* . * . *
close

L’Express

Inflation alimentaire : où se situe la France par rapport à ses voisins en Europe ?

logo




De bon élève à bonnet d’âne de l’inflation alimentaire en Europe. Si la France faisait partie des pays les moins inflationnistes en début d’année 2023, l’Hexagone est désormais à la traîne avec un ralentissement plus tardif, d’après le dernier baromètre du panéliste NielsenIQ pour le magazine spécialisé LSA.Outre la France, le panéliste a épluché les prix de milliers de produits de grande consommation frais et en libre-service, alimentaires et d’hygiène-beauté, au sein de six pays d’Europe occidentale : l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, l’Italie, le Portugal, le Royaume-Uni.Le constat de NielsenIQ est formel, comme le rapporte Le Figaro : “Aujourd’hui, l’Hexagone est le pays où les prix ont le plus augmenté depuis janvier 2022”. La France arrive ainsi en tête avec une inflation alimentaire cumulée de 17,9 % entre janvier 2022 et août 2023. Elle est suivie par l’Espagne, à 17,2 %, le Royaume-Uni à 16,7 %, l’Italie à 16,4 %, l’Allemagne à 15,5 %, la Belgique à 14,9 % et le Portugal à 12,4 %.L’exception françaiseLa France figurait pourtant parmi les pays les mieux placés en janvier 2023, avec une inflation alimentaire annuelle qui s’élevait à moins de 12 %, juste derrière la Belgique, proche des 11 %. Depuis, les autres pays ont considérablement diminué leur inflation alimentaire, comme l’Espagne, qui était à 15 % d’augmentation sur un an en janvier 2023 et qui est parvenue à 8,9 % en septembre 2023, relève Le Figaro. La France est désormais à 9,5 % sur un an, devançant ses voisins, comme l’Allemagne (7,1 %) ou l’Italie (6,7 %). Seule la Belgique fait pire, en étant au-dessus de la barre des 10 %.”A partir du début du deuxième semestre 2023, le rythme d’inflation en Europe a commencé à s’infléchir puis à baisser, la France faisant figure d’exception en ne suivant cette tendance que plus tardivement, indique au magazine LSA Emmanuel Fournet, Customer Success Leader France de NielsenIQ, comme le rapporte BFMTV.Comme le rappelle également au Figaro Daniel Ducrocq, qui gère la distribution pour l’Europe de l’Ouest chez NielsenIQ, en France, “la guerre des prix a fait rage durant quatre cinq ans, les enseignes voulaient utiliser les prix bas, ce qui a entraîné une forte déflation”. Ainsi, “entre 2017 et 2022, des produits de même marque ont enregistré une baisse des prix de 15 % en moyenne”. La France connaît donc en quelque sorte “un rattrapage” des prix, liés en partie à la guerre en Ukraine.Quelques signes de ralentissement de l’inflationSelon Daniel Ducrocq, un autre paramètre explique la mauvaise place de la France : “Chez nous, l’inflation apparaît plus tardivement car nous ne réalisons qu’une seule négociation commerciale par an, tandis que les autres pays européens négocient plusieurs fois durant l’année.” Les négociations commerciales annuelles entre les supermarchés et leurs fournisseurs de l’agro-industrie, qui déterminent les conditions de vente (prix d’achat, place en rayon, calendrier promotionnel…) pour l’ensemble de l’année qui suit, se concluent traditionnellement le 1er mars.Mais le gouvernement a décidé de les avancer exceptionnellement pour l’année 2024, au motif que les baisses de nombreux prix de matières premières (blé, tournesol, maïs, huiles…) n’ont pas été répercutées l’année précédente sur les prix facturés aux distributeurs par les industriels. Un dernier vote de l’Assemblée nationale attendu ce mardi en fin de journée devrait entériner le projet de loi, déjà adopté en première lecture.Selon les données provisoires communiquées le 31 octobre par l’Insee, les prix ont augmenté de 4 % en octobre sur un an, ceux de l’alimentaire progressant encore de 7,7 %. “La crise inflationniste est derrière nous”, a estimé le ministre de l’Economie Bruno Le Maire sur BFMTV et RMC le 7 novembre.Mais si certains prix sont en baisse depuis quelques mois, ils sont encore bien loin de retrouver leur niveau de 2019. D’autres pourraient même augmenter. Le PDG de Coca-Cola a annoncé lundi au Parisien une augmentation de 7 % des prix bruts proposés aux distributeurs.



Source link : https://www.lexpress.fr/economie/inflation-alimentaire-ou-se-situe-la-france-par-rapport-a-ses-voisins-en-europe-TFNTLE4LHVAD7JXEDXOIBVEHUE/

Author :

Publish date : 2023-11-14 10:24:18

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

Assurance chômage : quand le patronat fait la chasse aux faux créateurs d’entreprises

logo




Il y a du rififi au paradis de la start-up nation. Contre toute attente, c’est le patronat qui a mis récemment les pieds dans le plat. Dans la dernière ligne droite de la négociation entre partenaires sociaux sur les nouvelles règles de l’assurance-chômage, le Medef et la CPME ont abattu une carte inattendue pour équilibrer les comptes : serrer la vis sur les dispositifs de soutien à la création d’entreprise. Dans le viseur des organisations de patrons, deux systèmes d’aides – l’Arce et l’ARE – dont l’objectif est d’aider les demandeurs d’emploi à la création ou à la reprise d’une entreprise. Une proposition aussitôt reprise par les syndicats de salariés. Motif invoqué pour justifier ce tour de vis : trop d’abus et un manque criant de contrôle dans l’utilisation réelle des fonds. Des chômeurs, métamorphosés un temps en créateurs de boîte, profiteraient de la générosité du système en conservant leurs aides alors même lorsqu’ils auraient retrouvé un job. Le sujet était sur la table de Pôle emploi depuis des mois mais, jusqu’alors, rien n’avait été tranché.D’après une récente note de l’Unedic, ces deux aides représenteraient près de 2,8 milliards d’euros versés chaque année sur les fonds de l’assurance-chômage. Selon nos informations, le renforcement des contrôles permettrait de réaliser 70 millions d’euros d’économies dès l’an prochain, et près de 870 millions sur la période 2024-2027.Si la vérification de la bonne utilisation des fonds publics est justifiée, surtout en cette période de disette budgétaire, le signal envoyé est contestable. Car si le système d’aides à la création d’entreprise est généreux, il porte aussi ses fruits. Au moment même où les partenaires sociaux mettaient le holà, France Stratégie, un institut de recherche rattaché à Matignon, publiait une étude révélant la surperformance de la France dans la création d’entreprise. Entre 2015 et 2022, le nombre de nouvelles pousses a été multiplié par deux, contre un multiple de 1,2 seulement, en moyenne, dans la zone euro. Contre toute attente, ce n’est pas dans les services à la personne ou la restauration que la dynamique entrepreneuriale a été la plus forte mais dans l’industrie. Le coût à payer pour retrouver des usines en France ?



Source link : https://www.lexpress.fr/economie/politique-economique/assurance-chomage-quand-le-patronat-fait-la-chasse-aux-faux-createurs-dentreprises-7U3GA64XERH4ZH2U2HSL6GSQ2I/

Author : Béatrice Mathieu

Publish date : 2023-11-14 11:08:12

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

Covid-19 : le variant “Pirola est forcément plus transmissible que les autres”

