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Sanofi et le Doliprane : les ressorts d’un revirement stratégique

Sanofi et le Doliprane : les ressorts d'un revirement stratégique




Séisme dans le monde du médicament. Ce vendredi, Sanofi, fleuron de l’industrie pharmaceutique française, a annoncé se séparer de la division qui produit notamment le Doliprane, marque sexagénaire prisée des Français pour mieux se concentrer sur la recherche de nouvelles cures prometteuse. L’entité, appelée “Grand public” doit devenir autonome et être introduite en bourse à la fin de l’année 2024, a indiqué l’entreprise, sans préciser si elle allait rester actionnaire majoritaire.En se séparant de “Grand public”, Sanofi emboîte le pas à ses concurrents et donne la priorité à la découverte de nouveaux remèdes ciblés. Vendus très chers car ne souffrant d’aucune concurrence et permettant des espoirs thérapeutiques importants, ces médicaments dits “innovants” offrent actuellement les taux de rentabilités les plus importants du marché, mais sont accusés de monopoliser l’intérêt des laboratoires, alors que certains remèdes plus courants mais aux marges plus faibles sont parfois introuvables en pharmacie. Au-delà des capacités de la firme de se muer en faire de lance de l’innovation française, alors qu’elle a raté le virage de l’ARN et des biotechnologies, l’annonce a jeté le trouble sur l’avenir du Doliprane dans l’Hexagone, alors que le gouvernement a promis de relocaliser la filière avant la fin de l’année 2023, pour résorber les pénuries observées depuis la crise sanitaire – de plus en plus de médicaments dits “matures”, comme le paracétamol mais aussi les antibiotiques, la cortisone manque à l’appel. Contrairement à ce qu’à cru une partie de la presse, l’annonce du géant français ne signifie pas, en l’état, que la production du Doliprane va être arrêtée. Reste que la mise sur les marchés financiers de Grand public est en revanche interprété par les syndicats comme un coup porté aux efforts mis en œuvre pour restaurer la souveraineté pharmaceutique hexagonale, d’autant plus que la firme va aussi céder ses forces logistiques au profit de la firme allemande DHL. “A quoi ça sert que l’Etat aide Sanofi à investir si c’est pour que le Doliprane finisse dans les mains de fonds vautours, guidés uniquement par la rentabilité”, déplore ainsi Jean-Louis Peyren, délégué CGT-Sanofi.Pas d’affront à la relocalisation, pour le gouvernementInterrogé par L’Express, Sanofi réfute tout “impact sur la production, l’emploi, l’approvisionnement ou l’investissement sur le territoire”. L’entreprise explique que cette réorganisation, qui a débuté en 2019, vise seulement à clarifier les différentes activités du groupe pour favoriser l’investissement et rattraper son retard dans les médicaments innovants. Preuve en est : la semaine dernière, le groupe a injecté 20 millions d’euros dans son centre de production situé à Lisieux, dans le Calvados. De quoi augmenter de 30 % les livraisons, dans les prochaines années, conformément aux attentes du gouvernement.Mais en l’absence de précision sur le devenir exact de Grand public, l’avenir du Doliprane reste incertain : “Si les produits de Grand public, le Doliprane, mais le Muscosolvan, la Lysopaïne, le Maalox ne sont pas assez rentables pour Sanofi, il y a un fort risque qu’ils ne le soient pas assez pour le marché financier. Et on ne sait pas si les nouveaux investisseurs seront autant à l’écoute que l’entreprise, qui est un partenaire historique de l’État en matière de santé publique. C’est d’ailleurs étonnant que Bercy ait accepté autant d’inconnu”, abonde l’économiste.Précisant à L’Express être en contact “clair et direct” avec le président du conseil d’administration de Sanofi, notamment depuis les annonces, le cabinet de Roland Lescure, ministre de l’industrie, indique quant à lui ne pas voir en la décision de Sanofi un affront fait aux objectifs français : “Les engagements de Sanofi sur le paracétamol ne sont aucunement remis en cause”. Et de préciser : “En cas de projet de vente d’Opella (NDLR : du nom de l’entité juridique derrière Grand public) si l’acheteur est étranger, le projet sera soumis au contrôle des investissements étrangers”.Depuis l’émergence des pénuries de médicaments, des garde-fous ont été pris, pour s’assurer que les changements stratégiques des groupes pharmaceutiques n’abime pas la disponibilité des traitements. Entériné par 49.3 ce lundi, le projet de loi de finance de la sécurité sociale prévoit par exemple de renforcer l’obligation des entreprises d’effectuer des démarches pour trouver un repreneur en cas d’arrêt de commercialisation. Si aucun ne se manifeste, “il sera possible de concéder temporairement l’autorisation de mise sur le marché à un établissement pharmaceutique public pour poursuivre l’exploitation”, ajoute l’entourage de Roland Lescure. Un problème qui ne devrait pas se poser pour la division Grand public de Sanofi. Si les marches sont faibles, le Doliprane reste un best-seller en France et représente à lui seul un quart des ventes de médicaments. Ainsi, l’entité a enregistré une croissance de 8,6 % en 2022. De quoi donner envie aux investisseurs. La balle est dans leur camps.



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Author : Antoine Beau

Publish date : 2023-10-31 17:50:53

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Gaza : le quai d’Orsay annonce la mort de deux enfants français dans la bande de Gaza

Gaza : le quai d’Orsay annonce la mort de deux enfants français dans la bande de Gaza




Deux enfants français ont été tués dans la bande de Gaza, leur mère et son troisième enfant ayant vraisemblablement été blessés, a annoncé mardi 31 octobre le ministère français des Affaires étrangères.”La France a appris avec tristesse le décès de deux enfants de nationalité française se trouvant dans le nord de la Bande de Gaza avec leur mère française qui aurait elle-même été blessée, de même que son troisième enfant”, a fait savoir le Quai d’Orsay dans un communiqué, qui ne précise pas les circonstances des décès.Le consulat général de France à Jérusalem “ne parvient toutefois pas à établir le contact direct sur le terrain avec cette ressortissante”, ce qui ne permet pas de “à ce stade de vérifier la situation de cette famille”, ont poursuivi les autorités françaises, qui disent continuer leurs efforts pour “joindre cette ressortissante et lui porter assistance et soutien, ainsi qu’à sa famille”.#Gaza | La France a appris avec tristesse le décès de deux enfants de nationalité française se trouvant dans le nord de la Bande de Gaza avec leur mère française qui aurait elle-même été blessée, de même que son troisième enfant.

Déclaration intégrale ➡️ https://t.co/Bdg03xAOKs pic.twitter.com/rvrZHg2B4r— France Diplomatie🇫🇷🇪🇺 (@francediplo) October 31, 2023Deux soldats israéliens tués dans des combats à GazaL’armée israélienne a annoncé, ce mardi, que deux de ses soldats avaient été tués dans des combats dans le nord de la bande de Gaza, au 25e jour de la guerre contre le Hamas palestinien. Les deux militaires “sont tombés dans les combats dans le nord de la bande de Gaza”, a indiqué l’armée dans un communiqué, quelques heures après avoir fait état de “combats féroces” avec le Hamas dans ce secteur.L’armée israélienne a indiqué également avoir intercepté un missile tiré depuis la région de la mer Rouge. “Un missile sol-sol a été tiré vers le territoire israélien depuis la zone de la mer Rouge et a été intercepté avec succès par le système de défense aérienne”, selon un communiqué. Les rebelles Houthis au Yémen, proches de l’Iran, ont affirmé avoir lancé plusieurs missiles et drones vers le territoire israélien.L’armée israélienne confirme avoir bombardé JabaliyaSelon le ministère de la Santé du Hamas, un bombardement a touché le camp de réfugiés de Jabaliya, dans le nord du territoire palestinien, faisant “plus de 50” personnes tuées. L’armée israélienne a confirmé ce bombardement mené dans le cadre d’une opération qui a tué un commandant du Hamas, présenté comme un des responsables de l’attaque du 7 octobre.Le Hamas annonce qu’il va libérer des otages étrangers “dans les prochains jours”Le porte-parole de la branche militaire du Hamas a affirmé mardi que le mouvement palestinien allait libérer “dans les prochains jours” des otages étrangers parmi ceux qu’il retient à Gaza depuis son attaque en territoire israélien le 7 octobre.”Nous avons informé les intermédiaires que nous libèrerons un certain nombre d’étrangers dans les prochains jours”, a déclaré Abu Obeida, le porte-parole de la branche armée du mouvement palestinien dans une vidéo diffusée par les médias du Hamas.Gaza, “cimetière pour des milliers d’enfants””Gaza est devenu un cimetière pour des milliers d’enfants”, a déclaré le porte-parole de l’Unicef, James Elder, dans un communiqué, l’organisation onusienne réclamant un cessez-le-feu humanitaire immédiat. Le chef de l’ONU, Antonio Guterres, s’est, dit de son côté “profondément inquiet de l’intensification” du conflit à Gaza.Des frappes au LibanDans un message publié sur X (anciennement Twitter), l’armée israélienne déclare avoir mené des frappes aériennes visant le mouvement chiite Hezbollah, allié du Hamas, directement sur le sol de son voisin libanais. “Des avions de combat ont attaqué il y a peu les infrastructures de l’organisation terroriste Hezbollah sur le territoire du Liban”, a ainsi précisé Tsahal.”Parmi les infrastructures attaquées, des armes, des positions et des sites utilisés par l’organisation ont été détruits”, ajoute également le communiqué. Une nouvelle étape dans la régionalisation du conflit entre Israël et le Hamas, après l’attaque terroriste du mouvement islamiste sur le sol israélien le 7 octobre.Le Croissant Rouge palestinien dénonce des frappes près d’un hôpital à GazaLe Croissant Rouge palestinien s’est alarmé mardi de frappes aux abords d’un de ses hôpitaux au nord de la bande de Gaza, où des civils se sont réfugiés pour se protéger des bombardements israéliens.L’organisation humanitaire a fait état de “Frappes d’artillerie et aériennes continues dans la zone de Tel al-Hawa à Gaza où se trouve l’hôpital al-Quds”, dans un message publié mardi sur le réseau social X.”Le bâtiment tremble et les civils déplacés ainsi que les équipes au travail sont en proie à la peur et à la panique”, a-t-elle ajouté. Le Croissant Rouge avait déjà fait part de bombardements dans cette zone dimanche soir. Après plusieurs appels d’organisations humanitaires à enrayer la situation humanitaire catastrophique dans le territoire palestinien, le Premier ministre israélien a exclu lundi tout cessez-le-feu dans le conflit.Les Etats-Unis qualifient de “pogrom” l’assaut contre un aéroport au DaghestanLa prise d’assaut dimanche d’un aéroport dans la république russe à majorité musulmane du Daghestan par une foule d’hommes hostile à Israël- est comparable à un “pogrom”, a jugé lundi la MaisonBlanche.Des vidéos, diffusées dimanche sur les réseaux sociaux et dans les médias russes, ont montré des hommes contrôlant des voitures, vérifiant l’identité d’un passager, forçant des portes dans le terminal et s’attroupant au pied d’un avion sur le tarmac.”Certains compareront ça aux pogroms de la fin du XIXe siècle et du début du XXe et je pense que c’est probablement une description appropriée, au vu de la vidéo qui circule”, a indiqué le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche John Kirby, en référence aux fréquentes attaques meurtrières contre les juifs qui ont eu lieu à cette époque de l’histoire dans l’empire russe.Washington n’est pas non plus favorable à un cessez-le-feuAprès le refus quelques heures plus tôt du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou d’envisager un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hamas, un porte-parole de la Maison-Blanche a jugé lundi soir que ce n’était “pas la bonne réponse pour l’instant”.Washington a estimé que le groupe islamiste palestinien “serait le seul à en profiter.” L’exécutif américain est en revanche favorable à “des pauses humanitaires temporaires et localisées pour permettre à l’aide [humanitaire] d’atteindre certaines populations spécifiques et peut-être même pour aider à l’évacuation de personnes qui veulent sortir” de l’enclave par le sud, a ajouté John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale.Au moins 31 journalistes tuésAu moins 31 journalistes ont été tués depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre sur le sol israélien, parmi lesquels 26 Palestiniens, quatre Israéliens et un Libanais, rapporte le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), basé aux Etats-Unis.



