* . * . *
close

L’Express

Avec “Loire”, Etienne Davodeau pousse les retrouvailles amoureuses au maximum du danger

Avec "Loire", Etienne Davodeau pousse les retrouvailles amoureuses au maximum du danger




Bienheureux ceux qui n’ont jamais envisagé de retrouver un ancien amour. Bienheureux car si le désespoir, la naïveté, l’ennui ou les trois à la fois ont poussé certains à passer à l’acte, envoyant par la poste ou par le Net un “Salut, beauté ! Ça fait si longtemps ! J’ai pensé très fort à toi en passant devant Le Select. Ça n’a pas changé. Que dirais-tu de nous y retrouver un soir, pour boire un verre ?”, les combines de ce genre se sont mal terminées, en général. Mais comme à toutes généralités, il y a des exceptions, ma préférée étant celle que nous ont offerte Anna-Eva Bergman et Hans Hartung, mariés pendant dix ans, séparés à la veille de la guerre, et qui se retrouvent dix-huit ans plus tard pour ne se quitter que dans la mort. Entre-temps, Hartung aura laissé une jambe à la guerre (contre les nazis). C’est un peu cher payé la tentation du revenez-y. Quoique.Dans sa dernière BD, Loire (Futuropolis), Etienne Davodeau pousse l’expérience des retrouvailles amoureuses au maximum du danger. “En fait, l’idée de la revoir me plaisait bien”, confie Louis, son héros dégarni, la bonne soixantaine assumée. Agathe, une ancienne maîtresse avec laquelle il est resté cinq ans, lui a envoyé un mail. Quelle surprise ! Elle l’avait quitté pour un autre il y a de ça plusieurs décennies. Depuis, pas de nouvelles. Et comme ça, à brûle-pourpoint, elle lui donne rendez-vous, non pas au Select, mais dans la maison où ils ont vécu jadis, heureux, puis malheureux, près de la Loire.Emu, Louis s’y rend, quand soudain, saisi par la nostalgie, il décide de faire les six derniers kilomètres à pied, histoire de s’imprégner doucement des effluves du passé. Devant la Loire, lui prend l’envie de piquer une tête, comme on dit. Il se déshabille, intégralement, comme quand ils étaient jeunes. Mais il n’a plus la même force pour résister aux courants du fleuve, il est entraîné loin de ses fringues, de l’autre côté de la rive où tout compte fait, régénéré par ce bain de jouvence, notre Adam en goguette décide de passer la nuit, à la belle étoile, le cul dans l’herbe, et tant pis pour les orties.Il repart le lendemain matin, nu comme un ver, et on se réjouit à l’idée d’assister au retour de l’amant prodigue dans cet état. Mais non, ça n’est pas un album de Milo Manara, le prude héros de Davodeau retourne ramasser ses fringues et se présente, convenable, devant la porte de sa promise.Qui est le père ?Elle n’est pas encore là. C’est un jeune couple qui occupe la maison. Agathe leur a demandé de l’accueillir. “Ça va me faire plaisir de la voir”, s’impatiente l’amant. “Moi aussi, lâche une voix derrière son dos.” Louis se retourne, et malgré les années passées, il reconnaît immédiatement Jalil, le salaud qui lui a piqué Agathe. “Qu’est-ce que tu fous là ? !” Pas le temps de lui balancer son poing à travers la gueule qu’il aperçoit une voiture au bout du chemin. “C’est Agathe !”Ben non, pas encore. C’est Suzanne, celle qui a piqué Agathe à Jalil. Et sur la page suivante apparaît Nicolas que personne ne connaît, à part Agathe, évidemment. Dans le vilain tour qu’elle leur joue, la coquine n’a pas oublié d’inviter Laure, sa fille. On ne dit pas son âge, si bien qu’on se demandera longtemps qui est le père. D’autres amours passées ont été conviées au raout des résurrections ; certains n’ont pas répondu à Agathe, parce qu’ils ne voulaient pas la revoir vieillie, ou parce qu’ils ne voulaient pas qu’elle les voit malades, diminués, vieux.Les 80 pages qui restent à lire offrent toutes les possibilités, de la bagarre générale à la création d’un club de cocus. L’intrigue réserve des surprises, mais le plus intéressant, c’est la Loire, ses lumières, ses pluies, ses crues qui rendent les rives imprécises, allongent les cases de l’album, noyant de mélancolie les aquarelles de l’artiste. On remonte le fleuve jusqu’au cercle de chaises vides, celui “des baisers qu’on n’osa pas prendre, des cœurs qui doivent nous attendre, des yeux qu’on n’a jamais revus”.



Source link : https://www.lexpress.fr/culture/livre/avec-loire-etienne-davodeau-pousse-les-retrouvailles-amoureuses-au-maximum-du-danger-FBVBK3JEJZH2LOQIICTDWANANI/

Author : Christophe Donner

Publish date : 2023-11-02 08:00:00

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

Greg Lukianoff : “Interdire les manifestations pro-Palestine n’éliminera pas l’antisémitisme”

Greg Lukianoff : "Interdire les manifestations pro-Palestine n’éliminera pas l’antisémitisme"




