “Dans cette guerre, la seule arme des Palestiniens est le terrorisme. C’est une arme terrible mais les opprimés n’en ont pas d’autre, et les Français qui ont approuvé le terrorisme du FLN contre des Français doivent également approuver l’action terroriste des Palestiniens. Ce peuple abandonné, trahi et exilé ne peut montrer son courage et la force de sa haine qu’en organisant des attaques mortelles.”Cette déclaration ne fait pas exception : Sartre et sa compagne Simone de Beauvoir, dont l’ouvrage féministe Le Deuxième sexe a fait d’elle l’intellectuelle la plus connue de France, étaient de fervents admirateurs de Mao Zedong et louaient la “violence révolutionnaire” qu’il pratiquait comme l’expression d’une moralité supérieure. Sartre disait : “Un régime révolutionnaire doit se débarrasser d’un certain nombre d’individus qui le menacent et je ne vois pas d’autre moyen pour cela que la mort ; il est toujours possible de sortir d’une prison ; les révolutionnaires de 1793 n’ont sans doute pas tué assez de monde”.Sartre admirait ou défendait les actions de tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, s’opposaient au capitalisme, du porte-drapeau de la révolution cubaine Che Guevara au dictateur cambodgien Pol Pot, qui a fait tuer deux millions de ses compatriotes, soit 20 % de sa propre population.Žižek et le “nouveau communisme”Parmi les principaux intellectuels du XXe siècle, des dictateurs tels que Josef Staline et Mao Zedong avaient plus d’admirateurs que le capitalisme et ses principaux partisans. Leur haine du capitalisme était si grande que nombre d’entre eux sont devenus des admirateurs révérencieux des plus grands meurtriers de masse de l’époque. Je ne parle pas ici de quelques marginaux ou excentriques, mais des principaux intellectuels du XXe siècle. C’est le cas de l’écrivain français Henri Barbusse, devenu mondialement célèbre grâce à son journal de guerre Le feu, publié en 1916. Ce journal a été traduit dans plus de 60 langues et Barbusse a reçu le prix Goncourt. Il est ensuite devenu l’un des plus fervents admirateurs du dictateur soviétique Staline, au sujet duquel il a écrit : “Son histoire est une série de victoires sur une série d’énormes difficultés. Depuis 1917, il ne s’est pas passé une seule année de sa carrière sans qu’il ait fait quelque chose qui aurait rendu n’importe quel autre homme célèbre. C’est un homme de fer. Le nom sous lequel il est connu le décrit : le mot Staline signifie “acier” en russe.”Le philosophe français Michel Foucault, l’un des principaux partisans du poststructuralisme et le fondateur de l’analyse du discours, a exprimé sa propre rage contre l’élite capitaliste lors d’un débat télévisé avec Noam Chomsky en 1971 : “Le prolétariat ne fait pas la guerre à la classe dirigeante parce qu’il considère qu’une telle guerre est juste. Le prolétariat fait la guerre à la classe dirigeante parce que, pour la première fois dans l’histoire, il veut prendre le pouvoir. Lorsque le prolétariat prend le pouvoir, il est tout à fait possible qu’il exerce à l’égard des classes sur lesquelles il a triomphé un pouvoir violent, dictatorial et même sanglant.Je ne vois pas ce que l’on pourrait objecter à cela”.Et la justification de la violence et de la terreur, tant qu’elle est dirigée contre le capitalisme, se poursuit encore aujourd’hui. Slavoj Žižek, l’un des intellectuels de gauche les plus en vue de notre époque, plaide en faveur d’un “nouveau communisme” dans son livre A Left That Dares Speak Its Name, paru en 2021 : “Ce dont nous avons besoin aujourd’hui, écrit-il, c’est d’une gauche qui ose dire son nom, et non d’une gauche qui couvre honteusement son cœur d’une feuille de vigne culturelle. Et ce nom, c’est le communisme”. Selon lui, la gauche devrait enfin abandonner le rêve socialiste d’un capitalisme plus équitable et plus “juste” et adopter des “mesures communistes” plus radicales. Comme objectif clairement formulé, il propose que “la classe adverse soit détruite”.Selon Žižek, le Grand Bond en avant de Mao à la fin des années 1950 – la plus grande expérience socialiste de l’histoire de l’humanité – a été l’occasion de “contourner le socialisme et d’entrer directement dans le communisme”. Malheureusement, beaucoup de gens ne savent rien du Grand Bond en avant de Mao : l’historien Frank Dikötter propose l’évaluation suivante : au moins 45 millions de personnes sont mortes inutilement à la suite de cette grande expérience socialiste entre 1958 et 1962. La plupart sont mortes de faim, tandis que 2,5 millions d’autres ont été torturées ou battues à mort – délibérément privées de nourriture et mortes de faim. “Les gens étaient tués de manière sélective parce qu’ils étaient riches, parce qu’ils traînaient les pieds, parce qu’ils parlaient ou simplement parce qu’ils n’étaient pas appréciés, pour quelque raison que ce soit, par l’homme qui maniait la louche dans la cantine”, explique Dikötter. Et c’est précisément ce “grand bond en avant” que Žižek vante avec tant d’euphorie.Dans un article de la New York Review intitulé “The Violent Visions of Slavoj Žižek”, on peut voir la photo accrochée au-dessus du lit de Žižek : celle du meurtrier de masse Josef Staline.Rainer Zitelmann est un historien et sociologue allemand. Son livre In Defense of Capitalism a récemment été publié en anglais.



Source link : https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/de-sartre-a-barbusse-ces-penseurs-de-gauche-qui-font-lapologie-de-la-violence-par-rainer-zitelmann-P2M5XXAFGBFL5NYUTFXMFKRZTU/

Author :

Publish date : 2023-11-10 06:42:19

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

Guerre en Ukraine : Poutine rend une visite surprise au QG militaire de l’opération

logo




C’est un vote intervenu, jeudi 9 novembre, au moment où Kiev redoute que la lassitude ne gagne progressivement ses alliés et que leur soutien, financier et militaire, ne s’amenuise après l’échec de sa contre-offensive lancée en juin. Près de la moitié des dépenses budgétaires en Ukraine sera consacrée en 2024 à la défense et à la sécurité, selon le projet de loi voté jeudi par le Parlement, après près de deux ans d’invasion russe qui ont laminé l’économie du pays.”Près de 50 % de nos dépenses sont consacrées à la défense et à la sécurité de l’Ukraine : il y aura encore plus d’armes et d’équipements, plus de drones, de munitions, de missiles”, a déclaré le Premier ministre Denis Chmygal à l’issue du vote. “Toutes nos ressources internes seront utilisées pour résister et vaincre l’ennemi”, a-t-il promis dans un message publié sur Telegram.Ainsi, les dépenses de défense et sécurité atteindront l’an prochain près de 1700 milliards de hryvnias (43,9 milliards d’euros), soit 22,1 % du PIB, selon le ministère des Finances, un chiffre supérieur au budget réservé à l’éducation, la santé et aux prestations sociales.La visite surprise de Vladimir Poutine à Rostov-sur-le-DonLe président russe Vladimir Poutine a rendu une visite surprise dans la nuit de jeudi à vendredi au quartier général de l’armée russe pour l’opération en Ukraine, à Rostov-sur-le-Don, dans le sud de la Russie, a annoncé le Kremlin. Il s’agit du deuxième déplacement du chef d’Etat russe à Rostov en moins d’un mois : il s’était rendu fin octobre pour s’entretenir avec des responsables militaires sur l’offensive russe. Vladimir Poutine “a visité le QG des forces armées russes à Rostov-sur-le-Don, après avoir achevé sa visite officielle au Kazakhstan” où il a passé toute la journée jeudi, a précisé le Kremlin dans un communiqué.Lors de ce déplacement, le président russe était accompagné de son ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, et du chef de l’état-major et commandant des opérations militaires en Ukraine, Valéri Guérassimov, selon la même source. Vladimir Poutine s’est vu présenter de nouveaux équipements militaires et a entendu des rapports sur le déroulement de l’opération militaire en Ukraine, ajoute le communiqué.Proche de l’Ukraine, Rostov-sur-le-Don est devenue un centre opérationnel des forces russes pour l’offensive dans cette ex-république soviétique voisine de Russie. Vladimir Poutine avait déjà visité le QG militaire dans cette ville en août et en mars dernier. La ville a aussi été le théâtre en juin de la spectaculaire mutinerie des mercenaires de Wagner, qui se sont brièvement emparés du quartier général de l’armée avant de stopper leur rébellion.Plus de 20 000 véhicules bloqués à la frontière entre Ukraine et PolognePlus de 20 000 véhicules sont bloqués jeudi à la frontière entre l’Ukraine et la Pologne, que des routiers polonais paralysent depuis le début de semaine pour dénoncer la concurrence “déloyale” de leurs voisins, a annoncé le ministère ukrainien de la Reconstruction.Plusieurs dizaines de compagnies de transport polonaises ont commencé lundi à bloquer trois points de passage entre les deux pays. Elles réclament notamment la restauration de permis d’entrée pour leurs concurrents ukrainiens, afin de faire baisser leur nombre.Les files d’attente n’ont fait que grandir au cours de la semaine et 20 000 véhicules sont désormais “bloqués des deux côtés” de la frontière, selon le ministère ukrainien de la Reconstruction. Cela nuit aux économies ukrainienne et polonaise mais aussi à celles “d’autres pays” qui voudraient transporter des marchandises, a-t-il regretté. L’Ukraine a assuré “respecter le droit de manifester”, tout en se disant “prête à un dialogue constructif pour régler la situation”.La Russie dit douter des “véritables” intentions de l’UE vis-à-vis de l’UkraineLa Russie a dit douter jeudi des “véritables” intentions de Bruxelles vis-à-vis de Kiev, au lendemain de la décision de la Commission européenne de recommander l’ouverture de négociations d’adhésion à l’UE pour l’Ukraine. “Il est peu probable qu’il s’agisse de véritables promesses”, a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, répondant à une question d’un journaliste russe qui a publié l’extrait de leur échange sur Telegram. Dmitri Peskov a ainsi estimé que les promesses de Bruxelles étaient “une carotte agitée” par les Vingt-Sept à l’intention de l’Ukraine.Mercredi, la Commission européenne avait donné son feu vert à l’ouverture de négociations d’adhésion à l’UE avec l’Ukraine. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait salué la “bonne” décision de la Commission. “Notre Etat doit être dans l’UE. Les Ukrainiens le méritent”, avait-il appuyé.



