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L’Express

Climat : et si dépolluer l’air accentuait le réchauffement ?

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Doit-on retirer des particules de l’atmosphère ou au contraire en injecter, afin de sauver la planète ? L’arbitrage peut paraître étrange et totalement prématuré. Nous y serons pourtant probablement confrontés, estime le climatologue américain James Hansen qui fut l’un des premiers à nous alerter sur l’impact des activités humaines sur le climat à la fin des années 1980.Depuis plus de trente ans, ce scientifique très écouté continue son rôle de vigie. Et dans son dernier travail de recherche, il résume la contradiction à laquelle nous faisons face. D’un côté, la pollution aux aérosols diminue depuis 2010 grâce notamment aux efforts du transport maritime qui émet moins de particules soufrées. Une très bonne nouvelle qui permet d’épargner de nombreuses vies. Malheureusement, ce nettoyage de l’atmosphère nous rend aussi plus sensibles au réchauffement car la pollution agit comme une couche refroidissante !Pour James Hansen, cet effet protecteur est loin d’être négligeable. Ainsi, selon ses calculs, son affaiblissement pourrait accentuer la crise climatique. Le taux de réchauffement global qui était de 0,18°C par décennie entre 1970 et 2010 pourrait désormais passer à 0,27°C. Avec des conséquences concrètes : le seuil de 1,5°C serait dépassé dès cette décennie et la barre des 2°C serait atteinte avant 2050. Pas vraiment ce qui était prévu dans l’Accord de Paris.Certes, cette idée d’accélération du réchauffement ne fait pas l’unanimité parmi les chercheurs. Nombre d’observateurs pensent d’ailleurs que l’objectif de maintenir le réchauffement à 2 °C peut encore être atteint, même si la fenêtre de tir se réduit. Cependant, “réduire nos émissions de gaz à effet de serre ne suffira pas” pour résoudre notre problème climatique, prévient l’expert. Un coup de pouce de la technologie sera nécessaire. La captation et le stockage de CO2 se développent déjà en complément de la réduction de l’empreinte carbone, alors qu’il y a quelques années, ce genre de solution faisait partie de l’arsenal controversé de la géo-ingénierie. En France, plusieurs industriels prévoient d’envoyer leur CO2 au fond de la mer du Nord, profitant des installations et des services mis en place par les pays scandinaves.Des arbitrages difficilesJames Hansen nous invite cependant à regarder de près un spectre plus large d’options : taxe carbone au niveau national et aux frontières, développement du nucléaire et même la gestion du rayonnement solaire (SRM), qui consiste injecter des particules – non polluantes cette fois – dans l’atmosphère à l’aide de bateaux ou d’avions afin renvoyer une partie des rayons du soleil vers l’espace. “Cette technique soulève – à juste titre – de nombreuses réticences”, estime James Hansen. En novembre 2022, plusieurs experts évoquaient pour L’Express les risques posés par ce genre de technologie : certaines régions profiteraient sûrement d’un rafraîchissement agréable. D’autres, à l’inverse, pourraient voir le rendement de leurs récoltes se dégrader. Par ailleurs, l’existence d’un tel outil saperait les efforts destinés à réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Enfin, même si une forme de coopération émergeait, la maîtrise de cette technologie représenterait un tel enjeu pour les États qu’il serait difficile de maintenir un processus décisionnel équitable. En d’autres termes, un pays finirait sans doute par s’emparer du thermostat mondial.Mais cela n’empêche pas la SRM de gagner en soutien, au moins pour l’étudier de près. Une conséquence directe de notre inertie en matière de politiques climatiques. Comme le rappelle James Hansen, compte tenu de nos progrès trop lents en matière de réduction des émissions de CO2, nous devons sans doute nous préparer à des arbitrages difficiles.



Source link : https://www.lexpress.fr/environnement/climat-et-si-depolluer-lair-accentuait-le-rechauffement-UXC3A6STXZHRPGIRB4FAEYNX7Y/

Author : Sébastien Julian

Publish date : 2023-11-11 13:00:00

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Tuvalu menacé par la montée des eaux : comment l’archipel prépare son futur numérique

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C’est un traité qualifié de “lueur d’espoir” par le Premier ministre tuvalais Kausea Natano. Vendredi 10 novembre, l’Australie a annoncé avoir signé un accord avec l’archipel des Tuvalu pour offrir progressivement l’asile climatique à ses quelque 11 000 habitants.Une joie compréhensible : cet état insulaire de l’océan Pacifique est l’un des plus menacé par la montée du niveau des eaux liée au réchauffement climatique. Sur les neuf récifs coralliens que compte Tuvalu, deux ont déjà été engloutis. Et le reste de son territoire risque de disparaître d’ici moins d’un siècle, selon les experts. L’accord avec l’Australie offre ainsi un futur concret aux habitants de l’archipel polynésien, qui multiplie les projets pour assurer l’avenir de sa nation. Et notamment en se créant un double numérique.Assurer le futur des Tuvalais à court termeLes objectifs du pacte signé avec le gouvernement australien sont clairs : permettre aux citoyens de l’archipel des Tuvalu de se réfugier en Australie pour “y vivre, y étudier et y travailler”. Si le texte doit encore être ratifié par les deux parties pour entrer en vigueur, les Tuvalais réfugiés en Australie auront notamment accès au système éducatif, de santé, ainsi qu’à des aides financières et familiales. Cette décision, qui représente un coût économique pour l’Australie, ne semble pas totalement désintéressée. Selon le politologue belge François Gemenne, coauteur du sixième rapport du Giec, l’accueil des Tuvalais lui permettrait d'”accroître sa position dans la zone d’influence du Pacifique Sud où elle est en compétition avec la Chine”, explique-t-il auprès de l’AFP.Un projet de gouvernance numérique de l’archipelLes autorités du Tuvalu ont toutefois fixé une limite : le nombre d’entrées en Australie sera limité à 280 par an dans un premier temps, afin d’éviter une “fuite des cerveaux”. En effet, l’objectif du gouvernement n’est pas de diluer sa population et son identité dans le voisin australien, mais bien de perpétuer la nation des Tuvalu face à la catastrophe annoncée. Une démarche qui s’incarne aussi dans un autre projet : la création d’un jumeau digital de l’archipel.En 2021, l’archipel des Tuvalu a annoncé son projet Future Now, réunissant trois initiatives pour assurer la pérennité du pays face au réchauffement climatique, rappelle The Guardian. En plus de prôner l’entraide des habitants et d’appeler à garantir ses frontières maritimes en cas de submersion, le gouvernement a aussi lancé le chantier d’un état numérique.Le projet consiste ainsi à répondre au pire des scénarios : comment assurer la représentation officielle d’un état s’il n’a plus de territoire ? Le gouvernement Tuvalu prévoit donc de “transférer dans le cloud l’accès aux services gouvernementaux, consulaires, et à tous les systèmes administratifs qui y sont liés”, détaille le quotidien britannique.Préserver la culture et l’histoire tuvalaise en ligneÀ l’image d’une ambassade assurant les droits des expatriés d’un pays, l’État numérique tuvalais doit ainsi garantir un lien légal pour sa population qui serait dispersée aux quatre coins du monde. “Les modalités de cette continuité juridique restent toutefois à préciser”, commente la professeure de droit public Géraldine Giraudeau dans le média en ligne The Conversation.Au-delà de ces sites web gouvernementaux, le projet de double numérique des Tuvalu vise aussi à assurer l’avenir de sa principale richesse : sa culture et son histoire. En 2021, l’annonce de Future Now a surtout été retenue pour son incarnation la plus visuelle : la création d’une copie numérique de l’île tuvalaise Te Afualiku en trois dimensions, accessible avec un casque de réalité virtuelle.C’est le premier des neuf atolls que compte l’archipel à avoir été recréé grâce à des images de drones et des vues satellites. Sol de sable poreux, courants marins, palmiers, récits coralliens, fêtes traditionnelles… L’idée est d’abord de garder un souvenir virtuel le plus précis possible de l’archipel, afin de permettre “aux générations futures de continuer à exister en tant que culture et nation”, rapporte The Guardian. Avec l’espoir, à terme, de permettre aux immigrés Tuvalais de continuer à vivre leur culture au sein de ce monde virtuel… Si la technologie ne disparaît pas d’ici là.



Source link : https://www.lexpress.fr/monde/tuvalu-menace-par-la-montee-des-eaux-comment-larchipel-prepare-son-futur-numerique-V3GFEAECURCXTJTTT5NAU733PU/

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Publish date : 2023-11-11 14:23:07

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CMA-CGM, Maersk… Le gros trou d’air des géants du fret maritime

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Ralentissement du commerce mondial, surcapacité, baisse significative des taux de fret : les géants du transport maritime connaissent un recul important de leurs bénéfices. Vendredi 10 novembre, l’armateur français CMA-CGM a publié ses résultats financiers du troisième trimestre 2023 : 388 millions de dollars, soit 18 fois moins que sur l’année 2022. “La normalisation de notre secteur [NDLR : du transport et de la logistique] se poursuit au troisième trimestre, avec un retour à des conditions de marché que nous connaissions avant la pandémie”, a commenté le PDG, Rodolphe Saadé, dans un communiqué.Le groupe connaît une importante baisse du chiffre d’affaires de ses activités maritime : 7,6 milliards de dollars, soit 51,8 % de moins qu’à la même période l’an passé. Et il n’est pas le seul : les résultats des autres géants du secteur, publiés ces derniers jours, sont venus souligner un brutal retour sur terre après les superprofits des années Covid. Le groupe danois Maersk, deuxième compagnie mondiale, a ainsi vu son bénéfice divisé par 17 au troisième trimestre comparé à 2022. Et il a annoncé la suppression de 3 500 emplois en 2024.Baisse de la consommation mondialeCette fonte des revenus des géants du transport maritime est en grande partie liée à l’effondrement des taux de fret entre mars et décembre 2022, jusqu’à retrouver leurs niveaux d’avant la crise sanitaire. Ils s’étaient envolés avec la pandémie de Covid-19 et l’explosion de la demande de matériel médical, mais aussi de biens de consommation, alors que les restrictions sanitaires à travers le monde avaient poussé les ménages à réorienter leurs dépenses vers des équipements, meubles et autres biens matériels faute de dépenser en voyages et sorties. “Le ralentissement de l’économie mondiale devrait continuer à peser sur notre industrie dans la période à venir, mais les volumes transportés demeurent solides”, a tempéré Rodolphe Saadé.L’acheminement par bateau d’un conteneur standard de 40 pieds ne coûte désormais plus que 1 216 dollars, selon le Freightos Baltic Index, contre 11 109 dollars en septembre 2021. Plusieurs routes maritimes atteignent d’ailleurs à peine le seuil de rentabilité. Comme le flux transpacifique – entre l’Asie et l’Amérique du Nord – qui est le “principal flux mondial de porte-conteneurs”, d’après Arthur Barillas de Thé, directeur général du commissionnaire de transport Ovrsea. “C’est le flux qui est monté le plus haut pendant le Covid et c’est aussi celui qui s’est effondré le plus vite”, explique-t-il auprès de l’AFP. Même le flux transatlantique, traditionnellement plus profitable, a très largement baissé.SurcapacitésLes indicateurs économiques mondiaux n’incitent pas à l’optimisme. “Il est probable que les dépenses de consommation stagnent dans un environnement de taux d’intérêt plus élevés” dans les grandes économies mondiales, souligne Jonathan Roach, analyste spécialiste du transport de conteneurs pour Braemar. Le PDG de CMA-CGM, a dit vendredi s’attendre à une croissance atone du commerce mondial pendant toute l’année 2024.Autre conséquence liée à la baisse des échanges internationaux : des flottes en surcapacité. Grâce aux profits phénoménaux engrangés en 2021 et 2022, les grandes compagnies ont en effet investi dans des centaines de nouveaux navires. Vincent Clerc, directeur général d’AP Møller-Maersk, s’est ainsi inquiété “qu’une mauvaise situation soit aggravée par le grand nombre de navires commandés par des concurrents au cours des années de boom et qui devraient être livrés cette année et en 2024”, a-t-il indiqué au Financial Times.De son côté, Braemar prévoit une croissance annuelle moyenne de la flotte d’environ 5 % à 5,5 % entre 2023 et 2027. L’offre excédentaire de navire devrait alors atteindre 20 % par rapport à 2020. Il ne s’agit pas pour autant d’une crise, insiste auprès de l’AFP Niels Rasmussen, analyste en chef pour Bimco, principale association mondiale de transporteurs maritimes. En 2008, avant la crise financière, le carnet de commandes de nouveaux navires équivalait à 60 % de la flotte mondiale en service. “Aujourd’hui, il est de 27 %”, précise-t-il.”La frénésie des armateurs à acheter de nouveaux navires en période de prospérité, pour les voir arriver en période de vaches maigres, est une histoire aussi vieille que l’industrie du transport maritime elle-même”, relativise quant à lui Daniel Richards, analyste de MSI. Les grandes compagnies sont aussi “beaucoup plus saines financièrement car elles ont bénéficié des très forts profits” des années Covid et se sont diversifiées dans la logistique notamment, relève Camille Egloff, spécialiste du transport maritime au Boston Consulting Group.