C’est un point de vue qui, en France, risque de surprendre. Il y a plus d’un an, le président de la Fondation pour les droits individuels et l’expression (Fire), Greg Lukianoff, nommait dans les colonnes de L’Express les différentes menaces qui pesaient, selon lui, sur la liberté d’expression aux Etats-Unis, notamment à l’université, allant jusqu’à qualifier l’interdiction de la propagande russe d’”élitiste et antidémocratique”.Après l’attaque meurtrière menée le 7 octobre par le Hamas contre Israël, de nombreux campus américains se sont embrasés au rythme de rassemblements d’étudiants propalestiniens, glorifiant pour certains les combattants du Hamas. Face à la “neutralité” dont se parent de nombreuses universités, prônant le respect de la liberté d’expression, certains, tel le professeur à l’université Columbia Shai Davidai, ont bondi. “Les étudiants juifs ne sont pas en sécurité à l’université”, a déclaré ce dernier à L’Express.A contre-courant d’une large partie de l’opinion publique, troublée par l’attentisme des universités, l’avocat et activiste Greg Lukianoff estime pour sa part qu’”il est toujours utile de savoir ce que les gens pensent vraiment, et à l’heure actuelle, une grande partie du monde se rend compte que ce que pensent les étudiants sur les campus, par exemple, est très laid”. Contredisant sa mère britannique, qui considère qu’il ne faut pas parler à table des sujets controversés, Greg Lukianoff se montre ainsi très critique à l’égard de la France qui a “involontairement créé un environnement absolument idéal pour l’épanouissement de l’antisémitisme en supposant naïvement que le fait de rendre certains discours illégaux les ferait disparaître”. Entretien.L’Express : Après l’attaque du Hamas contre Israël, les directions de nombreux établissements comme Stanford ou Harvard ont oscillé entre le silence et une sorte de rappel de leur attachement à la liberté d’expression. Que pensez-vous de ces réactions ?Greg Lukianoff : J’aimerais croire que le réengagement soudain des administrations universitaires en faveur des principes de liberté académique et de liberté d’expression à la suite de l’attaque sera durable, mais mes vingt-deux années de carrière dans la défense de la liberté d’expression au sein de l’enseignement supérieur me rendent sceptique.Après le 11 Septembre, lorsque des professeurs de gauche ont été pris pour cible par les médias de droite pour des déclarations insensibles sur la tragédie, les universités ont également “redécouvert” la valeur de la liberté d’expression. A l’époque, comme aujourd’hui, lorsque la menace contre la liberté académique venait de l’extérieur, le premier réflexe de ces administrateurs a été de faire bloc et de protéger les leurs.Comme je l’ai souligné dans mon récent article d’opinion pour la National Review, “la prochaine fois qu’une menace contre la liberté académique viendra de l’intérieur du campus, ou qu’une cause axée sur la justice sociale séduira la gauche politique, je soupçonne les écoles d’abandonner leur engagement en faveur de la liberté académique et de la liberté d’expression aussi rapidement qu’elles l’ont réaffirmé. Je ne demande pas mieux que de me tromper sur ce point”.C’est d’autant plus déroutant que de nombreuses universités soutenant aujourd’hui la liberté d’expression sont elles-mêmes très mal classées par la Fire concernant leur respect de ce principe. Tout comme plusieurs d’entre elles n’ont pas hésité à se prononcer par le passé sur le changement climatique, la guerre en Ukraine ou l’arrêt Roe vs Wade…Je perçois effectivement l’hypocrisie des universités qui voient soudain l’intérêt du principe de neutralité institutionnelle – tel que décrit dans le rapport Kalven de l’université de Chicago [NDLR : une déclaration prônant la neutralité institutionnelle dans l’enseignement supérieur] – maintenant que le discours visé est un discours auquel leurs administrations et leurs facultés sont largement favorables. La Fire voit depuis longtemps la sagesse de la neutralité institutionnelle, mais il est difficile de ne pas être cynique quant au moment et au contexte dans lesquels certaines universités ont découvert sa valeur.Mais cette “neutralité” n’est-elle pas susceptible de faire le jeu de ceux qui répandent la désinformation et attaquent les principes démocratiques ?La désinformation est un qualificatif souvent peu cohérent qui, comme l’a démontré la pandémie de Covid, peut facilement être utilisé par les autorités pour supprimer les discours qu’elles n’approuvent pas ou qu’elles jugent menaçants. En outre, il est préférable de laisser les experts en la matière, y compris les professeurs, déterminer ce qui relève de la désinformation ou de la mésinformation, et cela ne devrait pas être du ressort des institutions elles-mêmes.Shai Davidai, professeur adjoint à la Columbia Business School, a prononcé un discours fustigeant le silence des universités face aux organisations étudiantes pro-Hamas, estimant que les élèves juifs ne sont pas en sécurité à l’université…Je suis sensible au point de vue de Shai Davidai et des nombreuses autres personnes qui ont critiqué le silence relatif des administrations universitaires en réponse à cette tragédie, compte tenu de leur franc-parler sur des événements d’actualité où le récit populaire s’alignait plus proprement sur leurs antécédents politiques. Cependant, tout comme la Fire, je continue à voir la sagesse et la valeur du rapport Kalven. Si ce terrible épisode s’avère être le signal d’alarme dont les administrateurs d’université avaient besoin pour s’engager en faveur d’une liberté d’expression et d’une liberté académique durables et uniformément appliquées – et pour voir la sagesse de la neutralité institutionnelle – alors cela représentera une petite lueur d’espoir dans une situation par ailleurs terrible.Comme je l’ai expliqué dans la National Review, la pression du marché est un autre outil de réforme de l’enseignement supérieur. L’une des façons dont les gens peuvent influencer les politiques et les normes sur le campus est de faire des dons à d’autres institutions qui pourraient faire un meilleur travail, comme l’université d’Austin (UATX) ou l’université Minerva à San Francisco. Nous avons besoin de nouvelles expériences dans le domaine de l’enseignement supérieur, et ce à grande échelle. Une véritable concurrence pour les étudiants d’élite pourrait être le meilleur moyen de réformer les universités traditionnelles. Je pense qu’un exode des étudiants et des donateurs des établissements d’enseignement supérieur d’élite enverrait un message fort. J’aimerais seulement qu’il y ait déjà 100 UATX [NDLR : l’université d’Austin, au Texas, est un établissement privé fondé en 2021, ayant pour ambition d’offrir une alternative académique au mouvement “woke”] en place pour les accueillir.Plusieurs étudiants juifs auraient été pris pour cible par des étudiants pro-Hamas. Lorsque la liberté d’expression de certains en conduit d’autres à se taire par crainte de représailles, protégeons-nous encore la liberté d’expression ? Ou soutenons-nous une nouvelle forme de culture de l’annulation ?La jurisprudence relative à la liberté d’expression aux Etats-Unis, contrairement à certains pays d’Europe, place à juste titre la barre très haut en ce qui concerne les catégories de discours non protégés par le premier amendement de la Constitution [NDLR : qui garantit la liberté d’expression, de religion, de la presse et le droit de se réunir pacifiquement], telles que l’incitation à la violence imminente et les véritables menaces. Le droit constitutionnel américain ne reconnaît pas non plus le “discours de haine” comme une catégorie de discours non protégée. S’il est possible que certains des discours que nous verrons de part et d’autre de ce conflit franchissent la ligne et soient considérés comme non protégés, la réalité est que la plupart des discours que nous avons vus, aussi abominables que je puisse les trouver, sont protégés par le premier amendement.Toutefois, nous assistons à des incidents qui s’en rapprochent ou qui constituent en fait de véritables menaces, du harcèlement, de la discrimination pure et simple ou de l’abus de pouvoir. Par exemple, ce professeur de Stanford qui a séparé les étudiants juifs et israéliens du reste de la classe et a commencé à les réprimander pour les crimes présumés d’Israël s’est manifestement livré à une discrimination flagrante. De même, ce professeur de l’université de Berkeley a abusé de son pouvoir en offrant aux étudiants des crédits supplémentaires pour assister à un rassemblement propalestinien. Je ne crois pas non plus que ces étudiants de l’université George-Washington, en projetant leurs messages politiques sur les murs extérieurs des bâtiments de l’école, se soient livrés à un discours protégé.Que des étudiants soutiennent le Hamas et considèrent ses combattants comme des martyrs ne devrait-il pas nous amener à nous interroger sur l’incidence des études décoloniales ?Si, je pense que les réactions dérangeantes que nous observons sur de nombreux campus universitaires devraient amener à remettre en question les philosophies d’Herbert Marcuse, Richard Delgado et des théoriciens critiques qui ont eu une influence démesurée sur l’enseignement supérieur pendant des décennies. Il se peut que les universités récoltent ce qu’elles ont semé. Comme je le disais, je pense que les établissements traditionnels d’enseignement supérieur ont besoin d’une réforme radicale et de la concurrence d’alternatives peu coûteuses et très rigoureuses.La liberté d’expression de certains peut également encourager d’autres personnes à passer à l’action. On l’a vu après le discours de Donald Trump du 6 janvier 2021 incitant ses partisans à prendre le Capitole par la force…La jurisprudence américaine relative au premier amendement impose une barre très élevée, mais pas insurmontable, pour prouver l’incitation. Nous croyons en une forte distinction entre l’expression d’une opinion et l’action. La simple expression d’une opinion est généralement protégée à juste titre, mais la conspiration en vue de commettre ou arriver à ce que soient commis des actes de violence ne le sont pas et, bien entendu, la violence elle-même ne l’est pas non plus.Je pense que l’idée que la censure des opinions offensantes améliore les choses est naïve. Comme nous l’expliquons dans The Canceling of the American Mind, “la censure ne change pas les opinions des gens. Elle les encourage à parler avec des personnes avec lesquelles ils sont déjà d’accord, ce qui aggrave encore la polarisation politique. Les données sur la division sont frappantes. Dans un sondage réalisé en 2022 par Rasmussen, on a demandé aux électeurs probables quel était le “plus grand ennemi” des Etats-Unis. Résultat : près de 40 % des Américains n’ont pas choisi un pays étranger, mais ont désigné l’un de nos deux partis politiques nationaux. Il est difficile de dire si la culture de l’annulation est une cause ou un effet de ce phénomène, mais il est fort probable qu’elle crée une boucle de rétroaction qui rend la discussion plus homogène, expulse les hérétiques et nous éloigne dangereusement les uns des autres.En France, nous avons toutes sortes de lois qui condamnent les contenus haineux sur Internet, l’apologie du terrorisme, le racisme et l’antisémitisme… Pensez-vous que cela entrave la liberté d’expression ?Le premier amendement de la loi américaine est le plus protecteur de la liberté d’expression de toutes les sociétés du monde. Des personnes raisonnables peuvent ne pas être d’accord sur ce qui devrait ou ne devrait pas constituer un discours légal, mais je crois que la réponse à apporter à un discours que vous n’aimez pas, c’est davantage de débats et non pas la censure.La France a involontairement créé un environnement absolument idéal pour l’épanouissement de l’antisémitisme en supposant naïvement que le fait de rendre certains discours illégaux les ferait disparaître. Cela a empiré les choses. C’était tout à fait prévisible. En fait, c’était écrit d’avance.Après l’attaque du Hamas, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a souhaité interdire tout rassemblement propalestinien, avant que le Conseil d’Etat ne décide qu’il revenait aux préfets de prendre la décision “au cas par cas”… Dans le même registre, celui-ci a saisi la justice pour “apologie du terrorisme” après que la députée de La France insoumise Danièle Obono a qualifié le Hamas de “mouvement de résistance” : qu’en pensez-vous ?Je ne connais pas suffisamment ces deux situations pour me prononcer avec pertinence. Toutefois, toute tentative d’interdire “tous les rassemblements propalestiniens” aux Etats-Unis serait, à mon avis, probablement, et à juste titre, jugée inconstitutionnelle. Tout cela me rappelle l’approche de ma mère britannique à l’égard des sujets controversés : “Nous ne devrions pas en parler à table.” Cela ne résout en rien le problème sous-jacent. Ceux qui pensent que l’interdiction de ce type de manifestations fera de la France un pays où le problème de l’antisémitisme sera moins présent se font des illusions.Il est toujours utile de savoir ce que les gens pensent vraiment, et à l’heure actuelle, une grande partie du monde se rend compte que ce que pensent les étudiants sur les campus, par exemple, est très laid. Mais voilà : il vaut beaucoup mieux savoir et voir cela que d’imaginer que tout va mieux qu’en réalité. On n’est pas plus en sécurité si l’on connaît moins bien la réalité du monde. L’idée d’une censure éclairée consiste essentiellement à dire “même si vous pensez vraiment cela, il vaut mieux que je ne le sache pas parce que cela me met mal à l’aise”, comme si cela vous mettait à l’abri des idées monstrueuses qui circulent.



Source link : https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/greg-lukianoff-interdire-les-manifestations-pro-palestiniennes-est-contre-productif-SYCHTSFX5BGOLFN5FKDHLKFPBA/

Author : Alix L’Hospital

Publish date : 2023-11-01 16:30:00

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

Le dérapage d’Alstom, la boutade d’Elisabeth Borne… Le décrypteur de la semaine

Le dérapage d'Alstom, la boutade d'Elisabeth Borne… Le décrypteur de la semaine




Chaque mercredi, L’Express mobilise sa rédaction et vous propose de décrypter l’actualité à travers un mot, une citation, un chiffre, une nomination, sans oublier bien sûr nos indiscrets. L’occasion de changer de focale et de faire un zoom sur des informations pas vues ailleurs, passées sous les radars ou qui nécessitent une explication plus approfondie.Le mot de la semaine : crime de guerreLa notion juridique de crime de guerre est née en 1945, utilisée pour la première fois par le tribunal de Nuremberg chargé de juger les responsables nazis : elle englobe l’assassinat, les mauvais traitements ou la déportation des populations civiles… mais aussi des prisonniers, l’exécution des otages, les pillages de biens publics ou privés, la destruction sans motif des villes et des villages.Cette définition va être reprise et complétée dans les conventions de Genève de 1949 et dans le Statut de Rome qui régit la Cour pénale internationale (CPI). Reste à démontrer que ces actes se déroulent bien dans le cadre de conflits armés et à apporter des preuves. En Ukraine, une course contre la montre s’est engagée pour les récupérer parce qu’elles peuvent disparaître ou être détruites… Une quarantaine d’ONG s’activent pour rassembler le maximum d’éléments : photos, vidéos, images satellites (recoupées sur Internet). Ces acteurs-là sont précieux y compris pour la Cour pénale internationale qui ne dispose pas de ses propres moyens de police et n’est pas reconnue par certains grands pays (Russie, Etats-Unis, Chine). Ce qui pose un problème de légitimité.Les off de L’ExpressLe dérapage d’AlstomAlors qu’Alstom vient de signer un contrat en Arabie saoudite, le constructeur ferroviaire peine à tenir ses délais pour la fourniture de nouveaux matériels roulants. En Ile-de-France, les livraisons des nouveaux métros des lignes 14, 11 et 4 ont pris un an de retard, tout comme celles du RER B, tandis que celles des RER E et D ont dérivé de deux ans. Conséquence, les pénalités demandées par Ile-de-France Mobilités, le gestionnaire du réseau, pourraient atteindre un peu plus de 100 millions d’euros.Les lacunes des politiquesLes chercheurs ne sont pas les seuls à se lamenter du manque de culture scientifique des politiques. Sandrine Josso, députée MoDem, aussi : “Si vous voyiez le niveau dans les ministères et les préfectures… C’est une catastrophe !”. La présidente de la commission cancer s’est formée auprès de l’Institut des sciences et de la technologie et milite pour que ses collègues fassent de même.La citation de la semaineElisabeth Borne : “On ne peut pas dire que le collectif c’est notre truc, on va dire que ce n’est pas ça qui nous caractérise”Une boutade assumée de la Première ministre à son entourage à l’heure où certains, au sein du gouvernement, regrettent une absence de “solidarité”.Les chiffres de la semaine1 000Le contre-terrorisme suscite des vocations. Dans la semaine qui a suivi l’attentat d’Arras, la Direction générale de la sécurité intérieure a reçu plus d’un millier de candidatures. Le service secret doit justement recruter 600 agents d’ici à la fin du quinquennat, en particulier sur le cyber. Le décodage des messageries cryptées constitue un enjeu majeur, les grandes plateformes refusant d’apporter leur aide.x 2D’ici à la fin 2024, le gouvernement dévoilera sa méthode pour financer la relance nucléaire. L’équation s’avère plus complexe que prévu. “Nous savons qu’il faut trouver 50 milliards d’euros pour assurer la construction de six nouveaux EPR. Mais tout le monde oublie qu’il en faut 50 de plus afin d’augmenter la durée de vie du parc existant”, glisse un expert. Un sacré casse-tête en perspective.



