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L’Express

Dix ans après Charlie et l’Hyper Cacher, la fraternité ne peut être réelle sans la laïcité, par Haïm Korsia

Le grand rabbin de France, Haïm Korsia, à Paris le 14 novembre 2021




Frédéric Boisseau, Franck Brinsolaro, Cabu, Elsa Cayat, Charb, Honoré, Bernard Maris, Ahmed Merabet, Mustapha Ourrad, Michel Renaud, Tignous, Wolinski, Clarissa Jean-Philippe, Philippe Braham, Yohan Cohen, Yoav Hattab et François-Michel Saada… Je veux dire leurs noms car je me rends compte que nous nous souvenons davantage du nom de leurs assassins que des leurs.Cela fait dix ans que leurs destins ont été tragiquement fauchés par le terrorisme islamiste, les 7, 8 et 9 janvier 2015. Au journal Charlie Hebdo d’abord, en ciblant la liberté d’expression, puis à Montrouge en visant les forces de l’ordre et à l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes pour s’en prendre aux juifs, la haine a fait basculer la nation tout entière. Et pourtant, nous avons tenu.Certes, frappée au cœur, meurtrie dans sa chair, la société, dont on avait trop longtemps déploré la passivité mais aussi et surtout, le silence assourdissant et complice, s’est dressée, pour crier sa colère, sa fraternité et dire non au terrorisme.Le 11 janvier, dans un élan de solidarité et de fraternité sans précédent, les Français ont écrit l’Histoire. En criant “Je suis Charlie”, “Je suis policier” et “Je suis juif” ils se sont levés comme un seul homme pour rappeler leur attachement aux valeurs qui ont fait la France : “Liberté, égalité, fraternité.” Pendant trop longtemps, nous avions oublié la fraternité, en ne portant en étendard que la liberté et l’égalité – voire l’égalitarisme. Or, comment est-il possible de penser la France sans fraternité, sans respect, sans possibilité de rencontrer l’Autre ? Certes, tout le monde n’a pas été Charlie ; tout le monde n’a pas ajouté le fait d’être juif, et il faut ici continuer de le regretter, mais l’élan était présent. D’aucuns ont la faiblesse de penser encore aujourd’hui que l’émotion aurait sans doute été différente si l’unique cible avait été l’Hyper Cacher. C’était la terrible question de Marceline Loridan à la radio le lendemain, et poser la question, c’est déjà y répondre. Mais c’est ainsi. Les Français ont marché ce jour-là, avec le monde entier à leurs côtés. Et l’Etat, le gouvernement, les forces de l’ordre étaient aussi au rendez-vous dans une unité si rare avec des scènes touchantes de fraternisation.Sans rien oublier de ces tragiques moments, nous nous sommes relevés pour mieux appréhender l’avenirEnsemble, nous avons réaffirmé que nous avions, chevillé au corps, la France comme espérance. Fidèles au Deutéronome qui nous enseigne : “Voici je place devant toi, la vie et la mort, le bien et le mal […] et tu choisiras la vie pour que tu vives, toi et ta descendance”, la vie a repris son cours. Sans rien oublier de ces tragiques moments, nous nous sommes relevés pour mieux appréhender l’avenir. Et agir enfin. Agir pour lutter, pour faire face contre le terrorisme et tous ceux qui instrumentalisent et dévoient la religion pour tuer au nom de Dieu, d’où qu’ils viennent et quels qu’ils soient. Agir, pour ne jamais laisser personne au bord du chemin de la vie. C’est d’ailleurs avec infinie gratitude et reconnaissance que la communauté juive a reçu les propos du Premier ministre d’alors, Manuel Valls, qui déclarait : “Sans les juifs de France, la France ne serait pas la France.”Avec détermination, il s’agissait donc de créer une dynamique d’entraînement, afin d’engendrer un cercle vertueux car le retour de la confiance était à ce prix. Il fallait redoubler d’efforts afin de défendre ardemment en tout lieu et en tout temps les valeurs humanistes et universelles qui sont les nôtres, et en particulier la laïcité. Car la fraternité ne peut pas être réelle sans la laïcité et il importe de construire une société qui sache se rappeler à la fois ce que nous avons subi il y a dix ans et comment nous nous sommes relevés en étant “les gardiens de nos frères”, selon la formule biblique.Et parce que nous savons la force de l’espérance dans une société, avec Bernanos, rappelons que “pour rencontrer l’espérance, il faut être allé au-delà du désespoir. Quand on va jusqu’au bout de la nuit, on rencontre une autre aurore.”



Source link : https://www.lexpress.fr/politique/dix-ans-apres-charlie-et-lhyper-cacher-la-fraternite-ne-peut-etre-reelle-sans-la-laicite-par-haim-4AQ3VNAZABGS5KDSJU3D6XK4DQ/

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Publish date : 2025-01-06 11:00:00

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Hausse des impôts : cette conséquence inattendue sur les managers

burn-out, détresse psychologique, management illustration




Des hausses d’impôts “très limitées” : voilà ce que le ministre de l’Economie, Eric Lombard, a promis aux Français entre Noël et le 1er de l’an. Un mois plus tôt, son prédécesseur, Antoine Armand, mettait en garde contre “l’impôt de trop”. D’un gouvernement à l’autre, les “consultations” des forces au Parlement semblent pourtant repartir sur les mêmes bases : comment augmenter – une fois encore – des prélèvements obligatoires équivalents à 45,6 % du PIB en 2023, record de la zone euro d’après Eurostat, dans l’espoir de boucler un budget qui éviterait tout à la fois la censure de l’Assemblée, les foudres de Bruxelles et le blâme des agences de notation ?On sait les effets délétères que la pression et l’incertitude fiscales conjuguées ont sur la consommation – elle n’a pas retrouvé, en France, ses niveaux pré-Covid – et sur l’épargne des ménages – qui, elle, atteint des sommets. On questionne moins souvent l’impact des impôts sur l’implication des salariés, et leurs évolutions de carrière. Or, constate Laurent Cappelletti, professeur au Cnam et spécialiste du marché du travail, “l’abstentionnisme managérial qui tend à se propager dans les entreprises, publiques et privées, a quelque chose à voir avec la fiscalité”.La dynamique tout entière de l’économie est touchéeA quoi bon devenir chef si la rémunération associée, après retenue à la source, n’est pas assez stimulante ? “En moyenne, les charges patronales sont de 42 %, poursuit Laurent Cappelletti. Pour les salaires inférieurs à 1,6 smic, elles sont deux fois moindres : c’est un écart énorme. La France a adopté cette stratégie dans les années 1990 pour lutter contre le chômage des salariés peu qualifiés, sans que l’on sache d’ailleurs si elle a porté ses fruits puisqu’elle n’a jamais été évaluée… Ce qui est sûr, en revanche, c’est qu’un patron de PME ou de TPE, très attentif aux coûts visibles, y réfléchit aujourd’hui à deux fois avant de proposer à un collaborateur de devenir manager de première ligne et de passer la barre des 3 000 euros par mois.”Professeur d’économie à HEC et directeur général de Lazard Frères Banque, Olivier Klein ne dit pas autre chose : “Trop de prélèvements obligatoires découragent l’entrepreneuriat, la prise de risque et de responsabilités, et entraînent un manque de compétitivité des entreprises. In fine, c’est la dynamique tout entière de l’économie qui est touchée. A bas bruit.” Loin des vocalises fiscales de nos ténors politiques.



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Author : Arnaud Bouillin

Publish date : 2025-01-06 10:30:00

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Budget 2025 : le ministre de l’Economie vise 50 milliards d’euros d’effort

Le nouveau ministre de l'Economie et des Finances, Eric Lombard.




Alors que le gouvernement de Michel Barnier, censuré en décembre, tablait sur 60 milliards d’effort cette année, le nouveau ministre de l’Economie, Eric Lombard, a annoncé lundi 6 janvier qu’il ambitionnait un effort budgétaire légèrement moindre : “On est plutôt autour de 50 milliards d’euros”, a-t-il déclaré sur France Inter, précisant : “Ce sera essentiellement des économies”. “Il n’y aura pas de nouvelles hausses d’impôts par rapport à celles qui ont déjà été annoncées”, a-t-il ajouté, conformément à ce qu’a promis la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin.Pour 2025, le gouvernement vise par ailleurs un déficit public compris entre 5 % et 5,5 % du produit intérieur brut, afin de “protéger la croissance”. “Ce sera moins de 5,5 % et plus de 5 %”, a déclaré Eric Lombard, soit davantage que l’objectif d’un déficit de 5 % du PIB visé par le précédent gouvernement. En 2024, le déficit sera “autour de 6,1 %”, a ajouté le ministre.Éric Lombard : “On vise un déficit entre 5 et 5,5 %” pour 2025, avec “un peu plus de souplesse que ce que le gouvernement de Michel Barnier avait prévu” #le710inter pic.twitter.com/iQzp8NjMnU— France Inter (@franceinter) January 6, 2025Un dialogue plus “fécond” avec la gauche que le RNAvec Amélie de Montchalin, Eric Lombard recevra à partir d’aujourd’hui, et jusqu’à la déclaration de politique générale de François Bayrou le 14 janvier, les forces politiques, afin de préparer le budget pour 2025 dont la France est dépourvue en raison de la censure du gouvernement de Michel Barnier. Après Marc Fesneau, président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale reçu à 09h00, suivront à 12h00 Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, Boris Vallaud, président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, et Patrick Kanner, son homologue au Sénat. Ecologistes et communistes devraient être reçus mercredi. Vendredi, ce sera au tour du RN, selon Eric Lombard.”Nous allons, avec le Premier ministre, avec les autres membres du gouvernement concernés, notamment Catherine Vautrin qui gère les questions de retraites, regarder […] quelle politique nous paraît conforme aux objectifs que nous nous sommes donnés et qui répond à leurs demandes aussi”, a expliqué de dernier.”Je pense, alors que la semaine commence, qu’il y a plus de perspective d’un dialogue fécond avec les partis de gauche qu’avec le Rassemblement national”, malgré le refus de LFI d’échanger avec lui, a estimé Eric Lombard. Il a souligné qu’il ne s’alignerait “pas nécessairement” sur les lignes rouges de la cheffe de file des députés du RN Marine Le Pen, car “la démarche par lignes rouges est une démarche qui coince tout le monde […], il n’y a pas de solution avec les lignes rouges”. “Mais […] je suis ouvert, on verra ce que donne le dialogue”, a-t-il ajouté.