Source link : https://www.lexpress.fr/economie/entreprises/cma-cgm-maersk-le-gros-trou-dair-des-geants-du-fret-maritime-HAQ7UT2P7NFRTBAMLVOTU7F5ZM/

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Publish date : 2023-11-11 15:02:50

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JO-2024 : pourquoi le choix du site de surf en Polynésie fait tant polémique

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L’État persiste sur le choix du site de surf des Jeux olympiques de Paris 2024. Vendredi 10 novembre, en marge du dévoilement du parcours de la flamme paralympique à Saint-Denis, la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra l’a assuré : le site de Teahupo’o, en Polynésie, reste bien “l’option centrale” pour les épreuves de surf aux JO 2024.Les tensions sont pourtant fortes entre Papeete et Paris, alors que de nouvelles discussions sont prévues “ce week-end” entre la ministre et le président de cet archipel français autonome. Car à neuf mois de la compétition, la population et le gouvernement local critiquent fortement le projet d’installation d’une nouvelle infrastructure au milieu du lagon de ce site naturel.Des critiques centrées sur une nouvelle tour en aluminiumUn site choisi au départ pour de bonnes raisons. Dans sa dernière déclaration, Amélie Oudéa-Castéra a rappelé la qualité de ce “site extraordinaire de Teahupo’o, où il y a cette vague inouïe, absolument unique au monde”. Or le comité organisateur des JO prévoit d’installer, pour les juges, une nouvelle tour en aluminium de 14 mètres de haut, en plein lagon. Le coût de cette infrastructure, déjà construite, est estimé à plus de 4 millions d’euros. Elle remplacerait ainsi l’actuelle tour en bois, habituellement utilisée pour les compétitions internationales mais qui n’est plus aux normes.Ce projet d’installation est pourtant vivement critiqué depuis plusieurs semaines par des riverains, des surfeurs et des militants écologistes. Il faudrait en effet remplacer les fondations marines de la vieille tour de juges par de nouvelles, ce qui risquerait, selon eux, de détériorer le corail du site.Une tension locale qui atteint la sphère politiqueUne polémique s’est récemment superposée à ces tensions latentes : celle du voyage de la maire de Paris, Anne Hidalgo, dans l’archipel. Après un déplacement fin octobre en Nouvelle-Calédonie puis en Polynésie française, l’opposition de droite au conseil municipal a dénoncé quelques jours plus tard l’usage de deniers publics et le coût écologique de cette “vadrouille aux frais des Parisiens”. Une visite officielle pourtant validée ce samedi 11 novembre par la commission de déontologie de la ville de Paris, et qui avait notamment pour but d’évoquer l’épreuve de surf sur le site tahitien.Or la réponse de la mairie à cette polémique a souligné la délicatesse du sujet entre la métropole et l’archipel : Anne Hidalgo a reconnu ne pas s’être rendue en personne sur le site de surf, laissant la place à son adjoint aux Sports, Pierre Rabadan. Un choix fait “à la demande du président polynésien” Moetai Brotherson, du fait des “tensions locales”.Si le président de la Polynésie française a d’abord tenté de rassurer les opposants au projet, l’homme politique indépendantiste a finalement rejoint leur demande de changer de site de surf. Mercredi 8 novembre, il indiquait à l’AFP ne pas voir “où on pourrait faire passer la barge [de la foreuse] […] sans exploser du corail”.Des alternatives encore incertainesCe revirement récent n’arrange en rien le Comité d’organisation des JO, le Cojo, qui négocie depuis plusieurs semaines avec le gouvernement autonome polynésien pour trouver une alternative. Le président Moetai Brotherson envisage désormais de déménager l’épreuve sur un autre spot : celui de Taharuu, moins renommé mais plus facile d’accès que Teahupo’o, sur la côte ouest de Tahiti. Le site serait selon lui “doté de toutes les infrastructures à terre”, ce qui éviterait de construire une tour de juges au large. Une option pourtant écartée lors de l’organisation des épreuves de surf, mais “qu’on pourra réviser”, avance Moetai Brotherson.D’autres solutions sont malgré tout avancées pour maintenir les épreuves à Teahupo’o. S’il est trop tard pour construire une nouvelle tour en bois semblable à celle prévue en aluminium, une autre option envisagée serait d’installer la tour métallique déjà construite sur les fondations en bois de l’ancienne tour, selon une source proche du dossier à l’AFP. Mais la possibilité est “techniquement” incertaine, d’après cette même source.Le temps est pourtant compté : la proximité de ce débat avec le début des JO 2024 dans neuf mois rend peu probable l’hypothèse d’un déménagement. L’État français pourrait donc imposer son choix contre l’avis du gouvernement local, au risque de donner du grain à moudre au mouvement indépendantiste au pouvoir. Depuis 2013, la Polynésie française est considérée par l’ONU comme territoire non-autonome à décoloniser.



Source link : https://www.lexpress.fr/societe/jo-2024-pourquoi-le-choix-du-site-de-surf-en-polynesie-fait-tant-polemique-6FK5X4I2WJGL3BE6XKI2AL6QSE/

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Publish date : 2023-11-11 16:55:53

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Gaza : les dirigeants arabes et musulmans rejettent l’argument israélien de “légitime défense”

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Les dirigeants de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), réunis à Riyad lors d’un sommet conjoint, ont rejeté ce samedi 11 novembre l’argument israélien de “légitime défense” dans la bande de Gaza, et exigé l’arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans ce territoire.La déclaration finale du sommet indique que les membres de la Ligue arabe et les pays musulmans “refusent de qualifier cette guerre de légitime défense ou de la justifier sous quelque prétexte que ce soit”. Ces pays ont également demandé au Conseil de sécurité des Nations unies d’adopter “une résolution décisive et contraignante” pour mettre fin à “l’agression” israélienne dans la bande de Gaza, cinq semaines après l’attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre, lors de laquelle 1 200 personnes ont été tuées.”Israël responsable”, selon Mohammed ben SalmaneL’Arabie saoudite “tient les autorités d’occupation (israéliennes) pour responsables des crimes commis contre le peuple palestinien”, a déclaré le prince héritier Mohammed ben Salmane, à l’ouverture du sommet. “Nous sommes certains que le seul moyen de garantir la sécurité, la paix et la stabilité dans la région est de mettre fin à l’occupation, au siège et à la colonisation”, a-t-il ajouté.Le président iranien, Ebrahim Raïsi, en visite pour la première fois en Arabie saoudite depuis le rapprochement des deux pays en mars, a demandé aux pays islamiques de désigner l’armée israélienne comme une “organisation terroriste”. La Ligue arabe et l’OCI devaient au départ tenir leurs réunions séparément, mais le ministère saoudien des Affaires étrangères a annoncé tôt samedi que les deux sommets seraient tenus en commun.”Rompre les liens économiques”Certains pays, notamment l’Algérie et le Liban, ont proposé de rompre les liens économiques et diplomatiques avec Israël et de cesser d’approvisionner en pétrole ce pays et ses alliés, selon des diplomates. Toutefois, au moins trois pays parmi lesquels les Emirats arabes unis et Bahreïn, qui ont normalisé leurs relations avec Israël en 2020, ont rejeté cette proposition.De son côté, le Jihad islamique, allié du Hamas à Gaza, a dit ne “rien” attendre de cette réunion. “Nous ne plaçons pas nos espoirs dans de telles réunions” qui n’ont jamais donné de résultats, a déclaré vendredi Mohammad al-Hindi, secrétaire général adjoint du groupe, lors d’une conférence de presse à Beyrouth. “Le fait que cette conférence se tienne après 35 jours (de guerre)” est une indication claire, a-t-il ajouté.Israël et son principal allié, les Etats-Unis, ont jusqu’à présent rejeté les demandes de cessez-le-feu. “Il est honteux que les pays occidentaux, qui parlent toujours des droits de l’homme et des libertés, restent silencieux face aux massacres en cours en Palestine”, a déclaré pour sa part le président turc, Recep Tayyip Erdogan.Les divergences de position ont été clairement affichées lors de la dernière visite du secrétaire d’Etat américain Antony Blinken dans la région, et de celle du ministre britannique des Affaires étrangères, James Cleverly, jeudi à Riyad, où il a rencontré certains de ses homologues arabes. “Ce que nous avons dit, c’est qu’il est compréhensible de demander un cessez-le-feu, mais nous reconnaissons également qu’Israël prend des mesures pour assurer sa propre stabilité et sa propre sécurité”, a déclaré James Cleverly.Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a quant à lui souligné que Washington avait “la plus grande influence sur Israël” et “portait (en conséquence) la responsabilité de l’absence de solution politique” au conflit. Le président syrien Bachar al-Assad a, lui, estimé que l’absence de mesures punitives contre Israël rendrait le sommet “insignifiant” et prôné de ne pas engager de processus politique avec Israël jusqu’à l’obtention d’un cessez-le-feu à Gaza.Eviter l’embrasement régionalIl faut des “mesures de persuasion pour stopper les crimes de guerre” a déclaré pour sa part l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, dont le pays est impliqué dans les efforts visant à obtenir la libération des otages israéliens et étrangers retenus à Gaza.La monarchie saoudienne, qui entretient des liens étroits avec les Etats-Unis et qui envisageait avant la guerre de normaliser ses relations avec Israël, craint d’être prise pour cible, estiment les analystes cités par l’AFP. Vendredi, le prince héritier et dirigeant de facto du royaume, Mohammed ben Salmane, a dénoncé les “violations continues du droit humanitaire international par les forces d’occupation israéliennes”, dans sa première déclaration publique sur la guerre.”Les Saoudiens espèrent que le fait de ne pas avoir encore normalisé leurs relations et de disposer d’un canal (de communication) avec les Iraniens leur donne une certaine protection”, a affirmé Kim Ghattas, auteure d’un livre sur la rivalité irano-saoudienne, lors d’une table ronde organisée par le Arab Gulf States Institute à Washington. “Et je pense que les Iraniens espèrent que le fait qu’ils soient en contact avec les Saoudiens […] leur offre aussi une certaine protection”, a-t-elle ajouté.Combats autour des hôpitauxCe sommet d’urgence se tient dans un contexte d’intensification des combats autour d’hôpitaux à Gaza notamment celui d’al-Shifa, le plus important du territoire, entre les troupes israéliennes et des combattants du Hamas. L’ONG Médecins sans frontières (MSF) a évoqué, ce samedi matin, une situation “catastrophique” à l’intérieur de l’établissement.🔴UPDATE:

Over the last few hours, the attacks against Al-Shifa Hospital have dramatically intensified. Our staff at the hospital have reported a catastrophic situation inside just few hours ago https://t.co/FSWagVTYF5.— MSF International (@MSF) November 11, 2023″Tous les hôpitaux de la ville de Gaza ont été visés” vendredi par l’armée israélienne, a assuré le directeur de l’hôpital al-Shifa, Mohammed Abou Salmiya. Devant le Conseil de sécurité de l’ONU, le chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a renouvelé ses appels à un cessez-le-feu, soulignant que le système de santé de la bande de Gaza est “à genoux”.L’armée israélienne n’a pas commenté ces affirmations, mais a assuré vendredi qu’elle “tuerait” les combattants du Hamas “qui tirent à partir des hôpitaux” à Gaza. Elle a dit dans la soirée avoir éliminé “environ 150 terroristes”. Au total, 20 des 36 hôpitaux du territoire ne sont plus opérationnels, selon l’agence onusienne chargée de la coordination humanitaire (Ocha), alors même que le nombre de blessés croît quotidiennement.Le président français Emmanuel Macron a, quant à lui, “exhorté Israël à cesser” les bombardements tuant des civils, dans un entretien à la BBC. “Ces bébés, ces femmes, ces personnes âgées sont bombardés et tués.” Il n’y a “aucune justification” et “aucune légitimité à cela”, a-t-il estimé.Pilonné sans relâche depuis plus d’un mois et soumis à un siège total, le petit territoire palestinien où 1,6 des 2,4 millions d’habitants ont été déplacés, selon l’ONU, est plongé dans une situation humanitaire catastrophique. Israël a accepté de faire des “pauses” humanitaires quotidiennes pour permettre aux civils de fuir vers le sud du territoire, davantage épargné, via un “corridor”.