logo




Faut-il s’inquiéter du nouveau variant du Covid-19 surnommé “Pirola” ? Ce membre de la famille Omicron, BA.2.86.1.1 de son nom scientifique, a été détecté le 31 août en France. Il bénéficie d’une attention particulière en raison de ses nombreuses mutations le rendant susceptible d’évoluer de façon plus importante et de se propager plus facilement.Si des symptômes plus étonnants ont été rapportés, pour l’heure, les indicateurs sur son degré de sévérité sont insuffisants, d’après l’épidémiologiste Antoine Flahault, directeur de l’Institut de santé globale à Genève, qui rappelle que le Covid-19 “constitue une source de préoccupation majeure” pour les Français.La France est le hotspot de l’émergence du nouveau variant BA.2.86.1 (JN.1) avec un développement rapide en Île-de-France. La faiblesse de la surveillance et du séquençage dans le monde doit rendre prudent sur la situation réelle.
Pas de virulence accrue rapportée. #COVID19 pic.twitter.com/qwtQnygvod— Antoine FLAHAULT (@FLAHAULT) November 11, 2023L’Express : Faut-il s’inquiéter du nouveau variant “Pirola” ?Antoine Flahault : On ne le connaît pas encore très bien. Le variant qui semble le plus actif est en fait un sous-variant de Pirola qui est le siège de nombreuses mutations, son nom scientifique est BA.2.86.1.1 ou JN.1. Il se développe rapidement en France et en Ile-de-France notamment, et nous avons commencé à le détecter à la fin de l’été. En revanche, nous n’avons pas encore assez de recul et de connaissances pour établir sa sévérité accrue ou non. Une chose est sûre, sa propagation est la suite logique de ces vagues qui reviennent plusieurs fois par an depuis Omicron. Les nouveaux variants, dont Pirola, sont forcément très transmissibles, ce qui constitue une source de préoccupation majeure. Et ils sont toujours plus résistants, ce qui est également préoccupant.D’une part, le Covid-19 n’est pas une infection sans conséquences, les personnes très fragiles et vulnérables peuvent très mal le supporter. Ensuite, on ne sait pas quelles seront les formes persistantes de la maladie. Jusqu’à présent, il a été documenté que les formes de Covid long représentaient environ 10 % des contaminations. Avec le sous-variant Pirola, il pourrait y avoir de nouvelles formes invalidantes qui empoisonnent la vie des gens. Enfin, l’apparition d’un nouveau variant a des conséquences économiques. Il implique des arrêts de travail et donc des interruptions de services, ce qui pèse lourd sur l’économie du pays.Le sous-variant Pirola a-t-il tout de même des particularités ? Des malades ont notamment déclaré avoir observé des éruptions cutanées sur leur visage.A chaque fois qu’un nouveau variant apparaît, on veut lui trouver des symptômes particuliers. Comme je l’ai expliqué, il n’y a pas suffisamment de données pour affirmer qu’il y ait des nouveautés. Ce qui est certain, c’est qu’il provoque une très grosse fatigue, une fièvre souvent élevée – autour de 39 °C – et des signes respiratoires. Concernant les éruptions cutanées, elles ont en réalité toujours existé.Son épicentre semble situé en France. Pourquoi ?Il faut savoir que beaucoup de pays ont baissé la garde en matière de veille sanitaire et de séquençage. La France fait partie ce ceux qui apportent le plus de séquences, juste après le Canada et les Etats-Unis. Il est donc possible que l’épidémiologie, c’est-à-dire la distribution de ces sous-variants, soit sous-estimée en ce moment dans un certain nombre de pays. Le point positif de tout cela c’est que nous n’avons, pour l’heure, aucun rapport alarmant. En France, la région Ile-de-France est très outillée concernant les augmentations de cas en réanimation. Or actuellement, il n’y a pas de raisons d’être inquiets. Nos hôpitaux ne semblent pas se remplir de formes sévères.Quelles mesures pour enrayer sa propagation ?Le vaccin dans sa nouvelle formule 2023, c’est-à-dire le rappel, semble efficace pour réduire la transmission du virus et empêcher les formes graves. Problème : les Français ne sont plus attirés par la vaccination. Rappelons néanmoins qu’aujourd’hui, la population a souvent été infectée plusieurs fois. Ce qui a des conséquences positives sur l’immunité collective et a permis d’éviter les formes les plus graves.Outre la vaccination qui réduit les risques, il y a deux moyens d’éviter la propagation de ce Covid. Tout d’abord, le port du masque de type FFP2. Les personnes symptomatiques doivent porter des masques pour éviter de contaminer leur entourage. Il a été prouvé qu’une personne positive qui porte un masque au moins 50 % de son temps à l’intérieur de son foyer, et fait chambre à part, diminue de 80 % la contagion dans le foyer. Pour les personnes qui n’ont pas de symptômes, elles devraient également en porter en intérieur.Il faudrait, par ailleurs, insister sur l’importance de la ventilation et mettre des capteurs de CO2 dans les pièces fermées, de sorte que nous soyons toujours en dessous des 800 parties par million (PPM) de concentration de CO2. Sinon, il faut porter un masque. Dans les transports en commun, les écoles, et bureaux partagés, on est souvent au-dessus de 800 PPM.



Source link : https://www.lexpress.fr/sciences-sante/sante/covid-19-le-variant-pirola-est-forcement-plus-transmissible-que-les-autres-DTT25BEC7NAV5A4OKY4OGDULIA/

Author :

Publish date : 2023-11-14 11:17:12

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

Royaume-Uni : le retour de David Cameron, ultime coup de dés de Rishi Sunak

logo




Si Rishi Sunak voulait faire passer inaperçu le limogeage de sa très controversée ministre de l’Intérieur Suella Braverman, on peut dire qu’il a réussi. En annonçant un remaniement en profondeur de son gouvernement et, surtout, le retour de l’ancien Premier ministre David Cameron au poste de ministre des Affaires étrangères, sept ans après son retrait de la vie politique britannique à la suite du désastreux référendum sur le Brexit, Sunak a créé la surprise. Une grosse surprise.Soudain, plus personne ne parlait du départ de Suella Braverman après ses propos incendiaires contre les migrants, les SDF et même la police, mais du retour aux affaires de David Cameron, ou plutôt de Lord Cameron, car Sunak a dû le nommer Lord afin qu’il puisse intégrer le gouvernement. Cameron, qui n’est plus député depuis 2016 et ne siège donc plus au Parlement, se devait de remplir cette condition requise pour occuper un poste de premier plan.Retour vers le futurPlus remarquable encore, Rishi Sunak compte désormais un nombre non négligeable d’anciens fidèles de Cameron autour de lui, comme Laura Trott, désormais Secrétaire d’Etat à l’Economie, et Oliver Dowden, numéro deux du gouvernement. Sunak a également promu quelques centristes comme Victoria Atkins, aujourd’hui ministre de la Santé. Fidèles de Cameron, centristes, pro-européens : autant dire que l’aile dure des Tories a très mal accueilli ce remaniement aux airs de “pré-Brexit”, comme l’a intitulé le quotidien conservateur The Times. “Retour vers le futur” est l’autre expression la plus utilisée par les analystes politiques britanniques depuis ce lundi 13 novembre.Sunak joue son va-tout. Ou, selon l’analyste Beth Rigby, reprenant le slogan des Brexiteurs, Sunak tente de “reprendre le contrôle”. A moins d’un an d’élections générales qui devraient installer un gouvernement travailliste au pouvoir et Keir Starmer à Downing Street, Sunak tente donc l’impensable : restaurer l’image du parti conservateur comme un parti responsable, raisonnable et compétent. La présence de David Cameron aux Affaires étrangères dans un contexte international très tendu permettra à Sunak de lui déléguer voyages et conférences internationales et de se concentrer sur les dossiers brûlants du pays comme la faillite du système de santé britannique, l’économie post-Brexit, l’inflation, l’immigration et les liens distendus avec l’Ecosse et l’Irlande du Nord. Pour William Hague, ancien leader du parti conservateur et ancien ministre des Affaires étrangères sous David Cameron, ce remaniement signe le retour de la décence et du respect en politique, et un style de gouvernement “rationnel et méthodique”, soit à l’opposé de la gestion de la crise Covid par un Boris Johnson et des conseillers “cachottiers, incompétents, vulgaires, misogynes et arrogants”.Cependant, après treize ans passés au pouvoir et un référendum ayant profondément divisé le pays, les Conservateurs qui ont usé cinq Premiers ministres et sept ministres des Affaires étrangères font face à un défi immense : retrouver une boussole et regagner la confiance du pays. Une mission impossible, mais un combat que Sunak se dit désormais prêt à mener jusqu’au bout.



Source link : https://www.lexpress.fr/monde/europe/royaume-uni-le-retour-de-david-cameron-ultime-coup-de-des-de-rishi-sunak-UXKVAAVQJJE2NM7JYPQCSEW3YI/

Author : Agnès Poirier

Publish date : 2023-11-14 13:25:23

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

Immigration : le projet de loi adopté en première lecture au Sénat

logo




Le Sénat a adopté, mardi 14 novembre, à une large majorité le projet de loi immigration dans une version durcie par rapport à celle du gouvernement, qui va désormais la soumettre à l’Assemblée nationale à partir du 11 décembre.Largement adopté à 210 voix contre 115, le texte de loi soumis au vote à la chambre haute n’a pas grand-chose à voir avec la version initiale du gouvernement : les sénateurs lui ont imprimé un sérieux tour de vis la semaine dernière, avec la droite et ses alliés centristes à la manœuvre.Darmanin, seul aux commandes de la réforme La réforme, qui reposait initialement sur deux “jambes” – contrôler l’immigration, améliorer l’intégration -, penche désormais nettement sur le volet répressif, avec une quantité de mesures pour faciliter les expulsions d’étrangers “délinquants”, simplifier les procédures d’éloignement et décourager les entrées sur le territoire. “Le Sénat a redonné une cohérence au projet en le durcissant et en rejetant le ’en même temps’ de la version gouvernementale”, assure le président des sénateurs Les Républicains, Bruno Retailleau, artisan de ce durcissement en règle qui inquiète la gauche comme les associations.”Pour l’immigration irrégulière, c’est la tolérance zéro”, a assumé mardi le président LR de la commission des Lois François-Noël Buffet. “Le volet intégration a totalement disparu du texte”, s’est désolée la sénatrice socialiste Marie-Pierre de La Gontrie. Désormais seul aux commandes de la réforme, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, n’a pas semblé désemparé par l’introduction de nombreux marqueurs de la droite au fil d’une semaine de débats parfois houleux.Le locataire de Beauvau tient à ce volet “expulsions”, dans un contexte tendu par l’afflux migratoire à Lampedusa et l’attaque d’Arras impliquant un jeune Russe radicalisé. Celle-ci aurait été évitée, selon lui, avec cette réforme qui permettra de lever l’essentiel des barrières aux expulsions d’étrangers menaçant l’ordre public, y compris lorsqu’ils sont arrivés en France avant l’âge de 13 ans.