Source link : https://www.lexpress.fr/monde/europe/guerre-en-ukraine-poutine-rend-une-visite-surprise-au-qg-militaire-de-loperation-3J6MBD3REVDERMYAQR3KAKIYBM/

Author :

Publish date : 2023-11-10 07:17:53

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

Chikungunya : le premier vaccin voit le jour aux Etats-Unis

logo




Les Etats-Unis ont approuvé jeudi le premier vaccin contre le chikungunya, développé par le groupe européen Valneva, ont annoncé les autorités sanitaires dans un communiqué.Le vaccin, qui sera commercialisé sous le nom de Ixchiq, est autorisé pour les personnes de 18 ans et plus, présentant un risque accru d’être exposées au virus, a précisé l’agence américaine des médicaments (FDA), dont les décisions sont très suivies dans le monde.L’apparition brutale de fièvre et de violentes douleurs articulairesLe virus du chikungunya, transmis à l’humain par des moustiques infectés, cause l’apparition brutale de fièvre et de violentes douleurs articulaires. Les symptômes peuvent parfois perdurer durant des mois, voire des années, mais les décès sont rares. Cette maladie est essentiellement présente dans les régions tropicales, notamment en Afrique, en Asie du Sud-Est et dans certaines régions des Amériques.Le chikungunya s’est toutefois répandu dans de nouvelles régions du monde, causant une hausse des cas, a précisé la FDA, qualifiant la maladie de “menace de santé mondiale émergente”. Des cas ont été recensés en Europe. Une demande d’autorisation a également été déposée par Valneva auprès de l’Agence européenne des médicaments (EMA).Cinq millions de cas d’infectionSelon la FDA, au moins cinq millions de cas d’infection ont été enregistrés ces 15 dernières années. “Les infections au virus du chikungunya peuvent conduire à de graves et longs problèmes de santé, en particulier pour les personnes âgées et les individus ayant des antécédents médicaux”, a souligné dans le communiqué Peter Marks, haut responsable au sein de l’agence américaine. Le virus peut également être transmis au nourrisson par sa mère et se révéler fatal pour le bébé.Le vaccin est injecté en une dose, et contient le virus atténué -une technique classique utilisée pour d’autres vaccins. Deux essais cliniques ont été menés en Amérique du Nord sur plusieurs milliers de personnes. Les effets secondaires principaux sont des maux de tête, de la fatigue, des douleurs musculaires, ou encore des nausées.Dans de rares cas, des réactions plus graves ont été constatées, a précisé la FDA. Deux participants aux essais cliniques ayant reçu le vaccin ont dû être hospitalisés. Il n’existe actuellement aucun traitement spécifique pour soigner la maladie une fois l’infection contractée. La prise en charge vise essentiellement à soulager la fièvre et les douleurs à l’aide de médicaments répandus comme le paracétamol, associés à une bonne hydratation et du repos. En l’absence de traitement préventif jusqu’ici, la seule manière de s’en protéger était d’éviter de se faire piquer.



Source link : https://www.lexpress.fr/sciences-sante/sante/chikungunya-le-premier-vaccin-voit-le-jour-aux-etats-unis-OYDCGNV3TFDBTMZPYF3TNQMCDY/

Author :

Publish date : 2023-11-10 08:22:40

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

Loi immigration : le Sénat vote l’expulsion des étrangers “délinquants”

logo




L’examen du projet de loi immigration se durcit jour après jour au Sénat au grand dam des associations. Le gouvernement a obtenu jeudi 9 novembre l’adoption d’un nouveau tour de vis législatif, cette fois sur l’expulsion des étrangers “délinquants”. Au quatrième jour des débats, la chambre haute s’est penchée sur deux articles qui prévoient “l’éloignement d’étrangers constituant une menace grave pour l’ordre public”, deux articles emblématiques de la jambe répressive du texte.Ces articles 9 et 10 constituent le cœur du projet gouvernemental, “bien plus importants que les autres dispositions qu’on a évoquées pendant des heures et des heures”, a estimé le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin en référence à la mesure-phare du volet intégration, la régularisation des travailleurs sans-papiers dans les métiers en tension adoptée dans une version durcie la veille.Les dispositions votées jeudi prévoient en substance de lever l’essentiel des “protections” contre l’expulsion dont bénéficient certains immigrés (à l’exception des mineurs), dont ceux arrivés en France avant 13 ans. Les dispositions visent les personnes qui ont fait l’objet d’une condamnation définitive pour des crimes ou délits punis de cinq ans ou plus d’emprisonnement, ou lorsqu’il s’agit de violences intra-familiales. Des mesures qui peuvent être assorties d’une interdiction du territoire français pour dix ans.Une “grande avancée”, selon DarmaninIl s’agit d’une “grande avancée”, s’est félicité Gérald Darmanin sur X (ex-Twitter) après l’adoption grâce aux voix de la majorité sénatoriale de droite et du centre. “Nous sommes le seul pays à avoir mis ces protections dans toute l’Union européenne”, a fait valoir plus tôt le ministre de l’Intérieur, estimant que les lever va permettre l’expulsion d’environ 4000 personnes supplémentaires par an. “Le fait d’être resté quelques années sur notre territoire ne justifie pas” une forme d’immunité, a-t-il ajouté.Grande avancée pour la sécurité des Français : suppression, à la demande du Gouvernement, des mesures de protection qui permettront de renvoyer dans leur pays d’origine 4000 étrangers délinquants supplémentaires chaque année. pic.twitter.com/zlOZystEjC— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) November 9, 2023Si ces mesures ne sont pas retoquées par l’Assemblée nationale, qui doit encore se prononcer sur le projet de loi à partir du 11 décembre, elles permettront également de retirer son titre de séjour à une personne qui “ne respecte pas les valeurs de la République”, s’est encore félicité Gérald Darmanin.”Les exceptions ont tué la règle” de l’expulsion d’un étranger condamné en justice et “ces exceptions menacent désormais les Français”, a pour sa part déclaré le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau, avant de voter ces mesures.Les voix et les protestations de la gauche n’ont pas pesé. Le sénateur écologiste Guy Benarroche a fustigé en vain les “articles les plus dangereux” de ce projet de loi, qui marquent “le retour en force de la double peine” pour des étrangers condamnés qui se verront coup sur coup incarcérés puis expulsés.”Stopper la dérive engagée au Sénat”Depuis lundi 6 novembre, le Sénat a déjà imprimé une coloration très droitière au texte gouvernemental, en adoptant ou durcissant plusieurs mesures qui sont des marqueurs répressifs : suppression de l’aide médicale d’État, du droit du sol, resserrement du regroupement familial, quotas migratoires, rétablissement du délit de séjour irrégulier, etc.Tard jeudi, les sénateurs ont également adopté une mesure permettant de restreindre la délivrance des visas de long séjour à des ressortissants de pays qui ne délivreraient pas suffisamment de “laissez-passer consulaires”, nécessaires pour appliquer les expulsions. La France pourra également revoir le montant de l’aide au développement accordée à ces pays. Un durcissement tous azimut qui suscite la “sidération” et la “vive inquiétude” du tissu associatif.Il faut “stopper la dérive engagée au Sénat”, notamment à l’occasion du passage du texte à l’Assemblée nationale, a réclamé jeudi la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), qui regroupe 870 associations et organismes qui agissent dans le domaine social et de l’aide aux migrants.”À l’Assemblée, nous rétablirons le texte ambitieux de l’exécutif […] y compris le volet sur les régularisations”, a promis mercredi au Figaro le député Renaissance Sacha Houlié, président de la commission des Lois et incarnation du volet social de la réforme.Au Palais Bourbon, où l’aile gauche de la majorité présidentielle a plus de poids qu’au Sénat, Gérald Darmanin “ne souhaite pas” que la réforme de l’aide médicale d’État adoptée il y a deux jours aille à son terme, a-t-il déclaré jeudi. A l’issue de l’examen, a ajouté le ministre de l’Intérieur, “j’espère que nous trouverons un compromis, pour la sécurité des Français”.