Source link : https://www.lexpress.fr/economie/budget-2025-le-ministre-de-leconomie-vise-50-milliards-deuros-deffort-2GTIIUMMEJGYDJ5FYXMGRRFRGA/

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Publish date : 2025-01-06 09:19:58

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Crise en Corée du Sud : un délai supplémentaire demandé pour l’arrestation du président déchu

Un partisan du président sud-coréen déchu Yoon Suk Yeol manifeste à Séoul, le 6 janvier 2025




Le service anticorruption chargé de l’enquête sur la loi martiale en Corée du Sud a annoncé lundi qu’il allait demander un délai supplémentaire pour arrêter le président déchu Yoon Suk-yeol, retranché dans sa résidence de Séoul, après avoir été empêché de le faire vendredi par la garde rapprochée du dirigeant. Le mandat d’arrêt délivré le 31 décembre par un tribunal de Séoul expire ce lundi 6 janvier à minuit (16h00 heure française). “Nous comptons demander une prolongation aujourd’hui”, a déclaré lundi matin lors d’un point de presse le directeur adjoint du Bureau d’enquête sur la corruption des hautes personnalités (CIO), Lee Jae-seung.Vendredi, les enquêteurs du CIO appuyés par des policiers étaient entrés dans la résidence du président pour l’appréhender. Mais ils s’étaient heurtés à une unité de l’armée et à des agents du Service de sécurité présidentiel (PSS) deux fois plus nombreux qu’eux, et avaient battu en retraite, bredouilles, après six heures de face-à-face tendu. Des tractations entre différents services de sécurité sont en cours lundi sur la façon de procéder à une deuxième tentative.La police a décliné une demande du CIO qui, en raison des difficultés rencontrées vendredi, souhaitait qu’elle prenne toute seule en charge le prochain raid chez Yoon Suk-yeol. Mais elle a fait savoir qu’elle lui prêterait quand même main forte. “L’exécution du mandat d’arrêt pour le président Yoon relève de la responsabilité du CIO”, a déclaré aux journalistes un responsable de la police. Mais “nous envisagerons la possibilité d’arrêter tout membre du personnel du Service de sécurité présidentiel qui entraverait le processus pendant l’exécution du second mandat”, a-t-il ajouté. Le chef du CIO a indiqué que son service avait demandé au président par intérim Choi Sang-mok d’ordonner aux gardes du corps du président de coopérer. “Mais nous n’avons pas reçu de réponse”, a-t-il déploré.”Nous reviendrons”Ancien procureur vedette, Yoon Suk-yeol, 64 ans, a été destitué par l’Assemblée nationale le 14 décembre. Il est visé par une enquête pour “rébellion”, un crime passible de la peine de mort, pour avoir instauré par surprise la loi martiale le 3 décembre et envoyé l’armée au Parlement pour le museler, avant de faire marche-arrière peu après sous la pression des députés et de milliers de manifestants.Comme tous les jours depuis le 31 décembre, des centaines de partisans inconditionnels de Yoon Suk-yeol étaient présents lundi dès l’aube, dans la brume, près du domicile du président déchu, prêts à en découdre en cas de nouvelle tentative d’arrestation et surveillés par de nombreux policiers, ont vu des journalistes de l’AFP sur place. “Le Service de sécurité présidentiel protègera le président, et nous protégerons le Service de sécurité présidentiel jusqu’à minuit. S’ils obtiennent un nouveau mandat d’arrêt, nous reviendrons”, a affirmé un des organisateurs du rassemblement, Kim Soo-yong, 62 ans.Une cinquantaine de détracteurs de Yoon Suk-yeol manifestaient aussi dans les environs. “Le CIO est une des agences les plus incompétentes que j’aie jamais vue. Je suis ici depuis plus longtemps que le CIO. Cela n’a pas de sens qu’ils ne puissent pas le faire. Ils doivent l’arrêter immédiatement”, s’énerve l’une de ces manifestantes, Kim Ah-young, la trentaine.Le secrétaire d’Etat américain en visite au milieu du chaosLes vociférations des manifestants pro-Yoon étaient clairement audibles depuis l’hôtel où était logé le secrétaire d’Etat américain, en visite à Séoul au milieu de ce psychodrame. Antony Blinken s’est abstenu de toute prise de position sur la situation politique mais a salué la “résilience démocratique” du pays. “Les Etats-Unis ont pleinement confiance dans les institutions de la Corée du Sud”, a-t-il déclaré en conférence de presse. Comme pour ajouter à la confusion ambiante, la Corée du Nord a tiré pendant sa visite son premier missile balistique de l’année.Les avocats de Yoon Suk-yeol soutiennent que le mandat d’arrêt est “invalide et illégal”. Leur recours contre ce mandat a été rejeté par un tribunal de Séoul, mais ils ont annoncé qu’ils feraient appel. Le chef du Service de sécurité présidentiel, Park Jong-jun, a invoqué dimanche cet argument pour justifier son refus de laisser arrêter Yoon Suk-yeol. “L’exécution d’un mandat d’arrêt dont la régularité procédurale et juridique fait l’objet de contestations compromet la mission fondamentale du PSS, qui est d’assurer la sécurité absolue du président”, a-t-il écrit dimanche dans un communiqué, alors que les détracteurs de Yoon Suk-yeol accusent son service d’être devenu une “milice privée” du président.Dimanche, l’un des avocats du président déchu, Yoon Kab-keun, a par ailleurs annoncé le dépôt d’une plainte contre le chef du CIO. La Cour constitutionnelle de Corée du Sud, qui a jusqu’à mi-juin pour confirmer ou infirmer la destitution de Yoon Suk-yeol, a annoncé que les audiences commenceraient le 14 janvier. En attendant, Yoon Suk-yeol, suspendu, reste officiellement le président du pays.



Source link : https://www.lexpress.fr/monde/asie/crise-en-coree-du-sud-un-delai-supplementaire-demande-pour-larrestation-du-president-dechu-WOUOOOEXONGWXJRS6T4JFO6TFA/

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Publish date : 2025-01-06 08:10:46

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Budget 2025 : la promesse du gouvernement sur les hausses d’impôts

La ministre de la Transformation et de la fonction publiques Amélie de Montchalin le 2 juin 2021 à Paris




Elle affirme n’avoir “pas de lignes rouges mais des convictions fortes” : chargée, avec Eric Lombard, de doter la France d’un budget en 2025, la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a dévoilé de premières pistes dans une interview accordée au Parisien dimanche 5 janvier, avant de recevoir les différentes forces politiques à Bercy à partir de ce lundi. “Soyons clairs : ce budget ne sera ni celui de la droite, ni celui de la gauche, ni celui du centre. Ce ne sera pas le budget idéal d’un parti, ce sera celui du pays”, assure-t-elle.”La loi spéciale, qui a permis de simplement prolonger celui de l’année dernière, n’est pas tenable. Nous ne voulons pas d’une France en service minimum” et “il nous faut un budget”, martèle la ministre, selon qui “il nous faut trouver un compromis et chacun doit faire un pas”. “La loi spéciale a été votée à l’unanimité, nous pouvons trouver une majorité” sur le budget, selon elle. “Nous repartirons des textes en discussion au Parlement. Des éléments ont fait consensus, ce serait absurde de ne pas les garder. D’autres ont contribué à la censure : nous devons en tenir compte, en discuter avec les forces politiques et amender sensiblement le budget”, ajoute Amélie de Montchalin.Les grandes entreprises à contribution, pas la classe moyenne”Par rapport au texte issu du Sénat, il nous manque encore plus d’une dizaine de milliards d’euros d’économies”, estime-t-elle, invitant à rendre la dépense publique “plus efficace”. “Tout le monde peut et doit faire plus d’économies”, selon elle. “Je ferai des propositions de telle sorte que le déficit à la fin de l’année 2025 n’excède pas significativement les 5 %” du PIB, alors que le précédent gouvernement ambitionnait 5 %, après un dérapage attendu à 6,1 % en 2024, résume-t-elle. Selon des informations de presse, le gouvernement vise un déficit public de 5,4 % du PIB cette année.”Nous n’avons pas une mesure d’économie totem”, déclare encore Amélie de Montchalin, se disant “opposée aux mesures aveugles, au rabot” et invitant à utiliser les “travaux parlementaires” ou “d’institutions indépendantes comme la Cour des comptes qui proposent des économies”.La ministre affirme vouloir “garder la contribution supplémentaire sur les grandes entreprises ainsi que la taxe sur les rachats d’action” tout comme “la taxe sur les billets d’avion”. En revanche, elle prévient : “Pas de nouveaux impôts ni de hausses d’impôts qui pénaliseraient le pouvoir d’achat de la classe moyenne. La (hausse de la) TVA n’est donc pas une option envisagée”. Interrogée sur les efforts demandés aux collectivités, elle qualifie d'”accord courageux” “le dernier accord qui prévoyait autour de deux milliards d’euros d’économie”.Le ministre de l’Economie avait annoncé fin décembre inviter tous les partis à dialoguer, espérant trouver “des compromis” et “aménager” le projet de loi de finances préparé par l’ex-gouvernement Barnier, laissé en souffrance durant la navette parlementaire par la censure du 4 décembre.Lundi, Marc Fesneau, président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale, sera reçu à 9h00. Suivront à 12h00 Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, Boris Vallaud, président du groupe Socialiste à l’Assemblée nationale, et Patrick Kanner, son homologue au Sénat. Ecologistes et communistes devraient être reçus mercredi. De source gouvernementale, les consultations des forces politiques sur le PLFSS (projet de loi de financement de la Sécurité sociale) débuteront mardi.