Source link : https://www.lexpress.fr/politique/immigration-le-projet-de-loi-adopte-en-premiere-lecture-au-senat-2WRANFDZYNHCJCSMZMX2SGBTVQ/

Author :

Publish date : 2023-11-14 14:52:15

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

Marche contre l’antisémitisme : la troublante visite à l’Elysée de Yassine Belattar

logo




Tandis que Jean-Luc Mélenchon fustigeait la “manif de ‘l’arc républicain’ du RN à la Macronie de Braun-Pivet”, qui “sous prétexte d’antisémitisme, ramène Israël-Palestine sans demander le cessez-le-feu”, que le RN, ravi, annonçait sa présence à la marche, Emmanuel Macron, lui, cohabitait avec le doute. Que faire ? Battre le pavé et ainsi suggérer que la place d’un chef d’Etat est dans la rue ? Folie, lui a-t-on dit ; “Tu es descendu dans la rue après Paty ? Après des agressions contre les musulmans ? Si tu y vas, tu crées une jurisprudence folle…”, s’est ému un ami. “Il faut agir, pas manifester”, a soufflé un autre, et tant pis si, pour cette fois, François Mitterrand ne peut servir de modèle. 2023 n’est pas 1990. Mais… ne pas marcher est-ce déjà céder ? Casse-tête infini.Dans les moments de crise, le chef de l’Etat exige d’être nourri. SMS interrogatifs distribués avec générosité aux anciens collaborateurs, nouveaux, visiteurs, amis politiques, intellectuels… Vite, des idées, des impressions, des conseils, qui selon l’intéressé lui serviront à “faire son miel”, selon les sondés tomberont dans l’oreille d’un sourd. Le président n’entend peut-être pas mais il écoute. Et ses conseillers sont priés d’en faire autant. Quelques jours avant la marche civique contre la haine et l’antisémitisme, c’est aux éventuels grondements venus des banlieues qu’à l’Elysée, on souhaite tendre l’oreille. Ainsi, deux conseillers d’Emmanuel Macron, le préfet Frédéric Rose, conseiller intérieur et sécurité, et Bruno Roger-Petit, le conseiller mémoire, ont-ils reçu l’ancien membre du Conseil présidentiel des villes, l’humoriste et animateur radio Yassine Belattar, condamné en septembre dernier à quatre mois de prison avec sursis pour menaces de mort et de crime visant plusieurs personnalités du monde du spectacle en 2018 et 2019. “Il est un thermomètre, une personne-ressource, explicite l’un des participants à cet échange. Il fait partie de ces sociologues opportunistes qui peuvent alerter sur l’état d’esprit de certaines parties de la société.”Très attentif à la façon dont le conflit déclenché par le Pogrom du 7 octobre dernier perpétré par les terroristes du Hamas et la riposte dévastatrice de l’armée israélienne peuvent s’exporter dans les banlieues françaises et renforcer les communautarismes, hanté par la conscience d’être à l’Elysée enfermé et éloigné, Emmanuel Macron veille à diversifier ses sources et à prêter attention à ceux qui se revendiquent fins connaisseurs des quartiers. Belattar compte, à ses yeux, parmi ceux-là. Animateur avec son comparse Thomas Barbazan d’un podcast intitulé “Les 30’ Glorieuses”, il se montre, depuis un premier texte publié le 10 octobre sur ses réseaux sociaux, extrêmement préoccupé. “Offensé” même, écrit-il, par “la place de la France dans ce conflit”. “Nous sommes la risée mondiale du traitement médiatique des musulmans et cela aura un jour comme conséquence de voir l’extrême droite arriver au pouvoir.””Les juifs, levez la main”Le 8 novembre, parodiant la chanson Hardcore du groupe de rap Ideal J, Yassine Belattar scande “Hardcore”, tandis que Barbazan chante les couplets remaniés : “En France, les médias rajoutent de l’abjection, les musulmans doivent se plier à l’injonction, les journalistes français condamnent le racisme mais seulement s’il s’agit de l’antisémitisme, on différencie les victimes sur les plateaux.” L’humour comme vecteur de cohésion sociale.Mais, si sa voix compte aujourd’hui et s’il est reçu à l’Elysée, c’est, à en croire un conseiller du président, parce qu’il est “irréprochable”. Le même, républicain et universaliste convaincu, insiste : “J’ai regardé son spectacle, je l’ai trouvé drôle et impeccable sur le fond.” Jouant sur les blessures et les clichés identitaires, Belattar déambule en effet sur une ligne de crête, et n’oublie de citer et de moquer aucune communauté. L’ambiance est bon enfant et la salle rit quand dans les premières minutes, repensées pour coller à l’actualité, il “fait l’appel”, demandant successivement si les blancs, les noirs, les juifs et les Arabes sont dans la salle. “Les juifs, levez la main, n’ayez pas peur, on n’est plus en 39-45 ! lance-t-il. Ce sont nos juifs… Ils ne sont pas comme le reste du monde.” Elliptique.Aux conseillers du président, il a formulé une mise en garde. Attention, leur a-t-il dit en substance, à ne pas commettre l’erreur irréparable qui donnera aux quartiers des raisons de s’enflammer. Puis, il a repris la plume sur Instagram peu avant la marche de dimanche. “Je comprends et je soutiens la communauté juive dans son émotion la plus totale face aux événements du 7 octobre comme je soutiens ce peuple palestinien depuis les bombardements du 8, du 9, du 10, du 11, du 12…”



Source link : https://www.lexpress.fr/politique/marche-contre-lantisemitisme-la-troublante-visite-a-lelysee-de-yassine-belattar-ZXTMW5EILBEWBLQK76NN2G3S2Y/

Author : Laureline Dupont

Publish date : 2023-11-14 18:23:04

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

Antisémitisme : la réponse de Darmanin à l’imam Abdelali Mamoun

logo




Un total de 1 518 actes et propos antisémites ont été recensés en France depuis le début de la guerre Israël-Hamas, et près de 600 interpellations, a indiqué ce mardi 14 novembre le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin sur Europe 1. Ce chiffre est plus de trois fois supérieur au nombre d’actes ou propos antisémites enregistrés (436) sur toute l’année 2022. “Ce sont essentiellement des tags, des insultes, mais il y a aussi des coups et blessures”, a-t-il détaillé.Ces actes ont donné lieu à “571 interpellations”, a précisé à l’AFP l’entourage du ministre. “Il y a des actes anti-musulmans supplémentaires, mais ce n’est pas à la mesure de ce que nous connaissons pour l’antisémitisme”, a ajouté Darmanin. Il y a des “mosquées qui reçoivent des lettres de menaces de mort, des menaces d’attentat, de très nombreux propos anti-islam, y compris sur les plateaux de télévision”, a-t-il encore dit, affirmant saisir l’Arcom ou “la justice”.Interrogé plus tôt sur RMC, un imam de la Grande mosquée de Paris, Abdelali Mamoun, a demandé “où sont” les quelque 1 500 “actes antisémites qu’il y a en France ?”. “J’aimerais bien qu’on les dévoile pour que nous soyons solidaires” des juifs de France, a-t-il poursuivi. “Je ne dis pas que les chiffres sont faux mais ils ne sont pas dévoilés, pas apparents”, a regretté cet imam de la Grande mosquée de Paris. S’il a assuré ne pas avoir de doute sur les données officielles, il a appelé à ne pas se “contenter” des “chiffres qui sont diffusés”.”Insinuations choquantes”Gérald Darmanin a dénoncé sur le réseau X (ex-Twitter) des “insinuations très choquantes”. Il a donné, en réaction, un détail des actes antireligieux recensé par le ministère de l’Intérieur depuis le début de l’année. Depuis début 2023, il y a eu “1 762 faits antisémites, 564 faits antichrétiens et 131 faits antimusulmans”.Ce matin, des insinuations très choquantes ont été tenues par un invité de RMC. Je les réprouve totalement.

Je remercie la Grande Mosquée de Paris pour les éclaircissements donnés et pour s’être inscrit en faux dans la minimisation des actes antisémites qui touchent la France.…— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) November 14, 2023Dans le détail, la nature des actes antisémites se répartit ainsi : 50 % des actes “sont des tags, affiches, banderoles (“parmi lesquels des morts aux juifs” ou “des croix gammées”)”, 22 % des menaces et insultes, 10 % de faits d’apologie du terrorisme, 8 % d’atteintes aux biens, 6 % de comportements suspects, 2 % de coups et blessures et 2 % d’atteintes aux lieux communautaires.Les départements les plus touchés sont Paris (11 %), le Rhône et les Hauts-de-Seine (5 % chacun), puis les Bouches-du-Rhône, les Alpes-Maritimes et la Seine-Saint-Denis (4 % chacun). Les propos d’Abdelali Mamoun ont fait réagir le recteur de la Grande mosquée de Paris, Chems-eddine Hafiz, qui s’est “inscrit en faux” contre ces paroles.Condamnation ferme du ministère de l’Intérieur”L’imam Abdelali Mamoun n’est pas le porte-parole de la Grande mosquée de Paris et […] s’exprime dans les médias à titre personnel. Ses propos ne suivent aucune directive de l’institution”, a souligné le recteur dans un communiqué. “La Grande mosquée de Paris ne nie pas, ne minimise pas et ne relativise pas l’ensemble des actes antisémites survenus en France ces dernières semaines, et a une confiance totale dans les chiffres diffusés par le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer”, a-t-il ajouté.L’institution “déplore vivement la recrudescence des actes antisémites et la condamne totalement”, selon son recteur. “Je remercie la Grande mosquée de Paris pour les éclaircissements donnés et pour s’être inscrit en faux dans la minimisation des actes antisémites qui touchent la France”, s’est félicité Gérald Darmanin sur le réseau X.Chems-eddine Hafiz précise s’être entretenu avec l’imam et que ce dernier lui a fait part de “son regret d’avoir été très confus, alors qu’il n’entendait pas remettre en cause les chiffres alarmants des actes antisémites en France”. Un total de 330 enquêtes ont été ouvertes pour actes antisémites et apologie du terrorisme depuis le 7 octobre, avait-on appris lundi auprès de la Chancellerie.