Source link : https://www.lexpress.fr/monde/proche-moyen-orient/guerre-israel-hamas-des-bombardements-au-liban-qui-visent-le-hezbollah-DQFQMHLFJJADZKW5WHESKUS2SQ/

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Publish date : 2023-10-31 19:01:21

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Nos lecteurs révoltés par l’attaque du Hamas : “La bestialité l’emporte sur l’humain”

Nos lecteurs révoltés par l'attaque du Hamas : "La bestialité l’emporte sur l’humain"




BestialitéLionel Cohn, Bnei Brak (Israël)L’attaque du Hamas n’a en aucun cas visé les colonies installées dans les territoires de Cisjordanie, mais des villages tranquilles existant déjà avant la fondation de l’Etat. De plus, ce sont les populations civiles qui ont été attaquées. Enfin, les terroristes n’ont pas distingué leurs victimes : femmes, enfants, vieillards. Ces scènes furent réelles, il y a quelques jours ! Il ne nous incombe pas de juger des êtres dépourvus de la moindre étincelle spirituelle. Ne cherchons pas à conclure, sinon à penser, que la bestialité l’emporte malheureusement sur l’humain. (“Un pays sur le pied de guerre(s)” L’Express du 26 octobre.)La barbarie permise et justifiéeLouise Rivière, Toulouse (Haute-Garonne)Après l’innommable pogrom antisémite venant d’avoir lieu, voir tous ces défilés haineux soutenant les barbares du Hamas fait froid dans le dos. Mais comment s’en étonner ? “L’antisionisme est une incroyable aubaine car il nous donne la permission, et même le droit, et même le devoir d’être antisémite au nom de la démocratie ! L’antisionisme est l’antisémitisme justifié, mis enfin à la portée de tous”, écrivait Vladimir Jankélévitch. Comme il l’avait anticipé, le nazisme des années 1930 est revenu au-devant de la scène en se parant du masque de la vertu et de la justice. (“Un pays sur le pied de guerre(s)” L’Express du 26 octobre.)Bleu Blanc Rouge-brunJoseph Kalfon, Bordeaux (Gironde)Le pogrom antisémite commis par le Hamas nous ramène à l’horreur du nazisme des années 1930 et 1940. Et les masques sont définitivement tombés. A ceux qui en douteraient encore, la nomination de Danièle Obono au poste de “juge titulaire à la cour de justice de la République” démontre que la République française n’est plus qu’un fantôme. A titre de rappel, l’incitation à la haine raciale et antisémite ainsi que l’apologie du terrorisme constituent des délits. Or les propos réitérés de la députée LFI correspondent pleinement à ce cas de figure. Imaginez Dieudonné ou Soral nommés juges titulaires à la cour de justice de la République !… Eh bien nous y sommes. (“LFI et les crimes du Hamas : une faute indélébile” L’Express du 26 octobre.)70 ans ! Bravo !Claude Girault, Dana Point (Etats-Unis)C’est grâce à L’Express que j’ai pu conserver, après mon expatriation en Californie en 1965, des liens très forts avec la France. La grande qualité de vos articles, alliée à la justesse de vos analyses, rend votre hebdomadaire incontournable. Sa lecture est essentielle si l’on veut vraiment être informé des choses de ce monde. (“Le numéro de nos 70 ans. 1953-2023”, L’Express du 19 octobre.)Un très beau numéro, mais…Xavier Viollet, ParisBravo à toute votre équipe pour ce très beau numéro des 70 ans (quasiment mon âge) : beau cahier, belle mise en page, belles photos… Ces rétrospectives sont passionnantes ; elles montrent bien l’évolution du journal, ses doutes et ses crises, avec une introspection lucide, et l’évolution de la société. Il est utile de faire ces retours arrière, quand l’actualité nous plonge dans l’immédiat. Un seul bémol : le magazine s’ouvre sur 10 pages de pub de luxe. Je sais bien qu’un journal doit vivre, mais ce choix me met mal à l’aise – et je tenais à vous le dire en tant que lecteur fidèle. (“Le numéro de nos 70 ans. 1953-2023”, L’Express du 19 octobre.)Les effets de l’immigrationMarian Ion, ParisGérald Bronner affirme que “l’immigration a un très faible impact sur l’emploi et les salaires”. En fait, cela dépend du domaine. Dans le BTP et la restauration, des ouvriers demandent régulièrement leur régularisation. On peut donc supposer que ces personnes, en situation illégale, ont un salaire inférieur au minimum légal, que leur employeur ne paye pas de cotisations sociales et qu’eux-mêmes échappent à l’impôt sur le revenu. Par conséquent, il y a moins de rentrées sociales dans les caisses de l’Etat, donc un impact sur les allocations sociales, et in fine sur la consommation et l’emploi. (“La peur migratoire a changé de narration”, L’Express du 28 septembre.)



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Publish date : 2023-10-31 17:18:12

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Edition : feu vert de l’UE pour l’acquisition d’Editis par Kretinsky

Edition : feu vert de l'UE pour l'acquisition d'Editis par Kretinsky




Dans le monde de l’édition, la nouvelle était très attendue. La Commission européenne a annoncé, mardi 31 octobre, avoir donné son aval à l’acquisition par l’homme d’affaires tchèque Daniel Kretinsky du groupe français Editis, cédé par le groupe Vivendi.Dans sa notification, la Commission explique que la participation de 25% du groupe Czech Media Invest (CMI), détenu par Daniel Kretinsky, dans Fnac-Darty, ne pose pas de problème de concurrence dans le cadre de cette acquisition.3769 COVER DANIEL KRETINSKY



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Publish date : 2023-10-31 11:56:36

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Emeutes au Daghestan : “Partout dans le monde, les antisémites sont sortis du bois”

Emeutes au Daghestan : "Partout dans le monde, les antisémites sont sortis du bois"




D’une guerre à l’autre. Pendant près de trente ans, Pinchas Goldschmidt a mené la communauté juive de Russie en tant que Grand Rabbin de Moscou, avant de quitter le pays en mars 2022. Forcé par le pouvoir à prendre position en faveur de “l’opération spéciale” en Ukraine, l’homme de foi a préféré la route de l’exil, appelant tous les Juifs de Russie à suivre son exemple “tant qu’ils le peuvent”.Aujourd’hui président de la Conférence des rabbins européens, Pinchas Goldschmidt assiste, effaré, à la flambée d’actes antisémites dans le monde, provoquée par l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre et la guerre dans la bande de Gaza. Dernière illustration glaçante de ce phénomène : l’attaque de l’aéroport de Makhatchkala, la capitale du Daghestan, par des centaines d’émeutiers à la recherche de passagers en provenance Israël, le 29 octobre. Dans le Caucase russe, à majorité musulmane, la communauté juive se sait désormais à la merci d’un antisémitisme déchaîné.L’Express : Dimanche, une foule d’émeutiers a envahi un aéroport au Daghestan à la recherche d’Israéliens et de Juifs à attaquer. Comment réagissez-vous à ces images terrifiantes ?Pinchas Goldschmidt : Dans la société semi-totalitaire qu’est devenue la Russie, la population attend les signes du sommet de l’État. Auparavant, le Kremlin avait pour message de refuser l’antisémitisme et celui-ci provenait de la base, directement de la population. Mais la semaine dernière – donc après les massacres commis le 7 octobre – une délégation du Hamas a été reçue avec les honneurs par le ministère des Affaires étrangères à Moscou.Puis, lors d’une rencontre avec les leaders spirituels, le président Poutine a refusé de condamner l’attaque du Hamas. Bien sûr, il appelle à la fraternité entre les différentes communautés religieuses et ethniques en Russie, mais cet épisode a donné l’impression aux leaders du Daghestan que la politique officielle avait changé et qu’il était désormais temps d’attaquer les Juifs.D’après vous, Vladimir Poutine et les autorités russes ont donc une responsabilité directe dans ces attaques ?En Russie, tout est sous contrôle. À la moindre manifestation contre la guerre, les protestataires se retrouvent arrêtés dans la seconde. Comment se fait-il que, dans cinq villes différentes du Daghestan et des régions alentour, ce genre d’événements puissent se produire ?Des centaines de familles juives vivent au Daghestan. Sont-elles en danger ?La bonne nouvelle est qu’elles peuvent partir, et j’espère qu’elles le feront le plus vite possible. D’après nos informations, le Kremlin a demandé de réprimer les émeutes et d’arrêter ces gens. Il y a donc eu une réaction officielle et nous espérons que ce sera le dernier de ces événements.Existe-t-il un problème spécifique d’antisémitisme au Daghestan ?Le Daghestan, voisin de l’Azerbaïdjan, est une république musulmane, et des Juifs y vivent depuis plus de 1000 ans. Ce sont de très anciennes communautés juives et, d’une manière générale, ils n’avaient jusqu’à présent pas subi d’antisémitisme de la part de leurs voisins. La différence est qu’auparavant, il existait une différence entre les antisionistes, anti-Israël, et les antisémites. Ces idées convergent et se mélangent à la fois en Russie mais aussi en Europe et partout dans le monde.Les communautés juives semblent visées partout en raison de la guerre entre Israël et le Hamas…Les antisémites ne font pas la distinction entre un Israélien, un Sioniste et un Juif.Comment lutter contre ce phénomène ?Il me semble qu’il y avait, auparavant, une volonté plus importante de combattre l’antisémitisme à l’université, dans la société et dans les lois. Nous devons faire évoluer notre définition de l’antisémitisme.De quelle manière ?Elle doit s’élargir. Par exemple, si vous participez à une manifestation pro-Hamas, donc en soutien d’un massacre, et que vous portez une pancarte demandant de jeter l’étoile de David à la poubelle, c’est clairement de l’antisémitisme et pas seulement un slogan politique contre Israël.En France, les autorités ont interdit les manifestations pro-palestiniennes, entre autres pour ces raisons. S’agit-il du bon chemin à suivre ?Tout à fait. Nous sommes en contact avec les autorités européennes, notamment les ministères de l’Intérieur, pour gérer ces problèmes d’une manière résolue. Ce n’est pas seulement la communauté juive qui est en danger. Lors des prochaines élections, que ce soit au niveau national ou pour les Européennes, l’extrême droite va utiliser ce genre de comportements pour affirmer que les élites politiques européennes actuelles ne sont pas capables de gérer ce problème. Ces partis politiques diront : “nous, nous allons ramener l’ordre et la loi dans les rues”. Les valeurs européennes sont en jeu.Depuis le début de la guerre en Ukraine, les autorités russes manient une rhétorique antisémite pour justifier leur invasion. A présent, Vladimir Poutine refuse de condamner le Hamas, qui peut envoyer une délégation sur son sol. La Russie retourne-t-elle à sa politique officielle de l’ère soviétique, avec un antisémitisme d’État ?Chaque jour, nous observons la Russie revenir à son modèle soviétique. La semaine dernière, quand le président Poutine a reçu les leaders religieux au Kremlin, il a évoqué une politique russe au Moyen-Orient dans la continuité de la politique soviétique dans la région. C’était la première fois que je l’entendais dire ça.Cela signifie-t-il que la période est encore plus dangereuse pour la communauté juive en Russie ? L’année dernière, vous appeliez déjà tous les juifs à quitter la Russie “tant qu’ils le peuvent”…Oui, la Russie s’est isolée et se trouve dans un axe avec Téhéran et la Corée du Nord. La Russie est devenue un client de l’Iran et reçoit ses armes pour combattre l’Ukraine. Le danger pour la communauté juive en Russie ne cesse d’augmenter, notamment en raison de la détérioration des relations entre Moscou et Israël.Quel rôle peut jouer le gouvernement israélien dans cette situation ?Israël tente de préserver une relation de travail avec la Russie. Mais cela devient chaque jour plus difficile.Depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre, les attaques contre la communauté juive ont explosé partout dans le monde, y compris en France. Avez-vous le souvenir d’une telle vague d’actes antisémites ?Non, je n’ai jamais rien vu de tel. Les antisémites sont sortis du bois. Partout dans le monde, des groupes assument de vouloir détruire la communauté juive. Nous demandons à tous les gouvernements de traiter cette menace antisémite et de faire en sorte que tout le monde, y compris les Juifs, puisse marcher en sécurité dans la rue.En tant qu’homme de foi, quels conseils donnez-vous en ces temps troublés ?Restez unis, parlez à vos amis et surtout n’ayez pas peur. Et aussi, priez.