Source link : https://www.lexpress.fr/economie/entreprises/le-derapage-dalstom-la-boutade-delisabeth-borne-le-decrypteur-de-la-semaine-52F3PXKVZRCLDDQRN42GGW2F4E/

Author :

Publish date : 2023-11-01 17:00:00

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

L’Express en accès libre : les 8 et 9 novembre, découvrez tous nos articles gratuitement sur le site

L’Express en accès libre : les 8 et 9 novembre, découvrez tous nos articles gratuitement sur le site




A vos agendas ! Rendez-vous les 8 et 9 novembre sur notre site pour deux journées portes ouvertes exceptionnelles : tous nos articles seront accessibles gratuitement sur notre site et notre application, l’occasion de lire ou de relire nos meilleures enquêtes (la vie cachée de Mohammed VI en France, l’étonnant lobbying du cancérologue Alain Toledano, les sept scénarios noirs de l’armée française d’ici à 2030…), nos grands entretiens (le professeur à l’université Stanford Francis Fukuyama, le généticien Robert Plomin, le PDG de Microsoft Satya Nadella, l’essayiste russe Iegor Gran, le Nobel d’économie Angus Deaton, le milliardaire Bill Gates, le président du Sénégal Macky Sall…), nos grands récits (l’histoire secrète du collège des Bernardins, la descente aux enfers de Naouri et Casino, la famille Carrère d’Encausse, la chute de Jean-Mélenchon…). Mais aussi tous nos décryptages sur la guerre en Ukraine, le conflit au Proche-Orient, la France confrontée au terrorisme, la politique américaine à un an de la présidentielle ou encore les enjeux à venir de la COP 28.L’Express fête cette année ses 70 ans. Soixante-dix années d’un journal engagé, réformateur et exigeant, qui a toujours su embrasser la modernité et vivre avec son temps. Il y a trois ans, L’Express a changé son format, sa maquette, sa formule, avec l’ambition d’apporter de l’analyse et du recul dans un monde en mutation. En gardant en son coeur les idées de progrès qui font son identité. Lire L’Express, c’est adhérer à des valeurs importantes : la laïcité, la République, le libéralisme économique, l’ouverture sur le monde, la rationalité… En 70 ans, cela n’a pas changé à L’Express.Aujourd’hui, ce sont près de 70 journalistes qui oeuvrent chaque jour pour vous livrer les meilleures enquêtes, interviews et analyses. L’Express aujourd’hui, c’est aussi des entretiens exclusifs avec les personnalités de notre époque, des grands récits, où nos journalistes vous livrent les secrets du pouvoir. Un journal qui démonte les idées reçues et s’engage pour vous livrer une information fiable et vérifiée.



Source link : https://www.lexpress.fr/economie/medias/lexpress-en-acces-libre-les-8-et-9-novembre-decouvrez-tous-nos-articles-gratuitement-sur-le-site-666RDMG6RVDBVAEVT6M2J55TQY/

Author :

Publish date : 2023-11-01 17:30:00

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

Guerre Israël – Hamas : de premiers blessés palestiniens ont quitté Gaza

Guerre Israël - Hamas : de premiers blessés palestiniens ont quitté Gaza




Une première depuis le début de la guerre. Des dizaines de blessés palestiniens ont quitté ce mercredi 1er novembre, en ambulance, la bande de Gaza, soumise aux bombardements incessants de l’armée israélienne, pour être soignés en Egypte. Cette annonce, rare développement positif en 26 jours, a été faite à l’AFP par un responsable égyptien sous couvert de l’anonymat vers 9 h 30. Des télévisions égyptiennes ont diffusé en direct l’entrée de ces véhicules du côté égyptien du terminal de Rafah, unique ouverture sur le monde de la bande de Gaza, où la situation humanitaire est jugée catastrophique pour les 2,4 millions d’habitants qui s’y entassent.Des soignants et des secouristes égyptiens ont procédé au transfert des blessés palestiniens et les ont auscultés avant de les porter sur des brancards vers les ambulances égyptiennes. Du côté palestinien de la frontière, un journaliste de l’AFP a vu au moins 40 ambulances, transportant chacune deux blessés, se diriger vers le terminal hautement sécurisé.Les blessés seront transportés, selon les télévisions égyptiennes, vers un hôpital de campagne à Cheikh Zoueid, à une dizaine de km de Rafah, ainsi qu’à Al-Arich, chef-lieu de la province du Nord-Sinaï et, pour les cas les plus critiques, vers des hôpitaux du Caire. L’Egypte insiste pour que les près de 90 blessés autorisés à traverser ce mercredi sortent de Gaza avant les quelque 545 binationaux et étrangers apparemment autorisés à partir. Une liste avec leurs nom, nationalité et numéro de passeport a été publiée par l’administration de la partie palestinienne du terminal.Des étrangers et des binationaux quittent Gaza pour l’Egypte”Un premier groupe de personnes détentrices de passeports étrangers va traverser le terminal de Rafah vers l’Egypte mercredi”, a indiqué à l’AFP un responsable des autorités en charge de ce poste-frontière avec Gaza, bombardée sans répit par Israël depuis le début de la guerre face au Hamas.Les autorités égyptiennes ont annoncé l’ouverture exceptionnelle de ce point de passage pour permettre l’arrivée de près de 90 blessés palestiniens et de 545 binationaux et étrangers. Cinq Français figurent parmi eux, d’après BFMTV qui tient ses informations d’une source diplomatique. Selon les chancelleries étrangères, des ressortissants de 44 pays et de 28 agences, organisations ou ONG étrangères se trouvent dans la bande de Gaza.Neuf soldats israéliens meurent dans les combats à GazaL’armée israélienne a publié ce mercredi les noms de neuf soldats tués au combat la veille à Gaza, portant à 326 le nombre de ses pertes militaires depuis l’attaque du Hamas, le 7 octobre. La mort de ces soldats représente “un coup dur et douloureux”, a réagi le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant.”Nous sommes préparés et prêts pour une campagne longue et complexe”, a-t-il écrit sur X (anciennement Twitter), en mettant en avant les “succès importants” de l’armée israélienne à Gaza. L’armée israélienne a quant à elle annoncé avoir frappé plus de 11 000 cibles dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre.Coupure “totale” d’internet et du téléphone à GazaL’opérateur palestinien de télécommunications Paltel a annoncé ce mercredi une coupure “totale” des lignes téléphoniques et d’internet dans la bande de Gaza, assiégée par l’armée israélienne. “Nous avons le regret d’annoncer aux compatriotes de notre pays bien-aimé une interruption totale des communications et des services Internet à Gaza”, a indiqué Paltel sur le réseau social X.L’organisme de surveillance du réseau Netblocks a confirmé que “les mesures en direct montrent que la bande de Gaza connaît une nouvelle coupure d’internet avec un impact important sur l’opérateur Paltel”. L’incident signifie “une perte totale de télécommunications pour la plupart des résidents”, a-t-il ajouté.Antony Blinken en Israël vendrediLe chef de la diplomatie américaine Antony Blinken va se rendre en Israël vendredi dans le cadre d’une deuxième tournée au Proche-Orient depuis le début de la guerre déclenché par l’attaque du Hamas le 7 octobre, a annoncé mardi soir son porte-parole. Il y “rencontrera des responsables du gouvernement israélien et il fera d’autres étapes dans la région”, a indiqué à des journalistes le porte-parole du département d’Etat, Matthew Miller, sans préciser lesquelles.Le président Joe Biden s’est quant à lui entretenu avec le roi de Jordanie, Abdallah II, avec lequel il a “discuté de mécanismes d’urgence pour juguler la violence, calmer la rhétorique et réduire les tensions régionales”, a indiqué mardi soir un communiqué de la Maison Blanche.



Source link : https://www.lexpress.fr/monde/proche-moyen-orient/guerre-israel-hamas-des-etrangers-et-binationaux-quittent-gaza-pour-legypte-7IUFIGVZR5FIVEEZQ2DKJCJXNA/

Author :

Publish date : 2023-11-01 11:38:30

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

Dans la presse étrangère : la France, ce paradis écolo qui s’ignore

Dans la presse étrangère : la France, ce paradis écolo qui s’ignore




En matière d’écologie, l’herbe est souvent plus verte ailleurs. Pour les Britanniques en tout cas, la France constitue un modèle à suivre, d’après un billet flatteur du Guardian. Le journal de gauche, d’ordinaire peu conciliant avec le “libéral” Emmanuel Macron, lui reconnaît des progrès impressionnants sur le terrain climatique. “Certes, leurs punaises de lit se montrent un peu trop envahissantes et ils ont des progrès à faire en nourriture vegan, mais les Français font beaucoup de bons choix sur l’écologie”, juge sa chroniqueuse Emma Beddington.La journaliste britannique cite en modèles le plan à 2 milliards d’euros pour la promotion du vélo, les publicités pour les voitures qui doivent obligatoirement mentionner l’importance des transports publics ou encore la télévision qui diffuse des bulletins “météo et climat”. “La France n’est pas le pays des merveilles climatiques, comme l’a montré récemment l’interdiction du groupe militant des Soulèvements de la Terre, mais elle a un appétit dévorant pour le changement radical”, résume la chroniqueuse.Paris en route vers “une civilisation écologique” ?Si le Guardian se montre si admiratif des progrès français, c’est aussi à cause de la politique menée par son propre gouvernement conservateur. En juin, son chroniqueur George Monbiot détaillait déjà ces petits gestes, comme l’interdiction de la vaisselle plastique dans les restaurants ou la création d’un indice de durabilité sur les produits, “qui transforment la France en une civilisation écologique”. “Sur la conservation de l’énergie, de l’eau et des ressources, Paris a déjà fait ce que le gouvernement britannique promet vaguement pour 2040 ou 2050”, souligne le journaliste.Côté allemand, la Süddeutsche Zeitung met en avant la prudence de notre politique écologique, “qui veut donner aux Français l’impression de ne pas être harcelé par les interdictions”. Le journal de Munich estime que “les Français ont suivi de près les débats en Allemagne, où l’on assiste à un mécontentement dû aux sacrifices à faire pour protéger l’environnement”, qui se traduit par une montée de l’extrême droite. Un “en même temps écologique” à trouver, finalement très français.



