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L’Express

Gaza : Israël accepte de faire des “pauses” quotidiennes de quatre heures, selon Washington

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Israël a accepté de mettre en place à partir de ce jeudi 9 novembre des “pauses” quotidiennes dans le nord de la bande de Gaza, a annoncé la Maison-Blanche. L’armée israélienne “va commencer à faire chaque jour des pauses de quatre heures dans certaines zones du nord de la bande de Gaza, qui seront annoncées trois heures à l’avance”, a déclaré John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche. “Les Israéliens nous ont dit qu’il n’y aurait pas d’opérations militaires dans ces zones pendant la durée de la pause (et) que ce dispositif démarrait aujourd’hui”, jeudi, a-t-il ajouté.Joe Biden a assuré avoir plaidé auprès du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou lors d’un appel pour “une pause plus longue que trois jours”. Le président américain a toutefois estimé qu’il n’y avait “aucune possibilité” de cessez-le-feu à Gaza, s’adressant à des journalistes avant son départ pour l’Illinois (nord).Pourparlers entre Israéliens, Qataris et Américains à DohaLes chefs des services de renseignement israéliens et américains ont discuté avec les responsables qataris à Doha d’une “éventuelle trêve humanitaire” dans la guerre entre Israël et le Hamas palestinien à Gaza, a déclaré ce jeudi un responsable au fait des pourparlers.Le directeur de la CIA, Bill Burns, et le chef du Mossad, David Barnea, “sont tous deux à Doha pour des négociations trilatérales avec les Qataris afin de régler les détails d’une éventuelle trêve humanitaire qui verrait la libération des otages et davantage d’aides entrant à Gaza”, a dit à l’AFP ce responsable, sous couvert de l’anonymat. “Les pourparlers ont bien progressé vers un accord.”Conférence humanitaire à Paris : Macron appelle à “oeuvrer à un cessez-le-feu””Œuvrer à un cessez-le-feu” : le président Emmanuel Macron organisait ce jeudi une “conférence humanitaire” pour tenter de débloquer l’aide vers Gaza, constamment bombardée par Israël depuis l’attaque du Hamas du 7 octobre, sans grande avancée en l’absence du gouvernement israélien et de hauts dirigeants arabes.Israël continue de pilonner Gaza, poussant des dizaines de milliers de civils vers le sud du territoire palestinien assiégé. Un responsable militaire israélien a assuré qu’il n’y avait “pas de crise humanitaire dans la bande de Gaza”, tout en reconnaissant de “nombreuses difficultés” pour les civils palestiniens.”C’est à la protection des civils qu’il nous faut travailler. Il faut pour cela une pause humanitaire très rapide et il nous faut œuvrer à un cessez-le-feu”, a déclaré le chef de l’Etat français devant les représentants d’une cinquantaine de pays et d’organisations humanitaires. Si Israël a “le droit de se défendre et le devoir de protéger les siens”, son gouvernement a aussi “une éminente responsabilité […] de respecter le droit et protéger les civils”.Annoncée à la hâte la semaine passée, la conférence réunissait en majorité des représentants de second rang, en l’absence du gouvernement israélien. Les pays qui ont participé à la conférence humanitaire ont annoncé de nouveaux engagements d’aide dépassant un milliard d’euros, a annoncé la présidence française. “Les chiffres des engagements pris lors de la conférence sont encore en train d’être consolidés mais il est certain que le milliard d’euros sera dépassé”, a dit l’Elysée. Une grande partie de cette aide servira à répondre aux besoins de l’ONU pour aider la population de Gaza et de Cisjordanie, estimés à 1,2 milliard de dollars jusqu’à fin 2023Mais aucune promesse n’a de sens sans la possibilité pour les camions d’aide de pénétrer dans la bande de Gaza. Et les organisations humanitaires, représentées en force, ont dénoncé l’impossibilité d’apporter de l’aide tant que se poursuivent les bombardements sur Gaza.Gaza : reprise des évacuations d’étrangers et de blessés vers l’EgypteLe terminal de Rafah qui relie la bande de Gaza à l’Egypte a rouvert ce jeudi pour permettre l’évacuation d’étrangers, de binationaux et de blessés bloqués dans le territoire palestinien pilonné par Israël depuis l’attaque du Hamas du 7 octobre, a indiqué un responsable palestinien.”Le passage de Rafah a rouvert pour transférer les blessés, les détenteurs de passeports étrangers et permettre aux camions d’aide d’entrer”, a indiqué à l’AFP un responsable de l’administration des points de passage du gouvernement du Hamas, mouvement islamiste qui contrôle la bande de Gaza.Les évacuations débutées le 1er novembre avaient été suspendues, pour la seconde fois, mercredi en raison du refus d’Israël d’approuver la liste de blessés qui devaient être évacués, transmise par les autorités du Hamas à l’Egypte. Le terminal avait déjà été fermé les 3 et le 4 novembre pour les mêmes raisons.Cisjordanie : 18 Palestiniens tués lors de heurts avec l’armée israélienneDix-huit Palestiniens ont été tués ce jeudi dans des affrontements avec l’armée israélienne dans plusieurs localités de Cisjordanie occupée, dont 14 dans la seule ville de Jénine, bastion des groupes armés, selon le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne.Le raid à Jénine, dans le nord du territoire palestinien occupé depuis 1967, est l’opération israélienne la plus meurtrière en Cisjordanie depuis 2005, d’après les décomptes des Nations unies. Selon le ministère, quatre Palestiniens ont été tués dans d’autres localités : un dans le camp de réfugiés de Balata, près de Naplouse (nord), un dans celui d’Al-Amari près de Ramallah où siège l’Autorité palestinienne, un à Doura et un à Beit Fajjar, près d’Hébron (sud). A Jénine, le Croissant-Rouge palestinien a affirmé que l’une de ses secouristes avait été blessée “par des balles (tirées) dans le dos”.Une offensive “plus ciblée” d’Israël à Gaza est “vitale”Une offensive “plus ciblée” d’Israël à Gaza est “vitale”, a affirmé mercredi l’influent sénateur démocrate américain Chris Murphy, dans un entretien à l’AFP. “Je pense que le nombre de civils tués est trop élevé et qu’une offensive plus ciblée serait importante et vitale”, a déclaré l’élu, membre de la commission des Affaires étrangères du Sénat.Dans la bande de Gaza, 10 569 personnes, en majorité des civils incluant 4 324 enfants, ont été tuées par les bombardements israéliens, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas, un bilan qu’aucune source indépendante n’est pourtant en mesure de vérifier. Avec une vingtaine de ses pairs, le sénateur Chris Murphy a adressé mercredi une lettre au président américain Joe Biden, le chef de son parti, exhortant Israël à “respecter les lois de la guerre” et à “apprendre des erreurs” des Etats-Unis en matière de “lutte contre le terrorisme”.Netanyahou rejette de nouveau tout cessez-le-feu sans libération des otagesLe Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a de nouveau rejeté mercredi tout cessez-le-feu dans la bande de Gaza sans la libération des otages retenus par le Hamas, sur fond d’informations sur une médiation du Qatar pour une trêve humanitaire. “Je voudrais écarter toutes sortes de rumeurs vaines qui nous parviennent de toutes parts, et répéter clairement une chose : il n’y aura pas de cessez-le-feu sans la libération de nos otages. Tout le reste est futile”, a déclaré Benyamin Netanyahou lors d’une rencontre avec des représentants des colons de Cisjordanie, selon un communiqué de son bureau.Une source proche du Hamas à Gaza a indiqué à l’AFP que le Qatar menait une médiation pour libérer 12 otages, dont six Américains, en échange “d’une trêve humanitaire de trois jours”.Des médicaments et du matériel livré au principal hôpital de GazaUne cargaison de fournitures médicales et de médicaments est parvenue à l’hôpital Al-Shifa dans le nord de la bande de Gaza, ont indiqué mercredi soir les Nations Unies, avertissant toutefois qu’il en fallait davantage. “Bien que bienvenues, les quantités que nous avons livrées sont loin d’être suffisantes pour répondre aux immenses besoins de la bande de Gaza”, assurent Philippe Lazzarini, chef de l’UNRWA, et Tedros Adhanom Ghebreyesus, son homologue de l’OMS.Ils ont décrit les conditions “désastreuses” dans lesquelles fonctionne l’hôpital. Les médecins sont contraints d’opérer dans les couloirs, à même le sol ou en plein air, “alors que les patients endurent des douleurs atroces et inutiles en raison de la pénurie de médicaments et d’anesthésiques”.



Source link : https://www.lexpress.fr/monde/proche-moyen-orient/guerre-israel-hamas-une-conference-humanitaire-sur-gaza-souvre-a-paris-PZOERYDPZZF3HGQZU2NLDRQDHI/

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Publish date : 2023-11-09 19:00:20

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Face à Israël, la redoutable armée du Hamas : soldats, tunnels et arsenal conséquent