Source link : https://www.lexpress.fr/politique/loi-immigration-le-senat-vote-lexpulsion-des-etrangers-delinquants-YTADDIIDDVGBLIZN4EXAHXCXNI/

Author :

Publish date : 2023-11-10 09:05:31

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

Réfugiés climatiques : l’Australie signe un traité “fondateur” avec les Tuvalu

logo




Un traité “fondateur”. Canberra a annoncé, vendredi 10 octobre, offrir progressivement l’asile climatique aux quelque 11 000 citoyens de Tuvalu, petit ensemble d’îles du Pacifique grignoté par la montée des eaux et menacé de disparition.Deux de ses neuf récifs coralliens ont déjà été engloutis et ce n’est qu’une question de temps -moins d’un siècle- avant que l’intégralité de son territoire ne devienne inhabitable, selon des experts.Un pacte entre les deux paysVendredi, le Premier ministre australien Anthony Albanese et son homologue de Tuvalu Kausea Natano ont ainsi dévoilé les termes d’un pacte qui doit permettre aux citoyens de l’archipel de se réfugier en Australie pour “y vivre, y étudier et y travailler”. Afin d’éviter toute “fuite des cerveaux” trop dommageable, le nombre d’entrées sera limité dans un premier temps à 280 par an. Kausea Natano a salué une “lueur d’espoir” pour sa nation, l’une des plus menacées par les effets du changement climatique.Jane McAdam, experte en droit des réfugiés, parle elle d’un texte “fondateur”. “C’est le premier accord qui s’attaque spécifiquement à la mobilité climatique”, affirme à l’AFP cette professeure à l’Université de Nouvelle-Galles du Sud. “La plupart des gens ne veulent pas quitter leur maison, ils ont des liens ancestraux très forts avec leur terre et la mer, mais cela leur offre une sécurité”, dit-elle. Le texte doit encore être ratifié par les deux parties pour entrer en vigueur.Les Tuvalais réfugiés en Australie auront notamment accès au système éducatif, de santé, à des aides financières et familiales, précise le traité. Aussi, l’Australie s’est engagée à mobiliser 16 millions de dollars australiens (9,5 millions d’euros) pour consolider les côtes de Tuvalu qui s’érodent et récupérer les terres submergées.Le texte déplore cependant que le passage à l’action soit si tardif, les conséquences du réchauffement climatique étant déjà palpables. “En même temps, nous croyons que le peuple de Tuvalu mérite d’avoir le choix de vivre, étudier et travailler ailleurs, alors que le changement climatique empire”, ont déclaré les deux dirigeants dans un communiqué conjoint.Anthony Albanese a ajouté que l’Australie est ouverte à l’idée de conclure des accords similaires avec d’autres pays voisins de l’océan Pacifique, ajoutant qu’il faudrait toutefois un traité sur-mesure pour chaque candidat. Un volet militaireCe pacte peut représenter une victoire stratégique pour Canberra, qui entend renforcer son influence dans la région face à la présence accrue de la Chine. Le traité comporte notamment un volet défense, engageant l’Australie à venir en aide à Tuvalu en cas d'”agression militaire”, mais aussi de catastrophe naturelle ou de pandémie. Et il permet à Canberra d’avoir son mot à dire à propos de tout pacte de défense que l’archipel signerait avec d’autres pays.Une possibilité d’autant plus importante que les îles Salomon, à l’ouest de Tuvalu, en ont conclu un avec Pékin, l’accord autorisant le déploiement de forces armées chinoises sur leur territoire.”L’union Australie-Tuvalu sera perçue comme un jour important, lors duquel Australie a reconnu qu’elle faisait partie de la famille Pacifique”, a déclaré Anthony Albanese, qualifiant lui aussi le traité de “fondateur” devant la presse, en marge du Forum des îles du Pacifique organisé dans les îles Cook. Les relations ne sont pas parfaites pour autant entre Canberra et ses voisins, en particulier à cause de la dépendance australienne au charbon et aux exports de gaz, deux postes économiques polluants critiqués par les nations des environs qui subissent déjà de plein fouet la montée des eaux et une météo de plus en plus extrême.Anthony Albanese a ainsi souligné que les pays développés doivent commencer à prendre plus de responsabilités dans la lutte contre le changement climatique, alors que ce sont ceux en développement qui en pâtissent le plus.



Source link : https://www.lexpress.fr/environnement/refugies-climatiques-laustralie-signe-un-traite-fondateur-avec-les-tuvalu-BR7JCJD6JNDJXH4E7KII6ER34M/

Author :

Publish date : 2023-11-10 09:46:11

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

Autoritaire, complotiste, anti-élite… La personnalité des antisémites passée au crible