Source link : https://www.lexpress.fr/monde/dans-la-presse-etrangere-la-france-ce-paradis-ecolo-qui-signore-YRBXQWQBAJDZNPUDMZLORG7ZYM/

Author : Corentin Pennarguear

Publish date : 2023-11-01 08:00:00

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

Sanofi et le Doliprane : les ressorts d’un revirement stratégique

Sanofi et le Doliprane : les ressorts d'un revirement stratégique




Séisme dans le monde du médicament. Ce vendredi, Sanofi, fleuron de l’industrie pharmaceutique française, a annoncé se séparer de la division qui produit notamment le Doliprane, marque sexagénaire prisée des Français pour mieux se concentrer sur la recherche de nouvelles cures prometteuse. L’entité, appelée “Grand public” doit devenir autonome et être introduite en bourse à la fin de l’année 2024, a indiqué l’entreprise, sans préciser si elle allait rester actionnaire majoritaire.En se séparant de “Grand public”, Sanofi emboîte le pas à ses concurrents et donne la priorité à la découverte de nouveaux remèdes ciblés. Vendus très chers car ne souffrant d’aucune concurrence et permettant des espoirs thérapeutiques importants, ces médicaments dits “innovants” offrent actuellement les taux de rentabilités les plus importants du marché, mais sont accusés de monopoliser l’intérêt des laboratoires, alors que certains remèdes plus courants mais aux marges plus faibles sont parfois introuvables en pharmacie. Au-delà des capacités de la firme de se muer en faire de lance de l’innovation française, alors qu’elle a raté le virage de l’ARN et des biotechnologies, l’annonce a jeté le trouble sur l’avenir du Doliprane dans l’Hexagone, alors que le gouvernement a promis de relocaliser la filière avant la fin de l’année 2023, pour résorber les pénuries observées depuis la crise sanitaire – de plus en plus de médicaments dits “matures”, comme le paracétamol mais aussi les antibiotiques, la cortisone manque à l’appel. Contrairement à ce qu’à cru une partie de la presse, l’annonce du géant français ne signifie pas, en l’état, que la production du Doliprane va être arrêtée. Reste que la mise sur les marchés financiers de Grand public est en revanche interprété par les syndicats comme un coup porté aux efforts mis en œuvre pour restaurer la souveraineté pharmaceutique hexagonale, d’autant plus que la firme va aussi céder ses forces logistiques au profit de la firme allemande DHL. “A quoi ça sert que l’Etat aide Sanofi à investir si c’est pour que le Doliprane finisse dans les mains de fonds vautours, guidés uniquement par la rentabilité”, déplore ainsi Jean-Louis Peyren, délégué CGT-Sanofi.Pas d’affront à la relocalisation, pour le gouvernementInterrogé par L’Express, Sanofi réfute tout “impact sur la production, l’emploi, l’approvisionnement ou l’investissement sur le territoire”. L’entreprise explique que cette réorganisation, qui a débuté en 2019, vise seulement à clarifier les différentes activités du groupe pour favoriser l’investissement et rattraper son retard dans les médicaments innovants. Preuve en est : la semaine dernière, le groupe a injecté 20 millions d’euros dans son centre de production situé à Lisieux, dans le Calvados. De quoi augmenter de 30 % les livraisons, dans les prochaines années, conformément aux attentes du gouvernement.Mais en l’absence de précision sur le devenir exact de Grand public, l’avenir du Doliprane reste incertain : “Si les produits de Grand public, le Doliprane, mais le Muscosolvan, la Lysopaïne, le Maalox ne sont pas assez rentables pour Sanofi, il y a un fort risque qu’ils ne le soient pas assez pour le marché financier. Et on ne sait pas si les nouveaux investisseurs seront autant à l’écoute que l’entreprise, qui est un partenaire historique de l’État en matière de santé publique. C’est d’ailleurs étonnant que Bercy ait accepté autant d’inconnu”, abonde l’économiste.Précisant à L’Express être en contact “clair et direct” avec le président du conseil d’administration de Sanofi, notamment depuis les annonces, le cabinet de Roland Lescure, ministre de l’industrie, indique quant à lui ne pas voir en la décision de Sanofi un affront fait aux objectifs français : “Les engagements de Sanofi sur le paracétamol ne sont aucunement remis en cause”. Et de préciser : “En cas de projet de vente d’Opella (NDLR : du nom de l’entité juridique derrière Grand public) si l’acheteur est étranger, le projet sera soumis au contrôle des investissements étrangers”.Depuis l’émergence des pénuries de médicaments, des garde-fous ont été pris, pour s’assurer que les changements stratégiques des groupes pharmaceutiques n’abime pas la disponibilité des traitements. Entériné par 49.3 ce lundi, le projet de loi de finance de la sécurité sociale prévoit par exemple de renforcer l’obligation des entreprises d’effectuer des démarches pour trouver un repreneur en cas d’arrêt de commercialisation. Si aucun ne se manifeste, “il sera possible de concéder temporairement l’autorisation de mise sur le marché à un établissement pharmaceutique public pour poursuivre l’exploitation”, ajoute l’entourage de Roland Lescure. Un problème qui ne devrait pas se poser pour la division Grand public de Sanofi. Si les marches sont faibles, le Doliprane reste un best-seller en France et représente à lui seul un quart des ventes de médicaments. Ainsi, l’entité a enregistré une croissance de 8,6 % en 2022. De quoi donner envie aux investisseurs. La balle est dans leur camps.



Source link : https://www.lexpress.fr/sciences-sante/sante/sanofi-et-le-doliprane-les-ressorts-dun-revirement-strategique-FDVOSIANLRCJPNCPUCYVARQYAM/

Author : Antoine Beau

Publish date : 2023-10-31 17:50:53

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

Gaza : le quai d’Orsay annonce la mort de deux enfants français dans la bande de Gaza

Gaza : le quai d’Orsay annonce la mort de deux enfants français dans la bande de Gaza




Deux enfants français ont été tués dans la bande de Gaza, leur mère et son troisième enfant ayant vraisemblablement été blessés, a annoncé mardi 31 octobre le ministère français des Affaires étrangères.”La France a appris avec tristesse le décès de deux enfants de nationalité française se trouvant dans le nord de la Bande de Gaza avec leur mère française qui aurait elle-même été blessée, de même que son troisième enfant”, a fait savoir le Quai d’Orsay dans un communiqué, qui ne précise pas les circonstances des décès.Le consulat général de France à Jérusalem “ne parvient toutefois pas à établir le contact direct sur le terrain avec cette ressortissante”, ce qui ne permet pas de “à ce stade de vérifier la situation de cette famille”, ont poursuivi les autorités françaises, qui disent continuer leurs efforts pour “joindre cette ressortissante et lui porter assistance et soutien, ainsi qu’à sa famille”.#Gaza | La France a appris avec tristesse le décès de deux enfants de nationalité française se trouvant dans le nord de la Bande de Gaza avec leur mère française qui aurait elle-même été blessée, de même que son troisième enfant.

Déclaration intégrale ➡️ https://t.co/Bdg03xAOKs pic.twitter.com/rvrZHg2B4r— France Diplomatie🇫🇷🇪🇺 (@francediplo) October 31, 2023Deux soldats israéliens tués dans des combats à GazaL’armée israélienne a annoncé, ce mardi, que deux de ses soldats avaient été tués dans des combats dans le nord de la bande de Gaza, au 25e jour de la guerre contre le Hamas palestinien. Les deux militaires “sont tombés dans les combats dans le nord de la bande de Gaza”, a indiqué l’armée dans un communiqué, quelques heures après avoir fait état de “combats féroces” avec le Hamas dans ce secteur.L’armée israélienne a indiqué également avoir intercepté un missile tiré depuis la région de la mer Rouge. “Un missile sol-sol a été tiré vers le territoire israélien depuis la zone de la mer Rouge et a été intercepté avec succès par le système de défense aérienne”, selon un communiqué. Les rebelles Houthis au Yémen, proches de l’Iran, ont affirmé avoir lancé plusieurs missiles et drones vers le territoire israélien.L’armée israélienne confirme avoir bombardé JabaliyaSelon le ministère de la Santé du Hamas, un bombardement a touché le camp de réfugiés de Jabaliya, dans le nord du territoire palestinien, faisant “plus de 50” personnes tuées. L’armée israélienne a confirmé ce bombardement mené dans le cadre d’une opération qui a tué un commandant du Hamas, présenté comme un des responsables de l’attaque du 7 octobre.Le Hamas annonce qu’il va libérer des otages étrangers “dans les prochains jours”Le porte-parole de la branche militaire du Hamas a affirmé mardi que le mouvement palestinien allait libérer “dans les prochains jours” des otages étrangers parmi ceux qu’il retient à Gaza depuis son attaque en territoire israélien le 7 octobre.”Nous avons informé les intermédiaires que nous libèrerons un certain nombre d’étrangers dans les prochains jours”, a déclaré Abu Obeida, le porte-parole de la branche armée du mouvement palestinien dans une vidéo diffusée par les médias du Hamas.Gaza, “cimetière pour des milliers d’enfants””Gaza est devenu un cimetière pour des milliers d’enfants”, a déclaré le porte-parole de l’Unicef, James Elder, dans un communiqué, l’organisation onusienne réclamant un cessez-le-feu humanitaire immédiat. Le chef de l’ONU, Antonio Guterres, s’est, dit de son côté “profondément inquiet de l’intensification” du conflit à Gaza.Des frappes au LibanDans un message publié sur X (anciennement Twitter), l’armée israélienne déclare avoir mené des frappes aériennes visant le mouvement chiite Hezbollah, allié du Hamas, directement sur le sol de son voisin libanais. “Des avions de combat ont attaqué il y a peu les infrastructures de l’organisation terroriste Hezbollah sur le territoire du Liban”, a ainsi précisé Tsahal.”Parmi les infrastructures attaquées, des armes, des positions et des sites utilisés par l’organisation ont été détruits”, ajoute également le communiqué. Une nouvelle étape dans la régionalisation du conflit entre Israël et le Hamas, après l’attaque terroriste du mouvement islamiste sur le sol israélien le 7 octobre.Le Croissant Rouge palestinien dénonce des frappes près d’un hôpital à GazaLe Croissant Rouge palestinien s’est alarmé mardi de frappes aux abords d’un de ses hôpitaux au nord de la bande de Gaza, où des civils se sont réfugiés pour se protéger des bombardements israéliens.L’organisation humanitaire a fait état de “Frappes d’artillerie et aériennes continues dans la zone de Tel al-Hawa à Gaza où se trouve l’hôpital al-Quds”, dans un message publié mardi sur le réseau social X.”Le bâtiment tremble et les civils déplacés ainsi que les équipes au travail sont en proie à la peur et à la panique”, a-t-elle ajouté. Le Croissant Rouge avait déjà fait part de bombardements dans cette zone dimanche soir. Après plusieurs appels d’organisations humanitaires à enrayer la situation humanitaire catastrophique dans le territoire palestinien, le Premier ministre israélien a exclu lundi tout cessez-le-feu dans le conflit.Les Etats-Unis qualifient de “pogrom” l’assaut contre un aéroport au DaghestanLa prise d’assaut dimanche d’un aéroport dans la république russe à majorité musulmane du Daghestan par une foule d’hommes hostile à Israël- est comparable à un “pogrom”, a jugé lundi la MaisonBlanche.Des vidéos, diffusées dimanche sur les réseaux sociaux et dans les médias russes, ont montré des hommes contrôlant des voitures, vérifiant l’identité d’un passager, forçant des portes dans le terminal et s’attroupant au pied d’un avion sur le tarmac.”Certains compareront ça aux pogroms de la fin du XIXe siècle et du début du XXe et je pense que c’est probablement une description appropriée, au vu de la vidéo qui circule”, a indiqué le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche John Kirby, en référence aux fréquentes attaques meurtrières contre les juifs qui ont eu lieu à cette époque de l’histoire dans l’empire russe.Washington n’est pas non plus favorable à un cessez-le-feuAprès le refus quelques heures plus tôt du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou d’envisager un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hamas, un porte-parole de la Maison-Blanche a jugé lundi soir que ce n’était “pas la bonne réponse pour l’instant”.Washington a estimé que le groupe islamiste palestinien “serait le seul à en profiter.” L’exécutif américain est en revanche favorable à “des pauses humanitaires temporaires et localisées pour permettre à l’aide [humanitaire] d’atteindre certaines populations spécifiques et peut-être même pour aider à l’évacuation de personnes qui veulent sortir” de l’enclave par le sud, a ajouté John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale.Au moins 31 journalistes tuésAu moins 31 journalistes ont été tués depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre sur le sol israélien, parmi lesquels 26 Palestiniens, quatre Israéliens et un Libanais, rapporte le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), basé aux Etats-Unis.