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Un olivier au tronc déchiré gît sur le sol poussiéreux, au milieu de rameaux défraîchis. Dissimulés derrière cette cache, deux combattants du Hamas ont émergé de la bouche d’un tunnel, sans attirer l’attention des troupes israéliennes à proximité. Le premier fait l’aller-retour jusqu’à un char Merkava, situé à quelques mètres, pour déposer une charge explosive entre la tourelle et le châssis. Puis le second tire au lance-roquette sur le véhicule, avant de retourner sous terre avec son comparse. Le montage de cette vidéo de propagande se conclut par la collecte, plus tard, d’une pièce de métal présentée comme un trophée.Chaque jour ou presque, la branche militaire du groupe palestinien, les brigades Ezzedine al-Qassam, à l’origine du massacre de plus de 1400 Israéliens le 7 octobre, parvient à diffuser des images visant à démontrer ses capacités de représailles envers les forces israéliennes, parmi les plus réputées au monde. L’offensive terrestre sur la bande de Gaza de Tsahal avec pour objectif de détruire les capacités du Hamas a débuté le 27 octobre et ne fait que commencer. Elle s’annonce longue et coûteuse. Le contrôle par le Hamas de l’enclave aux 2,3 millions d’habitants lui a permis de se constituer une véritable armée, entraînée et équipée.”Lors de l’opération israélienne dans Gaza de 2006, Pluie d’été, les combattants du Hamas ont plutôt eu tendance à refuser la confrontation, ce qu’ils ne font déjà plus, deux ans plus tard, lors de Plomb durci, analyse l’historien de la guerre Michel Goya, ancien colonel des troupes de marine. En 2014, pour Bordure protectrice, non seulement ils ne s’enfuient pas, mais, en plus, ils combattent avec efficacité, organisant des embuscades. A présent, on constate un nouveau saut qualitatif, avec une moyenne de six soldats israéliens tués par jour, contre trois lors de la dernière opération.”#Gaza un char #Merkava attaqué par un binôme du #Hamas avec pose d’engin explosif, charge RPG modifiée, sur un point vulnérable a l’arrière, puis par roquette artisanale Tandem // on remarque l’habit militaire, la récupération d’un « trophée » et le retour dans le tunnel indemnes pic.twitter.com/JcIX9r7oxU— Wassim Nasr (@SimNasr) November 2, 2023Défense en zone pour le HamasFace aux 20 000 fantassins déployés par Israël dans Gaza, la brigade al-Qassam compterait jusqu’à 30 000 combattants – auxquels il faut ajouter plusieurs milliers d’hommes affiliés à d’autres groupes palestiniens comme le Djihad islamique, le Front populaire de libération de la Palestine et le Front démocratique pour la libération de la Palestine. “Trois des six brigades du Hamas sont dans le nord de Gaza et chacune est organisée en bataillons autonomes centrés sur un quartier, qu’ils ont pour mission de défendre, par l’action de petites unités qui agissent en fonction de l’avancée des Israéliens”, explique l’analyste militaire Ron Ben-Yishay.A la puissance de feu d’Israël et ses capacités de renseignement, les combattants du Hamas opposent leurs tunnels creusés depuis vingt ans dans les couches de sables et d’argile du sous-sol gazaoui. Ils forment un vaste réseau de plusieurs centaines de kilomètres où de “petites équipes de chasseurs-tueurs qui se déplacent sous terre, surgissent, frappent et retournent rapidement dans un tunnel”, explique dans une note John Spencer, chercheur à l’Institut de la guerre moderne de l’académie militaire américaine West Point. “Une grande partie de ces tunnels sont reliés à des sites civils comme des écoles, des hôpitaux et des mosquées”, ajoute ce spécialiste des combats urbains. Les forces israéliennes ont ainsi diffusé des images montrant un site de lancement de roquettes dans un local de scouts.Le complexe souterrain du Hamas dissimule également ses stocks d’armes, pour certaines importées par contrebande et pour d’autres fabriquées sur place. “Nous avons des usines locales pour tout, pour les fusées d’une portée de 250, de 160, de 80, de 10 kilomètres, des usines de mortiers et de leurs obus, des usines de kalachnikovs et de leurs balles”, s’est vanté un haut responsable du Hamas, Ali Baraka, au média russe RT. Dans une autre vidéo, on peut voir des membres du Hamas assembler dans une cave les charges creuses de missiles antichars de lance-roquettes RPG-29, son arme principale, avec le RPG-7, contre les blindés israéliens.#Gaza pour ceux qui mettent en doute la capacité de fabrication artisanale, voici une ancienne vidéo du #Hamas qui met en scène la fabrication locale des roquettes type RPG7 Tandem pic.twitter.com/CZU6of7ugc— Wassim Nasr (@SimNasr) November 1, 2023Ce savoir-faire leur a été transmis par le régime en place à Téhéran et son allié libanais du Hezbollah. “Les Iraniens ont expliqué comment produire eux-mêmes ces armes”, rappelle Ron Ben-Yishay. Le Hamas fait également de la récupération, en collectant les conduites d’irrigation des anciennes colonies évacuées en 2005, les débris métalliques laissés par des frappes aériennes, mais également les charges de munitions israéliennes n’ayant pas explosé. “L’armée a indirectement fourni au Hamas des matériaux qui sont strictement surveillés ou interdits à Gaza”, soulignait le Washington Institute en 2021.Le Hamas connaît parfaitement son terrainA cela s’ajoutent les armes introduites à Gaza, même si la fermeture des tunnels de contrebande par l’Egypte à la frontière avec le Sinaï a réduit le flux. Le Hamas a ainsi utilisé des drones civils munis de charges explosives lors de l’attaque du 7 octobre. Il disposerait également d’armements plus sophistiqués que ses RPG, mais en nombre moindre, comme des missiles antichars russes Kornet et des missiles sol-air comme les Mutabar-1, mis en service récemment, pour abattre hélicoptères et drones.Mais surtout, le Hamas connaît parfaitement son terrain. Il n’a pas cherché à bloquer en zones agricoles et suburbaines les avancées de l’armée israélienne. Dans les villes plus denses, les combats pourraient être beaucoup plus durs, d’autant que les combattants palestiniens peuvent profiter des décombres pour attaquer les unités adverses, le tout au milieu des civils – plusieurs milliers ont été tués par les frappes aériennes – et des otages. Ces affrontements urbains viennent à peine de commencer. Ils s’annoncent comme les plus meurtriers.



Source link : https://www.lexpress.fr/monde/proche-moyen-orient/face-a-israel-la-redoutable-armee-du-hamas-soldats-tunnels-et-armes-sophistiquees-KNWKCZ2AXREKRMDHWOTWJ6RC6Q/

Author : Clément Daniez

Publish date : 2023-11-10 04:30:00

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Forum de Paris sur la paix : “Le système international est devenu plus chaotique”

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Fondé en 2018 par l’historien Justin Vaïsse, avec le soutien d’Emmanuel Macron, le Forum de Paris sur la paix qui s’est ouvert officiellement vendredi 10 novembre, à l’heure où les conflits mondiaux se multiplient et après la conférence humanitaire pour Gaza organisée par l’Elysée. Son objectif n’est pas de régler les crises actuelles mais de prévenir les conflits de demain, qui risquent d’être aggravés par le réchauffement climatique ou le développement de certaines technologies, comme l’intelligence artificielle. Réunissant nombre de représentants d’Etats, d’organisations internationales, d’entreprises, de banques de développement, de fondations et d’ONG, il vise à favoriser la coopération entre les pays sur des sujets qui menacent l’Humanité. Justin Vaïsse, son directeur général, qui fut à la tête du Centre d’analyse, de prévision et de stratégie du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, explique à L’Express en quoi l’absence de leadership mondial et les rivalités accrues entre puissances ont entraîné un monde plus instable. Rendant plus indispensables que jamais les espaces de discussion à l’échelle internationale. EntretienL’Express : Les conflits se multiplient dans le monde, comme l’illustrent notamment la guerre en Ukraine et celle entre Israël et le Hamas. Comment l’expliquez-vous ?Justin Vaïsse : Le système international devient de plus en plus multipolaire, avec un poids grandissant des puissances émergentes. Le monde des années 1990 et 2000 était celui de l’unipolarité américaine. A cette époque, les institutions internationales et les équilibres mondiaux étaient garantis par les Etats-Unis. Cela ne veut pas dire qu’il n’y avait pas de guerre – les Balkans, l’Irak… – ni que les Etats-Unis n’ont pas fait d’erreurs en tant que leader. Mais la planète a connu une période de paix relative, qui a favorisé l’émergence d’autres pays. La Chine, en particulier, a dû sa croissance économique très rapide à ce monde assez stable, ouvert à la globalisation, dans lequel elle a pu exporter massivement. Dans un processus logique, ces puissances montantes ont ensuite contesté l’hégémonie américaine, et leur croissance a relativisé le poids des Etats-Unis.Le système international est devenu plus égalitaire, mais aussi plus instable. La Chine, la Russie, mais aussi l’Inde, le Brésil et d’autres pays émergents n’acceptent plus les décisions de l’Occident sans avoir leur mot à dire. Nous avons assisté à une diffusion de la puissance, au niveau des Etats, mais aussi vers des acteurs non étatiques, comme Daech, le Hamas ou Wagner. Un nombre croissant d’entre eux se croit capable de bousculer l’ordre établi. Ce qui entraîne davantage de conflits. Dans ce monde multipolaire, il est plus difficile d’obtenir des pays qu’ils s’engagent dans des initiatives de coopération, de droit international, parce qu’ils se concurrencent de plus en plus.Certains acteurs ont par ailleurs rempli le vide laissé par les Etats-Unis. Au Moyen-Orient, dans les années 2010, les Américains ont envoyé des signaux très clairs indiquant qu’ils voulaient se désengager après la terrible expérience de l’Irak. La Russie s’est engouffrée dans la brèche, en Syrie, Daech aussi. L’Arabie saoudite a également accru son influence. La région a été une sorte de laboratoire de la reconfiguration des rapports de puissance.Les guerres en Ukraine ou au Yémen et les tensions en mer de Chine du Sud sont d’autres exemples du fait que les systèmes de dissuasion ne fonctionnent plus vraiment. Le gendarme fait moins peur. La Russie a estimé qu’elle pourrait conquérir l’Ukraine et qu’il n’y aurait pas de réaction suffisante pour l’en empêcher. Les Etats-Unis, qui voulaient se consacrer à la menace chinoise, ont été pris deux fois à contre-pied, en Ukraine et au Proche-Orient. Tous ces conflits ne sont pas isolés les uns des autres, ils sont liés à ce fonctionnement général, même s’ils résultent aussi d’un contexte très local. C’est plus particulièrement le cas dans la guerre actuelle entre Israël et le Hamas.Comment en est-on arrivé à la situation actuelle au Moyen-Orient ?Depuis environ vingt ans, la droite et l’extrême droite israéliennes ont laissé penser que le problème palestinien n’existait plus, qu’il était réglé d’un point de vue sécuritaire par le mur de protection et les mesures d’endiguement. Et, d’autre part, qu’au fond un nouveau paradigme s’était imposé au Moyen-Orient, la rivalité entre l’axe iranien et les puissances sunnites, et que c’était cela seul qui comptait.Ce qui a renforcé cette idée, c’est le credo selon lequel une paix israélo-arabe apporterait une paix israélo-palestinienne. Un mouvement illustré par les accords d’Abraham, en 2020, entre l’Etat hébreu et les Emirats arabes unis, le Maroc, Bahreïn et le Soudan. En soi, c’était très bien. Sauf que ça ne résout pas le sujet israélo-palestinien, car, chaque fois, les Palestiniens sont les perdants de ces manœuvres diplomatiques. Et on ne règle pas le vrai problème, qui est celui de la colonisation israélienne en Cisjordanie. La machine à créer de la frustration et de la colère – par les checkpoints, les privations, etc. – a fonctionné à plein de façon souterraine. Elle a explosé d’une manière atroce avec l’attaque terroriste du Hamas du 7 octobre.La communauté internationale aurait-elle pu empêcher cette explosion de violence ?La communauté internationale aurait pu réagir beaucoup plus fermement à la tentative de rendre la solution à deux Etats impossible, sur laquelle l’extrême droite israélienne et le Hamas se sont prêté main-forte. Dès son apparition, le Hamas a servi de contre-feu à l’OLP et à l’Autorité palestinienne aux yeux de la droite israélienne.Que peut-on faire maintenant ? D’un côté, œuvrer en faveur d’un réengagement israélien pour la paix. Il faut espérer que l’alchimie politique changera en Israël. Et, d’autre part, côté palestinien, on a tout fait pour rendre l’Autorité palestinienne faible et impotente. Il faut trouver une autre formule pour que les Palestiniens soient représentés par autre chose qu’une autorité discréditée ou un mouvement terroriste. Ce sera extrêmement difficile, mais on ne peut pas abandonner cet espoir-là.Des événements comme le Forum de Paris sur la paix, qui démarre ce vendredi 10 novembre, peuvent-ils aider à trouver des solutions ?Nous ne sommes pas armés pour traiter les crises chaudes. Il faut avoir des ressources que nous n’avons pas, la capacité de faire dialoguer des ennemis. Nous laissons ce terrain aux Etats, aux diplomates, à l’ONU. Ce que nous faisons, c’est essayer de préparer un monde de demain qui soit un peu moins chaotique, un peu plus ordonné, pour faire face aux défis globaux qui nous menacent. On a bien vu avec l’épidémie de Covid que ce ne sont pas des questions que les pays peuvent régler seuls. On a besoin de coopération internationale, pas seulement entre les Etats, mais aussi avec de grandes fondations, de grandes entreprises, des ONG…Nous essayons donc de faire en sorte qu’il y ait davantage de normes, de règles, de consensus, d’organisation politique autour des deux grandes questions du XXIᵉ siècle : l’environnement – le changement climatique en premier lieu – et l’accélération spectaculaire de l’innovation technologique – génétique, intelligence artificielle, informatique quantique… Nous nous intéressons à tout ce qui concourt à éviter la guerre. La désinformation, les cyberattaques, les inégalités entre le Nord et le Sud, le réchauffement climatique sont des fauteurs de troubles géopolitiques.Au Forum, nous nous efforçons de créer un espace où, malgré cette concurrence de plus en plus exacerbée, on préserve des domaines de coopération qui, autrement, n’existeraient souvent pas. Nous ouvrons la porte le plus grand possible pour que le maximum de puissances puissent discuter des problèmes qui les rassemblent. Ce n’est pas un forum réservé aux démocraties, autrement, on se couperait de toute une partie du monde dont on a besoin pour régler ces questions.Concernant la guerre en Ukraine, on voit que la situation se complique pour Kiev et que le conflit risque de durer. Que peut faire la communauté internationale pour éviter que la situation n’aboutisse à un conflit gelé ?Contrairement au conflit au Proche-Orient, où ce qu’on peut faire d’utile est relativement limité – de l’aide humanitaire et des déclarations pour appeler à la solution à deux Etats –, la guerre en Ukraine est très différente. Nous avons été depuis le début des soutiens fermes d’un pays qui se faisait attaquer par un autre, en violation flagrante de la charte des Nations unies. Qui plus est dans notre voisinage, avec le danger qu’une fois la mainmise sur l’Ukraine assurée, la Russie continue sur sa lancée.Il faut répondre à la remise en question des équilibres en Europe et donc marquer un coup d’arrêt à l’offensive russe, ce que les Américains et les Européens font en livrant des armes. Et il faut le faire sur le long terme, alors que la contre-offensive ukrainienne patine et qu’un phénomène de lassitude s’installe en Occident.Pendant les années 2010, les Français se sont beaucoup battus pour que les Européens raisonnent un peu plus en termes de “hard power” et un peu moins de “soft power”. Ce travail, et les chocs successifs de ces dernières années – la crise des réfugiés, l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, l’épidémie de Covid, l’attaque de la Russie contre l’Ukraine – ont fait évoluer la culture stratégique européenne en ce sens. S’agissant de l’Ukraine, la réponse a été beaucoup plus ferme et unie que pour les Balkans ou l’Irak auparavant.Il est impératif de montrer que l’agression ne paie pas. D’une part, en continuant à fournir des armes à l’Ukraine, d’autre part, en lui offrant un soutien économique et une perspective d’adhésion à l’Union européenne qui lui permettent de se redresser et d’espérer.Dans un monde où les rivalités s’accroissent, est-il encore possible de collaborer sur les grands enjeux de demain, pour éviter les catastrophes qui nous menacent ?Nous sommes de plus en plus occupés à nous battre sur le pont du Titanic. Pendant des siècles, les hommes ont pu se faire la guerre sans que ça n’ait de véritables conséquences sur l’humanité dans son ensemble. Cela a commencé à changer au XXᵉ siècle avec l’arme nucléaire. Au XXIᵉ siècle, nos conflits nous empêchent de nous occuper de l’iceberg qui se présente – le réchauffement climatique – et risque de couler le bateau.Il faut réagir. Mais la nécessaire coordination est rendue de plus en plus difficile par une concurrence accrue entre puissances et l’absence de leadership. Le politologue américain Ian Bremmer parle d’un monde “G zéro” – qui n’est ni un G2, dirigé par les Etats-Unis et la Chine, ni un G7, ni un G20… C’est un monde où personne ne domine.On l’a vu de façon très concrète, par exemple, après l’affaire du ballon chinois au-dessus du territoire américain. John Kerry, l’envoyé spécial du président Biden pour le climat, n’a pas pu communiquer avec son homologue chinois pendant un mois et demi. C’est la preuve que Washington et Pékin n’arrivent pas à compartimenter les sujets, même si l’un d’entre eux nous menace tous. Tout ce qui nécessiterait qu’on travaille ensemble est de moins en moins bien pris en compte par le système dans son ensemble. Et parfois même instrumentalisé – les réfugiés peuvent, par exemple, être utilisés comme une arme par certains pays.Est-il possible de réformer l’ONU, qui semble plus inefficace que jamais ?Ces dernières années, on a vu la Russie bloquer l’ONU avec ses veto ; la Chine la contourner avec des structures parallèles, et Donald Trump la contester et l’affaiblir. Quand trois des plus grandes puissances mondiales ont ce genre de stratégies, il n’est pas très étonnant que l’organisation ne soit pas en très bon état. Il faut se souvenir que l’ONU n’est que ce que les Etats en font. Certaines de ses activités peuvent être très efficaces, comme celle de l’Unicef ou du Programme alimentaire mondial [PAM]. Quant à l’OMS, elle a de l’expertise, mais elle est très souvent bloquée par des Etats qui nient des réalités, retardent des décisions et des systèmes d’alerte, bloquent les enquêtes – à l’instar de la Chine avec la pandémie de Covid-19.Il ne faut pas tirer sur l’ONU, mais il faut essayer de la soutenir en renforçant ce qui fonctionne. Il faut aussi avoir conscience que c’est un champ de bataille, une zone d’influence, pour les différentes puissances.Est-elle réformable ? On voit bien que c’est très très difficile, avec une dizaine de grandes puissances qui comptent vraiment et près de 200 Etats, de changer les règles du jeu. Il y a une prime à l’entropie, au blocage des réformes. Il faut faire tous les efforts pour rendre l’ONU plus représentative, mais la configuration des rapports de forces actuels rend la réforme très difficile sinon impossible, et c’est inquiétant.Pourquoi est-il, selon vous, urgent d’améliorer le dialogue entre les pays du Nord et du Sud ?Un bon exemple est l’utilisation de l’espace. On compte actuellement de 4 500 à 5 000 satellites actifs, et on estime qu’il y en aura 100 000 en 2030, et il faut ajouter plus de 30 000 débris de plus de 10 centimètres. Or les règles ne sont pas claires et, dans l’orbite basse (entre 400 et 800 kilomètres), le risque de collision en chaîne entre satellites ne cesse de croître. Ce qui serait catastrophique économiquement, mais aussi en matière d’observation du climat ou militaire. Autre conséquence néfaste, les pays du Sud se verraient privées de l’accès à cette ressource avant même d’avoir pu envoyer dans l’espace leurs propres satellites.Au Forum de Paris pour la paix, nous avons lancé en 2021 une initiative pour viser une norme de zéro création de débris, qui rassemble des industriels américains, européens, japonais et chinois, mais aussi des agences spatiales du Sud (Thaïlande, Inde, Nigeria). Et, à plus long terme, faire en sorte qu’il y ait une vraie réglementation du trafic spatial.On accueille aussi la plateforme de politique lunaire : une discussion, y compris avec les Chinois et les Américains, sur les règles d’occupation de la Lune. Les Américains vont y revenir très vite, dans trois ou quatre ans ; les Chinois, d’ici à la fin de la décennie ; et les Indiens, avant 2040. Il va y avoir de plus en plus d’activité humaine sur la Lune. Il faut commencer dès aujourd’hui à discuter de cette gouvernance-là. Autrement, la compétition spatiale ou des accidents entre satellites pourraient, demain, créer des guerres.En quoi la désinformation et l’intelligence artificielle vont-elles devenir des facteurs grandissant de risque ?C’est clairement un enjeu majeur pour la paix. Il y a un vrai danger que des groupes terroristes ou des Etats malveillants disposent demain d’armes autonomes fonctionnant avec de l’intelligence artificielle. L’IA va également rendre la désinformation redoutablement efficace, grâce à la création de “deep fakes” impossible à détecter.Nous nous occupons de ce sujet depuis plusieurs années. D’abord, en essayant de renforcer les normes du journalisme, en coopération avec Reporters sans frontières. Et en soutenant les médias sérieux, dans les pays en développement, avec l’Ifpim [le Fonds international pour les médias d’intérêt public]. Concernant la lutte contre la désinformation, nous avons notamment soutenu des projets destinés à y répondre en langues autochtones, dans des pays comme le Pérou, car ce sont souvent celles qui sont utilisées.Quels liens établissez-vous entre réchauffement climatique, crise migratoire et situations conflictuelles ?En juin dernier, le président mauritanien, Mohamed Ould Ghazouani, lors du Sommet pour un nouveau pacte financier, à Paris, a parfaitement résumé les choses. Le réchauffement climatique et l’avancée du désert entraînent une raréfaction des plantes. Mal nourries, les vaches donnent moins de lait, moins de veaux. La population manque de nourriture et émigre alors vers les villes, puis vers l’Europe.Plus globalement, la raréfaction des ressources liées au réchauffement de la planète et la lutte pour en disposer, ravivent ou enveniment des conflits, par exemple entre éleveurs et cultivateurs en Afrique de l’Est ou dans le Sahel. Les migrations climatiques vont s’accélérer, parce que de plus en plus d’endroits deviendront invivables. Ce qui créera des tensions très fortes. Voilà une raison supplémentaire de lutter contre le changement climatique.



Source link : https://www.lexpress.fr/monde/forum-de-paris-sur-la-paix-le-systeme-international-est-devenu-plus-egalitaire-et-plus-instable-ETBVK3N7YRA5NF46AK3WCVOFR4/

Author : Cyrille Pluyette

Publish date : 2023-11-10 04:45:00

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Qu’est-ce que le “quiet luxury” ? L’Express vous explique tout

Qu’est-ce que le "quiet luxury" ? L’Express vous explique tout




Cette semaine, Alexandra Saviana, du service Société de L’Express, décrypte la tendance du quiet luxury.RETROUVEZ TOUS LES EPISODES DE LA LOUPEÉcoutez cet épisode et abonnez-vous à La Loupe sur Apple Podcasts, Spotify, Deezer, Google Podcasts, Podcast Addict et Amazon Music.Inscrivez-vous à notre newsletter.L’équipe : Mathias Penguilly (présentation, écriture et montage) et Jules Krot (réalisation).Sources : AFPMusique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio TorrentCrédits image : RTL, TF1, WGN News, FOX 26 Houston, SananasLogo : Anne-Laure Chapelain/Benjamin ChazalComment écouter un podcast ? Suivez le guide.Mathias Penguilly : Le quiet luxury ! Comme souvent dans La Loupe, on s’intéresse à un terme anglo-saxon. Et pour le décrypter j’accueille Alexandra Saviana, journaliste au service Société de L’Express.Alexandra Saviana : Comme je vous connais bien à La Loupe je sais que tu vas me demander de faire la traduction. La voici : en français on parle de luxe discret.Pour aller plus loin :Bleu de travail, pull Lidl : pourquoi les bobos veulent-ils s’habiller comme les classes populaires ?Sneakers, hoodies, casquettes… Quand le streetwear inonde les maisons de luxeDe Facebook à un concept store : Monogram, le bon filon de la seconde main



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Publish date : 2023-11-10 05:00:14

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Bronchiolite, le retour d’une épidémie : arrivera-t-on à protéger les bébés l’hiver prochain ?

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Vivons-nous le “début de la fin” de la bronchiolite ? Ainsi s’interrogeait la prestigieuse revue scientifique New England Journal of Medicine, en avril dernier. Dans l’allégresse, après la découverte de nombreux traitements préventifs, l’auteur, Ruth Karron, pédiatre à Johns Hopkins, une des meilleures universités du monde, ne s’autorisait rien de moins que de rayer l’épidémie de la carte, du moins dans les pays ayant les moyens de s’offrir ces remèdes aux folles promesses.Six mois plus tard, les espoirs de vaincre dès cette année cette infection respiratoire ont perdu de leur superbe, abîmés par les chiffres épidémiques français, dont les derniers ont été publiés ce mercredi 8 novembre par Santé publique France. Le début de l’hiver n’est pas aussi noir que celui de 2022 – année record – mais l’épidémie saisonnière s’annonce très intense malgré la révolution médicale annoncée par les spécialistes des Etats-Unis et du monde entier. Quelque 3 870 enfants de moins de deux ans ont été admis aux urgences à cause de la bronchiolite ces sept derniers jours, dont 25 en réanimation. Treize régions sont désormais en phase “épidémique”. Un bilan similaire à l’automne 2021 et bien supérieur à ceux des années 2015 à 2019 à la même période, des années où pourtant aucun vaccin efficace contre cette maladie n’avait encore été découvert, ni distribué.L’épidémie de bronchiolite progresseSuspension, absence de remboursement…Autorisé en Europe depuis octobre 2022, le Beyfortus (nirsevimab) de Sanofi et AstraZeneca fait partie des médicaments qui devaient changer la donne. Lancée en septembre en prévision de l’hiver, la distribution de cet anticorps monoclonal dans les pharmacies françaises a été suspendue quelques semaines plus tard. Seuls les nouveau-nés et les nourrissons hospitalisés de moins d’un mois peuvent pour l’instant en bénéficier, faute de stocks disponibles cette année.L’État français avait pourtant commandé 200 000 doses de Beyfortus au début de 2023. Les pouvoirs publics voulaient ainsi s’assurer de la disponibilité du produit dès cette année, en dehors du cadre normal d’accès au marché. Les délais habituels d’examen par la Haute autorité de Santé puis de négociation des tarifs par le Comité économique des produits de santé n’auraient en effet, sinon, pas permis de distribution massive dès cette année.La commande du gouvernement devait répondre à la demande de 30 % des parents éligibles, selon les déclarations du ministre de la Santé Aurélien Rousseau. D’ordinaire, l’adhésion ne s’élève qu’à 10 % pour ce type de nouveau produit. Sauf que, dès les premières semaines de la campagne, plus de 60 % des jeunes parents en ont voulu. Un engouement “jamais vu”, de mémoire de pharmaciens et d’industriels, et donc impossible à prévoir, s’accordent à dire le ministère de la Santé et Sanofi. Jusqu’à présent, les injections pour les tout-petits avaient tendance à faire peur, en raison de nombreuses campagnes de désinformation à ce sujet.Rendez-vous à la prochaine flambée épidémiqueDe fait, les discussions avec Sanofi sur le prix sont toujours en cours et ne devraient pas se conclure avec le printemps. Interrogé sur la disponibilité du Beyfortus à l’avenir, notamment pour l’hiver prochain, Sanofi s’en remet ainsi aux institutions françaises : “Le nombre de doses que Sanofi vendra à la France dépendra de la façon dont l’État voudra procéder, des circuits de distribution choisis, qui peuvent passer par le classique duo grossistes – pharmaciens, ou par des stocks d’État, ce qui permet par exemple un suivi plus fin et donc des données plus précises”.Ces mêmes institutions françaises doivent également régler la question du vaccin Abrysvo du laboratoire Pfizer. Autorisé depuis le 25 août par l’Agence européenne du médicament, à destination des femmes enceintes directement (qui transmettent leurs anticorps à leur bébé), il n’est toujours pas disponible dans l’Hexagone. Les recommandations de la Haute autorité de santé (HAS), nécessaires pour obtenir un remboursement et ainsi espérer toucher le plus grand nombre, ne seront disponibles qu’en mai 2024 – l’épidémie de bronchiolite aura déjà reflué.Chez Pfizer, ces délais étonnent : “Au-delà d’entraîner une des premières causes d’hospitalisation des nourrissons, l’épidémie participe à l’engorgement des services hospitaliers, ce qui nous semble être un critère d’urgence de santé publique”, indique David Lepoittevin directeur de l’activité vaccins. Les autorités américaines, anglaises ou encore australiennes ont déjà rendu leur avis, souligne l’entreprise, qui a partagé ses données à la HAS en mai dernier. S’il devrait néanmoins se trouver disponible pour protéger les bébés l’hiver prochain, il n’en ira pas de même pour les personnes âgées, également concernées par le VRS, contre lequel Abrysvo immunise : la Haute autorité de Santé examinera le dossier pour cette indication seulement à partir d’octobre 2024. En attendant, ces produits ne sont pas disponibles.Accélérer les délais d’étude ?Pfizer n’est pas le seul laboratoire à devoir patienter. Dans la même situation, GSK a ainsi décidé de commercialiser son vaccin à destination des séniors Arexvy sans attendre. Sans avis de la HAS, le produit, qui bénéficie d’une autorisation de l’Agence européenne du médicament depuis juin, ne peut pas être pris en charge. Il est donc vendu 230 € par dose, que les patients doivent pour l’instant débourser de leur poche s’ils souhaitent se protéger. Trop lente, la HAS ? L’institution rappelle que les dossiers de l’industriel ne lui ont été remis qu’en juillet 2023. C’est également à cette date que Moderna a remis les siens. Son produit, un vaccin, aussi pour les séniors, a pourtant bénéficié d’une procédure accélérée aux Etats-Unis, car jugé potentiellement “révolutionnaire” par les autorités américaines.Face à la pression des patients et des médecins, le président de la HAS a dû rappeler en octobre dernier le temps nécessaire à l’étude la plus minutieuse des produits pharmaceutiques : “Élaborer des recommandations vaccinales nécessite une méthodologie très stricte, qui conduit, quels que soient les pays voulant la respecter, à des délais de l’ordre de 9 à 12 mois”. Tout en laissant également entendre que l’institution indépendante ne bénéficiait pas toujours des fonds nécessaires à son fonctionnement le plus prompt.Pourquoi alors ne pas faire comme durant le Covid-19, où tout était transmis et étudié quasiment en direct ? Il s’agissait là d’une crise majeure, répond l’institution. La bronchiolite donne des formes graves et participe à inonder les services de soin chaque hiver mais ne fait que très peu de morts. Et les révolutions annoncées n’ont pas toujours lieu. Il n’est pas rare que la Haute autorité de Santé retoque certains produits ayant obtenu une autorisation de mise sur le marché par l’Agence européenne du médicament. En juin dernier, l’institution a par exemple déconseillé le Bimervax, un vaccin espagnol contre le coronavirus. Une péricardite s’était déclenchée durant les essais cliniques. Autant utiliser les alternatives vaccinales disponibles.



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Author : Antoine Beau

Publish date : 2023-11-10 05:03:15

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Taylor Swift et ses droits d’auteur : les dessous d’un coup de maître historique

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Taylor Swift est bien plus qu’une artiste pop aux mélodies sucrées et aux chorégraphies léchées. C’est une redoutable guerrière. Alors que ses concerts sont pris d’assaut et que le long métrage consacré à sa tournée sorti dans des milliers de salles obscures aux Etats-Unis a fait plus d’entrées que le dernier Scorsese avec Brad Pitt et Robert De Niro, la chanteuse la plus populaire au monde est en train de mettre KO le fonds d’investissement Shamrock Capital. Comment ? Tout simplement en dévalorisant une partie du trésor de guerre que ces as de la finance avaient amassé en achetant à prix d’or les six premiers albums de la star. Un coup de maître inédit dans le business très lucratif de la musique où la bataille des droits de propriété fait et défait les fortunes.L’affaire remonte à 2019 lorsque Scooter Braun, le manager de Justin Bieber, associé au très puissant fonds Carlyle met la main sur le label Big Machine qui détient les droits d’une grande partie de son catalogue. Moins d’un an après, le manager peu scrupuleux, que la trentenaire a par ailleurs accusé de harcèlement, revend pour 300 millions de dollars les juteux droits à Shamrock Capital, une société d’investissement basée à Los Angeles. Mais Taylor Swift, conseillée par une armée d’avocats de haut vol, détecte une faille : le fonds ne détient les droits que sur les Masters des albums, c’est-à-dire les enregistrements initiaux.”L’artiste avait alors légalement la possibilité de re-enregistrer tous ses albums et d’en encaisser, seule, les fruits de la vente. Un tour de passe-passe juridique qu’elle a doublé d’une opération de communication rondement menée”, décortique Pierre Perot, avocat sénior et spécialiste des droits de propriété intellectuelle au cabinet August Debouzy. Un pari osé qui vise à dévaloriser les anciens enregistrements.En l’espace de deux ans, la trentenaire a réenregistré quatre de ses six derniers albums. Tous ont cartonné. L’album Fairless ressorti cette année s’est écoulé à 627 000 unités, soit trois fois plus que l’album initial. Mais le vrai carton est la réplique de l’album 1989 ressorti tout début novembre. En l’espace d’une semaine, les ventes se sont hissées à près de 1,7 million d’exemplaires aux Etats-Unis. C’est le meilleur lancement d’un album tout artiste confondu depuis 2015, d’après le Financial Times. Et comme il faut toujours retenir les leçons de ses erreurs, l’artiste américaine, aujourd’hui hébergée chez Universal Music, a signé un contrat où il est écrit noir sur blanc qu’elle conserve très précieusement les droits sur tous les Masters de ses futurs nouveaux enregistrements.



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Author : Béatrice Mathieu

Publish date : 2023-11-10 05:05:02

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Biodiversité : un accord “historique” trouvé par l’UE

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C’est un texte qui achoppait notamment sur la question de l’agriculture. Le Parlement européen et les Etats membres de l’Union européenne (UE) sont parvenus, jeudi 9 novembre, à un accord sur un projet législatif clé sur la restauration de la nature et la biodiversité. Le texte imposera aux pays membres de mettre en œuvre des mesures pour restaurer la nature sur au moins 20% des terres et des espaces marins de l’Union d’ici 2030, selon un communiqué du Conseil européen, qui représente les 27 Etats membres.”La première en son genre”Des législateurs européens ont salué l’accord trouvé avant minuit au terme de plusieurs heures de discussions débutées jeudi après-midi, mais des critiques ont pointé du doigt les éléments ayant été édulcorés.”Nous pouvons être fiers de ce résultat historique qui définit des règles ambitieuses et praticables par tous”, a déclaré Pascal Canfin, à la tête de la commission sur l’environnement au Parlement, sur X (ex-Twitter).Nous avons trouvé à l’instant avec le Conseil un accord sur la première loi visant à restaurer la Nature en Europe Nous pouvons être fiers de ce résultat historique qui définit des règles ambitieuses et praticables par tous.— Pascal Canfin (@pcanfin) November 9, 2023La ministre espagnole pour la Transition écologique, Teresa Ribera Rodriguez, s’est, elle, dit “fière” de la loi, “la première en son genre”. “Elle nous aidera à reconstruire des niveaux sains de biodiversité et préserver la nature pour les générations futures, tout en combattant le changement climatique”, s’est-elle exprimée.La Commission européenne avait proposé le texte en 2022. La plus importante formation au Parlement européen, le Parti populaire européen (PPE, droite) avait tenté de le faire abandonner, plus tôt en 2023.80% des habitats dégradésEn lien avec l’accord international Kunming-Montréal (COP15 Biodiversité), la législation imposera aux Vingt-Sept de restaurer d’ici 2030 au moins 30% des habitats abîmés, puis 60% d’ici 2040 et 90% d’ici 2050.Pollution, urbanisation, exploitation intensive : selon Bruxelles, 80% des habitats naturels dans l’UE sont dans un état de conservation “mauvais ou médiocre” (tourbières, dunes, prairies particulièrement), et jusqu’à 70% des sols sont en mauvaise santé.Pour Tatiana Nuno, haute responsable de la politique marine pour l’association environnementale Seas At Risk, l’accord “est loin de ce qui est nécessaire pour faire face à la crise de la biodiversité, mais en ce qui concerne l’océan c’est une étape cruciale vers la restauration de la précieuse vie marine qu’il abrite”.”Bien que considérablement affaiblies par le Conseil, les dispositions relatives à la pêche dans la loi constituent une tentative de mise en cohérence des politiques de l’environnement et de la pêche qui aurait dû être faite il y a bien longtemps”, s’est exprimée Vera Coelho, vice-présidente adjointe de l’organisation Oceana in Europe.Le PPE a, lui, souligné jeudi avec fierté les “améliorations notables” au texte “fortement révisé”, comme la suppression de “l’obligation de renaturer 10% des terres agricoles”.Avant les négociations entre les Etats membres et le Parlement, la formation avait notamment argué que le texte allait mettre à mal la sécurité alimentaire en Europe. Des élus de gauche et du centre avaient alors accusé le PPE, qui mise sur le vote agricole, de se servir du projet législatif dans l’optique des élections européennes de 2024.



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Publish date : 2023-11-10 06:27:41

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De Sartre à Barbusse : ces penseurs de gauche qui font l’apologie de la violence, par Rainer Zitelmann

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Hélas, il existe une sinistre tradition d’intellectuels de gauche qui justifient ou même célèbrent la violence “révolutionnaire” ou “anti-impérialiste”. Le 5 septembre 1972, l’organisation terroriste palestinienne “Septembre noir” a pris en otage des athlètes qui participaient aux Jeux olympiques de Munich pour Israël; les onze ont été tués. Jean-Paul Sartre, dramaturge, philosophe et principal représentant de l’existentialisme, est considéré comme la figure de proue des intellectuels français du XXe siècle. Dans un article intitulé “À propos de Munich”, publié quelques semaines après l’attaque terroriste, il écrit : “Dans cette guerre, la seule arme des Palestiniens est le terrorisme. C’est une arme terrible mais les opprimés n’en ont pas d’autre, et les Français qui ont approuvé le terrorisme du FLN contre des Français doivent également approuver l’action terroriste des Palestiniens. Ce peuple abandonné, trahi et exilé ne peut montrer son courage et la force de sa haine qu’en organisant des attaques mortelles.”Cette déclaration ne fait pas exception : Sartre et sa compagne Simone de Beauvoir, dont l’ouvrage féministe Le Deuxième sexe a fait d’elle l’intellectuelle la plus connue de France, étaient de fervents admirateurs de Mao Zedong et louaient la “violence révolutionnaire” qu’il pratiquait comme l’expression d’une moralité supérieure. Sartre disait : “Un régime révolutionnaire doit se débarrasser d’un certain nombre d’individus qui le menacent et je ne vois pas d’autre moyen pour cela que la mort ; il est toujours possible de sortir d’une prison ; les révolutionnaires de 1793 n’ont sans doute pas tué assez de monde”.Sartre admirait ou défendait les actions de tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, s’opposaient au capitalisme, du porte-drapeau de la révolution cubaine Che Guevara au dictateur cambodgien Pol Pot, qui a fait tuer deux millions de ses compatriotes, soit 20 % de sa propre population.Žižek et le “nouveau communisme”Parmi les principaux intellectuels du XXe siècle, des dictateurs tels que Josef Staline et Mao Zedong avaient plus d’admirateurs que le capitalisme et ses principaux partisans. Leur haine du capitalisme était si grande que nombre d’entre eux sont devenus des admirateurs révérencieux des plus grands meurtriers de masse de l’époque. Je ne parle pas ici de quelques marginaux ou excentriques, mais des principaux intellectuels du XXe siècle. C’est le cas de l’écrivain français Henri Barbusse, devenu mondialement célèbre grâce à son journal de guerre Le feu, publié en 1916. Ce journal a été traduit dans plus de 60 langues et Barbusse a reçu le prix Goncourt. Il est ensuite devenu l’un des plus fervents admirateurs du dictateur soviétique Staline, au sujet duquel il a écrit : “Son histoire est une série de victoires sur une série d’énormes difficultés. Depuis 1917, il ne s’est pas passé une seule année de sa carrière sans qu’il ait fait quelque chose qui aurait rendu n’importe quel autre homme célèbre. C’est un homme de fer. Le nom sous lequel il est connu le décrit : le mot Staline signifie “acier” en russe.”Le philosophe français Michel Foucault, l’un des principaux partisans du poststructuralisme et le fondateur de l’analyse du discours, a exprimé sa propre rage contre l’élite capitaliste lors d’un débat télévisé avec Noam Chomsky en 1971 : “Le prolétariat ne fait pas la guerre à la classe dirigeante parce qu’il considère qu’une telle guerre est juste. Le prolétariat fait la guerre à la classe dirigeante parce que, pour la première fois dans l’histoire, il veut prendre le pouvoir. Lorsque le prolétariat prend le pouvoir, il est tout à fait possible qu’il exerce à l’égard des classes sur lesquelles il a triomphé un pouvoir violent, dictatorial et même sanglant.Je ne vois pas ce que l’on pourrait objecter à cela”.Et la justification de la violence et de la terreur, tant qu’elle est dirigée contre le capitalisme, se poursuit encore aujourd’hui. Slavoj Žižek, l’un des intellectuels de gauche les plus en vue de notre époque, plaide en faveur d’un “nouveau communisme” dans son livre A Left That Dares Speak Its Name, paru en 2021 : “Ce dont nous avons besoin aujourd’hui, écrit-il, c’est d’une gauche qui ose dire son nom, et non d’une gauche qui couvre honteusement son cœur d’une feuille de vigne culturelle. Et ce nom, c’est le communisme”. Selon lui, la gauche devrait enfin abandonner le rêve socialiste d’un capitalisme plus équitable et plus “juste” et adopter des “mesures communistes” plus radicales. Comme objectif clairement formulé, il propose que “la classe adverse soit détruite”.Selon Žižek, le Grand Bond en avant de Mao à la fin des années 1950 – la plus grande expérience socialiste de l’histoire de l’humanité – a été l’occasion de “contourner le socialisme et d’entrer directement dans le communisme”. Malheureusement, beaucoup de gens ne savent rien du Grand Bond en avant de Mao : l’historien Frank Dikötter propose l’évaluation suivante : au moins 45 millions de personnes sont mortes inutilement à la suite de cette grande expérience socialiste entre 1958 et 1962. La plupart sont mortes de faim, tandis que 2,5 millions d’autres ont été torturées ou battues à mort – délibérément privées de nourriture et mortes de faim. “Les gens étaient tués de manière sélective parce qu’ils étaient riches, parce qu’ils traînaient les pieds, parce qu’ils parlaient ou simplement parce qu’ils n’étaient pas appréciés, pour quelque raison que ce soit, par l’homme qui maniait la louche dans la cantine”, explique Dikötter. Et c’est précisément ce “grand bond en avant” que Žižek vante avec tant d’euphorie.Dans un article de la New York Review intitulé “The Violent Visions of Slavoj Žižek”, on peut voir la photo accrochée au-dessus du lit de Žižek : celle du meurtrier de masse Josef Staline.Rainer Zitelmann est un historien et sociologue allemand. Son livre In Defense of Capitalism a récemment été publié en anglais.



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Publish date : 2023-11-10 06:42:19

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Guerre en Ukraine : Poutine rend une visite surprise au QG militaire de l’opération

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C’est un vote intervenu, jeudi 9 novembre, au moment où Kiev redoute que la lassitude ne gagne progressivement ses alliés et que leur soutien, financier et militaire, ne s’amenuise après l’échec de sa contre-offensive lancée en juin. Près de la moitié des dépenses budgétaires en Ukraine sera consacrée en 2024 à la défense et à la sécurité, selon le projet de loi voté jeudi par le Parlement, après près de deux ans d’invasion russe qui ont laminé l’économie du pays.”Près de 50 % de nos dépenses sont consacrées à la défense et à la sécurité de l’Ukraine : il y aura encore plus d’armes et d’équipements, plus de drones, de munitions, de missiles”, a déclaré le Premier ministre Denis Chmygal à l’issue du vote. “Toutes nos ressources internes seront utilisées pour résister et vaincre l’ennemi”, a-t-il promis dans un message publié sur Telegram.Ainsi, les dépenses de défense et sécurité atteindront l’an prochain près de 1700 milliards de hryvnias (43,9 milliards d’euros), soit 22,1 % du PIB, selon le ministère des Finances, un chiffre supérieur au budget réservé à l’éducation, la santé et aux prestations sociales.La visite surprise de Vladimir Poutine à Rostov-sur-le-DonLe président russe Vladimir Poutine a rendu une visite surprise dans la nuit de jeudi à vendredi au quartier général de l’armée russe pour l’opération en Ukraine, à Rostov-sur-le-Don, dans le sud de la Russie, a annoncé le Kremlin. Il s’agit du deuxième déplacement du chef d’Etat russe à Rostov en moins d’un mois : il s’était rendu fin octobre pour s’entretenir avec des responsables militaires sur l’offensive russe. Vladimir Poutine “a visité le QG des forces armées russes à Rostov-sur-le-Don, après avoir achevé sa visite officielle au Kazakhstan” où il a passé toute la journée jeudi, a précisé le Kremlin dans un communiqué.Lors de ce déplacement, le président russe était accompagné de son ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, et du chef de l’état-major et commandant des opérations militaires en Ukraine, Valéri Guérassimov, selon la même source. Vladimir Poutine s’est vu présenter de nouveaux équipements militaires et a entendu des rapports sur le déroulement de l’opération militaire en Ukraine, ajoute le communiqué.Proche de l’Ukraine, Rostov-sur-le-Don est devenue un centre opérationnel des forces russes pour l’offensive dans cette ex-république soviétique voisine de Russie. Vladimir Poutine avait déjà visité le QG militaire dans cette ville en août et en mars dernier. La ville a aussi été le théâtre en juin de la spectaculaire mutinerie des mercenaires de Wagner, qui se sont brièvement emparés du quartier général de l’armée avant de stopper leur rébellion.Plus de 20 000 véhicules bloqués à la frontière entre Ukraine et PolognePlus de 20 000 véhicules sont bloqués jeudi à la frontière entre l’Ukraine et la Pologne, que des routiers polonais paralysent depuis le début de semaine pour dénoncer la concurrence “déloyale” de leurs voisins, a annoncé le ministère ukrainien de la Reconstruction.Plusieurs dizaines de compagnies de transport polonaises ont commencé lundi à bloquer trois points de passage entre les deux pays. Elles réclament notamment la restauration de permis d’entrée pour leurs concurrents ukrainiens, afin de faire baisser leur nombre.Les files d’attente n’ont fait que grandir au cours de la semaine et 20 000 véhicules sont désormais “bloqués des deux côtés” de la frontière, selon le ministère ukrainien de la Reconstruction. Cela nuit aux économies ukrainienne et polonaise mais aussi à celles “d’autres pays” qui voudraient transporter des marchandises, a-t-il regretté. L’Ukraine a assuré “respecter le droit de manifester”, tout en se disant “prête à un dialogue constructif pour régler la situation”.La Russie dit douter des “véritables” intentions de l’UE vis-à-vis de l’UkraineLa Russie a dit douter jeudi des “véritables” intentions de Bruxelles vis-à-vis de Kiev, au lendemain de la décision de la Commission européenne de recommander l’ouverture de négociations d’adhésion à l’UE pour l’Ukraine. “Il est peu probable qu’il s’agisse de véritables promesses”, a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, répondant à une question d’un journaliste russe qui a publié l’extrait de leur échange sur Telegram. Dmitri Peskov a ainsi estimé que les promesses de Bruxelles étaient “une carotte agitée” par les Vingt-Sept à l’intention de l’Ukraine.Mercredi, la Commission européenne avait donné son feu vert à l’ouverture de négociations d’adhésion à l’UE avec l’Ukraine. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait salué la “bonne” décision de la Commission. “Notre Etat doit être dans l’UE. Les Ukrainiens le méritent”, avait-il appuyé.



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Publish date : 2023-11-10 07:17:53

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Chikungunya : le premier vaccin voit le jour aux Etats-Unis

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Les Etats-Unis ont approuvé jeudi le premier vaccin contre le chikungunya, développé par le groupe européen Valneva, ont annoncé les autorités sanitaires dans un communiqué.Le vaccin, qui sera commercialisé sous le nom de Ixchiq, est autorisé pour les personnes de 18 ans et plus, présentant un risque accru d’être exposées au virus, a précisé l’agence américaine des médicaments (FDA), dont les décisions sont très suivies dans le monde.L’apparition brutale de fièvre et de violentes douleurs articulairesLe virus du chikungunya, transmis à l’humain par des moustiques infectés, cause l’apparition brutale de fièvre et de violentes douleurs articulaires. Les symptômes peuvent parfois perdurer durant des mois, voire des années, mais les décès sont rares. Cette maladie est essentiellement présente dans les régions tropicales, notamment en Afrique, en Asie du Sud-Est et dans certaines régions des Amériques.Le chikungunya s’est toutefois répandu dans de nouvelles régions du monde, causant une hausse des cas, a précisé la FDA, qualifiant la maladie de “menace de santé mondiale émergente”. Des cas ont été recensés en Europe. Une demande d’autorisation a également été déposée par Valneva auprès de l’Agence européenne des médicaments (EMA).Cinq millions de cas d’infectionSelon la FDA, au moins cinq millions de cas d’infection ont été enregistrés ces 15 dernières années. “Les infections au virus du chikungunya peuvent conduire à de graves et longs problèmes de santé, en particulier pour les personnes âgées et les individus ayant des antécédents médicaux”, a souligné dans le communiqué Peter Marks, haut responsable au sein de l’agence américaine. Le virus peut également être transmis au nourrisson par sa mère et se révéler fatal pour le bébé.Le vaccin est injecté en une dose, et contient le virus atténué -une technique classique utilisée pour d’autres vaccins. Deux essais cliniques ont été menés en Amérique du Nord sur plusieurs milliers de personnes. Les effets secondaires principaux sont des maux de tête, de la fatigue, des douleurs musculaires, ou encore des nausées.Dans de rares cas, des réactions plus graves ont été constatées, a précisé la FDA. Deux participants aux essais cliniques ayant reçu le vaccin ont dû être hospitalisés. Il n’existe actuellement aucun traitement spécifique pour soigner la maladie une fois l’infection contractée. La prise en charge vise essentiellement à soulager la fièvre et les douleurs à l’aide de médicaments répandus comme le paracétamol, associés à une bonne hydratation et du repos. En l’absence de traitement préventif jusqu’ici, la seule manière de s’en protéger était d’éviter de se faire piquer.



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Publish date : 2023-11-10 08:22:40

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Loi immigration : le Sénat vote l’expulsion des étrangers “délinquants”

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L’examen du projet de loi immigration se durcit jour après jour au Sénat au grand dam des associations. Le gouvernement a obtenu jeudi 9 novembre l’adoption d’un nouveau tour de vis législatif, cette fois sur l’expulsion des étrangers “délinquants”. Au quatrième jour des débats, la chambre haute s’est penchée sur deux articles qui prévoient “l’éloignement d’étrangers constituant une menace grave pour l’ordre public”, deux articles emblématiques de la jambe répressive du texte.Ces articles 9 et 10 constituent le cœur du projet gouvernemental, “bien plus importants que les autres dispositions qu’on a évoquées pendant des heures et des heures”, a estimé le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin en référence à la mesure-phare du volet intégration, la régularisation des travailleurs sans-papiers dans les métiers en tension adoptée dans une version durcie la veille.Les dispositions votées jeudi prévoient en substance de lever l’essentiel des “protections” contre l’expulsion dont bénéficient certains immigrés (à l’exception des mineurs), dont ceux arrivés en France avant 13 ans. Les dispositions visent les personnes qui ont fait l’objet d’une condamnation définitive pour des crimes ou délits punis de cinq ans ou plus d’emprisonnement, ou lorsqu’il s’agit de violences intra-familiales. Des mesures qui peuvent être assorties d’une interdiction du territoire français pour dix ans.Une “grande avancée”, selon DarmaninIl s’agit d’une “grande avancée”, s’est félicité Gérald Darmanin sur X (ex-Twitter) après l’adoption grâce aux voix de la majorité sénatoriale de droite et du centre. “Nous sommes le seul pays à avoir mis ces protections dans toute l’Union européenne”, a fait valoir plus tôt le ministre de l’Intérieur, estimant que les lever va permettre l’expulsion d’environ 4000 personnes supplémentaires par an. “Le fait d’être resté quelques années sur notre territoire ne justifie pas” une forme d’immunité, a-t-il ajouté.Grande avancée pour la sécurité des Français : suppression, à la demande du Gouvernement, des mesures de protection qui permettront de renvoyer dans leur pays d’origine 4000 étrangers délinquants supplémentaires chaque année. pic.twitter.com/zlOZystEjC— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) November 9, 2023Si ces mesures ne sont pas retoquées par l’Assemblée nationale, qui doit encore se prononcer sur le projet de loi à partir du 11 décembre, elles permettront également de retirer son titre de séjour à une personne qui “ne respecte pas les valeurs de la République”, s’est encore félicité Gérald Darmanin.”Les exceptions ont tué la règle” de l’expulsion d’un étranger condamné en justice et “ces exceptions menacent désormais les Français”, a pour sa part déclaré le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau, avant de voter ces mesures.Les voix et les protestations de la gauche n’ont pas pesé. Le sénateur écologiste Guy Benarroche a fustigé en vain les “articles les plus dangereux” de ce projet de loi, qui marquent “le retour en force de la double peine” pour des étrangers condamnés qui se verront coup sur coup incarcérés puis expulsés.”Stopper la dérive engagée au Sénat”Depuis lundi 6 novembre, le Sénat a déjà imprimé une coloration très droitière au texte gouvernemental, en adoptant ou durcissant plusieurs mesures qui sont des marqueurs répressifs : suppression de l’aide médicale d’État, du droit du sol, resserrement du regroupement familial, quotas migratoires, rétablissement du délit de séjour irrégulier, etc.Tard jeudi, les sénateurs ont également adopté une mesure permettant de restreindre la délivrance des visas de long séjour à des ressortissants de pays qui ne délivreraient pas suffisamment de “laissez-passer consulaires”, nécessaires pour appliquer les expulsions. La France pourra également revoir le montant de l’aide au développement accordée à ces pays. Un durcissement tous azimut qui suscite la “sidération” et la “vive inquiétude” du tissu associatif.Il faut “stopper la dérive engagée au Sénat”, notamment à l’occasion du passage du texte à l’Assemblée nationale, a réclamé jeudi la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), qui regroupe 870 associations et organismes qui agissent dans le domaine social et de l’aide aux migrants.”À l’Assemblée, nous rétablirons le texte ambitieux de l’exécutif […] y compris le volet sur les régularisations”, a promis mercredi au Figaro le député Renaissance Sacha Houlié, président de la commission des Lois et incarnation du volet social de la réforme.Au Palais Bourbon, où l’aile gauche de la majorité présidentielle a plus de poids qu’au Sénat, Gérald Darmanin “ne souhaite pas” que la réforme de l’aide médicale d’État adoptée il y a deux jours aille à son terme, a-t-il déclaré jeudi. A l’issue de l’examen, a ajouté le ministre de l’Intérieur, “j’espère que nous trouverons un compromis, pour la sécurité des Français”.



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Publish date : 2023-11-10 09:05:31

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Réfugiés climatiques : l’Australie signe un traité “fondateur” avec les Tuvalu

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Un traité “fondateur”. Canberra a annoncé, vendredi 10 octobre, offrir progressivement l’asile climatique aux quelque 11 000 citoyens de Tuvalu, petit ensemble d’îles du Pacifique grignoté par la montée des eaux et menacé de disparition.Deux de ses neuf récifs coralliens ont déjà été engloutis et ce n’est qu’une question de temps -moins d’un siècle- avant que l’intégralité de son territoire ne devienne inhabitable, selon des experts.Un pacte entre les deux paysVendredi, le Premier ministre australien Anthony Albanese et son homologue de Tuvalu Kausea Natano ont ainsi dévoilé les termes d’un pacte qui doit permettre aux citoyens de l’archipel de se réfugier en Australie pour “y vivre, y étudier et y travailler”. Afin d’éviter toute “fuite des cerveaux” trop dommageable, le nombre d’entrées sera limité dans un premier temps à 280 par an. Kausea Natano a salué une “lueur d’espoir” pour sa nation, l’une des plus menacées par les effets du changement climatique.Jane McAdam, experte en droit des réfugiés, parle elle d’un texte “fondateur”. “C’est le premier accord qui s’attaque spécifiquement à la mobilité climatique”, affirme à l’AFP cette professeure à l’Université de Nouvelle-Galles du Sud. “La plupart des gens ne veulent pas quitter leur maison, ils ont des liens ancestraux très forts avec leur terre et la mer, mais cela leur offre une sécurité”, dit-elle. Le texte doit encore être ratifié par les deux parties pour entrer en vigueur.Les Tuvalais réfugiés en Australie auront notamment accès au système éducatif, de santé, à des aides financières et familiales, précise le traité. Aussi, l’Australie s’est engagée à mobiliser 16 millions de dollars australiens (9,5 millions d’euros) pour consolider les côtes de Tuvalu qui s’érodent et récupérer les terres submergées.Le texte déplore cependant que le passage à l’action soit si tardif, les conséquences du réchauffement climatique étant déjà palpables. “En même temps, nous croyons que le peuple de Tuvalu mérite d’avoir le choix de vivre, étudier et travailler ailleurs, alors que le changement climatique empire”, ont déclaré les deux dirigeants dans un communiqué conjoint.Anthony Albanese a ajouté que l’Australie est ouverte à l’idée de conclure des accords similaires avec d’autres pays voisins de l’océan Pacifique, ajoutant qu’il faudrait toutefois un traité sur-mesure pour chaque candidat. Un volet militaireCe pacte peut représenter une victoire stratégique pour Canberra, qui entend renforcer son influence dans la région face à la présence accrue de la Chine. Le traité comporte notamment un volet défense, engageant l’Australie à venir en aide à Tuvalu en cas d'”agression militaire”, mais aussi de catastrophe naturelle ou de pandémie. Et il permet à Canberra d’avoir son mot à dire à propos de tout pacte de défense que l’archipel signerait avec d’autres pays.Une possibilité d’autant plus importante que les îles Salomon, à l’ouest de Tuvalu, en ont conclu un avec Pékin, l’accord autorisant le déploiement de forces armées chinoises sur leur territoire.”L’union Australie-Tuvalu sera perçue comme un jour important, lors duquel Australie a reconnu qu’elle faisait partie de la famille Pacifique”, a déclaré Anthony Albanese, qualifiant lui aussi le traité de “fondateur” devant la presse, en marge du Forum des îles du Pacifique organisé dans les îles Cook. Les relations ne sont pas parfaites pour autant entre Canberra et ses voisins, en particulier à cause de la dépendance australienne au charbon et aux exports de gaz, deux postes économiques polluants critiqués par les nations des environs qui subissent déjà de plein fouet la montée des eaux et une météo de plus en plus extrême.Anthony Albanese a ainsi souligné que les pays développés doivent commencer à prendre plus de responsabilités dans la lutte contre le changement climatique, alors que ce sont ceux en développement qui en pâtissent le plus.



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Publish date : 2023-11-10 09:46:11

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Autoritaire, complotiste, anti-élite… La personnalité des antisémites passée au crible

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Plan d’action de l’administration Biden contre l’antisémitisme sur les campus américains, indignation du vice-chancelier allemand, l’écologiste Robert Habeck, à l’encontre de l’extrême droite et d’”une partie de la gauche” après une hausse des incidents antisémites, déchirement de la gauche française… Les réactions à l’attaque terroriste du Hamas du 7 octobre et à la réplique militaire d’Israël sur la bande de Gaza ont relancé le débat, dans les sociétés occidentales, sur les formes de l’antisémitisme. Et, notamment, sur l’ampleur d’un possible “transfert” de ce dernier vers la gauche, sous couvert d’une critique radicale des politiques israéliennes.En décembre 2019, l’Assemblée nationale a voté, contre l’avis de la gauche, qui s’inquiétait d’une assimilation entre antisémitisme et antisionisme, une résolution en faveur de l’adoption de la définition opérationnelle de l’antisémitisme élaborée par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA), qui englobe “les manifestations de haine à l’égard de l’Etat d’Israël justifiées par la seule perception de ce dernier comme collectivité juive”. C’est notamment de cette définition qu’est partie une équipe de chercheurs en sciences sociales du King’s College de Londres, dirigée par Daniel Allington, pour tenter de mesurer l’intensité des antisémitismes, au pluriel, et de discerner leurs racines.Pour cela, les chercheurs ont élaboré un indice déployé en deux sous-échelles, chacune mesurée par un score de 1 à 5 à partir des réactions des sondés à six points de vue. La première sous-échelle, “l’antisémitisme judéophobe”, évalue l’antisémitisme fondé sur des préjugés antérieurs à la création de l’Etat d’Israël : “On ne peut pas faire confiance aux juifs dans les affaires”, “les juifs ont trop de pouvoir dans les médias”… La deuxième sous-échelle, “l’antisémitisme antisioniste”, tente, elle, de mesurer “des positions anti-israéliennes irrationnellement extrêmes et de ‘vieilles’ attitudes antisémites adoptées en lien avec Israël et ses partisans plutôt qu’avec les juifs en tant que juifs” : un sondé aura par exemple un score d’autant plus élevé qu’il se dit d’accord avec des phrases comme “les soutiens d’Israël contrôlent les médias” ou “Israël fait aux Palestiniens ce que les nazis ont fait aux juifs”.Depuis 2020, cette équipe de Daniel Allington a mené plusieurs enquêtes statistiques sur des échantillons de 600 à 1 800 Britanniques, dont la dernière a été publiée au printemps dernier dans la revue Humanities and Social Sciences Communications. Sur une échelle de 1 à 5, ils parviennent à un indice d’antisémitisme global d’environ 2,4, plus élevé pour ce qui relève de l’antisémitisme antisioniste (un peu moins de 2,7) que pour l’antisémitisme judéophobe (un peu plus de 2,1). L’indice est un peu plus haut chez les 18-25 ans, notamment parce que l’antisémitisme antisioniste y est plus élevé (plus de 2,9), sans que les chercheurs ne tranchent entre un effet d’âge (qui disparaîtrait donc avec le temps) ou un effet de génération. Hommes et femmes affichent le même indice global, mais l’antisémitisme judéophobe est plus fort chez les premiers, l’antisémitisme antisioniste étant plus élevé chez les secondes. L’antisémitisme est plus fort pour ses deux composantes chez les personnes non blanches, même si les chercheurs estiment que la faiblesse de l’échantillon rend délicate l’interprétation de son ampleur. Il a par ailleurs tendance à décroître avec le niveau de diplôme, mais cela est surtout vrai pour sa variante judéophobe.L’originalité de cette étude est que ses auteurs ont aussi sondé des traits de personnalité politiques pour déceler leur possible corrélation avec l’antisémitisme et, si oui, lequel. Le nationalisme ethnique constitue ainsi un bon prédicteur de l’antisémitisme judéophobe, mais pas du tout de l’antisémitisme antisioniste. La croyance dans les théories du complot se retrouve dans les deux cas, mais sous des formes différentes : complot mondial et/ou complot affectant le bien-être personnel (par exemple, l’existence d’expériences médicales secrètes au travers des vaccins) dans le cas de l’antisémitisme judéophobe ; complot gouvernemental dans celui de l’antisémitisme antisioniste. Pareil pour l’autoritarisme : l’antisémitisme judéophobe est corrélé à une forme d’autoritarisme de droite, caractérisée notamment par une soumission aux conventions et un appétit pour un pouvoir fort ; l’antisémitisme antisioniste, à un autoritarisme de gauche, caractérisé à l’inverse par une attitude anticonventionnelle et un sentiment d'”agression anti-hiérarchique”. Ce tout dernier sentiment, ce “désir de renverser l’ordre social”, constitue d’ailleurs aussi un prédicteur, de façon plus diffuse, de l’antisémitisme judéophobe. Et, donc, un des meilleurs déterminants de l’antisémitisme global, lié à un “anti-élitisme fruste”.Les chercheurs notent, plus généralement, une corrélation modérée (estimée à 0,34 sur une échelle de 0 à 1) entre le niveau d’antisémitisme judéophobe et le niveau d’antisémitisme antisioniste : en moyenne, plus une personne est l’un, plus elle est l’autre, mais cela ne signifie pas que l’un prédise correctement l’ampleur de l’autre. Une conclusion qui résonne avec d’autres études statistiques récentes qui ont tenté d’évaluer l’ampleur et la porosité des différentes formes d’antisémitisme. Aux Etats-Unis, l’ONG Anti-Defamation League (“Ligue antidiffamation”) a conclu l’an dernier d’une étude sur 4 000 individus à une corrélation “substantielle” entre l’expression de tropes judéophobes et antisionistes, mais surtout chez les personnes plus âgées, moins chez les jeunes adultes : l’intensité globale de l’antisémitisme était plus forte chez les 18-30 ans, mais le nombre de jeunes adultes l’arborant simultanément sous ses deux variantes, plus faible.Chevauchement entre l’expression de tropes judéophobes et antisionistes selon les âges.En France, on retrouve aussi ce constat d’antisémitismes partiellement décorrélés dans le dernier rapport de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) sur la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie, publié cet été. Ses auteurs identifient trois formes d’antisémitisme. Le premier, le plus présent, est le “vieil antisémitisme” : une idéologie manifestée par les sondés qui pensent que les juifs ont trop de pouvoir ou un rapport particulier à l’argent, et qui se retrouvent aussi, assez souvent, à arborer une opinion négative d’Israël – au sens du pays en général, non de son gouvernement – ou à penser que les Israéliens sont responsables de la continuation du conflit. Les deux autres profils sont, pour l’un, un antijudaïsme caractérisé par une critique violente de la religion juive sans lien avec Israël et le conflit israélo-palestinien ni avec les vieux stéréotypes antisémites ; pour l’autre, “un nouvel antisémitisme, […] structuré par la critique d’Israël, sans pour autant entraîner l’adhésion aux clichés antisémites traditionnels”. Un “vieil” antisémitisme et un “nouveau”, qui se caractérisent tous deux, là aussi, par un rapport différent à l’autorité.



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Publish date : 2023-11-10 10:30:00

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Covid-19 : “Pirola”, un variant aux symptômes étonnants

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Faut-il s’inquiéter du nouveau variant du Covid-19, surnommé “Pirola” ? Ce membre de la famille Omicron, BA.2.86 de son nom scientifique, a été détecté le 31 août en France. Il est particulièrement scruté en raison d’un “plus grand nombre de mutations”, le rendant “susceptible d’évoluer de façon plus importante et de se répandre plus facilement”, a précisé en août la présidente du Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars), Brigitte Autran.Avant son arrivée en France, Pirola avait été détecté jusqu’ici dans plusieurs pays, dont les Etats-Unis, le Danemark ou Israël. L’OMS a décidé de classer ce nouveau variant dans la catégorie des variants sous surveillance en raison du très grand nombre de mutations du gène Spike qu’il porte. C’est la protéine Spike qui donne au virus son aspect hérissé et c’est elle qui permet au SARS-CoV-2 de pénétrer les cellules de l’hôte.”Ce variant présente des modifications très importantes sur son génome, avec plus de 100 mutations au total, dont une trentaine sur la protéine Spike”, indiquait fin août à L’Express le virologue Bruno Lina, chef de service aux Hospices civils de Lyon et membre du Covars.Une irritation des yeux et une éruption cutanéeLes personnes ayant contracté le variant Pirola peuvent avoir des symptômes ressemblant à une grippe avec une fièvre de 38 °C pendant quelques jours, un rhume sévère et des maux de tête. L’une de ses particularités est sa nette asymptomaticité, rendant très compliquée sa détection.L’autre particularité de ce variant peut se manifester… sur la peau. Interrogé par le Daily Express, le Dr Johannes Uys, du Broadgate General Practice (Royaume-Uni) explique que, “contrairement à la plupart des variants précédents, Pirola peut provoquer des symptômes visibles au visage tels qu’une irritation des yeux et une éruption cutanée”. Ces nouveaux symptômes ont été trouvés chez des personnes ayant attrapé ce variant d’Omicron, précise-t-il.Outre les éruptions cutanées et les irritations oculaires, des rapports médicaux suggèrent également que les patients atteints de Pirola souffrent de diarrhée. Selon le Dr Nighat Arif, également interrogée par le Daily Express, avec Pirola, “nous savons que non seulement vous avez de la fièvre, un écoulement nasal, des maux de tête et toujours cette perte de l’odorat mais nous savons aussi que vous pourriez avoir la diarrhée”. Des crampes d’estomac peuvent également apparaître avec la souche Pirola, déclare-t-elle.”Nous voyons des gens qui se sentent brisés”Le Dr Nighat Arif a également mis en garde contre un symptôme spécifique qui constitue une “part importante” du variant Pirola : la fatigue. “Nous voyons des gens qui se sentent brisés”, souligne-t-elle. Et d’indiquer que, dans la majorité des cas, Pirola n’est “pas assez grave” pour nécessiter une hospitalisation. Elle avertit par ailleurs que les vaccins et les infections antérieures contre le Covid-19 pourraient ne plus offrir le même niveau de protection qu’auparavant.Malgré l’apparition de nouveaux symptômes, le Dr Johannes Uys explique de son côté que Pirola n’est pas plus dangereux que les autres versions du virus. “En fait, vos risques de tomber gravement malade sont à peu près les mêmes, et la plupart des gens se rétablissent complètement avec du temps et du repos”, précise-t-il au Daily Express.Même si BA.2.86 provoquait un pic majeur d’infections, “nous ne nous attendons pas à voir des niveaux comparables de maladies graves et de décès par rapport à ce que nous avons vu plus tôt dans la pandémie lorsque les variants Alpha, Delta ou Omicron se sont propagés”, avait commenté en août à l’AFP François Balloux, qui dirige la chaire de bio-informatique à l’University College de Londres.



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Publish date : 2023-11-10 10:45:38

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Russie-Israël : le vrai “deux poids, deux mesures” anti-Occident, par Abnousse Shalmani

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Quelque chose s’est passé après l’invasion de l’Ukraine par la Russie que nous n’avons pas encore mesuré, trop occupés alors à analyser le terrain de la guerre, à découvrir qu’à quelques kilomètres des Européens se battaient pour vivre comme nous dans une démocratie libérale, que la Russie de Vladimir Poutine était coincée, rhétoriquement, politiquement et militairement dans la Seconde Guerre mondiale, que nous étions, nous Occidentaux, Européens, démocrates, anesthésiés par la certitude faussée que la guerre c’est les autres, qu’un Sud global, hétérogène et incohérent, mais amphétamine à marxistes à bout de souffle, nous détestait viscéralement.Mais ce qui s’est passé devant le refus d’une partie des nations de condamner l’invasion d’un Etat souverain par un autre raconte quelque chose de plus grave : l’idéologie a gagné sur le droit, la force sur la diplomatie. Les choses auraient dû se passer comme ça : le concert des nations réunies au siège de l’ONU dénonce en une seule note claire l’invasion illégitime d’un Etat par un autre. Dans un second temps, des débats auraient pu se tenir sur la légitimité des sanctions, sur le soutien sonnant et trébuchant des Occidentaux à l’Ukraine, sur la crise énergétique et alimentaire qui ne manquerait pas de toucher les pays les plus pauvres. Mais, tout de suite, instantanément, une partie du monde, ce qu’on appelle par commodité le Sud global, a dit “non” en votant contre ou en s’abstenant.Chacun avait une bonne excuse : pour les uns, c’était l’empressement de l’Occident à soutenir la guerre de ceux qui lui ressemblaient (des Européens blancs), et, pis, à accueillir des millions de réfugiés sans faire débat ; pour d’autres ce fut l’occasion de dénoncer l’impérialisme occidental en revendiquant des coups d’Etat décoloniaux (mais en se plaçant dare-dare sous la protection de Poutine et des milices Wagner) ; Lula et le pape François y virent l’occasion de redorer leurs blasons anti-impérialistes au feu du refus de s’aligner sur le grand méchant américain ; la Chine y vit pragmatiquement l’occasion d’imposer son désir de “dédollarisation” du monde et de se payer de l’énergie à bon marché ; l’Inde se frotta les mains devant les économies qu’elle pourrait faire tout en déployant sa diplomatie ; la Turquie du néosultan Erdogan se rêva au cœur du jeu, parlant à tous, commerçant à tout va, signant l’installation de futures usines de drones de demain en Ukraine, vendant et achetant en douce à la Russie, espérant un pied ancré là, un autre ici, fantasmant surtout, face à la dissolution du compromis international devant la loi du plus fort, d’annexer entièrement l’Arménie grâce à son satellite azéri ivre de sang arménien ; tous se retrouvèrent sous la bannière “Sanctionnés du monde entier, unissez-vous !”. En somme, tout le monde s’est trouvé une bonne excuse pour détester l’Occident.Où étaient-ils ?Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir réunis au Caire des dirigeants arabes de Jordanie, d’Egypte, des Emirats arabes unis et d’autres tancer l’Occident de ne pas assez se mobiliser, en dépit du droit international, pour dénoncer les bombardements d’infrastructures civiles et de civils, eux tous qui s’étaient abstenus de voter contre la Russie qui bombardait et bombarde encore des infrastructures civiles et des civils. Quelle ne fut pas ma surprise de voir la reine Rania de Jordanie, plus jeune que jamais (Avez-vous remarqué que les femmes de présidents ou de rois musulmans qui prônent la charia ne sont jamais voilées ? Que c’est réservé à la plèbe, incapable de tenir sa concupiscence en laisse ?), la larme à l’œil dénoncer le “deux poids, deux mesures” ? Mais où étaient-ils, ces nouveaux chantres de la paix, quand le Yémen subissait – et subit depuis plus de dix ans – une guerre doublée d’une crise humanitaire d’ampleur qui condamne des enfants à la faim et la maladie ? Où étaient-ils face au génocide des Rohingya en Birmanie, des Ouïgours en Chine ? Quand se sont-ils dressés contre les ratonnades meurtrières de musulmans par les suprémacistes hindous, qui effacent les empereurs moghols des manuels scolaires ? Où étaient-ils quand Bachar el-Assad massacrait sa population civile ? Ah oui, excusez-moi, ils étaient trop occupés à le réintégrer dans la Ligue arabe.Abnousse Shalmani est écrivain et journaliste engagée contre l’obsession identitaire



Source link : https://www.lexpress.fr/societe/russie-israel-le-vrai-deux-poids-deux-mesures-anti-occident-par-abnousse-shalmani-NUMTFB67ARBKNPL4Z6ITUHCFXA/

Author : Abnousse Shalmani

Publish date : 2023-11-10 11:00:00

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