Source link : https://www.lexpress.fr/societe/antisemitisme-la-reponse-de-darmanin-a-limam-abdelali-mamoun-WE5HMQAN2JF6PBC4MD65ZNGDP4/

Author :

Publish date : 2023-11-14 14:55:59

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

Elisabeth Badinter : “Je n’imagine pas la France sans juifs, mais…”

logo




Qu’est-il en train de nous arriver ? Depuis un mois, beaucoup de Français, de toutes origines, ont le sentiment de vivre un mauvais rêve. Dès le 7 octobre, alors que les images des pogroms du Hamas sur des civils israéliens nous parvenaient, la France renforçait la sécurité aux abords des écoles juives et des synagogues. Par habitude de voir la haine antisémite galvaniser les esprits et encourager les passages à l’acte. Voilà, hélas, qui n’a pas manqué. Mais si l’effet de contagion était attendu, les proportions, elles, sont inédites. Et jettent une lumière crue sur l’état de notre société. En un mois, la France a enregistré 1040 actes antisémites – soit plus que sur toute l’année 2022 -, sans compter les messages de haine déversés par milliers sur les réseaux sociaux.Dans ce climat inédit, empiré par un débat public déréglé, les grandes voix comptent plus que jamais. C’est pourquoi L’Express est allé interroger l’une d’entre elles : la philosophe Elisabeth Badinter. “Pour la première fois depuis la dernière guerre mondiale, beaucoup de juifs ont peur au point de taire leur nom, de se cacher, constate-t-elle. Si la spécialiste des Lumières “n’imagine pas la France sans juifs”, elle ne cache pas sa grande inquiétude. “Depuis quarante ans, l’islamisme radical, qui est une maladie de l’islam, s’installe en France, prend des formes diverses, qui virent à la violence. Une culture très différente de la nôtre, antithétique à nos valeurs, a entrepris une politique d’entrisme et de victimisation systématique qui tue. Si vous vous refusez au diagnostic précis et à l’analyse par peur d’être mal compris ou instrumentalisé, ou par peur de déclencher de nouvelles violences, alors tout est fichu.”L’Express : La première fois que vous avez pris la parole sur le sujet de l’antisémitisme, c’était dans un entretien à L’Express, en octobre 2017. Quelques semaines auparavant, une sexagénaire, Sarah Halimi, avait été défenestrée au cri de “Allah Akbar” dans le silence des médias et des politiques…Elisabeth Badinter : C’est ce silence qui m’avait sidérée. Je m’en souviens encore très bien, car je n’avais pas appris ce meurtre en lisant la presse ou en écoutant la radio. J’ai été mise au courant par une commerçante – qui elle, je crois, l’avait lu dans un journal communautaire. Je me suis dit : “Je ne sais pas ça. Et elle, elle sait. Pourquoi les médias sont-ils si silencieux ? L’événement n’est-il pas susceptible d’intéresser ? Ou bien rechigne-t-on à en parler comme d’une information importante ?” J’étais très naïve. Ma conviction – et j’espère que ce sera toujours ma conviction – est que la France n’est pas un pays antisémite, même s’il y a des antisémites en France comme partout. Longtemps, après la guerre, ces derniers devenus minoritaires se cachaient d’être antisémites. Ils l’étaient entre eux ; ils ne comptaient pas. D’abord, ils ne tuaient pas. De plus, ils n’osaient même en pas parler en public, car il y avait un contrôle social : ils auraient été isolés, conspués par le reste de la société. Et là, quoi ? Un meurtre antisémite qui ne fait pas une ligne dans les journaux ?Que s’est-il passé entre-temps ?Les faits ont été documentés, notamment dans Les Territoires perdus de la République, l’ouvrage collectif supervisé par Georges Bensoussan en 2002. Ce qui s’est passé, c’est que nous avons laissé l’islamisme prospérer. Nous l’avons laissé faire de l’entrisme à l’école, dicter sa norme dans certains quartiers, et impressionner les esprits partout. Les islamistes radicaux ont été plus malins plus que nous. Et aujourd’hui, on a peur. On n’a pas envie de déclencher un conflit avec les musulmans radicaux, qui ont l’art de la stratégie. A cette peur, il faut ajouter je crois un certain irénisme, et une volonté dévoyée de “ne pas jeter d’huile sur le feu”. Dénoncer l’antisémitisme – parfois meurtrier – de l’islamisme reviendrait à jeter l’opprobre sur les Français arabo-musulmans (quel amalgame au passage !), qui sont nombreux. Alors, chut, n’en parlons pas. Tout cela conduit au déni. Et le déni prévaut depuis de nombreuses années maintenant. Dans l’affaire Sarah Halimi, on le retrouve à chaque étape, y compris judiciaire. On a appris que la juge d’instruction avait tout fait pour que ce meurtre ne soit pas qualifié d’antisémite. Et l’on se souvient par ailleurs, que le meurtrier a finalement été déclaré irresponsable, car sous l’emprise de la drogue. Après Ilan Halimi, après Ozar Hatorah, après l’Hypercacher, cette affaire offrait une sorte d’apothéose d’un déni français.Vous continuez de ne prendre que très rarement la parole sur ce sujet, pourquoi ?Il ne revient pas aux seuls Français juifs de dénoncer l’antisémitisme. D’autant moins, au reste, que nous sommes passés d’une époque où la proximité de la Shoah saisissait les esprits à des temps où l’on accuse volontiers les juifs d’”utiliser l’holocauste”, de se “victimiser”. Tout cela conspire à un climat insupportable. C’est pourquoi la voix de non-juifs qui dénoncent l’antisémitisme est précieuse et indispensable.Depuis le 7 octobre, la France connaît une flambée inédite des actes antisémites, qui choque une grande partie du pays. Selon vous, y aura-t-il un avant et un après ? Ou reviendrons-nous au rythme de croisière habituel : entre deux drames, l’oubli ?Je ne crois pas que cet épisode sera oublié demain. Et pour une raison, c’est qu’il me semble que les médias, nombre de journalistes – l’honnêteté intellectuelle des journalistes qui nous informent est capitale – sont aussi choqués qu’on peut l’être par ce qui s’est passé depuis le 7 octobre. Ils sont étonnés, comme vous et moi, que pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, beaucoup de Français juifs ont peur au point de cacher leur judéité : retirer la mezouzah, changer son nom sur une application… En vérité, ceux qui habitent dans les quartiers où l’islamisme est bien implanté le vivent depuis longtemps. La majorité en est partie, d’ailleurs. Mais pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, le phénomène est massif. C’est le retour des marranes, vous savez, ces juifs qui se cachaient sous l’inquisition espagnole. Cette fois, c’est du fait de la montée en puissance d’un islam extrémiste qui n’existait pas en France il y a trente ou quarante ans. Je crois que beaucoup de Français en prennent conscience. Pour autant, j’attends tout de même quelque chose du gouvernement.Qu’attendez-vous ?Déjà qu’il dise les choses avec des mots clairs. Qu’on ne se contente pas de formules vagues, sur le fait que “l’antisémitisme est inacceptable”, comme si c’était un fléau qui tombait du ciel. Cette habitude de noyer le poisson rend les Français, de toutes origines, dingues. Au moment des émeutes de l’été dernier, l’empressement du gouvernement pour dire qu’il y avait beaucoup de “Kevin” et de “Matteo” (sic) parmi les émeutiers procédait du même ressort. Si vous vous refusez au diagnostic précis et à l’analyse par peur d’être mal compris ou instrumentalisé, ou par peur de déclencher de nouvelles violences, alors tout est fichu. Je peux comprendre, parfois, une prudence du président, qui doit veiller à la paix civile. Mais que dit madame Borne ? Je ne l’entends pas.Existe-t-il des remèdes spécifiques à l’antisémitisme ? Ou n’est-il que le symptôme d’un mal plus général que nous échouons à traiter ?Déjà, il faudrait un esprit de conséquences. Certains prêches ignobles, par exemple, sont vraiment traités à la légère par la justice. Pas plus tard que le 12 octobre dernier, l’imam de la mosquée de Beaucaire (Gard) a publié sur son compte Facebook des propos tirés d’un hadith [NDLR : parole attribuée à Mahomet, transcrite dans la tradition islamique] appelant à combattre et à tuer les juifs. Il a écopé de huit mois avec sursis seulement ! C’est invraisemblable.Le gouvernement n’y peut rien, pour le coup…Alors peut-être faut-il durcir les lois. Débattons-en, au moins. Il faut que les Français prennent conscience que ce genre de “mini peine” est un signal gravissime pour une démocratie. Cela laisse à penser qu’un tel propos est anodin. Or, il peut mener au pire. Une guerre civile. Depuis quarante ans, l’islamisme radical, qui est une maladie de l’islam, s’installe en France, prend des formes diverses, qui virent à la violence, et c’est inadmissible. Une culture très différente de la nôtre, antithétique à nos valeurs, a entrepris une politique d’entrisme et de victimisation systématique qui tue. Il faut déjà le dire. Mais si on ne parle jamais de ce hiatus culturel total, parce qu’on a peur que l’extrême gauche crie au “racisme”, ou que cela aille encore beaucoup plus loin avec les islamistes, on n’y arrivera pas. Le piège, c’est qu’il ne faut pas tomber dans le discours de madame Le Pen ou de monsieur Bardella, qui se nourrissent de ces non-dits. Mais il faut arrêter avec le silence. Celui qui encourage de continuer, et celui qui désespère, je pense, la grande majorité des Français.Pensez-vous qu’il est encore temps de reprendre la main ?Cruelle question. Je ne peux vous répondre qu’une chose : je suis très inquiète. J’ai peur qu’il ne soit trop tard. Mais ce n’est pas une raison pour baisser les bras. Au contraire. La raison fondamentale de mon inquiétude est que nous avons laissé l’islamisme endoctriner de jeunes cerveaux, à qui l’on dit, depuis l’enfance, qu’ils iront en enfer s’ils se laissent séduire par nos principes et nos valeurs. Les messages trouvés dans le téléphone de l’assassin de Dominique Bernard sont à ce titre édifiants. Dans un message audio, rapporté par Le Monde, il dit : “Oh Français, peuple de lâcheté et de mécréants. J’étais dans vos écoles des années et des années, j’ai vécu des années et des années parmi vous, gratuitement. […] Vous m’avez appris ce qu’est la démocratie et les droits de l’homme, et vous m’avez poussé vers l’enfer.” Comment lutter contre ça ? Je me souviens aussi du témoignage de ce professeur de philosophie à Trappes, Didier Lemaire – qu’il a fallu exfiltrer et protéger car il recevait des menaces de mort : depuis plusieurs années, disait-il, certains de ses élèves ne voulaient plus entendre. Ils ne voulaient même plus écouter. On en voit certains se boucher les oreilles en classe. Comment on lutte contre l’endoctrinement des enfants ? D’autant plus que les nouvelles générations sont de moins en moins choquées par cet endoctrinement. Et prennent même la laïcité comme une “offense” aux musulmans. On le voit dans les sondages, les collégiens, les lycéens, les étudiants et même les jeunes profs sont de moins en moins convaincus par la laïcité. Et La France insoumise qui va faire de la retape en les brossant dans le sens du poil ! C’est ainsi que le parti de Jean-Luc Mélenchon obtient 31 % des votes du premier tour à la dernière présidentielle chez les 18-24 ans, et 34 % chez les 25-34 ans.Quelle est selon vous la responsabilité de La France insoumise (LFI) dans la situation actuelle, et notamment en ce qui concerne la montée de l’antisémitisme ?Elle est énorme. Cette façon de considérer les Français arabo-musulmans comme les victimes par avance de notre société est en train de justifier le pire dans toute une partie de la jeunesse. Cette stratégie n’est pas idiote. Elle est honteuse, mais elle n’est pas idiote. Et face à ce discours extrêmement fort de LFI, le reste de la gauche et le centre gauche se noient dans des circonvolutions, quand ce n’est pas dans la lâcheté, comme cette partie du PS qui ne rompt pas avec la Nupes, pour ne pas perdre des circonscriptions. A certains égards, les éditorialistes aujourd’hui font mieux le travail que les politiques. Mais saluons tout de même l’initiative – extrêmement bienvenue de monsieur Larcher et madame Braun-Pivet d’organiser la grande marche contre l’antisémitisme…Carré de tête de la marche parisienne contre l’antisémitisme, en présence de nombreux politiques, le 12 novembre 2023Justement, Jean-Luc Mélenchon n’y a pas participé, arguant qu’il ne voulait pas défiler avec le Rassemblement national…Mais quelle tartufferie. Il a à peine fait l’effort de trouver un prétexte. Faut-il vraiment répondre ? Il se moque du monde. Personne ne méconnaît l’histoire du Front national, moi non plus. Mais Marine Le Pen représente aujourd’hui 32 % des votants au premier tour de la présidentielle, 42 % au second, et tous ces Français ne sont pas antisémites ! Ces électeurs représentent un bout conséquent du pays, on ne va pas les rendre persona non grata dans une grande manifestation d’union nationale. D’ailleurs, lors de la dernière grande manifestation contre l’antisémitisme – en réaction à la profanation de tombes juives à Carpentras –, on ne demandait à personne de présenter son bulletin de vote.Au Royaume-Uni, dans des manifestations pro-Hamas, on a pu voir des drapeaux LGBT… Qu’est-ce que cela vous inspire ?Je crois que c’est une infime minorité des LGBT. Quand on sait le sort réservé aux homosexuels par les islamistes… Ces militants sont tellement minoritaires qu’ils sont anecdotiques, et prouvent juste à quel point on peut être bête !Quand on voit la rue londonienne ou berlinoise, où l’on défile en masse en scandant des cris islamistes, quand on voit la faillite morale sur les campus américains, on se dit quand même que la France est à un stade un peu moins avancé du marasme. Ne sont-ce pas là les vieux restes de l’universalisme républicain qu’il faudrait réactiver ?J’ai le chagrin de penser que l’universalisme républicain ne veut rien dire pour la jeune génération. L’universalisme, ils ne savent pas ce que c’est. Le wokisme les travaille de près, qui met en exergue les différences, voire les barrières entre les humains. Alors que l’universalisme, au contraire, proclame que leur ressemblance l’emporte sur ce qui les distingue.Ce pessimisme vous emmène-t-il à douter que les Français juifs aient un avenir dans leur pays ?Je n’imagine pas la France sans juifs. Mais il est évident que certains pensent à partir. Pour la première fois depuis la dernière guerre mondiale, beaucoup de juifs ont peur au point de taire leur nom, de se cacher… C’est une situation tellement neuve pour la plupart. Dans la sidération, la question se pose forcément, même pour après, ou pour les enfants. Vous connaissez la fameuse phrase de Billy Wilder : “Les optimistes ont fini à Auschwitz et les pessimistes à Hollywood” ? Elle hante beaucoup de juifs, français ou non. Donc, oui, la question se pose, forcément. Mais celle qui vient alors juste derrière est : où ?La Corse avait fait valoir que sur l’île, aucun acte antisémite n’était à déplorer…La Corse ne peut accueillir tous les juifs du monde [elle rit]. Sérieusement, pendant longtemps Israël jouait ce rôle de possibilité de repli, “au cas où”. Désormais, une page de grande incertitude s’ouvre. La perspective d’une guerre mondiale n’est plus totalement impossible. Et là, que se passerait-il ? Vous avez vu la résolution de l’ONU contre Israël ? Pas une seconde, j’aurais pensé il y a un an ou il y a six mois que tant de pays avaient ce pays dans le nez. Pour beaucoup, c’est le symbole de l’Occident, de l’Amérique… Une opposition gronde. Il y a deux mois, je ne faisais pas ce distinguo. Maintenant, je comprends.Vous y voyez un affaiblissement des démocraties ?Absolument, pour deux raisons : psychologique, et politique. La première est notre hyper individualisme. C’est “moi d’abord, et le reste est secondaire. On pense à son épanouissement personnel avant de se préoccuper d’objectifs collectifs. La seconde est un mépris de plus en plus grand de la loi. Croyant bien faire, nous avons mal élevé nos enfants. Nous ne leur avons pas assez enseigné le respect de la loi, faute de leur apprendre et surtout la frustration. Et cela concerne une grande partie des démocraties occidentales.



Source link : https://www.lexpress.fr/societe/elisabeth-badinter-je-nimagine-pas-la-france-sans-juifs-mais-3EG6AW3QJ5E7TN2GUKYTD3A6YU/

Author : Anne Rosencher, Laurent Berbon

Publish date : 2023-11-14 16:40:00

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

La pauvreté s’accentue en France : les derniers chiffres de l’Insee

logo




Le taux de pauvreté s’est établi à 14,5 % de la population en 2021 en France, en hausse de 0,9 point par rapport à l’année précédente en raison notamment de la progression de l’inflation, a indiqué l’Insee ce mardi 14 novembre.En 2021, 9,1 millions de personnes se trouvaient en situation de pauvreté monétaire en France, c’est-à-dire qu’elles disposaient de revenus mensuels inférieurs au seuil de pauvreté, fixé à 60 % du revenu médian, soit 1 158 euros pour une personne seule, détaille l’Institut national de la statistique.Les ménages modestes impactés par l’arrêt des aidesLe taux de pauvreté a progressé car les ménages les plus modestes ont été pénalisés par la “non reconduction des aides de solidarité exceptionnelle” mises en place par le gouvernement au plus fort de la crise du Covid en 2020, ainsi que par la hausse de l’inflation.”De nombreuses allocations sont indexées sur l’inflation mais il y a un délai pendant lequel l’inflation est présente sans la revalorisation et au cours duquel les ménages modestes sont pénalisés”, a précisé à l’AFP Jean-Luc Tavernier, directeur général de l’Insee. L’inflation a augmenté de 0, 5% en 2020 à 1,6 % en 2021.La pauvreté s’est également intensifiée, passant de 18,7 % en 2020 à 20,2 % en 2021. Cet indicateur mesure l’écart entre le niveau de vie médian de la population pauvre et le seuil de pauvreté. “Il revient au niveau des années précédentes”, a précisé Jean-Luc Tavernier.En ce qui concerne les inégalités, pas “d’explosion” selon lui, mais certains indices, en forte hausse, se situent “dans les niveaux les plus élevés atteint ces vingt dernières années”. Certaines données diffèrent de celles présentées jusqu’à présent par l’Insee, qui estimait notamment que le taux de pauvreté était resté stable en 2020, autour de 14,5 %. L’organisme n’exclut pas à présent que ce taux taux ait pu reculer de 14,3 % en 2019 à 13,6 %. L’évolution entre 2019 et 2020 reste incertaine “du fait des conditions de collecte particulières des enquêtes en 2020”, explique l’Insee. L’institut assure toutefois que la France est sortie de la crise sanitaire en 2021 “avec un taux de pauvreté supérieur à celui qu’elle avait lorsqu’elle y est entrée”.



Source link : https://www.lexpress.fr/societe/la-pauvrete-saccentue-en-france-les-derniers-chiffres-de-linsee-G5MDOYP65JGOFMIH3PZ4RSL2ZI/

Author :

Publish date : 2023-11-14 16:49:23

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

Dans la presse étrangère : Macron perdu dans le brouillard diplomatique

logo




Le grand ballet diplomatique français donne parfois le tournis à nos partenaires. Une nouvelle fois, en cette mi-novembre, Emmanuel Macron a dû revenir sur ses propos et clarifier ses intentions sur la scène internationale après des déclarations tonitruantes. Rembobinons : le 10 novembre, sur la BBC, le président français appelle à un cessez-le-feu à Gaza, assurant qu’on ne “peut pas combattre le terrorisme en tuant des civils”. Tollé en Israël.Un manque de “clarté morale” ?Dès le lendemain, le Premier ministre Benyamin Netanyahou lui reproche d’avoir commis “une grave erreur, sur le plan des faits et sur le plan moral”. Puis, le 12 novembre, Macron calme le jeu en appelant le président Isaac Herzog pour lui assurer que la France soutient “sans équivoque le droit et le devoir d’Israël à se défendre”. Retour à la case départ, ou presque.Face à cette confusion, le Jerusalem Post reproche au leader français de manquer de “clarté morale”, après en avoir fait preuve dans la période immédiate de l’après 7 octobre, “quand tout le monde était témoin du mal absolu incarné par le Hamas”. “Il y a une contradiction évidente entre le soutien au droit d’Israël à se défendre et un cessez-le-feu, estime le quotidien israélien. Un cessez-le-feu signifierait que les capacités militaires du Hamas ne sont pas détruites et qu’il peut donc continuer de tuer des Israéliens.”Du côté suisse, Le Temps s’étonne du “marathon diplomatique” mené par Macron qui, ces dernières semaines, court de sommet international en sommet international, sans dégager de ligne politique évidente. “Résultat, la première victime de ces gesticulations est peut-être la clarté de la position française”, souligne le quotidien helvète, avant d’enfoncer le clou : “L’autre victime de ce volontarisme tous azimuts pourrait être la crédibilité de la France. Après avoir été le dernier Etat occidental à garder une ligne ouverte avec Moscou sur l’agression en Ukraine, Emmanuel Macron a fait un flop énorme avec sa proposition de coalition contre le Hamas.”



Source link : https://www.lexpress.fr/monde/dans-la-presse-etrangere-macron-perdu-dans-le-brouillard-diplomatique-LYH5YJAWFZA6RDL7L4MRSNM5AU/

Author : Corentin Pennarguear

Publish date : 2023-11-14 16:44:00

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

La revue Orient XXI, QG de l’intelligentsia française anti-Israël

logo




Sur cette vidéo, on voit une femme décrocher des affiches de soutien aux otages du Hamas. Les images mettent en scène Sophie Pommier, ex-collaboratrice du Quai d’Orsay, interpellée par une personne anglophone derrière le téléphone. “Quelle honte ! Tu devrais avoir honte ! Ce sont des enfants qui ont été kidnappés [par le Hamas] !”, s’exclame cette dernière. Sophie Pommier répond : “Ce sont des assassins !”, “Vous savez combien de personnes ont été tuées à Gaza ?” ou encore “Israël assassin !” et “Vive la Palestine !”. Dans un communiqué diffusé le 7 novembre, le ministère des Affaires étrangères a condamné une “attitude, un comportement et des propos totalement indignes qui disqualifient entièrement cette personne”, avant d’indiquer qu’une “enquête administrative sera diligentée à partir de ce jour à la demande de la ministre Catherine Colonna sur les conditions de son recrutement”.”Nous avons désormais connaissance d’autres publications comparant notamment les attaques terroristes du Hamas à la résistance française contre l’occupation nazie. Ils entrent probablement dans la définition de l’antisémitisme adoptée par l’Alliance internationale pour la mémoire de la Shoah, endossée par la France en février 2019″, ajoute le Quai d’Orsay. Effectivement, Sophie Pommier, décorée de la Légion d’honneur en novembre 2017 après une expérience à l’ambassade de France en Irak, écrit. Elle est membre du conseil de rédaction et du comité éditorial d’Orient XXI, l’un des centres de gravité de la sphère propalestinienne en France. Cette revue en ligne participe également à un réseau de médias dans le monde arabe, un projet financé à hauteur de plusieurs centaines de milliers d’euros par l’Agence française de développement (AFD). Certains de ces sites n’hésitent pas à soutenir explicitement le Hamas.”Elle a été choquée”Lancé en octobre 2013, Orient XXI a pour ambition de couvrir “une vaste région allant du Maroc à l’Afghanistan”, indique son site. Ce dernier produit des analyses et se vante de “donner la parole non pas à des pseudo-experts en “terrorisme” ou en “islamologie”, mais à des spécialistes, des journalistes, des universitaires, des chercheurs, des diplomates qui connaissent vraiment la région”. Autour d’Alain Gresh, ancien rédacteur en chef du Monde diplomatique, on compte ainsi parmi les fondateurs Christian Jouret, ancien conseiller politique au Quai d’Orsay, ou encore Henri Mamarbachi, ancien de l’AFP et Jean-Pierre Sereni, ex-directeur du Nouvel Economiste.Orient XXI n’a pour l’instant pas réagi aux propos de sa collaboratrice. En interne, on préfère souligner “le déferlement de haine” auquel fait face Sophie Pommier depuis le 8 novembre. “Menacée de mort et de viol”, l’ex-collaboratrice du Quai d’Orsay a déposé plainte. “Laisser entendre qu’elle est antisémite, comme le fait la déclaration du ministère, est un scandale absolu”, souffle une source à la direction du média. Sophie Pommier doit d’ailleurs prochainement prendre la plume pour s’exprimer dans un texte “que reprendra Orient XXI”, indique cette source.L’offensive du Hamas, un “succès tactique”Sophie Pommier rejoint la ligne éditoriale d’Orient XXI. Le média ne qualifie pas le Hamas d’organisation terroriste et préfère y voir “le droit de résister à l’oppression” du peuple palestinien – selon les mots de son fondateur, Alain Gresh. “A chaque fois que les Palestiniens se révoltent, l’Occident – si prompt à glorifier la résistance des Ukrainiens – invoque le terrorisme, a-t-il écrit dans un article publié le 9 octobre, deux jours après l’attaque. […] La résilience tenace, farouche, entêtée des Palestiniens étonne toujours les occupants et semble choquer bon nombre d’Occidentaux.”Sur ce site, on parle moins des massacres du 7 octobre que du “succès tactique” de “l’offensive du Hamas”. Le 6 novembre, dans son article France. La liberté d’expression bafouée et réprimée, le chercheur Laurent Bonnefoy, membre du comité éditorial d’Orient XXI, pointe ainsi “l’effet de la sidération due au niveau de violence en Israël, (fréquemment désignée comme une “violence première”, c’est-à-dire déconnectée de l’histoire de l’occupation israélienne et de la résistance à celle-ci)”.L’équipe du média affiche sa volonté de se ranger du côté palestinien. Sur les réseaux sociaux, quelques heures après l’attaque du 7 octobre, Sarra Grira, rédactrice en chef d’Orient XXI, ancienne journaliste à France 24, publie un message cryptique en arabe : “Quand Gaza répond à Riyad…”, associé au drapeau palestinien. L’Arabie saoudite était alors en passe de normaliser ses relations avec Israël.Le Hamas, une “organisation politique” dont le programme “varie selon les circonstances”A l’inverse de “la France officielle” qui “soutient sans vergogne l’extrême droite raciste au pouvoir en Israël”, selon les mots de l’éditorialiste Denis Sieffert, dans un billet publié le 28 octobre, la grille de lecture majoritaire à Orient XXI veut que le Hamas soit une organisation de résistance face à la violence de l’occupant. “La question essentielle en Palestine, c’est l’occupation illégale, dénoncée par les Nations unies. On a le droit d’y résister, y compris par les armes, abonde Alain Gresh auprès de L’Express. C’est ce qu’ont fait tous les mouvements de libération avec une utilisation plus ou moins grande de la violence, y compris en Afrique du Sud ou en Algérie, où le FLN a commis des attentats contre les cafés.”L’interprétation interpelle, alors que la France considère le Hamas comme une organisation terroriste. “Contrairement à Al-Qaeda, le Hamas est un mouvement islamiste radical, avec une implantation populaire et nationale, issu des Frères musulmans, dont le développement a, du reste, été abondamment encouragé par les Israéliens pour faire contrepoids à l’OLP dès les années 1980. Mais depuis le 7 octobre, on peut considérer qu’il s’est “daechisé”, pointe auprès de L’Express l’islamologue Gilles Kepel, récent auteur de Prophète en son pays (L’Observatoire). Il est aujourd’hui indéniable qu’ils ont commis une action terroriste inouïe qui combine l’horreur du 11 Septembre avec les imageries de carnage qu’a produite Daech. Le 7 octobre est un acte qui s’inscrit entre la razzia et le pogrom.”Alain Gresh n’accepte pour sa part de qualifier l’organisation de terroriste que “si on appelle Israël de même”. Indiquant “ne pas particulièrement aimer le Hamas”, le fondateur estime qu’il s’agit de “l’une des organisations que les Palestiniens ont choisies. Il faudra donc négocier avec eux”. “Ce sont des organisations politiques dont le programme varie selon les circonstances, ajoute-t-il. Je n’ai pas entendu un responsable européen dire qu’on ne pouvait pas négocier avec le gouvernement israélien parce qu’il s’y trouve des fascistes et des suprémacistes juifs.”Proches de l’islamologue François BurgatOrient XXI a accueilli en son sein plusieurs personnalités clairement pro-Hamas, comme l’ex-directeur de recherche au CNRS François Burgat. L’islamologue était listé parmi les membres du comité de rédaction sur le site d’Orient XXI jusqu’en mai 2023. Auprès de L’Express encore, le spécialiste a affirmé le 19 octobre : “Pour la première fois, pendant quelques heures, Israël a eu des victimes en nombre supérieur aux victimes palestiniennes. C’est fini ! Maintenant, on engrange, des centaines et des centaines de victimes sous les bombes à Gaza […] Je suis désolé, mais [l’attaque du Hamas] était un mécanisme de résistance à une oppression physique militaire.” Non sans dresser, par la suite, un parallèle avec les résistants français “qualifiés de terroristes par les nazis” sous l’Occupation.Depuis 2016, Orient XXI structure par ailleurs un réseau de sept médias “implantés au Proche-Orient et en Afrique du nord”. “Toutes ces publications partenaires sont issues des printemps arabes. Elles ont été créées par des démocrates. Nous avons tenté de renforcer ces structures dans des pays où il devient de plus en plus difficile de les maintenir”, indique Alain Gresh. Parmi elles, on compte par exemple 7iber, fondé en 2007, qui couvre la Jordanie, le média égyptien Mada Masr, ou encore Nawaat, blog tunisien créé en 2004. Chez certains d’entre eux, les positions assumées après le 7 octobre sont virulentes. “Les combats se sont poursuivis dans au moins six localités, dont Sderot (une ville au sud d’Israël), où les résistants se sont barricadés dans le commissariat pendant plus de vingt heures, et l’un d’entre eux a pu s’en retirer malgré le bombardement du commissariat par l’occupation”, est-il par exemple écrit dans un article non signé de 7iber. Le site est coutumier du fait. Dès 2008, un billet publié présentait le Hamas comme un “mouvement de résistance”, désignant uniquement les Israéliens sous le terme de “Sionistes”, une “brutale entité immorale”.Un projet soutenu par l’AFDDans les jours qui ont suivi l’attaque par le Hamas, le site tunisien Nawaat a fait valoir des arguments similaires, évoquant également le “droit des Palestiniens à résister”. “Le décalage entre l’armée occupante et le peuple assiégé est un des gros titres que la résistance palestinienne a réimposé depuis le début de l’opération Al-Aqsa Flood”, peut-on ainsi lire en description d’une vidéo postée sur le site le 10 octobre. Les positions de Nawaat sur le conflit israélo-palestinien ne sont toutefois pas les seules qui accrochent le regard : un billet daté de juillet 2017 est titré : “Il faut exclure la France de la Francophonie”. Son auteur, Sadri Khiari, est un membre fondateur du Conseil national des libertés en Tunisie. En France, il est aussi cofondateur du Parti des indigènes de la République. Un mouvement politique, qui, le 9 octobre, a également pris position sur l’attaque du Hamas, tweetant : “Que la résistance palestinienne qui mène son action avec détermination et confiance dans des conditions héroïques reçoive en ces heures terribles toute notre fraternité militante. La Palestine vaincra, et sa victoire sera la nôtre”.Surprise, ce projet d’encadrement médiatique est soutenu en partie par des fonds publics. De 2018 à 2022, l’Agence française de développement, établissement public, a soutenu l’initiative d’Orient XXI à hauteur de 605 830 euros. Ce 12 décembre 2022, un rapport d’activité soulignait que plus de 180 000 euros supplémentaires étaient à nouveau attribués à Orient XXI pour ce projet.”Dans le cadre de ses activités de soutien à la société civile, l’AFD n’endosse ni les positions publiques, ni les actions militantes que pourraient entreprendre ses bénéficiaires et veille à garder la neutralité qui s’impose à elle en tant qu’établissement public, assume l’AFD auprès de L’Express. Dans le respect de la liberté d’expression, elle se montre vigilante à ce que ses financements ne contribuent aucunement aux débats ou actions de plaidoyer qui mentionneraient, appelleraient ou encourageraient, de façon directe ou indirecte, des positionnements contraires à la loi française ainsi qu’au droit européen”.



Source link : https://www.lexpress.fr/societe/la-revue-orient-xxi-qg-de-lintelligentsia-francaise-anti-israel-A7G2MXZO5NB5LKTQQGVYGGUBI4/

Author : Alexandra Saviana

Publish date : 2023-11-14 16:00:00

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

“Pour une vape libre !”: les méthodes fumeuses du lobby du vapotage

logo




L’industrie de la vape attend l’événement de pied ferme. La COP10, organisée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) début 2024 au Panama, pourrait accoucher de nouvelles mesures restrictives contre les produits du tabac et de la nicotine. Depuis la date de l’évènement a été annoncée, en avril dernier, l’inquiétude est palpable. En témoigne la myriade de sites Internet qui alertent sur “la menace de l’OMS” contre la vape. Les géants du tabac sont, eux aussi, sur le pied de guerre. “Les deux industries sont distinctes, elles n’utilisent d’ailleurs pas le même réseau de distribution – celle du tabac privilégie les buralistes plutôt que les vapostores – mais elles ont des intérêts communs, elles partagent le même business, celui de la nicotine”, assure le Pr. Loïc Josseran, président d’Alliance contre le tabac (ACT) – la principale organisation antitabac en France -, médecin chercheur en santé publique à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines.”Les ventes de la vape viennent à 41 % des vapostores, à 36 % des buralistes et à 23 % des commerces en ligne”, détaille Romain Laroche, président de la Seita-Imperial Tobacco, n° 2 du tabac en France. Il confirme que son entreprise, comme presque tous les autres géants du tabac, mise sur ce produit, présenté comme “à 95 % moins nocif que la cigarette”. “Oui, la vape est bien moins néfaste que la cigarette, mais cela ne veut pas dire qu’elle est sans risque, quant à ce chiffre de 95 % brandit comme étendard par les pros vape, il n’a aucun fondement scientifique à ce jour”, rétorque Loïc JosseranL’OMS, elle, a banni les deux industries de la COP10, justifiant sa décision par son obligation de : “protéger les politiques de santé publique contre l’ingérence de l’industrie du tabac et de ceux qui représentent leurs intérêts”. De quoi provoquer la colère de Philip Morris, qui a promis de tout de même envoyer ses représentants sur place afin de “dénoncer publiquement l’absurdité d’être exclu”, estimant être “sans doute le partenaire privé le plus utile que l’OMS puisse avoir dans la lutte contre le tabagisme” dans un communiqué. “Vape et tabac, ils seront tous à Panama, et leur lobbying sera intense”, prévient de son côté le Comité national contre le tabagisme (CNCT), un des membres de l’ACT spécialisé sur l’industrie.Un impressionnant kit promotionnel pro vape édité par l’industrie du tabacLes lobbies préparent, en tout cas, le terrain depuis des mois. En témoignent les mails, courriers et propositions d’interview de représentants de l’industrie de la vape que L’Express reçoit quasi quotidiennement. “Moi aussi, je suis ciblé”, constate le Pr Josseran. Le dernier kit promotionnel reçu à la rédaction est un modèle du genre : autocollants, pancartes, distributeur en carton de fascicules appelant à se mobiliser “contre les restrictions”, le tout illustré par une carte de l’Europe où la France est remplacée par un poing serrant une e-cigarette, avec pour slogan “Pour une vape libre !”. Cerise sur le gâteau, un journal de 22 pages – tiré à 25 000 exemplaires ! – singe le travail journalistique avec son édito, son sommaire, ses articles d’analyse et même l’interview d’un addictologue. Cette fois, l’opération n’est pas menée par l’industrie de la vape, mais par la Confédération des buralistes et son journal Le Losange. “Qui sont très largement financés par l’industrie du tabac”, assure le Pr Daniel Thomas, cardiologue et membre du CNCT et de l’ACT.Kit promotionnel pro-vape, réalisé par l’industrie du tabac, reçu à la rédaction de L’Express.”Ils savent cibler les journalistes afin de les convaincre que la vape permet de se passer de la cigarette, mais il ne faut pas oublier que la majorité des vapoteurs fument encore la cigarette (55,5 % selon Santé publique France) et que chez ces vapofumeurs, il n’y a pas de réduction des risques”, rappelle le CNCT, même s’il est vrai que deux études de la très sérieuse revue Cochrane montrent que la vaporette est le dispositif de sevrage du tabac le plus efficace à ce jour. De son côté, le CNCT refuse de mettre en avant le vapotage comme outil de sevrage, sans pour autant militer pour son interdiction, consciente que la vape peut être utile à certains fumeurs.Reste que l’association constate une montée en puissance du lobbying de l’industrie de la vape, surtout depuis qu’elle a publié, en février, un rapport recommandant d’interdire les arômes. Les principales associations pro vape – Fivape, Sovape, la Vape du cœur et Aiduce -, ont ainsi lancé une vaste opération sur les réseaux sociaux à l’aide du hashtag #MerciLaVape. Leur pétition “contre la suppression des arômes, les taxes et le dénigrement” a récolté 70 000 signatures. Elles ont également publié un sondage affirmant que l’interdiction des arômes allait provoquer un retour vers le tabagisme. “Dans le lobby de la vape, il y a des gens honnêtes qui veulent réellement lutter contre le tabac et aider les fumeurs à se passer de la cigarette, mais d’autres ont des intérêts financiers”, estime le CNCT.Plus un cerveau est exposé tôt à une substance addictive, plus il sera accro plus tardLa création des “puffs”, ces cigarettes électroniques jetables à la myriade d’arômes – barbe à papa, marshmallow, licorne, etc. – est un bon exemple. Ce sont de véritables “pièges pour les enfants et les adolescents”, affirme le Pr Gérard Dubois, membre de l’Académie nationale de médecine et professeur émérite de santé publique. “Ils n’ont pas hésité à en faire la publicité sur les réseaux sociaux grâce à des influenceurs présentant la puff comme un dispositif cool”, dénonce encore le CNCT, qui a saisi la justice à cette occasion – la publicité du tabac et de la vape est interdite en France – et a eu gain de cause.Si elles pourraient être interdites prochainement, comme l’a suggéré la Première ministre Élisabeth Borne, les puffs représentent une importante part de marché de l’industrie de la vape. Une étude irlandaise, bien que réalisée sur un faible échantillon, suggère qu’un quart des 10-12 ans interrogés a déjà essayé ce produit et que la moitié des 13-16 ans qui vapotent n’a jamais fumé auparavant. Or tous les chercheurs le confirment, les profils qui ont le plus de mal à décrocher du tabac sont ceux qui ont commencé à fumer avant 20 ans. “Plus un cerveau est exposé tôt à une substance addictive, plus il sera accro plus tard”, rappelle le Pr Josseran. Convertir de jeunes utilisateurs à la nicotine, que ce soit par la cigarette ou par la vape, c’est donc s’assurer un marché pérenne. Même si la vape peut permettre à des fumeurs de sortir du tabac, voire de la nicotine, il ne faudrait pas ignorer l’enfumage des industries.