Source link : https://www.lexpress.fr/monde/proche-moyen-orient/guerre-israel-hamas-des-bombardements-au-liban-qui-visent-le-hezbollah-DQFQMHLFJJADZKW5WHESKUS2SQ/

Author :

Publish date : 2023-10-31 19:01:21

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

Nos lecteurs révoltés par l’attaque du Hamas : “La bestialité l’emporte sur l’humain”

Nos lecteurs révoltés par l'attaque du Hamas : "La bestialité l’emporte sur l’humain"




BestialitéLionel Cohn, Bnei Brak (Israël)L’attaque du Hamas n’a en aucun cas visé les colonies installées dans les territoires de Cisjordanie, mais des villages tranquilles existant déjà avant la fondation de l’Etat. De plus, ce sont les populations civiles qui ont été attaquées. Enfin, les terroristes n’ont pas distingué leurs victimes : femmes, enfants, vieillards. Ces scènes furent réelles, il y a quelques jours ! Il ne nous incombe pas de juger des êtres dépourvus de la moindre étincelle spirituelle. Ne cherchons pas à conclure, sinon à penser, que la bestialité l’emporte malheureusement sur l’humain. (“Un pays sur le pied de guerre(s)” L’Express du 26 octobre.)La barbarie permise et justifiéeLouise Rivière, Toulouse (Haute-Garonne)Après l’innommable pogrom antisémite venant d’avoir lieu, voir tous ces défilés haineux soutenant les barbares du Hamas fait froid dans le dos. Mais comment s’en étonner ? “L’antisionisme est une incroyable aubaine car il nous donne la permission, et même le droit, et même le devoir d’être antisémite au nom de la démocratie ! L’antisionisme est l’antisémitisme justifié, mis enfin à la portée de tous”, écrivait Vladimir Jankélévitch. Comme il l’avait anticipé, le nazisme des années 1930 est revenu au-devant de la scène en se parant du masque de la vertu et de la justice. (“Un pays sur le pied de guerre(s)” L’Express du 26 octobre.)Bleu Blanc Rouge-brunJoseph Kalfon, Bordeaux (Gironde)Le pogrom antisémite commis par le Hamas nous ramène à l’horreur du nazisme des années 1930 et 1940. Et les masques sont définitivement tombés. A ceux qui en douteraient encore, la nomination de Danièle Obono au poste de “juge titulaire à la cour de justice de la République” démontre que la République française n’est plus qu’un fantôme. A titre de rappel, l’incitation à la haine raciale et antisémite ainsi que l’apologie du terrorisme constituent des délits. Or les propos réitérés de la députée LFI correspondent pleinement à ce cas de figure. Imaginez Dieudonné ou Soral nommés juges titulaires à la cour de justice de la République !… Eh bien nous y sommes. (“LFI et les crimes du Hamas : une faute indélébile” L’Express du 26 octobre.)70 ans ! Bravo !Claude Girault, Dana Point (Etats-Unis)C’est grâce à L’Express que j’ai pu conserver, après mon expatriation en Californie en 1965, des liens très forts avec la France. La grande qualité de vos articles, alliée à la justesse de vos analyses, rend votre hebdomadaire incontournable. Sa lecture est essentielle si l’on veut vraiment être informé des choses de ce monde. (“Le numéro de nos 70 ans. 1953-2023”, L’Express du 19 octobre.)Un très beau numéro, mais…Xavier Viollet, ParisBravo à toute votre équipe pour ce très beau numéro des 70 ans (quasiment mon âge) : beau cahier, belle mise en page, belles photos… Ces rétrospectives sont passionnantes ; elles montrent bien l’évolution du journal, ses doutes et ses crises, avec une introspection lucide, et l’évolution de la société. Il est utile de faire ces retours arrière, quand l’actualité nous plonge dans l’immédiat. Un seul bémol : le magazine s’ouvre sur 10 pages de pub de luxe. Je sais bien qu’un journal doit vivre, mais ce choix me met mal à l’aise – et je tenais à vous le dire en tant que lecteur fidèle. (“Le numéro de nos 70 ans. 1953-2023”, L’Express du 19 octobre.)Les effets de l’immigrationMarian Ion, ParisGérald Bronner affirme que “l’immigration a un très faible impact sur l’emploi et les salaires”. En fait, cela dépend du domaine. Dans le BTP et la restauration, des ouvriers demandent régulièrement leur régularisation. On peut donc supposer que ces personnes, en situation illégale, ont un salaire inférieur au minimum légal, que leur employeur ne paye pas de cotisations sociales et qu’eux-mêmes échappent à l’impôt sur le revenu. Par conséquent, il y a moins de rentrées sociales dans les caisses de l’Etat, donc un impact sur les allocations sociales, et in fine sur la consommation et l’emploi. (“La peur migratoire a changé de narration”, L’Express du 28 septembre.)



Source link : https://www.lexpress.fr/monde/proche-moyen-orient/nos-lecteurs-revoltes-par-lattaque-du-hamas-la-bestialite-lemporte-sur-lhumain-D52IYKGTXZHMJFB73WFVMT74AM/

Author :

Publish date : 2023-10-31 17:18:12

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

Edition : feu vert de l’UE pour l’acquisition d’Editis par Kretinsky

Edition : feu vert de l'UE pour l'acquisition d'Editis par Kretinsky




Dans le monde de l’édition, la nouvelle était très attendue. La Commission européenne a annoncé, mardi 31 octobre, avoir donné son aval à l’acquisition par l’homme d’affaires tchèque Daniel Kretinsky du groupe français Editis, cédé par le groupe Vivendi.Dans sa notification, la Commission explique que la participation de 25% du groupe Czech Media Invest (CMI), détenu par Daniel Kretinsky, dans Fnac-Darty, ne pose pas de problème de concurrence dans le cadre de cette acquisition.3769 COVER DANIEL KRETINSKY



Source link : https://www.lexpress.fr/economie/edition-feu-vert-de-lue-pour-lacquisition-deditis-par-kretinsky-C5K2QBOSTZAUPKDAIY46N3E2CY/

Author :

Publish date : 2023-10-31 11:56:36

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

Emeutes au Daghestan : “Partout dans le monde, les antisémites sont sortis du bois”

Emeutes au Daghestan : "Partout dans le monde, les antisémites sont sortis du bois"




D’une guerre à l’autre. Pendant près de trente ans, Pinchas Goldschmidt a mené la communauté juive de Russie en tant que Grand Rabbin de Moscou, avant de quitter le pays en mars 2022. Forcé par le pouvoir à prendre position en faveur de “l’opération spéciale” en Ukraine, l’homme de foi a préféré la route de l’exil, appelant tous les Juifs de Russie à suivre son exemple “tant qu’ils le peuvent”.Aujourd’hui président de la Conférence des rabbins européens, Pinchas Goldschmidt assiste, effaré, à la flambée d’actes antisémites dans le monde, provoquée par l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre et la guerre dans la bande de Gaza. Dernière illustration glaçante de ce phénomène : l’attaque de l’aéroport de Makhatchkala, la capitale du Daghestan, par des centaines d’émeutiers à la recherche de passagers en provenance Israël, le 29 octobre. Dans le Caucase russe, à majorité musulmane, la communauté juive se sait désormais à la merci d’un antisémitisme déchaîné.L’Express : Dimanche, une foule d’émeutiers a envahi un aéroport au Daghestan à la recherche d’Israéliens et de Juifs à attaquer. Comment réagissez-vous à ces images terrifiantes ?Pinchas Goldschmidt : Dans la société semi-totalitaire qu’est devenue la Russie, la population attend les signes du sommet de l’État. Auparavant, le Kremlin avait pour message de refuser l’antisémitisme et celui-ci provenait de la base, directement de la population. Mais la semaine dernière – donc après les massacres commis le 7 octobre – une délégation du Hamas a été reçue avec les honneurs par le ministère des Affaires étrangères à Moscou.Puis, lors d’une rencontre avec les leaders spirituels, le président Poutine a refusé de condamner l’attaque du Hamas. Bien sûr, il appelle à la fraternité entre les différentes communautés religieuses et ethniques en Russie, mais cet épisode a donné l’impression aux leaders du Daghestan que la politique officielle avait changé et qu’il était désormais temps d’attaquer les Juifs.D’après vous, Vladimir Poutine et les autorités russes ont donc une responsabilité directe dans ces attaques ?En Russie, tout est sous contrôle. À la moindre manifestation contre la guerre, les protestataires se retrouvent arrêtés dans la seconde. Comment se fait-il que, dans cinq villes différentes du Daghestan et des régions alentour, ce genre d’événements puissent se produire ?Des centaines de familles juives vivent au Daghestan. Sont-elles en danger ?La bonne nouvelle est qu’elles peuvent partir, et j’espère qu’elles le feront le plus vite possible. D’après nos informations, le Kremlin a demandé de réprimer les émeutes et d’arrêter ces gens. Il y a donc eu une réaction officielle et nous espérons que ce sera le dernier de ces événements.Existe-t-il un problème spécifique d’antisémitisme au Daghestan ?Le Daghestan, voisin de l’Azerbaïdjan, est une république musulmane, et des Juifs y vivent depuis plus de 1000 ans. Ce sont de très anciennes communautés juives et, d’une manière générale, ils n’avaient jusqu’à présent pas subi d’antisémitisme de la part de leurs voisins. La différence est qu’auparavant, il existait une différence entre les antisionistes, anti-Israël, et les antisémites. Ces idées convergent et se mélangent à la fois en Russie mais aussi en Europe et partout dans le monde.Les communautés juives semblent visées partout en raison de la guerre entre Israël et le Hamas…Les antisémites ne font pas la distinction entre un Israélien, un Sioniste et un Juif.Comment lutter contre ce phénomène ?Il me semble qu’il y avait, auparavant, une volonté plus importante de combattre l’antisémitisme à l’université, dans la société et dans les lois. Nous devons faire évoluer notre définition de l’antisémitisme.De quelle manière ?Elle doit s’élargir. Par exemple, si vous participez à une manifestation pro-Hamas, donc en soutien d’un massacre, et que vous portez une pancarte demandant de jeter l’étoile de David à la poubelle, c’est clairement de l’antisémitisme et pas seulement un slogan politique contre Israël.En France, les autorités ont interdit les manifestations pro-palestiniennes, entre autres pour ces raisons. S’agit-il du bon chemin à suivre ?Tout à fait. Nous sommes en contact avec les autorités européennes, notamment les ministères de l’Intérieur, pour gérer ces problèmes d’une manière résolue. Ce n’est pas seulement la communauté juive qui est en danger. Lors des prochaines élections, que ce soit au niveau national ou pour les Européennes, l’extrême droite va utiliser ce genre de comportements pour affirmer que les élites politiques européennes actuelles ne sont pas capables de gérer ce problème. Ces partis politiques diront : “nous, nous allons ramener l’ordre et la loi dans les rues”. Les valeurs européennes sont en jeu.Depuis le début de la guerre en Ukraine, les autorités russes manient une rhétorique antisémite pour justifier leur invasion. A présent, Vladimir Poutine refuse de condamner le Hamas, qui peut envoyer une délégation sur son sol. La Russie retourne-t-elle à sa politique officielle de l’ère soviétique, avec un antisémitisme d’État ?Chaque jour, nous observons la Russie revenir à son modèle soviétique. La semaine dernière, quand le président Poutine a reçu les leaders religieux au Kremlin, il a évoqué une politique russe au Moyen-Orient dans la continuité de la politique soviétique dans la région. C’était la première fois que je l’entendais dire ça.Cela signifie-t-il que la période est encore plus dangereuse pour la communauté juive en Russie ? L’année dernière, vous appeliez déjà tous les juifs à quitter la Russie “tant qu’ils le peuvent”…Oui, la Russie s’est isolée et se trouve dans un axe avec Téhéran et la Corée du Nord. La Russie est devenue un client de l’Iran et reçoit ses armes pour combattre l’Ukraine. Le danger pour la communauté juive en Russie ne cesse d’augmenter, notamment en raison de la détérioration des relations entre Moscou et Israël.Quel rôle peut jouer le gouvernement israélien dans cette situation ?Israël tente de préserver une relation de travail avec la Russie. Mais cela devient chaque jour plus difficile.Depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre, les attaques contre la communauté juive ont explosé partout dans le monde, y compris en France. Avez-vous le souvenir d’une telle vague d’actes antisémites ?Non, je n’ai jamais rien vu de tel. Les antisémites sont sortis du bois. Partout dans le monde, des groupes assument de vouloir détruire la communauté juive. Nous demandons à tous les gouvernements de traiter cette menace antisémite et de faire en sorte que tout le monde, y compris les Juifs, puisse marcher en sécurité dans la rue.En tant qu’homme de foi, quels conseils donnez-vous en ces temps troublés ?Restez unis, parlez à vos amis et surtout n’ayez pas peur. Et aussi, priez.