Source link : https://www.lexpress.fr/monde/proche-moyen-orient/guerre-israel-hamas-les-dirigeants-arabes-et-iraniens-reunis-pour-un-sommet-a-ryad-CH7NSYDGR5HN7LQ5DIZ6VCPX3U/

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Publish date : 2023-11-11 17:08:13

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Russie : un train de marchandises déraille, Moscou ouvre une enquête pour “acte terroriste”

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Les autorités russes ont ouvert une enquête pour “acte terroriste” après le déraillement, ce samedi 11 novembre, d’un train de marchandises dans la région de Riazan, située au sud-est de Moscou. Selon un communiqué du Comité d’enquête russe sur la messagerie Telegram, le déclenchement d’un “engin explosif artisanal” a causé dans la matinée le déraillement de 19 wagons, dont 15 ont été endommagés.Un employé a été légèrement blessé, avait indiqué plus tôt la compagnie publique des chemins de fer russe, ajoutant que le déraillement était dû à “l’intervention de personnes non autorisées”. Si les autorités n’ont, pour l’heure, pas accusé l’Ukraine d’être responsable, le Comité d’enquête russe a ouvert une investigation pour “acte terroriste” et pour l’acquisition, le transport ou le stockage d’explosifs.Kiev dit avoir repoussé une attaque massive de drones russesLa nuit a été agitée dans l’espace aérien ukrainien. Ce samedi 11 novembre, l’Ukraine a déclaré avoir abattu environ deux tiers d’une vague de 31 drones de combat lancés dans la nuit. “Dix-neuf drones d’attaque Shahed-136/131 ont été détruits”, a déclaré l’armée de l’air ukrainienne, ajoutant que la Russie avait aussi utilisé plusieurs missiles. Les officiels militaires ont précisé que “les occupants russes ont envoyé la plupart des drones d’attaque vers les zones de la ligne de front”.Un missile abattu au-dessus de Kiev ce samediEn parallèle à cette attaque aérienne massive à l’est de l’Ukraine, deux fortes explosions ont été entendues ce samedi matin dans le centre de Kiev, régulièrement visé par des missiles russes. Peu de temps après, les sirènes d’alerte aérienne ont retenti dans la capitale ukrainienne, a constaté l’AFP. “Selon les informations préliminaires, la défense aérienne a fonctionné contre les armes balistiques”, a déclaré le maire de la ville, Vitali Klitschko, sur Telegram. “Aucune victime n’a été recensée jusqu’à présent”, a-t-il ajouté un peu plus tard. L’édile a toutefois précisé que “l’alerte continue, restez dans les abris”.Les autorités locales ont finalement annoncé dans la journée avoir abattu un missile qui visait Kiev. Cette nouvelle attaque met fin à près de deux mois de calme relatif pour la capitale.L’Ukraine célèbre le premier anniversaire de la libération de KhersonL’Ukraine célébrait ce samedi le premier anniversaire de la libération de la métropole de Kherson par son armée. Une “ville synonyme d’espoir”, a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors de son hommage. Le 11 novembre 2022, les forces ukrainiennes avaient mis fin à huit mois d’occupation de cette grande ville du sud de l’Ukraine par l’armée de Moscou.Un symbole important pour l’armée ukrainienne : Kherson avait été la première grande ville et la seule capitale régionale à tomber aux mains des Russes au début de leur invasion déclenchée en février 2022. Cette date marque aussi la dernière grande évolution du front, l’ambitieuse contre-offensive de Kiev se heurtant depuis à d’impénétrables défenses russes.Les Russes persistent à essayer d’encercler AvdiivkaL’armée russe, qui attaque depuis un mois Avdiivka, dans l’est de l’Ukraine, tente toujours de l’encercler et de s’emparer d’une usine stratégique, a annoncé vendredi un porte-parole de l’armée ukrainienne, Oleksandre Chtoupoun. “Non seulement ils se battent pour l’usine, ils ne renoncent pas à encercler Avdiivka”, a déclaré cet officiel à la télévision ukrainienne. “La cokerie est importante pour” les soldats russes, a-t-il ajouté, précisant qu’elle restait pour l’heure sous contrôle ukrainien.Ce porte-parole a également précisé que les attaques continuent à toucher la population locale. “Deux civils, un homme et une femme, sont morts hier soir à cause d’une frappe sur un immeuble résidentiel”, a-t-il indiqué. Les autorités ukrainiennes avaient dit mardi s’attendre à un troisième assaut russe sur Avdiivka depuis le 10 octobre.Accord russo-ukrainien pour le rapatriement d’un orphelinKiev et Moscou ont annoncé vendredi un accord pour le rapatriement d’un orphelin ukrainien de 17 ans, transféré en Russie depuis la ville ukrainienne de Marioupol après son occupation par l’armée russe, à l’issue d’un siège sanglant.Cette annonce intervient à la suite de l’appel à l’aide que cet adolescent avait adressé au président Volodymyr Zelensky, dans une courte vidéo publiée par son avocate ukrainienne sur les réseaux sociaux. En mars, il a tenté de fuir la Russie pour regagner l’Ukraine avant d’être interpellé par les forces de l’ordre russes près de la frontière biélorusse. “Bogdan Iermokhine sera bientôt en Ukraine”, a annoncé vendredi sur Telegram le commissaire aux droits de l’Homme du Parlement ukrainien, Dmytro Loubinets, faisant état d’un “accord” sur son rapatriement.La commissaire russe à l’enfance, Maria Lvova-Belova, a déclaré sur Telegram que les deux pays s’étaient entendus pour que le jeune homme retrouve sa cousine, sa tutrice légale en Ukraine, “dans un pays tiers”, le jour de son 18e anniversaire le 19 novembre. Elle est accusée, au côté du président russe Vladimir Poutine, de crime de guerre pour la “déportation illégale” de milliers d’enfants ukrainiens par la Cour Pénale Internationale (CPI). Des accusations rejetées par Moscou.Moscou confirme que ses prisonniers purgent leur peine au frontLes repris de justice russes engagés en Ukraine au sein de l’armée russe en échange d’une amnistie future “expient leur crime par le sang”, a affirmé vendredi le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov. Il répondait alors à une question sur Vladislav Kaniouss, un homme condamné à 17 ans de prison pour le meurtre sordide de son ex-compagne, qui, selon certains médias russes, aurait été libéré après avoir combattu sur le front ukrainien. “Les personnes condamnées, y compris celles pour des crimes graves, expient leur crime par le sang sur le champ de bataille”, a déclaré Dmitri Peskov à des journalistes.Une stratégie critiquée par les ONG mais que le Kremlin assume depuis sa mise en place l’an passée, parallèlement à la mobilisation de plusieurs centaines de milliers de réservistes, des civils donc, à l’automne 2022.L’inflation russe poursuit son accélération en octobreSi le président Vladimir Poutine répète que la Russie a tenu face aux sanctions internationales, le conflit en Ukraine pèse fortement sur les finances et l’économie russes depuis fin février 2022.Selon les chiffres publiés vendredi par l’agence nationale des statistiques Rosstat, l’inflation a continué de s’accélérer en octobre en Russie, les prix grimpant de 6,7 % sur un an. Une hausse moyenne des prix à la consommation qui avait déjà atteint 6 % en septembre. La tendance à la hausse observée depuis le printemps se poursuit, grignotant toujours plus le pouvoir d’achat des Russes.



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Publish date : 2023-11-11 17:12:06

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Marche contre l’antisémitisme : accueillie sans heurts, Marine Le Pen fait profil bas

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La place Salvador Allende, à deux pas des Invalides à Paris, commence à se remplir. Sous les arbres alourdis par la pluie, se pressent les élus du Rassemblement national et les membres de Reconquête (le parti d’Eric Zemmour). Les deux partis d’extrême-droite participent, ce dimanche 12 novembre, à la grande marche contre l’antisémitisme. Mais les élus des différents bords ont prévenu : ils ne souhaitent pas marcher à leurs côtés. Pas de place pour Marine Le Pen dans le cortège de tête, obligée de faire son entrée en paria, flanquée malgré elle de ses meilleurs ennemis zemmouristes. Un cadre se prend à rêver : “On pourrait défiler tous ensemble, Marine Le Pen, Éric Zemmour, Marion Maréchal et Jordan Bardella, ça aurait de la gueule !” Les lepénistes goûtent peu à cette main tendue. “Rappelez-moi déjà, qui est Reconquête ?”, lâche dédaigneusement le secrétaire général du groupe RN à l’Assemblée Renaud Labaye.Trêve de plaisanterie. Marine Le Pen arrive, accompagnée de Jordan Bardella. La presse se précipite pour la questionner. Se sent-elle à sa place dans cette manifestation ? Comprend-elle, au regard de l’histoire de son parti, et des déclarations antisémites passées de Jean-Marie Le Pen, que certains protestent contre sa présence ? “Nous sommes exactement là où nous devons être, tranche-t-elle. Et si certains politiques n’ont pas la grandeur de s’élever au-dessus de l’événement et continuent à faire de la petite politique politicienne, ça en dit plus long sur eux que sur nous.”Un accueil partagé”Vous n’avez pas honte ?” ajoute la députée du Pas-de-Calais à un journaliste dont la question se fait un peu pressante. Agacée, elle tourne le dos à la nuée de micros pour rejoindre ses camarades. Ces derniers commencent à scander son nom en rythme. “Marine, Marine, Marine !” Elle coupe court. “Je vous en prie, ce n’est absolument pas le moment.” L’élue ne tient pas à se faire remarquer. Elle ajoute : “Bon, je vais me mettre avec vous, parce que vu le niveau de bassesse de la presse, je suis atterrée.” La foule elle-même est partagée. En marge, deux quinquagénaires échangent. Le premier ne se remet pas de la scène qui se déroule devant lui. “Je suis un juif d’extrême-gauche, et voir ces fascistes défiler ici, ça me donne la nausée.” La seconde rétorque : “Monsieur, les temps ont changé, il y a une recomposition politique, nous sommes tous là pour une même cause, leur présence est légitime.”La marche débute. Premier comité d’accueil : le collectif Golem, revendiqué par des juifs de gauche, mené par l’avocat Arié Alimi, qui proteste à grand renfort de cris contre la présence des frontistes. Ils sont contenus par les forces de l’ordre. L’incident est maîtrisé, le cortège se joint à la foule. Les réactions varient. En passant devant le cortège RN, une femme d’une quarantaine d’années lance, excédée : “Vous n’avez rien à faire ici, c’est honteux !” Elle est huée par des militants qui rétorquent : “La honte, c’est LFI !” – le parti de Jean-Luc Mélenchon n’a pas souhaité se joindre à la manifestation. Sur le côté, des marcheurs espagnols frappent frénétiquement dans leurs mains au passage des élus. Un jeune homme les informe : il s’agit de Marine Le Pen. L’applaudissement est stoppé net. A quelques mètres de là, Eric Zemmour et Marion Maréchal bénéficient d’un accueil plus chaleureux. Autour d’eux, quelques sifflets, mais surtout des militants venus prendre des selfies et féliciter le candidat déçu à la présidentielle. L’un d’eux pronostique : “Le Pen, elle se couchera, c’est sûr, c’est Zemmour ou rien.””Qu’est-ce que tu veux que je te dise… au moins elle est là”Marine Le Pen, elle, continue d’avancer à pas de fourmi. En queue de comète, elle est accompagnée par les maires, députés et eurodéputés RN, dans un cortège soudé. Les critiques se font plus rares à mesure que la foule avance. Précédés par le cortège de la Ligue de Défense Juive (LDJ), un groupuscule d’extrême-droite connu pour ses actions violentes, Marine Le Pen et Jordan Bardella sont de plus en plus acclamés. Des manifestants se pressent pour la féliciter. Tour à tour, les membres de la LDJ scandent des “Mélenchon, connard” et des “Marine, présidente !”. Ils sont rappelés à l’ordre : Marine Le Pen ne veut pas que le ton monte.La tête de cortège est bien avancée, mais le RN se plaît sur l’esplanade des Invalides où la marche s’enlise un peu. La délégation frontiste est figée, les passants se pressent pour la prendre en photo, façon musée Grévin. “Marine, c’est Marine !”, scandent les passants en sortant leur smartphone. Quelques-uns arborent encore un regard désapprobateur. D’autres se résignent, comme cet électeur juif de droite, qui n’a jamais voté RN. Il s’approche de la fille de Jean-Marie Le Pen et la félicite : “Bravo, je suis fier de vous.” Et se tourne vers son ami, l’air désolé : “Qu’est-ce que tu veux que je te dise… au moins elle est là.”



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Author : Marylou Magal

Publish date : 2023-11-12 18:49:47

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Antisémitisme : les Français juifs contraints de changer leurs habitudes