logo




Plan d’action de l’administration Biden contre l’antisémitisme sur les campus américains, indignation du vice-chancelier allemand, l’écologiste Robert Habeck, à l’encontre de l’extrême droite et d’”une partie de la gauche” après une hausse des incidents antisémites, déchirement de la gauche française… Les réactions à l’attaque terroriste du Hamas du 7 octobre et à la réplique militaire d’Israël sur la bande de Gaza ont relancé le débat, dans les sociétés occidentales, sur les formes de l’antisémitisme. Et, notamment, sur l’ampleur d’un possible “transfert” de ce dernier vers la gauche, sous couvert d’une critique radicale des politiques israéliennes.En décembre 2019, l’Assemblée nationale a voté, contre l’avis de la gauche, qui s’inquiétait d’une assimilation entre antisémitisme et antisionisme, une résolution en faveur de l’adoption de la définition opérationnelle de l’antisémitisme élaborée par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA), qui englobe “les manifestations de haine à l’égard de l’Etat d’Israël justifiées par la seule perception de ce dernier comme collectivité juive”. C’est notamment de cette définition qu’est partie une équipe de chercheurs en sciences sociales du King’s College de Londres, dirigée par Daniel Allington, pour tenter de mesurer l’intensité des antisémitismes, au pluriel, et de discerner leurs racines.Pour cela, les chercheurs ont élaboré un indice déployé en deux sous-échelles, chacune mesurée par un score de 1 à 5 à partir des réactions des sondés à six points de vue. La première sous-échelle, “l’antisémitisme judéophobe”, évalue l’antisémitisme fondé sur des préjugés antérieurs à la création de l’Etat d’Israël : “On ne peut pas faire confiance aux juifs dans les affaires”, “les juifs ont trop de pouvoir dans les médias”… La deuxième sous-échelle, “l’antisémitisme antisioniste”, tente, elle, de mesurer “des positions anti-israéliennes irrationnellement extrêmes et de ‘vieilles’ attitudes antisémites adoptées en lien avec Israël et ses partisans plutôt qu’avec les juifs en tant que juifs” : un sondé aura par exemple un score d’autant plus élevé qu’il se dit d’accord avec des phrases comme “les soutiens d’Israël contrôlent les médias” ou “Israël fait aux Palestiniens ce que les nazis ont fait aux juifs”.Depuis 2020, cette équipe de Daniel Allington a mené plusieurs enquêtes statistiques sur des échantillons de 600 à 1 800 Britanniques, dont la dernière a été publiée au printemps dernier dans la revue Humanities and Social Sciences Communications. Sur une échelle de 1 à 5, ils parviennent à un indice d’antisémitisme global d’environ 2,4, plus élevé pour ce qui relève de l’antisémitisme antisioniste (un peu moins de 2,7) que pour l’antisémitisme judéophobe (un peu plus de 2,1). L’indice est un peu plus haut chez les 18-25 ans, notamment parce que l’antisémitisme antisioniste y est plus élevé (plus de 2,9), sans que les chercheurs ne tranchent entre un effet d’âge (qui disparaîtrait donc avec le temps) ou un effet de génération. Hommes et femmes affichent le même indice global, mais l’antisémitisme judéophobe est plus fort chez les premiers, l’antisémitisme antisioniste étant plus élevé chez les secondes. L’antisémitisme est plus fort pour ses deux composantes chez les personnes non blanches, même si les chercheurs estiment que la faiblesse de l’échantillon rend délicate l’interprétation de son ampleur. Il a par ailleurs tendance à décroître avec le niveau de diplôme, mais cela est surtout vrai pour sa variante judéophobe.L’originalité de cette étude est que ses auteurs ont aussi sondé des traits de personnalité politiques pour déceler leur possible corrélation avec l’antisémitisme et, si oui, lequel. Le nationalisme ethnique constitue ainsi un bon prédicteur de l’antisémitisme judéophobe, mais pas du tout de l’antisémitisme antisioniste. La croyance dans les théories du complot se retrouve dans les deux cas, mais sous des formes différentes : complot mondial et/ou complot affectant le bien-être personnel (par exemple, l’existence d’expériences médicales secrètes au travers des vaccins) dans le cas de l’antisémitisme judéophobe ; complot gouvernemental dans celui de l’antisémitisme antisioniste. Pareil pour l’autoritarisme : l’antisémitisme judéophobe est corrélé à une forme d’autoritarisme de droite, caractérisée notamment par une soumission aux conventions et un appétit pour un pouvoir fort ; l’antisémitisme antisioniste, à un autoritarisme de gauche, caractérisé à l’inverse par une attitude anticonventionnelle et un sentiment d'”agression anti-hiérarchique”. Ce tout dernier sentiment, ce “désir de renverser l’ordre social”, constitue d’ailleurs aussi un prédicteur, de façon plus diffuse, de l’antisémitisme judéophobe. Et, donc, un des meilleurs déterminants de l’antisémitisme global, lié à un “anti-élitisme fruste”.Les chercheurs notent, plus généralement, une corrélation modérée (estimée à 0,34 sur une échelle de 0 à 1) entre le niveau d’antisémitisme judéophobe et le niveau d’antisémitisme antisioniste : en moyenne, plus une personne est l’un, plus elle est l’autre, mais cela ne signifie pas que l’un prédise correctement l’ampleur de l’autre. Une conclusion qui résonne avec d’autres études statistiques récentes qui ont tenté d’évaluer l’ampleur et la porosité des différentes formes d’antisémitisme. Aux Etats-Unis, l’ONG Anti-Defamation League (“Ligue antidiffamation”) a conclu l’an dernier d’une étude sur 4 000 individus à une corrélation “substantielle” entre l’expression de tropes judéophobes et antisionistes, mais surtout chez les personnes plus âgées, moins chez les jeunes adultes : l’intensité globale de l’antisémitisme était plus forte chez les 18-30 ans, mais le nombre de jeunes adultes l’arborant simultanément sous ses deux variantes, plus faible.Chevauchement entre l’expression de tropes judéophobes et antisionistes selon les âges.En France, on retrouve aussi ce constat d’antisémitismes partiellement décorrélés dans le dernier rapport de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) sur la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie, publié cet été. Ses auteurs identifient trois formes d’antisémitisme. Le premier, le plus présent, est le “vieil antisémitisme” : une idéologie manifestée par les sondés qui pensent que les juifs ont trop de pouvoir ou un rapport particulier à l’argent, et qui se retrouvent aussi, assez souvent, à arborer une opinion négative d’Israël – au sens du pays en général, non de son gouvernement – ou à penser que les Israéliens sont responsables de la continuation du conflit. Les deux autres profils sont, pour l’un, un antijudaïsme caractérisé par une critique violente de la religion juive sans lien avec Israël et le conflit israélo-palestinien ni avec les vieux stéréotypes antisémites ; pour l’autre, “un nouvel antisémitisme, […] structuré par la critique d’Israël, sans pour autant entraîner l’adhésion aux clichés antisémites traditionnels”. Un “vieil” antisémitisme et un “nouveau”, qui se caractérisent tous deux, là aussi, par un rapport différent à l’autorité.



Source link : https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/autoritaires-complotistes-anti-elite-la-personnalite-des-antisemites-passee-au-crible-QXHXZ2LJLBBXZIKRQG5J3BP4BY/

Author :

Publish date : 2023-11-10 10:30:00

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

Covid-19 : “Pirola”, un variant aux symptômes étonnants

logo




Faut-il s’inquiéter du nouveau variant du Covid-19, surnommé “Pirola” ? Ce membre de la famille Omicron, BA.2.86 de son nom scientifique, a été détecté le 31 août en France. Il est particulièrement scruté en raison d’un “plus grand nombre de mutations”, le rendant “susceptible d’évoluer de façon plus importante et de se répandre plus facilement”, a précisé en août la présidente du Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars), Brigitte Autran.Avant son arrivée en France, Pirola avait été détecté jusqu’ici dans plusieurs pays, dont les Etats-Unis, le Danemark ou Israël. L’OMS a décidé de classer ce nouveau variant dans la catégorie des variants sous surveillance en raison du très grand nombre de mutations du gène Spike qu’il porte. C’est la protéine Spike qui donne au virus son aspect hérissé et c’est elle qui permet au SARS-CoV-2 de pénétrer les cellules de l’hôte.”Ce variant présente des modifications très importantes sur son génome, avec plus de 100 mutations au total, dont une trentaine sur la protéine Spike”, indiquait fin août à L’Express le virologue Bruno Lina, chef de service aux Hospices civils de Lyon et membre du Covars.Une irritation des yeux et une éruption cutanéeLes personnes ayant contracté le variant Pirola peuvent avoir des symptômes ressemblant à une grippe avec une fièvre de 38 °C pendant quelques jours, un rhume sévère et des maux de tête. L’une de ses particularités est sa nette asymptomaticité, rendant très compliquée sa détection.L’autre particularité de ce variant peut se manifester… sur la peau. Interrogé par le Daily Express, le Dr Johannes Uys, du Broadgate General Practice (Royaume-Uni) explique que, “contrairement à la plupart des variants précédents, Pirola peut provoquer des symptômes visibles au visage tels qu’une irritation des yeux et une éruption cutanée”. Ces nouveaux symptômes ont été trouvés chez des personnes ayant attrapé ce variant d’Omicron, précise-t-il.Outre les éruptions cutanées et les irritations oculaires, des rapports médicaux suggèrent également que les patients atteints de Pirola souffrent de diarrhée. Selon le Dr Nighat Arif, également interrogée par le Daily Express, avec Pirola, “nous savons que non seulement vous avez de la fièvre, un écoulement nasal, des maux de tête et toujours cette perte de l’odorat mais nous savons aussi que vous pourriez avoir la diarrhée”. Des crampes d’estomac peuvent également apparaître avec la souche Pirola, déclare-t-elle.”Nous voyons des gens qui se sentent brisés”Le Dr Nighat Arif a également mis en garde contre un symptôme spécifique qui constitue une “part importante” du variant Pirola : la fatigue. “Nous voyons des gens qui se sentent brisés”, souligne-t-elle. Et d’indiquer que, dans la majorité des cas, Pirola n’est “pas assez grave” pour nécessiter une hospitalisation. Elle avertit par ailleurs que les vaccins et les infections antérieures contre le Covid-19 pourraient ne plus offrir le même niveau de protection qu’auparavant.Malgré l’apparition de nouveaux symptômes, le Dr Johannes Uys explique de son côté que Pirola n’est pas plus dangereux que les autres versions du virus. “En fait, vos risques de tomber gravement malade sont à peu près les mêmes, et la plupart des gens se rétablissent complètement avec du temps et du repos”, précise-t-il au Daily Express.Même si BA.2.86 provoquait un pic majeur d’infections, “nous ne nous attendons pas à voir des niveaux comparables de maladies graves et de décès par rapport à ce que nous avons vu plus tôt dans la pandémie lorsque les variants Alpha, Delta ou Omicron se sont propagés”, avait commenté en août à l’AFP François Balloux, qui dirige la chaire de bio-informatique à l’University College de Londres.



Source link : https://www.lexpress.fr/sciences-sante/sante/covid-19-pirola-un-variant-aux-symptomes-etonnants-GRR4UY2HMFB7NPPO62MJIAGVNY/

Author :

Publish date : 2023-11-10 10:45:38

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

Russie-Israël : le vrai “deux poids, deux mesures” anti-Occident, par Abnousse Shalmani

logo




Quelque chose s’est passé après l’invasion de l’Ukraine par la Russie que nous n’avons pas encore mesuré, trop occupés alors à analyser le terrain de la guerre, à découvrir qu’à quelques kilomètres des Européens se battaient pour vivre comme nous dans une démocratie libérale, que la Russie de Vladimir Poutine était coincée, rhétoriquement, politiquement et militairement dans la Seconde Guerre mondiale, que nous étions, nous Occidentaux, Européens, démocrates, anesthésiés par la certitude faussée que la guerre c’est les autres, qu’un Sud global, hétérogène et incohérent, mais amphétamine à marxistes à bout de souffle, nous détestait viscéralement.Mais ce qui s’est passé devant le refus d’une partie des nations de condamner l’invasion d’un Etat souverain par un autre raconte quelque chose de plus grave : l’idéologie a gagné sur le droit, la force sur la diplomatie. Les choses auraient dû se passer comme ça : le concert des nations réunies au siège de l’ONU dénonce en une seule note claire l’invasion illégitime d’un Etat par un autre. Dans un second temps, des débats auraient pu se tenir sur la légitimité des sanctions, sur le soutien sonnant et trébuchant des Occidentaux à l’Ukraine, sur la crise énergétique et alimentaire qui ne manquerait pas de toucher les pays les plus pauvres. Mais, tout de suite, instantanément, une partie du monde, ce qu’on appelle par commodité le Sud global, a dit “non” en votant contre ou en s’abstenant.Chacun avait une bonne excuse : pour les uns, c’était l’empressement de l’Occident à soutenir la guerre de ceux qui lui ressemblaient (des Européens blancs), et, pis, à accueillir des millions de réfugiés sans faire débat ; pour d’autres ce fut l’occasion de dénoncer l’impérialisme occidental en revendiquant des coups d’Etat décoloniaux (mais en se plaçant dare-dare sous la protection de Poutine et des milices Wagner) ; Lula et le pape François y virent l’occasion de redorer leurs blasons anti-impérialistes au feu du refus de s’aligner sur le grand méchant américain ; la Chine y vit pragmatiquement l’occasion d’imposer son désir de “dédollarisation” du monde et de se payer de l’énergie à bon marché ; l’Inde se frotta les mains devant les économies qu’elle pourrait faire tout en déployant sa diplomatie ; la Turquie du néosultan Erdogan se rêva au cœur du jeu, parlant à tous, commerçant à tout va, signant l’installation de futures usines de drones de demain en Ukraine, vendant et achetant en douce à la Russie, espérant un pied ancré là, un autre ici, fantasmant surtout, face à la dissolution du compromis international devant la loi du plus fort, d’annexer entièrement l’Arménie grâce à son satellite azéri ivre de sang arménien ; tous se retrouvèrent sous la bannière “Sanctionnés du monde entier, unissez-vous !”. En somme, tout le monde s’est trouvé une bonne excuse pour détester l’Occident.Où étaient-ils ?Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir réunis au Caire des dirigeants arabes de Jordanie, d’Egypte, des Emirats arabes unis et d’autres tancer l’Occident de ne pas assez se mobiliser, en dépit du droit international, pour dénoncer les bombardements d’infrastructures civiles et de civils, eux tous qui s’étaient abstenus de voter contre la Russie qui bombardait et bombarde encore des infrastructures civiles et des civils. Quelle ne fut pas ma surprise de voir la reine Rania de Jordanie, plus jeune que jamais (Avez-vous remarqué que les femmes de présidents ou de rois musulmans qui prônent la charia ne sont jamais voilées ? Que c’est réservé à la plèbe, incapable de tenir sa concupiscence en laisse ?), la larme à l’œil dénoncer le “deux poids, deux mesures” ? Mais où étaient-ils, ces nouveaux chantres de la paix, quand le Yémen subissait – et subit depuis plus de dix ans – une guerre doublée d’une crise humanitaire d’ampleur qui condamne des enfants à la faim et la maladie ? Où étaient-ils face au génocide des Rohingya en Birmanie, des Ouïgours en Chine ? Quand se sont-ils dressés contre les ratonnades meurtrières de musulmans par les suprémacistes hindous, qui effacent les empereurs moghols des manuels scolaires ? Où étaient-ils quand Bachar el-Assad massacrait sa population civile ? Ah oui, excusez-moi, ils étaient trop occupés à le réintégrer dans la Ligue arabe.Abnousse Shalmani est écrivain et journaliste engagée contre l’obsession identitaire



Source link : https://www.lexpress.fr/societe/russie-israel-le-vrai-deux-poids-deux-mesures-anti-occident-par-abnousse-shalmani-NUMTFB67ARBKNPL4Z6ITUHCFXA/

Author : Abnousse Shalmani

Publish date : 2023-11-10 11:00:00

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

Européennes : ces nuages nationaux au-dessus de LR

logo




C’est une règle d’airain des élections européennes : les enjeux nationaux y occupent une place prépondérante. Le millésime 2024 ne fera pas exception. Le président du Rassemblement national Jordan Bardella promet d’en faire “le grand scrutin de mi-mandat” d’Emmanuel Macron. Les partisans du chef de l’Etat ne manqueront pas en retour de défendre le bilan de leur champion. Et Les Républicains (LR) dans tout ça ? La droite jouera sa survie le 9 juin, après sa déroute présidentielle. Mais des nuages intérieurs s’amoncellent au-dessus de sa campagne.L’examen du projet de loi Immigration ranime chez elle la question existentielle de son rapport au macronisme. Partenariat exigeant ou opposition irréductible ? La droite est traversée par des dissensions stratégiques sur le texte. Le Sénat a durci – au lieu de rejeter – la copie gouvernementale au grand dam du patron des députés LR Olivier Marleix, soucieux de s’opposer au ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. L’élu d’Eure-et-Loir a mis en garde la probable tête de liste François-Xavier Bellamy. “Tu vas devoir assumer le même bilan que Macron en matière de politique migratoire européenne. Le pacte européen est un pacte PPE [NDLR : le Parti populaire européen], le président va s’en targuer. Si tu as le même bilan national et qu’on laisse au RN le monopole de l’opposition sur l’immigration, bon courage à toi !”IVG et fin de vieLe philosophe conservateur sait mieux que quiconque qu’une campagne peut être percutée par des sujets nationaux : en 2019, ses propos polémiques sur l’affaire Vincent Lambert – bataille judiciaire autour de l’arrêt des traitements à un patient en état végétatif – ont coûté cher à son camp. L’élu avait mis en garde contre la construction d'”un monde inhumain”, quelques jours avant le vote. De l’avis général, ces sorties ont entraîné la droite sous la barre symbolique des 10 % (8,48 %) et entraîné la démission de son président Laurent Wauquiez.L’histoire se répète. Cinq ans plus tard, François-Xavier Bellamy mènera campagne sur fond d’examen de loi sur la fin de vie et de constitutionnalisation du droit à l’IVG. L’homme n’est guère favorable à ces évolutions sociétales, à rebours de l’opinion publique. Deux thèmes, deux pièges. En janvier 2019, le candidat LR avait semé le trouble en assumant auprès du JDD son opposition à l’IVG, une “conviction personnelle”. Il avait passé le reste de la campagne à se défendre de vouloir remettre en cause la loi Veil.”Plus c’est gros, plus ça passe”La droite le sait : sur ces thèmes, les mots de François-Xavier Bellamy sont disséqués, chaque micro tendu est un chausse-trappe. Tant pis s’il n’a jamais brandi en étendard ses idées conservatrices. Qu’importe s’il insiste sur les sujets européens et tient à défendre son bilan d’eurodéputé, unanimement salué. Quand une image vous est accolée, il est difficile de s’en défaire. “Pourquoi croyez-vous que Macron nous balance cela maintenant ?, s’agace un dirigeant LR. Plus c’est gros, plus ça passe.”François-Xavier Bellamy jure mieux maîtriser son expression publique, expérience oblige. En 2019, il avait pris conseil auprès de Bruno Retailleau pour polir son expression publique. “Il m’avait demandé : ‘Comment tu argumenterais ?'”,se souvient le Vendéen. On avait échangé sur la possibilité de développer une argumentation qui ne trahisse pas les convictions et qu’il ne soit pas pris par une agression par ceux qui portent des convictions différentes.” Cela n’avait pas suffi. La droite attend de voir et craint qu’une sortie de route ne la détourne de l’électorat modéré.



Source link : https://www.lexpress.fr/politique/lr/europeennes-ces-nuages-nationaux-au-dessus-de-lr-JTEAO5EE4FGL7GEWI36BFTCMWE/

Author : Paul Chaulet

Publish date : 2023-11-10 12:27:56

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

Aide à l’Ukraine : l’Allemagne, premier contributeur européen

logo




Le ministre de la Défense allemand Boris Pistorius l’a annoncé ce dimanche 12 novembre : Berlin va doubler, à 8 milliards d’euros, l’aide militaire prévue initialement par son pays pour l’Ukraine en 2024. Principale raison de cet effort conséquent de nos voisins d’outre-Rhin : la volonté de l’Allemagne d’envoyer un “signal fort” au pays candidat à l’adhésion à l’UE pour “lui dire que nous ne l’abandonnons pas”, malgré une attention internationale focalisée sur le conflit au Proche-Orient. Le gouvernement allemand avait initialement programmé une enveloppe d’aide, en équipements militaires principalement, à hauteur de 4 milliards d’euros.Berlin était pourtant loin d’être le mauvais élève de l’Europe. Certes loin derrière les Etats-Unis et leurs 42,1 milliards d’euros investis pour la seule aide militaire, l’Allemagne a tout de même déjà apporté 17,1 milliards d’euros pour contribuer à l’effort de guerre de Kiev. C’est près de trois fois plus que le Royaume-Uni, et plus de 34 fois le montant versé par la France.L’Allemagne a par ailleurs fourni 2,48 milliards d’euros d’aide humanitaire au pays agressé par la Russie en février 2022. Celle-ci s’accompagne d’un montant de 1,3 milliard de dollars dédiés à l’aide financière au régime de Kiev.



Source link : https://www.lexpress.fr/monde/europe/aide-a-lukraine-lallemagne-premier-contributeur-europeen-NVF4DBQJUBCJTBG3EEJ7SUAGFE/

Author : Mehdi Bouzouina

Publish date : 2023-11-13 14:11:56

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

Pourquoi Greta Thunberg va tuer l’écologie, par Antoine Buéno

logo




L’activiste climatique Greta Thunberg s’est encore illustrée le week-end dernier. Lors d’un rassemblement pour la lutte contre le changement climatique à Amsterdam, elle a réaffirmé ses positions anti-israéliennes en référence à la guerre actuellement menée par Tsahal contre le Hamas. Un homme a alors fait irruption sur scène pour lui prendre le micro des mains et déclarer “je suis venu à une manifestation pour le climat, pas à une manifestation politique”. Il a bien sûr été évacué de la scène manu militari sous les huées de la foule. A lui seul, cet incident illustre à merveille les dérives d’un écologisme qui risque de coûter très cher à la planète…On l’aura compris, il n’est pas question de se prononcer ici sur la cause palestinienne, comme l’a fait Greta Thunberg, mais de fustiger le mélange des genres. La lutte contre le réchauffement climatique n’a rien à voir avec les événements israéliens. Ce mélange des genres n’a malheureusement rien d’un épiphénomène. Greta Thunberg n’est pas la seule à s’y adonner. Au contraire, il est symptomatique de la dérive écologiste, on le retrouve aujourd’hui partout dans le discours de l’écologisme dominant et dans toutes les bouches de ses apôtres les plus médiatiques. Selon eux, pour lutter contre la dégradation de la planète, il faut lutter contre les inégalités sociales, contre le patriarcat, contre le néocolonialisme, contre le racisme, contre le capitalisme… En un mot, l’écologisme veut faire de l’écologie un mouvement intersectionnel, une voiture-balai de la justice mondiale rassemblant toutes les luttes sous sa bannière.Message brouilléCe discours est extrêmement pernicieux. Car, en s’ancrant dans une certaine réalité, il procède à une généralisation in fine très dangereuse pour l’environnement. Effectivement, il y a des points de rencontre indéniables entre l’écologie et certaines luttes sociales. Ainsi, il est difficile de concevoir une transition environnementale qui fasse fi de son impact social. L’épisode des gilets jaunes l’a cruellement rappelé. Pas de mesures écologiques sans redistribution visant à soutenir les ménages, les personnes, les entreprises les plus lourdement impactés par ces mesures. De même, accélérer la transition démographique au Sud pour alléger l’empreinte environnementale de l’humanité passe par la défense des droits des femmes : droit à la contraception pour toutes celles qui le souhaitent et droit à l’instruction pour toutes les petites filles du monde. Ainsi peut-on dire : droits de la planète, droit des femmes, même combat !Mais ces points de rencontre ponctuels entre écologie et lutte sociale ne peuvent conduire à amalgamer l’écologie avec toute lutte sociale. C’est pourtant le pas allégrement franchi par l’écologisme intersectionnel. Un saut quantique qui dénature totalement le combat environnemental et en affaiblit considérablement la portée. Premièrement, il brouille le message. Pour quoi se bat-on ? Deuxièmement, il le nivelle, ramenant le combat pour la planète au rang des autres. Troisièmement, il l’arrime à un camp politique, celui de la gauche globalement, de l’extrême gauche en particulier. Car c’est l’extrême gauche qui est intersectionnelle. Ce qui fait de cet écologisme un anticapitalisme.Très mauvaise stratégie pour la planète, tout cela. D’abord parce qu’au lieu de rassembler, cette approche est par nature clivante. Ensuite, parce qu’elle détourne des vrais objectifs environnementaux. On ne peut pas faire croire que libérer Gaza décarbonera le monde… Enfin, encore plus fondamentalement, l’anticapitalisme ne peut pas accoucher d’une transition écologique digne de ce nom. En effet, il n’y aura pas de transition sans le marché. Ce dernier est la seule force, via la mécanique des prix, capable de faire changer les comportements des consommateurs et des producteurs d’un bout à l’autre du globe. Définitivement, la transition, ce n’est pas le Grand Soir. Et tant que l’écologisme intersectionnel continuera de triompher, ce sera au détriment de la planète.*Antoine Buéno est essayiste et conseiller développement durable au Sénat. Il vient de publier Faut-il une dictature verte ? (Flammarion).



Source link : https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/pourquoi-greta-thunberg-va-tuer-lecologie-par-antoine-bueno-LRPFENLXPBCOBFSFDK4NKVEIEY/

Author :

Publish date : 2023-11-13 15:13:28

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

Amnesty International : de l’Ukraine à Israël, enquête sur une dérive idéologique

logo




Amnesty International, c’est un peu cette vieille dame qu’on écoute attentivement aux dîners de famille. Elle est sage, impartiale, les idéologies ne semblent pas avoir de prise sur elle. Sauf que, dans la réalité, ces dîners de famille sont des crises internationales, et ceux qui écoutent sont des dirigeants, des journalistes et des civils en attente de réponses.Depuis sa création, en 1961, par l’avocat britannique Peter Benenson, l’organisation de défense des droits humains est devenue incontournable. Parmi ses contributions : l’abolition de la peine de mort au Burkina Faso et dans l’Etat de Washington, la dépénalisation de l’homosexualité en Inde, l’abrogation d’un article de la Constitution irlandaise qui interdisait l’avortement, sans compter la libération de centaines de personnes injustement emprisonnées.Toutes ces victoires ont été obtenues dans le respect de trois valeurs cardinales : solidarité, indépendance, impartialité. Mais ce triptyque moral, couronné d’un prix Nobel de la paix en 1977, semble avoir pris du plomb dans l’aile. Les événements tragiques qui se déroulent au Proche-Orient faisant office de révélateur. Certes, l’ONG a dénoncé les crimes commis par le Hamas contre la population civile israélienne. Mais comment interpréter la présence de la branche d’Amnesty International à Harvard parmi les signataires, aux côtés de plusieurs associations de la prestigieuse université, d’un communiqué présentant Israël, au lendemain de l’attaque du Hamas du 7 octobre, comme responsable de “toutes les violences qui se déroulent” ? Comment comprendre, aussi, l’incapacité du président d’Amnesty International France, Jean-Claude Samouiller, à qualifier le Hamas de “groupe terroriste” ? Pourquoi la secrétaire générale de l’ONG, Agnès Callamard, persiste-t-elle à dire au micro de Franceinfo, le 10 novembre, que “le terrorisme n’existe pas en droit international”, alors même que l’organisation a déjà utilisé par le passé ce terme pour qualifier le groupe Boko Haram ?”Des accusations portées par des éditorialistes ou par des influenceurs sur les réseaux sociaux, ensuite reprises de compte en compte, voire d’édito en édito, et qui ne reposent pas sur des éléments factuels.” Voilà ce qu’il faudrait en penser, selon Amnesty France, interrogée par L’Express. Chaque fois, les critiques émaneraient de personnes n’ayant “pas lu ce que [l’organisation a] écrit”. Mais c’est encore dans un communiqué publié le 7 novembre sur le site d’Amnesty France que le message de l’ONG est le plus clair : “Devant des accusations d’une ampleur inquiétante, nous nous devons de les dénoncer et d’alerter sur l’impact néfaste qu’elles peuvent avoir sur la perception de notre indispensable travail de dénonciation des violations des droits humains”. Comprendre : circulez, il n’y a rien à voir.”Dominants” vs “dominés”Le malaise vient de plus loin, et ne se limite pas à des débats sémantiques. Voilà vingt ans que l’avocat et ancien ambassadeur de France pour les droits de l’homme François Zimeray fait le constat d’un “délaissement de la lutte contre l’antisémitisme par de nombreuses ONG, dont Amnesty. Abandon d’autant plus douloureux que cela fait partie de leurs missions et que leur travail est souvent irremplaçable. C’est comme si cette question ne faisait plus partie des violations des droits de l’homme”.Celui dont l’engagement pour la défense des droits humains remonte à ses 17 ans a eu le temps de s’interroger sur l’attitude de ces ONG. Il décrit ainsi “une approche moralisante qui empêche de penser le monde dans sa complexité, une façon de voir les choses au prisme du bien et du mal, du fort contre le faible, au point de ne pouvoir défendre les victimes avec le même élan dès lors qu’elles appartiendraient au camp des ‘dominants’. Comment peut-on hésiter à qualifier le Hamas de ‘terroriste’ quand on ne se prive pas de parler d’‘apartheid’ pour Israël ? Où est la campagne d’Amnesty pour dénoncer l’antisémitisme d’Etat dans le monde arabo-musulman ?”Comme François Zimeray, beaucoup n’ont pas digéré le rapport d’Amnesty intitulé “L’apartheid israélien envers le peuple palestinien”, publié en février 2022. De nombreux observateurs avaient alors dénoncé un texte considérant “l’apartheid” comme intrinsèquement lié à la création même de l’Etat hébreu. En réalité, ce document a choqué jusque dans les rangs d’Amnesty, et ce bien avant sa publication…”Pick and choose””Un rapport biaisé qui viole l’impartialité d’Amnesty International.” Tels sont les termes utilisés dans un courrier adressé le 27 décembre 2021 aux dirigeants d’Amnesty International et signé par plusieurs membres du conseil d’administration d’Amnesty Israël, après qu’ils ont pu consulter une première version dudit rapport. Dans leur lettre, que L’Express a pu consulter, ceux-ci dénoncent “des recherches inadéquates basées sur une méthodologie ‘pick and choose’ [qui] ont été utilisées pour vérifier les conclusions”. “Simultanément, la portée de la recherche, qui était limitée à l’examen de l’éventuel crime d’apartheid dans les territoires [palestiniens] sous occupation israélienne, les TPO, a été étendue à l’Etat d’Israël sans base juridique ni expertise adéquates”, précisaient-ils.La publication est maintenue. Mais, alors que le jour J se rapproche, le bruit court dans le cercle des ONG israéliennes que des membres du conseil d’administration d’Amnesty Israël envisagent de prendre position publiquement contre la sortie du rapport. Le 17 janvier 2022, le conseil d’administration d’Amnesty Israël reçoit un courrier, dont L’Express a pris connaissance, signé par cinq représentants des plus importantes associations israéliennes travaillant sur la question de l’occupation israélienne. Ces derniers disent craindre qu’une prise de position publique contre le rapport n’ait des “répercussions négatives”. Plus encore, il est écrit que “cela pourrait nuire à l’évolution positive et significative de ces dernières années, à savoir la corésistance juive et palestinienne, fondée sur des valeurs communes”. Sont en copie de ce courrier la secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard, ainsi que deux membres de la direction du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena). Ce programme, rattaché au secrétariat international, est chargé de conduire les recherches dans cette zone géographique. De ce fait, il était impliqué dans le processus de révision du rapport en question avant sa publication.”Pas de vagues””Nous étions pris entre notre conscience et la réalité, confie Julia*, une ancienne employée de la section israélienne. Les petites sections comme celle d’Amnesty Israël dépendent du financement du mouvement et sont largement contrôlées par le secrétariat international et ses bureaux régionaux. Si nous faisions des vagues, nous prenions le risque (comme on nous l’avait bien fait comprendre) que notre section en subisse les conséquences. Nous sentions qu’il y avait une limite à ne pas franchir : exprimer des désaccords entre nous, oui. Mais pas aux yeux de tous.” A titre indicatif, en 2022, la section israélienne bénéficiait d’un prêt de 240 000 livres sterling (275 000 euros) de la part d’Amnesty International Limited, selon le rapport financier de la société pour la période se terminant le 31 décembre 2022.Sollicitée, Amnesty International a répondu à L’Express que, “conscient de la complexité et de la sensibilité des questions abordées dans ce rapport, le secrétariat international a impliqué ses collègues en Israël tout au long des quatre années de la phase de planification initiale à la rédaction du rapport, et a sollicité et intégré leurs commentaires. Les points de vue d’Amnesty International Israël sur l’application du cadre de l’apartheid ont été discutés pendant plus d’un an et nombre de ces discussions ont eu lieu aux plus hauts niveaux de l’organisation”. L’organisation ajoute être consciente de “la diversité des points de vue concernant ce rapport”.”Discrimination présumée”Il faudra finalement attendre six mois après la sortie du document pour voir ce qu’il coûte de “faire des vagues”. Le 21 juin 2022, le conseil d’administration d’Amnesty Israël reçoit un courrier classé “strictement confidentiel”, signé de la présidence du conseil d’administration international, et que L’Express a pu consulter en exclusivité. Motif : de “graves préoccupations concernant la culture et la gouvernance de la section israélienne d’Amnesty”, parmi lesquelles une “détérioration des relations entre Amnesty Israël et le mouvement/secrétariat international”, ou encore un “mauvais alignement de la direction d’Amnesty Israël sur la position d’Amnesty”. Sur ce point, le courrier fait référence à l’interview donnée par la directrice d’Amnesty Israël le 21 février 2022 à Zman Yisrael (la version en hébreu du Times of Israël), dans laquelle elle formulait plusieurs critiques à l’encontre du fameux rapport.Plus surprenant : des “signalements de racisme et de discrimination contre des Palestiniens” auraient été effectués auprès du conseil d’administration international. Dans le détail, sont décrits “des témoignages de discrimination présumée de la part de membres du conseil d’administration de la section, d’anciens membres du personnel et de membres du personnel du secrétariat international”.Le conseil d’administration international demande que des mesures immédiates soient prises, ainsi que des initiatives, pour “rétablir la confiance”. Au programme : “renouveler la direction” d’Amnesty Israël, avec en prime une “recommandation”. A savoir que “la section envisage la possibilité d’adopter un modèle de codirection comprenant un dirigeant juif et un dirigeant palestinien, ainsi qu’une présidence palestinienne”. En cas d’absence de coopération de la part de la branche israélienne, Amnesty International menace même de “suspendre” son adhésion.Quant aux accusations de racisme et de discrimination, Amnesty International, interrogée par L’Express, explique que “des discussions sur des questions complexes de gouvernance interne et des problèmes de discrimination continuent d’avoir lieu entre le conseil international d’Amnesty et le conseil d’administration d’Amnesty Israël. Il serait inapproprié et contre-productif de commenter ces discussions en cours”.Influences politiques”Nous ne comprenions pas d’où pouvaient provenir ces accusations de racisme et de discrimination, elles ne reflétaient absolument pas la réalité, se désole Julia, qui a travaillé pour la section israélienne pendant plusieurs années. Pour moi, c’était une preuve de plus du virage identitariste qu’Amnesty était en train de prendre. Je me rappelle d’ailleurs cette phrase, prononcée par un collègue palestinien alors que j’exprimais mon désaccord sur tout ceci : ‘Vous avez assez de droits, maintenant, c’est notre tour !’ ‘Vous’ signifiait ‘vous, les juifs’. Dans le même registre, certains membres palestiniens de la section israélienne (même au sein du conseil d’administration) refusaient d’utiliser le terme officiel ‘Amnesty Israel’, lui préférant ‘Amnesty Tel-Aviv’”. Après cet épisode, Julia a démissionné.”Parfois, cela frôlait l’antisémitisme, insiste Ide*, une autre ex-employée. Une de mes amies s’est entendu dire un jour qu’on ne lui faisait pas confiance parce qu’elle était israélienne, le sous-entendu étant qu’elle était juive. Lorsque j’ai connu Amnesty, c’était une organisation professionnelle avec des méthodes de recherche vraiment méticuleuses. Mais, au cours des dix dernières années, des partisans et des militants proches de mouvements politiques, tels que le mouvement BDS [NDLR : “Boycott, désinvestissement, sanctions” est une campagne lancée par des ONG palestiniennes en 2005 visant au boycott intégral d’Israël] ont été nommés à des postes clés au sein du secrétariat international d’Amnesty et ont pu importer leur point de vue sur le conflit israélo-palestinien.”A l’époque de la publication du rapport sur “l’apartheid israélien envers le peuple palestinien”, Saleh Hijazi était directeur régional adjoint pour le programme Moyen-Orient et Afrique du Nord du secrétariat international d’Amnesty International et chef de son bureau régional à Jérusalem-Est. Des sources concordantes indiquent qu’il a activement participé à la publication du rapport sur “l’apartheid commis par Israël”. Il était notamment en copie du courrier envoyé par les associations israéliennes s’inquiétant d’une éventuelle sortie de route de la section israélienne d’Amnesty. Saleh Hijazi a depuis quitté Amnesty International. Son poste actuel ? Coordinateur de “la politique de lutte contre l’apartheid” au sein du mouvement BDS. Sollicité par L’Express, ce dernier n’a pas répondu. De son côté, Amnesty International déclare ne pas avoir “l’habitude de nommer les personnes impliquées dans la production de ses rapports de recherche”, même si elle confirme que, au moment de la publication de ce rapport, Saleh Hijazi était bien en poste à la direction du bureau d’Amnesty à Jérusalem et dirigeait “l’équipe de recherche sur Israël et les TPO”.”Elle paraissait convaincue”Faut-il voir dans cet épisode un cas isolé ? A-t-on affaire ici à une immixtion de l’idéologie dans la défense, d’ordinaire neutre, des droits humains ? Ou bien à une recherche d’impartialité tournant tant à l’obsession qu’elle en devient partiale ?Nous sommes cette fois en mai 2022, dans un hôtel situé à Kramatorsk, la capitale de l’oblast de Donetsk, en Ukraine. Tandis que les bombardements russes font trembler les murs, le journaliste Tom Mutch, qui couvre la guerre en Ukraine pour le quotidien britannique Evening Standard, fait la connaissance dans la cuisine de l’hôtel de l’équipe d’Amnesty International. Celle-ci, dont fait partie la chercheuse chevronnée Donatella Rovera, a été dépêchée pour documenter la situation. “Nous avons échangé sur la façon dont l’Ukraine se défendait militairement. L’attitude de Donatella Rovera m’a beaucoup choqué : elle me paraissait convaincue que l’Ukraine avait commis des crimes de guerre et semblait avoir déjà décidé avant même d’arriver quelles seraient ses conclusions. Quand je lui ai demandé ce que l’armée ukrainienne devrait donc faire pour se défendre, elle m’a répondu que ce n’était pas le sujet, et que la présence militaire dans une zone peuplée était une ‘violation du droit international humanitaire’.”Quand Tom Mutch prend connaissance du communiqué de presse publié le 4 août, intitulé “Les tactiques de combats ukrainiennes mettent en danger la population civile”, un point en particulier lui saute aux yeux. Dans le document, Amnesty International écrit : “les militaires ont l’obligation d’éviter d’utiliser les écoles situées à proximité de maisons ou d’immeubles d’habitation remplis de civils, car cela mettrait leur vie en danger, sauf en cas de nécessité militaire absolue. Le cas échéant, les militaires doivent alors avertir les civils et, si nécessaire, les aider à évacuer les lieux. Cela ne s’est manifestement pas passé comme cela dans les cas examinés par Amnesty International.”Pourtant, cela semble avoir été le cas pour d’autres journalistes présents en Ukraine, dont Tom Mutch, qui a pu “observer personnellement que les autorités ukrainiennes et l’armée [avaient] souvent insisté pour que les civils quittent les zones de combat actives et [avaient] même offert une aide à l’évacuation à ceux qui le souhaitaient”. Sollicitée sur le cas de Donatella Rovera, l’ONG nous répond : “Tous les rapports de recherche d’Amnesty International sont soumis à un processus d’approbation rigoureux, font appel à de multiples contributeurs et relecteurs, et ne reflètent pas les opinions des membres du personnel. En ce qui concerne Donatella Rovera, il s’agit d’un membre apprécié du personnel d’Amnesty International et nous sommes convaincus que ses recherches sur les droits humains respectent les normes professionnelles les plus strictes dans les projets de recherche auxquels elle participe.” De son côté, Donatella Rovera n’a pas répondu à L’Express.”Cadeau de propagande”De nombreux observateurs avaient vivement critiqué ce communiqué de presse lors de sa sortie. A commencer par Edward Hunter Christie, ancien fonctionnaire à l’Otan et chercheur à l’Institut finlandais des affaires internationales. “Ce document démontrait une application rigide et hors-sol du droit international humanitaire (aussi appelé droit de la guerre), sans prendre en compte l’impératif plus large de la défense du territoire ukrainien. Si les troupes ukrainiennes avaient suivi les recommandations de ce document d’Amnesty (c’est-à-dire s’éloigner des zones peuplées), elles auraient assurément subi des attaques de missiles russes et auraient, finalement, moins bien pu protéger leur population civile. Ce qui ne signifie pas que l’usage militaire d’objets civils puisse se faire sans certaines précautions.”Pour le spécialiste, l’erreur d’Amnesty a été, en partie, le fait d’une “incompétence” mais surtout d’une habitude : “Amnesty a souvent traité de conflits dont les culpabilités initiales sont plus difficiles à attribuer. La guerre en Ukraine est un cas très binaire d’agression pure de la part de la Russie. Je pense qu’Amnesty n’a pas réussi à adapter son principe d’‘impartialité’ à cette réalité. De fait, l’organisation a fait un cadeau de propagande à la Russie. Cela pose une question : si Amnesty ne sait plus faire la différence entre ‘agresseur’ et ‘agressé’, à quoi sert-elle ?””Impartialité”Quelques jours après la publication du communiqué de presse, le 6 août 2022, la responsable d’Amnesty Ukraine, Oksana Pokaltchouk, a démissionné en indiquant avoir tenté en vain de convaincre la direction d’Amnesty International que le fait que le document ne prenait pas en compte le point de vue du ministère ukrainien de la Défense posait problème. De son côté, l’organisation a déclaré avoir contacté le ministère de la Défense le 29 juillet, mais n’avoir pas eu les réponses à temps pour les intégrer à son communiqué, paru cinq jours plus tard. Auprès de L’Express, Amnesty International explique : “[Nous avons] reconnu par la suite que ce délai était insuffisant et que le gouvernement ukrainien aurait dû disposer de plus de cinq jours ouvrables pour répondre aux informations contenues dans le communiqué de presse élargi du 4 août. Nous sommes en train de revoir nos procédures en conséquence.”Faut-il aller jusqu’à faire l’hypothèse d’une ingérence russe dans la production de ce communiqué ? Bien au contraire, selon un informateur, membre de la section ukrainienne lorsque le document était en préparation, la raison de ce fiasco tiendrait plutôt, là encore, à ce souci d’”impartialité”. “Quand nous avons exprimé la nécessité de donner au ministère de la Défense ukrainien (qui gérait et gère toujours une guerre à plein temps) un certain temps pour répondre, l’équipe chargée de produire le document nous avait opposé la nécessité d’être ‘impartiaux’ dans la documentation du conflit. Nous n’avons pas compris l’urgence. De mon point de vue, la direction générale voulait éviter de paraître conciliante avec le camp ukrainien.”En avril 2023, le New York Times publiait un article relatant l’existence d’un rapport indépendant commandé par Amnesty à la suite de cet épisode qui, s’il reconnaissait qu’il était “approprié” pour une organisation de défense des droits de critiquer les violations commises par une victime d’agression, concluait tout de même à l’unanimité, selon le journal, qu’”Amnesty International avait bâclé sa déclaration de plusieurs façons et que ses principales conclusions selon lesquelles l’Ukraine violait le droit international ‘n’étaient pas suffisamment étayées’ par les preuves disponibles”. Quand l’”impartialité” sonne creux.* Les prénoms ont été changés.



Source link : https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/amnesty-international-de-lukraine-a-israel-enquete-sur-une-derive-ideologique-MZ5TBHWM4BGKTBA6VT6LY76OXM/

Author : Alix L’Hospital

Publish date : 2023-11-13 16:55:01

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more
Page 252 of 261

..........................%%%...*...........................................$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$--------------------.....