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Author : Corentin Pennarguear

Publish date : 2023-10-30 17:56:17

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Netanyahou : un cessez-le-feu serait “une reddition face au Hamas”

Netanyahou : un cessez-le-feu serait "une reddition face au Hamas"




L’armée israélienne a annoncé, lundi 30 octobre, avoir libéré une soldate retenue en otage par le mouvement islamiste Hamas dans la bande de Gaza. Dans la nuit de dimanche à lundi “la soldate Ori Megidish a été libérée, lors d’une opération terrestre, après avoir été kidnappée par l’organisation terroriste Hamas le 7 octobre”, ont indiqué le service de sécurité intérieure et l’armée israélienne dans un communiqué conjoint. Dans la journée, le ministère israélien des Affaires étrangères a annoncé la mort d’une Germano-Israélienne, Shani Louk, qui avait été enlevée par le Hamas et dont la famille avait appelé les autorités à l’aide.Plus de 1 400 personnes sont mortes, essentiellement des civils, lors de l’attaque perpétrée par le mouvement islamiste palestinien en Israël. Le Hamas affirme que plus de 8 306 personnes, majoritairement des civils, et dont près de la moitié sont des enfants, ont été tuées dans les bombardements israéliens depuis le début de la guerre. Un bilan qu’aucune source indépendante n’est pourtant en mesure de vérifier.Netanyahou : “Il n’y aura pas” de cessez-le-feu dans la guerre contre le HamasLe Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a exclu lundi soir tout cessez-le-feu dans la guerre dans la bande de Gaza, qui serait selon lui “une reddition face au Hamas”.”Les appels à un cessez-le-feu sont des appels à Israël à se rendre face au Hamas. Cela ne se produira pas”, a déclaré Benyamin Netanyahou lors d’une conférence de presse à Tel-Aviv, exhortant la communauté internationale à se joindre à son pays pour exiger la libération “immédiate et sans conditions” des otages retenus à Gaza.”Tsahal a étendu son entrée terrestre dans la bande de Gaza, elle le fait par étapes mesurées et très puissantes, en progressant méthodiquement étape par étape”, a-t-il dit un peu plus tôt en ouverture d’une réunion du cabinet de guerre. Le Hamas publie une vidéo de trois femmes présentées comme des otagesLe Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a qualifié ce lundi de “propagande psychologique cruelle” la vidéo que le Hamas palestinien a diffusée de trois femmes présentées comme des otages détenues. “Je me tourne vers Yelena Trupanov, Danielle Aloni et Rimon Kirsht qui ont été kidnappées par le Hamas qui commet des crimes de guerre (…). Nos coeurs sont avec vous et avec toutes les autres personnes enlevées”, a-t-il ajouté dans un communiqué.Le Hamas a publié ce lundi une vidéo de trois femmes présentées comme des otages parmi ceux qu’il détient dans la bande de Gaza. Sur cette enregistrement de 76 secondes, on peut voir l’une des trois femmes appelant le Premier ministre israélien à conclure un échange de prisonniers avec le mouvement islamiste pour obtenir leur libération.Gaza : Israël dit avoir frappé “plus de 600 cibles” en 24 heuresL’armée israélienne a affirmé ce lundi avoir frappé “plus de 600” cibles dans la bande de Gaza ces dernières 24 heures, selon des informations précisées à l’AFP. Parmi les cibles, un communiqué de l’armée liste: “des dépôts d’armes, des dizaines de positions de lancement de missiles antichar, ainsi que des caches (…) utilisées par l’organisation terroriste du Hamas”.Des chars israéliens à la lisière de Gaza-ville, principal axe routier coupéDes chars israéliens sont par ailleurs entrés lundi dans un quartier à la lisière de Gaza-ville, coupant le principal axe routier entre le nord et le sud de la bande de Gaza, ont indiqué des témoins. Les chars sont arrivés au abords du quartier al-Zeitoun dans la ville de Gaza, selon les témoins. “Ils ont coupé la route de Salahedine (reliant le nord au sud) et tirent sur tout véhicule qui y circule”, a affirmé l’un d’eux à l’AFP.Plus de 30 camions d’aide humanitaire sont entrés à Gaza dimancheTrente-trois camions d’aide humanitaire sont entrés à Gaza dimanche via le point de passage de Rafah à la frontière avec l’Egypte, a indiqué le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA). Il s’agit du convoi le plus important à pénétrer dans le territoire palestinien assiégé depuis la reprise limitée de l’acheminement de l’aide humanitaire, le 21 octobre, a précisé le Bureau onusien.”Empêcher l’accès de l’aide humanitaire” vers Gaza pourrait constituer “un crime””Empêcher l’accès de l’aide humanitaire” vers la bande de Gaza pourrait constituer un “crime” a estimé dimanche au Caire le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, après s’être rendu au poste-frontière de Rafah, reliant l’Egypte à Gaza, où s’entasse l’aide internationale à destination des civils palestiniens. Selon Karim Khan, “Israël doit s’assurer sans délai que les civils reçoivent de la nourriture, des médicaments” à Gaza. “A Rafah, j’ai vu des camions bloqués, remplis de biens et d’aide humanitaire, loin des bouches affamées et des blessures” des habitants de Gaza, a-t-il affirmé.Le responsable de la CPI a déclaré “enquêter sur les crimes qui pourraient avoir été commis en Israël, le 7 octobre” mais aussi “sur les événements en cours à Gaza et en Cisjordanie” dans le cadre de l’enquête officielle de la CPI ouverte en 2021 sur les Territoires Palestiniens. En Cisjordanie occupée, plus de 100 Palestiniens ont été tués par des colons et lors d’opérations de l’armée israélienne depuis le 7 octobre.Aide à Gaza : le Hamas exhorte l’Egypte à agir de manière “décisive”Un cadre du Hamas a appelé dimanche l’Egypte à agir de manière “décisive” pour que l’aide parvienne à la population de Gaza, qui fait face à d’importantes pénuries d’eau, de nourriture, de carburant et de médicaments.”L’Egypte ne doit pas rester spectatrice et se contenter d’appels à autoriser l’entrée de l’aide à Gaza”, a déclaré dans un communiqué Musa Abu Marzouk, membre du bureau politique du mouvement islamiste palestinien. “Nous attendons de l’Egypte qu’elle adopte une position décisive permettant à l’aide d’entrer à Gaza dès que possible”, a-t-il ajouté.Le Liban veut éviter la guerreLa frontière entre Israël et le Liban est une fois de plus sous haute tension après de nouveaux tirs annoncés dimanche par des groupes armés, dont le Hamas Palestinien et le puissant Hezbollah, suivis par une tentative d’infiltration du Djihad islamique.Le Premier ministre libanais a affirmé lundi à l’AFP faire tout son possible pour éviter que son pays entre dans la guerre entre Israël et le Hamas palestinien, mettant en garde en garde contre un embrasement régional. Dans une interview, Nagib Mikati a fait état d’une “véritable course contre la montre entre un cessez-le-feu à Gaza” et une éventuelle “escalade”.



Source link : https://www.lexpress.fr/monde/proche-moyen-orient/guerre-israel-hamas-larmee-fait-etat-de-dizaines-de-combattants-tues-dans-la-nuit-a-gaza-ICR4MDEUSRCRHDVQONDXP3MXZY/

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Publish date : 2023-10-30 18:55:30

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Shai Davidaï : “Je refuse d’attendre qu’un étudiant juif soit tué pour m’exprimer”

Shai Davidaï : "Je refuse d’attendre qu’un étudiant juif soit tué pour m’exprimer"