Source link : https://www.lexpress.fr/sciences-sante/sante/pour-une-vape-libre-les-methodes-fumeuses-du-lobby-du-vapotage-DYOPL5SY7JGXPOCBSBXVJ3MX6U/

Author : Victor Garcia

Publish date : 2023-11-14 15:00:00

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

Prix de l’électricité : des années d’augmentations successives

logo




C’est un accord qui est le fruit d’intenses négociations. L’Etat et EDF se sont entendus sur un tarif de 70 euros le mégawattheure, afin de limiter l’impact des hausses successives sur le marché de l’énergie, a annoncé ce mardi 14 novembre le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire.Et pour cause, l’électricité en France pèse toujours plus sur le budget des ménages. Entre février 2022, mois de l’invasion russe en Ukraine et l’été 2023, le prix du kilowattheure consommé TTC (pour un contrat à 9 kVA) est passée de 0,174 euro à 0,226 euro, soit une augmentation de près de 77 % en deux ans seulement.L’Etat promet une “stabilité” de la facture énergétique des consommateurs après cet accord conclu, innovation en matière de régulation du prix de l’électricité visant à préserver la soutenabilité financière de l’entreprise.”EDF est une entreprise nationalisée”, mais “EDF doit être rentable, nous ne sommes pas en Union soviétique”, a ainsi souligné Bruno Le Maire, se refusant de voir le groupe vendre son électricité à “prix cassé”.



Source link : https://www.lexpress.fr/environnement/prix-de-lelectricite-des-annees-daugmentations-successives-KMZXBB4UO5HDTLRQFHBVZDXRPY/

Author : Mehdi Bouzouina

Publish date : 2023-11-14 15:24:09

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

Climat : à deux semaines de la COP28, l’ONU dénonce le “hors-piste” des pays

logo




A deux semaines de la plus importante COP depuis l’accord de Paris, l’humanité continue le “hors-piste” : selon l’ONU, les engagements actuels des pays mènent à 2 % de baisse des émissions entre 2019 et 2030, au lieu des 43 % préconisés pour limiter le réchauffement à 1,5 °C. Cette conclusion, établie par un rapport publié ce mardi 14 novembre, montre que les gouvernements doivent passer des “petits pas” aux “pas de géants lors de la COP28”, a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CNUCC).Cette 28e conférence des Nations unies sur le climat, du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï, “doit être un véritable tournant” car “nous sommes hors piste” et “chaque fraction de degré compte”, a exhorté Simon Stiell dans un message vidéo. “Le rapport publié aujourd’hui montre clairement que chaque fraction de degré compte, mais que nous sommes hors-piste”, a ajouté le leader onusien originaire de l’île de la Grenade.Nécessité d’une “supernova de l’ambition climatique””Des progrès centimètre par centimètre ne feront pas l’affaire”, a abondé le chef de l’ONU, Antonio Guterres, dans un communiqué. “Le temps est venu d’une supernova de l’ambition climatique dans chaque pays, ville, secteur”, a-t-il ajouté. Le nouveau rapport est la synthèse annuelle des derniers engagements de réduction des émissions – appelés “contribution déterminée au niveau national” (NDC) – pris par les 195 signataires de l’accord de Paris de 2015, dont la COP28 doit établir le premier bilan officiel et, si possible, apporter les premiers correctifs.Le rapport prend en compte 20 nouvelles NDC (inédites ou révisées) soumises depuis un an (Mexique, Turquie, Egypte, EAU, Norvège, etc.) mais pas l’actualisation des 27 pays européens ou du Brésil, soumises depuis octobre.Pic d’ici à 2025L’accord de Paris de 2015 fixe l’objectif de limiter le réchauffement moyen de la planète “nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels”, quand l’humanité a commencé à exploiter à grande échelle les énergies fossiles responsables des émissions de gaz à effet de serre, “et si possible à 1,5 °C”. Mais pour avoir 50 % de chances de contenir le réchauffement mondial du climat à 1,5 °C, les émissions mondiales doivent baisser de 43 % d’ici 2030, par rapport aux niveaux de 2019, selon le dernier rapport du Giec, les experts mandatés par l’ONU.Ces émissions doivent atteindre un pic d’ici à 2025, non seulement pour espérer limiter le réchauffement à 1,5 °C mais aussi à 2 °C ou 2,5 °C, selon le Giec. Dans son dernier rapport, le Giec estimait à 500 Gigatonnes (Gt) d’équivalent CO2 la quantité de gaz à effet de serre restant à émettre pour atteindre 1,5 °C de réchauffement climatique, soit environ 12 années d’émissions mondiales actuelles.Toujours pas de baisse des émissionsSelon une récente réévaluation des scientifiques, ce budget carbone ne serait finalement que de la moitié, 250 Gt de CO2e, soit six années environ. Le rapport publié mardi, “conformément aux conclusions de l’an dernier, indique que si les émissions n’augmentent plus après 2030 par rapport aux niveaux de 2019, elles n’affichent toujours pas la baisse rapide jugée nécessaire par la science dans cette décennie”, souligne l’ONU Climat.En septembre, le premier bilan technique de l’accord de Paris, réalisé sous l’égide de l’ONU Climat pour préparer le bilan négocié par les Etats à la COP28, avait souligné la nécessité de sortir des énergies fossiles, d’accélérer dans les renouvelables et de débloquer les mécanismes financiers pour la transition et le développement.Ce bilan de l’accord de Paris à la COP28 sera un préalable important à la révision obligatoire des NDC d’ici à 2025 et la COP30 prévue au Brésil. Lors de la COP26 en 2021 à Glasgow, les signataires de l’accord s’étaient engagés à réviser les NDC annuellement – au lieu de tous les cinq ans – mais seule une minorité d’entre eux l’ont fait depuis.



Source link : https://www.lexpress.fr/environnement/climat-lonu-denonce-le-hors-piste-des-pays-a-deux-semaines-de-la-cop28-KKQHUDZV5ZGO7COM5G5PDOT6SY/

Author :

Publish date : 2023-11-14 13:56:59

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

A Gaza, le bombardement des civils doit cesser

logo




Un peu plus d’un mois après l’attaque barbare perpétrée par le Hamas contre Israël, qui a coûté la vie à 1200 personnes, chaque jour apporte son lot de destructions et de drames à Gaza. Plusieurs milliers de civils palestiniens innocents ont déjà péri sous les bombes israéliennes, des hôpitaux ne fonctionnent plus, des blessés succombent, la situation humanitaire est catastrophique.A minima, une trêve humanitaire est cruciale pour venir en aide aux habitants. Mais la perspective d’un cessez-le-feu, même momentané, reste inaudible au sommet de l’Etat hébreu. Benyamin Netanyahou exclut tout arrêt des frappes tant que les 240 otages n’auront pas été libérés. Dans un pays traumatisé, “il semble illusoire d’espérer un cessez- le-feu du gouvernement s’il n’obtient rien du Hamas, souligne Jean-Loup Samaan, chercheur au Middle East Institute de l’université de Singapour. D’autant que le Premier ministre, qui joue sa survie politique, a adopté une position jusqu’au-boutiste, dont il lui est difficile de s’extraire”.Macron soulève l’ire de l’Etat hébreuL’appel d’Emmanuel Macron à “œuvrer à un cessez-le-feu”, puis son interview à la BBC exhortant “Israël à arrêter” les bombardements contre les civils, ont soulevé l’ire de l’Etat hébreu. Le président français, qui a infléchi sa position, est l’un des rares dirigeants occidentaux sur cette ligne. Les Américains en sont loin, même s’ils demandent plus de retenue à Israël.La sujet d’un cessez-le-feu finira cependant par s’imposer. Et les Israéliens en sont conscients. Plus l’idée que Gaza est devenu un “cimetière pour enfants” s’ancrera, plus la pression internationale – et surtout américaine – augmentera pour mettre fin aux bombardements. D’autant que la stratégie militaire consistant à “éradiquer” le Hamas paraît irréaliste. “Tant qu’Israël restera attaché à cet objectif, il n’y aura pas d’issue à ce cycle de violence qui peut provoquer une escalade avec le Hezbollah et l’Iran”, estime Bilal Saab, chercheur au Middle East Institute, à Washington. Ce serait le pire des scénarios : ni les Américains ni les Israéliens n’y ont intérêt.”Tenter d’éliminer complètement le Hamas ne peut se faire qu’au prix de dizaines de milliers de victimes civiles, ce qui pourrait favoriserait l’émergence d’un mouvement encore plus radical”, renchérit Karim Bitar, professeur à l’université Saint-Joseph de Beyrouth, pour qui il faut affaiblir cette organisation en ciblant avant tout ses leaders, ses soutiens financiers, sa logistique et en offrant un horizon politique aux Palestiniens. Si l’Etat hébreu ne maîtrise pas à temps sa machine de guerre, il s’enfoncera un peu plus dans le piège diabolique des terroristes.



Source link : https://www.lexpress.fr/monde/afrique/a-gaza-le-bombardement-des-civils-doit-cesser-JMVBR4RXJFBVRM2H3F2TH5NIAI/

Author : Cyrille Pluyette

Publish date : 2023-11-14 14:04:37

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more
1 314 315 316 317 318 328
Page 316 of 328

.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . %%%. . . * . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - . . . . .