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L’Express

L’Europe face aux deux guerres de Poutine, par Marion Van Renterghem

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Depuis le 7 octobre, la guerre en Ukraine est oubliée. La sauvagerie innommable du pogrom commis par le Hamas et la violence de la riposte israélienne à Gaza ont placé le monde dans un état de sidération, et relativisé l’attention portée par les Européens aux lignes de front sur leur continent. Au moment où les opinions publiques se détournent de l’Ukraine, où son chef d’état-major Valeri Zaloujny reconnaît “l’impasse” dans laquelle se trouve la contre-offensive ukrainienne, faute d’un soutien occidental adéquat et suffisant, Ursula von der Leyen a opportunément fait le voyage à Kiev. La présidente de la Commission européenne est venue en personne apporter au président Volodymyr Zelensky la seule bonne nouvelle de ces dernières semaines : la recommandation par la Commission de la procédure d’admission de l’Ukraine à l’UE, qui sera examinée par les chefs d’Etat et de gouvernement en décembre.Certes, Vladimir Poutine a déjà perdu les combats qui justifiaient initialement son invasion de l’Ukraine : l’Otan, dont il prétendait contre toute vraisemblance qu’elle menaçait la Russie, s’est agrandie à la Suède et à la Finlande. L’Ukraine, à qui il ne reconnaissait aucune identité nationale autre que russe et dont il ne supportait pas l’attirance vers le camp occidental, est désormais plus européenne et plus hostile à la Russie que jamais. Quelle que soit l’issue des combats et l’état du pays qu’il tente de mettre à sa botte et d’écraser depuis un an et demi, il ne remportera pas ces batailles. Mais il est en passe d’en gagner une autre, à la faveur du Moyen-Orient qui resurgit à point nommé pour lui, comme un cadeau inespéré.L’argument du “deux poids, deux mesures”La guerre en Ukraine et la celle en Israël sont les deux volets d’un même conflit, deux fronts qui se nourrissent l’un l’autre. D’abord parce que le second détourne du premier l’attention des opinions publiques et met en risque le soutien financier et militaire de l’Occident vis-à-vis de l’Ukraine, comme en témoigne la bataille budgétaire en cours au Congrès américain. Ensuite parce que les bombardements israéliens sur Gaza, bien qu’en réplique au pogrom du 7 octobre, offrent à Poutine le meilleur des (faux) prétextes pour justifier ses crimes de guerre et son invasion d’un Etat indépendant. Il peut activer à loisir l’argument toujours efficace du “deux poids, deux mesures” pour renvoyer l’Occident à ses contradictions politiques et morales.Enfin et surtout, parce que Vladimir Poutine poursuit deux objectifs parallèles, qui n’ont jamais été autant à sa portée grâce à ce deuxième front moyen-oriental. Outre la conquête de l’Ukraine, pièce maîtresse de la reconstitution du grand empire à laquelle il aspire, le président russe a pour but, avec son homologue chinois Xi Jinping, la mise en place d’un “nouvel ordre mondial” visant à diminuer l’influence occidentale dans le monde, au profit des empires russes et chinois et d’un Sud global en révolte contre le système international né de la Seconde Guerre mondiale. En ne condamnant pas le Hamas, dont il avait reçu les dirigeants à Moscou, Poutine a ainsi opéré une volte-face vis-à-vis de son vieil allié Benyamin Netanyahou, avec lequel il partageait une conception similaire de la démocratie illibérale et du suprématisme blanc (judéo)-chrétien. L’opportuniste a saisi l’occasion trop belle qui s’offrait à lui de devenir, en prenant le parti des Palestiniens, le porte-drapeau de la famille anti-occidentale.La nature de la riposte israélienne lui facilite la tâche. Les dirigeants occidentaux sortent affaiblis de leur soutien à une opération militaire qui, au nom de la légitime défense, aboutit à une catastrophe humanitaire pour des milliers de Palestiniens et soulève l’indignation dans le monde. En Europe, la guerre au Moyen-Orient a des répercussions directes, tant la question palestinienne y est passionnelle et catalyse les divisions. Les mêmes Européens, qui ont montré une unité exemplaire dans leur solidarité avec Kiev, se décrédibilisent maintenant par leur incapacité à afficher une position commune claire sur Israël et Gaza.Un homme s’amuse de leurs déchirements et de l’interaction des deux guerres : Vladimir Poutine. Il patiente. Il sait que l’élection américaine de 2024 sera le moment de la vraie question : en cas d’élection d’un président républicain isolationniste, quelle serait la capacité de l’Europe à prendre le relais américain ? Donnera-t-elle à l’Ukraine les moyens de triompher de ce dictateur impérialiste qui ne s’arrêtera pas au Donbass ?*Marion Van Renterghem est grand reporter, lauréate du prix Albert-Londres et auteure de “Le piège de Nord Stream” (Les Arènes)



Source link : https://www.lexpress.fr/monde/europe/leurope-face-aux-deux-guerres-de-poutine-par-marion-van-renterghem-5QNDEOVUTVHRRDAKX4ZMLJTU5A/

Author : Marion Van Renterghem

Publish date : 2023-11-12 16:30:00

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Nord Stream : un officier ukrainien impliqué dans le sabotage des gazoducs, selon une enquête

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Les renseignements ukrainiens, du moins quelques agents, pourraient-ils être derrière le sabotage survenu en novembre 2022 des pipelines russes Nord Stream 1 et 2 ? Un commandant des forces spéciales aurait en effet joué un rôle clef dans l’opération visant à dégrader ces infrastructures reliant la Russie à l’Allemagne via la mer Baltique et qui fournissaient d’importantes quantités de gaz à l’Europe, selon une enquête conjointe du quotidien américain Washington Post et du magazine allemand Spiegel, diffusée samedi 11 novembre. Roman Tchervinski, 48 ans, aurait en effet été le “coordinateur” de ce sabotage, d’après des sources militaires européennes et ukrainiennes reprises par les deux médias.Selon le Washington Post, Roman Tchervinski, sans être le cerveau de l’opération, “aurait apporté un soutien logistique à une équipe de six individus, qui avait loué un voilier sous une fausse identité et eu recours à des équipements de plongée en haute mer, afin de placer des détonateurs sur les gazoducs”. Détenues à 51 % par la société d’Etat russe Gazprom, ces infrastructures ont également été financées par des entreprises européennes, notamment allemandes, françaises et néerlandaises, qui y ont investi des millions d’euros.Ayant servi auprès des services secrets, Roman Tchervinski, qui nie son implication, assure néanmoins auprès des médias américains et allemands avoir collaboré à plusieurs missions pour l’Intelligence ukrainienne. Parmi elles : des opérations dans le but d’enlever des mercenaires de Wagner vers l’Ukraine afin de les juger, d’éliminer des leaders séparatistes prorusses ou encore visant à corroborer l’implication de la Russie dans le crash du vol Malaysia Airlines 17 dans le Donbass, en 2014.Zelensky “pas au courant”La responsabilité des explosions avait fait l’objet de diverses théories, et été attribuée, selon les sources, à l’Ukraine, à la Russie ou aux Etats-Unis, bien que tous aient nié. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, en particulier, a assuré à plusieurs reprises que son pays ne pouvait être impliqué. “Je ne ferais jamais cela”, a-t-il encore déclaré en juin dernier au quotidien allemand Bild, ajoutant qu’il “aimerait voir des preuves”.Selon le Washington Post, l’opération de sabotage aurait été conçue en maintenant Volodymyr Zelensky dans l’ignorance. Le journal américain et le Der Spiegel disent avoir sollicité la réaction du gouvernement ukrainien, qui n’a pas donné suite. Roman Tchervinski est actuellement jugé à Kiev pour une autre affaire : il est accusé d’avoir abusé de son pouvoir en poussant un pilote russe à faire défection. Il affirme, selon les médias locaux, que ces poursuites constituent des représailles politiques pour avoir critiqué le président Zelensky.



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Publish date : 2023-11-12 15:50:57

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Non, le conflit israélo-palestinien n’est pas une affaire de “décolonisation”, par Simon Sebag Montefiore

