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L’Express

France – Maroc : comment s’amorce le dégel diplomatique

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Les signes de réchauffement entre Paris et Rabat s’enchaînent : l’ambassadeur français au Maroc qui fait un mea culpa public sur l’affaire des visas, une ambassadrice marocaine nommée en France… Et si les deux ex-alliés avaient envie de réchauffer leur relation diplomatique ? Certes, il ne sera pas chose facile d’oublier deux années tensions entre le Maroc et la France, ancienne puissance coloniale où vit une importante diaspora marocaine. L’origine de cette brouille ? La politique de rapprochement avec l’Algérie voulue par le président français Emmanuel Macron, alors qu’Alger a rompu en 2021 ses relations diplomatiques avec Rabat.Le sommet de ces tensions avait été atteint en septembre 2023. “Après le tremblement de terre, on a assisté à l’apogée de la crise franco-marocaine puisqu’on est allé jusqu’à invectiver les chefs d’Etat”, souligne auprès de l’AFP Pierre Vermeren, historien et professeur à l’université de la Sorbonne à Paris. Une polémique était née quand la France avait proposé son aide au Maroc, qui l’avait ignorée. “Les relations étaient dans une impasse”, estime-t-il.Et la crise aurait encore pu monter d’un cran si les deux pays n’étaient pas revenus à la raison. “Pourquoi le roi Mohammed VI irrite tant l’Etat profond français”, titrait, le 20 septembre, le journal en ligne Le 360 – proche du palais. L’article critique le traitement médiatique du séisme en France, jugé “hystérique”, et qui, à ses yeux, ne peut être que manigancé depuis l’Elysée. Le même journal en ligne s’attaquait directement au président français, le lendemain : “Un peu homme, un peu femme”, mais il n’assume rien : qui est vraiment Emmanuel Macron ?”Du côté de l’Elysée, c’est le scandale Pegasus, révélé en 2019, qui a du mal à passer. Le chef de la sûreté marocaine a usé de ce logiciel espion israélien pour écouter opposants et ennemis en France, mais aussi… Emmanuel Macron lui-même. Malgré ces querelles, les relations franco-marocaines n’étaient jamais franchies un point de non-retour.Un échec avec l’AlgérieComment expliquer cette détente ? Pour Hasni Abidi, directeur du Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et la Méditerranée à Genève, le difficile rapprochement entre Paris et Alger explique en grande partie l’actuel apaisement avec Rabat. Pour Paris, son voisin algérien disposait de nombreux atouts comme sa proximité avec les pays du Sahel. Mais faute de pouvoir renouer avec le géant africain, Macron fait de nouveau les yeux doux à son rival, le Maroc. “Le président Emmanuel Macron s’est rendu à l’évidence qu’il avait emprunté le mauvais chemin en croyant, dur comme fer, qu’il pouvait réconcilier son pays avec l’Algérie”, soutient un journaliste de Maroc Hebdo dans sa chronique du 17 novembre.Retour, donc, vers le Maroc. Avec des forces françaises sur le départ dans cette région, il est plus aisé de faire des gestes en faveur de l’allié traditionnel et historique de la France. Aujourd’hui, “il y a clairement une mise en scène” de la volonté de retisser les liens avec Rabat, constate ainsi Hasni Abidi, en référence à l’entretien accordé par l’ambassadeur français Christophe Lecourtier à la télévision marocaine 2M, lundi 13 novembre. “Quel gâchis de notre part”, a déclaré le diplomate à propos de la décision prise en 2021 de restreindre la délivrance de visas aux Marocains.La restriction a été levée il y a déjà près d’un an, mais cette politique a “profondément abîmé et l’image et l’influence de la France, a-t-il reconnu. On ne gère pas une relation aussi intime que celle entre la France et le Maroc avec des statistiques”. Les propos du diplomate ont été chaleureusement accueillis par la presse marocaine. Maroc Hebdo y a ainsi vu “un pas en plus vers la fin d’une période de tension diplomatique”.Une ambassadrice du Maroc en FranceEt des efforts ont aussi été fournis du côté du Palais royal avec la nomination, le 19 octobre dernier, de Samira Sitail au poste d’ambassadrice du Maroc en France, resté vacant un an durant. Cette nomination marque la “volonté d’accélérer un peu les choses et d’ouvrir une nouvelle page”, renchérit auprès de l’AFP Zakaria Abouddahab, professeur de relations internationales à l’université Mohammed V de Rabat.À Marrakech, lors des Assemblées générales du FMI et de la Banque mondiale, le chef de gouvernement marocain Aziz Akhannouch a reçu le ministre français de l’Economie Bruno Lemaire. Pour Zakaria Abouddahab, les deux pays “ont tiré les leçons” d’une situation qui ne profitait “à personne”. “Le couple Paris-Rabat est solide”, dit-il. D’autant que les intérêts des deux pays se croisent sur plusieurs dossiers économiques ou politiques.



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Publish date : 2023-11-18 15:53:58

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Starship : des progrès pour le deuxième test de Space X, malgré l’explosion de la fusée

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Un lancement d’abord réussi, avant la déception. Ce samedi 18 novembre, le monde scientifique et aérospatial avait les yeux rivés sur le Texas et la base de Boca Chica pour le deuxième essai du lancement de Starship. Cette fusée, la plus grande et plus puissante jamais construite, doit être le chef-d’œuvre de Space X et d’Elon Musk, notamment afin de relancer les programmes de la Nasa vers la Lune.La fusée a bien décollé à 14 heures, heure de Paris, avant d’exploser quelques minutes plus tard. Si l’échec est loin d’être aussi cuisant que lors de la première tentative en avril dernier, où Space X avait volontairement dû faire exploser la fusée au bout de quatre minutes en raison de dysfonctionnements des moteurs, le résultat n’est pas idéal pour autant.Un “désassemblage rapide non planifié”Le vol aura cette fois-ci duré près de 10 minutes, selon Reuters, soit bien moins que les 90 minutes initialement prévues. Le test a notamment pu aller jusqu’à la séparation des deux étages de la fusée, entre l’étage de propulsion Super Heavy et le vaisseau Starship, placé juste au-dessus. En octobre dernier, Elon Musk avait expliqué que cette phase était “la plus risquée du vol”, et Space X avait déjà affirmé que ce test serait une réussite si cette étape était franchie.Congratulations to the entire SpaceX team on an exciting second integrated flight test of Starship!

Starship successfully lifted off under the power of all 33 Raptor engines on the Super Heavy Booster and made it through stage separation pic.twitter.com/JnCvLAJXPi— SpaceX (@SpaceX) November 18, 2023Néanmoins, Starship n’est pas allé beaucoup plus loin. En raison d’un “désassemblage rapide non planifié”, selon les termes de l’entreprise, l’étage de propulsion Super Heavy est vite devenu hors de contrôle, avant de s’écraser dans le Golfe du Mexique. Le vaisseau Starship, le plus important pour l’entreprise, a, lui, pu continuer son parcours jusqu’à un peu plus de 10 minutes après le lancement, avant que Space X ne perde également le contrôle, ne laissant pas d’autre choix à l’entreprise que de procéder à sa destruction. On est donc encore loin de ce qui doit être la plus grande innovation de la fusée Starship : le fait qu’elle serait entièrement réutilisable, les deux étages étant conçus pour à terme revenir se poser sur leur pas de tir, réduisant ainsi les coûts.Les ingénieurs de Space X se veulent tout de même positifs. “Nous avons obtenu tellement de données qu’elles nous aideront à nous améliorer pour notre prochain vol”, a notamment déclaré Kate Tice, responsable de l’ingénierie des systèmes de qualité chez SpaceX, au cours de la retransmission en direct sur le réseau social X (ex-Twitter), également la propriété d’Elon Musk.Du retard sur le projetCe deuxième vol d’essai de SpaceX, l’entreprise du milliardaire Elon Musk, est notamment scruté de près par la Nasa, qui compte sur ce vaisseau pour ses missions de retour sur la Lune. Pour l’entreprise, l’explosion de prototypes est moins problématique en matière d’image qu’elle le serait pour la Nasa et ses fonds publics, selon les experts. Enchaîner les tests selon un processus d’itération rapide lui permet ainsi d’accélérer le développement de ses engins.Mais le développement de Starship ne semble malgré tout pas assez rapide pour coller aux plans de l’agence spatiale américaine, qui a passé contrat avec SpaceX. Une version modifiée de l’engin doit servir d’alunisseur afin de déposer, pour la première fois depuis 1972, des astronautes sur la surface lunaire. Cette mission, nommée Artémis 3, est officiellement prévue en 2025. Une date qui semble, de fait, de plus en plus irréaliste.