Source link : https://www.lexpress.fr/economie/budget-2025-la-promesse-du-gouvernement-sur-les-hausses-dimpots-FIX3YDOEU5BLHE5JXPDIQ46LBU/

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Publish date : 2025-01-06 06:43:40

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Comment la bureaucratie participe au suicide économique de la France, par Denys de Béchillon

Le Premier ministre François Bayrou, lors d'une visite sur une base militaire française à Sainte-Marie, sur l'île de La Réunion, le 31 décembre 2024




Plusieurs grands patrons français ont récemment tiré la sonnette d’alarme au sujet de ce que la perte de compétitivité nationale doit à la bureaucratie – entendons par-là l’empilement des normes réputées servir l’intérêt général, la complexité des procédures administratives et l’obsession des contrôles. Continuons dans la même veine.1) La question de la compétitivité n’a rien d’un sujet pour dîners en ville ou pour examen d’entrée aux écoles de commerce. C’est de survie qu’il s’agit. Vu l’état de nos finances publiques et le coût exponentiel de notre endettement, d’immenses drames économiques et sociaux nous attendent si nous ne parvenons pas à produire, vendre, dynamiser l’emploi, provoquer l’investissement, susciter la confiance et, au plus strict minimum, ne pas le faire moins ou plus mal que les autres.2) Donald Trump va nous compliquer la tâche. Son programme économique est foncièrement dérégulateur. Outre-Atlantique, les contraintes juridiques qui pèsent sur les entreprises vont fondre comme neige au soleil. Et, pour le cas où tout le monde n’aurait pas bien compris que l’Amérique sera d’autant plus grande qu’elle sera attractive, le président élu a pris soin d’ajouter une cerise sur le gâteau en annonçant sur Truth Social que “toute personne ou entreprise investissant 1 milliard de dollars ou plus aux Etats-Unis recevra des autorisations et des permis de façon accélérée, y compris, des approbations environnementales. Préparez-vous à rocker !!!” Et nous, à garder le sac de la copine….3) Nous utilisons l’essentiel de notre génie à nous mitrailler les genoux. L’instabilité – et l’immaturité – politique dans laquelle nous nous complaisons offre à la France un suicide économique flamboyant. On ne voit pas très bien qui, parmi les entreprises, pourrait donner tranquillement sa confiance à ce Parlement-là pour produire le minimum de sécurité juridique indispensable à leur oxygénation. La dinguerie ambiante à l’Assemblée n’a pas seulement pour effet d’interdire la moindre anticipation légitime. Elle impose l’anxiété comme seule ligne de conduite rationnelle – sans même parler de fiscalité. De grands groupes se délocalisent, se font coter par morceaux à la Bourse d’autres pays. D’autres sont assez fragilisés pour éveiller des appétits de dévoration. Le hasard n’y est pour rien.4) L’Union européenne ne vaut guère mieux dans l’art d’exposer sa gorge d’herbivore aux dents des carnassiers. Son acharnement antinucléaire en a longtemps donné un bon exemple, mais c’est aujourd’hui dans la surenchère vertueuse qu’elle excelle avec la plus invraisemblable naïveté. L’entrée en vigueur, dans deux ans, de la directive – d’inspiration française – sur le “devoir de vigilance” des grandes sociétés mérite à cet égard l’attribution du pompon. Elle leur imposera, dans leurs relations à l’étranger avec leurs fournisseurs, sous-traitants ou filiales, nombre d’obligations sociales et environnementales affreusement difficiles à satisfaire, ce qui aura pour effet de les jeter tout cru entre les pattes des ONG les plus vindicatives, lesquelles s’ingénieront à les faire rôtir devant les tribunaux. N’ayant rien à subir de tel, les concurrents de l’Europe (Etats-Unis, Chine, etc.) s’en pourlèchent déjà les babines.Pour qui veut regarder ces réalités en face, le doute n’est plus permis. Il va évidemment falloir couper dans le gras des normes et des procédures, aussi sûrement qu’il va falloir en faire autant dans la dépense publique. J’ai déjà eu l’occasion de dire ici que, dans cette chirurgie nécessaire, le choix des sites à opérer comme celui de la profondeur des exérèses constituait un enjeu de civilisation et qu’il fallait mettre là-dedans autant d’énergie que de discernement politique partagé.Selon toute évidence, nous en sommes parfaitement incapables en ce moment. Là est pourtant le seul chemin qui vaille : saisir le sécateur avant que d’autres n’empoignent la tronçonneuse ; élaguer court, mais propre en plus que judicieux ; voir que l’arbre va très mal, que les vents dominants vont le secouer beaucoup et qu’il tombera tout entier si l’on ne le soigne pas maintenant.



Source link : https://www.lexpress.fr/politique/comment-la-bureaucratie-participe-au-suicide-economique-de-la-france-par-denys-de-bechillon-RR5W76FR5FHPVGSTJLNTKL5LPA/

Author : Denys de Béchillon

Publish date : 2025-01-06 07:00:00

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Face à Trump, Milei, Xi Jinping… La carte maîtresse des Européens, par Pascal Demurger

Le président-élu américain Donald Trump s'exprimant le 5 décembre 2024 lors d'une cérémonie à Miami (Etats-Unis)




Faut-il renoncer à ce que nous sommes pour regagner puissance et liberté ? A l’aube de la seconde investiture de Donald Trump, nous, dirigeantes et dirigeants européens d’entreprises, sommes préoccupés par une politique commerciale américaine dont l’agressivité risque d’atteindre des niveaux inédits, mais aussi par une nouvelle sortie des Etats-Unis de l’accord de Paris ou encore par la fin revendiquée des politiques de diversité et d’inclusion chez des groupes comme Walmart, Ford et Harley-Davidson. Cette contre-révolution nous pousse donc à nous interroger : sommes-nous condamnés à suivre la même voie ? De la remise en cause du Pacte vert chargé de conduire l’Europe vers la neutralité carbone, jusqu’aux appels, plus marginaux, à importer chez nous les méthodes du président argentin Javier Milei ou du milliardaire Elon Musk pour attaquer notre modèle social et nos institutions “à la tronçonneuse”, la logique est la même : il nous faudrait nous aligner sur les règles du jeu de la concurrence – américaine et chinoise principalement – afin de survivre. Bien évidemment, dans un monde où domine le rapport de force, la naïveté n’a pas sa place. Et naturellement, notre réglementation et nos coûts doivent intégrer un objectif de compétitivité. Cependant, ajustement ne veut pas dire renoncement.La menace de décrochage a beau être réelle, ce serait un profond contresens d’y répondre en engageant un nivellement par le bas qui signifierait un abandon de nos ambitions européennes. Outre les conséquences écologiques, sociales et donc politiques d’un tel scénario, ce serait un mauvais choix stratégique. Notre affaiblissement découle justement d’une mondialisation et d’une concurrence débridées. La crise du Covid suivie de la guerre en Ukraine ont illustré sans équivoque la dépendance et donc la fragilité dans laquelle nous place cette foi aveugle dans l’infaillibilité des marchés.La réponse passe, au contraire, par une réaffirmation de notre singularité européenne. Si nous sommes en phase de décrochage, plutôt que d’effacer ce qui nous distingue, protégeons-le et faisons-en la base de notre puissance. Faisons le choix d’un rapport de force par le haut plutôt que par le bas.Protégeons-nous pour mieux nous émanciperAu moment où nous voulons engager une réindustrialisation verte et l’émergence de filières d’avenir dans la santé ou les semi-conducteurs, n’ayons pas peur d’un protectionnisme assumé pour les secteurs stratégiques concernés. Soutenons la Commission européenne lorsqu’elle augmente les droits de douane sur les voitures électriques importées de Chine et, surtout, appelons à un renforcement de la taxe carbone aux frontières de l’Europe. Au moment où Airbus, modèle de collaboration européenne, fait la démonstration de sa réussite face à un Boeing rongé de l’intérieur par un court-termisme systématique, rendons possible la naissance de nouveaux champions européens pour ne pas être définitivement dominés. Au moment où les Etats-Unis comme la Chine subventionnent massivement la transition de leurs économies, donnons-nous les moyens d’agir par l’emprunt commun, la conditionnalité des marchés publics et un approfondissement du marché unique des capitaux. Au moment, enfin, où la hausse des prix de l’énergie percute nos économies et aggrave notre déficit commercial, avançons sans relâche vers des énergies décarbonées, locales et souveraines. Ce sera la clé pour garantir notre indépendance.Mais ne nous arrêtons pas là. La solidité de notre réponse ne dépendra pas seulement de choix économiques, techniques, opérationnels. Elle dépendra ultimement d’une vision à la fois culturelle, sociétale et politique. L’Europe s’est construite sur des valeurs de paix, de solidarité, de dignité humaine et d’attachement à la démocratie. Les entreprises ont, bien entendu, un rôle à jouer dans la vivacité de ces promesses. Par leurs choix stratégiques, leurs modes de production, leurs pratiques de gouvernance, de recrutement et de management, les entreprises contribuent – ou non – à la stabilité de la société et à la confiance dans l’avenir de tout un chacun. Pour 2025, ne tremblons pas. Protégeons-nous pour mieux nous émanciper.* Pascal Demurger est directeur général du groupe Maif et coprésident du Mouvement Impact France.



Source link : https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/face-a-trump-milei-xi-jinping-la-carte-maitresse-des-europeens-par-pascal-demurger-TRBTW7MBGNB7XKCJANH3KS4RQM/

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Publish date : 2025-01-06 06:30:00

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Le taux des PEL baisse d’un demi-point : faut-il quand même en ouvrir un en 2025 ?

L'utilisation des billets et des pièces de monnaie diminue en France.




Les plans d’épargne logement (PEL) ouverts depuis le 1er janvier 2025 ne rapportent qu’un maigre 1,75 %, contre 2,25 % pour ceux ouverts durant l’année 2024. Les intérêts étant soumis au prélèvement forfaitaire unique de 30 %, le rendement net ressort à 1,22 %. “Le PEL restera moins attractif que d’autres produits d’épargne réglementée comme le livret A, le livret de développement durable et solidaire (LDDS) ou le livret d’épargne solidaire (LEP)”, note Philippe Crevel, le directeur du Cercle de l’Epargne. Le livret A et le LDDS rapportent actuellement 3 % (ils sont exonérés d’impôts et de prélèvements sociaux) et leur rendement devrait descendre à 2,5 % à compter du 1er février, soit le double du taux net du PEL. Mais attention, la rémunération du PEL est fixée à l’ouverture pour toute sa durée de vie, limitée à quinze ans. A l’inverse, celle du livret A devrait continuer à s’éroder à la faveur de la baisse des taux d’intérêt à court terme et de l’inflation.Faut-il pour autant ouvrir un PEL en 2025 ? Le faible rendement ne plaide pas en sa faveur, d’autant que les contraintes sont fortes : il n’est pas liquide puisque tout retrait entraîne sa clôture. Mais “la baisse du taux de rémunération provoque automatiquement la diminution du taux des emprunts associés au PEL, passant à 2,95 %”, précise Philippe Crevel. L’objectif du PEL est de favoriser l’accès à la propriété puisqu’il est possible de demander un crédit épargne logement après quatre ans d’épargne. Difficile, cependant, d’être certain que cet emprunt à 2,95 % sera intéressant dans quatre ans, en 2029.