Sur les réseaux sociaux, il est plus connu comme le professeur de Columbia qui a alerté l’opinion publique sur la prolifération d’organisations étudiantes pro-Hamas dans les universités américaines. Dans une vidéo devenue virale, Shai Davidaï, professeur adjoint de gestion d’entreprise à la Columbia Business School, adresse une “lettre ouverte” aux parents des étudiants de Berkeley, Columbia, Stanford ou Harvard. Son message : “Nous ne pouvons pas protéger vos enfants des organisations étudiantes proterroristes.”Depuis l’attaque meurtrière du 7 octobre lancée par le Hamas, les rassemblements d’étudiants propalestiniens se multiplient sur les campus des universités américaines. Certains allant jusqu’à qualifier les combattants du groupe terroriste de “martyrs”, rejetant la responsabilité de leurs actes sur Israël. Face à cela, plusieurs universités restent “neutres” et rappellent leur attachement à la “liberté d’expression”.”Avons-nous eu cette discussion sur la liberté d’expression après la tuerie d’Orlando, en 2016, dans un bar LGBT ? Bien sûr que non, tranche Shai Davidaï dans un entretien à L’Express. Si cela avait été le cas, les gens se seraient déversés dans les rues pour protester. Ces dernières années, on nous a répété qu’il fallait croire les victimes, croire les femmes et que le viol était intolérable. Je suis évidemment d’accord avec cela. Pourquoi, lorsqu’il s’agit de la vie de juifs, c’est ‘plus compliqué’ ?” Entretien.L’Express : Pourquoi avoir voulu prendre la parole en public ?Shai Davidaï : Tout est parti de deux manifestations qui ont eu lieu sur le campus de l’université Columbia, quatre jours seulement après l’horrible massacre perpétré par le Hamas. L’une réunissait des étudiants juifs, qui se tenaient en silence avec des affiches de bébés israéliens kidnappés par le Hamas. Ils s’étreignaient les uns les autres. De l’autre côté du campus, à 30 ou 40 mètres d’eux, un millier d’étudiants célébraient l’attaque du Hamas. Ils la qualifiaient de “réussite”, de “moment historique” et chantaient “from the river to the sea, Palestine will be free” [NDLR : “du fleuve à la mer, la Palestine sera libre”] – ce qui, ne nous voilons pas la face, signifie “libre des juifs”. Ces étudiants n’étaient pas réunis pour prôner une solution à deux Etats ou appeler à la paix, mais pour célébrer ce carnage. Autrement dit, c’était une fête.Quelques jours plus tard, nous étions réunis contre le terrorisme avec des étudiants israéliens pour une veillée à la bougie. Une femme qui travaille avec des familles d’Israéliens enlevés par le Hamas racontait l’histoire d’une jeune fille qui se trouvait au festival de musique où 260 personnes ont été tuées, et qui a vu son amie se faire kidnapper par les terroristes du Hamas. Un autre étudiant nous a expliqué comment il avait été attaqué sur le campus de Columbia, alors qu’il distribuait des affiches montrant des otages israéliens. Pour moi, c’en était trop. J’ai senti qu’il fallait que je dise quelque chose. Il faut bien comprendre que, pour les étudiants, ce n’est que leur campus. Moi, c’est mon lieu de travail. Jamais je n’aurais imaginé qu’en 2023 il me faudrait supplier au sens premier du terme le président de l’université où je travaille pour qu’il condamne ceux qui célèbrent le viol ou la mort de civils.“Vos enfants ne sont pas en sécurité”, répétez-vous dans votre discours à destination des parents des étudiants de Columbia. Pourquoi cela ?Les étudiants juifs ne sont pas en sécurité à l’université, et pas seulement à Columbia. Je n’exagère pas : de nombreuses universités américaines ne font rien contre les organisations qui soutiennent ouvertement le terrorisme sur le campus. Si mes enfants étaient en âge d’aller à l’université, je craindrais pour leur sécurité, sachant que des organisations proterroristes y sont autorisées à y répandre leur rhétorique immonde. Or, non seulement les établissements d’enseignement supérieur ne font rien, mais ils leur donnent une tribune et un micro ! Je refuse d’attendre qu’un étudiant juif soit tué pour m’exprimer. Les universités doivent réagir maintenant.L’histoire entre la Palestine et Israël est compliquée. Mais ce qu’a fait le Hamas est très simpleDans un texte publié sur la plateforme de blogs Medium, vous écrivez que “[vous ne pouvez pas vous]permettre de ne pas prendre position”. Qu’entendez-vous par là ?Je suis juif et je soutiens une Palestine libre. Mais, concernant l’attaque du Hamas, il s’agit de choisir non pas entre Israël et la Palestine mais entre l’humanité et la terreur. La majeure partie du monde, y compris des Palestiniens, est du côté de l’humanité. Ils savent qu’au fond il ne s’agit pas d’un débat politique ou géopolitique. Demandez à la plupart des Palestiniens en leur garantissant l’anonymat s’ils pensent que l’attaque du Hamas est une bonne ou une mauvaise chose, si violer des femmes ou assassiner des bébés pour ensuite brûler leur corps est bien ou mal : la plupart vous répondront que c’est mal, un point c’est tout. L’histoire entre la Palestine et Israël est compliquée. Mais ce qu’a fait le Hamas est très simple. Parfois, il arrive que les choses soient noires ou blanches. Sur le terrorisme, la situation est très claire : il n’y a pas lieu de prôner une échelle de gris.Depuis votre prise de parole, la direction de l’université Columbia a-t-elle répondu à votre appel ?Absolument pas. D’ailleurs, la situation s’est aggravée depuis dans toutes les universités américaines. Il y a quelques jours, des étudiants de l’université George Washington, située à quelques kilomètres de la Maison-Blanche, ont projeté sur la façade de la bibliothèque des messages disant “gloire à nos martyrs”. Remarquez qu’ils disent “nos martyrs” – ils indiquent clairement qu’ils considèrent les terroristes du Hamas comme faisant partie de leur groupe. Des étudiants de l’université Cooper Union [à New York] ont attaqué des camarades juifs qui ont dû s’enfermer dans la bibliothèque avant d’être escortés par la police. Tout comme à Harvard, où certains ont été attaqués par six ou sept étudiants pro-Hamas. Et toujours, ce silence de la part des universités…Si chaque vie doit être protégée à 100 %, pour certains, une vie israélienne ou juive ne vaut que 70 ou 80 %De nombreuses universités ont exprimé leur volonté de rester “neutres”. Par le passé, les administrateurs des campus se sont pourtant souvent montrés prompts à prendre position, sur le changement climatique, la guerre en Ukraine, ou même l’arrêt “Roe v.Wade” [arrêt de 1973 garantissant le droit à l’avortement, abrogé en 2022]. Etes-vous surpris ?Je ne suis pas sûr que tout le monde apprécie ma réponse. Il est extrêmement important que les universités prennent position sur certains sujets, qu’il s’agisse de “Black Lives Matter”, des droits des LGBT, du climat ou de la guerre en Ukraine. Mais, dans le cas présent, l’absence de réaction claire de la part des universités est, je pense, le produit de deux facteurs. Le premier est la peur. N’est pas “leader” qui veut, c’est une question de caractère. Les présidents d’université ne sont pas prêts à risquer leur popularité pour faire preuve de moralité. Ce sont des lâches, ils ne sont pas de vrais leaders.Le second est la haine des juifs. Tout le monde n’accorde pas autant d’importance à la vie des Israéliens et des juifs qu’à celle des autres : si chaque vie doit être protégée à 100 %, pour certains, une vie israélienne ou juive ne vaut – consciemment ou non – que 70 ou 80 %. C’est la réalité. Je me fiche que les gens accordent de l’importance à ma vie, je suis un adulte. Mais j’ai une fille de 2 ans et un fils de 7 ans. Le fait que ma propre université ne puisse pas dire clairement qu’ils n’ont pas à être des cibles me heurte profondément. C’est tout bête : un mélange de peur et de haine. Pourtant, certains essaient de nous faire croire qu’il s’agit d’une question très complexe…C’est-à-dire ?Beaucoup de personnes, y compris à la direction des universités, arguent que cette absence de condamnation claire des rassemblements pro-Hamas vise aussi à respecter la liberté d’expression de chacun. A ceux-là je demande : après le massacre du Bataclan, comment auriez-vous réagi si un professeur de Polytechnique avait dit : “Prenons en compte le point de vue des terroristes” ? Qu’auriez-vous pensé, après les attentats du 11 Septembre ou la mort de George Floyd, en 2020, si une organisation d’étudiants avait célébré ces drames ? Avons-nous eu cette discussion sur la liberté d’expression après la tuerie d’Orlando, en 2016, dans un bar LGBT ? Bien sûr que non. Si cela avait été le cas, les gens se seraient déversés dans les rues pour protester. Ces dernières années, on nous a répété qu’il fallait croire les victimes, croire les femmes et que le viol était intolérable. Je suis évidemment d’accord avec cela. Pourquoi, lorsqu’il s’agit de la vie de juifs, c’est “plus compliqué” ?D’aucuns vous répondraient sans doute que restreindre la liberté d’expression n’est pas la solution…Ce n’est pas ce que je souhaite. Aux Etats-Unis, il est de coutume de dire que, la liberté d’expression, c’est le droit d’avoir tort. C’est vrai. Effectivement, nous avons le premier amendement, et je pense que chacun doit pouvoir dire ce qu’il veut. Ça n’est pas la même chose de laisser les gens s’exprimer sur les réseaux sociaux ou dans leur vie personnelle que d’autoriser la venue, sur un campus, d’une organisation qui soutient et sympathise avec des terroristes.Ensuite, si la liberté d’expression est essentielle, il est dans le même temps essentiel que chacun assume ses propos ! Lors des rassemblements pro-Hamas, la plupart portent des masques, des lunettes de soleil, parce qu’ils savent que ce qu’ils disent est honteux. Savez-vous qui d’autre se cache le visage ? Les terroristes du Hamas. J’assume mes propos, chacun connaît mon nom et mon visage. La liberté d’expression ne signifie pas l’absence de responsabilité et, si vous célébrez et soutenez publiquement une organisation terroriste internationalement reconnue, vous devez également être prêt à en subir les conséquences.Comment expliquez-vous que ces protestations pro-Hamas aient pris une telle ampleur dans les universités ?Les organisations proterroristes n’opèrent pas dans le vide, mais dans des universités où des professeurs eux-mêmes célèbrent le Hamas. A Columbia, le professeur Joseph Massad a déclaré dans un article publié le lendemain de l’attentat que le massacre était “spectaculaire”, et l’université refuse toujours de le condamner. A Stanford, un autre a fait asseoir tous les étudiants juifs au fond de la classe. A Berkeley, un troisième a donné des points supplémentaires aux étudiants qui participaient à des manifestations propalestiniennes. A l’université de Californie à Davis, un étudiant a tweeté que tous les journalistes juifs et leurs enfants devraient être tués parce qu’ils contrôlent les médias. Les étudiants pensent que leurs idées sont légitimes, parce qu’ils les trouvent dans la bouche de ceux qu’ils respectent et admirent.Beaucoup justifient leurs positions pro-Hamas en se référant à la grille de lecture “colonisateur” contre “colonisé”. Ne faut-il pas aussi s’interroger sur l’incidence des études décoloniales, largement popularisées ces dernières années dans les universités américaines ?Je pense qu’il faut plutôt voir dans ces réactions l’incidence de l’abstraction des idées à laquelle nous entraînons nos élèves à l’université. Nous leur apprenons à réfléchir en concepts et en théorie, ce qui est essentiel. Mais, à l’heure actuelle, l’abstraction est un ennemi : il faut regarder les images en face. Il faut se confronter aux photos de bébés brûlés pour comprendre que la “résistance” n’est pas qu’une notion abstraite et que son instrumentalisation peut cacher un crime contre l’humanité.Aurions-nous tort d’y voir une révolte d’étudiants privilégiés, compte tenu du prestige des universités où se déroulent ces actions pro-Hamas ?Quand je ne m’oppose pas à l’apologie du terrorisme sur les campus, je fais des recherches sur les inégalités économiques et j’étudie le racisme et le sexisme. Je pense qu’il serait inexact d’y voir un phénomène propre à la bourgeoisie ou à la classe supérieure. Cela se passe aussi dans d’autres universités. Simplement, nous n’en entendons pas autant parler. A la City University de New York [Cuny], par exemple, qui est l’une des meilleures écoles des Etats-Unis pour les étudiants des classes populaires et moyennes, la même chose se produit. Ce n’est pas une question de “richesse”. Le problème est bien plus important et plus répandu qu’on ne le pense.Pensez-vous que l’intensité de ce phénomène soit spécifique aux Etats-Unis ?Vous savez, j’ai reçu des milliers d’e-mails, de messages et de commentaires en ligne de la part de Canadiens, de Londoniens, d’habitants de São Paulo, qui me racontent des événements semblables. Cela se passe partout dans le monde. Mais je pense que, si le phénomène est si intense en Amérique du Nord, c’est parce que, contrairement à l’Europe, les Nord-Américains n’ont pas vraiment conscience de ce qu’est le terrorisme. Les jeunes Européens ont connu les attentats du Bataclan et de Charlie Hebdo en 2015, ceux de Madrid en 2004, ceux de Londres en 2005. Certains ont ressenti cette inquiétude de savoir si leurs proches étaient en sécurité. En Europe, tout le monde sait ce qu’est le terrorisme, alors qu’aux Etats-Unis la plupart des étudiants sont nés après le 11 Septembre.La majorité des étudiants qui glorifient le terrorisme ne savent donc pas vraiment ce qu’ils soutiennent. Je ne les blâme pas, loin de là. La plupart sont de bonnes personnes animées par un souci de justice, mais ils sont instrumentalisés par les responsables d’associations proterroristes, qui sont de véritables extrémistes radicaux et ne représentent sans doute que 10 % des étudiants qui manifestent en soutien au Hamas. Il faut le dire, leur influence et leur capacité d’embrigader sont terrifiantes.Mais il faut reconnaître dans le même temps que l’Europe et l’Amérique du Sud comptent de meilleurs leaders que les Etats-Unis. Joe Biden a été très clair dans sa condamnation du Hamas. Mais Emmanuel Macron a été un des premiers à prendre position, tout comme le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, ainsi que la Première ministre du Danemark, Mette Frederiksen.Plusieurs donateurs font pression sur les universités pour qu’elles soutiennent plus clairement Israël. Ce qui, selon la présidente de l’Association américaine des collèges et universités [American Association of Colleges and Universities, AACU], Lynn Pasquerella, saperait l’objectif de l’enseignement supérieur américain, qui est de “promouvoir la poursuite sans entraves de la vérité et le libre échange d’idées”. Qu’en pensez-vous ?Je trouve très ironique de blâmer les donateurs. Quand et pourquoi les universités ont-elles vu le jour ? Juste après la Renaissance, à l’époque des Lumières, soit lorsque l’humanité s’est dit qu’il fallait tracer une ligne claire entre la lumière et l’obscurantisme, le bien et le mal. Les milliardaires qui financent les universités sont engagés dans ce but. Je comprends que, dans un moment pareil, certains se demandent si leur argent sert toujours cet objectif. Que l’on soit riche ou pauvre, je pense que personne n’a envie de donner de l’argent à des institutions qui faillissent à ce point à leur mission. Si des universités sont incapables de dire clairement que tirer une balle dans la tête d’un bébé endormi n’est pas acceptable et ce, peu importe qu’il soit israélien, palestinien ou autre, alors à quoi servent-elles ?



Source link : https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/shai-davidai-je-refuse-dattendre-quun-etudiant-juif-soit-tue-pour-mexprimer-KDPHN6W7AVDWREXHAMCHTPVCFU/

Author : Alix L’Hospital

Publish date : 2023-10-30 17:21:44

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Russie : Daghestan, Tchétchénie… Ces républiques du Caucase secouées par la guerre Israël-Hamas

Russie : Daghestan, Tchétchénie… Ces républiques du Caucase secouées par la guerre Israël-Hamas




Les tensions se multiplient à travers le monde depuis la campagne de représailles à Gaza d’Israël déclenchée après l’attaque terroriste du Hamas le 7 octobre. Une région est particulièrement touchée par des actes hostiles à Israël : le Caucase russe. Une foule d’hommes a envahi dimanche soir le tarmac et le terminal de l’aéroport de Makhatchkala, la capitale du Daghestan, à la recherche des passagers en provenance d’Israël.Avant cette attaque, dimanche, le ministre de l’Information de la Tchétchénie, la république voisine, Akhmed Doudaïev, avait appelé au cours de la journée au calme face à la hausse des tensions dans le Caucase russe, et à éviter les “provocations”, alors que ces régions ont connu plusieurs actes antisémites.Plus tôt dans la journée, un centre juif de la région de Kabardino-Balkarie a été incendié dans la ville de Nalchik, selon l’agence RIA Novosti. Des tags “mort aux juifs” ont été inscrits sur le bâtiment, rapporte Le Monde. De même, à Khassaviourt, au Daghestan, des dizaines d’hommes ont assiégé un hôtel après que la rumeur l’a désigné comme accueillant des “réfugiés israéliens”.Dans la région voisine de Karatchaïevo-Tcherkessie, elle aussi à majorité musulmane, des manifestants ont exigé “l’expulsion des juifs” du territoire, relève Le Monde. Les adresses de synagogues et de rabbins de tout le sud de la Russie étaient diffusées par des chaînes Telegram appelant à l’émeute, décrit le quotidien. Tour d’horizon de plusieurs républiques russes du Caucase où le conflit entre Israël et le Hamas a des répercussions.Le DaghestanTerritoire du Caucase russe de moins de trois millions d’habitants, le Daghestan fait partie depuis 1991 des 21 Républiques fédérées qui composent la Russie, 22 en comptant la Crimée, occupée par la Russie à la suite de son invasion, en 2014. Le Daghestan est la partie la plus au sud de la Russie. Ce territoire possède des frontières internes avec la Kalmoukie (au nord), la Tchétchénie (à l’ouest) et le kraï de Stavropol (au nord-ouest), ainsi que des frontières internationales avec la Géorgie (au sud-ouest) et l’Azerbaïdjan (au sud).Le Daghestan, où l’influence salafiste a fortement crû ces dernières années, est la république culturellement la plus hétérogène de la Russie. Aucun groupe ethnique n’y forme une majorité. La population est à 85 % musulmane et majoritairement sunnite chafiite de tradition soufie. À la différence de la Tchétchénie voisine, le Daghestan n’a jamais exprimé de volontés sécessionnistes à l’égard de la Russie.Depuis la deuxième guerre de la Tchétchénie voisine (1999-2009), elle-même déclenchée par Moscou après l’invasion de villages daghestanais par des rebelles djihadistes tchétchènes, la déstabilisation du Daghestan a entretenu sa mauvaise réputation et des années de stagnation économique. Comme le rappelle Orient XXI, l’établissement de “l’Emirat du Caucase” en 2007 par Dokou Oumarov, un chef de guerre tchétchène issu de la frange islamiste des séparatistes et désirant instaurer la charia sur l’ensemble du Caucase du Nord, a accentué la pénétration du terrorisme, visant progressivement quasi-exclusivement les forces de sécurité.La TchétchéniePlus connue que le Daghestan, la Tchétchénie a été le théâtre de guerres sanglantes. Fin 1994, après avoir toléré durant trois ans l’indépendance de facto de la Tchétchénie, Moscou fait intervenir son armée pour mettre au pas cette république du Caucase russe.Se heurtant à une résistance acharnée, les troupes fédérales se retirent en 1996. Mais en octobre 1999, sous l’impulsion du Premier ministre Vladimir Poutine bientôt élu à la présidence, les forces russes entrent à nouveau en Tchétchénie pour une “opération antiterroriste”, après une attaque des indépendantistes tchétchènes contre la république du Daghestan et plusieurs attentats meurtriers en Russie, attribués aux Tchétchènes par Moscou.En février 2000, la Russie reprend la capitale Grozny, rasée par l’artillerie et l’aviation russes. Mais la guérilla se poursuit. En 2009, le Kremlin décrète la fin de son opération, laissant après ces deux conflits des dizaines de milliers de morts de part et d’autre. En Tchétchénie, l’islamisme radical est promu par le clan Kadyrov, au pouvoir depuis 2007.L’IngouchieFrontalière de la Géorgie et de l’Ossétie du Nord et d’une superficie de 3 600 km2, la république d’Ingouchie a été créée en 1992 à l’éclatement de l’URSS. Sa population, estimée à 500 000 habitants, est très majoritairement musulmane (plus de 98 %). L’Ingouchie, où le taux de chômage s’élèverait à 30 % de la population, est sous la surveillance accrue de Moscou. En 2018, des imams avaient dénoncé notamment le contrôle de leurs sermons à l’aide de caméras de surveillance dans les mosquées, destinées à éviter la politisation des discours religieux, rappelle La Croix.L’assaillant présumé d’Arras, Mohammed Mogouchkov, fiché pour radicalisation islamiste, est né en Ingouchie. Il s’était rendu le 13 octobre à son ancien établissement, la cité scolaire Gambetta-Carnot à Arras, armé de deux couteaux, poignardant mortellement Dominique Bernard, professeur de français âgé de 57 ans, puis blessant trois autres personnes avant d’être interpellé par une patrouille de police.Kabardino-Balkarie, Karatchaïévo-Tcherkessie…La république de Kabardino-Balkarie, qui a une frontière commune avec la Géorgie, est l’une des sept autres républiques autonomes de la fédération de Russie, situées dans la région du Caucase, avec la Tchétchénie, le Daghestan, l’Ingouchie, la Karatchaïévo-Tcherkessie, l’Adyguée et l’Ossétie du Nord-Alanie. La population de ce territoire montagneux, où se trouve le Mont Elbrouz, le plus haut sommet d’Europe (5 643 mètres) est à majorité musulmane, comme la Karatchaïévo-Tcherkessie.Dans le Caucase, l’islam est un référent identitaire “essentiel”, expliquait en 2012 le professeur de sciences politiques Emil Souleimanov. “Pour nombre de jeunes Tchétchènes, Daghestanais et Ingouches en quête de leurs racines ethniques et spirituelles dans un contexte d’instabilité politique et sociale, la religion est apparue comme la seule idée valable et digne d’être défendue” et comme “le moyen de contestation des structures sociales traditionnelles”, écrivait-il dans un article pour la revue Politique étrangère, rapporte La Croix.L’influence de Daech reste limitée en Russie même si des attaques se produisent périodiquement, en particulier dans les républiques de Tchétchénie, d’Ingouchie et du Daghestan. Dans le Caucase, les radicaux religieux sont tolérés tant qu’ils affichent leur loyauté à Moscou et aux pouvoirs locaux, ceux-ci allant jusqu’à fermer les yeux sur les crimes d’honneur ou l’oppression des femmes, rappelle Le Monde.



Source link : https://www.lexpress.fr/monde/europe/russie-daghestan-tchetchenie-ces-republiques-du-caucase-secouees-par-la-guerre-israel-hamas-QPL5FTG2Q5A2ZDRXVWPFU7HQVQ/

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Publish date : 2023-10-30 12:42:54

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Assaut d’un aéroport au Daghestan : l’Ukraine pointée du doigt

Assaut d’un aéroport au Daghestan : l’Ukraine pointée du doigt




Les forces russes ont abattu dans la nuit de samedi à dimanche 36 drones ukrainiens au-dessus de la mer Noire et de la péninsule de Crimée, a annoncé le ministère russe de la Défense. “Dans la nuit du 29 octobre, une tentative du régime de Kiev de mener une attaque terroriste à l’aide de drones de type aérien sur le territoire de la Fédération de Russie a été stoppée”, a indiqué le ministère sur Telegram.”Les systèmes de défense aérienne en place ont détruit 36 véhicules aériens sans pilote ukrainiens au-dessus de la mer Noire et de la partie nord-ouest de la péninsule de Crimée”, a-t-il ajouté.Aéroport ciblé par une foule hostile à Israël : le chef de la République du Daghestan accuse l’UkraineLa police russe a affirmé ce lundi 30 octobre avoir interpellé 60 personnes suspectées d’avoir pris d’assaut un aéroport de Makhatchkala, capitale de la république russe à majorité musulmane du Daghestan, visiblement à la recherche des passagers en provenance d’Israël. Une foule d’hommes a envahi dimanche soir le tarmac et le terminal de l’aéroport, en pleines tensions à travers le monde depuis la campagne de représailles à Gaza d’Israël déclenchée après l’attaque surprise du Hamas le 7 octobre.Lors de heurts avec les assaillants à l’aéroport de Makhatchkala, neuf policiers ont été blessés, dont deux ont été hospitalisés, a indiqué le ministère russe de l’Intérieur dans un communiqué. “Plus de 150 participants actifs des troubles ont été identifiés, soixante d’entre eux ont été interpellés”, a affirmé le ministère, assurant que des opérations de recherche étaient en cours pour identifier tous les assaillants.Le dirigeant de cette république du Caucase russe, Sergueï Melikov, a assuré lundi matin, sans avancer de preuves, que ces troubles avaient été organisés depuis le territoire ukrainien, en plein conflit armé entre Kiev et Moscou. “Les initiateurs de cette action, évidemment, ce sont nos ennemis, ceux qui ont organisé ces actions depuis le territoire de l’Ukraine”, a-t-il déclaré à la presse, cité par l’agence de presse Ria-Novosti.Il a affirmé qu’une chaîne Telegram critique des autorités locales, “Outro Daghestan”, était administrée par des “traîtres” depuis l’Ukraine. Cette chaîne, suivie par environ 60 000 personnes, avait partagé un appel à se rassembler à l’aéroport de Makhatchkala dimanche soir, disant vouloir empêcher l’arrivée de passagers “indésirables” du vol Red Wings venus de Tel-Aviv.Des Russes commémorent les victimes de Staline malgré la répression des opposantsDes Russes ont rendu hommage dimanche aux victimes de la terreur stalinienne, plus de 20 mois après le déclenchement de l’offensive russe en Ukraine qui s’est accompagnée d’une forte répression domestique des voix critiques. La lecture des noms des personnes exécutées pendant la terreur entre 1936 et 1938 est organisée chaque année par l’ONG Memorial, co-lauréate du prix Nobel de la paix 2022 et dont la justice russe a ordonné la dissolution fin 2021, quelques semaines avant l’assaut contre l’Ukraine le 24 février 2022.A Moscou, cette lecture est organisée traditionnellement près d’un monument aux victimes de la répression soviétique, situé en face de la Loubianka, le tristement célèbre siège de la police politique de Staline, du KGB soviétique et aujourd’hui du FSB, les services de sécurité russes. Memorial a cependant annoncé que les autorités avaient interdit le rassemblement sur la Loubianka. Dimanche, le site était entouré de barrières métalliques avec une forte présence policière.Oleg Orlov, un responsable de Memorial récemment condamné à une amende pour avoir dénoncé l’offensive contre l’Ukraine, était malgré tout présent sur place. Et plusieurs ambassadeurs occidentaux, y compris ceux de la France et des Etats-Unis, ont déposé des fleurs. Bannie de la Loubianka, Memorial a donc organisé une lecture des noms en des endroits symboliques dans la capitale, tels que d’anciennes adresses de victimes de la répression, des cimetières et devant une prison. L’événement s’est aussi tenu dans d’autres villes russes comme Volgograd, l’ex-Stalingrad, ou encore à Novossibirsk en Sibérie ainsi qu’à l’étranger.Des responsables chinois et russe fustigent les pays “créant des problèmes”Un haut responsable de l’armée chinoise, le général Zhang Youxia, vice-président de la Commission militaire centrale, et le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou ont accusé ce lundi certains pays de vouloir “créer des problèmes” en Asie et ailleurs, à l’occasion d’un forum sur la défense à Pékin.Les deux hommes ont chacun prononcé un discours au Forum Xiangshan, qui réunit militaires et diplomates de 90 pays. La Chine tient ce forum en l’absence d’un ministre chinois de la Défense en poste, après l’annonce la semaine dernière du renvoi, sans explications officielles, de Li Shangfu.La Chine a refusé de condamner l’invasion de l’Ukraine et cherche à se positionner comme une partie neutre dans le conflit, tout en offrant à Moscou une assistance diplomatique et financière vitale. Le président russe Vladimir Poutine a effectué ce mois-ci une visite de deux jours à Pékin, son premier déplacement dans une grande puissance mondiale depuis l’invasion de l’Ukraine en février 2022, qui a isolé la Russie sur la scène internationale.



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Publish date : 2023-10-30 08:18:18

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Alain Soral, Rivarol… Les nouveaux soutiens de La France insoumise

Alain Soral, Rivarol… Les nouveaux soutiens de La France insoumise




Sauve-qui-peut. Deux hommes en costume prennent la fuite tandis que l’union de la gauche rend l’âme, les initiales de la Nupes éparpillées façon puzzle aux pieds du Lider maximo des Insoumis. “Alors, Monsieur Mélenchon, quel effet ça vous fait d’être diabolisé ?”, lui lance un personnage vêtu d’une marinière bleu-blanc-rouge sur laquelle sont étiquetés les mots “complotiste”, “facho”, “raciste”, “populiste”. En face, l’homme à la cravate rouge semble interloqué, empêché par une queue de diable sur laquelle est écrit “antisémite”, qui lui a poussé dans le dos. Le message de ce croquis est clair : Jean-Luc Mélenchon serait victime d’une entreprise de “diabolisation”, abandonné de tous (comprendre le “système”), en raison de ses prises de position concernant le Hamas. En effet, depuis l’attaque sanglante du 7 octobre, les Insoumis ont pris le parti de renvoyer dos à dos Israël et le Hamas, qu’ils refusent toujours de qualifier d’”organisation terroriste”.Les apparences sont parfois trompeuses. Qui jetterait un œil rapide à ce dessin pourrait croire à l’œuvre d’un caricaturiste acquis à la cause de l’Insoumis, dénonçant implicitement les accusations dont celui-ci a pu faire l’objet, notamment de la part de la Licra qui a dénoncé un “antisémitisme électoral”. Coup de théâtre : le croquis est signé Chard, dessinatrice pour le journal antisémite, négationniste et raciste Rivarol, et figure en tête d’un éditorial daté du 25 octobre de Jérôme Bourbon, le directeur de la publication, intitulé “Mélenchon diabolisé comme l’était hier Le Pen”. Extrait choisi :”A Rivarol, on se souvient des haineuses campagnes politico-médiatiques contre Jean-Marie Le Pen, à l’occasion du “point de détail” (1987), de “Durafour crématoire” (1988), de “l’internationale juive” (1989), de l’infâme montage de Carpentras (1990), de “l’inégalité des races” (1996) […]. Chaque fois le fondateur du Front national était accusé d’antisémitisme et était renvoyé en dehors de “l’arc républicain”, s’émeut Jérôme Bourbon. La même mésaventure arrive aujourd’hui à Jean-Luc Mélenchon qui subit à son tour des attaques d’une rare violence de la part du même lobby parce qu’il refuse avec un certain courage, et même un courage certain, de s’aligner inconditionnellement sur l’entité sioniste et de cautionner les crimes abominables commis ces dernières semaines, de manière incessante, par le gouvernement israélien sur les Palestiniens bombardés nuit et jour.””Baiser du diable””Les ennemis de mes ennemis sont mes amis”, dit le proverbe. L’occasion était trop belle : un leader politique de premier plan, arrivé largement en tête des candidatures de gauche à la dernière présidentielle, est aujourd’hui critiqué par la plupart des ennemis idéologiques de toujours du journal antisémite, telle la Licra ou le Crif (à dire vrai, Rivarol considère comme faisant partie d’un “système” soumis au “lobby juif” tous ceux qui dénonceraient de près ou de loin l’antisémitisme). De quoi alimenter la diatribe du journal, qui s’empresse d’encenser un Jean-Luc Mélenchon qui “sauve l’honneur d’une classe politique et d’un pays totalement inféodés à une puissance étrangère, à un Etat terroriste dépourvu de toute légitimité et de toute humanité”, à savoir Israël.Puisque Jean-Luc Mélenchon est, selon Rivarol, injustement accusé d’antisémitisme, pourquoi n’en serait-il pas de même pour la figure de Jean-Marie Le Pen ? Le journal profite de cette nouvelle caution intellectuelle et politique pour réhabiliter non seulement le fondateur du Front national (devenu depuis Rassemblement national), mais aussi ces autres figures “courageuses”, tels les militants d’extrême droite et essayistes négationnistes Alain Soral, Yvan Benedetti ou encore Hervé Ryssen. Sans oublier de saluer “les députés de La France insoumise comme Mathilde Panot ou Danièle Obono”.Un “baiser du diable”. C’est ainsi qu’Hugo Melchior, chercheur indépendant en histoire politique contemporaine, interprète ce surprenant soutien. “Ordinairement, détaille-t-il, cette droite nationaliste, racialiste et antisémite abhorre le leader charismatique de LFI et son ode au processus de créolisation de la société française. Elle se délecte ainsi de le voir “excommunié” par les autres forces du champ politique et, en lui apportant un tel soutien public contre-nature autour de la question palestinienne, elle essaye cyniquement de le mettre dans l’embarras.””Front de la foi”La sournoiserie vengeresse d’un camp se réjouissant de la chute de l’un de ses contempteurs historiques est-elle bien suffisante pour expliquer cette apparente “convergence des luttes” ? A l’extrême droite, Jérôme Bourbon est loin d’être le seul à voir en Jean-Luc Mélenchon et consorts le dernier bastion de “l’honneur” de la classe politique française… Ainsi d’Egalité & Réconciliation, le site de l’essayiste d’extrême droite Alain Soral, condamné par la justice à de multiples reprises, notamment pour avoir imputé aux juifs l’attentat du 11 septembre 2001 à New York (2020). On y trouve par exemple un article en défense de la “gauche LFI, sous le feu du combo Crif-Intérieur”, après que plusieurs des lieutenants de Jean-Luc Mélenchon ont dénoncé les accusations “racistes” formulées par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin à l’encontre du footballeur Karim Benzema, qu’il accuse d’avoir un “lien notoire” avec les Frères musulmans. “Face à cette honteuse soumission, c’est encore Mélenchon qui sauve l’honneur en matière diplomatique”, peut-on lire sur le site.La sympathie idéologique du camp Soral est loin d’être feinte. “Depuis des années maintenant, explique le politologue et fondateur de l’observatoire du complotisme Conspiracy Watch Rudy Reichstadt, une partie de l’extrême droite antisémite, regroupée notamment autour d’Alain Soral, appelle de ses vœux la constitution d’un “front de la foi”, c’est-à-dire une union des chrétiens et des musulmans contre les “forces mondialistes”, lesquelles sont le plus souvent assimilées purement et simplement aux juifs. A mesure qu’elle exprime de plus en plus clairement son antisionisme et son tropisme pro-islamiste, La France insoumise est ainsi identifiée comme un allié naturel pour mener ce “combat”. Sans compter que Jean-Luc Mélenchon détient désormais un inquiétant palmarès de déclarations puisant directement dans les stéréotypes classiques de l’antisémitisme.”Nous sommes le 22 octobre. Alors que la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, entame un déplacement en Israël, Jean-Luc Mélenchon publie un tweet lui reprochant de “camper à Tel Aviv pour encourager le massacre” à Gaza. “Voici le message subliminal de Jean-Luc Mélenchon : désigner les juifs comme le parti de l’étranger et de la guerre”, s’est indigné sur X (anciennement Twitter) le président du Crif Yonathan Arfi, dénonçant “une rhétorique antisémite”. “Ce tweet, Alain Soral aurait pu l’écrire”, réagit à son tour Rudy Reichstadt.Du côté des “dominés”A gauche, l’une des raisons qui en pousse certains à faire la moue devant les condamnations fermes du Hamas, c’est la grille de lecture binaire opposant “dominant” à “dominé”, “colonisateur” à “colonisé”. Comme l’écrit Yascha Mounk dans une tribune à L’Express, “le Hamas étant une organisation de “personnes de couleur” défavorisées luttant contre des juifs “blancs” privilégiés, il doit être considéré comme faisant partie d’une lutte globale contre l’oppression”.Certes, dans l’imaginaire collectif, l’extrême droite antisémite se caractérise bien davantage par son culte de l’homme fort et sa volonté de dominer les minorités (notamment ethniques). Mais comme l’explique le politologue Jean-Yves Camus, “cette extrême droite se voit comme persécutée, exilée de l’intérieur. Cette dernière année, elle a fait l’objet d’une cascade de mesures d’interdiction. Si bien qu’elle se situe du côté des “dominés”. Les dominants étant le pouvoir et par extension, la marionnette de forces secrètes qui dirigeraient le monde”.Rien d’étonnant, donc, à ce que le site Egalité & Réconciliation érige en symbole… Mathilde Panot. Le 21 octobre, la présidente du groupe insoumis à l’Assemblée nationale déclarait dans l’Hémicycle que “la France de [Gérald] Darmanin est devenue le pays où le seul crime de Benzema est de s’appeler Karim. Madame la Première ministre, rendez-vous compte, il n’y a qu’en France où la solidarité avec un peuple bombardé depuis quatorze jours est criminalisée !”. De quoi inspirer au site négationniste un article intitulé “Israël/Palestine : Mathilde Panot sauve l’honneur de la France”, où l’on peut lire que “[Mathilde] Panot, c’est la France qui ouvre sa gueule, qui défend le faible contre le fort, qui ne se couche pas devant les puissances visibles ou occultes, bref, qui rend à nouveau fier d’être français. C’est une Gauloise. D’ailleurs, elle pourrait figurer en bonne place dans Astérix, et on dit ça sans ironie, puisqu’elle a été traitée de “poissonnière” il y a huit mois par un député macroniste.” C.Q.F.D.La faute au “système”Le philosophe politique Jean-Pierre Faye a développé la théorie du “fer à cheval”. Selon lui, il n’y aurait pas un axe politique gauche-droite avec l’extrême gauche et l’extrême droite à chaque extrémité. Mais un arc de cercle où les deux bouts se rejoindraient presque. De son côté, Rudy Reichstadt explique que “l’extrême droite antisémite portée par des personnalités telles que Dieudonné ou Soral ne se positionne pas dans les termes du clivage gauche-droite. Ils s’inscrivent plutôt dans une géographie politique de type centre-périphérie et revendiquent leur statut d'”infréquentables”. Les théories du complot font office de passerelles entre des individus aux parcours militants parfois très hétérogènes mais qui peuvent se retrouver à communier dans leur opposition à un “système” dont ils se sentent exclus. C’est la raison pour laquelle on peut parfois avoir l’impression que les extrêmes se rejoignent. De fait, certains propos tenus par des personnalités de gauche radicale et d’extrême droite sont interchangeables”.Mardi 17 octobre, une explosion a frappé l’hôpital Al-Ahli, à Gaza. Alors que l’incertitude était à son paroxysme, le Hamas accusant l’État hébreu, et le gouvernement israélien imputant la responsabilité au groupe Djihad islamique, le site Égalité & Réconciliation a conclu sans surprise que l’hypothèse d’une roquette tirée par le Djihad islamique a “du mal à tenir : quand le Hamas arrose Israël de roquettes artisanales, il est rare qu’elles fassent des victimes, leur effet est surtout psychologique. Pourtant, cette (dés)information a la préférence des médias mainstream français”.Plus surprenant : au lendemain de l’explosion, le sociologue-député de la France insoumise Hadrien Clouet assurait sur X que “l’armée israélienne bombarde désormais des hôpitaux”. Ainsi de Mathilde Panot qui, au micro de France inter le 19 octobre, estimait que la version accusant Israël restait “la plus crédible” car “le gouvernement a déjà menti et que dans les guerres, les armées mentent”. Tant pis si, au lendemain de la frappe, comme l’a écrit CheckNews, la majorité des experts et des chercheurs en sources ouvertes penchaient (sans être conclusifs) vers un tir raté palestinien.Certes, le chaos informationnel couplé aux travers d’une époque donnant la préséance à l’immédiateté pousse de nombreux individus à embrasser telle ou telle version avant même que l’une ou l’autre aient pu être éprouvées. Et ce, il faut le reconnaître, qu’importe les convictions politiques. “Aujourd’hui, on assiste à une inversion de la maxime de saint Thomas, qui affirmait ne croire que ce qu’il voyait, écrit le sociologue Gérald Bronner dans sa chronique à L’Express. Nous voici arrivés à une situation où nous ne voyons que ce que nous croyons”.Qu’on en juge : le 24 octobre, le New York Times publiait une enquête battant en brèche l’une des hypothèses brandie par Israël et la majorité des enquêtes effectuées, à savoir qu’un projectile palestinien serait retombé sur l’hôpital après un problème en vol. L’analyse visuelle réalisée par le quotidien conclut ainsi que “le clip vidéo – tiré d’une caméra de la chaîne de télévision Al Jazeera diffusant en direct dans la nuit du 17 octobre – montre autre chose. Le missile que l’on voit dans la vidéo n’est très probablement pas à l’origine de l’explosion à l’hôpital. Il a en fait explosé dans le ciel à environ trois kilomètres de là, selon le Times, et n’a rien à voir avec les combats qui se sont déroulés à la frontière entre Israël et la bande de Gaza cette nuit-là”.Mais dans le même temps, le New York Times écrit clairement que ses découvertes “ne répondent pas à la question de savoir ce qui a réellement causé l’explosion de l’hôpital arabe Al-Ahli, ni à celle de savoir qui en est responsable. L’affirmation des services de renseignement israéliens et américains selon laquelle un tir de roquette palestinien raté serait à l’origine de l’explosion reste plausible”. Ces deux phrases, cruciales, ont pourtant inspiré au député LFI David Guiraud le commentaire suivant sur X : “Le New York Times, plus grand journal américain, dément les affirmations de l’armée israélienne sur le bombardement de l’hopital Al Ahli. L’armée israélienne est une professionnelle du mensonge. C’est un fait avéré. Mais combien relaient encore sa propagande en France ?” Oui, sauve-qui-peut.



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Author : Alix L’Hospital

Publish date : 2023-10-29 16:00:00

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Attaque du Hamas en Israël : Netanyahou rétropédale après avoir critiqué son appareil sécuritaire

Attaque du Hamas en Israël : Netanyahou rétropédale après avoir critiqué son appareil sécuritaire




“Jamais, en aucune circonstance, le Premier ministre n’a été alerté sur les intentions belliqueuses du Hamas”. Cette courte phrase publiée sur le compte Twitter de Benyamin Netanyahou (désormais X) a enfiévré la scène politique israélienne ce dimanche 29 octobre.Le Premier ministre israélien a reproché aux responsables sécuritaires d’avoir sous-estimé les risques d’une attaque d’envergure du Hamas. “Tous les responsables sécuritaires, y compris le chef des renseignements militaires et le chef de la sécurité intérieure, estimaient que le Hamas craignait d’agir et cherchait un arrangement. C’est l’évaluation qui a été soumise plusieurs fois au Premier ministre et au cabinet par tous les responsables sécuritaires et la communauté du renseignement. Jusqu’au moment où la guerre a éclaté”, a poursuivi le chef du gouvernement, dans des déclarations tenues à la suite d’une conférence de presse puis relayées sur son compte Twitter.Ces propos ont vite été perçus comme une manière de se dédouaner personnellement de l’attaque terroriste du Hamas. Même Benny Gantz, membre du gouvernement d’urgence d’Israël et ex-chef d’état-major, a désavoué son Premier ministre, l’appelant à “cesser de traiter cette question” et à “revenir sur sa déclaration”.C’est finalement ce qu’a fait Netanyahou à la première heure, supprimant son tweet et le remplaçant par un message d’excuses. “J’ai eu tort. Ce que j’ai dit après la conférence de presse n’aurait pas dû être dit et je m’en excuse. Je soutiens totalement tous les responsables sécuritaires. Je soutiens le chef d’état-major, les commandants, et les soldats de Tsahal (armée israélienne) qui sont au front et qui se battent pour notre foyer. Ensemble nous vaincrons”, a-t-il écrit sur Twitter.Des déclarations commentéesCette volte-face réalisée n’a pas manqué d’être commentée en Israël. “La tentative de fuir la responsabilité et de mettre la faute sur l’appareil sécuritaire affaiblit Tsahal alors qu’il se bat contre les ennemis d’Israël”, a réagi Yaïr Lapid, chef de l’opposition, ajoutant qu’il avait lui-même reçu des notes du renseignement israélien sur les intentions du Hamas dès septembre dernier.Même le Hamas en a profité pour réagir, décrivant un épisode qui “attise les luttes internes et trahit de nouveau l’ampleur de l’usure et de la confusion au sein de leur gouvernement”, a affirmé Ezzat Al-Risheq, membre du bureau politique du Hamas, dans un communiqué publié par le mouvement terroriste.Ces déclarations ne devraient pas améliorer la popularité de “Bibi” au sein même de son pays, alors que de nombreux analystes politiques en Israël estiment que la suite de sa carrière politique est fortement compromise pour ne pas avoir été en mesure d’assurer la protection de sa population, un de ses slogans électoraux.



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Publish date : 2023-10-29 16:30:59

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La France condamne les attaques de colons israéliens contre des Palestiniens en Cisjordanie

La France condamne les attaques de colons israéliens contre des Palestiniens en Cisjordanie




“Ce que nous croyons, c’est qu’à chaque heure, chaque jour de cette opération militaire, le gouvernement israélien devrait prendre toutes les mesures possibles à sa disposition pour faire la distinction entre le Hamas – les terroristes qui sont des cibles militaires légitimes – et les civils qui ne le sont pas”, a déclaré sur CNN le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan. “C’est le conseil que nous leur donnons. C’est ce que nous communiquons, et nous continuons de le faire aux plus hauts niveaux”, a-t-il ajouté en précisant que le président Joe Biden s’entretiendrait à nouveau ce dimanche avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu.Le Premier ministre britannique Rishi Sunak et le président français Emmanuel Macron ont souligné, dans une conversation téléphonique, également ce dimanche, la nécessité d’un “soutien humanitaire urgent à Gaza” après l’extension des opérations militaires d’Israël, selon Downing Street. Les deux dirigeants ont aussi évoqué leur inquiétude face au “risque d’escalade dans la région”, et se sont accordés sur la nécessité de “ne pas perdre de vue l’avenir à long terme de la région, en particulier la nécessité pour une solution à deux Etats”, selon un porte-parole de Downing Street.Parmi les réactions internationales, le premier ministre Norvégien, Jonas Gahr Støre, a déclaré que “le droit international stipule que la réaction doit être proportionnée. Il faut tenir compte des civils, et le droit humanitaire est très clair à ce sujet. Je pense que cette limite a été largement dépassée.” En milieu de matinée ce dimanche 29 octobre, l’armée israélienne a annoncé augmenter le nombre de ses troupes à Gaza. “Nous augmentons graduellement les opérations terrestres et l’étendue de nos forces dans la bande de Gaza”, a précisé le porte-parole de l’armée. Des roquettes tirées depuis la bande de Gaza ont visé le sud et le centre d’Israël dans ce dimanche, a indiqué l’armée israélienne. Les autorités locales n’avaient, dans l’immédiat, recensé aucune victime.L’armée israélienne a intensifié son offensive contre le Hamas dans la bande de Gaza malgré les appels à une désescalade, et ordonné aux civils palestiniens de partir dans le sud du territoire où l’aide sera, selon elle, accrue ce dimanche. Toutefois, les frappes continuent aussi de toucher le sud, où sont massés plusieurs centaines de milliers de civils près de la frontière égyptienne fermée. Des milliers de Palestiniens ont repris le chemin du nord, faute d’abris et d’aide dans le Sud, d’après l’ONU.L’ONU a également mis en garde ce dimanche, après des pillages de ses centres, contre l’effondrement de “l’ordre public” dans la bande de Gaza, théâtre d’une intensification des bombardements et opérations terrestres de l’armée israélienne et où l’aide humanitaire entre au compte-goutte. “Des milliers de personnes ont pénétré dans plusieurs entrepôts et centres de distribution de l’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient) dans le centre et le sud de la bande de Gaza”, a affirmé l’agence onusienne dans un communiqué.Cisjordanie : Paris condamne les attaques de colons israéliens contre des PalestiniensLa France a condamné ce dimanche les “violences inadmissibles” perpétrées par des colons israéliens contre des Palestiniens en Cisjordanie occupée, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères. “La France condamne fermement les attaques de colons qui ont conduit à la mort de plusieurs civils palestiniens au cours des derniers jours à Qusra et el-Sawiya, ainsi qu’au départ contraint de plusieurs communautés”, est-il écrit.De “violents combats” au nord de Gaza, selon le HamasLe Hamas a fait état ce dimanche de “violents combats” en cours entre ses combattants et les forces israéliennes dans le nord de la bande de Gaza, où l’armée israélienne mène des incursions terrestres depuis vendredi soir.”Nos combattants sont engagés en ce moment dans des violents combats au moyen d’armes automatiques et anti-char avec les forces de l’occupation effectuant une incursion dans le nord-ouest de Gaza”, ont indiqué les brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas dans un communiqué. Les brigades al-Qassam ont également annoncé peu de temps auparavant avoir tiré “des obus de mortier et des roquettes” sur une position militaire israélienne à Erez, principal point de passage entre le territoire palestinien et Israël, fermé depuis le 7 octobre.Vaincre le Hamas, un “défi existentiel” pour IsraëlLe Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a de son côté dit s’attendre à une guerre “longue et difficile” à Gaza. Depuis vendredi soir, l’armée israélienne opère au sol avec des soldats et des blindés, Benyamin Netanyahu évoquant samedi soir “une deuxième étape de la guerre”. L’objectif est “clair” : “détruire les capacités militaires et la direction du Hamas ; ramener les otages à la maison”, a-t-il affirmé après avoir rencontré les familles des captifs du Hamas. Il a également reconnu que l’attaque du 7 octobre constituait un “terrible échec” pour l’Etat hébreu et a promis une “enquête approfondie” pour déterminer les responsabilités.Vaincre le mouvement islamiste palestinien du Hamas dans la guerre de Gaza est un “défi existentiel” pour Israël, mais “cela concerne toute la civilisation occidentale”, a déclaré samedi soir le Premier ministre israélien. “Je pense que 90 % du budget militaire du Hamas vient d’Iran. Ce pays le finance, il l’organise, il le guide”, a par ailleurs accusé le dirigeant israélien. Il a toutefois reconnu “ne pas pouvoir dire” que Téhéran “avait participé au micro-planning de cette action spécifique à ce moment spécifique”, s’agissant de l’attaque terroriste d’une ampleur sans précédent menée par le mouvement islamiste en Israël le 7 octobre.De nouveaux bombardements dans la nuit de samedi à dimancheDepuis cette date, 1 400 personnes sont mortes côté israélien, essentiellement des civils dans l’attaque du 7 octobre qui a vu également le Hamas prendre en otage 230 personnes, selon les autorités israéliennes. Le Hamas affirme, lui, que plus de 8 000 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans les bombardements israéliens incessants depuis le début du conflit, sans que ces chiffres ne puissent être vérifiés.Un “grand nombre” de Palestiniens sont encore morts dans la nuit de samedi à dimanche lors de frappes aériennes sur deux camps de réfugiés du nord de Gaza, selon le Hamas. Samedi, des avions de combat ont frappé “450 cibles” du Hamas, dont des centres de commandement, a indiqué ce dimanche l’armée israélienne, faisant état de la poursuite des opérations terrestres dans le territoire.En Cisjordanie occupée, cinq Palestiniens, âgés entre 29 et 35 ans, ont été tués dimanche matin par des tirs de l’armée israélienne lors de plusieurs incursions militaires, a indiqué le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne. L’armée israélienne a affirmé que ses soldats “ont ouvert le feu en riposte” à Beit Rima après avoir essuyé des jets de cocktails molotov lors d’une “opération antiterroriste” dans la localité. Depuis le 7 octobre, plus de 110 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie lors d’opérations de l’armée israélienne.Les appels au cessez-le-feu se multiplientLe secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a déploré samedi l'”escalade sans précédent des bombardements” qui “compromettent les objectifs humanitaires”, appelant une nouvelle fois à un cessez-le-feu immédiat.La présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) Mirjana Spoljaric s’est dite “choquée par le niveau intolérable de souffrance humaine”, dénonçant “un échec catastrophique que le monde ne doit pas tolérer”. “Il est inacceptable que les civils n’aient aucun endroit sûr où aller à Gaza au milieu des bombardements massifs, et qu’avec le siège militaire en place, aucune réponse humanitaire adéquate n’est actuellement possible”, a-t-elle ajouté. Le CICR, qui a déjà facilité le transfert d’otages libérés par le mouvement islamiste, réitère son offre d’intermédiation pour toute nouvelle libération. Il réclame aussi le droit de visiter les otages, de leur apporter des soins et faciliter les contacts avec les familles.”Face à des bombardements incessants et terrifiants, les gens n’ont nulle part où fuir ou se mettre à l’abri”, a déclaré dimanche le Dr Christos Christou, président international de Médecins sans frontières (MSF). Les médicaments manquent aussi et certaines opérations chirurgicales sont réalisées sans endormir complètement les patients, en raison de la pénurie de produits anesthésiques, a alerté samedi MSF.Dix camions supplémentaires d’aide humanitaire, avec des denrées alimentaires et des médicaments, sont arrivés dans la bande de Gaza ce dimanche en provenance de l’Egypte, a indiqué le Croissant rouge palestinien. Selon un haut responsable du gouvernement américain, 40 camions de plus pourraient traverser le point de passage de Rafah dans la journée. Au total, seuls 94 camions d’aide humanitaire ont pu arriver dans Gaza via l’Egypte depuis le 21 octobre.Les familles des otages ont rencontré NetanyahuLe Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a promis samedi aux familles des otages retenus dans la bande de Gaza, qu’Israël “explorerait toutes les options” pour obtenir leur libération. Les proches des otages sont de plus en plus mécontents de l'”incertitude absolue” à laquelle ils sont confrontés, en particulier lors des bombardements intensifs, a déclaré Haim Rubinstein, leur porte-parole. “Les familles ne dorment pas, elles veulent des réponses”. Quatre femmes ont été libérées à ce jour. Le Hamas estime à “près de 50” le nombre d’entre eux tués dans les bombardements.Le chef du mouvement islamiste à Gaza, Yahya Sinouar, qui s’est exprimé samedi soir pour la première fois depuis le 7 octobre, a déclaré être prêt “à conclure immédiatement un échange pour faire libérer tous les prisonniers dans les prisons de l’ennemi sioniste contre tous les otages”.Plusieurs manifestations à New York, Londres ou ParisLa mégapole new-yorkaise, où habitent entre 1,6 et deux millions de juifs et des centaines de milliers de musulmans, est secouée depuis trois semaines par des manifestations, rassemblements et veillées pour les Palestiniens ou pour Israël. Des militants juifs américains de gauche sont également vent debout contre la guerre que conduit Israël contre le Hamas à Gaza, et des centaines de personnes ont été arrêtées vendredi soir lors d’un sit-in géant pro palestinien dans la gare Grand Central de Manhattan.Dans la capitale britannique, pour le troisième week-end consécutif, un cortège s’est formé à l’appel du mouvement Palestine Solidarity Campaign (PSC) : il est parti des rives de la Tamise afin de suivre un tracé menant à Parliament Square, non loin de Big Ben, tandis que plus de 1 000 policiers étaient mobilisés.A Paris, ils ont été des milliers à participer, dans le calme, à un rassemblement “de soutien au peuple palestinien”, interdit par les autorités. Il y a eu au moins 15 interpellations et 1 077 verbalisations, selon la préfecture de police de Paris. Place du Châtelet, en plein centre-ville, la foule a été empêchée de se mettre en mouvement par un très important dispositif policier. Parmi les 3 000 et 4 000 manifestants, selon la police, figuraient des élus. A Marseille, dans le sud-est de la France, une manifestation, autorisée celle-là, a regroupé 1 800 personnes selon la préfecture de police, 4 000 d’après ses organisateurs.Craintes d’un embrasementLe ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, se rendra la semaine prochaine au Liban, fragilisé par le conflit entre Israël et le Hamas palestinien, et visitera la force de maintien de la paix de l’ONU dans le sud du pays, a annoncé ce dimanche son cabinet. Les craintes d’un embrasement régional du conflit entre Israël et le Hamas palestinien à Gaza s’accroissent en raison de la montée de la tension à la frontière entre Israël et le Liban.Depuis le début de la guerre déclenchée par l’attaque meurtrière du Hamas en Israël, les accrochages armés se multiplient entre le Hezbollah libanais, allié du Hamas, et l’armée israélienne. Ils ont fait au moins 58 morts côté libanais, selon un bilan de l’AFP, pour la plupart des combattants du Hezbollah, mais aussi quatre civils, dont un journaliste de Reuters. En Israël, l’armée a fait état de quatre morts, dont un civil. Près de 29 000 personnes ont été déplacées au Liban en raison des échanges de tirs, selon l’Organisation internationale pour les migrations.



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Publish date : 2023-10-29 17:35:06

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Dengue en France : une tendance à la hausse et des cas toujours plus au nord

Dengue en France : une tendance à la hausse et des cas toujours plus au nord




Bien qu’elle soit la plupart du temps sans gravité, la dengue peut causer des maux de tête intenses, des vomissements, une forte fièvre et, dans de rares cas lors des cas de dengue hémorragique, se compliquer d’un état de choc mortel. A l’origine, la maladie est transmise par piqûre de moustique tigre dans des régions tropicales et subtropicales.Des moustiques tigres installés en FranceEn théorie donc, le moustique tigre vit en milieu urbain chaud et humide et affectionne les points d’eau stagnante autour des habitations. La femelle pique le jour pour se nourrir et transmet alors le virus si elle est infectée. Or depuis 2004, le moustique tigre s’est installé dans l’Hexagone. Au 1er janvier 2023, les autorités sanitaires recensaient 71 départements classés en “vigilance rouge”, soit quatre départements de plus qu’au même moment l’année précédente.départements où le moustique-tigre est installé au 1er janvier 2023L’arrivée de ces moustiques a été rendue possible en raison de la prédilection des femelles pour la ponte dans les pneus de véhicules. Leurs œufs résistent au manque d’eau et les larves ont la capacité de ralentir leur métabolisme lorsque les conditions de température sont défavorables. Grâce aux autoroutes, d’année en année, les moustiques tigres se déplacent vers le nord. Autre facteur aggravant : le réchauffement climatique. Plus il fait chaud, plus le cycle de développement du moustique se raccourcit. La vitesse de multiplication du virus à l’intérieur de l’insecte augmente elle aussi, sous l’effet de la température.De plus en plus de cas de “dengue autochtone”Les effets de leur présence sont de plus en plus sensibles. En 2010 à Nice, les 2 premiers cas autochtones de dengue ont été détectés. Un cas est défini comme autochtone lorsque la personne contracte la maladie sans avoir voyagé en zone d’endémicité dans les 15 jours précédant l’apparition des symptômes, selon Santé publique France. Ces individus ont été piqués, en France, par un moustique tigre, lui-même infecté après avoir prélevé du sang sur un malade.D’année en année, le nombre d’infections “autochtones” a doucement augmenté, jusqu’à connaître un record en 2022, avec 65 cas. Les transmissions autochtones pour la seule année dernière ont dépassé le nombre total de cas identifiés sur la période entre 2010 et 2021 (65 cas, contre 48). Les experts s’attendent à un bilan 2023 comparable, la saison n’étant pas encore terminée. Ils incitent par ailleurs à se préparer à une menace croissante. La France comptait neuf “foyers” l’an dernier, et huit, pour l’instant, cette année.Jusqu’à présent, seuls les départements les plus au sud du pays étaient touchés par des foyers de dengue autochtone. Sauf que pour la première fois, un cas a été repéré en Île-de-France en octobre, à Limeil-Brévannes (Val-de-Marne), à une quinzaine de kilomètres au sud-est de Paris. “Il s’agit du cas le plus au nord de la France, et même de l’Europe, jamais recensé”, a précisé le Dr Marie-Claire Paty, coordinatrice de la surveillance des maladies à transmission vectorielle à Santé publique France.En Outremer, les Antilles sont en phase épidémique depuis mi-août, et les autorités sanitaires surveillent les profils à risque de formes graves, notamment les patients atteints de drépanocytose. Cette épidémie a contribué aux 1 300 cas de dengue importés jusqu’à maintenant dans l’Hexagone, un record. Les autorités sanitaires vont ainsi devoir redoubler de vigilance pendant les Jeux olympiques 2024, qui favoriseront, en pleine saison estivale, le brassage de populations.



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Publish date : 2023-10-29 14:26:52

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Villers-Cotterêts : contre-enquête sur un mythe national

Villers-Cotterêts : contre-enquête sur un mythe national




Imaginez que vous soyez un puissant monarque. Imaginez que, dans votre royaume, la justice utilise une langue de l’Antiquité que plus personne ou presque ne comprend. Imaginez que vous décidiez de résoudre ce problème en prenant les décisions suivantes. Premièrement : désormais, les jugements devront être compris de tous. Deuxièmement : dans ce but, l’usage du vieil idiome est interdit et remplacé par une langue… inconnue de 90 % de la population. Deux interprétations seraient alors possibles. Soit vous êtes un brin dérangé. Soit les historiens ont mal interprété ce que vous aviez voulu faire. N’imaginez plus : dans le cas de Villers-Cotterêts, cette seconde interprétation est la plus probable.Reprenons. Dans l’imaginaire collectif, cette célèbre ordonnance signée en 1539 par François Ier dans ce château de l’Aisne aurait fait du français la langue officielle de l’Etat. Le site Internet de la “cité internationale de la langue française” qu’inaugurera ce 30 octobre Emmanuel Macron l’affirme ainsi sans sourciller : Ses articles 110 et 111 imposent le français dans tous les actes à portée juridique de l’administration et de la justice du royaume.” Seul petit détail : selon la plupart des historiens et linguistes qui se sont penchés attentivement sur ce sujet, cette affirmation est tout bonnement erronée. On va très rapidement comprendre pourquoi.Comme toujours en Histoire, il est essentiel de commencer par se pencher sur le texte original. Or, que dit celui-ci ? En son article 111, il indique : “Nous voulons que dorénavant tous les arrêts […] soient prononcés, enregistrés et délivrés aux parties en langage maternel françoys et non autrement.” Le “non autrement” ne pose pas de problème : il s’agit de chasser le latin. Toute la question consiste à savoir ce qu’il faut comprendre par ces quatre mots : “en langage maternel françoys”. Et là, deux écoles s’affrontent.La première défend la thèse traditionnelle : “le français, et seulement le français”. Ses tenants rappellent la volonté des souverains d’unifier un royaume culturellement disparate. Les mêmes ajoutent que les Parlements de Toulouse et de Bordeaux, situés en terres d’oc, étaient déjà passés au français à l’écrit dès le XVe siècle. “Le prestige de la langue avait déjà fait son effet et l’ordonnance de Villers-Cotterêts est venue simplement ajouter la signature du roi à un fait”, estime ainsi le linguiste Bernard Cerquiglini. Avis partagé par l’un de ses célèbres collègues, Claude Hagège : “Le latin n’était évidemment pas la seule langue exclue par l’ordonnance de Villers-Cotterêts. Les langues régionales l’étaient tout autant, et même davantage, car contrairement à lui, elles étaient bien vivantes et donc conçues comme des rivales potentielles” [Le français, histoire d’un combat, par Claude Hagège, éditions Michel Hagège].”En langage maternel françoys”Cette interprétation se heurte toutefois à un obstacle de taille : il n’est pas écrit “en françoys”, mais “en langage maternel françoys”. Or, selon l’historien Fernand Braudel, 90 % de la population était au XVIe siècle composée de paysans qui, dans leur écrasante majorité, ne parlaient pas français, mais provençal, basque, breton, picard ou bourguignon. D’où cette interrogation de bon sens : si François Ier avait vraiment voulu imposer le français, et le français seul, pourquoi diable aurait-il ajouté ce qualificatif “maternel” ? De là la thèse défendue par la seconde école, la plus nombreuse : “en langage maternel françoys” signifie le français ET les autres langues de France – du moins celles qui étaient écrites, et notamment la langue d’oc.Leur conviction est d’autant plus forte que l’article 111 est précédé – c’est arithmétique – de l’article 110, lequel dit ceci : “Nous voulons et ordonnons [que lesdits arrêts] soient faits et écrits si clairement qu’il n’y ait et ne puisse avoir aucune ambiguïté ou incertitude.” Le roi insiste donc sur la nécessaire intelligibilité des décisions de justice. Résumé par Charles Baud, docteur en droit à Panthéon Assas et auteur d’une thèse de l’école des Chartes consacrée à cette fameuse ordonnance [L’ordonnance de Villers-Cotterêts (1539) et sa réception jusqu’aux codifications napoléoniennes, par Charles Baud] : “Si François Ier voulait que les arrêts soient compris par le peuple, il ne servait à rien de remplacer le latin, qui n’était plus en usage, par le français, qui ne l’était pas sur la majeure partie du territoire.”Certains juristes de l’époque ne s’y sont d’ailleurs pas trompés. L’un d’eux, Pierre Rebuffi, le souligne dès 1554 : “Ceci veut dire en idiome du lieu et maternel […] C’est pourquoi il a dit “maternel françoys”, et non pas simplement “françoys”. On trouve d’ailleurs des décisions de justice postérieures à la publication de l’ordonnance rédigée en langue d’oc, notamment à Toulouse (1539) et à Toulon (1557), comme le précise l’historien du droit Sylvain Soleil [“L’ordonnance de Villers-Cotterêts, cadre juridique de la politique linguistique des rois de France ?”, dans Langue(s) et Constitution(s), Economica]. Plus significatif encore : “En 1567, le code du roi Charles IX cite l’ordonnance de 1539 sous la forme “en français ou maternel”, rétablissant un mot manquant pour indiquer l’alternative et clarifier sa rédaction initiale maladroite”, complète le sociolinguiste Philippe Blanchet [Cité de la langue française à Villers-Cotterêts : le contresens d’un mythe national, par Philippe Blanchet].Pour la majorité des spécialistes, l’affaire est donc entendue. Avec cette ordonnance, François Ier cherchait incontestablement à s’attaquer au latin – la langue de la puissante Eglise catholique, vis-à-vis de laquelle il entendait affirmer son pouvoir. Pour le reste, le plus probable est qu’il ait autorisé le français ET les autres langues de France afin d’atteindre le but fixé à l’article 110 : une meilleure compréhension des décisions de justice.”On est complètement dans le roman national”Nuançons. Sans doute, en son for intérieur, le monarque avait-il une préférence pour son “françoys” – c’est la logique de l’Etat – mais il n’avait pas les moyens politiques de l’imposer. “Certains Parlements de Province, devant lesquels le roi devait faire enregistrer son ordonnance, se seraient opposés à un tel coup de force”, reprend Charles Baud. Il lui a donc fallu composer. En optant pour une formule ambiguë, Il a fixé un but à atteindre, en espérant qu’à terme, il y ait une accoutumance à la langue centrale, comme l’explique l’historienne Olivia Carpi, spécialiste du XVIe siècle. Ce qui serait effectivement le cas, mais seulement à partir du siècle suivant.L’interprétation routinière de Villers-Cotterêts est donc à revoir. “Le récit traditionnel de l’histoire de la langue française identifie l’ordonnance de 1539 comme le moment où l’Etat français a imposé pour la première fois le français comme langue nationale de la France, écrit l’historien Paul Cohen. Pourtant, comme l’ont démontré des travaux récents, ses auteurs ne le concevaient pas comme un instrument d’unification linguistique de la France. Il s’agit d’un mythe inventé quelques décennies après la mort de François Ier” [L’imaginaire d’une langue nationale : l’État, les langues et l’invention du mythe de l’ordonnance de Villers-Cotterêts à l’époque moderne en France, par Paul Cohen]Reste à comprendre comment une telle contre-vérité a pu s’imposer dans les esprits – au point d’être toujours relayée aujourd’hui par les pouvoirs publics. Et, là encore, c’est l’Histoire qui offre la réponse. Il faut d’abord rappeler que ce fut longtemps le roi qui assura l’unité d’un pays profondément disparate d’un point de vue culturel. Ses sujets pouvaient parler la langue de leur choix, pourvu qu’ils lui jurent fidélité. Un système qui fonctionna assez bien jusqu’au moment où… l’on décapita Louis XVI. Dès lors, il fallut trouver autre chose, et c’est notamment la langue qui fut choisie. “Devenue une République laïque, la France a transféré le sacré sur un certain nombre de symboles, dont la langue française”, analyse le linguiste Michel Launey [La République et les langues, par Michel Launey, Raisons d’agir]. C’est ainsi que Villers-Cotterêts est devenu l’un des rares textes de l’Ancien Régime à sauver sa tête, si l’on ose dire. “Sous la Révolution, les Jacobins l’ont utilisée pour interdire l’usage de certaines langues régionales jugées ennemies de la République, souligne Olivia Carpi. Quant à la IIIe République, elle a elle aussi contribué à asseoir ce mythe pour faire accepter le français comme seule langue de l’instruction. On est complètement dans le roman national” [L’envers d’un mythe national. L’ordonnance de Villers-Cotterêts, par Olivia Carpi].Le plus incroyable est que ce mythe a encore des implications très concrètes de nos jours puisque cette ordonnance est le dernier texte législatif de l’Ancien Régime à être toujours appliqué. Au printemps dernier, le tribunal administratif de Montpellier s’y est ainsi référé pour annuler les délibérations de cinq conseils municipaux des Pyrénées-Orientales désireux de délibérer en catalan – avec une traduction systématique en français. Donnant encore une fois l’avantage auxcentralisateurs, persuadés que tout Etat a besoin d’une langue unique, et tort aux amoureux de la diversité culturelle, convaincus, avec Fernand Braudel, que “la France se nomme diversité”.



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Author : Michel Feltin-Palas

Publish date : 2023-10-29 10:15:00

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