Source link : https://www.lexpress.fr/monde/europe/emeutes-au-daghestan-partout-dans-le-monde-les-antisemites-sont-sortis-du-bois-YBIMQDOJFFCEFNW4S2VF5DJZT4/

Author : Corentin Pennarguear

Publish date : 2023-10-30 17:56:17

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

Netanyahou : un cessez-le-feu serait “une reddition face au Hamas”

Netanyahou : un cessez-le-feu serait "une reddition face au Hamas"




L’armée israélienne a annoncé, lundi 30 octobre, avoir libéré une soldate retenue en otage par le mouvement islamiste Hamas dans la bande de Gaza. Dans la nuit de dimanche à lundi “la soldate Ori Megidish a été libérée, lors d’une opération terrestre, après avoir été kidnappée par l’organisation terroriste Hamas le 7 octobre”, ont indiqué le service de sécurité intérieure et l’armée israélienne dans un communiqué conjoint. Dans la journée, le ministère israélien des Affaires étrangères a annoncé la mort d’une Germano-Israélienne, Shani Louk, qui avait été enlevée par le Hamas et dont la famille avait appelé les autorités à l’aide.Plus de 1 400 personnes sont mortes, essentiellement des civils, lors de l’attaque perpétrée par le mouvement islamiste palestinien en Israël. Le Hamas affirme que plus de 8 306 personnes, majoritairement des civils, et dont près de la moitié sont des enfants, ont été tuées dans les bombardements israéliens depuis le début de la guerre. Un bilan qu’aucune source indépendante n’est pourtant en mesure de vérifier.Netanyahou : “Il n’y aura pas” de cessez-le-feu dans la guerre contre le HamasLe Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a exclu lundi soir tout cessez-le-feu dans la guerre dans la bande de Gaza, qui serait selon lui “une reddition face au Hamas”.”Les appels à un cessez-le-feu sont des appels à Israël à se rendre face au Hamas. Cela ne se produira pas”, a déclaré Benyamin Netanyahou lors d’une conférence de presse à Tel-Aviv, exhortant la communauté internationale à se joindre à son pays pour exiger la libération “immédiate et sans conditions” des otages retenus à Gaza.”Tsahal a étendu son entrée terrestre dans la bande de Gaza, elle le fait par étapes mesurées et très puissantes, en progressant méthodiquement étape par étape”, a-t-il dit un peu plus tôt en ouverture d’une réunion du cabinet de guerre. Le Hamas publie une vidéo de trois femmes présentées comme des otagesLe Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a qualifié ce lundi de “propagande psychologique cruelle” la vidéo que le Hamas palestinien a diffusée de trois femmes présentées comme des otages détenues. “Je me tourne vers Yelena Trupanov, Danielle Aloni et Rimon Kirsht qui ont été kidnappées par le Hamas qui commet des crimes de guerre (…). Nos coeurs sont avec vous et avec toutes les autres personnes enlevées”, a-t-il ajouté dans un communiqué.Le Hamas a publié ce lundi une vidéo de trois femmes présentées comme des otages parmi ceux qu’il détient dans la bande de Gaza. Sur cette enregistrement de 76 secondes, on peut voir l’une des trois femmes appelant le Premier ministre israélien à conclure un échange de prisonniers avec le mouvement islamiste pour obtenir leur libération.Gaza : Israël dit avoir frappé “plus de 600 cibles” en 24 heuresL’armée israélienne a affirmé ce lundi avoir frappé “plus de 600” cibles dans la bande de Gaza ces dernières 24 heures, selon des informations précisées à l’AFP. Parmi les cibles, un communiqué de l’armée liste: “des dépôts d’armes, des dizaines de positions de lancement de missiles antichar, ainsi que des caches (…) utilisées par l’organisation terroriste du Hamas”.Des chars israéliens à la lisière de Gaza-ville, principal axe routier coupéDes chars israéliens sont par ailleurs entrés lundi dans un quartier à la lisière de Gaza-ville, coupant le principal axe routier entre le nord et le sud de la bande de Gaza, ont indiqué des témoins. Les chars sont arrivés au abords du quartier al-Zeitoun dans la ville de Gaza, selon les témoins. “Ils ont coupé la route de Salahedine (reliant le nord au sud) et tirent sur tout véhicule qui y circule”, a affirmé l’un d’eux à l’AFP.Plus de 30 camions d’aide humanitaire sont entrés à Gaza dimancheTrente-trois camions d’aide humanitaire sont entrés à Gaza dimanche via le point de passage de Rafah à la frontière avec l’Egypte, a indiqué le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA). Il s’agit du convoi le plus important à pénétrer dans le territoire palestinien assiégé depuis la reprise limitée de l’acheminement de l’aide humanitaire, le 21 octobre, a précisé le Bureau onusien.”Empêcher l’accès de l’aide humanitaire” vers Gaza pourrait constituer “un crime””Empêcher l’accès de l’aide humanitaire” vers la bande de Gaza pourrait constituer un “crime” a estimé dimanche au Caire le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, après s’être rendu au poste-frontière de Rafah, reliant l’Egypte à Gaza, où s’entasse l’aide internationale à destination des civils palestiniens. Selon Karim Khan, “Israël doit s’assurer sans délai que les civils reçoivent de la nourriture, des médicaments” à Gaza. “A Rafah, j’ai vu des camions bloqués, remplis de biens et d’aide humanitaire, loin des bouches affamées et des blessures” des habitants de Gaza, a-t-il affirmé.Le responsable de la CPI a déclaré “enquêter sur les crimes qui pourraient avoir été commis en Israël, le 7 octobre” mais aussi “sur les événements en cours à Gaza et en Cisjordanie” dans le cadre de l’enquête officielle de la CPI ouverte en 2021 sur les Territoires Palestiniens. En Cisjordanie occupée, plus de 100 Palestiniens ont été tués par des colons et lors d’opérations de l’armée israélienne depuis le 7 octobre.Aide à Gaza : le Hamas exhorte l’Egypte à agir de manière “décisive”Un cadre du Hamas a appelé dimanche l’Egypte à agir de manière “décisive” pour que l’aide parvienne à la population de Gaza, qui fait face à d’importantes pénuries d’eau, de nourriture, de carburant et de médicaments.”L’Egypte ne doit pas rester spectatrice et se contenter d’appels à autoriser l’entrée de l’aide à Gaza”, a déclaré dans un communiqué Musa Abu Marzouk, membre du bureau politique du mouvement islamiste palestinien. “Nous attendons de l’Egypte qu’elle adopte une position décisive permettant à l’aide d’entrer à Gaza dès que possible”, a-t-il ajouté.Le Liban veut éviter la guerreLa frontière entre Israël et le Liban est une fois de plus sous haute tension après de nouveaux tirs annoncés dimanche par des groupes armés, dont le Hamas Palestinien et le puissant Hezbollah, suivis par une tentative d’infiltration du Djihad islamique.Le Premier ministre libanais a affirmé lundi à l’AFP faire tout son possible pour éviter que son pays entre dans la guerre entre Israël et le Hamas palestinien, mettant en garde en garde contre un embrasement régional. Dans une interview, Nagib Mikati a fait état d’une “véritable course contre la montre entre un cessez-le-feu à Gaza” et une éventuelle “escalade”.



Source link : https://www.lexpress.fr/monde/proche-moyen-orient/guerre-israel-hamas-larmee-fait-etat-de-dizaines-de-combattants-tues-dans-la-nuit-a-gaza-ICR4MDEUSRCRHDVQONDXP3MXZY/

Author :

Publish date : 2023-10-30 18:55:30

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

Shai Davidaï : “Je refuse d’attendre qu’un étudiant juif soit tué pour m’exprimer”

Shai Davidaï : "Je refuse d’attendre qu’un étudiant juif soit tué pour m’exprimer"




Sur les réseaux sociaux, il est plus connu comme le professeur de Columbia qui a alerté l’opinion publique sur la prolifération d’organisations étudiantes pro-Hamas dans les universités américaines. Dans une vidéo devenue virale, Shai Davidaï, professeur adjoint de gestion d’entreprise à la Columbia Business School, adresse une “lettre ouverte” aux parents des étudiants de Berkeley, Columbia, Stanford ou Harvard. Son message : “Nous ne pouvons pas protéger vos enfants des organisations étudiantes proterroristes.”Depuis l’attaque meurtrière du 7 octobre lancée par le Hamas, les rassemblements d’étudiants propalestiniens se multiplient sur les campus des universités américaines. Certains allant jusqu’à qualifier les combattants du groupe terroriste de “martyrs”, rejetant la responsabilité de leurs actes sur Israël. Face à cela, plusieurs universités restent “neutres” et rappellent leur attachement à la “liberté d’expression”.”Avons-nous eu cette discussion sur la liberté d’expression après la tuerie d’Orlando, en 2016, dans un bar LGBT ? Bien sûr que non, tranche Shai Davidaï dans un entretien à L’Express. Si cela avait été le cas, les gens se seraient déversés dans les rues pour protester. Ces dernières années, on nous a répété qu’il fallait croire les victimes, croire les femmes et que le viol était intolérable. Je suis évidemment d’accord avec cela. Pourquoi, lorsqu’il s’agit de la vie de juifs, c’est ‘plus compliqué’ ?” Entretien.L’Express : Pourquoi avoir voulu prendre la parole en public ?Shai Davidaï : Tout est parti de deux manifestations qui ont eu lieu sur le campus de l’université Columbia, quatre jours seulement après l’horrible massacre perpétré par le Hamas. L’une réunissait des étudiants juifs, qui se tenaient en silence avec des affiches de bébés israéliens kidnappés par le Hamas. Ils s’étreignaient les uns les autres. De l’autre côté du campus, à 30 ou 40 mètres d’eux, un millier d’étudiants célébraient l’attaque du Hamas. Ils la qualifiaient de “réussite”, de “moment historique” et chantaient “from the river to the sea, Palestine will be free” [NDLR : “du fleuve à la mer, la Palestine sera libre”] – ce qui, ne nous voilons pas la face, signifie “libre des juifs”. Ces étudiants n’étaient pas réunis pour prôner une solution à deux Etats ou appeler à la paix, mais pour célébrer ce carnage. Autrement dit, c’était une fête.Quelques jours plus tard, nous étions réunis contre le terrorisme avec des étudiants israéliens pour une veillée à la bougie. Une femme qui travaille avec des familles d’Israéliens enlevés par le Hamas racontait l’histoire d’une jeune fille qui se trouvait au festival de musique où 260 personnes ont été tuées, et qui a vu son amie se faire kidnapper par les terroristes du Hamas. Un autre étudiant nous a expliqué comment il avait été attaqué sur le campus de Columbia, alors qu’il distribuait des affiches montrant des otages israéliens. Pour moi, c’en était trop. J’ai senti qu’il fallait que je dise quelque chose. Il faut bien comprendre que, pour les étudiants, ce n’est que leur campus. Moi, c’est mon lieu de travail. Jamais je n’aurais imaginé qu’en 2023 il me faudrait supplier au sens premier du terme le président de l’université où je travaille pour qu’il condamne ceux qui célèbrent le viol ou la mort de civils.“Vos enfants ne sont pas en sécurité”, répétez-vous dans votre discours à destination des parents des étudiants de Columbia. Pourquoi cela ?Les étudiants juifs ne sont pas en sécurité à l’université, et pas seulement à Columbia. Je n’exagère pas : de nombreuses universités américaines ne font rien contre les organisations qui soutiennent ouvertement le terrorisme sur le campus. Si mes enfants étaient en âge d’aller à l’université, je craindrais pour leur sécurité, sachant que des organisations proterroristes y sont autorisées à y répandre leur rhétorique immonde. Or, non seulement les établissements d’enseignement supérieur ne font rien, mais ils leur donnent une tribune et un micro ! Je refuse d’attendre qu’un étudiant juif soit tué pour m’exprimer. Les universités doivent réagir maintenant.L’histoire entre la Palestine et Israël est compliquée. Mais ce qu’a fait le Hamas est très simpleDans un texte publié sur la plateforme de blogs Medium, vous écrivez que “[vous ne pouvez pas vous] permettre de ne pas prendre position”. Qu’entendez-vous par là ?Je suis juif et je soutiens une Palestine libre. Mais, concernant l’attaque du Hamas, il s’agit de choisir non pas entre Israël et la Palestine mais entre l’humanité et la terreur. La majeure partie du monde, y compris des Palestiniens, est du côté de l’humanité. Ils savent qu’au fond il ne s’agit pas d’un débat politique ou géopolitique. Demandez à la plupart des Palestiniens en leur garantissant l’anonymat s’ils pensent que l’attaque du Hamas est une bonne ou une mauvaise chose, si violer des femmes ou assassiner des bébés pour ensuite brûler leur corps est bien ou mal : la plupart vous répondront que c’est mal, un point c’est tout. L’histoire entre la Palestine et Israël est compliquée. Mais ce qu’a fait le Hamas est très simple. Parfois, il arrive que les choses soient noires ou blanches. Sur le terrorisme, la situation est très claire : il n’y a pas lieu de prôner une échelle de gris.Depuis votre prise de parole, la direction de l’université Columbia a-t-elle répondu à votre appel ?Absolument pas. D’ailleurs, la situation s’est aggravée depuis dans toutes les universités américaines. Il y a quelques jours, des étudiants de l’université George Washington, située à quelques kilomètres de la Maison-Blanche, ont projeté sur la façade de la bibliothèque des messages disant “gloire à nos martyrs”. Remarquez qu’ils disent “nos martyrs” – ils indiquent clairement qu’ils considèrent les terroristes du Hamas comme faisant partie de leur groupe. Des étudiants de l’université Cooper Union [à New York] ont attaqué des camarades juifs qui ont dû s’enfermer dans la bibliothèque avant d’être escortés par la police. Tout comme à Harvard, où certains ont été attaqués par six ou sept étudiants pro-Hamas. Et toujours, ce silence de la part des universités…Si chaque vie doit être protégée à 100 %, pour certains, une vie israélienne ou juive ne vaut que 70 ou 80 %De nombreuses universités ont exprimé leur volonté de rester “neutres”. Par le passé, les administrateurs des campus se sont pourtant souvent montrés prompts à prendre position, sur le changement climatique, la guerre en Ukraine, ou même l’arrêt “Roe v. Wade” [arrêt de 1973 garantissant le droit à l’avortement, abrogé en 2022]. Etes-vous surpris ?Je ne suis pas sûr que tout le monde apprécie ma réponse. Il est extrêmement important que les universités prennent position sur certains sujets, qu’il s’agisse de “Black Lives Matter”, des droits des LGBT, du climat ou de la guerre en Ukraine. Mais, dans le cas présent, l’absence de réaction claire de la part des universités est, je pense, le produit de deux facteurs. Le premier est la peur. N’est pas “leader” qui veut, c’est une question de caractère. Les présidents d’université ne sont pas prêts à risquer leur popularité pour faire preuve de moralité. Ce sont des lâches, ils ne sont pas de vrais leaders.Le second est la haine des juifs. Tout le monde n’accorde pas autant d’importance à la vie des Israéliens et des juifs qu’à celle des autres : si chaque vie doit être protégée à 100 %, pour certains, une vie israélienne ou juive ne vaut – consciemment ou non – que 70 ou 80 %. C’est la réalité. Je me fiche que les gens accordent de l’importance à ma vie, je suis un adulte. Mais j’ai une fille de 2 ans et un fils de 7 ans. Le fait que ma propre université ne puisse pas dire clairement qu’ils n’ont pas à être des cibles me heurte profondément. C’est tout bête : un mélange de peur et de haine. Pourtant, certains essaient de nous faire croire qu’il s’agit d’une question très complexe…C’est-à-dire ?Beaucoup de personnes, y compris à la direction des universités, arguent que cette absence de condamnation claire des rassemblements pro-Hamas vise aussi à respecter la liberté d’expression de chacun. A ceux-là je demande : après le massacre du Bataclan, comment auriez-vous réagi si un professeur de Polytechnique avait dit : “Prenons en compte le point de vue des terroristes” ? Qu’auriez-vous pensé, après les attentats du 11 Septembre ou la mort de George Floyd, en 2020, si une organisation d’étudiants avait célébré ces drames ? Avons-nous eu cette discussion sur la liberté d’expression après la tuerie d’Orlando, en 2016, dans un bar LGBT ? Bien sûr que non. Si cela avait été le cas, les gens se seraient déversés dans les rues pour protester. Ces dernières années, on nous a répété qu’il fallait croire les victimes, croire les femmes et que le viol était intolérable. Je suis évidemment d’accord avec cela. Pourquoi, lorsqu’il s’agit de la vie de juifs, c’est “plus compliqué” ?D’aucuns vous répondraient sans doute que restreindre la liberté d’expression n’est pas la solution…Ce n’est pas ce que je souhaite. Aux Etats-Unis, il est de coutume de dire que, la liberté d’expression, c’est le droit d’avoir tort. C’est vrai. Effectivement, nous avons le premier amendement, et je pense que chacun doit pouvoir dire ce qu’il veut. Ça n’est pas la même chose de laisser les gens s’exprimer sur les réseaux sociaux ou dans leur vie personnelle que d’autoriser la venue, sur un campus, d’une organisation qui soutient et sympathise avec des terroristes.Ensuite, si la liberté d’expression est essentielle, il est dans le même temps essentiel que chacun assume ses propos ! Lors des rassemblements pro-Hamas, la plupart portent des masques, des lunettes de soleil, parce qu’ils savent que ce qu’ils disent est honteux. Savez-vous qui d’autre se cache le visage ? Les terroristes du Hamas. J’assume mes propos, chacun connaît mon nom et mon visage. La liberté d’expression ne signifie pas l’absence de responsabilité et, si vous célébrez et soutenez publiquement une organisation terroriste internationalement reconnue, vous devez également être prêt à en subir les conséquences.Comment expliquez-vous que ces protestations pro-Hamas aient pris une telle ampleur dans les universités ?Les organisations proterroristes n’opèrent pas dans le vide, mais dans des universités où des professeurs eux-mêmes célèbrent le Hamas. A Columbia, le professeur Joseph Massad a déclaré dans un article publié le lendemain de l’attentat que le massacre était “spectaculaire”, et l’université refuse toujours de le condamner. A Stanford, un autre a fait asseoir tous les étudiants juifs au fond de la classe. A Berkeley, un troisième a donné des points supplémentaires aux étudiants qui participaient à des manifestations propalestiniennes. A l’université de Californie à Davis, un étudiant a tweeté que tous les journalistes juifs et leurs enfants devraient être tués parce qu’ils contrôlent les médias. Les étudiants pensent que leurs idées sont légitimes, parce qu’ils les trouvent dans la bouche de ceux qu’ils respectent et admirent.Beaucoup justifient leurs positions pro-Hamas en se référant à la grille de lecture “colonisateur” contre “colonisé”. Ne faut-il pas aussi s’interroger sur l’incidence des études décoloniales, largement popularisées ces dernières années dans les universités américaines ?Je pense qu’il faut plutôt voir dans ces réactions l’incidence de l’abstraction des idées à laquelle nous entraînons nos élèves à l’université. Nous leur apprenons à réfléchir en concepts et en théorie, ce qui est essentiel. Mais, à l’heure actuelle, l’abstraction est un ennemi : il faut regarder les images en face. Il faut se confronter aux photos de bébés brûlés pour comprendre que la “résistance” n’est pas qu’une notion abstraite et que son instrumentalisation peut cacher un crime contre l’humanité.Aurions-nous tort d’y voir une révolte d’étudiants privilégiés, compte tenu du prestige des universités où se déroulent ces actions pro-Hamas ?Quand je ne m’oppose pas à l’apologie du terrorisme sur les campus, je fais des recherches sur les inégalités économiques et j’étudie le racisme et le sexisme. Je pense qu’il serait inexact d’y voir un phénomène propre à la bourgeoisie ou à la classe supérieure. Cela se passe aussi dans d’autres universités. Simplement, nous n’en entendons pas autant parler. A la City University de New York [Cuny], par exemple, qui est l’une des meilleures écoles des Etats-Unis pour les étudiants des classes populaires et moyennes, la même chose se produit. Ce n’est pas une question de “richesse”. Le problème est bien plus important et plus répandu qu’on ne le pense.Pensez-vous que l’intensité de ce phénomène soit spécifique aux Etats-Unis ?Vous savez, j’ai reçu des milliers d’e-mails, de messages et de commentaires en ligne de la part de Canadiens, de Londoniens, d’habitants de São Paulo, qui me racontent des événements semblables. Cela se passe partout dans le monde. Mais je pense que, si le phénomène est si intense en Amérique du Nord, c’est parce que, contrairement à l’Europe, les Nord-Américains n’ont pas vraiment conscience de ce qu’est le terrorisme. Les jeunes Européens ont connu les attentats du Bataclan et de Charlie Hebdo en 2015, ceux de Madrid en 2004, ceux de Londres en 2005. Certains ont ressenti cette inquiétude de savoir si leurs proches étaient en sécurité. En Europe, tout le monde sait ce qu’est le terrorisme, alors qu’aux Etats-Unis la plupart des étudiants sont nés après le 11 Septembre.La majorité des étudiants qui glorifient le terrorisme ne savent donc pas vraiment ce qu’ils soutiennent. Je ne les blâme pas, loin de là. La plupart sont de bonnes personnes animées par un souci de justice, mais ils sont instrumentalisés par les responsables d’associations proterroristes, qui sont de véritables extrémistes radicaux et ne représentent sans doute que 10 % des étudiants qui manifestent en soutien au Hamas. Il faut le dire, leur influence et leur capacité d’embrigader sont terrifiantes.Mais il faut reconnaître dans le même temps que l’Europe et l’Amérique du Sud comptent de meilleurs leaders que les Etats-Unis. Joe Biden a été très clair dans sa condamnation du Hamas. Mais Emmanuel Macron a été un des premiers à prendre position, tout comme le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, ainsi que la Première ministre du Danemark, Mette Frederiksen.Plusieurs donateurs font pression sur les universités pour qu’elles soutiennent plus clairement Israël. Ce qui, selon la présidente de l’Association américaine des collèges et universités [American Association of Colleges and Universities, AACU], Lynn Pasquerella, saperait l’objectif de l’enseignement supérieur américain, qui est de “promouvoir la poursuite sans entraves de la vérité et le libre échange d’idées”. Qu’en pensez-vous ?Je trouve très ironique de blâmer les donateurs. Quand et pourquoi les universités ont-elles vu le jour ? Juste après la Renaissance, à l’époque des Lumières, soit lorsque l’humanité s’est dit qu’il fallait tracer une ligne claire entre la lumière et l’obscurantisme, le bien et le mal. Les milliardaires qui financent les universités sont engagés dans ce but. Je comprends que, dans un moment pareil, certains se demandent si leur argent sert toujours cet objectif. Que l’on soit riche ou pauvre, je pense que personne n’a envie de donner de l’argent à des institutions qui faillissent à ce point à leur mission. Si des universités sont incapables de dire clairement que tirer une balle dans la tête d’un bébé endormi n’est pas acceptable et ce, peu importe qu’il soit israélien, palestinien ou autre, alors à quoi servent-elles ?