Source link : https://www.lexpress.fr/argent/placements/le-taux-des-pel-baisse-dun-demi-point-faut-il-quand-meme-en-ouvrir-un-en-2025-2NTRDGCW4FFWNMMPXZWVYEW7FU/

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Publish date : 2025-01-06 06:00:00

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L’entreprise, bouée de sauvetage dans une France en crise : ces chiffres révélateurs

La crise du Covid-19 a mis les managers à rude épreuve




Certains clichés sont en acier trempé. Les Français seraient hostiles à l’économie de marché, viscéralement attachés à un Etat obèse, rétifs à l’esprit d’entreprise, englués dans un conformisme pépère où la réussite est forcément sujette à suspicion… Et s’il fallait définitivement jeter aux orties ces vieilles lunes ? En pleine tempête, le pays cherche surtout une boussole et un capitaine. Ces derniers temps, le chef d’entreprise incarne de plus en plus la figure protectrice face au chaos. Quant aux sociétés, elles apparaissent comme une ancre grâce à laquelle le besoin de projection dans l’avenir peut – en partie – être satisfait.La dernière livraison de l’enquête Ipsos, réalisée en partenariat avec le Cevipof, la fondation Jean-Jaurès et l’Institut Montaigne, confirme cette tendance. Certes, en France, où le “petit” est toujours valorisé – on aime tellement le petit restaurant, le petit film, le petit vin… –, les PME ont depuis longtemps la cote : 82 % des sondés leur font confiance. Fait nouveau, la grande entreprise, pourtant associée à une mondialisation dangereuse, est de plus en plus plébiscitée : 48 % des Français affirment avoir confiance dans les grandes boîtes, niveau jamais atteint dans cette enquête. Un engouement bien supérieur à celui porté aux syndicats (38 %), aux médias (23 %), aux députés (22 %) ou aux partis politiques (14 % seulement).Pourcentage de sondés ayant répondu avoir confiance dans les différentes organisationsLe lieu du concret”Dans une société ou la défiance est généralisée envers tout ce qui se raccroche au politique, l’entreprise reste le lieu où les choses sont tenues”, décrypte Brice Teinturier, le directeur général délégué d’Ipsos. Paradoxalement, le choc du Covid a précipité cette bascule dans l’opinion publique. L’activité du pays a été mise sous cloche par la volonté de la puissance publique, mais le “corps économique” a résisté. Les chaînes de logistique ont fonctionné, les grandes surfaces sont restées ouvertes grâce aux “premières lignes” et les entreprises se sont démenées pour fournir des masques à leurs salariés. Certes, avec le chômage partiel, les prêts garantis et les aides multiples, l’Etat a joué son rôle. Mais le “quoi qu’il en coûte”, qui a plombé les comptes, a presque été banalisé, tant la parole publique est décrédibilisée. “Plus le politique est en échec, plus les déficits publics sont à la dérive, et plus l’entreprise apparaît comme le lieu du concret où l’on crée de la richesse et tisse des relations sociales”, note la politologue Chloé Morin.Pas question de tomber dans l’angélisme. Les moutons noirs existent et la décrue de la conflictualité dans l’entreprise reste précaire. “Mais plus aucun patron de grande boîte ne peut se permettre aujourd’hui ce dont les politiques usent et abusent, c’est-à-dire le mensonge, l’approximation, les raccourcis faciles”, relève un ponte de la communication, spécialiste de la gestion de crise. Les entreprises sont en permanence sous le regard scrutateur du citoyen-consommateur, et des marchés financiers pour celles qui sont cotées. Ce risque de voir sa réputation entachée est surveillé comme le lait sur le feu, alors qu’un coup de canif dans le contrat de confiance peut mettre à terre tout un business. Et puis la “RSE”, la responsabilité sociale et environnementale, concept fumeux il y a encore une dizaine d’années, est désormais au cœur de toutes les stratégies. Elle se traduit parfois en actes plus ou moins bidon. Mais là encore, les normes et les exigences des investisseurs financiers forcent les entreprises à bouger, répondant ainsi aux souhaits de l’opinion publique, des consommateurs et des salariés.Une communauté de destinsAlors que les pénuries de main-d’œuvre qualifiée touchent de nombreux secteurs, s’ajoute enfin la nécessité de répondre aux demandes des salariés en matière de bien-être au travail. De peur de les voir partir sous des cieux plus accueillants. “L’entreprise reste l’une des seules communautés de destins dans laquelle des individus d’origines, d’identités et de classes sociales différentes se croisent et participent ensemble à la réalisation d’un objectif commun de long terme”, veut croire Patricia Barbizet, la directrice générale de l’Afep, le puissant lobby des grandes entreprises.Après “l’Etat nounou”, voici “l’entreprise rempart”. Gare, toutefois, à ne pas aller trop loin. “Le risque pour les entreprises devenues ‘citoyennes’, c’est de se voir embarquées dans des débats politiques qui les dépassent”, pointe Chloé Morin. Ou d’être rattrapées par un retournement brutal de conjoncture, les forçant à une vague de licenciements aux conséquences désastreuses sur la confiance. Après tout, loin des yeux, loin du cœur.



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Author : Béatrice Mathieu

Publish date : 2025-01-06 04:45:00

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Marine Le Pen, de paria à interlocutrice privilégiée d’Emmanuel Macron

Marine Le Pen, de paria à interlocutrice privilégiée d’Emmanuel Macron




Pour comprendre la stratégie de normalisation du RN, La Loupe retrace toute la semaine les étapes clés de cette transformation opérée par Marine Le Pen. Qui commence par la relation spéciale qu’entretient la cheffe frontiste avec le président de la République… Un récit accompagné des analyses de Laureline Dupont, directrice adjointe de L’Express, et Marylou Magal, journaliste au service Politique et spécialiste de l’extrême droite.RETROUVEZ TOUS LES EPISODES DE LA LOUPEEcoutez cet épisode et abonnez-vous à La Loupe sur Apple Podcasts, Spotify, Deezer, Podcast Addict et Amazon Music.Inscrivez-vous à notre newsletter.L’équipe : Charlotte Baris (présentation), Léa Bertrand (écriture) Jules Krot (montage et réalisation)Crédits : BFMTV, INA, Public Sénat, TF1, TV5 MondeMusique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio TorrentLogo : Jérémy CambourComment écouter un podcast ? Suivez le guide.Charlotte Baris : La fin de l’année 2024 a été marquée par une nouvelle séquence politique mouvementée pour la France. Petit rappel des faits : Michel Barnier, alors Premier ministre du camp présidentiel, est contraint d’engager la responsabilité de son gouvernement sur le budget de la Sécurité sociale.Un premier 49.3 synonyme de motion de censure. La France Insoumise en dépose une, le Rassemblement national une autre… L’opposition renverse le gouvernement. Alors qu’il faut boucler le budget, Emmanuel Macron s’empresse de nommer un nouveau chef à Matignon. Un Premier ministre qui doit plaire à toutes les sensibilités politiques.Dans cette pièce, Marine Le Pen joue l’un des rôles principaux. Avec 124 sièges à l’Assemblée, le RN a désormais un pouvoir de vie et de mort sur le gouvernement et toute sa politique. Et ça, le président de la République l’a bien compris.Pour aller plus loin :L’inexorable ascension du RN aux européennes entre 1979 et 2024La peur, l’ego ou le calendrier judiciaire ? Marine Le Pen, les raisons de la censure“Pour lui, je suis une nazie” : Marine Le Pen – Emmanuel Macron, nos révélations sur leurs échanges



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Publish date : 2025-01-06 05:00:00

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Elisabeth Badinter : “Dix ans après l’attentat contre Charlie, je pense que la peur l’a emporté”

Elisabeth Badinter en 2020 lors du documentaire "Laïcité, 30 ans de fracture à gauche"




Huit ans avant l’attentat contre Charlie Hebdo, un procès emblématique s’était tenu au tribunal de grande instance de Paris : celui intenté par des associations musulmanes à l’encontre de l’hebdomadaire satirique, lequel avait publié les caricatures de Mahomet – parues initialement dans le journal danois Jyllands-Posten. Parmi les personnalités appelées à témoigner en défense de Charlie figurait Elisabeth Badinter. Pour L’Express, la philosophe revient sur ce procès (gagné par le journal) et dresse un bilan inquiet.L’Express : Comment vous êtes-vous retrouvée à aller témoigner en faveur de Charlie Hebdo au procès dit “des caricatures” en 2007 ?Elisabeth Badinter : C’est très simple. J’ai reçu l’appel d’un jeune avocat, que je ne connaissais pas personnellement : Richard Malka. Il allait défendre Charlie Hebdo avec Georges Kiejman. J’ai dit oui tout de suite à sa proposition. J’avais le sentiment que quelque chose de fondamental se jouait. Peut-être que quand vous êtes spécialiste du XVIIIe siècle, vous regardez tout ce qui concerne la liberté d’expression avec un œil aux aguets… Ma conviction intime était que si Charlie était condamné pour ces caricatures, c’eut été un retour en arrière inouï par rapport à notre histoire, à Voltaire, à son travail sur le sacrilège etc. Je voyais la presse qui avait publié ces caricatures comme le dernier rempart de ma liberté. Je l’ai dit à la barre : si le tribunal venait à donner raison aux accusateurs de Charlie, alors le silence s’imposerait par la peur. Et le silence fait mauvais ménage avec la démocratie. Il ne fallait surtout pas mettre le doigt dans ce processus mortifère.Ce témoignage fut-il un moment important pour vous ?Oui. J’ai témoigné le premier jour. J’ai dû parler cinq ou dix minutes : l’idée n’était pas de faire un cours sur Voltaire et le chevalier de La Barre (elle rit). J’ai parlé peu, mais j’ai le souvenir d’un moment grave, car je ressentais vraiment le danger pour notre démocratie. Quand j’ai cessé de parler, la partie adverse ne m’a posé aucune question. Maître Szpiner s’est approché, puis il a renoncé. A la sortie du tribunal, j’ai dit devant les caméras à quel point les dessinateurs et les journalistes de Charlie étaient courageux, et que “Dieu sait ce qu’il pouvait leur arriver”. On craignait déjà pour eux.A l’époque, quelle était la tendance de l’opinion ? Etait-elle plutôt pro ou anti Charlie ?C’est surtout à l’étranger que les réactions et les opinions étaient extrêmement violentes. Le scandale était international. Ce qui m’inquiétait beaucoup, c’était que sous la pression et l’influence de cultures qui n’étaient pas les nôtres, de façons de voir qui n’étaient pas les nôtres, certains, finalement, envisageaient de revenir à l’interdiction du blasphème comme au XVIIIe siècle. Autour de moi – et même si, me connaissant, les gens mettaient des précautions oratoires –, je sentais bien que l’argument prenait du “il ne faut pas offenser”, “c’est grave d’insulter les religions”, “pourquoi provoquer ?”, etc. Ces gens pensaient et pensent toujours qu’ils sont dans le camp du progrès. Pourtant, historiquement, philosophiquement, ils plaident pour la grande régression.Charlie a gagné le procès. Depuis, dix-huit ans ont passé, pendant lesquels la France a été meurtrie par les attentats islamistes, l’un décimant la rédaction de l’hebdomadaire satirique. Diriez-vous aujourd’hui que vous vous sentez moins seule ou plus seule sur ces questions qu’à l’époque ?Je pense que la peur l’a emporté. La peur, d’abord, de ce qu’il peut en coûter physiquement, pour sa vie, quand on prend la parole sur ces sujets-là, et je pense bien sûr aux morts de Charlie mais aussi à Samuel Paty, décapité à la sortie de son collège. Les réseaux sociaux jouent un rôle délétère, car on sait désormais comment un “bad buzz” peut se former et grossir jusqu’à atterrir dans le téléphone d’un candidat au djihad. Notre actualité est émaillée d’affaires comme celles du proviseur du Lycée Maurice Ravel, à Paris, menacé de mort après avoir demandé à une élève d’enlever son voile dans l’enceinte de l’établissement. Ces affaires-là ne peuvent que confirmer la peur qu’a la majorité de parler. S’ajoute une autre crainte : celle d’être pointé du doigt comme appartenant au “mauvais camp” ; de se faire traiter de raciste, d’islamophobe, etc. Alors, il y a quand même encore très peu de gens qui parlent. A part, bien sûr, dans le secret des conversations en famille ou entre amis. Cette dichotomie totale entre la conversation publique et la parole privée n’est pas un signe de santé démocratique.



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Author : Anne Rosencher

Publish date : 2025-01-05 17:00:00

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L’Ukraine a-t-elle lancé une “contre-attaque” dans la région russe de Koursk ? Ce que l’on sait

Des soldats ukrainiens dans l'est de l'Ukraine le 12 décembre 2024




Un assaut inattendu, à deux semaines du retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Moscou a affirmé, ce dimanche 5 janvier, que l’Ukraine avait lancé une contre-offensive dans la région russe de Koursk, où les forces de Kiev contrôlent déjà plusieurs centaines de kilomètres carrés depuis une offensive en août 2024. “Vers 9 h (7 h, heure de Paris), l’ennemi a lancé une contre-attaque afin de stopper l’avancée des troupes russes dans la zone de Koursk”, a affirmé l’armée russe dans un communiqué. Selon elle, “le groupe d’assaut de l’armée ukrainienne a été vaincu par l’artillerie et l’aviation” et “l’opération de destruction des unités des forces ukrainiennes se poursuit”.L’armée ukrainienne, qui est restée silencieuse pour le moment, occupe depuis la fin de l’été dernier plusieurs centaines de kilomètres carrés de la région russe de Koursk, à la frontière, contrôlant notamment la petite ville de Soudja. La Russie est désormais appuyée dans la zone par des milliers de soldats nord-coréens, d’après les Occidentaux et Kiev.Le chef de l’administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak, a publié un message assez clair sur Telegram, sans confirmer directement la prise d’initiative ukrainienne : “Région de Koursk, bonne nouvelle. La Russie reçoit ce qu’elle mérite.” Andriï Kovalenko, un responsable du Conseil national de sécurité et de défense ukrainien, a, lui, affirmé que les Russes “ont été attaqués de plusieurs côtés, ce qui les a surpris” et a provoqué une “grande inquiétude”.2 000 soldats ukrainiens ?Mais les informations les plus complètes sur cette probable offensive ukrainienne sont à retrouver du côté des blogueurs militaires russes, souvent bien informés sur les combats. La chaîne Telegram Mash, réputée proche des autorités russes, a assuré que “les hommes de l’armée ukrainienne se déplacent en petits groupes. Le nombre total de leurs troupes s’élève à 2 000”. “Les équipements de guerre électronique de l’ennemi sont de plus en plus actifs sur le site, ce qui entrave l’utilisation des drones”, a complété sur Telegram la chaîne “Rybar”, proche de l’armée russe et suivie par plus de 1,3 million d’abonnés.Selon certains blogueurs russes, les forces ukrainiennes tenteraient notamment de prendre le contrôle de Berdine, une petite localité située à environ 20 kilomètres de la frontière. D’autres assurent que les troupes de Kiev chercheraient à capturer la centrale nucléaire de Koursk, dans la ville de Kurchatov – un objectif démenti par Kiev à plusieurs reprises précédemment.Cette offensive aurait notamment été rendue possible par un temps glacial, ayant gelé certaines portions de terrain et facilité la progression des unités de blindés ukrainiennes. Selon The Guardian, des véhicules de combat Bradley, fournis par les États-Unis, auraient été déployés pour transporter l’infanterie ukrainienne vers des positions avancées situées derrière une zone forestière.La date du retour de Trump comme objectifCette possible nouvelle offensive ukrainienne dans la région russe de Koursk intervient à deux semaines du retour à la Maison-Blanche de Donald Trump, qui a appelé à un cessez-le-feu “immédiat” et promis d’obtenir un accord de paix pour arrêter “le carnage”, sans toutefois jamais détailler son plan. Il s’est aussi dit opposé aux frappes ukrainiennes contre le territoire russe avec des missiles américains ATACMS, une ligne rouge pour Moscou.Cette avancée survient aussi cinq mois après un premier assaut transfrontalier dans la même région russe de Koursk, qui avait pris par surprise les forces russes, un échec pour le président Vladimir Poutine qui vante une Russie “plus souveraine” depuis le déclenchement de l’assaut de ses hommes contre l’Ukraine en février 2022. Le maître du Kremlin, qui était apparu irrité à la télévision russe en août dans la foulée de l’assaut ukrainien, avait appelé ses troupes à “repousser l’ennemi” hors de Russie. “L’ennemi recevra assurément une réponse digne de ce nom”, avait-il juré.Les objectifs de Kiev étaient alors de forcer Moscou à redéployer ses troupes, à l’attaque sur le front est, vers ce nouveau front installé sur le sol russe, en plus de renforcer sa position à la table des négociations avant d’éventuels pourparlers de paix.Fin novembre, une source haut placée au sein de l’état-major ukrainien avait souligné que l’Ukraine restera dans la région russe de Koursk “aussi longtemps que cela aura un intérêt”, précisant contrôler à ce moment-là toujours “environ 800 km2”, contre près de 1 400 km2 au “maximum” de l’assaut lancé en août. Mais si l’armée ukrainienne reste toujours bien présente en Russie, l’effet principal escompté n’a pas eu lieu et les forces russes avancent depuis l’automne sur le front oriental à une vitesse inédite depuis mars 2022.



Source link : https://www.lexpress.fr/monde/lukraine-a-t-elle-lance-une-contre-attaque-dans-la-region-russe-de-koursk-ce-que-lon-sait-OQA46KNSIVDKRIVMLGZCD6IX5I/

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Publish date : 2025-01-05 15:59:52

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La désillusion des Allemands vue par Katja Hoyer : “Si les partis traditionnels n’entendent pas la colère populaire…”

BERLIN, GERMANY - DECEMBER 08: German Chancellor Olaf Scholz holds a press conference on the developments in Syria on December 8, 2024, in Berlin




Une économie en grande difficulté, une crise politique qui s’installe durablement, des tensions toujours plus fortes liées à l’immigration… C’est peu dire que les Allemands démarrent 2025 dans un climat morose. Pour couronner le tout, voici que le milliardaire Elon Musk vient ajouter son grain de sel. Le patron de X (ex-Twitter) a en effet signé le 28 décembre une tribune pro-AfD dans l’édition dominicale du journal conservateur libéral Die Welt, l’un des plus grands quotidiens du pays. Le futur ministre de l’”efficacité gouvernementale” de Donald Trump prévoit même de s’entretenir sur son réseau le 9 janvier avec Alice Weidel, la cheffe du parti d’extrême droite. Une situation politique explosive à quelques semaines des élections législatives, dans un contexte où l’attaque de Magdebourg le 20 décembre a relancé l’épineux débat sur l’immigration et alors que l’AfD, actuellement deuxième dans les sondages, pourrait réaliser une nouvelle percée.Jugeant “excessif” de parler d'”effondrement” de l’Allemagne, comme l’a fait Elon Musk, Katja Hoyer, historienne germano-britannique et chercheuse associée au King’s College de Londres, estime que le pays est à un tournant décisif. Si, prévient-elle, les partis traditionnels ne prennent pas enfin la mesure de la colère qui traverse une bonne partie de la population, le pays ira au-devant de difficultés encore plus importantes : “De nombreux Allemands considèrent que l’attaque de Magdebourg est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.” L’auteure du très remarqué Beyond the Wall (“Au-delà du Mur”, 2023, Allen Lane, non traduit en français), qui apportait un éclairage nouveau et controversé sur la vie en ex-RDA avant 1990, analyse pour L’Express les différentes crises qui touchent actuellement l’Allemagne et l’état d’esprit de ses concitoyens : “Ils ont le sentiment que leur pays ne compte plus vraiment sur la scène mondiale.” Et partage son point de vue sur des sujets brûlants : la polémique Elon Musk (“un évènement majeur”), le bilan d’Olaf Scholz (“un chancelier de transition”), l’héritage d’Angela Merkel et la personnalité d’Alice Weidel (qualifiée de “visage respectable” de l’AfD mais ayant “peu de contrôle sur les éléments les plus extrêmes”). Katja Hoyer évoque au passage un épisode récent qui illustre comment les Allemands regardent parfois la France avec… envie.Après l’attaque du marché de Noël de Magdebourg par un ressortissant saoudien arrivé dans le pays en 2006 (qui a fait cinq morts et plus de 200 blessés), vous avez écrit dans le journal conservateur britannique The Spectator : “Quelles que soient les motivations spécifiques de l’auteur, l’effet psychologique (sur les Allemands) de son acte de terreur sera profond.” Pourquoi, selon vous, les motivations du suspect comptent-elles peu s’agissant du ressenti des Allemands ?Katja Hoyer Eh bien, je pense qu’il s’agit essentiellement d’un changement d’humeur dans le pays, que j’ai pu observer lors de mon séjour en Allemagne pour Noël. C’est un changement comparable à celui observé après l’attaque au couteau à Solingen cet été [NDLR : l’attaque, qui a fait trois morts lors d’une grande fête locale, a été revendiquée par le groupe Etat islamique]. Il s’agit là d’événements qui déclenchent ou ravivent des sentiments déjà présents. Ils font remonter à la surface des sujets de mécontentement qui existaient avant que ces attaques ne surviennent, notamment l’ampleur de l’immigration et les problèmes de sécurité qui y sont associés. Et avec les élections qui approchent, je crois que cela jouera un rôle considérable, parce que de nombreux Allemands considèrent que l’attaque de Magdebourg est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Ils veulent que des mesures soient prises, en particulier contre l’immigration illégale.La question désormais est de savoir si les partis traditionnels saisiront cette colère et tenteront de la canaliser en expliquant aux gens : “Vous n’avez pas besoin de voter pour l’extrême droite, suivez-nous et nous agirons sur ces questions.” Si ce n’est pas le cas, l’AfD [Alternative für Deutschland] recueillera encore plus de votes que par le passé.Cette colère que vous mentionnez est-elle partagée partout dans tout le pays ?Oui, c’est un phénomène qui concerne toute l’Allemagne, bien qu’il soit plus marqué à l’Est. Cela ne tient pas seulement au fait que le drame de Magdebourg a eu lieu dans cette région du pays. Nous avons en effet observé la même chose après l’attaque de Solingen cet été, qui s’est produite en Allemagne de l’Ouest. Les sondages montrent qu’environ un tiers des électeurs de l’Est votent dorénavant pour l’AfD. Au niveau national, on est autour de 20 %. Donc, vous voyez, la tendance est la même partout, mais elle est simplement plus prononcée à certains endroits. Je crois qu’il s’agit davantage d’une question sociale que d’un phénomène strictement régional. Il y a en effet davantage de travailleurs et de personnes issues des classes populaires à l’Est qu’à l’Ouest. Et de manière globale, si l’on prend par exemple des élections européennes de juin, les analyses post-électorales ont montré que l’AfD avait remporté le vote des classes populaires dans toute l’Allemagne.A ce stade, l’AfD est créditée de 17 à 19,5 % des intentions de vote, derrière les conservateurs de la CDU-CSU mais devant les sociaux-démocrates. Que savons-nous du soutien des Allemands aux idées de l’AfD ?Un sondage publié en septembre dernier a montré qu’environ trois quarts des personnes réclament un changement fondamental dans la politique d’asile. Or, comme vous le souligniez, seuls environ 20 % des électeurs déclarent avoir l’intention de voter pour l’AfD. On constate donc un énorme décalage entre cette colère et le soutien électoral direct à ce parti. La CDU et les conservateurs en général semblent avoir pris conscience de l’importance de ce sujet pour l’électorat et la nécessité d’y répondre. Dans leur nouveau programme de campagne, ils sont d’ailleurs beaucoup plus fermes sur l’immigration qu’auparavant. Ils affirment essentiellement qu’ils ne sont plus le parti d’Angela Merkel. Ils veulent se positionner comme un parti très conservateur, plus strict sur cette question.Le fait que Musk ait été autorisé à écrire un article en faveur de l’AfD dans un journal grand public est un évènement majeurSi la CDU parvient à convaincre l’opinion qu’elle appliquera réellement son programme, elle pourrait améliorer son score au détriment de l’AfD. En effet, beaucoup d’Allemands souhaitent des actions concrètes sur l’immigration mais dans le même temps ne veulent pas de l’AfD au pouvoir. En revanche, si les électeurs voient que la CDU est prête à s’allier avec des partis comme les Verts, qui ne soutiennent pas ces politiques, ils pourraient alors se tourner vers l’AfD pour envoyer un message clair : ce sujet est important pour eux, et il doit être pris au sérieux. Le total des intentions de vote combinées entre les conservateurs et l’AfD montre une majorité des Allemands en faveur d’une action ferme sur l’immigration. Par conséquent, quel que soit le parti qui formera une coalition avec la CDU, probablement le parti social-démocrate (SPD), il devra, dans une certaine mesure, intégrer cette donne pour contenir une nouvelle progression de l’AfD à l’avenir.Sur la question de l’immigration, vous avez écrit : “Les politiciens allemands doivent réfléchir attentivement à la manière dont ils reconnaissent l’intensité des sentiments sur un sujet qu’ils ont trop longtemps ignoré.” Olaf Scholz et les sociaux-démocrates vous semblent-ils prendre ce chemin ? Qu’avez-vous pensé de la réaction du chancelier allemand après l’attaque du marché de Magdebourg ?Il y a eu une réaction immédiate de la gauche pour dire qu’il fallait d’abord examiner les motivations du suspect. Lesquelles sont difficiles à cerner à ce stade. En regardant son profil sur les réseaux sociaux, on observe en effet un mélange de messages contradictoires. Mais je ne pense pas que se concentrer sur les réelles motivations de l’assaillant aide à comprendre l’état d’esprit de l’opinion publique. Car ce que les gens voient, c’est une attaque perpétrée par un étranger radicalisé arrivé dans le pays par le système d’asile et ayant commis un crime horrible. Les motivations spécifiques de cet individu ou le fait de savoir s’il est mentalement instable importent peu [NDLR : le gouvernement allemand a mis en avant son “psychisme pathologique”] pour les Allemands. Ce qu’ils retiennent, c’est qu’il s’agissait de quelqu’un dont les autorités avaient déjà été averties de la dangerosité mais qu’elles n’ont pas agi. Elles ont semblé accorder plus d’importance au respect des lois sur l’asile qu’à la prise en compte des implications en matière de sécurité. Si tout ce que la gauche peut dire à ce sujet est qu’il s’agit d’un cas exceptionnel et qu’il n’y a aucune leçon à tirer, cela ne fera qu’exacerber la colère de nombreux électeurs.Vous considérez que la question de l’immigration a été trop longtemps ignorée par la classe politique allemande. Pourquoi ?Ce n’est pas seulement en Allemagne que la classe politique semble être en décalage par rapport à la majorité de la population sur cette question. C’est quelque chose que nous avons observé dans de nombreux pays occidentaux. Cependant, en Allemagne, il y a toujours cette crainte de se positionner à la droite du centre, en raison du passé du pays pendant la Seconde Guerre mondiale. Ils ne veulent pas être perçus comme des extrémistes de droite ou des néonazis, compte tenu de ce contexte allemand très sensible. De nombreux politiciens, même parmi ceux qui sont à l’extrémité conservatrice du spectre, font ainsi le choix de ne pas apparaître trop à droite, notamment sur des sujets aussi sensibles que l’immigration. Selon moi, c’est problématique car on laisse tout un domaine aux mains de groupes extrêmement radicaux, prêts à ignorer le consensus en Allemagne. Cela mène à une radicalisation de cette partie du spectre politique, précisément parce qu’elle est laissée à l’écart par tous les autres acteurs. Je crois qu’il s’agit d’une spécificité allemande, dans la mesure où tout parti situé à la droite de la CDU sera systématiquement étiqueté comme étant d’extrême droite. Et une fois cette étiquette apposée, comme nous l’avons vu avec l’AfD à ses débuts, ils n’ont plus aucune raison de se modérer ou de revenir au centre. Ainsi, lors de la création de l’AfD en 2013, alors qu’il s’agissait encore d’un parti de tendance néolibérale, ils étaient déjà accusés d’être des néonazis. Cette dynamique n’a fait qu’amplifier leur radicalisation jusqu’à aujourd’hui.Elon Musk a réitéré son soutien à l’AfD dans une tribune controversée du journal conservateur Die Welt, l’un des plus grands quotidiens du pays. Que pensez-vous de l’ingérence du patron de X dans les affaires intérieures allemandes ?Ce qui choque, ce n’est pas tant le fait que ce soit une intervention étrangère. On a déjà vu par exemple de nombreux commentateurs allemands essayer d’intervenir dans les élections américaines. Certains se sont même rendus aux Etats-Unis pour faire campagne, notamment pour les démocrates. Donc, à cet égard, il serait un peu hypocrite de dénoncer une ingérence étrangère. En revanche, ce que je trouve dramatique et important de relever, c’est qu’Elon Musk ait été autorisé à rédiger un article pro-AfD dans l’un des journaux allemands grand public pour appeler les électeurs à soutenir ce parti. Il est inhabituel en Allemagne que des personnalités appellent explicitement à voter pour un parti politique dans l’un de ces journaux traditionnels, car même si les médias peuvent afficher certaines opinions politiques, ils s’efforcent généralement de maintenir un style de format neutre qui n’appelle pas directement à voter pour un parti. Donc en cela, ce qu’on vient de voir avec Elon Musk est nouveau.Après la publication de cette tribune, vous avez écrit qu’un tabou avait été briséLa publication de cette tribune marque une étape significative dans l’évolution des perceptions et du traitement médiatique de l’AfD en Allemagne. Il n’y a pas si longtemps, on débattait encore du fait de savoir si les représentants politiques de ce parti devaient être invités dans des émissions politiques et des débats. Puis les choses ont évolué : on a finalement accepté de les inviter, car leur poids politique est devenu trop important pour être ignoré. Ils participent désormais à des débats télévisés, mais jusqu’ici, aucun journal particulier ne leur avait offert une plateforme favorable. En général, lorsqu’ils sont présents dans les médias, ces derniers veillent à ce qu’il y ait un autre journaliste ou un autre intervenant face à eux pour contre-argumenter. Donc le fait qu’Elon Musk ait été autorisé à écrire un article en faveur de l’AfD dans un journal grand public constitue un évènement majeur. Pour ceux qui admirent Elon Musk, cela signifie qu’il devient désormais possible de voir l’AfD sous un jour différent.Est-ce de nature à influencer la campagne des législatives ?Pas à court terme, mais je pense qu’à long terme, cela pourrait conférer à l’AfD une respectabilité qu’il n’avait pas auparavant. En effet, la prochaine personne qui voudra leur offrir une tribune pourra simplement dire : “Notre journal traditionnel allemand leur a déjà donné une plateforme pour exprimer une opinion pro-AfD, alors pourquoi ne ferions-nous pas de même ?” L’épisode de la tribune pourrait aussi faire évoluer les relations entre la droite allemande, le centre droit, les conservateurs et l’AfD.C’est-à-dire ?Actuellement, la CDU-CSU partage déjà beaucoup de points de vue avec l’AfD. Mais pour le moment, ce parti est infréquentable pour eux en raison du passé historique de l’Allemagne et de l’existence d’un “cordon sanitaire” robuste autour de l’AfD. Cependant, si des personnalités comme Elon Musk, admirées par de nombreux libertariens et des personnes du centre droit, tiennent ce genre de propos dans un journal de droite, cela contribue, dans une certaine mesure, à gommer la frontière entre les conservateurs, les libertariens et l’extrême droite. Et cela représente, à mon avis, un tournant majeur.Selon Elon Musk, l’Allemagne est “au bord de l’effondrement économique et culturel”. Partagez-vous ce point de vue ?Le terme “effondrement” est excessif. La situation se dégrade, c’est évident. Et ce n’est pas que mon opinion : de nombreux économistes partagent ce constat. L’Allemagne est en récession pour la deuxième année consécutive, ce qui est un fait. Et il existe des indicateurs clairs de problèmes structurels profonds dans l’économie allemande.En ce qui concerne l’effondrement sociétal, les tensions sont très fortes en ce moment. On observe une polarisation profonde de la société. Et le fait que tant de gens descendent désormais dans la rue pour manifester est révélateur. Je sais qu’en France, cela se produit tout le temps, mais en Allemagne, c’est inhabituel [Rires.]. Il faut une bonne dose de colère avant de voir les Allemands descendre dans la rue plutôt que de simplement râler derrière des portes closes.Nous avons atteint la fin d’une époque et pas seulement pour l’AllemagneC’est quelque chose que je ressens chaque fois que je retourne en Allemagne. On perçoit cette colère, cette frustration, et même une certaine agressivité dans les rues. Elon Musk a raison lorsqu’il dit qu’on a atteint un point critique. Car si l’Allemagne n’est pas au bord de l’effondrement, il est vrai que des changements sont nécessaires, et rapidement. Sinon, comme on le voit dans d’autres pays européens, ou du moins en France, lorsque la colère et la polarisation atteignent un tel niveau, il devient presque impossible de parvenir à un consensus, et cela crée de graves problèmes pour toute démocratie parlementaire.Björn Höcke, le leader de l’AfD en Thuringe, a été condamné cette année pour avoir utilisé un slogan nazi. Plusieurs membres de l’AfD ont des liens avec le mouvement néonazi autrichien… Assiste-t-on à une résurgence des idées nazies en Allemagne ?Je ne considère pas l’AfD comme un parti explicitement néonazi, mais comme vous le dites, il y a des éléments en son sein qui sont extrêmement à droite. Et certains d’entre eux s’aventurent sur un terrain raciste. C’est l’un des problèmes de ce parti : les gens regardent Alice Weidel (la cheffe de fil de l’AfD pour les législatives) et, à l’instar d’Elon Musk, pensent qu’elle représente l’ensemble du parti. Mais en réalité, elle a très peu de contrôle sur ce qui se passe dans les rangs inférieurs. Par exemple, elle a souvent critiqué Björn Höcke et a même tenté, sans succès, de l’exclure du parti, mais elle n’a aucun moyen de l’écarter ou d’écarter d’autres éléments très radicaux. Donc les électeurs doivent être très prudents lorsqu’ils votent pour eux, car ils ne savent pas exactement quel type de représentants ils contribuent à faire élire. J’ai toujours fait une distinction claire entre les électeurs de l’AfD et le parti lui-même : les gens votent pour l’AfD pour des raisons très spécifiques, pas nécessairement parce qu’ils approuvent tous les politiciens de cette formation.En ce qui concerne une possible résurgence du nazisme, des études indiquent qu’environ 10 % de la société allemande est d’extrême droite. Ce chiffre semble assez stable au fil du temps. La question est de savoir s’ils disposent désormais d’une plus grande plateforme pour exprimer leurs idées ou agir en conséquence. C’est probablement le cas, en particulier dans certaines régions de l’Est, mais aussi ailleurs. Les frustrations populaires sont souvent récupérées par des éléments d’extrême droite, qui les transforment en activisme. Par exemple, lors des périodes de passages massifs de frontières par des migrants en situation irrégulière, on a vu des milices d’extrême droite “chasser” ces réfugiés de manière violente. Il y a également des marches d’extrême droite dans les rues. Je ne dirais pas nécessairement qu’il y a davantage d’Allemands qui partagent cette idéologie, mais il y a certainement plus de gens prêts à agir, à s’exprimer publiquement ou à se rassembler avec d’autres personnes partageant les mêmes vues. Et c’est une tendance inquiétante.Que sait-on d’Alice Weidel ? Les Français ne la connaissent pas vraiment…Elle est le visage respectable de l’AfD : une économiste, ouvertement homosexuelle, vivant avec sa partenaire originaire du Sri Lanka. Et c’est aussi un argument que Musk a utilisé, disant, en substance : “Cela ne ressemble pas à Hitler.” Elle incarne à la fois une droite conservatrice et libertarienne capable de s’exprimer de manière cohérente et d’offrir une image présentable. Elle est davantage une figure de proue, choisie pour sa capacité à séduire un public plus large. Cependant, comme je vous le disais, elle ne contrôle pas les éléments plus extrêmes qui coexistent sous la bannière de l’AfD. Bien qu’elle en soit la leader, elle ne reflète pas nécessairement les opinions ou les actions des autres membres du parti, ni même la diversité idéologique des cadres de l’AfD.Merkel, Obama… Ce ne sont pas forcément leurs politiques qui manquent aux gensIl existe une aile beaucoup plus radicale au sein du parti. A un moment donné, elle était appelée “l’aile” (Der Flügel), dirigée par Björn Höcke, Mais cette faction a été officiellement dissoute après avoir été jugée extrémiste par les services de renseignement intérieur. Cela montre bien que ni Weidel ni personne d’autre ne reflète le parti dans sa globalité, car l’AfD regroupe une gamme très variée de profils allant des conservateurs désabusés aux néonazis avérés.Il y a quelques années, lorsque Angela Merkel était au pouvoir, l’Allemagne était au sommet de l’Europe. Aujourd’hui, le déclin frappe le pays. En tant qu’historienne, cette période est-elle particulièrement intéressante à étudier ?Oui, je crois que nous avons effectivement atteint la fin d’une époque et le début d’une nouvelle. Pas seulement pour l’Allemagne, mais aussi pour l’ensemble de l’Occident. En Allemagne, en particulier, il y avait ce désir profond d’adhérer à l’idée de la “fin de l’histoire”. Après les horreurs du XXe siècle allemand, avec le nazisme et ses conséquences, la chute du mur de Berlin était censée représenter une sorte de fin heureuse à cette histoire tourmentée. L’idée que le libéralisme et la démocratie libérale avaient triomphé de l’autoritarisme a résonné dans le monde entier. Pour les Allemands, c’était une histoire rassurante, une manière de laisser derrière eux ce passé sombre et de progresser vers un avenir basé sur un consensus général. Les partis politiques offraient alors des nuances légèrement différentes d’une même vision commune. Or ce consensus semble aujourd’hui s’être définitivement dissous.Jusqu’à la dernière élection, où l’AfD atteignait à peine 10 %, beaucoup pensaient encore qu’il s’agissait d’un parti marginal. Il existait, bien sûr, mais ne faisait pas partie intégrante du paysage politique. Aujourd’hui, cette perception a changé, et cela reflète une transformation majeure du contexte politique. Il est intéressant de se demander si ce décalage entre la majorité de la population et ceux qui font la politique peut être comblé. S’ils n’y parviennent pas, il est probable que nous assisterons à davantage de perturbations et d’agitation à l’avenir.Après deux années de récession, la situation économique de l’Allemagne est elle aussi complexe…Oui. Le modèle industriel allemand, qui date du XIXe siècle et qui s’est affirmé comme la base de sa puissance, semble ne plus être adapté à un monde de plus en plus numérique, orienté vers les services, et nécessitant un type d’économie différent. Ce modèle repose sur l’importation de matières premières bon marché, la fabrication de produits et leur exportation à des prix élevés. Cependant, ce schéma semble être de moins en moins viable. L’Allemagne se trouve aujourd’hui à un carrefour : soit elle stabilise l’ancien modèle industriel, comme le souhaitent les conservateurs et certains au sein de l’AfD, en essayant de le moderniser pour prolonger son efficacité, soit elle adopte une approche radicalement différente. Les Verts, par exemple, prônent une transformation environnementale, impliquant un abandon progressif de l’industrie traditionnelle pour adopter un modèle économique complètement nouveau. Mais personne ne sait vraiment à quoi cela ressemblerait ni si l’Allemagne est capable de mener à bien cette transition.Face à ces bouleversements, quel est l’état d’esprit des Allemands aujourd’hui ?De nombreuses enquêtes vont dans le même sens et mettent en évidence le sentiment général que l’Allemagne n’est plus une “grande” nation. Qu’elle aurait perdu son statut de puissance mondiale. Par exemple, un événement qui a marqué les esprits récemment est la réouverture de Notre-Dame le 7 décembre. Cette image d’Emmanuel Macron réuni en marge de cette cérémonie avec Donald Trump et Volodymyr Zelensky, sans Olaf Scholz [NDLR : l’Allemagne était représentée à la cérémonie par son président] a beaucoup marqué les Allemands. Cela a renforcé l’idée chez beaucoup que l’Allemagne ne compte plus vraiment sur la scène mondiale, alors qu’on parle de la troisième économie planétaire. Mais paradoxalement, elle semble avoir perdu un certain leadership et son statut de pays influent dans les grandes décisions de ce monde. C’est un sujet d’inquiétude majeur pour les Allemands. Cela soulève également chez eux des questions, à savoir par exemple si l’Allemagne a jamais vraiment eu le pouvoir que certains lui prêtaient.Si Olaf Scholz perd les élections en février, que retiendra l’Histoire de son passage à la chancellerie ? Les Allemands sont-ils nostalgiques de l’époque Merkel ?Vous savez, la réputation d’Angela Merkel a beaucoup évolué ces dernières années, notamment depuis l’invasion de l’Ukraine et la crise énergétique. Certaines de ses politiques ont été réévaluées. Mais elle conserve une base de fans, petite mais solide, comme j’ai pu le constater récemment lors d’un événement à Londres où elle présentait ses Mémoires et où de nombreux Allemands étaient présents. Cela me rappelle un peu la nostalgie qui entoure Barack Obama. Ce ne sont pas forcément leurs politiques qui manquent aux gens, mais plutôt le sentiment que les choses allaient bien à l’époque, notamment sur le plan économique. C’est cette période qu’on idéalise.Quant à Scholz, les sondages semblent indiquer qu’il ne sera pas reconduit comme chancelier. A long terme, je pense qu’il sera perçu comme ayant été un chancelier de transition entre l’ère Merkel et ce qui viendra ensuite. Il a remporté les élections en 2021 en se présentant comme une sorte de “Merkel 2.0”. La couverture d’un célèbre journal allemand le montrait même reprenant le geste emblématique du “losange” de Merkel, pour signifier qu’il serait une continuité de ce que les gens avaient appris à apprécier durant son mandat. Cependant, en formant une coalition avec les Verts et les libéraux du FDP, deux partis souhaitant moderniser l’Allemagne, il a dû proposer un programme bien plus progressiste que ce qu’il avait initialement promis. Cela, ajouté à des politiques perçues comme très à gauche et qui n’étaient pas forcément ce pour quoi les gens avaient voté, a provoqué des tensions. La guerre en Ukraine ou encore l’inflation n’ont fait qu’amplifier les difficultés. Il a gouverné à une période où le pays devait s’adapter à des changements importants, mais il n’a pas réussi à poursuivre la trajectoire précédente de manière convaincante.



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Author : Laurent Berbon

Publish date : 2025-01-05 16:00:00

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Elon Musk, Donald Trump et le “Doge” : les premiers pas du projet fou pour sabrer les dépenses publiques

Donald Trump et Elon Musk assistent au lancement du sixième vol d'essai de la fusée SpaceX Starship, le 19 novembre 2024 à Brownsville, au Texas.




C’est une mission qui ne pouvait pas davantage ressembler à Elon Musk. Le “Projet Manhattan de notre époque”, a même prophétisé Donald Trump, du nom du programme de recherche secret ayant mené à la création de la bombe atomique durant la Seconde Guerre mondiale. Aux côtés de Vivek Ramaswamy, entrepreneur et candidat à la primaire républicaine qui s’était démarqué durant sa campagne pour son aversion contre “l’Etat profond”, le fondateur de Tesla a été nommé par le président élu – investi le 20 janvier prochain – à la tête d’un futur ministère chargé de réduire drastiquement les dépenses publiques et fédérales.Pour mener ce projet à bien, Elon Musk et Vivek Ramaswamy ont été chargés par Donald Trump de piloter un nouveau programme : le “département de l’Efficacité gouvernementale”. Le nom ne doit rien au hasard : son acronyme, le Doge, rappelant ouvertement la cryptomonnaie favorite du fondateur de Tesla. Son objectif sera de soumettre des propositions au président américain pour réduire le train de vie de l’Etat américain. Et ce, au plus tard le 4 juillet 2026, date du 250e anniversaire de la signature de la déclaration d’indépendance des Etats-Unis.Pour composer ce Doge, Elon Musk et Vivek Ramaswamy ont choisi de s’affranchir des pratiques courantes. Les deux milliardaires ont ainsi décidé de lancer le processus de recrutement directement… sur X. Les candidats doivent ainsi directement envoyer leur CV sur le réseau social auprès du compte du département de “l’Efficacité gouvernementale”, et les deux milliardaires assurent qu’ils éplucheront eux-mêmes les meilleures candidatures. “Nous avons besoin de révolutionnaires au QI très élevé, prêts à travailler plus de 80 heures par semaine sur des mesures peu glamoureuses de réduction des dépenses”, a résumé le compte X du Doge. Et le tout pour… zéro dollar. “En effet, il s’agira d’un travail fastidieux, il faudra se faire beaucoup d’ennemis et la rémunération sera nulle. Quelle bonne affaire !”, a ironisé Elon Musk sur son compte X.”Nous agissons différemment. Nous sommes des entrepreneurs, pas des politiciens. Nous serons des bénévoles extérieurs, et non des fonctionnaires ou des employés fédéraux. Contrairement aux commissions gouvernementales ou aux comités consultatifs, nous ne nous contenterons pas de rédiger des rapports ou de couper des rubans. Nous réduirons les dépenses”, ont de leur côté assuré, sur un ton plus sérieux, Musk et Ramaswamy dans une tribune publiée dans le Wall Street Journal en novembre dernier.”Une façon unique de servir le pays”Malgré ces conditions de travail qui paraissent peu attrayantes, le Doge semble trouver son public. Le Wall Street Journal a pu s’entretenir avec plusieurs candidats ayant postulé pour rejoindre ce ministère. Parmi eux, on retrouve de nombreux soutiens de Donald Trump issus du monde de l’entreprise, parfois à de hauts niveaux de responsabilités, et souhaitant apporter leur part à la révolution promise par le tandem formé par les deux milliardaires. On retrouve par exemple Sarah Armstrong, 55 ans, adjointe à la direction d’une entreprise fabriquant du matériel électrique, prête à renoncer à son emploi et à devenir bénévole auprès de Trump. “Je pense que c’est une façon unique de servir le pays, et plus important encore, les gens”, explique-t-elle auprès du journal économique américain.Ou encore James Tagg, 26 ans et analyste dans une entreprise de fabrication d’infrastructures électriques, qui explique être “ardemment prêt à investir d’innombrables jours et nuits blanches pour réaliser cette vision” auprès du WSJ. “Je crois que l’Amérique peut atteindre son plein potentiel avec Doge à la tête de la charge”, abonde-t-il, alors que de nombreux candidats expliquent voir cette expérience comme un “stage non rémunéré”.Un champ d’action limitéMais des “stagiaires non rémunérés” ont-ils la capacité de complètement métamorphoser la structure de l’Etat américain ? Le Doge n’étant pas une agence gouvernementale, et qui devrait agir comme un organe de conseil auprès de la Maison-Blanche, pourrait très vite se retrouver limité. La grande majorité des modifications au budget doivent en effet être validées par le Congrès américain et le Sénat. Et même si les Républicains y détiennent la majorité pour les deux prochaines années, cela rendra nécessairement beaucoup plus lent tout changement de grande ampleur.De plus, de très nombreuses dépenses semblent inamovibles : comme le rappelle CNN, près de 60 % du budget du gouvernement fédéral est notamment destiné à la sécurité sociale et à la protection sociale, des dépenses populaires sur lesquelles Trump a promis de ne pas revenir durant sa campagne. 10 % sont également destinés au remboursement de la dette de l’Etat, avec là aussi donc des dépenses intangibles. Autant dire que le champ d’action se retrouve déjà bien réduit.Face à cela, Elon Musk et Vivek Ramaswamy ont un plan : s’attaquer à “l’Etat profond”, à comprendre les bureaucrates qui, à leurs yeux, gouverneraient dans le dos des Américains. “La plupart des dépenses du gouvernement et des décisions pour appliquer les lois ne sont pas prises par le président démocratiquement élu, ni même par ses représentants politiques, mais par des millions de fonctionnaires non élus et non nommés au sein des agences gouvernementales, qui se considèrent à l’abri des licenciements grâce aux protections de la fonction publique”, ciblent-ils dans leur tribune dans le Wall Street Journal. Les deux hommes expliquent qu’ils se fonderont “sur la législation existante plutôt que par l’adoption de nouvelles lois” pour trancher dans ces dépenses publiques qu’ils considèrent “antidémocratiques”.Un projet similaire sous ReaganMais quelles sont réellement les dépenses qui seront attaquées ? Le compte X du Doge semble donner une première tonalité de ce qui semble être dans le viseur de Musk et Ramaswamy. “Comment le gouvernement américain a dépensé vos impôts en 2024 : 7 millions de dollars pour divers projets d’étude de la magie ; 1 513 299 dollars pour utiliser des chatons dans une étude visant à analyser le mal des transports ; 419 470 dollars pour déterminer si les rats solitaires recherchent la cocaïne plus fréquemment que les rats heureux, 123 000 dollars pour apprendre à des enfants du Kirghizistan comment devenir viral sur les médias sociaux”, a-t-il publié le 27 décembre dernier. Des chiffres venant d’un rapport d’un sénateur républicain libertarien, Rand Paul, mais qui n’hésite pas à tronquer une partie de la réalité au service de son idéologie. Le premier exemple cité est en réalité une subvention pour un musée pour enfants nommé le “Centre de découverte de Magic City”, dans la petite ville de Minot, dans le Dakota du Nord.Même si Elon Musk considère que ce genre de subventions devaient être coupées, elles ne représentent qu’une infime partie des 2 000 milliards d’économies – soit un tiers des dépenses annuelles du gouvernement fédéral américain – que le patron de Tesla se vante d’être capable de trouver. Vivek Ramaswamy, durant sa campagne promettait de son côté de fermer le ministère fédéral de l’Education, le FBI ou encore l’IRS, l’agence fédérale de collecte de très nombreux impôts. Des mesures qui surplombent légèrement les recherches sur les rats ou les chatons.Surtout, un autre exemple semble également tempérer le caractère révolutionnaire de ce projet. En 1982, après son élection à la Maison-Blanche sur la promesse de “drainer le marais” bureaucratique, Ronald Reagan annonce le lancement de la “Grace Commission”. L’objectif de cette dernière était de réunir des entrepreneurs et chefs d’entreprise afin qu’ils élaborent des propositions pour réduire drastiquement le train de vie de l’Etat américain. Le résultat, selon la majorité des experts : aucune des plus de 2 500 mesures qu’ils avaient préconisées dans leur rapport présenté au Sénat n’avait finalement été traduite concrètement par l’administration présidentielle…



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Publish date : 2025-01-05 15:24:49

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Algérie : ces “doutes” de la France sur les intentions d’Alger

Le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot à une conférence humanitaire pour Gaza au Caire le 2 décembre 2024




Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, a émis ce dimanche 5 janvier des “doutes” sur la volonté d’Alger de respecter la feuille de route des relations bilatérales franco-algériennes. “Nous avons en 2022 […] rédigé une feuille de route […], nous tenons à ce (qu’elle) puisse être suivie”, a déclaré le ministre des Affaires étrangères lors d’un entretien sur la radio privée RTL.”Mais nous observons des postures, des décisions de la part des autorités algériennes qui nous permettent de douter de l’intention des Algériens de se tenir à cette feuille de route. Parce que pour la tenir, il faut être deux”, a-t-il ajouté.Jean-Noël Barrot s’est aussi déclaré, “comme le président de la République, très préoccupé par le fait que la demande de libération adressée par Boualem Sansal et ses avocats a été rejetée”. Critique du pouvoir algérien, Boualem Sansal, 75 ans, né d’un père d’origine marocaine et d’une mère algérienne, est incarcéré depuis la mi-novembre pour atteinte à la sûreté de l’Etat et se trouve dans une unité de soins depuis la mi-décembre.”Nous souhaitons entretenir les meilleures relations””Je suis préoccupé par son état de santé et […] la France est très attachée à la liberté d’expression, la liberté d’opinion et considère que les raisons qui ont pu conduire les autorités algériennes à l’incarcérer ne sont pas valables”, a relevé le ministre des Affaires étrangères. Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, avait évoqué pour la première fois dimanche dernier l’arrestation de l’écrivain à la mi-novembre à Alger, le qualifiant d'”imposteur” envoyé par la France.L’auteur de “2084 : la fin du monde”, naturalisé français en 2024, est poursuivi en vertu de l’article 87 bis du Code pénal, qui sanctionne “comme acte terroriste ou subversif, tout acte visant la sûreté de l’Etat, l’intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions”. “Nous souhaitons entretenir les meilleures relations avec l’Algérie […] mais ce n’est pas le cas aujourd’hui”, a regretté Jean-Noël Barrot.Alger a retiré son ambassadeur à Paris fin juillet 2024 quand le président français Emmanuel Macron a apporté un soutien appuyé aux propositions marocaines concernant le Sahara occidental, avant de se rendre à Rabat fin octobre.



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