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À première vue, rien n’a vraiment changé dans les locaux de l’association Olami, au rez-de-chaussée d’une ancienne boulangerie de Saint-Mandé, dans le Val-de-Marne. Un vieux piano est toujours à disposition de ceux qui souhaiteraient prendre des cours, des sessions de boxe continuent d’être organisées dans le sous-sol, et Itshak Parsy vient de donner, comme chaque mercredi soir, son cours de judaïsme à une dizaine d’élèves. Mais depuis le 7 octobre dernier, les membres de cette association juive ont pris de nouvelles habitudes. La grande porte vitrée qui donne sur la rue, toujours ouverte, est désormais fermée à clé, et les rideaux sont tirés. La sonnette a été changée pour un interphone avec vidéosurveillance, et trois autres caméras ont été installées pour filmer en permanence les différentes salles du local. Dans toutes les pièces, des bombes lacrymogènes ont également été déposées sur les étagères. “On prend toutes les précautions possibles”, souffle Itshak Parsy. Depuis les attaques terroristes perpétrées par le Hamas en Israël, l’enseignant ne veut prendre aucun risque.Chaque jour, il écoute “les misères” de ses jeunes étudiants. “Il y a une réelle angoisse : certains ne veulent plus commander en ligne de peur d’être repérés comme juifs, d’autres ne prennent plus le taxi, ou désinstallent Instagram pour ne plus être confrontés à la violence des commentaires”, raconte-t-il, dépité. En un mois, plus de 1040 actes antisémites ont été recensés sur le territoire français – soit plus que sur toute l’année 2022 -, sans compter les 7700 messages de haine recensés sur Internet et transmis à la plateforme Pharos. Autour du dîner habituellement servi après le cours, les jeunes réunis en ce mercredi soir font part à L’Express d’un quotidien marqué par cette montée de l’antisémitisme : une gérante de café qui clame à voix haute “qu’elle ne peut pas blairer les Israéliens” et que ces derniers “l’ont bien cherché”, des croix gammées retrouvées sur les boîtes aux lettres de proches, des connaissances qui pratiquent soudainement un double discours sur le conflit israélo-palestinien… “Une amie m’a dit qu’elle était consciente des horreurs du Hamas, mais ‘qu’en même temps…’. Et c’est ce ‘mais’ inattendu qui choque, qui fait mal”, témoigne Alma* qui, comme la plupart des élèves présents, a souhaité rester anonyme.De l’autre côté de la table, Tom* admet avoir changé certaines habitudes pour éviter tout problème. Le jeune homme a préféré déplacer sa mézouzah, objet de culte juif traditionnellement apposé à l’entrée des habitations, à l’intérieur de son appartement. Sur les réseaux sociaux, “un tri terrible” a été effectué dans ses amis, afin de ne pas être confronté aux “propos de certains, qui postent des messages ambigus” sur Israël. Le port de la kippa est également devenu un sujet : au lendemain du 7 octobre, dans le métro, un vieil homme lui aurait intimé en hébreu de la recouvrir de son bonnet, le traitant “d’inconscient”. Malgré certains messages de soutiens, plus positifs, les questionnements sont bien présents. “C’est quand même terrible de devoir seulement penser à adopter un comportement différent. On finit par se dire : est-ce que j’ai le droit d’exister en tant que juif ?”, confie Tom.”Les gens vrillent”Chez les Français juifs, les interrogations se multiplient. Les petits renoncements, aussi. Dans le XVIe arrondissement de Paris, Isabelle a interdit à sa fille de 15 ans de se rendre à l’école le vendredi 13 octobre, alors que le Hamas avait lancé un appel à “participer à un jour de colère” à travers le monde. L’adolescente a également interdiction de traîner devant les cafés où elle avait l’habitude de discuter avec ses amis, “de peur qu’elle y soit repérée comme juive”. Face à la hausse des actes antisémites, plusieurs habitants de l’immeuble d’Isabelle ont même demandé à mettre en place un système de sécurité privée. “Ça me cause un problème par principe de devoir en arriver là… Mais cela vous montre le choc qu’on est en train de traverser”, explique la mère de famille. Dans le même quartier, Ilana, qui vient de rentrer de Tel-Aviv, a interdit à ses trois enfants de parler en hébreu et de prononcer le mot “Israël” dans la rue. “C’est strict, mais c’est un mot qui fait se retourner des têtes. On ne sait jamais”, lâche-t-elle.Comme d’autres, elle-même a préféré changer d’identité sur l’application Uber après que des proches ont été insultés par des chauffeurs. Le pendentif affichant son prénom en hébreu, qu’elle porte habituellement autour du cou, a également été laissé au placard. Pour l’instant, Ilana indique n’avoir subi aucun acte antisémite “en physique”, mais reste choquée par la violence de certains messages sur les réseaux sociaux. Après avoir réagi à des commentaires antisémites au-dessous d’un article d’un grand média national, la franco israélienne a été prise à partie par plusieurs internautes. “Vous nous rappelez la recette du rôti de bébé ? J’invite des amis à dîner demain soir et j’aimerais leur faire goûter la cuisine sioniste”, lui a répondu un utilisateur, dans des échanges que L’Express a pu consulter. “Les gens vrillent, ils ont la sensation qu’ils peuvent tout dire, tout poster”, soupire Ilana.Au point que l’autocensure gagne peu à peu. Selon les informations de L’Express, le titre original des mémoires d’une survivante de la Shoah, qui devrait prochainement être publié chez Grasset, a ainsi été changé en dernière minute à la demande de son auteure. Au regard des récents événements, cette dernière préférerait que le mot “Juive” n’y figure plus. Dans son livre Les profs ont peur (L’Observatoire) publié en octobre 2023, l’ancien inspecteur général de l’éducation nationale Jean-Pierre Obin évoquait déjà le cas de ce professeur d’histoire-géographie qui venait de faire un cours “sur Hitler et le nazisme sans parler des juifs”, afin de ne pas “retrouver sa voiture vandalisée comme la dernière fois”.”Les histoires de gens qui rentrent leur mézouzah à l’intérieur, changent le nom sur leur boîte aux lettres, se font plus discrets, ne portent pas plainte par peur de représailles, c’est une réalité”, martèle Yonathan Arfi, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). Las, l’homme évoque les multiples exemples de familles qui ont retiré, ces dernières semaines, l’étoile de David du cou de leurs enfants, portent une casquette sur la kippa, s’équipent de systèmes de vidéosurveillance. “Ce sont des gestes réalisés à contre-coeur, vécus comme difficiles par une communauté qui sent bien que l’antisémitisme sort de son lit”, commente-t-il. “Le risque, c’est l’invisibilisation des Français juifs dans l’espace public, qui s’effaceraient par prudence, par vigilance. Ce serait un vrai drame”.Ne pas “jouer avec le feu”À Levallois-Perret, commune des Hauts-de-Seine où réside une importante communauté juive, certains oscillent entre la sensation de devoir raser les murs et le refus de “s’effacer” face à la haine. En plein centre-ville, Maxime a préféré “baisser le rideau” de sa boucherie cacher le vendredi 13 octobre, mais n’a jamais pensé à fermer boutique. Au quotidien, il admet que l’ambiance est lourde : “Certains clients qui avaient l’habitude de discuter un peu souhaitent maintenant être servis le plus vite possible pour ne pas traîner dans les parages. On nous demande aussi à ce que les livraisons à domicile soient plutôt faites par des livreurs juifs”. Shany, croisée à la sortie d’un magasin cacher, indique “ne pas vouloir céder à la peur”. De fait, sa mézouzah est restée exposée en dehors de son appartement, et son identité n’a pas été changée sur les réseaux sociaux. En revanche, les pleins de courses cacher se sont faits plus rares afin d’éviter “trop d’allées et venues”, et les membres de sa famille n’ouvrent plus aux livreurs. “On a un nom on ne peut plus juif. Ça ne sert à rien de jouer avec le feu”, souligne la trentenaire.Face à la multiplication de ces témoignages, la communauté s’organise. Chalom Lellouche, rabbin de Levallois, appelle à systématiquement signaler les propos ou actes antisémites, dont la majorité sont selon lui “actuellement tus par peur de représailles ou de difficultés dans l’aboutissement de la démarche”. Il rappelle par ailleurs que les mesures de sécurité ont été largement renforcées autour des établissements scolaires et des synagogues, par une présence militaire et policière accrue, et la mobilisation du Service de protection de la communauté juive (SPCJ) – un organisme géré par le Crif, le Fonds social juif unifié (FSJU) et les consistoires, chargé de recenser les actes antisémites et de protéger la communauté.Selon Ariel Goldmann, président du FSJU qui coordonne le réseau des écoles juives en France, de nombreux “parents protecteurs” sont ainsi chargés de “garder un oeil vigilant sur les allées et venues dans les établissements et filtrer les entrées”, tandis que des formations à la sécurité sont également proposées par le SPCJ “à ceux qui le souhaitent”. “Il y a un sentiment d’insécurité qui grandit, et mobilise plus de volontaires”, assure Moché Lewin, rabbin au Raincy (Seine-Saint-Denis). Également membre de la Commission nationale consultative des droits de l’homme, ce dernier précise qu’une cellule d’écoute de la communauté juive a été créée au niveau national, et est actuellement “très sollicitée”. “Attention cependant aux éventuelles fake news, qui ne font que renforcer la peur. Vérifiez les informations avant de les partager”, demande le rabbin.Au niveau local, des organismes tels que l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) tentent également d’apporter une réponse à l’anxiété générale. À Nanterre, l’association a mis en place des groupes de parole entre étudiants. Ces derniers jours, un sujet a habité les discussions : faut-il ou non se rendre à la manifestation contre l’antisémitisme qui aura lieu dimanche prochain ? “Tout le monde veut y aller, mais honnêtement, certains sont morts de peur”, garantit Annaëlle, présidente de l’UEJF à Nanterre. Elle-même s’interdira d’y porter des chaussures ouvertes ou à talon, “au cas où il faudrait courir”.



Source link : https://www.lexpress.fr/societe/antisemitisme-les-juifs-de-france-contraints-de-changer-leurs-habitudes-WZJO4C6WTVDEBLZF4AYRN2JP7Y/

Author : Céline Delbecque

Publish date : 2023-11-12 07:00:00

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Marche contre l’antisémitisme : plus de 182 000 manifestants en France, selon les autorités

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C’est un signal adressé par les Français : plus de 182 000 manifestants ont défilé dans le pays lors des marches contre l’antisémitisme, organisées dans de nombreuses villes ce dimanche 12 novembre. A Paris, ils étaient, selon la police, 105 000 à s’être réunis, en présence d’une bonne partie de la classe politique française, dont l’extrême droite, mais sans le chef de l’Etat ni l’opposition de gauche radicale.”Pour la République, contre l’antisémitisme” : derrière ce mot d’ordre, la tête du cortège s’est élancée depuis le parvis de l’Assemblée nationale avant de s’arrêter à plusieurs reprises pour entonner la Marseillaise. Peu de pancartes ou de banderoles, mais les drapeaux tricolores étaient de sortie. L’esplanade des Invalides, point de départ de la marche, est restée longtemps emplie d’une foule compacte, témoignant d’une très forte affluence.”Je ne pensais pas devoir manifester un jour contre l’antisémitisme”, a témoigné auprès de l’AFP Johanna, 46 ans, secrétaire médicale en Seine-Saint-Denis, venue pour la seule raison qu’on ne doit pas “avoir peur d’être juif”. Comme beaucoup, elle a préféré ne donner que son prénom.”Sursaut citoyen”Un carré de personnalités politiques a défilé, au premier rang desquelles les deux têtes du Parlement, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, à l’initiative de cette marche, ainsi que la Première ministre Elisabeth Borne, les ex-présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande, et le président du Crif Yonathan Arfi.Plus tôt dans la journée, d’autres rassemblements ont réuni des milliers de personnes à Lyon, Nice ou Strasbourg. “On est heureux et rassurés que les Français aient répondu présents”, a dit Yaël Braun-Pivet. “Notre ordre du jour, c’est la République”, a résumé Gérard Larcher, prônant un “sursaut citoyen” face à l’explosion du nombre d’actes hostiles aux juifs depuis les massacres du Hamas en Israël le 7 octobre et la riposte militaire massive qui a suivi.La France compte la communauté juive la plus nombreuse d’Europe, avec environ 500 000 personnes, qui vivent côte à côte avec des millions de musulmans. L’augmentation des actes antisémites est un des signes d’une importation redoutée du conflit.



Source link : https://www.lexpress.fr/societe/marche-contre-lantisemitisme-plus-de-182-000-manifestants-en-france-selon-les-autorites-O5LJ54BBSVF2HL2VTJXGZV2FD4/

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Publish date : 2023-11-12 17:49:27

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États-Unis : ce plan inhabituel des républicains pour éviter le “shutdown”

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C’est le projet de loi de la dernière chance aux États-Unis. Le parti républicain a dévoilé samedi 11 novembre un plan temporaire et plutôt inhabituel pour financer l’État fédéral, menacé d’une possible paralysie budgétaire d’ici une semaine : le fameux “shutdown”.Depuis deux mois, ni le Sénat, aux mains des démocrates, ni la Chambre des représentants, contrôlée par les républicains, ne sont parvenus à adopter une loi pour prolonger le budget fédéral américain. Ils ont jusqu’au vendredi 17 novembre pour trouver un accord, sans quoi l’ensemble des services administratifs fédéraux se stopperont net. Une situation extrêmement impopulaire que ce nouveau plan en deux étapes souhaite éviter… Mais qui risque de ne plaire à aucun camp.Séparer en deux le financement des agences fédéralesCe plan en deux parties est “un texte nécessaire pour placer les républicains de la Chambre dans la meilleure position possible pour défendre les victoires des conservateurs”, a déclaré le républicain Mike Johnson, nouveau président de la Chambre des représentants. Concrètement, cette solution prévoit de financer certaines agences fédérales américaines plus longtemps que d’autres.Selon la chaîne de télévision américaine CNN, un premier projet de loi viserait à maintenir l’ouverture de certains services fédéraux à court terme, jusqu’au 19 janvier 2024. Cela inclurait “un financement pour la construction militaire, les anciens combattants, les transports, le logement et le ministère de l’Énergie”. Le reste du budget du gouvernement fédéral serait quant à lui financé par un second projet de loi à un peu plus long terme, jusqu’au 2 février. Notamment les ministères “de la Justice, du Commerce, du Travail, de la Santé et des Services sociaux”, détaille le quotidien américain Washington Post.This two-step continuing resolution is a necessary bill to place House Republicans in the best position to fight for conservative victories. The bill will stop the absurd holiday-season omnibus tradition of massive, loaded up spending bills introduced right before the Christmas…— Speaker Mike Johnson (@SpeakerJohnson) November 11, 2023Cela permettrait à la majorité républicaine au Congrès de gagner du temps et d’éviter de devoir accepter ou refuser un unique plan qui contiendrait des mesures de financements qu’ils n’approuvent pas. Les deux partis américains s’opposent notamment sur le financement pour Israël, l’Ukraine et la sécurité des frontières. Ainsi, “aucun des deux projets de loi” annoncés samedi par les républicains ne prévoit ce type de financements, rapporte CNN. “Le projet de loi mettra fin à l’absurde tradition de la saison des fêtes, qui consiste à présenter des textes de dépenses massives et pleins à craquer juste avant les vacances de Noël”, écrit Mike Johnson sur le réseau social X.Une solution qui risque de ne plaire à personneCette proposition risque pourtant d’être fraîchement accueillie au Congrès. Du côté de la Maison-Blanche, la porte-parole de la présidence démocrate l’a qualifiée de “recette pour plus de chaos républicain et plus de shutdowns”. Même un vote républicain n’est pas certain, face à la confusion politique des derniers mois. Fin septembre, les dernières négociations sur le budget fédéral américain avaient provoqué la division de l’opposition : des élus trumpistes, furieux que le chef de leur parti à la Chambre des représentants ait conclu un accord de dernière minute avec les démocrates, l’avaient destitué.Cette situation inédite aux États-Unis avait provoqué trois semaines d’attente avant d’élire l’actuel leader républicain à la tête de la Chambre, Mike Johnson. En présentant au Congrès ce plan inhabituel en deux parties, Mike Johnson joue donc sa légitimité et devra composer avec une majorité républicaine très exigeante. Certains membres de son camp se plaignent déjà que cette stratégie ne prévoit pas les réductions de financement qu’ils recherchent, à l’image de l’élu texan Chip Roy sur X, rapporte le Washington Post.My opposition to the clean CR just announced by the Speaker to the @HouseGOP cannot be overstated. Funding Pelosi level spending & policies for 75 days – for future “promises.”— Chip Roy (@chiproytx) November 11, 2023Le temps est pourtant compté : le Congrès a jusqu’à minuit, dans la nuit de vendredi à samedi 18 novembre, pour trouver un terrain d’entente et éviter que la première économie du monde ne ralentisse subitement. Au-delà de provoquer la colère des 1,5 million de fonctionnaires privés de salaire, un arrêt répété des services administratifs fédéraux risque de coûter cher au pays : fin 2018, un mois de shutdown avait amputé le PIB des États-Unis de plus de 3 milliards de dollars.



Source link : https://www.lexpress.fr/monde/amerique/etats-unis-ce-plan-inhabituel-des-republicains-pour-eviter-le-shutdown-FVJLNELKLBCIDPLEDZNNSTQP6E/

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Publish date : 2023-11-12 17:18:35

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L’Europe face aux deux guerres de Poutine, par Marion Van Renterghem

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Depuis le 7 octobre, la guerre en Ukraine est oubliée. La sauvagerie innommable du pogrom commis par le Hamas et la violence de la riposte israélienne à Gaza ont placé le monde dans un état de sidération, et relativisé l’attention portée par les Européens aux lignes de front sur leur continent. Au moment où les opinions publiques se détournent de l’Ukraine, où son chef d’état-major Valeri Zaloujny reconnaît “l’impasse” dans laquelle se trouve la contre-offensive ukrainienne, faute d’un soutien occidental adéquat et suffisant, Ursula von der Leyen a opportunément fait le voyage à Kiev. La présidente de la Commission européenne est venue en personne apporter au président Volodymyr Zelensky la seule bonne nouvelle de ces dernières semaines : la recommandation par la Commission de la procédure d’admission de l’Ukraine à l’UE, qui sera examinée par les chefs d’Etat et de gouvernement en décembre.Certes, Vladimir Poutine a déjà perdu les combats qui justifiaient initialement son invasion de l’Ukraine : l’Otan, dont il prétendait contre toute vraisemblance qu’elle menaçait la Russie, s’est agrandie à la Suède et à la Finlande. L’Ukraine, à qui il ne reconnaissait aucune identité nationale autre que russe et dont il ne supportait pas l’attirance vers le camp occidental, est désormais plus européenne et plus hostile à la Russie que jamais. Quelle que soit l’issue des combats et l’état du pays qu’il tente de mettre à sa botte et d’écraser depuis un an et demi, il ne remportera pas ces batailles. Mais il est en passe d’en gagner une autre, à la faveur du Moyen-Orient qui resurgit à point nommé pour lui, comme un cadeau inespéré.L’argument du “deux poids, deux mesures”La guerre en Ukraine et la celle en Israël sont les deux volets d’un même conflit, deux fronts qui se nourrissent l’un l’autre. D’abord parce que le second détourne du premier l’attention des opinions publiques et met en risque le soutien financier et militaire de l’Occident vis-à-vis de l’Ukraine, comme en témoigne la bataille budgétaire en cours au Congrès américain. Ensuite parce que les bombardements israéliens sur Gaza, bien qu’en réplique au pogrom du 7 octobre, offrent à Poutine le meilleur des (faux) prétextes pour justifier ses crimes de guerre et son invasion d’un Etat indépendant. Il peut activer à loisir l’argument toujours efficace du “deux poids, deux mesures” pour renvoyer l’Occident à ses contradictions politiques et morales.Enfin et surtout, parce que Vladimir Poutine poursuit deux objectifs parallèles, qui n’ont jamais été autant à sa portée grâce à ce deuxième front moyen-oriental. Outre la conquête de l’Ukraine, pièce maîtresse de la reconstitution du grand empire à laquelle il aspire, le président russe a pour but, avec son homologue chinois Xi Jinping, la mise en place d’un “nouvel ordre mondial” visant à diminuer l’influence occidentale dans le monde, au profit des empires russes et chinois et d’un Sud global en révolte contre le système international né de la Seconde Guerre mondiale. En ne condamnant pas le Hamas, dont il avait reçu les dirigeants à Moscou, Poutine a ainsi opéré une volte-face vis-à-vis de son vieil allié Benyamin Netanyahou, avec lequel il partageait une conception similaire de la démocratie illibérale et du suprématisme blanc (judéo)-chrétien. L’opportuniste a saisi l’occasion trop belle qui s’offrait à lui de devenir, en prenant le parti des Palestiniens, le porte-drapeau de la famille anti-occidentale.La nature de la riposte israélienne lui facilite la tâche. Les dirigeants occidentaux sortent affaiblis de leur soutien à une opération militaire qui, au nom de la légitime défense, aboutit à une catastrophe humanitaire pour des milliers de Palestiniens et soulève l’indignation dans le monde. En Europe, la guerre au Moyen-Orient a des répercussions directes, tant la question palestinienne y est passionnelle et catalyse les divisions. Les mêmes Européens, qui ont montré une unité exemplaire dans leur solidarité avec Kiev, se décrédibilisent maintenant par leur incapacité à afficher une position commune claire sur Israël et Gaza.Un homme s’amuse de leurs déchirements et de l’interaction des deux guerres : Vladimir Poutine. Il patiente. Il sait que l’élection américaine de 2024 sera le moment de la vraie question : en cas d’élection d’un président républicain isolationniste, quelle serait la capacité de l’Europe à prendre le relais américain ? Donnera-t-elle à l’Ukraine les moyens de triompher de ce dictateur impérialiste qui ne s’arrêtera pas au Donbass ?*Marion Van Renterghem est grand reporter, lauréate du prix Albert-Londres et auteure de “Le piège de Nord Stream” (Les Arènes)



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Author : Marion Van Renterghem

Publish date : 2023-11-12 16:30:00

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Nord Stream : un officier ukrainien impliqué dans le sabotage des gazoducs, selon une enquête

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Les renseignements ukrainiens, du moins quelques agents, pourraient-ils être derrière le sabotage survenu en novembre 2022 des pipelines russes Nord Stream 1 et 2 ? Un commandant des forces spéciales aurait en effet joué un rôle clef dans l’opération visant à dégrader ces infrastructures reliant la Russie à l’Allemagne via la mer Baltique et qui fournissaient d’importantes quantités de gaz à l’Europe, selon une enquête conjointe du quotidien américain Washington Post et du magazine allemand Spiegel, diffusée samedi 11 novembre. Roman Tchervinski, 48 ans, aurait en effet été le “coordinateur” de ce sabotage, d’après des sources militaires européennes et ukrainiennes reprises par les deux médias.Selon le Washington Post, Roman Tchervinski, sans être le cerveau de l’opération, “aurait apporté un soutien logistique à une équipe de six individus, qui avait loué un voilier sous une fausse identité et eu recours à des équipements de plongée en haute mer, afin de placer des détonateurs sur les gazoducs”. Détenues à 51 % par la société d’Etat russe Gazprom, ces infrastructures ont également été financées par des entreprises européennes, notamment allemandes, françaises et néerlandaises, qui y ont investi des millions d’euros.Ayant servi auprès des services secrets, Roman Tchervinski, qui nie son implication, assure néanmoins auprès des médias américains et allemands avoir collaboré à plusieurs missions pour l’Intelligence ukrainienne. Parmi elles : des opérations dans le but d’enlever des mercenaires de Wagner vers l’Ukraine afin de les juger, d’éliminer des leaders séparatistes prorusses ou encore visant à corroborer l’implication de la Russie dans le crash du vol Malaysia Airlines 17 dans le Donbass, en 2014.Zelensky “pas au courant”La responsabilité des explosions avait fait l’objet de diverses théories, et été attribuée, selon les sources, à l’Ukraine, à la Russie ou aux Etats-Unis, bien que tous aient nié. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, en particulier, a assuré à plusieurs reprises que son pays ne pouvait être impliqué. “Je ne ferais jamais cela”, a-t-il encore déclaré en juin dernier au quotidien allemand Bild, ajoutant qu’il “aimerait voir des preuves”.Selon le Washington Post, l’opération de sabotage aurait été conçue en maintenant Volodymyr Zelensky dans l’ignorance. Le journal américain et le Der Spiegel disent avoir sollicité la réaction du gouvernement ukrainien, qui n’a pas donné suite. Roman Tchervinski est actuellement jugé à Kiev pour une autre affaire : il est accusé d’avoir abusé de son pouvoir en poussant un pilote russe à faire défection. Il affirme, selon les médias locaux, que ces poursuites constituent des représailles politiques pour avoir critiqué le président Zelensky.



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Publish date : 2023-11-12 15:50:57

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Non, le conflit israélo-palestinien n’est pas une affaire de “décolonisation”, par Simon Sebag Montefiore

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La paix dans le conflit israélo-palestinien était déjà difficile à atteindre avant l’attaque barbare du Hamas du 7 octobre et la réponse militaire d’Israël. Aujourd’hui, elle semble presque impossible. Mais son ressort est plus clair que jamais : en fin de compte, une négociation visant à établir un Etat d’Israël sûr à côté d’un Etat palestinien sûr.Quels que soient la complexité et les défis à relever pour réaliser cet avenir, une vérité devrait être évidente pour toutes les personnes décentes : tuer 1 400 personnes et en kidnapper plus de 200, dont des dizaines de civils, est une faute grave. L’attaque du Hamas ressemblait à un raid mongol médiéval destiné à massacrer et récolter des trophées humains – sauf qu’elle a été filmée en temps réel et publiée sur les médias sociaux. Pourtant, depuis le 7 octobre, des universitaires, des étudiants, des artistes et des militants occidentaux ont nié, excusé, voire célébré les meurtres commis par une secte terroriste qui proclame un programme génocidaire antijuif. Certains l’ont fait au grand jour, d’autres se cachent derrière les masques de l’humanitarisme et de la justice, et d’autres encore utilisent des messages codés, le plus célèbre étant “de la rivière à la mer, la Palestine sera libre”, une phrase effrayante qui approuve implicitement le meurtre ou la déportation des 9 millions d’Israéliens. Il semble étrange qu’il faille le répéter : tuer des civils, des personnes âgées, même des bébés, c’est toujours mal. Mais aujourd’hui, c’est nécessaire.Comment des personnes éduquées peuvent-elles justifier une telle insensibilité et embrasser une telle inhumanité ? Bien des considérations entrent ici en jeu, mais la justification du meurtre de civils israéliens repose en grande partie sur une idéologie à la mode, le “décolonialisme”, qui, prise au pied de la lettre, exclut la négociation de deux Etats – la seule véritable solution à ce siècle de conflits – et qui est aussi dangereuse que fausse.Négationnistes du 7 octobreJe me suis toujours interrogé sur les intellectuels de gauche qui ont soutenu Staline, et sur les aristocrates et les militants pacifistes qui ont excusé Hitler. Aujourd’hui, les apologistes du Hamas, avec leurs dénonciations robotiques du “colonialisme”, appartiennent à la même tradition, mais en pire : ils ont de nombreuses preuves du massacre de personnes âgées, d’adolescents et d’enfants, mais contrairement à ces imbéciles des années 1930, qui se sont lentement rendus à l’évidence, ils n’ont pas changé leur point de vue d’un iota. Le manque de décence et de respect pour la vie humaine est stupéfiant : presque immédiatement après l’attaque du Hamas, une légion de personnes a émergé pour minimiser le massacre, ou nier que de véritables atrocités avaient même eu lieu, comme si le Hamas avait simplement mené une opération militaire traditionnelle contre des soldats. Les négationnistes du 7 octobre, tout comme les négationnistes de la Shoah, évoluent avec une logique particulièrement sombre.Le narratif de la décolonisation a déshumanisé les Israéliens au point que des personnes, par ailleurs rationnelles, excusent, nient ou soutiennent la barbarie. Il affirme qu’Israël est une force “impérialiste-colonialiste”, que les Israéliens sont des “colons-colonialistes” et que les Palestiniens ont le droit d’éliminer leurs oppresseurs (le 7 octobre, nous avons tous appris ce que cela signifiait). Ce narratif considère les Israéliens comme des “Blancs” et les Palestiniens comme des “personnes de couleur”.Cette idéologie, puissante dans les universités mais qui aurait dû être remise en question depuis longtemps, est un mélange toxique et historiquement absurde de théorie marxiste, de propagande soviétique et d’antisémitisme traditionnel. Mais son moteur actuel est la nouvelle analyse identitaire, qui considère l’histoire à travers un concept de race dérivé de l’expérience américaine. L’argument est qu’il serait presque impossible pour les “opprimés” d’être eux-mêmes racistes, tout comme il serait impossible pour un “oppresseur” d’être le sujet du racisme. Les juifs ne peuvent donc pas être victimes de racisme, car ils sont considérés comme “blancs” et “privilégiés” ; en revanche, ils peuvent exploiter d’autres personnes moins privilégiées, et ils le font, en Occident à travers le “capitalisme d’exploitation” et au Moyen-Orient via le “colonialisme”.Cette analyse gauchiste, avec sa hiérarchie d’identités opprimées et son jargon intimidant, indice de son manque de rigueur factuelle, a remplacé dans de nombreux milieux universitaires et médiatiques les valeurs universalistes traditionnelles de la gauche, y compris les normes internationalistes de décence et de respect de la vie humaine comme de la sécurité des civils innocents. Lorsque cette analyse maladroite se heurte aux réalités du Moyen-Orient, elle perd tout contact avec les faits historiques.Le Hamas, étrange compagnie pour des gauchistesEn effet, il faut faire preuve d’un étonnant délire anhistorique pour ignorer le bilan du racisme antijuif au cours des deux millénaires qui se sont écoulés depuis la destruction du Temple de Jérusalem en l’an 70. La journée sanglante du 7 octobre est à ranger aux côtés des massacres médiévaux de juifs dans les sociétés chrétiennes et islamiques, des massacres de Khmelnytskyï dans l’Ukraine des années 1640, des pogroms russes de 1881 à 1920, et de la Shoah. Désormais, certains, comme l’actrice Whoopi Goldberg, vont même jusqu’à affirmer que la Shoah n’a “rien à voir avec la race”, un point de vue aussi ignare que répugnant.Contrairement au discours décolonial, la bande de Gaza n’est pas techniquement occupée par Israël, pas au sens habituel du terme, c’est-à-dire avec des soldats sur le terrain. Israël a évacué le territoire en 2005, en supprimant ses colonies. En 2007, le Hamas a pris le pouvoir, tuant ses rivaux du Fatah au cours d’une courte guerre civile. Il a mis en place un système à parti unique qui écrase l’opposition palestinienne sur son territoire, interdit les relations entre personnes de même sexe, réprime les femmes et prône ouvertement le meurtre de tous les juifs.Une bien étrange compagnie pour des gauchistes.Bien sûr, certains manifestants qui scandent “de la rivière à la mer” n’ont peut-être aucune idée de ce qu’ils réclament ; ils sont ignorants et pensent qu’ils soutiennent simplement la “liberté”. D’autres nient être pro-Hamas, insistant sur le fait qu’ils sont simplement pro-Palestiniens, mais ressentent le besoin de présenter le massacre du Hamas comme une réponse compréhensible à l’oppression “coloniale” israélo-juive. D’autres encore sont des négationnistes malveillants qui recherchent la mort de civils israéliens.La toxicité de cette idéologie est désormais évidente. Des intellectuels autrefois respectables ont débattu sans vergogne de la question de savoir si 40 bébés avaient été démembrés ou si un plus petit nombre d’entre eux avaient simplement été égorgés ou brûlés vifs. Aujourd’hui, des étudiants arrachent régulièrement des affiches d’enfants pris en otage par le Hamas. Il est difficile de comprendre une telle inhumanité sans cœur. Notre définition du crime de haine s’élargit constamment, mais si ce qui s’est passé le 7 octobre n’est pas d’un crime de haine, qu’est-ce que c’est ? Que se passe-t-il dans nos sociétés ? Quelque chose a mal tourné.Accusations de “génocide”Dans une inversion encore plus raciste, les juifs sont maintenant accusés des crimes mêmes qu’ils ont subis. D’où la revendication constante d’un “génocide”, alors qu’aucun génocide n’a eu lieu ou n’était prévu. Israël, avec l’Egypte, a imposé un blocus à Gaza depuis que le Hamas en a pris le contrôle, et a périodiquement bombardé le territoire en représailles aux attaques régulières à la roquette. Après que le Hamas et ses alliés ont tiré plus de 4 000 roquettes sur Israël, la guerre de Gaza de 2014 a fait plus de 2 000 morts palestiniens. Selon le Hamas, plus de 7 000 Palestiniens, dont de nombreux enfants, sont morts à ce jour dans le conflit actuel. C’est une tragédie, mais ce n’est pas un génocide, un mot qui a été tellement dévalorisé par son abus métaphorique qu’il est devenu vide de sens.Il faut préciser que la domination israélienne sur les territoires occupés de Cisjordanie est différente et, de mon point de vue, inacceptable, insoutenable et injuste. Les Palestiniens de Cisjordanie subissent une occupation dure, injuste et oppressive depuis 1967. Les colons sous le gouvernement honteux de Benyamin Netanyahou ont harcelé et persécuté les Palestiniens de Cisjordanie : 146 Palestiniens de Cisjordanie et de Jérusalem-Est ont été tués en 2022, au moins 153 cette année avant l’attaque du Hamas, et plus de 90 depuis. Encore une fois : c’est épouvantable et inacceptable, mais ce n’est pas un génocide.Bien qu’il y ait un fort instinct pour faire de cette situation un “génocide” digne de la Shoah, ce n’est pas le cas : les Palestiniens souffrent de beaucoup de choses, notamment de l’occupation militaire israélienne, de l’intimidation et de la violence des colons, de la corruption des dirigeants politiques palestiniens, de la négligence insensible de plus de 20 Etats arabes, du rejet par Yasser Arafat des plans de compromis qui auraient permis la création d’un Etat palestinien indépendant, et ainsi de suite. Rien de tout cela ne constitue un génocide, ou quelque chose s’en approchant. L’objectif israélien à Gaza – pour des raisons pratiques, entre autres – est de minimiser le nombre de civils palestiniens tués. Le Hamas et les organisations qui lui ressemblent ont clairement indiqué au fil des ans qu’il était dans leur intérêt stratégique de maximiser le nombre de victimes palestiniennes.Mais mettons tout cela de côté et réfléchissons : la population juive mondiale est toujours inférieure à ce qu’elle était en 1939, en raison des dégâts infligés par les nazis. La population palestinienne a augmenté et continue d’augmenter. La diminution démographique est un marqueur évident de génocide. Au total, environ 120 000 Arabes et juifs ont été tués dans le conflit entre la Palestine et Israël depuis 1860. En revanche, au moins 500 000 personnes, principalement des civils, ont été tuées dans la guerre civile syrienne depuis son début en 2011.La création d’Israël n’a rien d’exceptionnelSi l’idéologie du décolonialisme, enseignée dans nos universités comme une théorie de l’histoire et criée dans nos rues comme une évidence, méconnaît gravement la réalité actuelle, reflète-t-elle l’histoire d’Israël comme elle le prétend ? Non, elle ne décrit avec précision ni la fondation d’Israël ni la tragédie des Palestiniens.Selon les décoloniaux, Israël est et a toujours été un Etat étrange et illégitime, parce qu’il a été encouragé par l’empire britannique et parce que certains de ses fondateurs étaient des juifs nés en Europe. Dans cette logique, Israël est entaché par la promesse non tenue de la Grande-Bretagne impériale d’accorder l’indépendance aux Arabes et par sa promesse tenue de soutenir un “foyer national pour le peuple juif”, selon les termes de la déclaration Balfour de 1917. Mais la prétendue promesse faite aux Arabes était en réalité un accord ambigu conclu en 1915 avec Hussein, chérif de La Mecque, qui voulait que sa famille hachémite gouverne toute la région. Il n’a pas obtenu ce nouvel empire en partie parce que sa famille bénéficiait d’un soutien régional bien moindre que ce qu’il prétendait. Néanmoins, la Grande-Bretagne leur a finalement livré trois royaumes – l’Irak, la Jordanie et le Hedjaz.Les puissances impériales – Grande-Bretagne et France – ont fait bien des promesses à différents peuples, avant de faire passer leurs propres intérêts en premier. Les promesses faites aux juifs et aux Arabes pendant la Première Guerre mondiale étaient typiques de cela. Par la suite, des promesses similaires ont été faites aux Kurdes, aux Arméniens et à d’autres, mais aucune ne s’est concrétisée. Par ailleurs, le narratif selon lequel la Grande-Bretagne a trahi la promesse arabe et soutenu la promesse juive est incomplet. Dans les années 1930, les Britanniques se sont retournés contre le sionisme et, de 1937 à 1939, ils se sont orientés vers un Etat arabe sans aucun Etat juif. C’est une révolte juive armée, de 1945 à 1948, contre la Grande-Bretagne impériale, qui a changé la donne.Israël existe grâce à cette révolte, ainsi qu’au droit international et à la coopération, dans lesquels les gauchistes croyaient autrefois. L’idée d’une “patrie” juive a été proposée dans trois déclarations de la Grande-Bretagne (signée par Balfour), de la France et des Etats-Unis, puis promulguée dans une résolution de juillet 1922 de la Société des nations qui a créé les “mandats” britanniques sur la Palestine et l’Irak, correspondant aux “mandats” français sur la Syrie et le Liban. En 1947, les Nations unies ont planifié la partition du mandat britannique de Palestine en deux Etats, arabe et juif.La création de tels Etats à partir de ces mandats n’est pas exceptionnelle. A la fin de la Seconde Guerre mondiale, la France a accordé l’indépendance à la Syrie et au Liban, des Etats-nations nouvellement conçus. La Grande-Bretagne a créé l’Irak et la Jordanie de la même manière. Les puissances impériales ont ainsi dessiné la plupart des pays de la région, à l’exception de l’Egypte.La promesse impériale de patries séparées pour différentes ethnies ou sectes religieuses n’était pas non plus unique. Les Français avaient promis des Etats indépendants aux Druzes, aux Alaouites, aux Sunnites et aux Maronites, mais ils les ont finalement regroupés en Syrie et au Liban. Tous ces Etats avaient été des “vilayets” et des “sandjaks” (provinces) de l’empire turc ottoman, dirigé depuis Constantinople, de 1517 à 1918.Dans le narratif décolonial, le concept de “partition” est considéré comme un mauvais tour impérial. Mais il était tout à fait normal dans la création des Etats-nations du XXe siècle, qui étaient typiquement façonnés à partir d’empires déchus. Et malheureusement, la création d’Etats-nations a souvent été marquée par des échanges de populations, d’énormes migrations de réfugiés, des violences ethniques et des guerres à grande échelle. Pensons à la guerre gréco-turque de 1921-1922 ou à la partition de l’Inde en 1947. En ce sens, le conflit israélo-palestinien est typique.Les juifs sont indigènes en Terre sainteAu cœur de l’idéologie décoloniale, on retrouve l’idée que tous les Israéliens, historiques et actuels, seraient des “colons”. C’est tout simplement faux. La plupart des Israéliens descendent de personnes qui ont émigré en Terre sainte entre 1881 et 1949. Ils n’étaient pas complètement nouveaux dans la région. Le peuple juif a régné sur les royaumes de Judée et a prié dans le temple de Jérusalem pendant mille ans, puis il y a été présent en plus petit nombre pendant les deux mille ans qui ont suivi. En d’autres termes, les juifs sont indigènes en Terre sainte, et si l’on croit au retour des exilés dans leur patrie, alors le retour des juifs est exactement cela. Même ceux qui nient cette histoire ou la considèrent comme sans rapport avec les temps modernes doivent reconnaître qu’Israël est aujourd’hui le foyer et le seul foyer de 9 millions d’Israéliens qui y vivent depuis quatre, cinq ou six générations.La plupart des immigrés au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis, par exemple, sont considérés comme britanniques ou américains au cours de leur vie. Dans ces deux pays, la politique regorge de dirigeants éminents – Suella Braverman et David Lammy, Kamala Harris et Nikki Haley – dont les parents ou les grands-parents ont émigré d’Inde, d’Afrique de l’Ouest ou d’Amérique du Sud. Personne ne les qualifierait de “colons”. Pourtant, les familles israéliennes résidant en Israël depuis un siècle sont désignées comme des “colons-colonisateurs” bons pour le meurtre et la mutilation. Et contrairement à ce qu’affirment les apologistes du Hamas, l’appartenance ethnique des auteurs ou des victimes ne justifie jamais les atrocités. Elles seraient atroces n’importe où, commises par n’importe qui, quelle que soit son histoire. Il est consternant de constater que ce sont souvent des “antiracistes” autoproclamés qui prônent aujourd’hui exactement ce meurtre selon des critères ethniques.La gauche estime que les migrants qui fuient les persécutions doivent être accueillis et autorisés à construire leur vie ailleurs. Presque tous les ancêtres des Israéliens d’aujourd’hui ont échappé à la persécution.Si ce narratif des “colons-colonisateurs” est faux, il est vrai que le conflit est le résultat d’une rivalité brutale et d’une bataille pour la terre entre deux groupes ethniques, qui ont tous deux des revendications légitimes pour y vivre. Lorsque les juifs se sont installés en plus grand nombre dans la région, les Arabes palestiniens, qui vivaient là depuis des siècles et constituaient la nette majorité, se sont sentis menacés par ces immigrants. La revendication palestinienne sur cette terre n’est pas remise en question, pas plus que l’authenticité de leur histoire ou leur revendication légitime d’un Etat. Mais au départ, les migrants juifs n’aspiraient pas à un Etat, simplement à vivre et à cultiver dans cette vague “patrie”. En 1918, le leader sioniste Chaim Weizmann a rencontré le prince hachémite Faisal Bin Hussein pour discuter des juifs vivant sous son autorité en tant que roi de la grande Syrie. Le conflit actuel n’était pas inévitable. Il l’est devenu lorsque les communautés ont refusé de partager et de coexister, puis ont eu recours aux armes.Plus absurde encore que l’étiquette de “colonisateur”, on retrouve le stéréotype de la “blanchité”, au cœur de l’idéologie décoloniale. Là encore, c’est tout simplement faux. Israël compte une importante communauté de juifs éthiopiens et près de la moitié des Israéliens, soit environ 5 millions de personnes, sont des Mizrahim, c’est-à-dire des descendants de juifs originaires des pays arabes et perses, des peuples du Moyen-Orient. Ce ne sont ni des “colons”, ni des “colonialistes”, ni des Européens “blancs”, mais des habitants de Bagdad, du Caire et de Beyrouth depuis des siècles, voire des millénaires, qui ont été chassés après 1948.Le passé est beaucoup plus compliquéUn mot sur cette année 1948, celle de la guerre d’indépendance d’Israël et de la Nakba (“catastrophe”) palestinienne, qui, dans le discours décolonial, s’apparente à un nettoyage ethnique. Il y a eu une violence ethnique intense des deux côtés lorsque les Etats arabes ont envahi le territoire et, avec les milices palestiniennes, ont tenté d’empêcher la création d’un Etat juif. Ils ont échoué ; ce qu’ils ont finalement empêché, c’est la création d’un Etat palestinien, comme le voulaient les Nations unies. La partie arabe a cherché à tuer ou à expulser l’ensemble de la communauté juive, précisément de la manière meurtrière que celle que nous avons vue le 7 octobre. Et dans les zones conquises par les Arabes, comme Jérusalem-Est, tous les juifs ont été expulsés.Au cours de cette guerre brutale, les Israéliens ont effectivement chassé des Palestiniens de leurs maisons ; d’autres ont fui les combats ; d’autres encore sont restés et sont aujourd’hui des Arabes israéliens qui ont le droit de vote dans la démocratie israélienne (environ 25 % des Israéliens actuels sont des Arabes et des Druzes). Environ 700 000 Palestiniens ont perdu leur maison. C’est un chiffre énorme et une tragédie historique. A partir de 1948, quelque 900 000 Juifs ont perdu leur maison dans les pays islamiques et la plupart d’entre eux se sont installés en Israël. Ces événements ne sont pas directement comparables, et je ne veux pas proposer une compétition entre les tragédies ou une hiérarchie des victimes. Mais le passé est beaucoup plus compliqué que ce que les décoloniaux voudraient nous faire croire.De cet imbroglio est né un Etat, Israël, et un autre, la Palestine. Sa formation est attendue depuis longtemps.Il est étrange qu’un petit Etat du Moyen-Orient attire l’attention de l’Occident avec tant de passion que des étudiants courent dans les universités californiennes en criant “libérez la Palestine”. Mais la Terre sainte occupe une place exceptionnelle dans l’histoire de l’Occident. Elle est ancrée dans notre conscience culturelle du fait des Bibles hébraïque et chrétienne, de l’histoire du judaïsme, de la fondation du christianisme, du Coran et de la création de l’islam, ainsi que des croisades qui, tous, ont permis aux Occidentaux de se sentir impliqués dans son destin. Le Premier ministre britannique David Lloyd George, véritable architecte de la déclaration Balfour, avait coutume de dire que les noms des lieux en Palestine “m’étaient plus familiers que ceux du front occidental”. Cette affinité particulière avec la Terre sainte a d’abord joué en faveur du retour des juifs, mais récemment, elle joue en défaveur d’Israël. Des Occidentaux désireux de dénoncer les crimes de l’impérialisme euro-américain, mais incapables de proposer un remède, se sont focalisés, souvent sans réelle connaissance de l’histoire, sur Israël et la Palestine comme incarnant l’exemple le plus frappant de l’injustice impérialiste dans le monde.Le décolonialisme, idéologie à la modeLe monde ouvert des démocraties libérales – ou l’Occident, comme on l’appelait autrefois – est aujourd’hui polarisé par des querelles culturelles insignifiantes mais vicieuses sur l’identité et le genre, comme par la culpabilité par rapport à ses succès et ses péchés historiques, une culpabilité qui est bizarrement expiée en montrant de la sympathie, voire de l’attirance, pour les ennemis de nos valeurs démocratiques. Dans ce scénario, les démocraties occidentales ont toujours le mauvais rôle, étant hypocrites et néo-impérialistes, tandis que les autocraties étrangères ou les sectes terroristes, telles que le Hamas, sont des ennemis de l’impérialisme et sont donc des forces sincères du bien. Dans ce scénario aussi, Israël est une métaphore vivante et une pénitence pour les péchés de l’Occident. Il en résulte qu’aucune nation en guerre, y compris les Etats-Unis, n’est aussi scrutée qu’Israël.Mais, bien plus qu’une affaire de doubles standards, ce narratif décolonial déshumanise une nation entière et excuse, voire célèbre, le meurtre de civils innocents. Comme l’ont montré ces dernières semaines, le décolonialisme est désormais la version autorisée de l’histoire dans nombre de nos écoles et institutions prétendument humanitaires, ainsi que parmi les artistes et les intellectuels. Il est présenté comme relevant de l’histoire, alors qu’il s’agit en réalité de caricatures, avec son vaste jargon – signe d’une idéologie coercitive, comme le disait Foucault – et sa vision manichéenne de méchants et de victimes. Il ne tient que parce qu’une grande partie de l’histoire réelle y est supprimée, tandis que toutes les démocraties occidentales sont présentées comme étant des acteurs de mauvaise foi. Bien qu’il n’ait pas la sophistication de la dialectique marxiste, sa certitude bien-pensante impose un cadre moral à une situation complexe et insoluble, ce qui peut en consoler certains. Chaque fois que vous lisez un livre ou un article et qu’il utilise l’expression “colon-colonialiste”, vous avez affaire à une polémique idéologique, pas à l’histoire.En fin de compte, c’est un cul-de-sac moral et politique, qui conduit au massacre et à l’impasse. Ce qui n’a rien de surprenant, car il est basé sur une histoire factice : “Un passé inventé ne peut jamais être utilisé, a écrit James Baldwin. Il se fissure et s’effrite sous la pression de la vie, comme de l’argile.”Même lorsque le mot “décolonisation” n’apparaît pas, cette idéologie est omniprésente dans la couverture médiatique, partisane, du conflit, et imprègne les récentes condamnations d’Israël. La joie des étudiants, en réponse aux massacres, à Harvard, à l’université de Virginie et dans d’autres universités, le soutien au Hamas parmi les artistes et les acteurs, ainsi que les équivoques sournoises des dirigeants de certaines des institutions de recherche les plus célèbres d’Amérique, ont montré un manque choquant de moralité, d’humanité et de décence élémentaire.La lettre ouverte signée par des milliers d’artistes, dont des acteurs britanniques célèbres tels Tilda Swinton et Steve Coogan, en est un exemple répugnant. Elle mettait en garde contre les crimes de guerre imminents d’Israël et ignorait totalement le casus belli : le massacre de 1 400 personnes.La journaliste Deborah Ross a écrit, dans un article percutant du Times, qu’elle était “complètement, complètement abasourdie” par le fait que cette lettre ne contienne “aucune mention du Hamas” ni de “l’enlèvement et du meurtre de bébés, d’enfants, de grands-parents, de jeunes gens qui dansaient pacifiquement lors d’un festival pour la paix. L’absence de compassion et d’humanité élémentaires, voilà ce qui est si incroyablement choquant. Est-ce si difficile ? De soutenir et de compatir avec les citoyens palestiniens… tout en reconnaissant l’horreur indiscutable des attaques du Hamas ?”Ne pas laisser la “décolonisation” coloniser nos institutionsLe conflit israélo-palestinien est désespérément difficile à résoudre, et la rhétorique de la décolonisation rend encore plus improbable le compromis négocié qui s’avère la seule issue possible.Depuis sa fondation en 1987, le Hamas a utilisé le meurtre de civils pour gâcher toute chance d’une solution à deux Etats. En 1993, ses attentats suicides contre des civils israéliens visaient à détruire les accords d’Oslo, qui reconnaissaient Israël et la Palestine. Le mois dernier, les terroristes du Hamas ont déclenché leur massacre en partie pour saper une paix avec l’Arabie saoudite qui aurait amélioré la politique et le niveau de vie des Palestiniens et revigoré le rival sclérosé du Hamas, l’Autorité palestinienne. Ils ont, en partie, servi l’Iran pour empêcher ce renforcement de l’Arabie saoudite, et leurs atrocités étaient bien sûr un piège spectaculaire destiné à provoquer une réaction israélienne excessive. Leur souhait est très probablement en train de se réaliser, mais pour ce faire, ils exploitent cyniquement des Palestiniens innocents en les sacrifiant à des fins politiques, ce qui constitue un second crime contre des civils. De la même manière, l’idéologie décoloniale, qui nie le droit d’Israël à exister et le droit de son peuple à vivre en sécurité, rend la création d’un Etat palestinien moins probable, et même impossible.Aux Etats-Unis et en Europe, le problème est plus facile à résoudre : la société civile et la majorité sous le choc doivent maintenant s’affirmer. La folie radicale de certains étudiants ne devrait pas nous alarmer outre mesure ; les étudiants se sont toujours enthousiasmés pour les extrêmes révolutionnaires. Mais les célébrations indécentes à Londres, Paris et New York, et la réticence manifeste des dirigeants des grandes universités à condamner les tueries, ont montré ce qu’il en coûte de négliger cette question et de laisser la “décolonisation” coloniser nos pays.Les parents et les étudiants peuvent aller dans des universités qui ne sont pas dirigées par des administrateurs timorés et contrôlées par des négationnistes et des sadiques ; les donateurs peuvent retirer leurs dons généreux en masse, et aux Etats-Unis, cela a commencé. Les philanthropes peuvent ôter leurs financements aux fondations humanitaires dirigées par des personnes qui soutiennent les crimes contre l’humanité (contre des victimes sélectionnées en fonction de leur race). Les spectateurs peuvent facilement décider de ne pas regarder les films dont les acteurs se plaisent à ignorer les meurtres d’enfants, et les studios de cinéma ne sont pas obligés de les engager. Dans le monde académique, cette idéologie toxique, suivie par des gens bêtes et mal intentionnés mais aussi par des gens bien intentionnés et sensibles à l’air du temps, est devenue la position par défaut. Il faut qu’elle perde sa respectabilité : sa nullité morale est désormais exposée à la vue de tous.Ecouter les voix arabes modéréesIsraël a commis bien des actes répréhensibles et nuisibles. Le gouvernement de Netanyahou, le pire de l’histoire israélienne, aussi incompétent qu’immoral, promeut un ultranationalisme maximaliste qui est à la fois inacceptable et imprudent. Chacun a le droit de protester contre les politiques et les actions d’Israël, mais pas de promouvoir des sectes terroristes, le meurtre de civils et la propagation d’un antisémitisme menaçant.Les Palestiniens ont des griefs légitimes et ont subi de nombreuses et brutales injustices. Mais leurs deux entités politiques sont totalement défectueuses : l’Autorité palestinienne, qui dirige 40 % de la Cisjordanie, est moribonde, corrompue, incompétente et généralement méprisée – et ses dirigeants ont été tout aussi exécrables que ceux d’Israël.Le Hamas est une secte meurtrière diabolique qui se cache parmi les civils, qu’elle sacrifie sur l’autel de la résistance, comme l’ont ouvertement dénoncé des voix arabes modérées ces derniers jours, et bien plus durement que les apologistes du Hamas en Occident. “Je condamne catégoriquement le fait que le Hamas prenne pour cible des civils”, a déclaré avec émotion la semaine dernière le prince Turki bin Faisal, homme d’Etat saoudien chevronné. “Je condamne également le Hamas pour avoir donné des lettres de noblesse morales à un gouvernement israélien qui se trouve universellement rejeté, même par la moitié du public israélien… Je condamne le Hamas pour avoir saboté la tentative de l’Arabie saoudite de parvenir à une résolution pacifique de la situation critique du peuple palestinien”. Dans un entretien avec Khaled Meshaal, membre du politburo du Hamas, le journaliste arabe Rasha Nabil a souligné que le Hamas sacrifiait son propre peuple pour ses intérêts politiques. Meshaal a répondu qu’il s’agissait simplement du coût de la résistance : “Trente millions de Russes sont morts pour vaincre l’Allemagne”, a-t-il déclaré.Nabil est un exemple pour les journalistes occidentaux qui osent à peine défier le Hamas et ses massacres. Rien n’est plus condescendant, voire orientaliste, que la romantisation des bouchers du Hamas, que de nombreux Arabes méprisent. Le déni, par tant d’Occidentaux, des atrocités commises est une tentative de façonner des héros acceptables à partir d’une organisation qui démembre des bébés et souille les corps de jeunes filles assassinées. Il s’agit d’une tentative de sauver le Hamas de lui-même. Ses apologistes occidentaux devraient peut-être écouter les voix arabes modérées plutôt qu’une secte terroriste fondamentaliste.EspoirsLes atrocités commises par le Hamas le classent, à l’instar de Daech et d’Al-Qaïda, dans la catégorie des abominables, ceux qui défient toute tolérance. Israël, comme tout Etat, a le droit de se défendre, mais il doit le faire avec beaucoup de précautions et en minimisant les pertes civiles, et il sera difficile, même avec une incursion militaire complète, de détruire le Hamas. En attendant, Israël, sous peine de s’autodétruire, doit mettre un terme aux injustices qu’il perpètre en Cisjordanie, parce qu’il devra en fin de compte négocier avec les Palestiniens modérés.La guerre se déroule de manière tragique. Le pilonnage de Gaza tue chaque jour des enfants palestiniens, et c’est insupportable. Alors qu’Israël pleure encore ses pertes et enterre ses enfants, nous déplorons le meurtre de civils israéliens tout comme nous déplorons le meurtre de civils palestiniens. Nous rejetons le Hamas, maléfique et inapte à gouverner, mais nous ne confondons pas le Hamas avec le peuple palestinien, dont nous déplorons les pertes comme nous déplorons la mort de tous les innocents.L’histoire nous apprend que des événements terribles peuvent faire bouger les choses : Anouar el-Sadate et Menahem Begin ont fait la paix après la guerre du Kippour ; Yitzhak Rabin et Yasser Arafat ont fait la paix après l’Intifada. Les crimes diaboliques du 7 octobre ne seront jamais oubliés, mais peut-être que dans les années à venir, après l’éparpillement du Hamas, après que le “netanyahouisme” ne sera plus qu’un souvenir catastrophique, Israéliens et Palestiniens reconnaîtront mutuellement les frontières des Etats qu’ils auront tracées, adoucis par soixante-quinze ans de tueries et stupéfiés par la boucherie commise par le Hamas le temps d’un week-end. Il n’y a pas d’autre solution.*Simon Sebag Montefiore est l’auteur de Jerusalem : biographie (Calmann-Lévy) et plus récemment de The World : a Family History of Humanity”. Cet article est paru en version originale sur le site du magazine The Atlantic. © 2023 The Atlantic. Distributed by Tribune Content Agency. Traduction : Thomas Mahler et Laetitia Strauch-Bonart.



Source link : https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/non-le-conflit-israelo-palestinien-nest-pas-une-affaire-de-decolonisation-par-simon-sebag-montefiore-NUASESRECRCGNHE57IWEAGWQ5E/

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Publish date : 2023-11-12 16:01:00

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Cancer, sommeil… L’auriculothérapie, une autre invention française farfelue

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L’inventeur de l’auriculothérapie est le Français Paul Nogier (1908-1996), né à Lyon, où il a fait des études d’ingénieur puis de médecine. Sa thérapie repose sur l’hypothèse que l’oreille externe de l’homme est une zone où le corps entier est projeté. En y stimulant des points précis, les thérapeutes pourraient influencer la santé et le fonctionnement des organes internes et d’autres parties du corps.L’auriculothérapie connaît un succès surprenant, notamment en France, mais pas seulement. Le programme du diplôme scientifique d’auriculothérapie de l’Université de Paris, par exemple, est une formation complète de 152 heures. Le “11e symposium international d’auriculothérapie” a eu lieu en septembre de cette année à Copenhague et a été annoncé avec l’affirmation suivante : “Le nombre de personnes diagnostiquées comme souffrant de troubles psychologiques tels que la dépression, l’anxiété, les troubles fonctionnels et le syndrome de stress post-traumatique est en augmentation dans le monde entier. L’auriculothérapie est une méthode efficace, généralement sans effets secondaires, qui peut être pratiquée comme médecine alternative ou complémentaire à toutes les thérapies dans le domaine de la psychologie”.Alors qu’il était jeune médecin, Nogier a remarqué que certains de ses patients avaient une cicatrice sur l’oreille et a appris qu’une thérapeute alternative, Madame Barrin de Marseille, avait cautérisé un certain point de l’oreille (appelé plus tard le point Barrin) en pensant que cela soulagerait les symptômes de la sciatique chez des malades. Nogier était intrigué : après avoir inséré des aiguilles à cet endroit, ses patients souffrant de sciatique semblaient voir leur douleur s’atténuer. Si une zone de l’oreille pouvait être stimulée pour soulager leurs symptômes, il se demanda si d’autres zones pouvaient être utilisées pour traiter d’autres parties du corps.L’oreille correspondrait à un foetus à l’enversNogier a rapidement remarqué que la “technique de cautérisation du point de Barrin” ne fonctionnait que pour la sciatique et non pour les douleurs de la hanche, du genou ou de l’épaule. Il en conclut que le point de Barrin sur l’oreille correspond à la zone lombo-sacrée où le nerf sciatique quitte le canal rachidien. “La partie saillante de l’oreille, l’antihélix, pourrait-elle correspondre à la colonne vertébrale ?”, se demanda Nogier. Il ne tarda pas à découvrir que l’oreille externe possédait des propriétés réflexes exceptionnelles et que chaque point du pavillon de l’oreille était lié à une partie spécifique du corps. Il finit par se convaincre que le corps humain est en quelque sorte “dessiné sur l’oreille” : le lobule, au fond de l’oreille, correspond à la tête ; la conque, au centre, correspond au thorax et à l’abdomen ; et la partie cartilagineuse, l’anthélix, correspond à la colonne vertébrale.Pour identifier les points cruciaux, Nogier a utilisé un appareil électronique qui aurait mesuré la conductivité cutanée. Il est ainsi parvenu à élaborer un schéma détaillé de l’oreille. Nogier a acquis la conviction que 1) l’oreille est “énergétiquement” liée à d’autres parties et organes du corps, 2) l’oreille correspond à un fœtus à l’envers, 3) en stimulant le bon point de l’oreille, il peut traiter les problèmes de la partie du corps correspondante, 4) des fréquences spécifiques ont des effets spécifiques sur le corps, 5) grâce au diagnostic auriculaire, il peut identifier toute une série de maladies chroniques.Les concepts de Nogier ont été largement acceptés dans le domaine de la médecine alternative, mais ils ont été ridiculisés par les scientifiques parce qu’ils ne correspondent pas à nos connaissances en matière d’anatomie et de physiologie. Les différentes cartes utilisées par les partisans de l’auriculothérapie révèlent des désaccords gênants. En d’autres termes, les hypothèses de l’auriculothérapie manquent de plausibilité.Peu de données de bonne qualitéAujourd’hui, la thérapie auriculaire est néanmoins présentée comme une panacée, un traitement pour la plupart des affections. L’un des premiers tests rigoureux de la thérapie auriculaire a été publié en 1984 par l’un des plus éminents chercheurs sur la douleur, Ronald Melzack. Il a conclu que “l’auriculothérapie n’est pas une procédure thérapeutique efficace pour la douleur chronique”. Entre-temps, une abondance d’essais cliniques a vu le jour. Leurs résultats sont confus et loin d’être uniformes. Il est donc préférable de ne pas s’appuyer sur des études isolées, mais sur des analyses systématiques qui incluent les résultats de tous les essais fiables.L’une de ces revues a conclu qu'”en raison de la rareté et de la mauvaise qualité des données, les preuves de l’efficacité de la thérapie auriculaire pour le traitement symptomatique de l’insomnie sont limitées”. Une évaluation approfondie des preuves intitulée “Évaluation de l’efficacité de la pratique de l’auriculothérapie” a été réalisée par l’Inserm à la demande du ministère français de la Santé en 2013. Elle n’a pas réussi à démontrer l’effet thérapeutique supérieur de l’auriculothérapie par rapport au placebo pour la plupart des indications revendiquées. D’autres auteurs arrivent à des conclusions plus positives ; cependant, en raison de la qualité souvent médiocre des études primaires, elles doivent être interprétées avec beaucoup de prudence.L’acupuncture auriculaire est souvent recommandée pour lutter contre le symptôme gênant de la bouche sèche (xérostomie) qui peut survenir après un traitement contre le cancer. Pourtant, les preuves de son efficacité au-delà de l’effet placebo sont pour le moins faibles. L’évaluation la plus fiable des essais existants sur l’acupuncture de l’oreille et d’autres sites a conclu que “les preuves disponibles sont insuffisantes pour conclure que l’acupuncture est une option de traitement fondée sur des preuves pour la xérostomie/hyposalivation”.Contrairement à ce que les adeptes du traitement tentent de faire croire, l’auriculothérapie n’est pas totalement dénuée de risques. Les effets indésirables les plus fréquemment rapportés sont l’irritation et l’inconfort cutanés locaux, une légère sensibilité ou douleur et des vertiges. La plupart de ces effets sont transitoires, légers et tolérables. Malheureusement, cela ne signifie pas que les auriculothérapeutes ne font pas de mal. Chaque fois qu’ils préconisent leur thérapie comme une alternative à un traitement efficace d’une affection grave, ils mettent en danger la santé, voire la vie de leurs patients.



Source link : https://www.lexpress.fr/sciences-sante/cancer-sommeil-lauriculotherapie-une-autre-invention-francaise-farfelue-BPUVRC3UERH2NI2GSLTMZWT73U/

Author : Pr Edzard Ernst

Publish date : 2023-11-12 07:15:00

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Transition énergétique : la France doit redevenir une terre minière, par Nicolas Bouzou

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Et si la transition énergétique se passait mieux que prévu ? Je perçois bien l’aspect baroque d’une telle idée à une époque où, pour reprendre l’expression de Pascal Bruckner, nous faisons face à “une concurrence des épouvantes”. Pourtant, dans ce cauchemar bien réel qu’est devenue l’actualité, on peut encore trouver quelques raisons de puiser un peu d’espoir. Ainsi, les cours du lithium, du nickel et du cobalt, trois matières premières indispensables à la fabrication des batteries électriques, s’effondrent, ce qui peut donner à penser que le coût de la bascule énergétique pourrait être moins élevé que prévu. Que se passe-t-il, et que faut-il en tirer comme enseignement ?Des cours du lithium en accordéonComme souvent avec les matières premières, il est nécessaire de se tourner vers la Chine, le principal acheteur, pour comprendre. Prenons le cours du lithium. Ce métal est essentiel à la fabrication des batteries des voitures électriques et hybrides car il stocke remarquablement l’électricité. C’est la raison pour laquelle on l’appelle parfois l’or blanc. En 2020, le lithium cotait 6 000 dollars la tonne. Son cours a atteint près de 85 000 dollars, avant de retomber à moins de 25 000 dollars aujourd’hui. A partir de 2020, devant les perspectives de demande vertigineuses pour les voitures électriques, les équipementiers automobiles asiatiques ont craint des ruptures d’approvisionnement. Ils ont donc constitué des stocks gigantesques, ce qui a fait flamber les cours. Aujourd’hui, ces mêmes industriels se retrouvent avec des stocks à écouler, ce qui fait baisser les prix.Certes, il ne serait pas raisonnable de déduire de ces coups d’accordéon entre stockage et déstockage une tendance permanente à la baisse. Il n’en reste pas moins que, depuis quelques semaines, le marché du lithium ne montre aucun signe de fébrilité. En outre, les capacités mondiales d’extraction et de raffinage de ce composant vont augmenter dans les prochaines années. Les matières premières ne sont pas complètement inélastiques aux prix. De deux choses l’une : soit les cours restent bas, et c’est une bonne nouvelle. Soit ils s’inscrivent dans une tendance à la hausse, et l’offre va suivre, ce qui limitera l’augmentation des cours. Le capitalisme peut souvent résoudre tout seul les problèmes qu’il crée, dès lors que l’on consent à ne pas trop l’entraver. Il faut avoir confiance dans le système.40 gisements potentiels en FranceD’après le consensus des analystes, la demande de lithium devrait augmenter d’environ 20 % par an au moins jusqu’à 2030. Pour que les cours ne s’envolent pas brutalement et durablement, il faudrait donc que l’offre – extraction et raffinage – augmente de 20 % chaque année. C’est théoriquement possible, au prix, néanmoins, d’un effort colossal, notamment en Europe.L’Australie extrait aujourd’hui 55 % du lithium, suivi du Chili (25 %) et de la Chine (15 %). Mais l’empire du Milieu en raffine 60 %, ce qui lui permet de sécuriser sa position de leader du marché mondial des voitures électriques. Il est bien sûr possible d’importer du lithium raffiné chinois. Que se passera-t-il, néanmoins, si les relations entre la Chine et l’Occident continuent de se tendre ? Du lithium, l’Europe, à commencer par le Portugal, la Finlande ou l’Espagne, en regorge. En France, l’or blanc est présent dans les sous-sols du Massif central et du Massif armoricain, ainsi qu’en Alsace. Il y aurait, au total, 40 gisements potentiellement exploitables dans l’Hexagone. Imerys, le spécialiste français de la transformation des minéraux, a annoncé la mise en exploitation d’un gisement de lithium dans l’Allier d’ici à 2027. C’est un projet gigantesque, avec à la clé un lithium un peu plus cher que son homologue chinois, mais respectant des normes écologiques strictes.Devenir producteur et raffineur des matières premières incontournables de la transition écologique constitue un magnifique projet industriel pour la France. Notre pays pourrait, au XXIe siècle, redevenir une terre minière, au bénéfice de notre souveraineté et de notre prospérité. Ce projet trouvera évidemment face à lui des activistes auxquels il ne faudra rien céder. Parce qu’il convoque un imaginaire à la Germinal, une pédagogie habile sera nécessaire. La mine et l’usine de demain n’ont rien à voir avec ce qu’elles furent au XIXe siècle. Il faut l’expliquer, dès maintenant.Nicolas Bouzou est économiste et essayiste.



Source link : https://www.lexpress.fr/economie/politique-economique/transition-energetique-la-france-doit-redevenir-une-terre-miniere-par-nicolas-bouzou-OCYJYYGCNFEUJABLL4TQ3HMKNE/

Author : Nicolas Bouzou

Publish date : 2023-11-12 08:00:00

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