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Publish date : 2023-11-18 14:56:58

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Le mobilier design, un placement plaisir qui peut rapporter gros

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Depuis la pandémie de Covid, le confort de notre intérieur est devenu une priorité. Cette recherche du “home sweet home” explique en partie le succès fulgurant du mobilier design français des années 1950 à 1980. Si l’on y ajoute la modernité des formes et l’enthousiasme des grands décorateurs qui font la pluie et le beau temps en matière de goût, on ne peut plus parler d’une mode fugace mais plutôt d’un engouement durable, confinant parfois à la folie pour certains créateurs. Ainsi, en mars dernier, chez Christie’s New York, une paire de fauteuils et un canapé Ours Polaire de Jean Royère (1902-1981) ont trouvé preneur pour… 3,4 millions de dollars. En juin 2022, deux grandes tables de Jean Prouvé (1901-1984), destinées au réfectoire d’une résidence universitaire, se sont vendues, elles, 3,8 millions d’euros.A moins d’avoir d’importants moyens, il est quasi impossible d’acheter les pièces iconiques de ces designers. Inutile d’espérer dénicher à bon prix un fauteuil Œuf de Jean Royère ou une bibliothèque colorée de Jean Prouvé conçue pour les chambres d’étudiants. Ces musts du design se négocient plusieurs centaines de milliers d’euros. Pour autant, cela ne signifie pas qu’il faut renoncer au mobilier de ces deux maîtres, ainsi qu’à celui conçu par Charlotte Perriand (1903-1999) et Pierre Jeanneret (1896-1967), ces quatre artistes étant considérés comme les plus brillants des Trente Glorieuses. On peut encore trouver à un prix relativement raisonnable certaines de leurs pièces. Ainsi, la maison de ventes Tajan a adjugé au printemps dernier un bahut de Charlotte Perriand et Pierre Jeanneret pour 19 680 euros. Début octobre, Piasa vendait quatre chaises Ondulation de Jean Royère 44 200 euros, et un tabouret de Charlotte Perriand 5 200 euros.Etoiles montantesPour espérer de meilleures affaires, l’amateur a intérêt à se tourner vers des designers moins célèbres sur le plan international, encore accessibles, mais dont la cote monte régulièrement. Citons par exemple Audoux & Minet – maison active de 1929 à 1965 -, Robert Guillerme (1913-1990) & Jacques Chambron (1914-2001) pour la société Votre Maison, Mathieu Matégot (1910-2001), Louis Sognot (1892-1970), Joseph-André Motte (1925-2013), Pierre Guariche (1926-1995), Pierre Chapo (1927-1987) ou Pierre Paulin (1927-2009).Ce dernier est connu pour avoir décoré, à la demande du président Georges Pompidou, plusieurs pièces de l’Elysée. Ses meubles les plus célèbres, comme le fauteuil Mushroom ou la table basse Elysée, restent abordables. Un modèle de cette dernière s’est ainsi vendu 5 464 euros chez Piasa. Le mobilier du duo Guillerme & Chambron ornait les intérieurs de la bonne bourgeoisie du Nord de la France. Totalement oublié, il est sorti du purgatoire quand des créateurs comme Philippe Starck l’ont utilisé dans des rénovations d’hôtels de prestige. Il reste bon marché : les fauteuils se vendent entre 2 000 et 5 000 euros, les buffets moins de 5 000 euros et les petites tables gigognes entre 1 500 et 3 000 euros. Et l’on peut faire le même constat pour les autres designers, Pierre Guariche et Pierre Chapo restant parmi les plus chers puisqu’il faut compter 10 000 euros pour une belle pièce.Enchères, braderies ou brocantesIl n’est pas particulièrement difficile de trouver ces pépites, à condition de prendre son temps. Tout d’abord, il faut repérer les ventes aux enchères de design qui se tiennent tout au long de l’année, partout en France, en lisant par exemple La Gazette Drouot. Certaines maisons comme Piasa à Paris sont spécialisées dans ces ventes. On se doit aussi de surveiller les sociétés de province car si vous appréciez Guillerme & Chambron, les ventes ont souvent lieu dans les Hauts-de-France, région dans laquelle on trouve l’essentiel de leur mobilier.Autres pistes à privilégier, les Puces de Saint-Ouen et du design à Paris, ou du canal à Lyon-Villeurbanne, les bonnes brocantes ainsi que la braderie de Lille ou la Grande réderie d’Amiens, où l’on peut découvrir de belles pièces. Enfin, ceux qui ont les moyens, car les prix y sont élevés, se rendront au PAD – Paris Art Design -, au printemps prochain, ce salon de prestige réunissant tous les grands galeristes spécialisés.



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Publish date : 2023-11-18 10:00:00

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Pluies abondantes : pourquoi elles n’ont pas encore rechargé les nappes phréatiques

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Les jours se suivent et se ressemblent. Le parapluie greffé au bras. La France métropolitaine, qui a connu ces derniers jours de très fortes inondations, notamment dans le Pas-de-Calais, a été touchée entre la mi-octobre et la mi-novembre par des pluies sans précédent sur une longue période, a annoncé Météo France ce samedi. Entre le 18 octobre et le 16 novembre, la France a enregistré un cumul moyen de 237,3 mm.💧Entre le 18 octobre et le 16 novembre , la France a enregistré un cumul moyen de 237,3 mm.

C’est la première fois que la France enregistre un tel cumul sur 30 jours consécutifs toutes saisons confondues.

🔗 https://t.co/ZCW8Wy7ZCH pic.twitter.com/BNzgrJISPI— Météo-France (@meteofrance) November 17, 2023Ces pluies quasi quotidiennes sont les bienvenues pour améliorer la situation des nappes phréatiques, principales réserves d’eau potable. En France, elles ne se remplissent que pendant la période hivernale : il pleut beaucoup et régulièrement, ce qui va permettre à l’eau de s’infiltrer par le sol de surface et en profondeur. Or à date du 1er novembre, les deux tiers d’entre elles étaient sous les normales de saison, a annoncé, jeudi 16 novembre le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) dans un communiqué. Et contrairement aux idées reçues, les nappes phréatiques ne se sont pas beaucoup remplies en octobre par rapport à septembre.[1/13] 💧 État des nappes d’eau souterraine au 1er novembre 2023

Nous rappelons qu’il s’agit bien de la situation au 1er novembre. Pour les tendances de la 1ère quinzaine de novembre et le risque inondation, vous reporter plus bas. pic.twitter.com/JE61AbINVY— BRGM (@BRGM_fr) November 16, 2023Des pluies octobre ” peu satisfaisantes”Toujours au 1er novembre, 18 % des nappes phréatiques du pays étaient à des niveaux très bas, a précisé le BRGM. Cette situation reste proche de celle du mois de septembre, quand 66 % d’entre elles étaient à des niveaux insuffisants. Mais il y a une bonne nouvelle : leur niveau s’avère plus favorable qu’en octobre 2022. À l’époque, 75 % d’entre elles se trouvaient sous les moyennes mensuelles, après un été caniculaire.Si les pluies du printemps et de l’été ont permis de maintenir, voire d’améliorer l’état des nappes, les pluies tombées à la mi-octobre ont été en revanche insuffisantes. C’est ce que note le BRGM, qui décrit une situation “peu satisfaisante”. “Comme l’année dernière, on a eu un mois de septembre et un début d’octobre relativement chauds, une végétation qui restait active jusqu’en novembre et donc avec des difficultés pour les pluies de s’infiltrer”, a indiqué Violaine Bault, hydrogéologue au BRGM. Le mois de septembre a été le plus chaud jamais mesuré en France.Qu’en sera-t-il des pluies tombées mi-novembre ? Il faut, en amont, comprendre la différence entre nappes réactives et nappes inertielles. “Les niveaux des nappes réactives augmentent très vite en cas de pluies abondantes mais aussi baissent très vite lorsqu’il ne pleut plus. À mi-novembre, les niveaux de ces nappes sont hauts voire très hauts et peuvent générer des inondations”, explique le BRGM. A contrario, le niveau des nappes inertielles évolue lentement. “Ces nappes profondes vont mettre jusqu’à trois mois pour se recharger, donc il faut attendre la fin de l’hiver pour faire un bilan de la recharge des nappes”, souligne auprès de L’Express Charlène Descollonges, hydrologue et auteure de L’eau, Fake or Not (Tana Édition).Pas-de-Calais : des pluies inefficaces ?Concernant les pluies diluviennes tombées dans le Pas-de-Calais, “elles ont permis de recharger les nappes superficielles, mais pas celles en profondeur. Il est encore trop tôt pour en tirer un bilan. Ça dépend également de l’intensité de la pluie, du type de sol, etc, admet Charlène Descollonges. Les nappes ne peuvent pas se recharger en trois jours.”De plus, lorsque les phénomènes sont très violents, l’eau n’a pas le temps de pénétrer car le sol est gorgé d’eau. Elle ruisselle et ce mouvement peut créer des inondations. “Celles que nous voyons résultent de pluies abondantes et répétées sur un sol saturé en eau. L’aménagement du territoire et le drainage massif des zones humides aggravent le problème”, explique la spécialiste. Parmi les obstacles qui peuvent empêcher l’eau de pénétrer dans le sol, il y a, par exemple, le goudron.Si le nord-ouest de la France s’est retrouvé sous des trombes d’eau, la situation est “plus défavorable” dans le sud de l’Alsace. Les niveaux des nappes inertielles du couloir Rhône-Saône restent “préoccupants, de bas à très bas”, ajoute le BRGM. Même constat lorsqu’on regarde la carte du site “Info Sécheresse”. Une vigilance accrue reste de mise, même si nous ne sommes qu’au début de l’hiver.



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Publish date : 2023-11-18 13:46:09

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Au Palais de Tokyo, le “Vaisseau infini” de Dalila Dalléas Bouzar

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Un immense abri de textile posé au beau milieu d’un grand centre d’art contemporain parisien : l’initiative, à la fois spectaculaire et intimiste, accroche l’œil et se découvre autant à l’intérieur qu’à l’extérieur. A sa source : un prix d’importance. Celui que, depuis 2009, l’organisation SAM Art Projects décerne chaque année à un artiste résidant en France, porteur d’un projet à l’étranger, hors des grandes places du marché de l’art, qui, une fois concrétisé, s’expose au Palais de Tokyo.Lauréate de l’édition 2021, représentée par la galerie Cécile Fakhoury, Dalila Dalléas Bouzar, qui est née à Oran en 1974, vit et travaille à Bordeaux. Pour élaborer ce projet démesuré, elle a puisé son inspiration sur le site de Tassili N’Ajjer, dans le désert du Sahara, au sud-est de l’Algérie. Ce gigantesque plateau rocheux abrite l’un des plus exceptionnels ensembles de gravures préhistoriques au monde. De quoi susciter la curiosité de l’artiste franco-algérienne qui s’intéresse à l’art rupestre depuis longtemps.Dalila Dalléas Bouzar (à g.) et les brodeuses Maram Bouzar, Selma Bouzar et Halima Benzita, à Tlemcen, en juin 2023.Au printemps 2022, elle a parcouru les lieux, réinterprété dans ses carnets ces peintures millénaires représentant des figures humaines ou animales, des symboles de végétaux ou encore des signes liés au genre et à la sexualité. Dalila Dalléas Bouzar a ensuite entrepris de faire broder ses dessins sur les 30 mètres de velours noir destinés à former une tente monumentale. C’est à Tlemcen, haut lieu du tissage algérien, que, sous sa direction, des brodeuses professionnelles et amatrices se sont attelées à la tapisserie. Un travail on ne peut plus complexe par sa dimension hors normes, qui a nécessité des heures et des heures de labeur, jusqu’à, parfois, défaire pour mieux refaire, car la créatrice a élaboré sur le vif son œuvre, chaque étape décidant de celle à venir.Opportunément intitulée Vaisseau infini et dressée au Palais de Tokyo jusqu’au 7 janvier, sous le commissariat de François Piron, cette structure originale, qu’elle a agrémentée de perles colorées, s’inscrit pleinement dans la démarche artistique de la plasticienne, qui questionne, notamment, la vision fantasmée de l’Orient, comme dans sa série Femmes d’Alger d’après Delacroix (2012-2018), ou l’histoire des dominations, avec sa revisite, en 2018, du Saint-Georges et le dragon de Raphaël. Dans les gravures ancestrales de Tassili N’Ajjer, qui remontent au néolithique, Dalila Dalléas Bouzar voit un “témoignage unique de l’histoire humaine et la représentation d’une utopie” : leur passé lointain renvoie, selon elle, à “un continuum qui nous transporte jusqu’à un futur infini, au-delà des questions dominantes constituant le passé récent de l’Algérie”.Dalila Dalléas Bouzar, “Vaisseau infini” (détail), 2023.Fruit d’un travail artisanal collectif, pensé comme “un espace méditatif, onirique, intime et ritualisé”, le pavillon de velours aux ornements délicats sollicite autant les yeux que les oreilles des visiteurs. Ils peuvent y pénétrer librement, mais aussi écouter les podcasts Vintage Arab réalisés par l’historienne Hajer Ben Boubaker ainsi que la création sonore de la DJ Paloma Colombe. Et peut-être même assister à une performance de l’artiste, exercice dont Dalila Dalléas Bouzar est familière, son processus créatif s’accompagnant souvent d’une mise en scène d’elle-même, aux frontières de la danse, du conte et du rituel.



Source link : https://www.lexpress.fr/culture/art/au-palais-de-tokyo-le-vaisseau-infini-de-dalila-dalleas-bouzar-MH73IPM3Q5C7DAXIJI6WL7GQDM/

Author : Letizia Dannery

Publish date : 2023-11-18 13:00:00

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Sur X, la dernière déclaration polémique de Musk fait fuir les annonceurs

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Une polémique de plus pour Elon Musk. Plusieurs annonceurs très importants, comme IBM, Apple, Disney ou encore Warner Bros, ont annoncé suspendre toutes leurs publicités sur le réseau social X (ex-Twitter), à la suite de déclarations jugées antisémites du sulfureux patron du réseau social.Ce dernier avait répondu mercredi au propriétaire d’un compte sur le réseau social, qui avait écrit que les personnes juives encourageaient la “haine contre les Blancs”, par ce message : “Tu as dit l’exacte vérité.” De quoi provoquer une réaction très rapide de la Maison Blanche, qui a accusé ce vendredi 17 novembre Elon Musk de faire une “promotion abjecte de la haine antisémite et raciste”. Pour Washington, cette publication est le relais direct d’une théorie du complot populaire parmi les nationalistes blancs, selon laquelle les juifs auraient un plan secret pour favoriser l’immigration clandestine dans les pays occidentaux afin d’y saper la majorité blanche. “Il est inacceptable de répéter le mensonge odieux à l’origine de l’acte d’antisémitisme le plus mortel de l’histoire des Etats-Unis”, a déclaré dans un communiqué Andrew Bates, un porte-parole de la Maison Blanche, en référence à l’attentat dans une synagogue de Pittsburgh en 2018, qui avait fait 11 morts.Une perte de revenus très importanteOutre la Maison Blanche, ce sont bien plusieurs annonceurs très importants qui ont décidé de réagir et de se mettre en retrait de X, alors même que la situation économique du réseau social est loin d’être radieuse. Parmi les plus importants, on retrouve notamment Apple, qui dépensait près de 100 millions de dollars par an en publicités sur Twitter avant l’arrivée de Musk selon le média américain Bloomberg, mais également d’autres sources de revenus non négligeables pour le réseau social comme IBM, Disney, Warner Bros, Paramount, Sony Pictures ou encore Comcast.Mais cette nouvelle déclaration polémique d’Elon Musk n’est pas la seule raison de ce retrait massif des marques de X. Un peu plus tôt dans la semaine, un rapport de l’ONG américaine Media Matters avait démontré que des publicités de ces mêmes immenses annonceurs, comme Apple, IBM ou encore Xfinity (Comcast), se retrouvaient placées aux côtés de contenus ouvertement antisémites sur le réseau social : des posts faisant l’apologie d’Adolf Hitler, du nazisme ou encore du suprémacisme blanc. De quoi finir de convaincre ces marques de suspendre leur collaboration.Des publicités d’annonceurs comme Apple ou encore Xfinity (Capcom) se retrouvent aux côtés de tweets faisant l’apologie du nazisme et d’Adolf Hitler sur le réseau social X.Une polémique loin de s’éteindreLa directrice générale de X, Linda Yaccarino, a tenté tant bien que mal d’éteindre la polémique ce jeudi, écrivant sur le réseau social que “le point de vue de X a toujours été très clair : la discrimination doit cesser de manière générale”, sans mentionner le nom d’Elon Musk ni ses déclarations.Mais le sulfureux patron de Tesla est loin de faire son mea-culpa. Après sa première réponse très polémique, il avait poursuivi en affirmant que l’Anti-Defamation League (ADL), une association de lutte contre l’antisémitisme, “attaque injustement une majorité de l’Occident, malgré le fait que la majorité de l’Occident soutienne les personnes juives et Israël”. “C’est parce qu’ils ne peuvent pas, selon leurs propres principes, critiquer les groupes de minorités qui représentent la menace principale” envers les personnes juives, avait-il ajouté, alors que ADL est l’une des ONG qui dénoncent une hausse notable de la désinformation et des insultes homophobes et racistes sur X depuis que les règles de modération y ont changé avec l’arrivée d’Elon Musk.Ce dernier prépare en tout cas déjà sa contre-attaque. Il a annoncé ce samedi 18 novembre sur X qu’il allait intenter une action en justice “thermonucléaire” à l’encontre de l’ONG Media Matters et “tous ceux qui ont participé à cette attaque frauduleuse contre notre entreprise”. Alors que la fusée Starship de Space X doit décoller ce samedi pour un nouveau test, ce qui semble être le nouveau jouet d’Elon Musk, X, continue sa chute : la valeur du réseau social est tombée à 19 milliards de dollars, bien loin des 44 dépensés par le milliardaire lors de son rachat.



Source link : https://www.lexpress.fr/economie/high-tech/sur-x-la-derniere-declaration-polemique-de-musk-fait-fuir-les-annonceurs-RV6DVAC7PNHZPPLWNAH35RZUCM/

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Publish date : 2023-11-18 11:49:08

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A Nantes, élus et promoteurs s’attaquent à la “France moche”

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En un demi-siècle, la route de Paris, qui s’enfonce dans Nantes par l’est, s’est transformée en une vaste zone commerciale à ciel ouvert de 2,5 kilomètres de long. “Elle est devenue un alignement de magasins ‘boîtes à chaussures’ avec des nappes de parking autour. Par endroits, on ne peut même plus la traverser à pied !”, souligne Thomas Quéro, adjoint aux projets urbains (PS) à Nantes. Une illustration presque caricaturale de “la France moche”.Le grand tournant date de 1986, avec l’inauguration du centre commercial E. Leclerc Paridis tandis qu’à un kilomètre à peine se trouve le Carrefour Beaujoire. Au total : 42 000 mètres carrés, une centaine de commerces et 5 000 places de parking, essentiellement à ciel ouvert. Au fil des années, une urbanisation s’est développée sans plan d’ensemble tandis qu’une vaste gare mêlant tram, train, car et bus, baptisée Haluchère-Batignolles, a ouvert voilà dix ans.”Il s’agit aujourd’hui de révolutionner cette entrée de ville qui en a bien besoin”, résume Hubert Goupil de Bouillé, chef du projet Paridis 21. A la manœuvre : les deux hypers et des promoteurs immobiliers. “Nous travaillons à concilier nos intérêts, côté logements notamment, avec les leurs”, explique Thomas Quéro.”Un quartier qui doit vivre sept jours sur sept”Le plus imposant réaménagement se nomme Paridis 21 : 450 millions d’euros d’investissement prévus pour une opération menée sur 20 hectares de terres déjà imperméabilisées (des parkings principalement). “Nous allons y créer un quartier qui doit vivre vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept, alors qu’aujourd’hui il est dévolu à une mono-activité du lundi au samedi”, résume Hubert Goupil de Bouillé, chef de ce projet porté par un homme d’affaires local, Pierre Chartier, associé à la Compagnie de Phalsbourg, un promoteur francilien connu pour la qualité esthétique de ses centres commerciaux. “Nous donnons beaucoup d’espace aux piétons, aux circulations douces. Nous enterrons des parkings, construisons 380 logements, dont un tiers de sociaux, mais aussi des bureaux et des commerces”, poursuit le dirigeant. Une attention nouvelle est également portée à la qualité de l’espace public.Il n’empêche. 25 000 m² de magasins supplémentaires, dont un Leroy Merlin et plus de 15 000 m² dédiés aux restaurants et aux loisirs, n’est-ce pas trop ? C’est la conviction de certains élus – le conseil métropolitain n’a approuvé que de justesse le programme – comme de certains habitants. “Il s’agit encore d’un énorme bloc de béton, critiquent les riverains de l’association Les Amis de la Beaujoire. Et ce ne sont pas les élus qui pilotent l’opération, mais des promoteurs. Au fond, ils recommencent les villes nouvelles du XXe siècle, avec simplement plus d’arbres et de panneaux photovoltaïques.” Un argument balayé du côté de Paridis 21. “Les 1 600 habitants que nous avons consultés adhèrent majoritairement au projet”, assure-t-on.Le projet de réaménagement du Carrefour Beaujoire, porté par une filiale du groupe et le promoteur Altarea, créé moins de remous. Il est vrai qu’il n’est pas encore lancé. Sur les 10 hectares du site commercial, 40 % devraient être revêtus par des espaces verts, dont 20 % en pleine terre. La place occupée par le parking, elle, devrait être drastiquement réduite. “Nous créerons également de la mixité avec plusieurs centaines de logements et des commerces. Et nous envisageons même de réduire la surface de l’hypermarché”, détaille Gaëtan Wargny, directeur développement urbain d’Altarea Cogedim.L’objectif, en tout cas, est ambitieux : transformer cet espace dévolu uniquement aux voitures et aux chariots en un véritable quartier. Verdict dans dix à quinze ans.Un article du dossier spécial de L’Express “Villes”, publié dans l’hebdo du 16 novembre.



Source link : https://www.lexpress.fr/societe/region/a-nantes-elus-et-promoteurs-sattaquent-a-la-france-moche-ZTU2AFVAEVGVHD74CXQJV2QQNY/

Author : Thibault Dumas

Publish date : 2023-11-18 12:00:00

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Sam Altman débarqué : vers un changement de règne sur la planète IA ?

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Séisme dans le secteur de l’intelligence artificielle : le patron le plus en vue du secteur, Sam Altman d’OpenAI, a été démis de ses fonctions. L’annonce a été faite ce vendredi 17 novembre par le biais d’un communiqué lapidaire du conseil d’administration annonçant son départ avec effet immédiat. “Le départ de M. Altman fait suite à une procédure d’examen délibératif par le conseil qui a conclu qu’il n’avait pas toujours été franc dans ses communications avec le conseil, entravant sa capacité à remplir ses responsabilités.” C’est Mira Murati, la directrice de la technologie d’OpenAI, qui officiera comme PDG par intérim, le temps qu’un successeur permanent soit désigné.Après un premier message succinct sur le réseau social X – indiquant “j’ai adoré le temps passé à OpenAI. Cela m’a transformé personnellement, et j’espère également, un peu le monde” – Sam Altman en a publié un deuxième précisant que la journée de l’annonce avait été une “expérience étrange à bien des égards”. Dans son communiqué, OpenAI annonce également que son cofondateur Greg Brockman n’occuperait plus la fonction de président du conseil d’administration mais conserverait son poste dans l’entreprise. Greg Brockman a cependant révélé sur Twitter qu’il démissionnait de l’entreprise. “Sam et moi sommes choqués et attristés des décisions du conseil d’administration.”Un changement de règne qui interroge à bien des égards. Du fait de sa rapidité d’abord. Selon le créateur de la newsletter Command Line de The Verge, Microsoft, partenaire pourtant essentiel d’OpenAI – il a investi plus de 10 milliards de dollars dedans – n’a été informé de la nouvelle que peu de temps avant qu’elle soit rendue publique.Le roi de l’IA détrônéLa tonalité du communiqué d’OpenAI, plus offensive que d’ordinaire dans ce type de situation, surprend, elle aussi. Est-ce le style de management de Sam Altman qui a créé des divergences, ses projets parallèles à OpenAI (Worldcoin, Humane, etc.) ou un problème au niveau des technologies développées par le groupe ? Le virage lucratif pris par OpenAI ces dernières années semble aussi avoir créé une scission interne. Initialement, l’entité était une organisation à but non lucratif, un laboratoire de recherche sur l’IA voulant développer cette technologie tout en protégeant l’humanité contre le mauvais usage qui pourrait en être fait. Mais en 2019, elle a opéré un tournant majeur, en créant une filiale à but lucratif qui connaîtra un essor fulgurant. Un changement de mentalité qui modifie forcément la nature des développements menés, la rapidité de leurs lancements et les mesures de sécurité prévues pour accompagner ces derniers.OpenAI va-t-il désormais modifier son cap ? Le PDG de Microsoft Satya Nadella a en tout cas précisé sur X que le groupe restait “engagé dans leur partenariat [avec OpenAI], et vis-à-vis de Mira et de l’équipe”. Selon l’analyste Dan Ives de Wedbush Securities, “Amazon et Google pourraient essayer de profiter de la tempête de vendredi à OpenAI pour mieux se placer dans la course à l’IA. Beaucoup de choses vont se reconfigurer mais Microsoft et Nadella vont sans doute prendre plus de contrôle dans les orientations stratégiques d’OpenAI en cette période charnière”.L’évolution d’OpenAI aura un impact majeur sur le secteur. Même si l’entreprise est loin désormais d’être la seule engagée dans la grande course de l’IA. De nombreux acteurs ont en effet émergé depuis le lancement, il y a un an, du célèbre ChatGPT, tels que Inflexion ou Anthropic, fondé par deux anciens d’OpenAI et soutenu par le géant Amazon.Le partage de découvertes que pratique la communauté open source de l’IA, avec des acteurs tels que Hugging Face, a aussi enclenché une excellente dynamique. “Avant le mois de mars, seules quelques compagnies avaient du poids dans le secteur de l’IA générative. En avril, beaucoup d’éléments sur le grand modèle de langage (LLM) de Meta ont fuité. Depuis, Meta a publié lui-même d’autres éléments. Cette fuite a généré une grande vague de développements open source. […] Et beaucoup de ces nouveaux acteurs font des progrès étonnants”, expliquait à L’Express Mitchell Baker, présidente de la Mozilla Foundation.La France lance d’ailleurs toutes ses forces dans la bataille, avec des acteurs tels que Mistral AI. Le jour où Sam Altman apprenait sa mise à l’écart, Xavier Niel (Iliad), Rodolphe Saadé (CMA-CGM) et Eric Schmidt (ancien patron de Google) révélaient leur alliance pour lancer un laboratoire d’excellence en IA doté de 300 millions d’euros. A la liste des concurrents d’OpenAI, s’ajoutera peut-être aussi à l’avenir une nouvelle organisation emmenée par Sam Altman. L’ancien patron d’OpenAI est déjà l’actionnaire majoritaire de la société Humane, centré sur le développement d’appareils pensés pour l’IA et qui a dévoilé récemment un nouveau “pins” high-tech permettant d’interagir avec une intelligence artificielle.



Source link : https://www.lexpress.fr/economie/high-tech/sam-altman-debarque-vers-un-changement-de-regne-sur-la-planete-ia-EPHJ2XL4KBFFBD4NQ6Y76Q7744/

Author : Anne Cagan

Publish date : 2023-11-18 11:22:27

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Philippe Sollers, un héritage littéraire qui pose question

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Le 9 octobre 2014, apprenant que le prix Nobel de littérature revenait à Patrick Modiano, nous étions allés avec François-Henri Désérable vivre l’événement en direct, chez Gallimard. Dans la rue, c’était l’agitation des grands jours : des tas de journalistes se pressaient, attendant l’arrivée de l’heureux lauréat. A un moment, une voiture noire aux vitres teintées avait fait son apparition au bout de la rue. Elle avait roulé très lentement, avant de se garer pile devant Gallimard. Enfin arrivait Modiano ! Sauf que ce n’était pas lui qui était sorti du taxi, c’était Philippe Sollers. Déçus, les journalistes avaient tourné le dos comme s’il ne s’agissait que d’un quidam.La scène avait quelque chose de crépusculaire. Sollers aura vu Jean d’Ormesson entrer dans la Pléiade ; et Le Clézio, Modiano et Annie Ernaux recevoir le Nobel. Après avoir longtemps régné sur la république des lettres (chroniqueur au Monde et à L’Obs, éditeur influent chez Gallimard), il a fini par être peu à peu occulté. Ces dernières années, plus personne ne lisait ses nouveautés, à l’exception peut-être d’Agent secret (2021), pour lequel il avait joui d’un regain d’intérêt dans le micromilieu des écrivains. Sa mort, le 5 mai dernier, a suscité relativement peu de réactions. Gallimard lui consacre aujourd’hui un livre hommage où l’on retrouve tous ses fidèles alliés et héritiers (Bernard-Henri Lévy, Josyane Savigneau, Yannick Haenel). S’il donne de Sollers l’image d’un homme libre, amusant et chaleureux, il nous conforte dans cette idée : n’a-t-il pas mis son talent dans sa vie plus que dans son œuvre ?Rappelons en deux mots quelle fut la légende dorée de Sollers. Né en 1936, il perce dès 1958 avec Une curieuse solitude, un premier roman salué à la fois par Mauriac et Aragon. Prix Médicis à 25 ans pour Le Parc, il se perd ensuite intellectuellement dans le maoïsme et littérairement dans une expérimentation fumeuse – ce qui n’empêche pas Roland Barthes de le célébrer en 1979 via son essai Sollers écrivain. L’enfant terrible des lettres s’institutionnalise en 1983 : il entre chez Gallimard (qu’il surnomme la “banque centrale”), à la fois comme directeur de collection (L’Infini) et comme auteur (Femmes).Homme insaisissable, à la fois provocateur et prudent, raffiné et florentin, il publiera de nombreux dandys (Bernard Lamarche-Vadel, Frédéric Berthet, Jean-Jacques Schuhl) et deux écrivains désormais maudits (Gabriel Matzneff, Marc-Edouard Nabe). Sa carrière d’éditeur n’ira pas sans brouilles, la plus fracassante étant sa rupture avec Philippe Muray. Comme écrivain, si ses romans d’esthète nietzschéen sont répétitifs, complaisants et creux, il brille par la justesse de ses admirations et son érudition, ainsi que le prouvent ses recueils d’articles La Guerre du goût, Eloge de l’infini et Discours parfait (moins Fugues…). Ajoutons que cet animal médiatique crevait l’écran, ce qui l’a sans doute desservi autant que servi – Sollers avait beau aduler Guy Debord, le gourou du situationnisme le considérait en retour comme un “arriviste”, un “paon” et même une “merde” (mots employés dans une lettre à François Bott datée du 4 février 1991)…”Pour vivre cachés, vivons heureux”Dans Hommage à Philippe Sollers, plusieurs de ses proches dont Jean-Paul Enthoven citent sa devise (forgée par un léger détournement comme il les appréciait) : “Pour vivre cachés, vivons heureux.” Le jeune Sollers avait rencontré Dominique Rolin en 1958, avant d’épouser Julia Kristeva, en 1967. Un amour clandestin, un mariage officiel : pendant des décennies, cet homme de passions fixes aura mené une double vie, allant chaque année à l’île de Ré avec Kristeva et à Venise avec Rolin. Cela lui faisait un sérieux point commun avec François Mitterrand, son double en politique.Une autre parenté entre ces deux stratèges est qu’on ne savait pas si Sollers était de droite ou de gauche. Faux mondain, vrai solitaire, ce grand dissimulateur avançait masqué, éclairant ses écrits de son gai savoir et son quotidien de son allégresse, se taisant sur le reste, et notamment sur ses moments de mélancolie. On trouve dans Hommage à Philippe Sollers un texte de Frédéric Beigbeder qui se termine par ces mots : “Philippe Sollers raconte l’histoire d’un homme qui prend son apocalypse pour une généralité ; et le pire est qu’il n’a peut-être pas tort : la mort de Sollers coïncide peut-être avec la fin du monde.” Un brin excessif, certes ; disons plutôt qu’avec sa disparition s’efface une certaine idée de la vie littéraire.Hommage à Philippe Sollers, ouvrage collectif. Gallimard, 144 p., 12 €.



Source link : https://www.lexpress.fr/culture/livre/philippe-sollers-un-heritage-litteraire-qui-pose-question-EACTKQFIXNCARBISB7ZCCO5LIY/

Author : Louis-Henri de La Rochefoucauld

Publish date : 2023-11-18 11:00:00

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Gaza : des centaines de personnes évacuent l’hôpital al-Chifa

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Faits essentiels⇒ Le ministre français des Armées est de nouveau au Qatar afin de discuter de la situation des otages retenus à Gaza⇒ 17 000 litres de carburants sont entrés à Gaza ce vendredi⇒ Cinq combattants palestiniens tués dans une frappe aérienne en CisjordanieL’hôpital al-Chifa de Gaza évacuéAu quatrième jour consécutif du raid sur l’hôpital al-Chifa de Gaza, l’armée israélienne a ordonné via haut-parleur son évacuation “sous une heure”, a rapporté ce samedi 18 novembre en début de matinée un journaliste de l’Agence France-Presse présent sur place. Des centaines de personnes ont quitté l’hôpital, assure ce même journaliste, tandis que le ministère de la Santé du Hamas précise que “120 blessés” et des bébés prématurés n’ont pas pu être évacués.De son côté, l’armée israélienne a affirmé dans un communiqué n’avoir “à aucun moment ordonné l’évacuation de patients ou d’équipes médicales”, et assure avoir “même proposé que toute demande d’évacuation médicale soit facilitée par les Forces de Défense Israélienne”. Tsahal assure également avoir “accédé à la demande du directeur de l’hôpital al-Chifa afin de permettre aux Gazaouis qui se trouvaient dans l’hôpital et qui souhaitaient être évacués de le faire par une voie sécurisée”.Selon l’ONU, 2 300 patients, soignants et déplacés se trouvent dans cet hôpital. Et l’inquiétude internationale va grandissante pour leur sort. L’armée israélienne, de son côté, assure que le Hamas au pouvoir à Gaza se sert de cet établissement comme base militaire, et affirme fouiller “bâtiment par bâtiment” le plus grand complexe médical de la bande de Gaza.Sébastien Lecornu de nouveau au QatarLe ministre français des Armées se rend de nouveau au Qatar ce samedi, pour une deuxième visite en seulement 48 heures dans le petit Etat du Golfe qui mène une médiation pour la libération des otages détenus par le Hamas à Gaza. Sébastien Lecornu, qui était en Israël ce vendredi, doit avoir des discussions avec le Premier ministre qatari et ministre des Affaires étrangères, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, a précisé son cabinet à l’AFP.Cette nouvelle visite n’était pas prévue dans le programme de la tournée du ministre dans la région. Celui-ci s’est rendu successivement en Egypte, en Arabie saoudite, aux Emirats, au Qatar, puis en Israël vendredi. Il y a à chaque fois évoqué la situation des otages, alors que la France compte 8 disparus, et a rencontré en Israël des familles d’otages. Jeudi, depuis le Qatar, Sébastien Lecornu avait déclaré avoir de “l’espérance” pour leur sort.Doha, qui accueille un bureau politique du Hamas et a fourni des millions de dollars d’aide financière à Gaza, avait été particulièrement impliqué dans la médiation qui avait permis en octobre la libération de quatre otages : une Américaine et sa fille, ainsi que deux Israéliennes.Le carburant a commencé à entrer dans GazaA la demande des Etats-Unis, Israël a autorisé vendredi l’entrée quotidienne de deux camions-citernes dans la bande de Gaza. Une première livraison de 17 000 litres de carburant est arrivée en soirée au terminal de Rafah afin de redémarrer les générateurs électriques des hôpitaux et des réseaux de télécommunications, selon l’autorité de la partie palestinienne du terminal. Israël refusait jusqu’ici de laisser passer le carburant, affirmant que cela pourrait profiter aux activités militaires du Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.Les livraisons annoncées ne représentent qu’une petite partie des quantités de carburant, soit 50 camions, qui pénétraient quotidiennement dans la bande de Gaza avant le début de la guerre, selon l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). Cette agence avait annoncé vendredi qu’elle ne serait bientôt plus en mesure de coordonner la distribution de l’aide humanitaire à Gaza en raison de la coupure des communications.Cinq combattants du Fatah tués par une frappe israélienne en CisjordanieCinq combattants palestiniens du Fatah, mouvement du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, ont été tués tôt ce samedi dans une très rare frappe aérienne sur Naplouse, la grande ville du nord de la Cisjordanie occupée, ont indiqué le Croissant-Rouge palestinien et des sources au sein du Fatah. L’armée israélienne, de son côté, a annoncé avoir “éliminé un certain nombre de terroristes à Balata”, le camp de réfugiés de Naplouse, qui abrite 24 000 personnes selon l’ONU qui le gère.Balata est connu pour héberger de jeunes combattants membres des branches armées des différents mouvements palestiniens, en tête desquels le Fatah, fondé par Yasser Arafat et qui dirige actuellement l’Autorité palestinienne basée en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 56 ans. S’y trouvent également des combattants du Djihad islamique et du Hamas, au pouvoir à Gaza, en guerre depuis le 7 octobre contre l’armée israélienne dans la bande de Gaza.Cinq Etats saisissent la Cour Pénale Internationale pour la situation à GazaCinq États signataires du traité créant la Cour pénale internationale (CPI) ont demandé une enquête sur la “situation dans l’Etat de Palestine”, a annoncé son procureur Karim Khan, qui a confirmé enquêter sur les crimes commis depuis l’attaque sanglante du Hamas du 7 octobre. “Mon Bureau a reçu une saisine sur la situation dans l’État de Palestine émanant des cinq États parties suivants : Afrique du Sud, Bangladesh, Bolivie […] Comores et Djibouti”, a déclaré Karim Khan. “En recevant la saisine, mon Bureau confirme qu’il mène actuellement une enquête sur la situation”, a-t-il ajouté dans un communiqué.La CPI, créée en 2002 pour juger les pires atrocités commises dans le monde, a ouvert en 2021 une enquête sur des crimes de guerre présumés dans les Territoires palestiniens, notamment sur des crimes présumés commis par les forces israéliennes, le Hamas et les autres groupes armés palestiniens. Karim Khan a déclaré que son mandat s’appliquerait aux crimes présumés commis pendant la guerre actuelle. Néanmoins, ses équipes n’ont pas pu entrer ni à Gaza, ni en Israël, qui n’est pas membre de la CPI. Des experts juridiques ont déclaré à l’AFP que les deux camps pourraient être accusés de crimes de guerre.



Source link : https://www.lexpress.fr/monde/proche-moyen-orient/gaza-des-centaines-de-personnes-evacuent-lhopital-al-chifa-VBD64L6SYVAXXBWFNTN65RJDRI/

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Publish date : 2023-11-18 10:26:12

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Guerre en Ukraine : Kiev assure gagner des positions sur la rive gauche du Dniepr

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Faits essentiels⇒ L’Ukraine revendique la conquête de positions sur la rive du Dniepr occupée par les Russes⇒ Aucune des deux parties ne progresse, selon le Royaume-Uni⇒ Kiev signale une augmentation des attaques nocturnes de drones lancés par MoscouL’Ukraine revendique un succès face aux Russes sur le Dniepr, après des mois de contre-offensiveL’Ukraine a revendiqué, vendredi 17 novembre, la conquête de positions sur la rive du Dniepr occupée par les Russes, après des mois d’une contre-offensive décevante, tout en admettant que les combats y sont “violents” et toujours en cours. Les forces ukrainiennes “ont mené une série d’actions réussies sur la rive gauche du fleuve Dniepr” dans la région de Kherson (sud), a indiqué sur Facebook le commandement de l’infanterie de marine, qui revendique “plusieurs têtes de ponts” dans cette zone et de “lourdes pertes” infligées à l’ennemi.”Des unités ukrainiennes ont réussi à chasser les Russes de leurs positions sur la rive gauche du fleuve”, a confirmé peu après l’état-major, ajoutant que des “combats violents” et “des opérations de sabotage, de raid et de reconnaissance” étaient en cours.Aucune des deux parties ne progresse, selon le Royaume-UniDans son rapport quotidien sur les renseignements, le ministère britannique de la Défense note que les forces russes subissent “des pertes particulièrement lourdes” lors des combats autour d’Avdiivka, qui est l’une des trois zones où se déroulent de violents combats terrestres. Les deux autres régions sont Koupiansk et Louhansk. Toutefois, malgré les violents combats, le ministère de la Défense a déclaré qu’aucune des deux parties ne faisait de progrès significatif.Kiev signale une augmentation des attaques nocturnes de drones lancés par MoscouL’Ukraine a signalé, ce samedi 18 novembre, une augmentation des attaques nocturnes aux drones lancées par la Russie, l’accusant d’en avoir tiré 38 sur son territoire, soit le nombre le plus élevé depuis plus de six semaines. L’armée de l’air ukrainienne a déclaré avoir abattu 29 des 38 drones Shahed de fabrication iranienne – également appelés “drones kamikazes” car bourrés d’explosifs destinés à exploser lorsqu’ils atteignent leur cible – tirés par la Russie. Selon elle, il s’agit du plus grand nombre de drones lancés par la Russie au cours d’une attaque nocturne depuis le 30 septembre.L’Ukraine remercie le Royaume-Uni et la France pour la fourniture de matérielsDans une vidéo teintée d’humour, l’Ukraine fait un clin d’œil à l’histoire pour remercier le Royaume-Uni et la France. Si Londres et Paris n’ont pas toujours été en accord, “quand les deux pays se sont entendus, des prouesses ont été accomplies”. À l’appui, des images de Winston Churchill et Charles de Gaulle, du Concorde, du tunnel sous la Manche. La vidéo se poursuit et affirme que l’Ukraine apprécie les missiles Storm Shadow/Scalp développés par Londres et Paris. Ces derniers ont servi lors de l’attaque contre le quartier général du commandement de la flotte russe de la mer Noire à Sébastopol.thank you beaucoup, 🇬🇧🇫🇷 pic.twitter.com/TbO4EMMOUs— Ukraine / Україна (@Ukraine) November 17, 2023La Russie classe “agent de l’étranger” une publication anglophoneLes autorités russes ont imposé vendredi le statut d'”agent de l’étranger” à une publication anglophone, The Moscow Times, ainsi qu’à d’autres membres de la société civile, en pleine répression des voix opposées au Kremlin. The Moscow Times, une publication ayant un site en anglais et en russe, a fait son apparition dans la liste actualisée tous les vendredis par le ministère de la Justice.Sur son site, le ministère russe a accusé The Moscow Times “d’avoir diffusé des informations inexactes sur les décisions prises et les politiques menées par les autorités publiques” et “mené des actions visant à donner une image négative des autorités”.Des associations de routiers d’Europe centrale demandent le rétablissement d’un permis d’entrée dans l’UE pour les camions ukrainiensLes représentants de transporteurs routiers d’Europe centrale ont demandé vendredi à l’UE de mettre fin à un accord de transport avec l’Ukraine qui, selon eux, a conduit à une concurrence déloyale de la part de ce pays. Dans un communiqué commun, les présidents des associations de transporteurs routiers tchèque, hongroise, lituanienne, polonaise et slovaque, s’adressent à leurs ministres des Transports et à la Commission européenne. Ils demandent que des permis d’entrée dans l’UE soient à nouveau exigés des transporteurs ukrainiens, un système auquel l’Union a renoncé à la suite de l’invasion russe en février 2022.



Source link : https://www.lexpress.fr/monde/europe/guerre-en-ukraine-kiev-assure-gagner-des-positions-sur-la-rive-gauche-du-dniepr-EDKLZ6XMQBBLFBA573AGG5TCJU/

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Publish date : 2023-11-18 10:06:34

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Titres-restaurants : comment vous dire quoi manger au lieu de mieux vous payer

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“Avec sa volte-face sur la prolongation de l’utilisation du titre-restaurant aux produits alimentaires, le gouvernement envoie un très mauvais signal à notre profession”, a déploré tout récemment le chef étoilé Thierry Marx, président du principal syndicat patronal de l’hôtellerie-restauration. “Dans titre-restaurant, il y a ‘restaurant’. […] Il ne doit pas devenir un titre-Caddie”, a-t-il ajouté. Introduite en période d’inflation mais de façon temporaire, la possibilité d’acheter en supermarché, avec des titres-restaurants, des produits alimentaires non directement consommables devait prendre fin en décembre 2023. La pérennisation de cette mesure en 2024, annoncée cette semaine par le gouvernement, n’est donc pas du goût des restaurateurs.Bienvenue en France, ce pays où les affaires les plus microscopiques remontent en un instant, tant les corps intermédiaires sont faibles ou inexistants, au plus haut de l’Etat. Pour mémoire, lors d’une réunion locale du “grand débat” organisée par Emmanuel Macron au moment de la crise des gilets jaunes, l’une des personnes de l’assistance s’était plainte auprès du président de la République… que l’usage des titres-restaurants, encore eux, fût trop restreint. Autant de réactions symptomatiques du réseau de dépendances mutuelles qui lient, en France, l’Etat, les entreprises et les individus.Les titres-restaurants ont été conçus pour compenser le coût d’un repas pris à l’extérieur pour les salariés ne disposant pas de restaurant d’entreprise. Héritiers, en plein rationnement, des tickets-repas introduits par le gouvernement de Vichy et des chèques-repas (luncheon vouchers) lancés au Royaume-Uni en 1946, puis du “crédit repas” inventé en 1962 par le restaurateur Jacques Borel, les titres-restaurants sont, aujourd’hui, financés conjointement par l’entreprise et le salarié et exonérés de cotisations sociales et d’impôts (si la participation de l’employeur est comprise entre 50 % et 60 % de la valeur du titre).Un dispositif complexe et bancalA l’origine, ces chèques visaient autant à inciter à la consommation d’une alimentation équilibrée qu’à soutenir la restauration, institution française s’il en est. On peut y voir, au sein de l’entreprise, aussi une mesure égalitaire puisqu’un PDG reçoit autant de titres-restaurants, et du même montant, que le plus modeste employé. Après tout, nous n’avons qu’un estomac, et les besoins nutritifs sont grosso modo les mêmes pour tous.Mais ce faisant, l’Etat a fabriqué un dispositif complexe, contraignant et difficile à défaire (un de plus). Le salarié, en premier lieu, se voit soumis au double paternalisme de l’Etat et de l’entreprise, sommé de dépenser une somme qu’il pourrait employer autrement à des dépenses alimentaires fléchées. De surcroît, alors que les prix de la restauration sont élevés, que les rythmes de travail ont considérablement évolué, que le télétravail s’est durablement installé et que les habitudes alimentaires se sont diversifiées et individualisées, ce fléchage paraît d’autant plus suranné. L’employeur, de son côté, se retrouve dépendant d’un Etat qui pourrait, s’il le voulait, revoir ses exonérations à la baisse. Quant à l’Etat, en se faisant grand cantinier, il se retrouve le principal destinataire des revendications de tous, qui le submergent et l’épuisent.Pour toutes ces raisons, il serait bien plus simple et libéral au sens littéral que ces titres soient supprimés et que l’employeur verse au salarié leur montant sous forme de… salaire. Mais si cela ne se produit pas, c’est que tout le monde trouve son compte dans ce dispositif bancal. L’Etat s’attire les bonnes grâces des restaurateurs et distributeurs, tient les entreprises dans sa main grâce aux réductions de charges et étend ses tentacules “biopolitiques”, pour reprendre le néologisme de Michel Foucault, sur les individus. L’employeur, étant donné que les avantages en nature sont souvent perçus psychologiquement comme singuliers et partant précieux, achète la paix sociale par un cadeau qui n’en est pas un, s’exonère d’une politique salariale plus méritocratique et s’évite une pénible confrontation avec l’Etat pour faire baisser les charges. Le salarié, de son côté, perçoit le titre comme un surplus à sa rémunération qui le différencie des autres travailleurs. Tout le monde dépend de tout le monde, tout le monde le regrette et tout le monde s’en réjouit.Ce cas serait anecdotique et même comique s’il n’était pas une sorte de représentation à petite échelle de l’Etat social à la française. Au lieu de viser des prélèvements obligatoires les plus faibles possibles, on préfère un Etat généreux qui flèche les dépenses par de multiples “chèques” ou même qui, sans les orienter, redonne d’une main ce qu’il a pris de l’autre. De nombreux ménages, aujourd’hui, se retrouvent par exemple à payer de lourds impôts et à recevoir dans le même temps des aides, par exemple pour la garde de leurs enfants, alors même qu’ils pourraient ne rien recevoir tout en étant moins taxés.Il n’est pas difficile de comprendre que si l’Etat ne versait aux individus que la somme nette dont ils sont bénéficiaires le cas échéant, le résultat serait indolore pour les particuliers, mais qu’il impliquerait une administration réduite à portion congrue. Pour persévérer dans son être, l’administration doit donc se faire pléthorique, plaque tournante des prélèvements et des dépenses les plus élevés possibles. Au passage, non seulement elle ne crée aucune valeur mais elle en ponctionne chez les autres. C’est peu dire que cette grosse machine n’agit pas uniquement dans l’intérêt des citoyens mais aussi d’elle-même. Nietzsche, sans pourtant avoir l’heur de bénéficier de titres-restaurants, l’avait bien saisi. “L’Etat est le plus froid des monstres froids, écrivait-il. Il ment froidement ; et voici le mensonge qui s’échappe de sa bouche : “Moi l’Etat, je suis le peuple.”



Source link : https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/titres-restaurants-comment-vous-dire-quoi-manger-au-lieu-de-mieux-vous-payer-YWTHABEX4RDXTNIVWCZESFAW5Y/

Author : Laetitia Strauch-Bonart

Publish date : 2023-11-18 09:30:00

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Les technologies sont devenues de nouveaux “oppresseurs” en puissance, par Marcel Kuntz

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En ces temps troubles, il nous faut urgemment comprendre les raisons du désarmement moral de l’Europe et des paralysies qui la minent. Nous avons basculé insidieusement, disons depuis une trentaine d’années, d’un mode de pensée “moderne”, inspiré des Lumières, vers une conception que j’appelle, avec d’autres, “postmoderne”. Notre regard critique porté, légitimement, sur les drames du XXe siècle (guerres mondiales, totalitarismes), que les Lumières n’ont pas empêchés, nous a amené à un excès inverse : nous devrions, nous Européens, être désormais en état de repentance permanent et renoncer à toute puissance potentiellement belliqueuse, en faisant de quelques grands principes les seuls textes sacrés qu’il nous reste (démocratie, état de droit, droits de l’homme…). De plus, notre appréciation, autrefois majoritairement enthousiaste, des technologies a également profondément changé. Là aussi, nous pensons les maîtriser par des grands principes…Un auteur peu lu, mais qui illustre ce regard critique basé sur les drames du siècle dernier, est Günther Anders (1902-1992), un philosophe de la technique. Pour lui, “Hiroshima est partout” et se rattache indissociablement à “Auschwitz”. Pour Anders, à la suite de ces évènements permis par la technique, les “éthiques religieuses et philosophiques qui furent jusqu’ici en vigueur sont devenues toutes, sans exception, obsolètes”. L’une des racines la moins souvent évoquée de l’idéologie postmoderne est précisément sa perception de la technique, telle qu’Anders l’exprime.En fait, les critiques, sociales ou anthropologiques, de la technique ont toujours existé, avant notre ère postmoderne. Je cite les principales dans mon dernier ouvrage (De la déconstruction au wokisme. La science menacée). Par exemple Henri Bergson dans Les deux sources de la morale et de la religion en 1932, où il critique le machinisme qui réduit “l’ouvrier à l’état de machine”. Sa critique est cependant ancrée dans la modernité : la technique peut être utilisée bien ou mal. Bergson écrit : la mécanique “ne rendra des services proportionnés à sa puissance, que si l’humanité qu’elle a courbée encore davantage vers la terre arrive par elle à se redresser, et à regarder le ciel”. Chez ces auteurs “modernes”, la technique est vue comme l’objectivation, principalement neutre, de la volonté humaine (“un moyen mis en œuvre en vue d’une fin”).Au contraire, pour les auteurs postmodernes “technocritiques”, souvent influencés par Martin Heidegger pour qui la science est au service de la technique et non l’inverse, et qui avait rejeté l’idée de la neutralité de la technique, il n’est plus question de considérer la technique comme un ensemble de moyens que l’homme peut utiliser bien ou mal selon ses intentions. L’arraisonnement techniciste de la nature arraisonnerait l’homme lui-même. Cette conception se retrouve dans diverses idéologies, comme l’écologisme, le “retour à la terre”, etc. Il serait impossible de renoncer au cours de la technique, comme si elle était dans un processus historique, initié par l’Homme, mais hors de contrôle de sa volonté.”Domination”Il m’a semblé également important de citer dans mon livre Herbert Marcuse, pour qui a technique n’est pas neutre et impose des finalités : “Ce n’est pas après coup seulement, et de l’extérieur, que sont imposés à la technique certaines finalités et certains intérêts appartenant en propre à la domination. Ces finalités et ces intérêts entrent déjà dans la constitution de l’appareil technique lui-même”.Le concept qui apparaît ici est celui de “domination” : est “domination” sur la nature et les hommes non pas simplement l’utilisation de la technique, mais la technique elle-même. Cette idée de domination est bien sûr inspirée du marxisme : le capitalisme ne peut être qu’”exploitation des travailleurs”. Aujourd’hui, les “travailleurs” et leur condition sociale n’intéressent plus guère la gauche postmoderne et son avatar wokiste : la domination à dénoncer est celle qui s’exercerait sur les minorités, les femmes et la nature. Il ne s’agit plus de prôner l’”appropriation collective des moyens de production” (marxiste), mais de détruire ces moyens et, au-delà, toute la civilisation occidentale doit être “déconstruite”.La pensée postmoderne a également imposé une lecture erronée de la célèbre phrase de Descartes dans le Discours de la méthode, qui recommandait aux hommes de devenir “comme maîtres et possesseurs de la nature”, en omettant la finalité : “mais principalement aussi pour la conservation de la santé”.Les écologistes politiques ne sont pas postmodernes par hasard : leurs références intellectuelles se trouvent dans les auteurs “technocritiques”. Cela les amène naturellement, si j’ose dire, au wokisme le plus fanatique (les maires écologistes et l’inénarrable Sandrine Rousseau en témoignent…). En fait, l’écologisme est l’un des constituants inséparables (pseudo-scientifique) de cette idéologie postmoderne. On peut même se demander si cette dernière aurait pu prendre de telles proportions chez les “élites” et une large part du spectre politique en Europe sans l’écologisme.Je propose de dater l’origine de l’idéologie postmoderne en 1962, année de la publication du livre Silent Spring de Rachel Carson (à quelques années de la parution des œuvres majeures de Günther Anders). Cet ouvrage initia le combat contre les pesticides et plus largement contre la chimie. L’idée de progrès est dès lors remise en cause, et peu à peu, l’”écologie” a gagné la bataille des idées, jusqu’à l’hégémonie culturelle (selon les préceptes d’Antonio Gramsci). L’homme est coupable de détruire la nature par la technique. Il est ensuite devenu coupable de tout (s’il est un mâle blanc…).Sans-tragiqueTout n’est évidemment pas faux dans les critiques sur l’utilisation des techniques, tant s’en faut. Le problème est qu’une utilisation raisonnée et raisonnable d’une technologie n’est plus envisageable lorsqu’elle a été mise en accusation par l’écologie politique et ses organisations franchisées. Ni aucune évaluation au cas par cas. Les dossiers du nucléaire civil, des OGM ou encore du glyphosate en témoignent. Sauf bien sûr en cas de retour du réel, comme récemment pour le nucléaire. L’écologisme reste cependant une machine redoutable contre les technologies et les entreprises qui les mettent sur le marché. Ces dernières, si elles ne se soumettent pas, doivent être détruites.Si cette idéologie “écologiste” a pris une telle ampleur, c’est bien qu’elle est entrée en résonance avec une aspiration au sans-tragique, à la suite des guerres et totalitarismes du XXe siècle, et avec notre culpabilité occidentale. L’écologie politique a étendu cette aspiration au sans-tragique aux risques technologiques. Les technologies, du moins celles ciblées par l’écologie politique, sont devenues comme de nouveaux oppresseurs en puissance, pour l’environnement et la santé. De nouveaux grands principes ont été inventés, dont le principe de précaution, pour y remédier.Les problèmes que nous avons désormais à résoudre sont les dérives paralysantes, pour ne pas dire suicidaires, de nos grands principes : dont le principe de précaution devenu “précautionnisme” ou principe d’inaction, qui empêche une approche raisonnée de certaines technologies. Produit de la même idéologie, la sacralisation de l’”état de droit” semble bien souvent brider l’action des gouvernements et des parlements (alors que c’est leurs rôles que de faire évoluer le droit de manière raisonnée, quand l’intérêt du pays le demande).* Marcel Kuntz est directeur de recherche au CNRS et auteur de “De la déconstruction au wokisme. La science menacée” (VA Editions).



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Publish date : 2023-11-18 09:00:00

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Retraites : le plan d’épargne en actions, un eldorado fiscal méconnu

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Le plan d’épargne en actions (PEA) ne fait pas vraiment recette. Alors qu’il a été créé voilà plus de trente ans, on n’en recensait que 6,4 millions fin décembre 2022. Loin, bien loin des 56 millions de livrets A ! Et pourtant, cet outil, que l’on peut souscrire auprès de sa banque et d’un courtier en ligne pour peu que l’on soit majeur et résident fiscal français, dispose d’atouts tangibles pour diversifier son portefeuille.Il faut pour cela le conserver dans la durée. En effet, le PEA a été pensé pour favoriser l’émergence d’un actionnariat populaire en encourageant les particuliers à investir en Bourse sur une longue période, via la détention d’actions en direct, de fonds et d’ETF (exchange-traded funds ou fonds indiciels cotés). Pour y parvenir, le législateur l’a doté de réels avantages fiscaux… et de quelques contraintes.Tout d’abord, le détenteur d’un PEA est exonéré d’impôt sur le revenu (12,8 %) sur les plus-values réalisées et les dividendes perçus. Seuls les prélèvements sociaux (17,2 % actuellement) sont à acquitter. Cerise sur le gâteau, ces derniers peuvent être différés aussi longtemps que vous le souhaitez. Ainsi, vous pouvez acheter puis vendre des titres, réaliser des plus-values, percevoir des dividendes et les réinvestir intégralement. Tant que vous ne sortez pas ces sommes de votre enveloppe, vous n’êtes pas taxé.Des exonérations après cinq ansEn contrepartie, l’épargnant ne doit pas effectuer de retrait d’argent avant le 5e anniversaire de son plan. Dans le cas contraire, celui-ci sera clôturé et les avantages supprimés. La totalité des gains, notamment, sera soumise au prélèvement forfaitaire unique de 30 %. En revanche, une fois cette échéance passée, il est possible de récupérer une partie de ses avoirs, mais aussi de réaliser des versements complémentaires. Arrivé à la retraite, vous pourrez donc piocher dans votre épargne ou bien opter pour une sortie en rente viagère. Après cinq ans, cette dernière est exonérée d’impôts sur le revenu et seule une fraction de son montant est soumise aux prélèvements sociaux (part dégressive déterminée en fonction de votre âge au moment du déclenchement de la rente).Autre limitation : les catégories de placement éligibles. “Vous êtes, en théorie, contraint de détenir uniquement des titres cotés et non cotés de sociétés dont le siège est situé dans l’Union européenne et d’investir dans des fonds à dominante actions européennes », souligne Marc Lefèvre, président de la Fédération des investisseurs individuels et des clubs d’investissement (F2iC). Mais l’ingénierie financière permet en partie de déroger à cette règle. “Avec le développement des ETF, il est tout à fait possible de ‘mondialiser’ son plan en sélectionnant des ETF synthétiques, poursuit Marc Lefèvre. Ceux-ci détiennent des actions européennes, mais leurs performances se calquent sur un indice extra-européen comme le Nasdaq 100 américain ou le Nikkei 225 japonais.”Une enveloppe plafonnée à 150 000 eurosEnfin, cette enveloppe est plafonnée, puisque vous ne pouvez y verser plus de 150 000 euros. Et s’il n’est pas possible de détenir plusieurs PEA, ce dernier peut en revanche se cumuler avec le PEA-PME, dédié aux entreprises de taille modeste. Profitant des mêmes atouts fiscaux, son plafond est fixé à 75 000 euros. Pour un couple disposant des deux enveloppes, ce sont au global 445 000 euros qui peuvent ainsi échapper à l’impôt.Quant au dernier né, le PEA Jeune, lancé en 2019, il s’adresse aux 18-25 ans rattachés au foyer fiscal de leurs parents et est plafonné à 20 000 euros. Un moyen de familiariser les jeunes adultes aux mécanismes de la Bourse.



Source link : https://www.lexpress.fr/argent/placements/retraites-le-plan-depargne-en-actions-un-eldorado-fiscal-meconnu-L6PYKZVY5RHJLBZXF4AYKTOVEA/

Author : Arthur Teo

Publish date : 2023-11-18 08:30:00

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Industrie verte : quand la France s’inspire enfin des Etats-Unis, par Nicolas Bouzou

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Chacun devrait l’avoir compris : une stratégie de politique publique optimale doit aborder de front et d’un même geste les questions économiques, écologiques et sociales. L’amélioration des conditions de vie n’est pas possible sans croissance, sans productivité et sans innovation. La répartition de l’activité sur le territoire n’est pas concevable sans réindustrialisation – les services ont tendance à se concentrer dans les métropoles. La lutte contre les émissions de gaz à effet de serre émane de la décarbonation de nos processus de production. Haro sur les silos intellectuels et politiques, et sur la décroissance !Cette nécessité de traiter ces trois problématiques en même temps a été parfaitement comprise par l’administration Biden qui a conçu son désormais fameux IRA – Inflation Reduction Act – dans ce sens. Pour synthétiser, l’IRA consiste, pour sa partie la plus visible, en un vaste système de crédits d’impôt – une enveloppe de 400 milliards de dollars au total à dépenser sur dix ans – destiné à alléger le coût des investissements dans la décarbonation. Conjugué aux autres mesures en faveur de l’industrie, il aboutit à la montée en puissance fulgurante de la filière industrielle de l’économie verte, laquelle participe de la réindustrialisation ultra-rapide des Etats-Unis.Une copie de l’IRA américainLa première économie mondiale fait grandir son moteur productif. Ce pays, qui avait l’image d’un géant climatosceptique, surtout quand Donald Trump lui a fait quitter l’accord de Paris, devient, grâce à cette politique, l’un de ceux qui vont produire et exporter les technologies de décarbonation de la planète. Chapeau Biden, qui n’en tire par ailleurs guère de bénéfices dans les sondages. Injustice de la vie politique. Eh bien chapeau aussi à la France et à Bercy. Notre pays, au lieu de participer au concert des dirigeants européens unis dans la dénonciation de cette “concurrence déloyale”, est en train de se doter, dans le cadre de la loi de finances 2024, d’un outil similaire, dans sa conception et même, toutes proportions gardées, dans son ampleur budgétaire.Dans l’indifférence la plus totale – nous sommes toujours trop discrets quand nous faisons les choses bien -, notre économie aura à sa disposition à partir de janvier un crédit d’impôt pour l’industrie verte copié sur l’IRA américain. Ce dispositif permettra aux industriels de bénéficier d’un crédit d’impôt à hauteur de 20 à 45 % de leur investissement dans des technologies vertes. Ce n’est pas rien ! Ce soutien concerne tous les investissements nécessaires à la production de batteries, de panneaux solaires, d’éoliennes et de pompes à chaleur. Une telle baisse d’impôts va aider nos entreprises à innover dans cette filière verte et à exporter : bon pour l’économie, bon pour l’emploi, bon pour la planète et bon pour le moral.Le danger de la bureaucratiePour une fois, un pays Européen réagit par un acte politique à une initiative américaine, et c’est la France. Evidemment, se doter d’un tel dispositif n’est pas gratuit, raison pour laquelle, n’en déplaise à certains libéraux irréalistes, il est nécessaire de le cibler. Bercy prévoit un coût pour l’Etat de 500 millions d’euros en 2024, et une montée en charge jusqu’à 3,7 milliards d’euros lorsque la mesure tournera à plein régime. Vu l’enjeu, ces baisses d’impôts sont bien investies. Mieux en tout cas que les centaines d’aides dont peuvent bénéficier les PME pour leur transition écologique et qui n’ont absolument aucun impact, ni sur notre économie ni sur le climat. Ce qui peut être problématique avec ce crédit n’est pas son coût mais sa complexité. Que l’administration noie les entreprises sous des formulaires, des exigences administratives et des contrôles, et que les plus petites d’entre elles se découragent et laissent ce dispositif aux plus grandes, à l’image de ce que l’on voit avec le crédit d’impôt recherche, autre dispositif parfait sur le papier, voilà le danger.Voilà aussi la force américaine. Aux Etats-Unis, on soutient les entreprises et la charge de la preuve repose sur l’administration. En France, on “accorde” une aide aux entreprises et on met en place 10 000 garde-fous pour éviter des fraudes. Ne laissons pas cette excellente mesure devenir la victime du manque de confiance qui affecte notre société, et de la passion bureaucratique française. L’outil est magnifique. Faisons en sorte qu’il soit utilisé.Nicolas Bouzou est économiste et essayiste



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Author : Nicolas Bouzou

Publish date : 2023-11-18 08:00:00

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