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La paix dans le conflit israélo-palestinien était déjà difficile à atteindre avant l’attaque barbare du Hamas du 7 octobre et la réponse militaire d’Israël. Aujourd’hui, elle semble presque impossible. Mais son ressort est plus clair que jamais : en fin de compte, une négociation visant à établir un Etat d’Israël sûr à côté d’un Etat palestinien sûr.Quels que soient la complexité et les défis à relever pour réaliser cet avenir, une vérité devrait être évidente pour toutes les personnes décentes : tuer 1 400 personnes et en kidnapper plus de 200, dont des dizaines de civils, est une faute grave. L’attaque du Hamas ressemblait à un raid mongol médiéval destiné à massacrer et récolter des trophées humains – sauf qu’elle a été filmée en temps réel et publiée sur les médias sociaux. Pourtant, depuis le 7 octobre, des universitaires, des étudiants, des artistes et des militants occidentaux ont nié, excusé, voire célébré les meurtres commis par une secte terroriste qui proclame un programme génocidaire antijuif. Certains l’ont fait au grand jour, d’autres se cachent derrière les masques de l’humanitarisme et de la justice, et d’autres encore utilisent des messages codés, le plus célèbre étant “de la rivière à la mer, la Palestine sera libre”, une phrase effrayante qui approuve implicitement le meurtre ou la déportation des 9 millions d’Israéliens. Il semble étrange qu’il faille le répéter : tuer des civils, des personnes âgées, même des bébés, c’est toujours mal. Mais aujourd’hui, c’est nécessaire.Comment des personnes éduquées peuvent-elles justifier une telle insensibilité et embrasser une telle inhumanité ? Bien des considérations entrent ici en jeu, mais la justification du meurtre de civils israéliens repose en grande partie sur une idéologie à la mode, le “décolonialisme”, qui, prise au pied de la lettre, exclut la négociation de deux Etats – la seule véritable solution à ce siècle de conflits – et qui est aussi dangereuse que fausse.Négationnistes du 7 octobreJe me suis toujours interrogé sur les intellectuels de gauche qui ont soutenu Staline, et sur les aristocrates et les militants pacifistes qui ont excusé Hitler. Aujourd’hui, les apologistes du Hamas, avec leurs dénonciations robotiques du “colonialisme”, appartiennent à la même tradition, mais en pire : ils ont de nombreuses preuves du massacre de personnes âgées, d’adolescents et d’enfants, mais contrairement à ces imbéciles des années 1930, qui se sont lentement rendus à l’évidence, ils n’ont pas changé leur point de vue d’un iota. Le manque de décence et de respect pour la vie humaine est stupéfiant : presque immédiatement après l’attaque du Hamas, une légion de personnes a émergé pour minimiser le massacre, ou nier que de véritables atrocités avaient même eu lieu, comme si le Hamas avait simplement mené une opération militaire traditionnelle contre des soldats. Les négationnistes du 7 octobre, tout comme les négationnistes de la Shoah, évoluent avec une logique particulièrement sombre.Le narratif de la décolonisation a déshumanisé les Israéliens au point que des personnes, par ailleurs rationnelles, excusent, nient ou soutiennent la barbarie. Il affirme qu’Israël est une force “impérialiste-colonialiste”, que les Israéliens sont des “colons-colonialistes” et que les Palestiniens ont le droit d’éliminer leurs oppresseurs (le 7 octobre, nous avons tous appris ce que cela signifiait). Ce narratif considère les Israéliens comme des “Blancs” et les Palestiniens comme des “personnes de couleur”.Cette idéologie, puissante dans les universités mais qui aurait dû être remise en question depuis longtemps, est un mélange toxique et historiquement absurde de théorie marxiste, de propagande soviétique et d’antisémitisme traditionnel. Mais son moteur actuel est la nouvelle analyse identitaire, qui considère l’histoire à travers un concept de race dérivé de l’expérience américaine. L’argument est qu’il serait presque impossible pour les “opprimés” d’être eux-mêmes racistes, tout comme il serait impossible pour un “oppresseur” d’être le sujet du racisme. Les juifs ne peuvent donc pas être victimes de racisme, car ils sont considérés comme “blancs” et “privilégiés” ; en revanche, ils peuvent exploiter d’autres personnes moins privilégiées, et ils le font, en Occident à travers le “capitalisme d’exploitation” et au Moyen-Orient via le “colonialisme”.Cette analyse gauchiste, avec sa hiérarchie d’identités opprimées et son jargon intimidant, indice de son manque de rigueur factuelle, a remplacé dans de nombreux milieux universitaires et médiatiques les valeurs universalistes traditionnelles de la gauche, y compris les normes internationalistes de décence et de respect de la vie humaine comme de la sécurité des civils innocents. Lorsque cette analyse maladroite se heurte aux réalités du Moyen-Orient, elle perd tout contact avec les faits historiques.Le Hamas, étrange compagnie pour des gauchistesEn effet, il faut faire preuve d’un étonnant délire anhistorique pour ignorer le bilan du racisme antijuif au cours des deux millénaires qui se sont écoulés depuis la destruction du Temple de Jérusalem en l’an 70. La journée sanglante du 7 octobre est à ranger aux côtés des massacres médiévaux de juifs dans les sociétés chrétiennes et islamiques, des massacres de Khmelnytskyï dans l’Ukraine des années 1640, des pogroms russes de 1881 à 1920, et de la Shoah. Désormais, certains, comme l’actrice Whoopi Goldberg, vont même jusqu’à affirmer que la Shoah n’a “rien à voir avec la race”, un point de vue aussi ignare que répugnant.Contrairement au discours décolonial, la bande de Gaza n’est pas techniquement occupée par Israël, pas au sens habituel du terme, c’est-à-dire avec des soldats sur le terrain. Israël a évacué le territoire en 2005, en supprimant ses colonies. En 2007, le Hamas a pris le pouvoir, tuant ses rivaux du Fatah au cours d’une courte guerre civile. Il a mis en place un système à parti unique qui écrase l’opposition palestinienne sur son territoire, interdit les relations entre personnes de même sexe, réprime les femmes et prône ouvertement le meurtre de tous les juifs.Une bien étrange compagnie pour des gauchistes.Bien sûr, certains manifestants qui scandent “de la rivière à la mer” n’ont peut-être aucune idée de ce qu’ils réclament ; ils sont ignorants et pensent qu’ils soutiennent simplement la “liberté”. D’autres nient être pro-Hamas, insistant sur le fait qu’ils sont simplement pro-Palestiniens, mais ressentent le besoin de présenter le massacre du Hamas comme une réponse compréhensible à l’oppression “coloniale” israélo-juive. D’autres encore sont des négationnistes malveillants qui recherchent la mort de civils israéliens.La toxicité de cette idéologie est désormais évidente. Des intellectuels autrefois respectables ont débattu sans vergogne de la question de savoir si 40 bébés avaient été démembrés ou si un plus petit nombre d’entre eux avaient simplement été égorgés ou brûlés vifs. Aujourd’hui, des étudiants arrachent régulièrement des affiches d’enfants pris en otage par le Hamas. Il est difficile de comprendre une telle inhumanité sans cœur. Notre définition du crime de haine s’élargit constamment, mais si ce qui s’est passé le 7 octobre n’est pas d’un crime de haine, qu’est-ce que c’est ? Que se passe-t-il dans nos sociétés ? Quelque chose a mal tourné.Accusations de “génocide”Dans une inversion encore plus raciste, les juifs sont maintenant accusés des crimes mêmes qu’ils ont subis. D’où la revendication constante d’un “génocide”, alors qu’aucun génocide n’a eu lieu ou n’était prévu. Israël, avec l’Egypte, a imposé un blocus à Gaza depuis que le Hamas en a pris le contrôle, et a périodiquement bombardé le territoire en représailles aux attaques régulières à la roquette. Après que le Hamas et ses alliés ont tiré plus de 4 000 roquettes sur Israël, la guerre de Gaza de 2014 a fait plus de 2 000 morts palestiniens. Selon le Hamas, plus de 7 000 Palestiniens, dont de nombreux enfants, sont morts à ce jour dans le conflit actuel. C’est une tragédie, mais ce n’est pas un génocide, un mot qui a été tellement dévalorisé par son abus métaphorique qu’il est devenu vide de sens.Il faut préciser que la domination israélienne sur les territoires occupés de Cisjordanie est différente et, de mon point de vue, inacceptable, insoutenable et injuste. Les Palestiniens de Cisjordanie subissent une occupation dure, injuste et oppressive depuis 1967. Les colons sous le gouvernement honteux de Benyamin Netanyahou ont harcelé et persécuté les Palestiniens de Cisjordanie : 146 Palestiniens de Cisjordanie et de Jérusalem-Est ont été tués en 2022, au moins 153 cette année avant l’attaque du Hamas, et plus de 90 depuis. Encore une fois : c’est épouvantable et inacceptable, mais ce n’est pas un génocide.Bien qu’il y ait un fort instinct pour faire de cette situation un “génocide” digne de la Shoah, ce n’est pas le cas : les Palestiniens souffrent de beaucoup de choses, notamment de l’occupation militaire israélienne, de l’intimidation et de la violence des colons, de la corruption des dirigeants politiques palestiniens, de la négligence insensible de plus de 20 Etats arabes, du rejet par Yasser Arafat des plans de compromis qui auraient permis la création d’un Etat palestinien indépendant, et ainsi de suite. Rien de tout cela ne constitue un génocide, ou quelque chose s’en approchant. L’objectif israélien à Gaza – pour des raisons pratiques, entre autres – est de minimiser le nombre de civils palestiniens tués. Le Hamas et les organisations qui lui ressemblent ont clairement indiqué au fil des ans qu’il était dans leur intérêt stratégique de maximiser le nombre de victimes palestiniennes.Mais mettons tout cela de côté et réfléchissons : la population juive mondiale est toujours inférieure à ce qu’elle était en 1939, en raison des dégâts infligés par les nazis. La population palestinienne a augmenté et continue d’augmenter. La diminution démographique est un marqueur évident de génocide. Au total, environ 120 000 Arabes et juifs ont été tués dans le conflit entre la Palestine et Israël depuis 1860. En revanche, au moins 500 000 personnes, principalement des civils, ont été tuées dans la guerre civile syrienne depuis son début en 2011.La création d’Israël n’a rien d’exceptionnelSi l’idéologie du décolonialisme, enseignée dans nos universités comme une théorie de l’histoire et criée dans nos rues comme une évidence, méconnaît gravement la réalité actuelle, reflète-t-elle l’histoire d’Israël comme elle le prétend ? Non, elle ne décrit avec précision ni la fondation d’Israël ni la tragédie des Palestiniens.Selon les décoloniaux, Israël est et a toujours été un Etat étrange et illégitime, parce qu’il a été encouragé par l’empire britannique et parce que certains de ses fondateurs étaient des juifs nés en Europe. Dans cette logique, Israël est entaché par la promesse non tenue de la Grande-Bretagne impériale d’accorder l’indépendance aux Arabes et par sa promesse tenue de soutenir un “foyer national pour le peuple juif”, selon les termes de la déclaration Balfour de 1917. Mais la prétendue promesse faite aux Arabes était en réalité un accord ambigu conclu en 1915 avec Hussein, chérif de La Mecque, qui voulait que sa famille hachémite gouverne toute la région. Il n’a pas obtenu ce nouvel empire en partie parce que sa famille bénéficiait d’un soutien régional bien moindre que ce qu’il prétendait. Néanmoins, la Grande-Bretagne leur a finalement livré trois royaumes – l’Irak, la Jordanie et le Hedjaz.Les puissances impériales – Grande-Bretagne et France – ont fait bien des promesses à différents peuples, avant de faire passer leurs propres intérêts en premier. Les promesses faites aux juifs et aux Arabes pendant la Première Guerre mondiale étaient typiques de cela. Par la suite, des promesses similaires ont été faites aux Kurdes, aux Arméniens et à d’autres, mais aucune ne s’est concrétisée. Par ailleurs, le narratif selon lequel la Grande-Bretagne a trahi la promesse arabe et soutenu la promesse juive est incomplet. Dans les années 1930, les Britanniques se sont retournés contre le sionisme et, de 1937 à 1939, ils se sont orientés vers un Etat arabe sans aucun Etat juif. C’est une révolte juive armée, de 1945 à 1948, contre la Grande-Bretagne impériale, qui a changé la donne.Israël existe grâce à cette révolte, ainsi qu’au droit international et à la coopération, dans lesquels les gauchistes croyaient autrefois. L’idée d’une “patrie” juive a été proposée dans trois déclarations de la Grande-Bretagne (signée par Balfour), de la France et des Etats-Unis, puis promulguée dans une résolution de juillet 1922 de la Société des nations qui a créé les “mandats” britanniques sur la Palestine et l’Irak, correspondant aux “mandats” français sur la Syrie et le Liban. En 1947, les Nations unies ont planifié la partition du mandat britannique de Palestine en deux Etats, arabe et juif.La création de tels Etats à partir de ces mandats n’est pas exceptionnelle. A la fin de la Seconde Guerre mondiale, la France a accordé l’indépendance à la Syrie et au Liban, des Etats-nations nouvellement conçus. La Grande-Bretagne a créé l’Irak et la Jordanie de la même manière. Les puissances impériales ont ainsi dessiné la plupart des pays de la région, à l’exception de l’Egypte.La promesse impériale de patries séparées pour différentes ethnies ou sectes religieuses n’était pas non plus unique. Les Français avaient promis des Etats indépendants aux Druzes, aux Alaouites, aux Sunnites et aux Maronites, mais ils les ont finalement regroupés en Syrie et au Liban. Tous ces Etats avaient été des “vilayets” et des “sandjaks” (provinces) de l’empire turc ottoman, dirigé depuis Constantinople, de 1517 à 1918.Dans le narratif décolonial, le concept de “partition” est considéré comme un mauvais tour impérial. Mais il était tout à fait normal dans la création des Etats-nations du XXe siècle, qui étaient typiquement façonnés à partir d’empires déchus. Et malheureusement, la création d’Etats-nations a souvent été marquée par des échanges de populations, d’énormes migrations de réfugiés, des violences ethniques et des guerres à grande échelle. Pensons à la guerre gréco-turque de 1921-1922 ou à la partition de l’Inde en 1947. En ce sens, le conflit israélo-palestinien est typique.Les juifs sont indigènes en Terre sainteAu cœur de l’idéologie décoloniale, on retrouve l’idée que tous les Israéliens, historiques et actuels, seraient des “colons”. C’est tout simplement faux. La plupart des Israéliens descendent de personnes qui ont émigré en Terre sainte entre 1881 et 1949. Ils n’étaient pas complètement nouveaux dans la région. Le peuple juif a régné sur les royaumes de Judée et a prié dans le temple de Jérusalem pendant mille ans, puis il y a été présent en plus petit nombre pendant les deux mille ans qui ont suivi. En d’autres termes, les juifs sont indigènes en Terre sainte, et si l’on croit au retour des exilés dans leur patrie, alors le retour des juifs est exactement cela. Même ceux qui nient cette histoire ou la considèrent comme sans rapport avec les temps modernes doivent reconnaître qu’Israël est aujourd’hui le foyer et le seul foyer de 9 millions d’Israéliens qui y vivent depuis quatre, cinq ou six générations.La plupart des immigrés au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis, par exemple, sont considérés comme britanniques ou américains au cours de leur vie. Dans ces deux pays, la politique regorge de dirigeants éminents – Suella Braverman et David Lammy, Kamala Harris et Nikki Haley – dont les parents ou les grands-parents ont émigré d’Inde, d’Afrique de l’Ouest ou d’Amérique du Sud. Personne ne les qualifierait de “colons”. Pourtant, les familles israéliennes résidant en Israël depuis un siècle sont désignées comme des “colons-colonisateurs” bons pour le meurtre et la mutilation. Et contrairement à ce qu’affirment les apologistes du Hamas, l’appartenance ethnique des auteurs ou des victimes ne justifie jamais les atrocités. Elles seraient atroces n’importe où, commises par n’importe qui, quelle que soit son histoire. Il est consternant de constater que ce sont souvent des “antiracistes” autoproclamés qui prônent aujourd’hui exactement ce meurtre selon des critères ethniques.La gauche estime que les migrants qui fuient les persécutions doivent être accueillis et autorisés à construire leur vie ailleurs. Presque tous les ancêtres des Israéliens d’aujourd’hui ont échappé à la persécution.Si ce narratif des “colons-colonisateurs” est faux, il est vrai que le conflit est le résultat d’une rivalité brutale et d’une bataille pour la terre entre deux groupes ethniques, qui ont tous deux des revendications légitimes pour y vivre. Lorsque les juifs se sont installés en plus grand nombre dans la région, les Arabes palestiniens, qui vivaient là depuis des siècles et constituaient la nette majorité, se sont sentis menacés par ces immigrants. La revendication palestinienne sur cette terre n’est pas remise en question, pas plus que l’authenticité de leur histoire ou leur revendication légitime d’un Etat. Mais au départ, les migrants juifs n’aspiraient pas à un Etat, simplement à vivre et à cultiver dans cette vague “patrie”. En 1918, le leader sioniste Chaim Weizmann a rencontré le prince hachémite Faisal Bin Hussein pour discuter des juifs vivant sous son autorité en tant que roi de la grande Syrie. Le conflit actuel n’était pas inévitable. Il l’est devenu lorsque les communautés ont refusé de partager et de coexister, puis ont eu recours aux armes.Plus absurde encore que l’étiquette de “colonisateur”, on retrouve le stéréotype de la “blanchité”, au cœur de l’idéologie décoloniale. Là encore, c’est tout simplement faux. Israël compte une importante communauté de juifs éthiopiens et près de la moitié des Israéliens, soit environ 5 millions de personnes, sont des Mizrahim, c’est-à-dire des descendants de juifs originaires des pays arabes et perses, des peuples du Moyen-Orient. Ce ne sont ni des “colons”, ni des “colonialistes”, ni des Européens “blancs”, mais des habitants de Bagdad, du Caire et de Beyrouth depuis des siècles, voire des millénaires, qui ont été chassés après 1948.Le passé est beaucoup plus compliquéUn mot sur cette année 1948, celle de la guerre d’indépendance d’Israël et de la Nakba (“catastrophe”) palestinienne, qui, dans le discours décolonial, s’apparente à un nettoyage ethnique. Il y a eu une violence ethnique intense des deux côtés lorsque les Etats arabes ont envahi le territoire et, avec les milices palestiniennes, ont tenté d’empêcher la création d’un Etat juif. Ils ont échoué ; ce qu’ils ont finalement empêché, c’est la création d’un Etat palestinien, comme le voulaient les Nations unies. La partie arabe a cherché à tuer ou à expulser l’ensemble de la communauté juive, précisément de la manière meurtrière que celle que nous avons vue le 7 octobre. Et dans les zones conquises par les Arabes, comme Jérusalem-Est, tous les juifs ont été expulsés.Au cours de cette guerre brutale, les Israéliens ont effectivement chassé des Palestiniens de leurs maisons ; d’autres ont fui les combats ; d’autres encore sont restés et sont aujourd’hui des Arabes israéliens qui ont le droit de vote dans la démocratie israélienne (environ 25 % des Israéliens actuels sont des Arabes et des Druzes). Environ 700 000 Palestiniens ont perdu leur maison. C’est un chiffre énorme et une tragédie historique. A partir de 1948, quelque 900 000 Juifs ont perdu leur maison dans les pays islamiques et la plupart d’entre eux se sont installés en Israël. Ces événements ne sont pas directement comparables, et je ne veux pas proposer une compétition entre les tragédies ou une hiérarchie des victimes. Mais le passé est beaucoup plus compliqué que ce que les décoloniaux voudraient nous faire croire.De cet imbroglio est né un Etat, Israël, et un autre, la Palestine. Sa formation est attendue depuis longtemps.Il est étrange qu’un petit Etat du Moyen-Orient attire l’attention de l’Occident avec tant de passion que des étudiants courent dans les universités californiennes en criant “libérez la Palestine”. Mais la Terre sainte occupe une place exceptionnelle dans l’histoire de l’Occident. Elle est ancrée dans notre conscience culturelle du fait des Bibles hébraïque et chrétienne, de l’histoire du judaïsme, de la fondation du christianisme, du Coran et de la création de l’islam, ainsi que des croisades qui, tous, ont permis aux Occidentaux de se sentir impliqués dans son destin. Le Premier ministre britannique David Lloyd George, véritable architecte de la déclaration Balfour, avait coutume de dire que les noms des lieux en Palestine “m’étaient plus familiers que ceux du front occidental”. Cette affinité particulière avec la Terre sainte a d’abord joué en faveur du retour des juifs, mais récemment, elle joue en défaveur d’Israël. Des Occidentaux désireux de dénoncer les crimes de l’impérialisme euro-américain, mais incapables de proposer un remède, se sont focalisés, souvent sans réelle connaissance de l’histoire, sur Israël et la Palestine comme incarnant l’exemple le plus frappant de l’injustice impérialiste dans le monde.Le décolonialisme, idéologie à la modeLe monde ouvert des démocraties libérales – ou l’Occident, comme on l’appelait autrefois – est aujourd’hui polarisé par des querelles culturelles insignifiantes mais vicieuses sur l’identité et le genre, comme par la culpabilité par rapport à ses succès et ses péchés historiques, une culpabilité qui est bizarrement expiée en montrant de la sympathie, voire de l’attirance, pour les ennemis de nos valeurs démocratiques. Dans ce scénario, les démocraties occidentales ont toujours le mauvais rôle, étant hypocrites et néo-impérialistes, tandis que les autocraties étrangères ou les sectes terroristes, telles que le Hamas, sont des ennemis de l’impérialisme et sont donc des forces sincères du bien. Dans ce scénario aussi, Israël est une métaphore vivante et une pénitence pour les péchés de l’Occident. Il en résulte qu’aucune nation en guerre, y compris les Etats-Unis, n’est aussi scrutée qu’Israël.Mais, bien plus qu’une affaire de doubles standards, ce narratif décolonial déshumanise une nation entière et excuse, voire célèbre, le meurtre de civils innocents. Comme l’ont montré ces dernières semaines, le décolonialisme est désormais la version autorisée de l’histoire dans nombre de nos écoles et institutions prétendument humanitaires, ainsi que parmi les artistes et les intellectuels. Il est présenté comme relevant de l’histoire, alors qu’il s’agit en réalité de caricatures, avec son vaste jargon – signe d’une idéologie coercitive, comme le disait Foucault – et sa vision manichéenne de méchants et de victimes. Il ne tient que parce qu’une grande partie de l’histoire réelle y est supprimée, tandis que toutes les démocraties occidentales sont présentées comme étant des acteurs de mauvaise foi. Bien qu’il n’ait pas la sophistication de la dialectique marxiste, sa certitude bien-pensante impose un cadre moral à une situation complexe et insoluble, ce qui peut en consoler certains. Chaque fois que vous lisez un livre ou un article et qu’il utilise l’expression “colon-colonialiste”, vous avez affaire à une polémique idéologique, pas à l’histoire.En fin de compte, c’est un cul-de-sac moral et politique, qui conduit au massacre et à l’impasse. Ce qui n’a rien de surprenant, car il est basé sur une histoire factice : “Un passé inventé ne peut jamais être utilisé, a écrit James Baldwin. Il se fissure et s’effrite sous la pression de la vie, comme de l’argile.”Même lorsque le mot “décolonisation” n’apparaît pas, cette idéologie est omniprésente dans la couverture médiatique, partisane, du conflit, et imprègne les récentes condamnations d’Israël. La joie des étudiants, en réponse aux massacres, à Harvard, à l’université de Virginie et dans d’autres universités, le soutien au Hamas parmi les artistes et les acteurs, ainsi que les équivoques sournoises des dirigeants de certaines des institutions de recherche les plus célèbres d’Amérique, ont montré un manque choquant de moralité, d’humanité et de décence élémentaire.La lettre ouverte signée par des milliers d’artistes, dont des acteurs britanniques célèbres tels Tilda Swinton et Steve Coogan, en est un exemple répugnant. Elle mettait en garde contre les crimes de guerre imminents d’Israël et ignorait totalement le casus belli : le massacre de 1 400 personnes.La journaliste Deborah Ross a écrit, dans un article percutant du Times, qu’elle était “complètement, complètement abasourdie” par le fait que cette lettre ne contienne “aucune mention du Hamas” ni de “l’enlèvement et du meurtre de bébés, d’enfants, de grands-parents, de jeunes gens qui dansaient pacifiquement lors d’un festival pour la paix. L’absence de compassion et d’humanité élémentaires, voilà ce qui est si incroyablement choquant. Est-ce si difficile ? De soutenir et de compatir avec les citoyens palestiniens… tout en reconnaissant l’horreur indiscutable des attaques du Hamas ?”Ne pas laisser la “décolonisation” coloniser nos institutionsLe conflit israélo-palestinien est désespérément difficile à résoudre, et la rhétorique de la décolonisation rend encore plus improbable le compromis négocié qui s’avère la seule issue possible.Depuis sa fondation en 1987, le Hamas a utilisé le meurtre de civils pour gâcher toute chance d’une solution à deux Etats. En 1993, ses attentats suicides contre des civils israéliens visaient à détruire les accords d’Oslo, qui reconnaissaient Israël et la Palestine. Le mois dernier, les terroristes du Hamas ont déclenché leur massacre en partie pour saper une paix avec l’Arabie saoudite qui aurait amélioré la politique et le niveau de vie des Palestiniens et revigoré le rival sclérosé du Hamas, l’Autorité palestinienne. Ils ont, en partie, servi l’Iran pour empêcher ce renforcement de l’Arabie saoudite, et leurs atrocités étaient bien sûr un piège spectaculaire destiné à provoquer une réaction israélienne excessive. Leur souhait est très probablement en train de se réaliser, mais pour ce faire, ils exploitent cyniquement des Palestiniens innocents en les sacrifiant à des fins politiques, ce qui constitue un second crime contre des civils. De la même manière, l’idéologie décoloniale, qui nie le droit d’Israël à exister et le droit de son peuple à vivre en sécurité, rend la création d’un Etat palestinien moins probable, et même impossible.Aux Etats-Unis et en Europe, le problème est plus facile à résoudre : la société civile et la majorité sous le choc doivent maintenant s’affirmer. La folie radicale de certains étudiants ne devrait pas nous alarmer outre mesure ; les étudiants se sont toujours enthousiasmés pour les extrêmes révolutionnaires. Mais les célébrations indécentes à Londres, Paris et New York, et la réticence manifeste des dirigeants des grandes universités à condamner les tueries, ont montré ce qu’il en coûte de négliger cette question et de laisser la “décolonisation” coloniser nos pays.Les parents et les étudiants peuvent aller dans des universités qui ne sont pas dirigées par des administrateurs timorés et contrôlées par des négationnistes et des sadiques ; les donateurs peuvent retirer leurs dons généreux en masse, et aux Etats-Unis, cela a commencé. Les philanthropes peuvent ôter leurs financements aux fondations humanitaires dirigées par des personnes qui soutiennent les crimes contre l’humanité (contre des victimes sélectionnées en fonction de leur race). Les spectateurs peuvent facilement décider de ne pas regarder les films dont les acteurs se plaisent à ignorer les meurtres d’enfants, et les studios de cinéma ne sont pas obligés de les engager. Dans le monde académique, cette idéologie toxique, suivie par des gens bêtes et mal intentionnés mais aussi par des gens bien intentionnés et sensibles à l’air du temps, est devenue la position par défaut. Il faut qu’elle perde sa respectabilité : sa nullité morale est désormais exposée à la vue de tous.Ecouter les voix arabes modéréesIsraël a commis bien des actes répréhensibles et nuisibles. Le gouvernement de Netanyahou, le pire de l’histoire israélienne, aussi incompétent qu’immoral, promeut un ultranationalisme maximaliste qui est à la fois inacceptable et imprudent. Chacun a le droit de protester contre les politiques et les actions d’Israël, mais pas de promouvoir des sectes terroristes, le meurtre de civils et la propagation d’un antisémitisme menaçant.Les Palestiniens ont des griefs légitimes et ont subi de nombreuses et brutales injustices. Mais leurs deux entités politiques sont totalement défectueuses : l’Autorité palestinienne, qui dirige 40 % de la Cisjordanie, est moribonde, corrompue, incompétente et généralement méprisée – et ses dirigeants ont été tout aussi exécrables que ceux d’Israël.Le Hamas est une secte meurtrière diabolique qui se cache parmi les civils, qu’elle sacrifie sur l’autel de la résistance, comme l’ont ouvertement dénoncé des voix arabes modérées ces derniers jours, et bien plus durement que les apologistes du Hamas en Occident. “Je condamne catégoriquement le fait que le Hamas prenne pour cible des civils”, a déclaré avec émotion la semaine dernière le prince Turki bin Faisal, homme d’Etat saoudien chevronné. “Je condamne également le Hamas pour avoir donné des lettres de noblesse morales à un gouvernement israélien qui se trouve universellement rejeté, même par la moitié du public israélien… Je condamne le Hamas pour avoir saboté la tentative de l’Arabie saoudite de parvenir à une résolution pacifique de la situation critique du peuple palestinien”. Dans un entretien avec Khaled Meshaal, membre du politburo du Hamas, le journaliste arabe Rasha Nabil a souligné que le Hamas sacrifiait son propre peuple pour ses intérêts politiques. Meshaal a répondu qu’il s’agissait simplement du coût de la résistance : “Trente millions de Russes sont morts pour vaincre l’Allemagne”, a-t-il déclaré.Nabil est un exemple pour les journalistes occidentaux qui osent à peine défier le Hamas et ses massacres. Rien n’est plus condescendant, voire orientaliste, que la romantisation des bouchers du Hamas, que de nombreux Arabes méprisent. Le déni, par tant d’Occidentaux, des atrocités commises est une tentative de façonner des héros acceptables à partir d’une organisation qui démembre des bébés et souille les corps de jeunes filles assassinées. Il s’agit d’une tentative de sauver le Hamas de lui-même. Ses apologistes occidentaux devraient peut-être écouter les voix arabes modérées plutôt qu’une secte terroriste fondamentaliste.EspoirsLes atrocités commises par le Hamas le classent, à l’instar de Daech et d’Al-Qaïda, dans la catégorie des abominables, ceux qui défient toute tolérance. Israël, comme tout Etat, a le droit de se défendre, mais il doit le faire avec beaucoup de précautions et en minimisant les pertes civiles, et il sera difficile, même avec une incursion militaire complète, de détruire le Hamas. En attendant, Israël, sous peine de s’autodétruire, doit mettre un terme aux injustices qu’il perpètre en Cisjordanie, parce qu’il devra en fin de compte négocier avec les Palestiniens modérés.La guerre se déroule de manière tragique. Le pilonnage de Gaza tue chaque jour des enfants palestiniens, et c’est insupportable. Alors qu’Israël pleure encore ses pertes et enterre ses enfants, nous déplorons le meurtre de civils israéliens tout comme nous déplorons le meurtre de civils palestiniens. Nous rejetons le Hamas, maléfique et inapte à gouverner, mais nous ne confondons pas le Hamas avec le peuple palestinien, dont nous déplorons les pertes comme nous déplorons la mort de tous les innocents.L’histoire nous apprend que des événements terribles peuvent faire bouger les choses : Anouar el-Sadate et Menahem Begin ont fait la paix après la guerre du Kippour ; Yitzhak Rabin et Yasser Arafat ont fait la paix après l’Intifada. Les crimes diaboliques du 7 octobre ne seront jamais oubliés, mais peut-être que dans les années à venir, après l’éparpillement du Hamas, après que le “netanyahouisme” ne sera plus qu’un souvenir catastrophique, Israéliens et Palestiniens reconnaîtront mutuellement les frontières des Etats qu’ils auront tracées, adoucis par soixante-quinze ans de tueries et stupéfiés par la boucherie commise par le Hamas le temps d’un week-end. Il n’y a pas d’autre solution.*Simon Sebag Montefiore est l’auteur de Jerusalem : biographie (Calmann-Lévy) et plus récemment de The World : a Family History of Humanity”. Cet article est paru en version originale sur le site du magazine The Atlantic. © 2023 The Atlantic. Distributed by Tribune Content Agency. Traduction : Thomas Mahler et Laetitia Strauch-Bonart.



Source link : https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/non-le-conflit-israelo-palestinien-nest-pas-une-affaire-de-decolonisation-par-simon-sebag-montefiore-NUASESRECRCGNHE57IWEAGWQ5E/

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Publish date : 2023-11-12 16:01:00

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Cancer, sommeil… L’auriculothérapie, une autre invention française farfelue

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L’inventeur de l’auriculothérapie est le Français Paul Nogier (1908-1996), né à Lyon, où il a fait des études d’ingénieur puis de médecine. Sa thérapie repose sur l’hypothèse que l’oreille externe de l’homme est une zone où le corps entier est projeté. En y stimulant des points précis, les thérapeutes pourraient influencer la santé et le fonctionnement des organes internes et d’autres parties du corps.L’auriculothérapie connaît un succès surprenant, notamment en France, mais pas seulement. Le programme du diplôme scientifique d’auriculothérapie de l’Université de Paris, par exemple, est une formation complète de 152 heures. Le “11e symposium international d’auriculothérapie” a eu lieu en septembre de cette année à Copenhague et a été annoncé avec l’affirmation suivante : “Le nombre de personnes diagnostiquées comme souffrant de troubles psychologiques tels que la dépression, l’anxiété, les troubles fonctionnels et le syndrome de stress post-traumatique est en augmentation dans le monde entier. L’auriculothérapie est une méthode efficace, généralement sans effets secondaires, qui peut être pratiquée comme médecine alternative ou complémentaire à toutes les thérapies dans le domaine de la psychologie”.Alors qu’il était jeune médecin, Nogier a remarqué que certains de ses patients avaient une cicatrice sur l’oreille et a appris qu’une thérapeute alternative, Madame Barrin de Marseille, avait cautérisé un certain point de l’oreille (appelé plus tard le point Barrin) en pensant que cela soulagerait les symptômes de la sciatique chez des malades. Nogier était intrigué : après avoir inséré des aiguilles à cet endroit, ses patients souffrant de sciatique semblaient voir leur douleur s’atténuer. Si une zone de l’oreille pouvait être stimulée pour soulager leurs symptômes, il se demanda si d’autres zones pouvaient être utilisées pour traiter d’autres parties du corps.L’oreille correspondrait à un foetus à l’enversNogier a rapidement remarqué que la “technique de cautérisation du point de Barrin” ne fonctionnait que pour la sciatique et non pour les douleurs de la hanche, du genou ou de l’épaule. Il en conclut que le point de Barrin sur l’oreille correspond à la zone lombo-sacrée où le nerf sciatique quitte le canal rachidien. “La partie saillante de l’oreille, l’antihélix, pourrait-elle correspondre à la colonne vertébrale ?”, se demanda Nogier. Il ne tarda pas à découvrir que l’oreille externe possédait des propriétés réflexes exceptionnelles et que chaque point du pavillon de l’oreille était lié à une partie spécifique du corps. Il finit par se convaincre que le corps humain est en quelque sorte “dessiné sur l’oreille” : le lobule, au fond de l’oreille, correspond à la tête ; la conque, au centre, correspond au thorax et à l’abdomen ; et la partie cartilagineuse, l’anthélix, correspond à la colonne vertébrale.Pour identifier les points cruciaux, Nogier a utilisé un appareil électronique qui aurait mesuré la conductivité cutanée. Il est ainsi parvenu à élaborer un schéma détaillé de l’oreille. Nogier a acquis la conviction que 1) l’oreille est “énergétiquement” liée à d’autres parties et organes du corps, 2) l’oreille correspond à un fœtus à l’envers, 3) en stimulant le bon point de l’oreille, il peut traiter les problèmes de la partie du corps correspondante, 4) des fréquences spécifiques ont des effets spécifiques sur le corps, 5) grâce au diagnostic auriculaire, il peut identifier toute une série de maladies chroniques.Les concepts de Nogier ont été largement acceptés dans le domaine de la médecine alternative, mais ils ont été ridiculisés par les scientifiques parce qu’ils ne correspondent pas à nos connaissances en matière d’anatomie et de physiologie. Les différentes cartes utilisées par les partisans de l’auriculothérapie révèlent des désaccords gênants. En d’autres termes, les hypothèses de l’auriculothérapie manquent de plausibilité.Peu de données de bonne qualitéAujourd’hui, la thérapie auriculaire est néanmoins présentée comme une panacée, un traitement pour la plupart des affections. L’un des premiers tests rigoureux de la thérapie auriculaire a été publié en 1984 par l’un des plus éminents chercheurs sur la douleur, Ronald Melzack. Il a conclu que “l’auriculothérapie n’est pas une procédure thérapeutique efficace pour la douleur chronique”. Entre-temps, une abondance d’essais cliniques a vu le jour. Leurs résultats sont confus et loin d’être uniformes. Il est donc préférable de ne pas s’appuyer sur des études isolées, mais sur des analyses systématiques qui incluent les résultats de tous les essais fiables.L’une de ces revues a conclu qu'”en raison de la rareté et de la mauvaise qualité des données, les preuves de l’efficacité de la thérapie auriculaire pour le traitement symptomatique de l’insomnie sont limitées”. Une évaluation approfondie des preuves intitulée “Évaluation de l’efficacité de la pratique de l’auriculothérapie” a été réalisée par l’Inserm à la demande du ministère français de la Santé en 2013. Elle n’a pas réussi à démontrer l’effet thérapeutique supérieur de l’auriculothérapie par rapport au placebo pour la plupart des indications revendiquées. D’autres auteurs arrivent à des conclusions plus positives ; cependant, en raison de la qualité souvent médiocre des études primaires, elles doivent être interprétées avec beaucoup de prudence.L’acupuncture auriculaire est souvent recommandée pour lutter contre le symptôme gênant de la bouche sèche (xérostomie) qui peut survenir après un traitement contre le cancer. Pourtant, les preuves de son efficacité au-delà de l’effet placebo sont pour le moins faibles. L’évaluation la plus fiable des essais existants sur l’acupuncture de l’oreille et d’autres sites a conclu que “les preuves disponibles sont insuffisantes pour conclure que l’acupuncture est une option de traitement fondée sur des preuves pour la xérostomie/hyposalivation”.Contrairement à ce que les adeptes du traitement tentent de faire croire, l’auriculothérapie n’est pas totalement dénuée de risques. Les effets indésirables les plus fréquemment rapportés sont l’irritation et l’inconfort cutanés locaux, une légère sensibilité ou douleur et des vertiges. La plupart de ces effets sont transitoires, légers et tolérables. Malheureusement, cela ne signifie pas que les auriculothérapeutes ne font pas de mal. Chaque fois qu’ils préconisent leur thérapie comme une alternative à un traitement efficace d’une affection grave, ils mettent en danger la santé, voire la vie de leurs patients.



Source link : https://www.lexpress.fr/sciences-sante/cancer-sommeil-lauriculotherapie-une-autre-invention-francaise-farfelue-BPUVRC3UERH2NI2GSLTMZWT73U/

Author : Pr Edzard Ernst

Publish date : 2023-11-12 07:15:00

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Transition énergétique : la France doit redevenir une terre minière, par Nicolas Bouzou

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Et si la transition énergétique se passait mieux que prévu ? Je perçois bien l’aspect baroque d’une telle idée à une époque où, pour reprendre l’expression de Pascal Bruckner, nous faisons face à “une concurrence des épouvantes”. Pourtant, dans ce cauchemar bien réel qu’est devenue l’actualité, on peut encore trouver quelques raisons de puiser un peu d’espoir. Ainsi, les cours du lithium, du nickel et du cobalt, trois matières premières indispensables à la fabrication des batteries électriques, s’effondrent, ce qui peut donner à penser que le coût de la bascule énergétique pourrait être moins élevé que prévu. Que se passe-t-il, et que faut-il en tirer comme enseignement ?Des cours du lithium en accordéonComme souvent avec les matières premières, il est nécessaire de se tourner vers la Chine, le principal acheteur, pour comprendre. Prenons le cours du lithium. Ce métal est essentiel à la fabrication des batteries des voitures électriques et hybrides car il stocke remarquablement l’électricité. C’est la raison pour laquelle on l’appelle parfois l’or blanc. En 2020, le lithium cotait 6 000 dollars la tonne. Son cours a atteint près de 85 000 dollars, avant de retomber à moins de 25 000 dollars aujourd’hui. A partir de 2020, devant les perspectives de demande vertigineuses pour les voitures électriques, les équipementiers automobiles asiatiques ont craint des ruptures d’approvisionnement. Ils ont donc constitué des stocks gigantesques, ce qui a fait flamber les cours. Aujourd’hui, ces mêmes industriels se retrouvent avec des stocks à écouler, ce qui fait baisser les prix.Certes, il ne serait pas raisonnable de déduire de ces coups d’accordéon entre stockage et déstockage une tendance permanente à la baisse. Il n’en reste pas moins que, depuis quelques semaines, le marché du lithium ne montre aucun signe de fébrilité. En outre, les capacités mondiales d’extraction et de raffinage de ce composant vont augmenter dans les prochaines années. Les matières premières ne sont pas complètement inélastiques aux prix. De deux choses l’une : soit les cours restent bas, et c’est une bonne nouvelle. Soit ils s’inscrivent dans une tendance à la hausse, et l’offre va suivre, ce qui limitera l’augmentation des cours. Le capitalisme peut souvent résoudre tout seul les problèmes qu’il crée, dès lors que l’on consent à ne pas trop l’entraver. Il faut avoir confiance dans le système.40 gisements potentiels en FranceD’après le consensus des analystes, la demande de lithium devrait augmenter d’environ 20 % par an au moins jusqu’à 2030. Pour que les cours ne s’envolent pas brutalement et durablement, il faudrait donc que l’offre – extraction et raffinage – augmente de 20 % chaque année. C’est théoriquement possible, au prix, néanmoins, d’un effort colossal, notamment en Europe.L’Australie extrait aujourd’hui 55 % du lithium, suivi du Chili (25 %) et de la Chine (15 %). Mais l’empire du Milieu en raffine 60 %, ce qui lui permet de sécuriser sa position de leader du marché mondial des voitures électriques. Il est bien sûr possible d’importer du lithium raffiné chinois. Que se passera-t-il, néanmoins, si les relations entre la Chine et l’Occident continuent de se tendre ? Du lithium, l’Europe, à commencer par le Portugal, la Finlande ou l’Espagne, en regorge. En France, l’or blanc est présent dans les sous-sols du Massif central et du Massif armoricain, ainsi qu’en Alsace. Il y aurait, au total, 40 gisements potentiellement exploitables dans l’Hexagone. Imerys, le spécialiste français de la transformation des minéraux, a annoncé la mise en exploitation d’un gisement de lithium dans l’Allier d’ici à 2027. C’est un projet gigantesque, avec à la clé un lithium un peu plus cher que son homologue chinois, mais respectant des normes écologiques strictes.Devenir producteur et raffineur des matières premières incontournables de la transition écologique constitue un magnifique projet industriel pour la France. Notre pays pourrait, au XXIe siècle, redevenir une terre minière, au bénéfice de notre souveraineté et de notre prospérité. Ce projet trouvera évidemment face à lui des activistes auxquels il ne faudra rien céder. Parce qu’il convoque un imaginaire à la Germinal, une pédagogie habile sera nécessaire. La mine et l’usine de demain n’ont rien à voir avec ce qu’elles furent au XIXe siècle. Il faut l’expliquer, dès maintenant.Nicolas Bouzou est économiste et essayiste.



Source link : https://www.lexpress.fr/economie/politique-economique/transition-energetique-la-france-doit-redevenir-une-terre-miniere-par-nicolas-bouzou-OCYJYYGCNFEUJABLL4TQ3HMKNE/

Author : Nicolas Bouzou

Publish date : 2023-11-12 08:00:00

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Inondations, retour de la pluie : le Pas-de-Calais n’est pas épargné

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Plus de 400 mm par endroits : c’est le cumul des précipitations dans le Pas-de-Calais entre le 18 octobre et le 9 novembre. Les pluies torrentielles qui s’étaient abattues à partir de mardi 7 novembre sur le département devraient faire leur retour ce dimanche après-midi et en début de semaine. Si bien que les établissements scolaires et les crèches seront encore fermés lundi et mardi dans 279 communes. “Ils ne dispenseront pas d’enseignement, mais les élèves pourront y être accueillis à chaque fois que cela s’avérera nécessaire notamment pour les parents sans solution de garde”, a précisé la préfecture.Carte des précipitations cumulées dans le Pas-de-CalaisLe Pas-de-Calais repasse ce lundi 13 novembre en vigilance orange pluie-inondation, vents violents et vagues-submersions. La préfecture s’attend à 15 mm de précipitations dans la journée, autant dans la nuit de dimanche à lundi. Des pluies qui arriveront sur des sols saturés et contribueront un peu plus à l’élévation des cours d’eau.Selon la préfecture, 1 272 foyers sont toujours privés d’électricité ce dimanche 12 novembre, et près de “6 000 clients sont impactés en relais mobile”. Le trafic ferroviaire reste interrompu sur deux tronçons (Boulogne-Etaples et Saint-Pol-Etaples), sans date de reprise pour le moment. Une soixantaine d’axes routiers sont eux aussi toujours coupés.Environ 250 communes ont été ou sont toujours concernées par les inondations, parfois dans des conditions dramatiques, en particulier autour de Saint-Omer et Montreuil. Plus de 150 d’entre elles ont déjà déposé un dossier pour être reconnues en catastrophe naturelle. La décision est attendue mardi.



Source link : https://www.lexpress.fr/environnement/inondations-retour-de-la-pluie-le-pas-de-calais-nest-pas-epargne-HBYZRLP5CBFSZISN4NQZ4WGYJY/

Author : Mehdi Bouzouina

Publish date : 2023-11-12 14:40:13

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Islande : une possible éruption volcanique met le pays en état d’alerte

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C’est une question d’heures ou de jours : l’Islande se prépare à une probable éruption volcanique. Vendredi 10 novembre, les autorités du pays ont déclaré l’état d’urgence et ordonné l’évacuation de la ville de Grindavik, dans la péninsule de Reykjanes, au sud-ouest de la capitale Reykjavik. La décision a été prise après une série de puissants tremblements de terre et une remontée rapide de magma vers la surface près du site de Sundhnjukagigar. Les experts annoncent désormais une possible éruption volcanique au plus tôt dans les heures qui viennent. Ce phénomène naturel, préviennent-ils, pourrait être bien plus puissant que les trois derniers en date.Les préoccupations concernant une nouvelle éruption volcanique sont apparues jeudi dernier, alors que le sud-ouest de l’Islande fait face à une activité sismique importante depuis fin octobre. Un phénomène récurrent sur cette île aux 33 volcans actifs, qui provoque le 27 octobre une accumulation de magma à 5 kilomètres de profondeur et un gonflement du sol, près du site de Sundhnjukagigar. Mais rien ne permet d’annoncer une éruption, tempère alors l’Institut météorologique d’Islande (IMO).Magma proche de la surfaceLe phénomène s’est pourtant accéléré cette semaine. Alors que l’IMO a relevé plus de 23 000 tremblements de terre depuis le 25 octobre, plus de 400 secousses sont enregistrées entre le mercredi 8 et jeudi 9 novembre. Résultat : le “lagon bleu”, célèbre station thermale et site touristique du sud-ouest de l’Islande, ferme temporairement par précaution. Le lendemain, deux séismes importants ébranlent la terre islandaise, dont le plus fort est mesuré à une magnitude de 5,2. Plus de 800 secousses sont finalement enregistrées pour la seule matinée du vendredi 10 novembre.Quelques heures plus tard, l’Institut météorologique d’Islande constate que l’accumulation de magma des derniers jours a commencé à remonter verticalement vers la croûte terrestre. Le magma n’est plus qu’à “800 mètres sous la surface”, estime alors la coordinatrice des risques volcaniques de l’IMO, Sara Barsotti. Le conditionnel n’est plus d’actualité : vendredi, les autorités islandaises déclarent l’état d’urgence, tandis que les experts annoncent samedi une éruption dans les prochaines heures ou jours.Risque de destruction de la ville de GrindavikBien que l’Islande ait connu plusieurs phénomènes volcaniques récents, cette éruption annoncée menace cette fois des zones habitées. À trois kilomètres de l’épicentre des secousses et de l’accumulation de magma, le sol de la ville de Grindavik se déchire depuis vendredi. De longues fissures sont apparues sur les routes, les bâtiments et à travers le terrain de golf local.Dans la nuit de vendredi à samedi, les autorités ont ordonné l’évacuation des 4 000 habitants de cette petite ville portuaire du sud-ouest de Reykjavik. Des abris d’urgence et des centres d’aide sont également ouverts dans plusieurs villes voisines. Pour les experts de l’IMO, il est probable que “l’intrusion de magma se soit étendue sous Grindavik”.Une large fissure de 15 kilomètres de long près de la ville inquiète particulièrement les experts. “N’importe où sur cette fissure nous pouvons voir qu’une éruption pourrait se produire”, a déclaré samedi à l’AFP Vidir Reynisson, responsable de la protection civile et de la gestion des situations d’urgence en Islande. Au-delà du risque de destruction des maisons de Gindavik, cette éruption pourrait aussi menacer les infrastructures de la région. La ville est notamment proche de la centrale géothermique de Svartsengi, qui fournit la majeure partie de l’électricité et de l’eau des 30 000 habitants de la péninsule de Reykjanes.Par ailleurs, Vidir Reynisson a indiqué au quotidien britannique The Guardian qu’une éruption au fond de l’océan reste possible “car l’extrémité de la fissure se jette dans la mer”. Bien que moins menaçant pour les Islandais, ce scénario provoquerait probablement un important nuage de cendres, similaire à l’éruption de l’Eyjafjallajökull en 2010. Le nuage avait alors bloqué le ciel européen, annulant plus de 100 000 vols et bloquant dix millions de passagers.Vers une éruption plus puissante que les précédentes ?Quel que soit le type d’éruption, ce phénomène volcanique déjà considéré comme “un événement sans précédent” par les experts. L’île est pourtant coutumière des phénomènes volcaniques importants. Depuis 2021, trois éruptions ont eu lieu sur la péninsule de Reykjanes : en mars 2021, août 2022 et juillet 2023. Toutes liées au volcan de Fagradalsfjall, éloigné des infrastructures et des zones peuplées.Mais cette fois-ci, les services météorologiques ont noté que “la quantité de magma impliquée est nettement supérieure à ce qui avait été observé lors des plus grandes intrusions de magma associées aux éruptions de Fagradalsfjall”. Ainsi, les conséquences pour la ville Grindavik pourraient “être bien pires” que l’éruption du Vestmannaeyjar qui a détruit la localité portuaire il y a 50 ans, estime le volcanologue Ármann Höskuldsson à télévision publique islandaise RÚV.Selon la coordinatrice de l’IMO Sara Barsotti, la croûte terrestre a été tellement fracturée au cours des trois dernières années par ces éruptions que les fluides magmatiques ont pu trouver leur chemin plus rapidement cette fois. Une tendance qui pourrait continuer à l’avenir : les volcanologues estiment que ce nouveau cycle d’activité accrue pourrait durer plusieurs décennies, voire plusieurs siècles.



Source link : https://www.lexpress.fr/monde/europe/islande-ce-que-lon-sait-de-la-possible-eruption-volcanique-qui-met-le-pays-en-etat-dalerte-BTTLD33VBJBXTJDBSWJX67VPVQ/

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Publish date : 2023-11-12 14:18:43

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Régulation de l’IA : la souplesse américaine, par Robin Rivaton

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L’intelligence artificielle (IA) est une technologie complexe, car, à la différence d’Internet ou de la micro-informatique, elle porterait en elle le risque d’une extinction de l’humanité. Parmi les scénarios brandis, l’idée qu’une organisation terroriste l’utiliserait pour créer une arme biologique ultime, ou que l’IA détruirait l’humanité par inadvertance, tout comme nous humains avons conduit d’autres espèces à l’extinction par manque de conscience de l’effet de certaines de nos actions. Ces arguments sont évidemment frustrants. Comme le dit l’un des pontes de la recherche en IA, Andrew Ng, personne ne peut prouver que les ondes radio émises depuis la Terre ne conduiront pas les extraterrestres à nous trouver et à nous anéantir. C’est dans ce contexte que doit s’appréhender la réglementation de l’IA.Cet automne, celle-ci a connu deux avancées majeures avec la déclaration commune à l’issue du sommet sur la sécurité de l’IA organisé par le Royaume-Uni ainsi que, quelques jours plus tôt, un très attendu décret de la Maison-Blanche sur l’intelligence artificielle. L’Union européenne et la Chine ont déjà avancé sur le sujet, mais les Etats-Unis étant le pays de résidence de l’ensemble des grands acteurs de l’IA, des Gafam aux entreprises innovantes telles qu’OpenAI ou Anthropic en passant par les bibliothèques open source comme Hugging Faces, sa position était particulièrement attendue.Le 30 octobre, le président Biden a signé un décret pour le développement et l’utilisation sûrs, sécurisés et dignes de confiance de l’IA. Le décret présente huit principes directeurs, dont ceux de protéger la vie privée, de défendre les consommateurs, mais aussi de faire progresser le leadership américain à l’étranger.Les futures réglementations de l’IASi ce décret s’appuie également sur des orientations antérieures en matière d’IA, telles que le plan national de la Maison-Blanche pour une déclaration des droits en matière d’IA datant de 2022 et le cadre de gestion des risques liés à l’IA du National Institute of Standards and Technology (Nist), son degré de contrainte au regard du cadre européen était scruté. Il sera plus souple, même bien plus souple. Les Etats-Unis exerceront une certaine surveillance gouvernementale sur les projets d’IA les plus avancés, mais il n’y aura pas d’exigences de licence ni de règles imposant aux entreprises de divulguer les sources de données de formation, la taille du modèle et d’autres détails importants. Seront concernés tous les projets d’IA générative comme de modèles prédictifs, s’ils répondent à deux conditions cumulatives : présenter des risques pour la sécurité nationale, la sécurité économique ou la santé ; avoir été entraîné sur une quantité de puissance de calcul supérieure à 10 puissance 26 opérations en virgule flottante par seconde (flops). Ils devront alors fournir aux agences dépendant du gouvernement fédéral des tests fiables et reproductibles dont les résultats pourront être rendus publics.Le Nist élaborera un cahier de normes pour les tests de ces modèles d’ici à août 2024. Le décret reste muet sur les suites que pourrait donner le gouvernement à la communication de ces tests. Le seuil de 10 puissance 26 flops a été fixé après de nombreux échanges avec les géants de l’industrie, qui voulaient éviter une barrière empêchant la capacité à innover. Elle est environ 100 fois supérieure à la puissance mobilisée par le modèle phare de Meta, disponible en open source, LLaMA 65B. Etant donné le rythme de développement de l’industrie et les effets d’échelle, cette barrière pourrait être atteinte dans de 3 à 5 ans. Autrement dit, alors que la réglementation européenne entrera en vigueur en 2025, l’américaine pourrait attendre 2027.La principale crainte agitée par les entreprises américaines a été le risque d’être dépassées par d’autres pays moins précautionneux. Cela a été pris en compte, tout comme l’idée que la réglementation locale importe moins que la gouvernance mondiale. La capacité à dialoguer avec les autres grands Etats, au premier rang desquels la Chine, est nécessaire. Ce défi incombe à la vice-présidente Kamala Harris, dont le rôle englobe désormais la nécessité de traiter l’ensemble des risques liés à l’IA. Kamala Harris était justement l’une des 28 signataires, aux côtés du Royaume-Uni, de la Chine et de l’Union européenne, de la déclaration de Bletchley, conclusion du sommet sur la sécurité de l’IA, qui témoigne d’un consensus sur la nécessité d’une réglementation.Robin Rivaton est directeur général de Stonal et membre du conseil scientifique de la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol).



Source link : https://www.lexpress.fr/economie/high-tech/regulation-de-lia-la-souplesse-americaine-par-robin-rivaton-LBJU4QQ4H5GFRCKNMZL3RXY32I/

Author : Robin Rivaton

Publish date : 2023-11-12 08:30:00

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Andrea VIP, Meurice applaudi, la cohue Hollande… Dans les coulisses de la foire du livre de Brive

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“Brive se foire”, titre le journal La Montagne en ce 11 novembre : pas de panique, derrière cette Une malicieuse et “catastrophique”, aucune référence à la 41e édition de la Foire du livre de Brive, qui a fait le plein encore une fois en ce samedi, mais l’échec de l’équipe de rugby du CA Brive la veille au soir face à Soyaux-Angoulême (10 à 16). N’en déplaise aux Brivistes, les quelque 200 auteurs conviés sous la Halle Brassens n’ont pas l’heur d’être chagrinés par cette triste nouvelle. Enfin, surtout ceux qui signent à foison comme, notamment, Amélie Nothomb, Gilles Legardinier, Franck Thilliez, Mélissa Da Costa, Agnès Martin-Lugand, Raphaëlle Giodarno, Alice Taglioni, Virginie Grimaldi (cinq heures d’attente pour une dédicace !), Florence Aubenas et Jean-Baptiste Andrea, deux des héros de l’édition 2023 – elle pour en être la présidente, et lui, pour être le Goncourt de l’année avec Veiller sur elle (L’Iconoclaste). Tous deux ont eu largement l’occasion de faire connaissance, ayant partagé le carré VIP du train de Brive la veille au matin. Bref retour dans le temps…Gare de Lyon, 10 novembre, 8 h 45, voiture 1 : c’est ici qu’ont été assignés les personnages les plus “importants” du train du livre, soit, dans le cœur central, Jean-Baptiste Andrea, Florence Aubenas et son éditeur, Olivier Cohen, et la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak. A leurs côtés, Régine Hatchondo, la présidente du CNL, Jul, autre invité d’honneur du festival, François David, le commissaire général de la Foire, les copains et complices Dany Laferrière et Alain Mabanckou, tous deux membres du jury du prix de la langue française de Brive, Éric Fottorino, très affecté par la mort de son ami et journaliste Laurent Greilsamer… Bref, que du beau monde. Les conversations vont bon train entre ces gens de bonne compagnie : Jean-Baptiste Andrea, réalisateur dans une première vie, revient sur ses déboires au cinéma et redit son bonheur d’être dans le monde des livres, l’occasion pour Florence Aubenas de rappeler que, désarçonnée par la libre adaptation par Emmanuel Carrère de son livre Quai de Ouistreham (Editions de l’Olivier), elle avait demandé que le titre du film soit différent du sien (d’où le Ouistreham). Mais le devoir les appelle, et le carré VIP de remonter tous les compartiments pour aller saluer les auteurs et éditeurs ayant embarqué à bord du train spécial.Rima Abdul-Malak, la ministre de la Culture, et Jean-Baptiste Andrea, prix Goncourt 2023, dans le train en direction de la foire du livre de Brive.Jean-Baptiste Andrea et Eric Reinhardt réunis sous la Halle Brassens11 h 15, le devoir accompli, il est temps de s’attaquer au plateau-repas corrézien composé, entre autres, d’un très bon médaillon de canard mi-cuit et d’un parfait tiramisu aux noix caramélisés, arrosés, au choix, d’un Coteaux de la Vézère ou d’un 1001 Pierres. Le temps passe vite, malgré les cinq heures de trajet… 14 heures, il pleut sur Brive, autant passer aux choses sérieuses, autrement dit aller à la rencontre du public. Le temps des désillusions aussi pour certains écrivains qui regarderont, impuissants, les files se former devant leurs confrères ou plutôt consœurs (c’est fou ce que les romancières dîtes – à tort ou à raison – feel good dédicacent sans discontinuité). A cet égard, le plus cuisant des tableaux est certainement celui constitué par les deux finalistes du Goncourt, départagés au 14e tour, Eric Reinhardt et Jean-Baptiste Andrea : le premier, pas encore remis de son échec, signe modérément, tandis que l’heureux vainqueur voit s’allonger sans fin la file de ses futurs lecteurs. A une demi-voix près, vous basculez dans l’ombre ou dans la lumière. Ainsi va la vie littéraire…Roussel, absent ! Hollande, présent !Samedi 11. Viendra, viendra pas ? Finalement il viendra, Guillaume Meurice, dont on doutait de la présence “pour des raisons de sécurité” après ses propos polémiques sur le Premier ministre israélien, pour lesquels il a écopé d’un avertissement de la direction de Radio France. Il arrive même sous les applaudissements, au stand Flammarion, où il vient dédicacer son dernier ouvrage, coécrit avec Nathalie Gendrot, Le Fin Mot de l’histoire : 201 expressions pour épater la galerie. Viendra, viendra pas ? Eh bien, il n’est pas venu, Fabien Roussel, attendu sur le stand de son éditeur, Le Cherche Midi, en ce samedi. Les piles de son livre Les jours heureux sont devant nous. De la présidentielle à la reconstruction de la gauche sont bien là, mais le secrétaire national du Parti communiste français, lui, est absent.La peur de se voir distancé par son voisin désigné du jour, Dominique Rocheteau (Foot sentimental, Le Cherche Midi) ? Ou, bien plus vraisemblablement, sa présence annoncée à la manifestation parisienne contre l’antisémitisme de ce dimanche. Viendra, viendra pas ? Il est venu, et comme d’habitude en ses terres corréziennes, il crée une belle cohue, François Hollande. Pas une personne qui ne réclame pas son selfie en compagnie de l’ex-président de la République. De quoi flatter l’ego… Il s’agit en outre d’une ardente obligation (familiale) : sa femme, Julie Gayet, n’a-t-elle pas été invitée à la Foire pour parler de son livre Ensemble on est plus fortes (Stock)? Une heure de conférence dans la plus grande salle de la Halle ce dimanche… François Hollande n’y assistera cependant pas, devant être lui aussi présent à la manifestation parisienne.En revanche, on ne les a pas encore vus, tous ces VIP, se déhancher sur la piste du Cardinale, au grand soulagement, on l’imagine, de la sécurité, particulièrement sur les dents, en ces temps mouvementés, avec ces milliers de visiteurs et toutes ces sommités.



Source link : https://www.lexpress.fr/culture/livre/andrea-vip-meurice-applaudi-la-cohue-hollande-dans-les-coulisses-de-la-foire-du-livre-de-brive-MDKSSEJDWJD5FIBM6TUX7BEL7U/

Author : Marianne Payot

Publish date : 2023-11-12 08:51:34

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Retraite : comment trouver le PER qui vous convient

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Epargner pour sa retraite, chacun y consent. Et le plan d’épargne retraite (PER) est devenu le placement idoine pour ce faire, même s’il n’est pas le seul (l’assurance-vie, l’épargne salariale et l’immobilier gardent leurs avantages). En pratique, reste à choisir un produit performant sur la durée. Une tâche bien difficile car il faut affronter un marché abondant : plus de 100 PER sont commercialisés ! Pour s’y retrouver, la bonne solution consiste à partir de votre profil d’épargnant, défini par vos connaissances financières, votre tempérament (prudent ? offensif ?) et vos aspirations. En voici cinq profils, avec une sélection de PER à l’appui.Profil “néophyte” : le rapport qualité/prix avant toutBonne nouvelle ! Loi oblige, le PER oriente par défaut votre épargne vers une gestion pilotée dite “à horizon”. Traduction : vos versements sont répartis entre des fonds actions et obligataires, voire des fonds en euros garantis, le tout selon votre échéance de départ en retraite et votre choix de gestion (de prudent à dynamique). Partant de là, le gérant sécurise progressivement le capital à mesure que vous approchez de la retraite.Rassurant, ce pilotage automatique est-il pour autant efficace ? Le PER est un produit trop jeune pour analyser ses performances sur la durée. Mieux vaut s’intéresser au contenu du portefeuille proposé. Nombre de PER incluent des gestions à horizon composées de fonds “maison”, donc aux mains d’une société de gestion appartenant à l’assureur ou à la banque qui promeut le produit. “Cette situation conduit souvent à des frais élevés, voire à des conflits d’intérêts sur le choix des fonds, estime Sébastien d’Ornano, président de Yomoni. Il faut privilégier les gestions pilotées indépendantes, plus efficaces sur la durée.” Deux autres points sont à regarder : la présence ou non d’un fonds en euros dans la grille de gestion, celui-ci étant le seul support garantissant la sécurisation du capital dans le temps, et la tarification de la gestion. A plus de 0,70 % par an, c’est cher payé.Profil “autonome” : cap sur InternetLes épargnants autonomes préféreront choisir eux-mêmes les supports financiers (unités de compte, dans le jargon) sur lesquels investir. Tout PER permet en effet d’accéder sur demande à une gestion “libre”. Encore faut-il que la palette de produits proposée soit suffisamment diversifiée, avec multigestion (plusieurs sociétés de gestion représentées) et multi-actifs (actions, obligations, immobilier, non coté, etc.).Le ménage est assez vite fait : la plupart des PER vendus par des banques ou des assureurs traditionnels, y compris les mutuelles, affichent une offre insuffisante sur ce terrain. C’est sur Internet que vous trouverez les formules les plus complètes à un prix contenu. Ces contrats recensent des dizaines, voire des centaines de fonds d’investissement, y compris de la pierre papier, du non coté, des actions en direct, etc. Pour un épargnant autonome, les conditions d’arbitrage entre supports et outils de gestion en ligne doivent être analysées dans le détail.Autre point à élucider : le PER fournit-il une information quotidienne claire et transparente sur les fonds, leur valeur, leurs frais ? “Est-il par ailleurs prévu une gestion multicompartiment, permettant de panacher librement son épargne entre gestion libre et déléguée, ou de modifier son type de gestion ?”, ajoute Delphine Pasquier, directrice du développement chez Prepar Assurance. Dans les faits, rares sont les PER à délivrer ce cocktail.Profil “haut de gamme” : priorité à la qualité du conseilDans un PER, ce n’est pas le ticket d’entrée qui fixe la “gamme” du produit puisque tous s’ouvrent avec quelques centaines d’euros. Si vous en voulez plus que le grand public, c’est au niveau du conseil pré et post-souscription que tout se joue. Ici, l’apport d’un bon conseiller en gestion de patrimoine indépendant est intéressant pour optimiser la fiscalité sur le PER, intégrer ce produit au mieux dans votre patrimoine et l’articuler avec vos objectifs (retraite, transmission, etc.). Autant de services qui vont logiquement conduire à des frais plus élevés.Les cellules privées des banques peuvent les fournir, mais leurs PER manquent souvent d’attraits financiers. Car c’est l’autre élément clé du “haut de gamme” : obtenir une gestion personnalisée, dite “sous mandat”. En pratique, vous confiez les rênes de votre épargne à une société de gestion selon un profil défini ; à charge pour elle d’être performante. Les options patrimoniales du PER sont aussi à observer de près, notamment les garanties décès et leur coût.Profil “écoresponsable” : attention à l’emballage !Produit de longue haleine, le PER s’articule assez bien avec l’idée d’une épargne ciblée sur les thématiques du développement durable, de l’environnement, voire de l’économie sociale et solidaire. Mais gare à l’écoblanchiment qui a envahi l’univers de la finance pour un contenu souvent très creux.L’idée consiste ici à recourir à une gestion pilotée (par horizon ou non) incluant des fonds labellisés (label ISR, Greenfinou Finansol). Sur le marché, vous trouverez ce type de supports dans la plupart des PER – il s’agit du reste une obligation légale, avec trois fonds au minimum -, mais cela ne suffit pas pour détenir un portefeuille 100 % “durable”. Si tel est votre objectif, le choix sera beaucoup plus restreint. Il vous faudra principalement vous tourner vers certains établissements mutualistes, qui en ont fait leur cheval de bataille (La France mutualiste, Macif, Maif, etc.). En tout état de cause, n’oubliez pas de regarder de près les autres caractéristiques du PER (frais, fonds en euros, outils de gestion associés).Des PER pour chaque profilProfil “rentier” : des innovations et des contreparties”Les Français boudent la rente viagère”, répètent les assureurs. Et de réciter que le succès actuel du PER repose sur la possibilité de sortie en capital, laquelle était absente des ex-produits retraite. L’idée de percevoir un revenu jusqu’à sa mort en échange de l’abandon de son capital auprès d’un assureur, peut en effet rebuter.Toutefois, la rente peut aussi rendre de fiers services à certains épargnants, notamment ceux n’ayant pas de volonté de transmission au décès. C’est pourquoi certains PER proposent des options sophistiquées, susceptibles de redorer ce mode de sortie. On y trouve par exemple des rentes dont le montant augmente par paliers ; des rentes dites de “confort” avec un montant élevé au départ, qui diminue après un certain âge ; des rentes “dépendance” prévoyant une majoration si vous perdez votre autonomie, etc. Veillez à bien décrypter le dispositif en lisant attentivement la notice du PER.



Source link : https://www.lexpress.fr/argent/placements/retraite-comment-trouver-le-per-qui-vous-convient-RHEVF4UCSNAMHDNYOGY5XWG42A/

Author : Frédéric Giquel

Publish date : 2023-11-12 09:00:00

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Ventes de livres : “13 à table !” et Franz-Olivier Giesbert font une entrée fracassante

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Saluons, comme chaque année, l’arrivée dans notre palmarès des fictions de 13 à table !, cette formidable initiative lancée il y a maintenant dix ans par Pocket au profit des Restos du cœur. Le principe : un recueil de treize nouvelles écrites par autant de romanciers, tous bénévoles, sur une thématique (cette année, “J’ai dix ans !”), dont les gains permettent d’alimenter les caisses de l’association créée par Coluche en 1985 – soit 7,4 millions de repas supplémentaires à ce jour. Innovation 2023 : le prix du recueil qui, “compte tenu du contexte économique et social”, passe de 5 à 6 euros. La moindre des choses. Et pas de quoi freiner l’ardeur des lecteurs qui ont acquis l’ouvrage dès sa sortie, le 2 novembre. Pour le reste, notons l’irruption de Maxime Chattam, un abonné aux best-sellers, dont le 28e roman, Lux (Albin Michel), une enquête métaphysique dans un futur proche, entend jouer avec nos peurs, notamment climatiques. Et signalons la présence, non loin du Top 20, de Dominique Barbéris dont le roman, Une façon d’aimer (Gallimard), a été couronné le 26 octobre par le grand prix du roman de l’Académie française et qui frise aujourd’hui la barre des 10 000 exemplaires (selon Edistat). En attendant de voir les répercussions des autres prix sur notre liste des meilleures ventes – nonobstant le Femina (Neige Sinno) et le Goncourt (Jean-Baptiste Andrea) en pointe dans le palmarès depuis des semaines.Pas de prix pour Franz-Olivier Giesbert, mais un très joli démarrage pour le 3e tome de son Histoire intime de la Ve République, Tragédie française (Gallimard), soit le récit des décennies de Mitterrand, Chirac, Sarkozy et Hollande. Un ouvrage de plus de 500 pages ainsi présenté par le célèbre journaliste écrivain : “Puisant dans mes carnets et le Journal que j’ai tenu pendant des années, j’ai voulu raconter comme je l’avais vécu ce temps de faux espoirs et de vraies ruptures, dans un va-et-vient entre nos perceptions d’alors et notre regard d’aujourd’hui. Avec la conviction qu’il n’y a jamais de fatalité en histoire.” Palmarès des meilleures ventes de livres.Les premiers volets de son Histoire intime se sont vendus à 69 000 exemplaires (tome I, 2021) et à 65 000 exemplaires (tome II, 2022), qu’en sera-t-il de celui-là ? Dans le même registre d’histoire contemporaine, on mentionnera l’arrivée imminente du tome I de la biographie de De Gaulle. Une vie, intitulé L’homme de personne. 1890-1944 (Grasset), de l’éditeur Jean-Luc Barré, tout juste récompensé par le jury du Renaudot, jury dont fait d’ailleurs partie Franz-Olivier Giesbert…



Source link : https://www.lexpress.fr/culture/livre/ventes-de-livres-13-a-table-et-franz-olivier-giesbert-font-une-entree-fracassante-N7KDEEF4NZHNNEMVDNU6FYCYNY/

Author : Marianne Payot

Publish date : 2023-11-12 11:00:00

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La Russie accuse l’Ukraine de frapper ses régions frontalières

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La Russie a accusé, ce dimanche 12 novembre, l’Ukraine d’avoir mené une série d’attaques dans les régions frontalières de Briansk et Belgorod, faisant un blessé et endommageant un train. Le Comité d’enquête a annoncé l’ouverture d’une investigation sur une frappe ukrainienne ayant blessé un civil dans un village tout proche de la frontière ukrainienne, dans la région de Briansk, sans toutefois indiquer quand cette attaque se serait produite.Le gouverneur de la région de Belgorod, Viatcheslav Gladkov, a quant à lui affirmé que des drones et des missiles avaient visé samedi plusieurs zones de sa région, endommageant “cinq wagons d’un train”, dans la ville de Valouïki, à une trentaine de kilomètres de la frontière ukrainienne, ainsi que trois maisons. Le ministère russe de la Défense a également affirmé dans la nuit avoir détruit deux drones ukrainiens dans la région de Belgorod, dans la nuit puis à la mi-journée. Les frappes ukrainiennes contre le territoire russe se sont multipliées ces derniers mois, dans un contexte de contre-offensive entamée par Kiev début juin.Un commandant ukrainien derrière le sabotage des Nord StreamEn parallèle, une enquête conjointe du Washington Post et du Spiegel, diffusée samedi 11 novembre, indique qu’un commandant des forces spéciales ukrainiennes aurait joué un rôle clef dans le sabotage des gazoducs Nord Stream en septembre 2022 en mer Baltique. Roman Tchervinski, 48 ans, a été le “coordinateur” du sabotage, selon le quotidien américain et le magazine allemand. Ils citent des responsables en Ukraine et ailleurs en Europe, ainsi que d’autres personnes ayant connaissance de l’opération, qui ont parlé sous couvert de l’anonymat.Kiev redoute une amplification des attaques avant l’hiverDe son côté, l’Ukraine, qui avait annoncé samedi avoir abattu un missile qui visait la capitale Kiev, redoute une recrudescence d’attaques avec l’arrivée du froid. En effet, l’hiver dernier, la Russie avait pilonné le réseau énergétique ukrainien, laissant des milliers de personnes sans chauffage ou électricité. “Après une longue pause de 52 jours, l’ennemi a repris ses attaques de missiles sur Kiev !”, a déclaréle chef de l’administration militaire de la capitale ukrainienne, Serguiï Popko, sur la messagerie Telegram.Aucune victime ni dégât matériel n’ont été signalés, mais deux autres missiles ont frappé un champ entre deux zones résidentielles dans la région de Kiev, a fait savoir le chef de l’administration militaire régionale Rouslan Kravtchenko.Zelensky souligne “l’héroïsme” de l’armée à KhersonCette salve de frappes s’est produite le jour du premier anniversaire de la libération de Kherson par l’armée ukrainienne. Une date qui marque aussi la dernière grande évolution du front, l’ambitieuse contre-offensive de Kiev se heurtant depuis aux défenses russes. Les bombardements restent quasi-quotidiens dans cette ville, un an après la fin de son occupation par les Russes. Samedi, le président Volodymyr Zelensky a rendu hommage à cette “ville synonyme d’espoir”, vantant son “héroïsme”. “Ce jour est l’un des anniversaires qui renforcent la confiance des Ukrainiens en leurs capacités”, a-t-il assuré dans une vidéo postée sur sa chaîne Telegram.Des infrastructures portuaires visées à OdessaAu sud ouest cette fois-ci, dans la région d’Odessa, trois personnes ont été blessées par une frappe russe, selon le gouverneur local, Oleg Kiper. Ces attaques ont également touché les infrastructures portuaires, importantes pour les exportations de l’Ukraine et donc cibles privilégiées de Moscou, a-t-il précisé.



Source link : https://www.lexpress.fr/monde/europe/la-russie-accuse-lukraine-de-frapper-ses-regions-frontalieres-VESPEVHCKFD2TEU3V6WEUBIBIQ/

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Publish date : 2023-11-12 12:04:58

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Marche contre l’antisémitisme : Mélenchon et Le Pen, la grande inversion historique

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Un voyageur imprudent en provenance du début du XXe siècle et catapulté à Paris ce dimanche 12 novembre serait sans doute bien étonné. Il pourrait y assister à une “grande marche civique” contre l’antisémitisme lancée par les présidents respectifs de l’Assemblée nationale et du Sénat, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher. Depuis l’attaque terroriste perpétrée par le Hamas en Israël le 7 octobre dernier, les actes antisémites ont en effet explosé. Mais dans cette manifestation, notre voyageur peinerait à s’y retrouver.>> Inscrivez-vous à Expression, la lettre d’information des idées de L’Express en cliquant ici.En effet, il découvrirait, parmi ses participants les plus déterminés, les représentants d’un parti nationaliste cofondé entre autres par Pierre Bousquet, un ancien Waffen-SS, et Jean-Marie Le Pen, un homme condamné plusieurs fois pour propos antisémites, le RN, que sa fille Marine a repris en main avec sucès. Il remarquerait aussi une toute jeune formation, Reconquête, dont le fondateur Eric Zemmour, bien que juif, a pu estimer, à propos de l’innocence du capitaine Dreyfus, que “ce n’est pas évident”. Il apercevrait sans doute, séparés des deux partis parias par un “cordon sanitaire”, LREM, le PS, EELV et le PCF. Et il chercherait en vain les élus du premier parti de gauche, LFI, lequel, depuis plus d’un mois, refuse de désigner le Hamas comme une organisation terroriste, sous-entend qu’Israël, après tout, l’a bien cherché, et sanctionne une députée trop… insoumise tout en laissant ses collègues défendre les “résistants” du Hamas. S’il est difficile de statuer définitivement sur l’antisémitisme de LFI ou de sa figure tutélaire Jean-Luc Mélenchon, tant ils privilégient, habilement, les détours et les sous-entendus, il est en revanche manifeste que cette gauche n’est pas philosémite.Retour en 1906. Le paysage politique est profondément transformé par l’affaire Dreyfus, qui s’achève après douze ans de tumultes. Les républicains sortent vainqueurs de leur affrontement avec les nationalistes et les réactionnaires. L’espoir d’un retour à l’ordre ancien est douché. L’Affaire est, selon les termes de l’historien Michel Winock, un “point de rupture dans (l’) histoire des relations entre la gauche et les Juifs” puisqu’elle “va avoir pour effet de couper net aux relations semi-complices entre la gauche et les antisémites”. A ses débuts, en effet, la gauche républicaine au pouvoir et les socialistes se sont montrés d’une grande prudence. En l’espèce, a pu noter Alain Finkielkraut, “les socialistes ne se sentent pas concernés par la bataille qui se profile. Même quand ils ne vont pas jusqu’à proclamer après Marx que l’argent est le véritable dieu d’Israël et qu’avec le capitalisme le monde est devenu juif, ils rechignent à défendre un officier bourgeois. Ce serait distraire leur énergie de la seule guerre qui vaille car elle a pour enjeu l’humanité même de l’homme : la lutte des classes.”Un humanisme “devenu fou”Le sursaut s’opère après les manifestations antisémites de janvier et février 1898 et la révélation, en août, du faux commis par le commandant Henry. Jaurès devient dreyfusard, tardivement mais fermement. Le Parti socialiste français des jaurésiens et le Parti socialiste de France de Guesde et Vaillant naissent en 1902 et fusionnent en 1905 dans la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO). Autre conséquence, la naissance en 1901 du Parti républicain, radical et radical-socialiste, premier parti politique moderne, et la création de la Ligue française pour la défense des droits de l’homme et du citoyen. La gauche, notamment intellectuelle, se fait humaniste, face à une droite nationaliste qui continuera de bénéficier d’une large tribune et se maintiendra jusqu’en 1945. Le conflit est loin d’être manichéen puisqu’il y eut des dreyfusards de droite et des antidreyfusards de gauche. Reste qu’il se solde par la victoire de la République sur ses ennemis. Plus encore, l’Affaire signe la victoire de l’Etat de droit sur la raison d’Etat.Dans notre présente situation, les termes semblent inversés. Comme le suggèrent de récents sondages, ce sont les partis de la droite de la droite qui bénéficient des circonstances, tant leur posture paraît plus républicaine que celle du gouvernement, timide et contradictoire, ou de la gauche de la gauche. Et c’est celle-ci qui continue de se détourner de l’humanisme (on notera au passage que la situation a empiré depuis 2015, alors qu’elle était un peu plus présente aux manifestations des 10 et 11 janvier 2015) et qui, tout en consolidant sa base et en diffusant ses idées grâce à ses relais médiatiques, universitaires et intellectuels, détruit ses chances de victoire dans les urnes.Or l’aspect le plus saisissant de ce renversement est qu’il témoigne d’un humanisme “devenu fou”, pour reprendre une formule de l’écrivain anglais G.K. Chesterton [1874-1936]. C’est au nom de la défense des “opprimés”, en l’espèce des musulmans et des Palestiniens, que LFI se trouve incapable de condamner l’antisémitisme, quand elle ne flirte pas avec un antisionisme aux relents antijuifs. C’est au nom des droits de l’homme qu’elle ne parvient pas à accorder les mêmes égards aux juifs qu’aux Arabes. C’est au nom des “faibles” qu’elle ferme les yeux ou même justifie qu’on torture les “forts”. Ligotée par son anticapitalisme, son autoritarisme et ses penchants complotistes, elle se montre incapable de reconnaître que les victimes qu’elle défend puissent être des bourreaux, et que les dominants qu’elle accuse puissent être des victimes. Par une ironie comme l’Histoire seule sait en produire, elle semble revenue au point où en était le socialisme avant l’affaire Dreyfus.Vers un affrontement entre Etat de droit et raison d’EtatIl ne faudrait pas pour autant en conclure que la droite de la droite va sauver la République. Comme les socialistes en leur temps, les frontistes ont été antisémites et certains le sont encore. Les cadres du RN version Marine Le Pen, qui a fait expulser son père du parti en 2015, semblent avoir rompu avec l’antisémitisme, et leurs électeurs, s’ils cultivent plus que la moyenne des Français des tropes antijuifs, n’ont pas grand-chose à voir avec les antisémites violents de la IIIe République. Mais le risque que fait poser la droite de la droite sur notre démocratie est ailleurs. Dans l’affrontement entre Etat de droit et raison d’Etat, le RN et Reconquête signalent sans ambiguïté qu’ils préfèrent prendre, en toutes circonstances, le parti de la seconde. Notre Etat de droit est largement perfectible : il est si large qu’il peut entrer en contradiction avec la protection des intérêts de la nation. Mais la droite de la droite ne prétend pas durcir les exceptions à l’Etat de droit dans les cas malheureusement nécessaires, elle en conteste, comme les antidreyfusards en leur temps, le principe même.Pour le dire autrement, cette sorte d’affaire Dreyfus à front renversé nous donne à voir, quand elle ne nous demande pas de choisir entre eux, plusieurs degrés de ce que l’on aurait appelé autrefois de l’antidreyfusisme. La démocratie libérale n’en sortira pas grandie mais sonnée.



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Author : Laetitia Strauch-Bonart

Publish date : 2023-11-12 11:30:00

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Gaza : sans cessez-le-feu, les “hôpitaux deviendront une morgue”, alerte Médecins sans frontières

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Au 37e jour de la guerre entre Israël et le mouvement palestinien du Hamas, l’inquiétude est forte, ce dimanche 12 novembre, concernant plusieurs hôpitaux de Gaza qui fonctionnent dans des conditions très difficiles. Depuis plusieurs jours, ils sont soumis à des pénuries et des coupures d’électricité au milieu des combats féroces entre l’armée israélienne et le Hamas dans la ville de Gaza.D’après le bureau des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), 20 des 36 hôpitaux de la bande de Gaza sont “hors service”. Une situation qui a poussé l’ONG Médecins sans frontières (MSF) à alerter que “si nous n’agissons pas maintenant, si nous n’arrêtons pas immédiatement ce bain de sang avec un cessez-le-feu ou au minimum une évacuation médicale des patients, ces hôpitaux deviendront bel et bien une morgue”.L’hôpital d’al-Chifa au centre des combats et préoccupationsLa situation est particulièrement tendue pour l’hôpital d’al-Chifa, principal établissement de soins de la bande de Gaza. Le vice-ministre de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza a affirmé ce dimanche matin à l’AFP qu’une frappe aérienne israélienne avait “entièrement détruit” le bâtiment du service des maladies cardiaques de cet hôpital. Une information confirmée à l’AFP par un témoin présent dans l’établissement de santé, mais démentie par l’armée israélienne, accusant “des organisations terroristes de la bande de Gaza” de l’avoir touché avec une “roquette mal tirée”.De “combats violents” ont par ailleurs eu lieu toute la nuit autour de cet hôpital, ont indiqué à l’AFP par téléphone des témoins réfugiés dans l’établissement situé dans l’ouest de Gaza-ville. Dans un communiqué diffusé dans la nuit, le directeur de l’hôpital al-Chifa, Mohammed Abou Salmiya, a confirmé que celui-ci était “totalement encerclé” par les forces israéliennes et que des bombardements “se poursuivent dans ses environs”. “L’équipe médicale ne peut travailler et les corps, par dizaines, ne peuvent être transportés ou enterrés”, a-t-il ajouté.Le chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, s’est également alarmé tôt ce dimanche d’avoir “perdu le contact” avec ses interlocuteurs au sein de l’hôpital, selon lui objet d'”attaques répétées”. Samedi, MSF a annoncé que deux bébés prématurés étaient morts dans cet hôpital après l’arrêt des soins faute d’électricité. 17 seraient encore en soins intensifs, selon l’ONG. L’armée israélienne a indiqué qu’elle allait aider à l’évacuation de ces bébés prématurés en danger “vers un hôpital plus sûr”.Deeply worrisome and frightening: @WHO has lost contact with its focal points in Al-Shifa Hospital in #Gaza, amid horrifying reports of the hospital facing repeated attacks.

There are reports that some of those who fled the hospital have been shot at, wounded, or killed.

The… https://t.co/buhccOjRqF— Tedros Adhanom Ghebreyesus (@DrTedros) November 12, 2023Bombardement meurtrier sur le siège d’une agence de l’ONULe Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a annoncé “un nombre important de morts et de blessés” dans le “bombardement”, tard samedi, de son siège dans la ville de Gaza, évacué par ses employés et désormais occupé par des centaines de déplacés palestiniens.”La tragédie en cours des morts et des blessés civils pris au piège de ce conflit […] doit cesser, a fait savoir le PNUD dans un communiqué. Les civils, les infrastructures civiles et l’inviolabilité des locaux de l’ONU doivent être respectés et protégés en tout temps.”Des images de l’AFP montrent également un cratère au milieu de la cour d’une école gérée par l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza. Des milliers de déplacés s’y sont installés.Des avions israéliens frappent la Syrie après des tirs sur le GolanDes avions de combat israéliens ont frappé des “infrastructures terroristes” en Syrie après des tirs depuis ce territoire vers la partie du Golan, annexée par Israël, a annoncé Tsahal ce dimanche. “Il y a peu de temps, en réponse à l’attaque en direction du plateau du Golan hier [samedi], des avions de chasse ont frappé des infrastructures terroristes en Syrie”, a indiqué l’armée dans un court communiqué. Israël avait déjà frappé la Syrie vendredi, après la chute d’un drone sur une école d’Eilat (sud d’Israël) en provenance de Syrie, selon elle.Marche contre l’antisémitisme ce dimanche à ParisCe dimanche après-midi, une grande marche civique contre l’antisémitisme est prévue dans les rues de Paris. Organisée à l’appel des présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, elle se veut une réponse à l’explosion du nombre d’actes hostiles aux Juifs depuis les massacres du Hamas en Israël le 7 octobre et la riposte militaire qui a suivi.Partant de l’esplanade des Invalides à partir de 15 heures, le cortège parisien reliera le palais Bourbon puis celui du Luxembourg. Des rassemblements sont également prévus dans plusieurs autres villes du pays, notamment à l’appel de l’Association des maires de France.Une conférence sur la Palestine attaquée par l’ultradroite à LyonSamedi soir, trois personnes ont été légèrement blessées dans le Vieux Lyon lorsque des militants d’ultradroite ont tenté de s’introduire par la force dans une conférence sur la Palestine, selon la préfecture et des témoins. Des dizaines de personnes vêtues de noir et le visage en partie masqué ont pris pour cible en début de soirée un local où se tenait une conférence organisée par le Collectif Palestine 69, ont décrit plusieurs témoins à un journaliste de l’AFP. Un des assaillants a été interpellé, selon la préfecture, qui a “fermement condamné” ces violences.



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Publish date : 2023-11-12 10:47:52

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Complots et trahisons : la révolution volée de la jeunesse thaïlandaise

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Le 15 mai dernier, des milliers de jeunes se massaient sur une place du centre de Bangkok pour acclamer le vainqueur des élections législatives, qui venait de créer la surprise, très loin devant les formations promilitaires. Debout à l’arrière d’un pick-up, le chef du Move Forward Party (Aller de l’avant, en français), Pita Limjaroenrat, un homme d’affaires de 42 ans au physique de jeune premier, éduqué à Harvard et au MIT, haranguait la foule : “c’est le plus grand honneur de ma vie : pouvoir vous servir tous”.Les jeux étaient faits : Pita allait devenir le 30e Premier ministre du royaume. Il avait conclu un préaccord de coalition avec des membres du Pheu Thai, le parti populiste de l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra – renversé en 2006 par un coup d’Etat et en exil depuis 2008, après avoir été condamné pour corruption. Or sa formation est arrivée en deuxième position.La Thaïlande, dont la jeunesse était descendue en masse dans la rue en 2020 pour réclamer des réformes démocratiques, tenait enfin une occasion de moderniser son personnel politique et de s’extirper de la puissante alliance entre l’armée, la monarchie et l’oligarchie d’affaires aux manettes depuis des décennies. Le Move Forward proposait le démantèlement des monopoles économiques, la réduction du rôle de l’armée dans la politique et une réforme de la monarchie, avec des amendements à l’article sur le crime de lèse-majesté, utilisé par le pouvoir pour neutraliser l’opposition, qui prévoit jusqu’à quinze ans de prison pour toute insulte au roi et à sa famille.”Subversion de la volonté populaire”Mais les jeunes se sont fait voler leur révolution. Car quelques semaines avant les élections, l’ex-Premier ministre Thaksin Shinawatra avait – aussi – rencontré secrètement des émissaires du palais, de l’armée et de l’exécutif en Malaisie. Un accord avait été conclu : la prochaine coalition exclurait le Move Forward au profit d’une alliance entre le Pheu Thai de l’ancien dirigeant en exil et les partis promilitaires du gouvernement sortant. Trahison !Après trois mois de manœuvres, les “comploteurs” ont placé à la tête de leur coalition un milliardaire sans expérience politique, Srettha Tavisin. Bien que vainqueur des législatives, Pita Limjaroenrat est démis de son poste de parlementaire, puis rendu inéligible à celui de Premier ministre. “Chaque fois qu’un parti remporte des élections de façon convaincante et que son leader apparaît charismatique et capable, les forces conservatrices font machine arrière pour annihiler les résultats, juge Thitinan Pongsudhirak, professeur à l’université Chulalongkorn. C’est une subversion de la volonté populaire.”Climat délétèreLe jour même où le Parlement nommait Srettha le milliardaire, Thaksin Shinawatra, âgé de 74 ans, fait un retour remarqué dans son pays, où il se disait prêt à purger sa peine de huit ans de prison. Mais la sentence fut rapidement réduite à un an par décret royal. Depuis lors, Thaksin est officiellement traité pour des soucis de santé dans un hôpital de la police.Sans majorité absolue, son parti, le Pheu Thai, reste à la merci des autres formations liées aux puissances militaro-économiques. L’avenir du nouveau gouvernement est donc incertain, d’autant que le climat socio-économique du pays – baisse des exportations, reprise du tourisme plus lente que prévu, accroissement des inégalités, fort endettement des ménages – n’est pas brillant. Cette situation entraînera-t-elle une nouvelle vague de protestation de la jeunesse ? Pour durer et atteindre leurs objectifs, les manifestants auraient besoin de robustes soutiens financiers et politiques. “Pour l’instant, estime Bunkueanun ‘Francis’ Paothong, un leader estudiantin de 23 ans, le Move Forward n’en a pas encore les moyens.””L’espoir de la jeune génération réside plutôt dans les prochaines élections, indique Panasaya ‘Rung’ Sithijirawattanakul, 25 ans, une autre dirigeante du mouvement de 2020 qui, sous le coup de 11 accusations de lèse-majesté, a fait trois séjours en prison. S’il maintient ses positions, le Move Forward récoltera davantage de voix.” Elle espère assister, au “dernier souffle des élites qui craignent le changement”. Dans un entretien à l’AFP, Pita Limjaroenrat, le héros pro-démocratie de la jeunesse, vient d’assurer qu’il n’avait pas renoncé à se battre pour devenir Premier ministre, malgré les poursuites judiciaires contre lui. Mais ses ennemis sont impitoyables. Preuve de la crispation du pouvoir, Arnon Nampa, un avocat qui avait lancé des appels en faveur d’une réforme de la monarchie, a été condamné le 26 septembre à quatre ans de prison.



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Publish date : 2023-11-12 09:30:00

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