Source link : https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/shai-davidai-je-refuse-dattendre-quun-etudiant-juif-soit-tue-pour-mexprimer-KDPHN6W7AVDWREXHAMCHTPVCFU/

Author : Alix L’Hospital

Publish date : 2023-10-30 17:21:44

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more

Russie : Daghestan, Tchétchénie… Ces républiques du Caucase secouées par la guerre Israël-Hamas

Russie : Daghestan, Tchétchénie… Ces républiques du Caucase secouées par la guerre Israël-Hamas




Les tensions se multiplient à travers le monde depuis la campagne de représailles à Gaza d’Israël déclenchée après l’attaque terroriste du Hamas le 7 octobre. Une région est particulièrement touchée par des actes hostiles à Israël : le Caucase russe. Une foule d’hommes a envahi dimanche soir le tarmac et le terminal de l’aéroport de Makhatchkala, la capitale du Daghestan, à la recherche des passagers en provenance d’Israël.Avant cette attaque, dimanche, le ministre de l’Information de la Tchétchénie, la république voisine, Akhmed Doudaïev, avait appelé au cours de la journée au calme face à la hausse des tensions dans le Caucase russe, et à éviter les “provocations”, alors que ces régions ont connu plusieurs actes antisémites.Plus tôt dans la journée, un centre juif de la région de Kabardino-Balkarie a été incendié dans la ville de Nalchik, selon l’agence RIA Novosti. Des tags “mort aux juifs” ont été inscrits sur le bâtiment, rapporte Le Monde. De même, à Khassaviourt, au Daghestan, des dizaines d’hommes ont assiégé un hôtel après que la rumeur l’a désigné comme accueillant des “réfugiés israéliens”.Dans la région voisine de Karatchaïevo-Tcherkessie, elle aussi à majorité musulmane, des manifestants ont exigé “l’expulsion des juifs” du territoire, relève Le Monde. Les adresses de synagogues et de rabbins de tout le sud de la Russie étaient diffusées par des chaînes Telegram appelant à l’émeute, décrit le quotidien. Tour d’horizon de plusieurs républiques russes du Caucase où le conflit entre Israël et le Hamas a des répercussions.Le DaghestanTerritoire du Caucase russe de moins de trois millions d’habitants, le Daghestan fait partie depuis 1991 des 21 Républiques fédérées qui composent la Russie, 22 en comptant la Crimée, occupée par la Russie à la suite de son invasion, en 2014. Le Daghestan est la partie la plus au sud de la Russie. Ce territoire possède des frontières internes avec la Kalmoukie (au nord), la Tchétchénie (à l’ouest) et le kraï de Stavropol (au nord-ouest), ainsi que des frontières internationales avec la Géorgie (au sud-ouest) et l’Azerbaïdjan (au sud).Le Daghestan, où l’influence salafiste a fortement crû ces dernières années, est la république culturellement la plus hétérogène de la Russie. Aucun groupe ethnique n’y forme une majorité. La population est à 85 % musulmane et majoritairement sunnite chafiite de tradition soufie. À la différence de la Tchétchénie voisine, le Daghestan n’a jamais exprimé de volontés sécessionnistes à l’égard de la Russie.Depuis la deuxième guerre de la Tchétchénie voisine (1999-2009), elle-même déclenchée par Moscou après l’invasion de villages daghestanais par des rebelles djihadistes tchétchènes, la déstabilisation du Daghestan a entretenu sa mauvaise réputation et des années de stagnation économique. Comme le rappelle Orient XXI, l’établissement de “l’Emirat du Caucase” en 2007 par Dokou Oumarov, un chef de guerre tchétchène issu de la frange islamiste des séparatistes et désirant instaurer la charia sur l’ensemble du Caucase du Nord, a accentué la pénétration du terrorisme, visant progressivement quasi-exclusivement les forces de sécurité.La TchétchéniePlus connue que le Daghestan, la Tchétchénie a été le théâtre de guerres sanglantes. Fin 1994, après avoir toléré durant trois ans l’indépendance de facto de la Tchétchénie, Moscou fait intervenir son armée pour mettre au pas cette république du Caucase russe.Se heurtant à une résistance acharnée, les troupes fédérales se retirent en 1996. Mais en octobre 1999, sous l’impulsion du Premier ministre Vladimir Poutine bientôt élu à la présidence, les forces russes entrent à nouveau en Tchétchénie pour une “opération antiterroriste”, après une attaque des indépendantistes tchétchènes contre la république du Daghestan et plusieurs attentats meurtriers en Russie, attribués aux Tchétchènes par Moscou.En février 2000, la Russie reprend la capitale Grozny, rasée par l’artillerie et l’aviation russes. Mais la guérilla se poursuit. En 2009, le Kremlin décrète la fin de son opération, laissant après ces deux conflits des dizaines de milliers de morts de part et d’autre. En Tchétchénie, l’islamisme radical est promu par le clan Kadyrov, au pouvoir depuis 2007.L’IngouchieFrontalière de la Géorgie et de l’Ossétie du Nord et d’une superficie de 3 600 km2, la république d’Ingouchie a été créée en 1992 à l’éclatement de l’URSS. Sa population, estimée à 500 000 habitants, est très majoritairement musulmane (plus de 98 %). L’Ingouchie, où le taux de chômage s’élèverait à 30 % de la population, est sous la surveillance accrue de Moscou. En 2018, des imams avaient dénoncé notamment le contrôle de leurs sermons à l’aide de caméras de surveillance dans les mosquées, destinées à éviter la politisation des discours religieux, rappelle La Croix.L’assaillant présumé d’Arras, Mohammed Mogouchkov, fiché pour radicalisation islamiste, est né en Ingouchie. Il s’était rendu le 13 octobre à son ancien établissement, la cité scolaire Gambetta-Carnot à Arras, armé de deux couteaux, poignardant mortellement Dominique Bernard, professeur de français âgé de 57 ans, puis blessant trois autres personnes avant d’être interpellé par une patrouille de police.Kabardino-Balkarie, Karatchaïévo-Tcherkessie…La république de Kabardino-Balkarie, qui a une frontière commune avec la Géorgie, est l’une des sept autres républiques autonomes de la fédération de Russie, situées dans la région du Caucase, avec la Tchétchénie, le Daghestan, l’Ingouchie, la Karatchaïévo-Tcherkessie, l’Adyguée et l’Ossétie du Nord-Alanie. La population de ce territoire montagneux, où se trouve le Mont Elbrouz, le plus haut sommet d’Europe (5 643 mètres) est à majorité musulmane, comme la Karatchaïévo-Tcherkessie.Dans le Caucase, l’islam est un référent identitaire “essentiel”, expliquait en 2012 le professeur de sciences politiques Emil Souleimanov. “Pour nombre de jeunes Tchétchènes, Daghestanais et Ingouches en quête de leurs racines ethniques et spirituelles dans un contexte d’instabilité politique et sociale, la religion est apparue comme la seule idée valable et digne d’être défendue” et comme “le moyen de contestation des structures sociales traditionnelles”, écrivait-il dans un article pour la revue Politique étrangère, rapporte La Croix.L’influence de Daech reste limitée en Russie même si des attaques se produisent périodiquement, en particulier dans les républiques de Tchétchénie, d’Ingouchie et du Daghestan. Dans le Caucase, les radicaux religieux sont tolérés tant qu’ils affichent leur loyauté à Moscou et aux pouvoirs locaux, ceux-ci allant jusqu’à fermer les yeux sur les crimes d’honneur ou l’oppression des femmes, rappelle Le Monde.



Source link : https://www.lexpress.fr/monde/europe/russie-daghestan-tchetchenie-ces-republiques-du-caucase-secouees-par-la-guerre-israel-hamas-QPL5FTG2Q5A2ZDRXVWPFU7HQVQ/

Author :

Publish date : 2023-10-30 12:42:54

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Read more
1 342 343 344 345 346
Page 344 of 346

.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . %%%. . . * . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - . . . . .